Ve 10 Paris, Salle Gaveau -Clair-Obscur avec Constantinople
Ve 3 Amiens, Le Safran
Sa 4 Quimper, Théâtre de Cornouaille - Lumio avec Abdullah Miniawy et Peter Corser
Samedi 4 mars, une grande soirée aura lieu au Théâtre de Cornouaille, pendant laquelle deux belles cultures musicales se rencontreront : le groupe de polyphonies corses A Filetta et le chanteur Abdullah Miniawy, accompagné par le saxophoniste Peter Corser. Nous avons demandé à Jean-Claude Acquaviva de nous en dire plus sur cette collaboration.
« Notre rencontre a eu lieu en 2021 quand Abdullah Miniawy est venu chanter "Le cri du Caire" à Calvi. Nous avons essayé deux chants, l'un avec un bourdon vocal et un autre d'Abdullah, que nous avons développé a minima. » Ce début de collaboration a ensuite donné lieu à plusieurs résidences de création, et les artistes ont déjà donné sept ou huit représentations du spectacle que nous verrons à Quimper, samedi 4 mars.
Jean-Claude Acquaviva, chanteur du groupe A Filetta, parle de ce projet artistique avec enthousiasme : " Ces deux premiers chants nous ont permis de voir que cela fonctionnait, qu'on avait envie d'aller plus loin et d'entamer un vrai travail ensemble. " Il y a eu un grand travail de fusion et d'adaptation pour que les harmonies se rencontrent. De son côté, Abdullah Miniawy a une double culture : arabe, avec des sonorités de micro-intervalles, et son expérience de la trompette, la musique électro, habitué aussi aux sonorités occidentales.
De nouvelles idées de métissages
L'ensemble vocal A Filetta a de nombreuses collaborations à son actif : " Nous avons pu inventer des choses, et cela nous donne de nouvelles idées pour la suite. Nous avons déjà collaboré avec de nombreux autres artistes, tels que Paolo Fresu ou Daniel Waro, ou encore la chanteuse libanaise Fadia Tomb El-Hage. "
Un tel parcours ne peut que continuer, avec des collaborations qui semblent inspirer les chanteurs. Jean-Claude Acquaviva ajoute : " On dit souvent que nous sommes riches de nos différences mais nous sommes plus riches encore de nos similitudes. Il ne faut pas penser que l'identité est figée, les chants corses viennent de chants albanais, géorgiens, des moines franciscains, et sont déjà un produit du métissage. " Le groupe A Filetta poursuit aussi ses expériences dans les styles musicaux les plus différents, et notamment la musique contemporaine. Ce spectacle avec Abdullah Miniawy est une belle découverte à venir.
Samedi 4 mars, à 20 h, au Théâtre de Cornouaille, concert du groupe A Filetta et d'Abdullah Miniawy. Renseignements et réservations au 02 98 55 98 55. Tarifs de 10 à 26 €.
Source : Ouest France
Nous avons vécu ce samedi un concert extraordinaire, d'une intensité rare. Depuis le concert des Rencontres de Calvi, le projet Lumio s'est considérablement enrichi avec de nouvelles créations. Les interactions sont trè riches, et les boucles sonores du saxophone de Peter Corser sont fascinantes.
Dans le cadre d'une série de quatre concerts de l'Ensemble Constantinople, la Salle Gaveau programmait ce vendredi 10 février "Clair Obscur avec A Filetta. L'occasion pour nous d'un retour dans la capitale pour retrouver ces deux groupes que nous apprécions beaucoup.
Le concert commence avec Storia, une magnifique création de Kiya Tabassian. Puis vient Letterella enchaîné avec Bi tô. Sans Constantinople, A Filetta nous offre un merveilleux In ogni addiu, puis les deux ensembles se rejoignent pour U Furore et Saram khoshast, Ilahi et Noi nò, extrait d'Ulysse ; Meditate s'enchaîne sur Parvâz, Bad-e Zaman sur U sipolcru. Puis A Filetta chante Minetta suivi d'un instrumental, A l'aube d'une forêt. Le concert prend de plus en plus d'intensité avec Rex/Malaek. Vient ensuite un morceau de Didem Basar avec un texte de Jean-Claude, puis un magnifique U Lamentu à Ghjesù/Folia. A noter l'innovation géniale consistant à psalmodier le "Perdono mio Dio". Enfin, une autre création de Kiya, Strade ceche, les paroles étant de Jean-Claude.
Deux rappels demandés par le public debout : un morceau que je n'ai pas identifié puis le bien connu Letterella.
Un concert magnifique, avec une osmose totale entre les deux ensembles, Kiya improvisant notamment sur Rex et U Sipolcru, de merveilleux musiciens : Kiya au sétar, Didem Basar au kanun (*), Patrick Graham aux percussions et la géniale Tanya Laperrière au violon baroque et à la viole d'amour.
« Déjouer les pièges de la juxtaposition, aller ailleurs par l'écoute et la compréhension de l'Autre, faire naître une fresque que l'on regarde comme une œuvre unique » : ce beau programme s'est réalisé ce soir.
(*) Le qanun ou kanun est un instrument à cordes pincées de la famille des cithares sur table, très répandu dans les pays du Moyen-Orient ainsi qu'en Grèce, en Iran, en Arménie et au Turkestan chinois. C’est essentiellement la musique savante arabo-turque, qui est jouée sur cet instrument difficile. Les cordes sont pincées avec l’index de chaque main ou à l'aide de plectres fixés à l’index par une bague métallique, si bien que le qanun est un instrument très riche en sonorités.
http://www.afiletta.com
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