La musique corse,
ce n'est pas que le chant !

Dernière mise à jour : 08/02/2018

Vous êtes ici : Musique / Instruments corses

Si la Corse est l’île où la voix est reine – où elle anime l’intensité polyphonique de la paghjella, l’invention poétique du chjama è rispondi ainsi que les berceuses, complaintes et lamentations funèbres – il y existe aussi un répertoire instrumental riche et varié, exprimé par le souffle des flûtes de berger : pìfana et pirula, la puissance de la cialamedda, les notes cristallines de la cetera mais aussi l’adoption du violon, de la guitare, de la mandoline et de l’accordéon, sans oublier le violoncelle et l'orgue.

Il faudrait sans doute pouvoir remonter jusqu'à la préhistoire pour retrouver l'origine de certaines des formes les plus typiques des traditions musicales. En effet, les hommes de ces premiers âges élaboraient déjà des sons, des «musiques», se servant pour cela de matériaux naturels, de coquillages, et plus tard fabriquant et utilisant les premiers véritables instruments ; ceux connus généralement comme les plus anciens sont, partout, les tambours, les flûtes de roseau, de corne ou d'os, les premières guimbardes. Les multiples invasions qui se sont succédé tout au long de l'histoire de l'île ont laissé des empreintes sonores. Les instruments ont évolué, se sont transformés, dans un usage toujours intimement lié à celui de la poésie chantée.

Parfaitement adaptés à l'accompagnement du chant traditionnel, ils ont failli être victimes des modes et, quelquefois, de la répression des occupants successifs. Ainsi, les instruments à vent (pivana, pirula, cialamella) disparaissent du paysage sonore corse pratiquement dès le début du xxe siècle. À l'arrivée de la guitare, instrument chromatique, et de son répertoire, la cetera (diatonique) s'efface peu à peu. S'ensuit une longue période d'oubli jusqu'au renouveau culturel des années soixante-dix.

Depuis, et de plus en plus aujourd'hui, ces instruments retrouvent l'estime et la place qui leur reviennent. Ils inspirent même des créations. On les retrouve alors côtoyant, dans les orchestrations, instruments plus modernes et autres générateurs électroniques.

Les instruments de musique : de la cialamella à la cetera


A Pivana

pivana

La pivana (ou pifana) est une flûte conique en corne de chèvre, à la voix incisive. La corne est coupée à ses deux extrémités. Dans la plus grosse est taillé le sifflet ; dans la partie concave des logements sont creusés dans l'épaisseur de la corne six trous. La concavité du corps résonateur de l'instrument
favorise la quinte dans les harmoniques. 


A Cialamella

Les instruments traditionnels

La cialamella, cialambella, cialamedda ou ciaramella est un instrument à anche double de la famille des chalumeaux, apparenté à un petit hautbois. La cialamella est taillée dans du bois de buis ou de figuier. Longue de 22 cm, elle a une perce cylindrique pratiquée au fer rouge et se termine par un pavillon (campana). Elle a 6 trous de jeu plus un trou d'octave au dos. Une anche en roseau taillé (zampogna) est insérée dans le corps lui donnant ce son spécifique, un peu voilé et nostalgique. Elle a un son beaucoup plus puissant que celui de la pivana et s'entend de loin. 

A Pirula

pirula

A pirula (aussi appelée u fischettu, u fischiu, u flaitu ou u zifulettu selon les régions, est une flûte fabriquée avec du roseau à quenouille coupé à « la vieille lune ». C'est l'instrument de la tradition pastorale. L'usage voulait que le berger qui avait fini de payer ses pâturages aux propriétaires, se mette à en jouer pour signifier que désormais il ne devait plus rien à son propriétaire. Percée de sept trous, cette flûte joue sur une octave et environs trois tons à l’octave superieure. La pirula est généralement accordée en mode de ré.


A Cetera

cetera

La cetera (ou cetara) est une variété de cistre. Depuis les années 1970 une quinzaine d'instruments ont été répertoriés, dont le plus ancien, probablement du XVIIe siècle, a été découvert au village de Merusaglia. Une copie a été reconstituée dans l'atelier du luthier italien Bartolomeo Formentelli à l'initiative d'une association d'artisans de Pigna.
La caisse est à fond plat. Elle est montée de 8 chœurs de cordes. Les cordes métalliques sont couplées à l'unisson ou l'octave. Le coeur d'essences légères de cerisier, cyprès ou de tilleul aux parures de noyer.
La cetera se joue généralement avec un plectre, mais on peut employer également la technique du luth ou bien encore celle de la guitare en utilisant un médiator. Chaque technique a ses avantages et ses inconvénients : le plectre sur la corde donne une attaque claire et puissante, rythmique et percussive tout comme les joueurs de oud ; le contact de la corde au doigt donne de la douceur, du relief et permet un jeu arpégé et tendant vers un répertoire à plusieurs voix ou soliste.  

Voir aussi ici.


A Riberbula

riverbula

La guimbarde (A riverbula ou riberbula, rièbula, rivergula selon les régions) est un instrument connu dans le monde entier depuis la nuit des temps. On en a trouvé des traces au IIIe siècle av. J.-C. au Nord-Ouest de la Chine. En Corse elle était beaucoup utilisée par les bergers. Elle utilise une lamelle actionnée par le doigt comme élément vibrant et la bouche du musicien comme cavité de résonance. Ses harmoniques rejoignent celles de la cetera.


A Caramusa

caramusa

A caramusa est une cornemuse de roseau, de bois et peau. Elle se compose d'un chalumeau et un bourdon parallèle. Elle est constituée d'un réservoir étanche (sac en peau animale) dans lequel de l'air est insufflé soit par la bouche de l'instrumentiste soit par un soufflet (ce qui est plus rare).

Voir aussi ici.


A Cassella

casella

A cassella (ou casella) est la percussion la plus répandue. On tendait une peau de chêvre sur un tamis, et on utilisait de petits bâtons pour jouer.

L'Urganettu

urganettu

L'Urganettu (accordéon diatonique) est un instrument de musique à clavier, polyphonique, utilisant des anches libres excitées par un vent variable fourni par le soufflet actionné par le musicien. Originaire d'Allemagne, il a été importé en Corse vers le début du XXe siècle.


U Violinu

 

Le violon était très répandu en Corse, où l'on trouvait jusqu'à 10 violoneux pour animer les fêtes dans les villages. Les violoneux ont développé tout un répertoire de valses, mazurkas, quadrilles, polkas et repris des danses plus anciennes qui étaient jouées auparavant sur d'autres instruments.

Un violon se compose de 3 parties principales : la caisse de résonance, le manche et les cordes. Sa longueur est variable. Le violon de taille maximale est dit "entier". Constitué de 71 éléments en bois (épicéa, érable, buis, ébène, etc.) collés ou assemblés les uns aux autres, il possède quatre cordes accordées à la quinte, que l'on peut frotter avec un archet ou pincer avec l'index en pizzicato.


U timpanu

timpanu

Le triangle (u timpanu) est un instrument de musique idiophone constitué d'une barre métallique de section circulaire pliée en deux points de manière à former un triangle plus ou moins régulier. Il est tenu d'une main par le musicien, qui frappe dessus à l'aide d'une tige, également métallique. La dimension d'un triangle détermine la hauteur du son qu'il produit (directement proportionnelle à la longueur de la tige de métal utilisé)

Il était très utilisé car indispensable à l'harmonie des sunate  (morceaux de danse).

Ugo Casalonga, du bois et des sons

casalonga

Bernard Camurat, maître luthier

luthier

La cetera

Un disque à découvrir : Cetera, sous la direction artistique d'Henri Agnel, avec de nombreux musiciens de Pigna, dont Nando Acquaviva, Claude Bellagamba, Jérôme, Toni, Ugo et Nicole Casalonga, Cedric Savelli, Ceccè Guironnet, etc.

cetera

On citera aussi parmi les spécialistes de la cetera Roland Ferrandi et Migheli Raffaelli.

cetera

cetera

La caramusa

caramusa cornemuse

Une conférence sur les instruments de musique traditionnels

instr

Lu dans Destination Corse :

dest1 dest1

etcetera

mandoline

Février 2018

mandoline

separateur

haut de page     accueil    page précédente


Les pages "musique" sont organisées comme suit :

Le chant corse

Les pages consacrées à A Filetta :

A Filetta : témoignages 

Actualité et archives

Chants : les textes des chants

Les concerts d'A Filetta :
Concerts avant 2006   Concerts 2006    Concerts 2007    Concerts 2008    Concerts 2009    Concerts 2010    Concerts 2011

Concerts 2012   Concerts 2013   Concerts 2014   Concerts 2015   Concerts 2016   Concerts 2017

Concerts 2018   Concerts 2019   Concerts 2020   Concerts 2021   Concerts 2022   Concerts 2023   Concerts 2024

Discographie : tous les disques en détail

Repères chronologiques : A Filetta de 1978 à aujourd'hui

Parole : Les mots d'A Filetta (interviews, entretiens…)

Galerie photo

sans oublier mon livre sur A Filetta !

Les pages consacrées aux concerts du groupe L'Alba 

Les pages consacrées aux groupes et chanteurs corses

Les pages consacrées aux paroles des chants corses :

- page "chants d'A Filetta",

- chants corses d'hier

- chants corses d'aujourd'hui

Les compte-rendus de concerts (année en cours);
Les années précédentes sont ici :
2023    2022    2021    2020    2019    2018    2017    2016   

   2015    2014    2013    2012    2011   

   2010    2009     2008     2007    2006   
les concerts du groupe L'Alba sont ici.

Les pages consacrées aux Rencontres polyphoniques de Calvi :

Les invités des Rencontres (tous les artistes y ayant participé au moins une fois)

Le jazz et la page consacrée à Paolo Fresu

Les annonces et compte-rendus de concerts de jazz

Les musiques du monde

L'opéra, la musique baroque, etc.

Les inclassables

Les vidéos

Et enfin, ma sélection de disques du mois.


webrankinfo

Retrouvez le site sur webrankinfo dans la catégorie :

Genres musicaux     Musique de corse


atechja

Retrouvez le site sur A Techja dans les catégories :

Chanteurs et groupes corses         Montagne    Photographie



Valid XHTML 1.1