Virginie Teychené

Dernière mise à jour : 30/01/2016

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Chanteuse de Jazz française, Virginie Teychené a reçu le Grand Prix du Jury et le Prix du Public lors du concours des Révélations du festival de Jazz de Juan les Pins en 2008.

Fin 2007, elle enregistre et sort son premier disque, « Portraits» ; il est acclamé par une critique unanime, en France et en Europe (4 étoiles jazzman). Le même enthousiasme se vérifie pour son deuxième album, « I feel so good » (2010), également 4 étoiles dans « Jazzman ». Gérard Maurin (contrebasse) et Stéphane Bernard (piano), sont rejoints par Jean-Pierre Arnaud (batterie) et François Chassagnite (trompette). Ses interprétations personnelles de standards ou de compositions originales, son aisance dans les Vocalese et le scat, lui permettent d’être considérée aujourd’hui comme une véritable artiste de jazz, très souvent comparée à une instrumentiste.

Alex Dutilh, France Musique : « Des graves soyeux et des aigus limpides. Comme toutes les vraies chanteuses de jazz, Virginie Teychené s’avère avant tout musicienne. Scat d’une fluidité parfaite, prise de risque dans des impros sans clichés, timbre subtilement voilé, elle ne joue pas à la chanteuse de jazz, elle est simplement et superbement jazzwoman.»

Franck Bergerot, Jazz Magazine : « Elle swingue avec un bonheur communicatif, improvise avec une musicalité rare.»

Michel Bedin, Jazz Hot : « La perfection existe-t-elle ? Eh bien, on n’en est pas loin avec ce disque.»

Avec une apparition régulière dans les festivals de Jazz de toute l’Europe, elle poursuit aujourd’hui une carrière en plein essor : Juan Les Pins, Marciac, Festival des 5 Continents (Marseille), Jazz sur son 31 (Toulouse), Festival Radio France/Montpellier, Pescara Jazz Festival (Italie), Lugano (Suisse), Lausanne (Suisse), Sarrebrücken (Allemagne), etc…

Son troisième album, "Bright and sweet", sort le 6 novembre 2012.

Ce disque est un « songbook » d’un genre inhabituel, consacré aux chanteurs de jazz qui sont également auteurs. Dix-sept titres qui s’articulent comme les deux faces d’un même album: une première face, plus classique (jusqu’à « Tight »), suivie d’une seconde, de facture plus « sophistiquée», de par le choix des thèmes et/ou par celui des arrangements.

Avec précaution et précision, ces auteurs-interprètes ont ciselé des textes auxquels leurs voix ont ensuite donné vie. Nombre d’entre eux leurs sont pour toujours attachés; « Rat Race » revient à Mimi Perrin aussi sûrement que « Don’t Explain » porte la marque de Billie Holiday.

Quand les chanteurs écrivent eux-mêmes leurs textes, les histoires qui naissent alors sous leur plume collent de manière intime à leur réalité, leurs préoccupations, à leur imagination; ils donnent à voir et à entendre une part secrète d’eux-mêmes, capturée à un moment précis de leur vie.

Virginie Teychené (vocal)
Gérard Maurin (double bass, guitar, arrangements)
Stéphane Bernard (piano)
Jean-Pierre Arnaud (drums)
Éric Le Lann (trumpet)

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Chanter leurs “paroles”, c’est ouvrir la boîte magique, être ainsi au plus près d’eux, non seulement grâce aux thématiques, images, figures de styles qu’ils utilisent, mais aussi parce que la sélection de tel ou tel mot plutôt que tel autre révèle leur rapport au rythme, aux sons, crée une musique dans la musique, une musique avant la musique. Ce choix met l’accent sur leur sensibilité à telle ou telle sonorité, qui entre plus ou moins en relation, en vibration, avec celle de l’interprète.

Car ce dernier communie avant tout avec l’auteur dans cet aspect matériel des mots, en affinité avec leurs sonorités, leurs combinaisons. Ils éclosent puis se déploient dans son espace buccal, son corps tout entier, jusqu’à leur libération pour venir toucher l’auditeur.

Le choix des titres de cet album tient autant à la signification et aux aspects sonores des textes, qu’aux mélodies sur lesquelles ils reposent. J’espère que vous prendrez autant de plaisir à les écouter que nous en avons eu à les enregistrer.

Vidéos ici.

Bright and Sweet
Don’t Get Scared, Angel Face, Rat Race, Bless My Soul, The Dry Cleaner From Des Moines, Goodbye Pork Pie Hat, Don’t Explain, Tight, Familiar Dream, Shiny Stockings, Living Room, Pra Que Discutir Com Madame, Midnight Fair, Por Toda a Minha Vida, I’m Gonna Go Fishing, I Don’t Know Enough About You, La Chanson de Maxence
Virginie Teychené (voc), Stéphane Bernard (p), Gérard Maurin (b), Jean-Pierre Arnaud (dm), Eric Le Lann (tp)
Enregistré en février 2012, La Seyne sur Mer (83)
Durée : 1h 18' 45''
Jazz Village 570012 (Harmonia Mundi)


Voici donc Virginie Teychené brillante et douce (Bright and Sweet), et encore plus que cela, profonde jusqu’à l’émotion des larmes, forte de sa litote expressive, avec un groupe de musiciens en parfait accord et d'une belle complicité, jusqu’à l’invité Eric Lelann avec son feeling plongé aux sources du blues : toutes qualités qui propulsent Virginie dans le petit groupe des grandes chanteuses de jazz d’aujourd’hui. Car, oui, malgré l’incommensurable sororité des chanteuses à travers le monde, on ne peut en mettre qu’un nombre infime dans le cénacle des grandes vocalistes de jazz. Dans ce disque, Virginie et ses musiciens, rendent hommage à ces artistes, femmes et hommes, qui ont fait le chant jazz. Je n’en citerai que quelques-uns.
Dès la première introduction, a cappella, les qualités de la chanteuse sont là : la beauté de la voix, le swing, la décontraction, la diction tant en anglais qu’en portugais ou en français, la puissance et la fluidité, et par dessus tout la tenue de la note, même dans le grave ; on peut y ajouter un scat personnel et inspiré. Virginie possède un phrasé de saxophone, c’est flagrant sur « Bless My Soul », démarque de « Parker’s Mood », c’est le phrasé de Bird, c’est le chant de Virginie, en un duo avec la contrebasse qui joue des notes graves, profondes, dans un chant aéré et prenant. Un vrai chef-d’œuvre ! La rythmique colle au chant, le soutient et le propulse : on pense à cette rythmique de Billie Holiday, ou encore celle de Benny Goodman avec le même Teddy Wilson ; d’ailleurs le pianiste est un frère d’aujourd’hui de Teddy. Le batteur est d’un minimaliste et d’un à-propos fulgurants. Le contrebassiste, qui est aussi l’arrangeur d’une précision et d’un aloi admirables, semble toujours coller au souffle de la chanteuse, étant le cœur de la rythmique, en toute simplicité.
L’hommage à Mimi Perrin (disparue en 2010), et aux Double-Six, sur « Rat Race » est époustouflant de virtuosité et de vélocité tranquilles, et la rythmique fuse et fume. Un désespoir de femme amoureuse victime des infidélités de son Amour, mais qui pardonne : N’explique rien, dit-elle, c’est le « Don’t Expain » immortalisé par Billie Holiday. Virginie traduit ces sentiments avec une retenue tragique, et un brin de révolte, qui touchent au cœur : et voilà que s’envole la trompette, en écho au chant. « Shiny Stockings » pris sur un rythme rumba, un des rares textes d’Ella Fitzgerald, chanté dans le médium-grave, nous vaut une merveille de solo de piano, décontracté, qui coule de source. « Por toda a minha vida » de Vinicius de Moraes et Carlos Jobim, l’un des fleurons de la bossa-nova, est chanté avec la parfaite décontraction languissante du genre, suivi d’un long solo lumineux du trompettiste : osmose parfaite entre les deux interprètes. Un bel échange trio-chanteuse sur « I’m Gonna Go Fishing », là encore le pianiste fait merveille. Un autre beau duo teinté blues avec Gérard Maurin à la guitare sur « Familiar Dream » de Wynton Marsalis, avec des paroles écrites par Virginie. Elle a aussi écrit les paroles de « Midnight Fair » sur une musique de Maurin. Le disque se termine par « La Chanson de Maxence » de Jacques Demy et Michel Legrand pour Les Demoiselles de Rochefort, une des plus belles interprétations de cette chanson.
A aucun moment Virginie n’imite, elle interprète à sa façon des thèmes rendus célèbres par ses devanciers, leur rendant ainsi un hommage réjouissant. Ce disque est la preuve qu’on peut encore s’exprimer avec les données de base du jazz sans imiter, sans être dans le musée, en trouvant sa propre voix. Virginie pourrait définir son art en reprenant les paroles de « La Chanson de Maxence » : « Puisque je suis artiste et que l’amour dicte sa loi ». Cet album est dédié à la mémoire du trompettiste François Chassagnite décédé en 2011.

Serge Baudot

Source : Jazz Hot

Virginie Teychené : Le Jazz des mots et du langage

Par Nicolas Vidal - BSCNEWS.FR / Lorsque Virginie Teychené fait le lien entre les mots, le langage et la musique, nous n’avons aucun mal à la croire. « Bright & Sweet» ( Harmonia Mundi) déclenche en nous une excitation agréable et légère pour laquelle on se surprend à butiner au gré des 17 chansons de l’album qui se dégustent avec un air gourmand. « Papillonner autour de l’album », voilà le souhait de Virginie Teychené que nous vous conseillons d’honorer à sa juste valeur.

Pourquoi avoir choisi d'enregistrer un album avec un côté classique et un autre plus "moderne" ?
Il s’agissait au départ essentiellement de consacrer l’album aux textes écrits par des chanteurs de jazz : Abbey Lincoln, Billie Holiday, Betty Carter, Jon Hendricks, Eddie Jefferson, etc. Puis la sélection des thèmes en fonction de ce critère a abouti au constat que nous avions de la matière pour deux albums ou presque... Nous avons au final décidé de tout réunir sur un seul. Il s’agit donc d’un voyage dans le jazz au travers des mots aussi bien que des styles; mais avant tout de jazz !

Comment vous est venue l'idée de faire un album sur des chanteurs auteurs ?
François Chassagnite (le trompettiste qui apparaît sur le deuxième album et qui hélas nous a depuis brusquement quittés) m’avait fait redécouvrir Abbey Lincoln ; l’idée avait donc germé d’enregistrer un album qui lui serait consacré. Mais lui rendre hommage en reprenant seulement des chansons qu’elle avait chantées me paraissait peu pertinent. Abbey a également écrit de nombreux textes, et je m’intéresse depuis toujours à la littérature, à la langue et aux langages ; l’idée de l’écriture est alors apparue tout naturellement : j’ai commencé à regarder de plus près les textes d’Abbey, ce qui m’a rendue curieuse d’autres chanteurs.

Qu'est-ce qui vous a plu dans cette idée ?
C’est l’idée de se rapprocher le plus possible de ces auteurs-interprètes ; de chanter leurs mots, ceux qu’ils avaient patiemment choisis, aussi bien pour leur sens, leur proximité, que pour leurs sonorités ; d’explorer en quelque sorte leur univers en passant par le langage, la musique de leurs mots. Et d’y mêler ma voix, un peu comme s’ils chantaient à travers moi comme je chante à travers eux.

Comment avez-vous choisi les titres ?
L’exploration du thème de l’écriture s’est poursuivie pendant plusieurs mois, plus d’une année il me semble. J’ai consulté les sites français et américains (SACEM/ ASCAP, etc...) permettant de connaître les textes que les chanteurs que j’affectionnais avaient écrits. Cela m’a conduite à m’intéresser à des auteurs-interprètes que je connaissais peu en fin de compte: Joni Mitchell, Betty Carter ou Peggy Lee par exemple. Je suis allée un peu tous azimuts au départ, et le choix s’est peu à peu resserré ; j’ai sélectionné les textes qui me plaisaient, les thèmes qui me séduisaient également par leur mélodie, leur rythme.J’en ai écouté un très grand nombre et ai finalement gardé ceux qui me correspondaient le mieux. Puis nous les avons joués ensemble (Gérard Maurin ; Stéphane Bernard et Jean-Pierre Arnaud) et avons exploré des voies différentes ; Gérard a écrit les arrangements. Pour l’enregistrement, nous avions une vingtaine de titres prêts à être joués.

Qu'appréhendiez-vous le plus avant l'enregistrement ?
Il n’y avait pas de réelle « appréhension » avant l’enregistrement, plutôt une grande excitation. Enregistrer est toujours une aventure, ce que doit rester la musique d’une manière générale. On se prépare bien avant, et ensuite, la magie opère (enfin, on l’espère !). La rencontre avec Éric le Lann a par exemple contribué à des moments d’une grande intensité qui s’entendent je pense sur l’album. Le choix de n’enregistrer que peu de prises pour chaque titre contribue aussi à garder une certaine spontanéité.

Quel a été le gros du travail ? Les arrangements ou le chant ? Ou l'alchimie des deux ?
Il n’y a pas de compartimentation dans notre travail ; on se rencontre, on met la musique en mouvement, on expérimente, et on voit ce qui se passe. La voix étant l’instrument soliste essentiel de ce groupe, c’est elle qui donne la ligne directrice de ce que sera chaque morceau à la fin. Les arrangements initiaux évoluent la plupart du temps à partir d’idées qui ont germé durant les « répétitions ».

Pensez-vous que le Jazz soit la porte secrète vers l'intimité de chacun ? Ainsi, est-ce que la meilleure façon de découvrir l'individu qui se cache derrière l'artiste passe par la musique ?
Il me semble qu’il n’y a pas de dualité «individu/artiste », comme deux entités qui s’opposeraient au sein du même être. Toute forme d’art (la musique comme la peinture, la poésie, la danse, etc...) permet à chaque artiste d’exprimer ce qu’il ne parvient pas ou ne souhaite pas formuler avec le langage courant. Il crée en émettant d’autres « signes », que le «public » reçoit. Mais ce qui est créé donne lieu de toute façon à une interprétation ; une fois exposé, le sens de son « oeuvre » échappe à son créateur, chacun le reçoit en fonction de sa propre histoire.

Pouvez-vous nous donner les clés du nom de votre album " Bright and Sweet" ?
L’album étant composé de textes écrits par des chanteurs, je souhaitais que son titre soit issu d’un de ces textes. « Bright and sweet » sont deux adjectifs qui apparaissent au sein de paroles de «Goodbye Pork Pie Hat » de Joni Mitchell et Charles Mingus (plage 6 de l’album). Deux adjectifs qui symbolisent assez bien ce que j’aimerais que soit la musique de cet album ; lumineuse et douce. Même dans les textes sombres, la lumière est toujours présente. C’est le privilège qu’a l’artiste de pouvoir transformer, transcender le réel, quel qu’il soit. La littérature et la poésie en particulier en sont l’exemple le plus évident pour moi, mais toute forme d’art y aspire. Deux adjectifs qui évoquent aussi divers sens : la vue, essentiellement, pour «Bright» ; le toucher, le goût, l’ouïe voire l’odorat pour « sweet », ce qui suggère la vision de la musique comme un art faisant appel au corps tout entier.

Qu'est ce que vous aimeriez intimement que le public éprouve à l'écoute de cet album ?
Je ne pense pas que l’on puisse écouter un album d’une traite, sans s’arrêter. J’aimerais que chaque auditeur papillonne autour de l’album, qu’il butine chaque titre tour à tour, et qu’au final il ait éprouvé une grande variété d’émotions et se sente plus léger.

Où pourra-t-on vous voir en concert dans les prochaines semaines, Virginie Teychené ?
- 16/01/2013 au Duc des Lombards (avec Éric Le Lann) – Festival French Quarter
- 10/03/2013 à Luchon (en duo avec Gérard Maurin à la guitare et à la contrebasse)
- 22/03/2013 à Angers (invité : Olivier Bogé )
- 12/04/2013 à la Seyne sur mer
Nos dates de concert sont régulièrement mises à jour sur le site internet www.virginieteychene.com

Encore

encore

Après trois albums consacrés au répertoire des divas du jazz, Virginie Teychené fait un détour remarqué au pays de la chanson française, convoquant des noms aussi divers qu’Alain Bashung, Claude Nougaro, Barbara, Léo Ferré ou Bourvil… Mais pas seulement : avec également Joni Mitchell et Frank Sinatra, la belle n’en a pas pour autant perdu ses gammes, voguant entre Brésil et États-Unis.
Entourée d’un quartet tout acquis à sa cause, elle nous prend par la main et nous convie à danser, encore et encore, avec ceux qui avant elle, ont cherché le nom du petit bal perdu…

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