Terje Rypdal

Dernière mise à jour : 30/01/2016

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Né le 23 août 1947 à Oslo, Norvège, Terje Rypdal est un guitariste au style très personnel, reconnaissable immédiatement. Associé au label ECM depuis le début des années 70, son jeu utilise l'espace et les sons denses d'une façon inhabituelle. Dès son plus jeune âge, il étudie le piano, la trompette et la guitare, qu'il apprend quasiment seul, influencé par Jimi Hendrix. Influencé au départ par le rock, il se tourne rapidement vers le jazz. Il apprend le concept lydien auprès de son auteur, George Russell, avec lequel il joue avant de former un groupe avec Jan Garbarek. Son premier album en leader est Bleak House, avec le saxophoniste norvégien Jan Garbarek en 1968. Il rencontre le succès avec le quartet qu'il forme avec Garbarek, Jon Christensen et Arild Andersen. Ils enregistrent un album, Afric Pepperbird en 1970. Il forme en 1972 le groupe Odyssey. Depuis, il joue avec des musiciens tels que Miroslav Vitous, Palle Mikkelborg, David Darling et Ketil Bjornstad.

Rypdal étudie la composition au conservatoire d'Oslo (1970–72) avec Finn Mortensen et l'improvisation avec George Russell. Ses premiers goûts esthétiques le portent vers Mahler, Ligeti et Penderecki. Sa première œuvre, « Eternal Circulation » (1971) est interprétée avec le Quatuor Jan Garbarek et l'Orchestre philharmonique d'Oslo. Outre six symphonies, deux opéras, il a reçu un prix par la société des compositeurs norvégiens, pour son concerto pour violon, « Undisonus ».

Discographie :

Quelques vidéos ici :

Un coffret de 3 CD, Odyssey In Studio & In Concert de Terje Rypdal. Pas seulement une réédition, car on trouve ici l'intégralité du double LP Odyssey, cette fois avec “Rolling Stone” qui n'avait pas été publié en CD, et “Unfinished Highballs”, un enregistrement de la radio suédoise datant de 1976 qui montre le travail du guitariste pour le quartet Odyssey et le Swedish Radio Jazz Group.

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Terje Rypdal: Conspiracy du guitariste norvégien atypique

10 septembre 2020 / CHRONIQUES / Par Ziggy

Terje Rypdal revient, ce 11 Septembre 2020, avec un nouvel album, Conspiracy, toujours sur le prestigieux label E.C.M. C’est son premier album studio depuis 20 ans. Cependant, Terje Rypdal a continué à multiplier les expériences, principalement sur des albums Live. Terje Rypdal revient aussi, avec Conspiracy, aux sources d’inspiration sauvage de ses œuvres majeures des années 70. Ce sont, principalement, les albums Whenever I seem to be far away, Odyssey ou Waves, déjà chez E.C.M. C’est une occasion pour weirdsound de revenir sur cet artiste et sa prolifique décennie 70 . Nous lui consacrons notre premier article. De plus, son premier grand batteur, Jon Christensen nous a quittés en février.

Retour sur le début de parcours d’un guitariste atypique.

Terje Rypdal 1967 et sa guitare Rickenbacker…avant La Fender Stratocaster!

Terje Rypdal vient de fêter ses 73 ans et reste sans doute peu connu de nombre de nos jeunes lecteurs. Il a adopté la guitare depuis l’âge de 12 ans. Il rejoint, dès l’âge de 15 ans, un groupe pop rock très connu en Norvège, The Vanguards. Ce groupe joue surtout des reprises depuis le début des années 60; Terje Rypdal va participer aux deux albums de The Vanguards en 1966 et 1967.

C’est en 1967 que Terje Rypdal rejoint aussi un autre groupe rock, tendance psyché, au nom reflétant bien l’époque, Dream. Terje Rypdal chante sur deux titres dont Ain’t No Use où son jeu de guitare est fortement inspiré par Jimi Hendrix. Terje Rypdal ne peut se cacher d’en être un grand admirateur comme, également, de Hank Marvin (The Shadows). C’est un album à écouter absolument pour ceux qui ne connaissent, aujourd’hui, que le son, quasiment inimitable et immédiatement reconnaissable, du guitariste. Dès l’année suivante, en octobre 1968, Terje Rypdal enregistre, sous son propre nom l’album Bleak House. On y retrouve 2 de ses compagnons de l’aventure précédente. J’eus la chance d’acquérir ces deux premiers vinyles, aujourd’hui quasi introuvables, chez un disquaire d’Oslo. J’étais alors jeune étudiant, tombé à la fois dans la marmite Terje Rypdal et celle d’E.C.M

Le virage jazz de Terje Rypdal
Premier titre de Bleak House en 1968 avec Terje Rypdal au chant!

Bleak House est un album qui montre plusieurs facettes mais le virage jazz est en train de s’opérer; Terje Rypdal dédie un de ses titres Wes à Wes Montgomery, le grand guitariste de jazz américain. Sur Bleak House on croise surtout de nouveaux futurs grands noms du jazz norvégien; sur 4 des 6 morceaux figurent, déjà, Jon Christensen à la batterie et Jan Garbarek au saxo ! Terje Rypdal joue aussi de la flûte, non sans rappeler, cette fois, Ian Anderson de Jethro Tull, qui sort alors son premier album, This Was.

Dès lors, c’est Jan Garbarek qui va entraîner Terje Rypdal dans l’aventure E.C.M. A noter aussi que Terje Rypdal, Jan Garbarek et Jon Christensen (qui ont tous le même âge) se sont tous retrouvés à jouer, dans cette fin des années 60, avec George Russell. Le pianiste américain est venu s’installer 5 ans en Scandinavie. étudiant à Oslo, Terje Rypdal s’était passionné pour le Jazz de George Russell; celui ci proposait un jazz fondé sur des gammes modales et qui expérimente l’atonalité. Terje Rypdal multiplie déjà ses sources d’intérêt; cela va des compositeurs Ligeti ou Penderecki( décédé ce printemps 2020) à Coltrane et Miles Davis, en passant par son compatriote Mortensen.

Terje Rypdal , le guitariste atmosphérique d’ E.C.M

En Septembre 1970, Jan Garbarek enregistre, à Oslo, son deuxième album, Afric Pepperbird. Mais c’est son premier pour E.C.M, produit par Manfred Eicher. C’est le 7ème album du label munichois Edition of Contempory Music, co-fondé par le contrebassiste Manfred Eicher l’année précédente. Dans le Jan Garbarek Quartet, on retrouve Terje Rypdal qui a été encouragé dans l’improvisation par Garbarek. Jon Christensen et Arild Andersen, autre brillant musicien norvégien, à la contrebasse complètent le quatuor. On rappelle souvent que ce très bel album fut envoyé par Manfred Eicher à Keith Jarrett. Il devait le séduire sur la qualité (déjà irréprochable!) du son ECM (Manfred Eicher avait aussi travaillé pour Deutsche Grammophon!) et l’orientation artistique du label. Keith Jarret semble conquis et va sortir son album Facing You chez ECM deux ans plus tard.

Premier album éponyme…bientôt réédité

Dès l’été 1971, Terje Rypdal enregistre, à Oslo, son premier album éponyme où il a composé tous les titres. Cet album va être réédité en Octobre par E.C.M. Il abandonne le chant au profit de son épouse. On a le plaisir de retrouver les membres du quatuor précité plus Bobo Stenson au piano . Terje Rypdal a aussi enregistré, juste avant, avec les mêmes musiciens, l’album Sart de Jan Garbarek ! Terje Rypdal a trouvé sa voie, dans un style fluide, entre jazz, rock et musique ambient, terme, parfois, péjoratif. Je préfère d’ailleurs, concernant Terje Rypdal, le terme de musique atmosphérique.

Certains critiques qui n’aiment pas l’orientation musicale d’ E.C.M vont trouver que ce musicien venu du froid produit une musique…froide et ennuyeuse. Tant pis pour eux, j’ai adoré, d’emblée, achetant toute la production discographique de Terje Rypdal des années 70. Je n’hésitais pas à parcourir des centaines de kilomètres pour aller le voir en concert…à Bordeaux.

Terje Rypdal: 50 ans de carrière et 40 albums chez E.C.M

J’aurais du mal à vous conseiller un seul album de cette décennie 70, les aimant tous, pour des raisons différentes. Au milieu de la décennie, en 1975, sort le très beau double album Odyssey enregistré avec sa formation éponyme. Cela n’empêche pas Terje Rypdal de commencer à multiplier les expériences musicales avec d’autres musiciens. J’aime celle avec Miroslav Vitous (de Weather Report) avec, à nouveau, Jack DeJohnette, dès 1979. Bel album aussi, The Hapless Child, dans un style plus expérimental avant gardiste. Au côté du couple Mantler/Carla Bley, on retrouve également Jack DeJohnette, le grand bassiste Steve Swallow et même Robert Wyatt!

E.C.M a fêté ses 50 ans... Un peu plus de 50 ans de carrière Pour Terje Rypdal, cela se traduit notamment par 40 albums chez E.C.M. Terje Rypdal a aussi multiplié d’autres riches expériences après cette décennie 70 déjà bien remplie ! Je ne peux toutes les évoquer sous peine de lasser rapidement nos lecteurs. Je ne veux absolument pas passer sous silence le superbe album Lux Aeterna; il est enregistré live à Molde en 2000 avec l’orchestre de chambre de Bergen.

Le titre est un hommage à Ligeti (chœur à 16 voix composé en 1966, ndlr). Le deuxième mouvement, Fjelldapen-baptisé par la montagne-) est un hommage à son père. C’est aussi une référence à ses souvenirs d’enfance près de Tresfjord et de Molde. Ayant moi même passé des vacances d’été à quelques kilomètres de là, l’album me “parle” encore davantage. C’est au pied de la montagne de Rongja qu’est né son père; c’est là que Terje Rypdal, enfant eut une expérience quasi mystique en escaladant ses pentes. Cet album n’est, hélas, disponible qu’en cd!

Terje Rypdal et Conspiracy… ou le doux retour aux sources des 70’S

Conspiracy est le titre de l’album mais aussi le titre de l’œuvre, décomposée en 6 morceaux, et le nom du quartet avec lequel joue Terje Rypdal. C’est sans doute aussi l’un de ses meilleurs groupes : on a le plaisir de retrouver Pal Thowsen qui joua avec Arild Andersen pendant toute la décennie 70. Terje Rypdal ne tarie pas d’éloges sur Thowsen, le comparant à Tony Williams, un des plus grands batteurs que le monde du jazz ait connus. Aux claviers, Stale Storlokken a déjà contribué à deux albums de Terje Rypdal, Vossabrygg et Crime Scene. Celui ci se révèle être le collaborateur idéal pour nous distiller son feeling musical en matière de couleurs sonores. Quant à la basse, elle est confiée au” petit jeune” de la bande, à savoir Endre Hareide Hallre.

L’album semble nous replonger dans l’inspiration sauvage de Terje Rypdal : celle de la nature sauvage norvégienne ? L’improvisation du guitariste garde sa part de mystère aussi.

Conspiracy…en 6 titres

L’album s’ouvre sur As if the ghost…was me et le jeu subtil de cymbales de Pal Thowsen avant que la guitare de Terje Rypdal ne donne le ton de l’album : guitare mélancolique qui devient progressivement plus forte sur une nappe de clavier rêveur. La basse de Endre Hareide Hallre nous accompagne alors avec une batterie plus nerveuse. Aux claviers, Stale Storlokken brille déjà. What was Thinking nous replonge très vite dans une atmosphère introspective où il suffit de fermer les yeux pour faire défiler les grands espaces-ou les fjords-norvégiens de préférence !

Le titre éponyme de l’album, morceau plus rock

Conspiracy est le morceau titre et va nous réveiller quelque peu : rythme plus pêchu, guitare et clavier plus forts et une belle basse ronflante ; un titre beaucoup plus rock : Terje Rypdal nous montre qu’il n’a rien perdu de sa dextérité de guitariste et le solo d’orgue-vintage diront certains- est un régal.

La deuxième partie de l’album (2ème face du vinyle) redémarre sur une atmosphère introspective avec By his Lonesome. On se délecte, une nouvelle fois, de l’ambiance planante où la basse fait à nouveau merveille, s’emparant quasiment du rôle principal. Baby Beautiful nous enveloppe dans une douceur nordique et Dawn clôture l’album de belle manière : que ce soit l’aube ou le crépuscule ou le soleil de minuit, peu importe, les couleurs, sonores ou non, changent et nous enchantent partout en Norvège.

Epilogue

Le seul reproche que pourraient faire les méchants critiques serait d’écrire…rien de nouveau au Nord …pour Terje Rypdal….cela n’empêche pas que l’album est plus que séduisant et qu’il ravira tous les fans de longue date de Terje Rypdal. Quoi ? vous aviez compris depuis longtemps que j’en faisais partie !

A noter que, outre l’album Terje Rypdal, trois autres albums vont être réédités: What Comes After, Whenhever I seem to be far et Descendre (1980)

En bonus, une autre facette deTerje Rydal avec Tekro, guitariste rock metal norvégien en 1994.

https://www.ecmrecords.com/artists/1435045733/terje-rypdal

Source : https://weirdsound.net/terje-rypdal-conspiracy-du-guitariste-norvegien-atypique/

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