A Filetta : Les concerts 2015

Dernière mise à jour : 08/09/2015

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Tous les concerts de l'année 2015

Mars 2015

Je 19 Ajaccio, Danse mémoire, danse
Ve 20 Bastia, Danse mémoire, danse
Sa 21 Mezzo Voce, Danse mémoire, danse
Je 26 Rabat A Filetta en concert

Avril 2015

Me 1er Poznan A Filetta en concert
Je 2 Stuttgart A Filetta en concert
Lu 20 Constantine A Filetta en concert
Me 22 Alger A Filetta en concert
Sa 25 Tlemcen A Filetta en concert

Mai 2015

Ma 12 Narbonne Danse mémoire, danse
Me 27 Festival de Fès Danse mémoire, danse
Je 28 La Ferté-Bernard Concert A Filetta
Ve 29 Pleudihen sur Rance Concert A Filetta

Juin 2015

Je 4 Saint Philbert de Grand Lieu (44), Abbatiale 21h00 - Concert A Filetta
Lu 8 Calvi, Cathédrale St Jean-Baptiste,
Ve 12 Dortmund, - Conversation(s) - Dialogue entre Orient et Occident
Ve 19 Kirkwall (Ecosse) - Concert A Filetta
Je 25 Ottawa (Can) Danse mémoire, danse
Ve 26 Montreal (Can) Danse mémoire, danse
Sa 27 Lévis (Can), - Concert "A Filetta en concert"

Juillet 2015

Me 8 St Dié-des-Vosges (88) - Concert Medea
Je 9 Riehen (Suisse), « Stimmen » - Conversation(s) - Dialogue entre Orient et Occident
Je 16 Propriano - A Filetta en concert
Sa 25 San Gavino di Carbini - "Danse mémoire, danse"
Me 29 Lumio

Août 2015

Me 5 Lumio A Filetta en concert
Je 13 Calvi A Filetta en concert
Ve 14 Muro A Filetta en concert
Je 20 Saint-Père-sous-Vézelay (89) - A Filetta en concert, chants sacrés
Je 27 La Côte-Saint-André (38) Festival Berlioz - Concert Création "Nabuliò"

Septembre 2015

Lu 7 Calvi A Filetta en concert - Castelli
Ma 15 au Sa 19 Rencontres Polyphoniques de Calvi
Di 27 Bonifacio, Eglise St François, 18h30

Octobre 2015

Sa 3 Marseille Festival "De Vives Voix" organisé par La Maison du Chant.
Ma 20 Prague (Tch.) "Conversation(s) - dialogue entre Orient et Occident"

 

Les concerts des autres années :

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Concerts 2015 : Les compte-rendus

Jeudi 19 mars 2015 : Ajaccio

Nouvelle création "Danse mémoire, danse"
avec Paolo Fresu (trompette - bugle) et Daniele di Bonaventura (bandonéon) :

Après Mistico Mediterraneo et L'isula scunnisciuta, nous, A Filetta, Paolo Fresu (trompette, bugle) et Daniele di Bonaventura (bandonéon) avons décidé de reprendre la route ...
Il s'agit là, d'un travail musical et vocal ayant pour thème les regards croisés de deux hommes ayant marqué le 20ème siècle : Aimé Césaire, écrivain, poète, dramaturge d'origine martiniquaise et Jean Nicoli, enseignant, résistant, exécuté en 1943 à Bastia par l'occupant fasciste italien.

Que peuvent bien avoir en commun ces deux hommes ?
Tous deux sont insulaires, attachés à leur terre natale, et homme du refus : ils rejettent très clairement le colonialisme et les souffrances infligées aux plus faibles.
Communistes, ils dénoncent les méfaits du capitalisme qui broie hommes et civilisations.
Le moment venu, ils s’engagent contre le fascisme et le nazisme et défendent inlassablement leurs idées ; « L’idée, cette mouche importune » écrira Césaire dans son « discours sur le colonialisme ».

Si nous avons décidé, dans ce nouveau spectacle de rapprocher ces deux penseurs lumineux empreints d’humanisme, c’est tout simplement pour rappeler encore et encore que derrière la grandeur de ces hommes que l’on se plaît à célébrer pour leurs engagements et leur sacrifice, il y a l’idée pour et par laquelle ils vivent et meurent : celle d’un monde plus juste, plus libre, plus respectueux des différences, plus équitable et plus solidaire.

Nous, corses et italiens réunis, polyphonistes et jazzmen, tous musiciens enracinés, voix, trompette et bandonéon voulons contribuer à mettre en relief les idéaux et les rêves de ces « princes des nuées » en proposant une musique métissée qui n’est celle de personne précisément parce qu’elle est celle de tous.

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Vendredi 20 mars 2015 : Bastia

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Samedi 21 mars 2015 : "Danse Mémoire Danse" à Mezzo Voce

Mercredi 1er avril, Poznan

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Jeudi 2 avril, Stuttgart

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A l'invitation de nos amis allemands, nous avions décidé de passer les fêtes de Pâques entre Stuttgart et Francfort, la première soirée étant consacrée au double concert voyant se succéder sur la scène des 28es Jazztage du Theaterhaus, A Filetta et le quartet de Rabih Abou-Khalil.

Nous étions, à dire vrai, un peu curieux de connaître la réaction du public allemand d'un festival de jazz à un concert d'A Filetta sans la présence de Paolo Fresu et Daniele di Bonaventura. Eh bien, l'accueil fut recueilli, chaleureux puis carrément enthousiaste. Un public exemplaire, laissant finir les chants avant d'applaudir. Mais revenons sur le déroulé du concert.

Comme à l'accoutumée dans le répertoire "traditionnel", le concert commence par la Nana géorgienne.
Une nouveauté : les paroles introductives de Jean-Claude sont traduites en allemand. Bravo aux organisateurs !
Miserere, O Salutaris Hostia, Pater noster, répertoire connu, se dit-on. Mais le groupe nous offre plusieurs nouveautés, trois extraits de messes semble t-il, notamment un Ave Maris Stella ! Avec le Figliolu d'ella, on revient à du connu : Ùn nu a sò, Sub tuum... Puis pour terminer le concert quelques compositions de Bruno Coulais : E Baioncule, Norbu... On finit plaisamment avec La folie du cardinal, le public est enthousiaste et U Sipolcru en rappel termine le concert. Du moins celui d'A Filetta puisqu'après un court entracte le quartet de Rabih Abou-Khalil allait prolonger cette soirée si bien commencée.

C'était un immense plaisir de retrouver A Filetta après plusieurs mois sans concerts, qui plus est avec de nouvelles compositions que nous sommes impatients de réentendre.

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Jeudi 28 mai, La Ferté-Bernard

La jolie petite ville de la Sarthe accueillait A Filetta dans l'Espace Athéna, une très belle salle qui pour l'occasion avait fait le plein. Un programme assez similaire à celui entendu à Stuttgart mais la fin du concert allait apporter son lot de surprises avec un tonitruant Adeste Fideles entonné par François, puis en rappel un sensationnel chant géorgien. Le groupe reçut une énorme ovation du public et lui offrit un superbe Gloria pour finir.

Malgré la fatigue du voyage depuis Fès, les chanteurs étaient en pleine forme et heureux de l'accueil enthousiaste du public sarthois.

Vendredi 29 mai, Pleudihen-sur-Rance

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Concert. Polyphonie corse à l'église demain 28 mai 2015

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L'ensemble A Filetta se compose de Jean-Claude Acquaviva, François Aragni, Paul Giansily, Stéphane Serra, Jean Sicurani
et Maxime Vuillamier. (Photo DR)

Demain, à 20 h 30, l'ensemble A Filetta se produira en concert à l'église. Cet ensemble est l'un des groupes phares du chant corse. Composé de six hommes, le choeur se caractérise par son inventivité et son exigence d'interprétation. Il perpétue la tradition orale insulaire tout en s'ouvrant au monde et en explorant d'autres domaines du chant polyphonique.

Deux programmes a cappella

Leur concert reflète une quête de créativité et d'ouverture à travers deux programmes a cappella. Le premier évolue au gré des nouvelles créations. Il recèle des oeuvres majeures de la vie du groupe, depuis le chant traditionnel corse le plus archaïque jusqu'aux créations les plus contemporaines. Le second présente un répertoire de chants sacrés consacrés à la passion du Christ et à la liturgie. La polyphonie du groupe suscite alors l'émotion par le travail des timbres de voix et le mélange des intonations qui fera vibrer le spectateur.

© Le Télégramme

- Plus d'information sur http://www.letelegramme.fr/cotes-darmor/pleudihen-sur-rance/...

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Vendredi, les chanteurs d'A Filetta, sobrement vêtus de noir, ont envoûté le public par les sons de la polyphonie. Interprétant a cappella des chants profanes ou sacrés, en corse et en latin, A Filetta porte depuis 37 ans dans le monde (ils ont chanté, jeudi, au Maroc) ses chants de tradition, hymnes à la langue et à la culture corses, mêlés à des créations. Les voix du groupe ont procuré de l'émotion chez les 450 spectateurs présents dans l'église. D'ailleurs c'est sous les ovations et après trois rappels, que les artistes ont quitté la scène.

Source : Le Télégramme © Le Télégramme http://www.letelegramme.fr/

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Vendredi 12 juin, Dortmund

Orient trifft Korsika

Source : http://ars-tremonia.de/


dortmund
A Filetta mit Fadia Tomb El-Hage vermischten Orient und Okzident. (Foto: © Bülent Kirschbaum)

Das korsische Vokalensemble „A Filetta“ bot zusammen mit der libanesischen Sängerin Fadia Tomb El-Hage einen besonderen musikalischen Brückenschlag: Korsika trifft den Orient und verbindet sich zu einer interessanten musikalischen Melange. Gesungen am 12. Juni 2015 in der Marienkirche im Rahmen des Festivals Klangvokal wurden sakrale und weltliche Lieder auf korsisch, arabisch und syrisch.

„A Filetta“ ist ein Phänomen. Sechs Sänger erzeugen ein fast schon archaisch anmutendes Gefühl, wenn ihre Stimmen zu einer verschmelzen. So muss es schon vor tausenden von Jahren auf der Geburtsinsel Napoleons bei Festlichkeiten geklungen haben. Die ersten drei Lieder sang „A filetta“ alleine. Es war ein großes Erlebnis, den Stimmführer Jean-Claude Acquaviva zu erleben, der mit seiner ausdrucksstarken Mimik ein wenig an den verstorbenen Joe Cocker erinnerte.

Zusammen mit Fadia Tomb El-Hage, die lange Zeit in Deutschland gelebt hat, wurde der Klang noch reicher. Typische arabische Verzierungen ergänzten den tiefen Klang des Chores und bildeten eine eigenen Klangkosmos, in dem man sich verlieren konnte. Beeindruckend war auch das Schlaflied „Nani“, das El-Hage alleine sang. Sie benutzte das Lied, um ihre kleine Tochter in den Schlaf zu singen, als die beide im Keller vor den Bomben in dem Bürgerkriegsland geflüchtet waren.

Es gab also nicht nur sakrale Musik zu hören, auch weltliche Musik wurde intoniert. Mit „Treblinka“ erinnerten die Sänger auch an das Schicksal der vielen Menschen, die an diesem Ort umgebracht wurden.

Vor begeisternden Zuhören konnten „A filetta“ und El-Hage ihr Konzert nach zwei Zugaben beenden.

Traduction :

L'ensemble vocal corse "A Filetta" a offert avec la chanteuse libanaise Fadia Tomb El-Hage un pont musical sensationnel : la Corse rencontre l'en une combinaison créant un mélange musical intéressant. Ce 12 juin 2015 en l'église Ste Marie dans le cadre du festival Klangvoka, le programme était composé de chants sacrés et profanes chantés en corse, en arabe et en syriaque.

"A Filetta" est un phénomène. Six chanteurs produisant une sensation presque archaïque quand leurs six voix se fondent en une seule. On devait chanter ainsi depuis des miliiers d'années lors des cérémonies dans cette île qui vit naître Napoléon. Les trois premiers chants ont été chantés par "A Filetta" seul. Ce fut une grande expérience de voir le chef du groupe Jean-Claude Acquaviva, dont les mimiques et la gestuelle rappelaient un peu le regretté Joe Cocker

Avec Fadia Tomb El-Hage, qui a vécu longtemps en Allemagne, le son était encore plus riche. Des ornementations arabes typiques complétaient le son profond du choeur, formant un univers de sons uniques dans lequel on pouvait se perdre. La berceuse "Nani", chantée par Fadia seule, a également fortement impressionné le public. Pendant les bombardements dans le pays déchiré par la guerre, elle chantait cette berceuse à sa petite fille pour l'endormir dans la cave où elles s'étaient réfugiées.

Il n'y eut pas seulement de la musique sacréée, mais aussi des chants profanes. Avec "Treblinka" les chanteurs ont rappelé le destin des êtres humains qui ont trouvé la mort en ce lieu.

Le concert d'"A Filetta" et de Fadia El-Hage se termina avec deux rappels demandés par les spectateurs enthousiastes.

Vendredi 26 juin : "Danse mémoire danse" à Montréal

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"Soundcheck" - Photo : Stéphane Serra

Paolo Fresu: deux îles valent mieux qu'une

Paolo Fresu et Daniele di Bonaventura, ainsi que... (PHOTO PINO NINFA, FOURNIE PAR L’ARTISTE)
Paolo Fresu et Daniele di Bonaventura, ainsi que l'ensemble A Filetta ont créé le projet 
Mistico Mediterraneo.
PHOTO PINO NINFA, FOURNIE PAR L’ARTISTE
lp
Alain Brunet
La Presse

De Corse, un ensemble renommé de polyphonie vocale est allé à la rencontre d'un célèbre trompettiste-bugliste de Sardaigne ainsi que d'un bandonéoniste italien originaire des Marches, sur la côte Adriatique. Ainsi, le superbe projet Mistico Mediterraneo est constitué d'A Filetta, de Paolo Fresu et de Daniele di Bonaventura.

« Il est rare que la Sardaigne et la Corse, deux îles jumelles de Méditerranée entre lesquelles il y a peu de communication depuis que la géopolitique en a séparé les destins, illustrent ensemble leurs affinités musicales », fait observer Paolo Fresu, jazzman émérite, ouvert à la transculture méditerranéenne et très attaché à son patrimoine culturel.

Même s'il vit sur le continent, il possède toujours une maison en Sardaigne d'où ses parents ne sont jamais partis. Chaque année, il y dirige un festival, y donne des stages, y fréquente ses amis artistes de toutes pratiques.

« La Sardaigne, rappelle-t-il, est italienne, mais on y parle d'abord le sarde, une langue autonome. La Corse est française et l'on y parle aussi une langue autonome : le corse. Entre le corse et le sarde, on peut trouver des ressemblances linguistiques. Par exemple, un dialecte parlé dans le nord de la Sardaigne se rapproche du corse. Fait amusant, un Italien du continent pourra comprendre le corse et ne pigera rien du sarde ! »

Le lien idéal

Au bout du fil, notre interviewé parle fort bien le français. Il nous rappelle qu'il est sarde et qu'il parle l'italien, la langue nationale. Paolo Fresu comprend donc le corse... en plus de maîtriser la langue de Molière ! Le lien idéal entre tous les composants de Mistico Mediterraneo.

« La Corse et la Sardaigne, poursuit le trompettiste, ont été traversées par plusieurs cultures méditerranéennes ; Nord-Africains, Arabes, Catalans, Aragonais et tant d'autres peuples y ont fait escale. On continue le voyage ! Et si on cherche attentivement les détails similaires entre ces îles au-delà des différences énormes créées par l'Histoire, on trouve ce qui nous unit. »

Coup de foudre

Ainsi, pour la commémoration d'un théâtre d'Ajaccio (en Corse), on avait commandé une création à l'ensemble A Filetta ; Jean-Claude Acquaviva et ses collègues choisirent de s'adjoindre Paolo Fresu et Daniele di Bonaventura.

« Ce fut le coup de foudre. Nous avons donné quelques concerts pour réaliser que cela pouvait durer. Nous avons voulu donner un nom à cette réunion. Alors ? 

« On y trouve les musiques de la Méditerranée, dans laquelle baignent la Corse et la Sardaigne. Il y a aussi dans cette musique des thèmes très lyriques, empreints de mysticisme. J'ai alors pensé à ce nom de groupe qui résumerait tout ça, j'ai téléphoné à Jean-Claude pour lui suggérer Mistico Mediterraneo. C'était dans le sac. » - Paolo Fresu

Inutile d'ajouter que la pratique de la polyphonie vocale sied parfaitement à la culture musicale de Paolo Fresu.

« Elle existe dans les deux îles. En Corse, toutefois, la polyphonie vocale est plus répandue ; elle se trouve partout alors qu'elle est pratiquée dans des régions précises de Sardaigne. Or, chez A Filetta, on va bien au-delà du folklore. Le parcours de cet ensemble est un peu celui du jazz : il part de la rue et de la tradition, puis il mène ces musiques beaucoup plus loin. Ainsi, A Filetta chante des musiques à la fois archaïques et contemporaines, s'inspirant de différentes polyphonies vocales issues d'autres patrimoines que le corse. Et c'est pourquoi nous nous trouvons bien ensemble. »

Les esprits du jazz et de la musique classique habitent également Mistico Mediterraneo.

« Bien sûr, on n'y fait pas de hard-bop ! Je joue néanmoins à la manière du jazzman que je suis. Le bandonéon de Daniele di Bonaventura, lui, est parti de l'Allemagne (pays de son invention) vers l'Argentine (pays du tango) pour migrer de nouveau en Italie. Il y a aussi le bagage classique de Daniele, qui fut d'abord pianiste avant d'étudier la composition et d'apprendre le bandonéon. D'autres thèmes peuvent évoquer le baroque ou encore des musiques sacrées de la liturgie chrétienne. Mistico Mediterraneo est un mélange de tout ça. »

De la scène au studio

Au terme de plusieurs concerts, le projet Mistico Mediterraneo est passé de la scène au studio : « Nous avons enregistré notre musique, j'ai ensuite pris rendez-vous avec Manfred Eicher, propriétaire de l'étiquette ECM qui en a écouté la bande. Il fut ravi. Nous sommes retournés en studio avec Manfred, nous avons remixé, modifié l'ordre des pièces. Un premier album de Mistico Mediterraneo fut lancé en 2011. De ce projet, d'ailleurs est né un duo entre Daniele di Bonaventura et moi, également enregistré sous étiquette ECM. »

Et l'histoire se poursuit, un nouveau chapitre de Mistico Mediterraneo sera proposé aux mélomanes montréalais.

« Dans le cadre de cette tournée canadienne, nous présentons Danse Mémoire Danse, constitué de compositions de Daniele, de moi et aussi de créateurs corses réunis par A Filetta. Nous nous sommes inspirés de Jean Nicoli, instituteur, poète et résistant corse ainsi que par l'écrivain martiniquais Aimé Césaire, renommé pour ses positions anticolonialistes. Nous avons construit notre répertoire autour de l'oeuvre et la vision de ces hommes épris de liberté. »

Source : http://www.lapresse.ca

Mercredi 8 juillet : "Medee" à St-Dié des Vosges

Ce soir A Filetta reprenait le répertoire "Medea" à Saint-Dié-des-Vosges dans le cadre du Festival des Abbayes.

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Photo Suzan Lohez

Jeudi 9 juillet : " Conversation(s) " à Riehen (Suisse)

Et le lendemain, A Filetta retrouvait Fadia Tomb El-Hage pour "Conversation(s)" dans le cadre du Festival "Stimmen" de Lörrach, à l'extrême sud-ouest de l'Allemagne. Pour l'occasion le concert était délocalisé dans la Suisse toute proche, à Riehen, banlieue chic de Bâle. Plus précisément dans la Reithalle, un ancien manège, au coeur d'un magnifique parc, le Wenkenpark.

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Un peu d'amusement à la lecture du programme (deux pages très denses en allemand) où il est indiqué en préambule que la musique de Corse a connu une renommée internationale avec... le tube d'Alizée "Moi Lolita". Rien à voir avec la polyphonie traditionnelle, précise le programme.

La salle est pleine à 20 h pour le début du concert, entamé par trois morceaux d'A Filetta : la Nana géorgienne, le Miserere du Requiem et le récent Ave maris stella. Puis Fadia fait son entrée, avec un magnifique chant traditionnel dans lequel on est fasciné par l'étendue de la tessiture de la chanteuse ; puis un chant créé pour Puz/zle. Le programme est constitué essentiellement des chants créés pour Puz/zle et de chants sacrés traditionnels (voir dessus). Un Treblinka superlatif, une émouvante berceuse traditionnelle sépharade, et le concert s'achève avec Letterella. Le public applaudit à tout rompre et obtient un rappel : U Sipolcru. Enorme ovation, le public est debout. Qui a dit que les Suisses et les Allemands étaient froids ?

Ci-dessous deux articles de la presse locale :

tageswoche

Konzertkritik
Vokalflug übers Mittelmeer am Stimmen-Festival

10.7.2015
Die Libanesin Fadia Tomb El-Hage und A Filetta aus Korsika brachten ergreifende A-Cappella-Kunst in den Riehener Wenkenpark.
Von Stefan Franzen

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Leidenschaftlich und gefühlvoll: A Filetta im Wenkenpark. (Bild: Juri Junkov)

Wandlungsfähig hat sich der Wenkenpark Riehen in den letzten 15 Jahren als Herberge von «Stimmen» gezeigt: Von der Open Air-Bühne zum überdachten Konzert in der Reithalle, von Weltmusik über Soul und Blues bis hin zu Klassik. Gerne liess Wolfgang Graf, Leiter des Kulturbüros Riehen, nochmals Highlights aus den letzten 15 Jahren Revue passieren, um das zahlreich erschienene Publikum einzustimmen. Es war gekommen, um einer traditionellen Kernkompetenz des Festivals zu lauschen: der Begegnung von Stimmen der Welt, in diesem Falle aus Korsika und dem Libanon.

Inbrünstige Polyphonie «Conversation(s)» – unter diesem Titel unternimmt das korsische Männersextett A Filetta, das nach mehreren Auftritten in der Stimmen-Geschichte schon fast zum Inventar gehört, einen Vokalflug übers Mittelmeer zu seinem Counterpart, der Libanesin Fadia Tomb El-Hage. Konversation lässt sich jedoch schon beim Einstieg in den Abend erleben, den die Insulaner unter sich ausmachen: So eng stehen sie beieinander, teils in Umarmung, dass ihnen die Stimmführungen der jeweils anderen, die Terza, Seconda und der Bassu in den Köpfen resonieren müssen.

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Die Libanesin Fadia Tomb El-Hage unterstützte die singenden Korsen. (Bild: Juri Junkov)

Die Dynamik dieser Polyphonie ist überwältigend: Sie reicht vom feingliedrigen Wispern in einem georgischen Wiegenlied bis zum inbrünstig herausgepressten Finale des «Miserere». In dieser Eigenkomposition, genau wie in «Ave Stella Maris», spielt der Chor mit altbekannten Gestaltungsprinzipien wie dem Cantus Firmus, baut jedoch fremde Harmonien und ungewöhnliche Zäsuren ein.

Alles wird mit einer fast schmerzlichen Innnigkeit vorgetragen, die die Melodiestimme von Jean-Claude Acquaviva unterstützt durch expressive Mimik anleitet.

Ein Ozean aus Samt

Als El-Hage die Bühne betritt, sorgt sie für ein Aha-Erlebnis: Der Umfang ihrer Stimme, die an einen Ozean aus Samt denken lässt, reicht teils tiefer als jener der Männer. Und so lebt der weitere Verlauf des Konzerts nicht einfach von der Geschlechterdualität, sondern von den so verschiedenen Timbres. Hier die rigide, kehlige Rustikalität der korsischen Volkstradition, dort der klare, wendige Alt. Eine traumhafte Paarung mit vielerlei Kombinationsmöglichkeiten: Im altsyrischen Gesang «Yawno Tlito» schwingt sich die Libanesin erzählend über den satten Haltetönen der Männer auf, in «Partenza Astuta» bettet sie sich in ein harmonisches Gefüge mit vielen Reibungen.

Und dann gibt es auch die Momente, wo sie ihre ganze melismatische Kunst erstrahlen lässt, etwa im sakralen Gesang von «Inn Al Baraya». Ihr Solo des byzantinischen Gesangs «Innal Malaka» gerät zum intensivsten Moment des Abends, die Vierteltöne der arabischen Skala fahren unter die Haut, der knirschende Dielenboden der Reithalle verstummt, man hört die sprichwörtliche Stecknadel.

Ein Schlaflied gegen Bomben

El-Hage, die in München und in Beirut studiert hat (ihre charmanten Ansagen bestreitet sie in perfektem Deutsch) vermittelt mühelos zwischen den Kulturen: Ein «Kyrie» gerät durch ihre Führung zu einem fast rituell kreisenden Tanz. In «Notte Tana» – einer von mehreren Ausschnitten aus der Produktion «Puz/zle», die sie mit A Filetta vor Jahren schon einmal als Tanztheater bei Stimmen auf die Bühne brachte – lässt sie sich auf ein intensives Trio mit eigentümlich fragender Stimmenführung ein.

Es ist fernab von vokaler Wellness ein Abend, der die Zuhörer fordert: Man muss sich der beizeiten sakralen Stimmung schon öffnen, und man darf auch keine Angst vor der dunklen Seite haben: «Treblinka» fährt mit fast abgründigen Harmonien ins Unterbewusste, El-Hage löst sich hier von ihren Kollegen mit dem Gestus einer Klagefrau.

Dass dieses Aufeinandertreffen von Korsika und Libanon auch einen doppelten, einen politischen Boden hatte, das schwang für den, der es wollte, deutlich mit: Beide Länder waren und sind Spielball kriegerischer Auseinandersetzungen und kolonialer Ansprüche, die auch immer die ursprüngliche Kultur bedroh(t)en. Symbolisch hierfür steht El-Hages Wiegenlied am Ende: Sie hat es ihrer Tochter zur Beruhigung immer vorgesungen, wenn nachts der Krieg um ihr Haus tobte. Schön wäre es, brächte ein Lied Bomben zum Schweigen.

Zum Finale knüpfen A Filetta an ihr Gastspiel bei Stimmen im Jahre 2009 an: Die Vertonung eines Textes des portugiesischen Nationaldichters Fernando Pessoa hat eine vorwärtsdrängende Bewegung, über der El-Hages Stimme fast abendländisch-klassisch tönt. Mit Standing Ovations wird dieses bewegende mediterrane Meeting am Ende bedacht.

bz

Ein spitzbübisches Vergnügen

"A Filetta" und die Libanesin Fadia Tomb El-Hage in Riehen.

Eine Kirche wäre gut gewesen oder auch ein Konzert am späteren Abend unter dem Sternenhimmel. Schließlich braucht kaum eine andere Gesangsformation den erhabenen Raum mehr als das korsische A-capella-Ensemble "A Filetta", das am Donnerstag in der Reithalle des Riehener Wenkenparks Stimmen-Gast war. Jean-Claude Acquaviva, dem Mann, der mit den Händen singt, wieder zu begegnen, ist indes überall ein Erlebnis und der Korse, der 1978 als damals erst Dreizehnjähriger und nur einen Monat nach Gründung des Männer-Septetts dazu gestoßen ist, weiß mit diesem Pfund zu wuchern.

Zum traditionellen georgischen Gesang, mit dem der Abend fünfstimmig beginnt, hält er sich noch im Hintergrund. Erst zum zweiten "Misere" (Erbarmen) schließt er auf und zieht die eingangs noch leise ruhigen Stimmen seiner Gesangskollegen gleichsam eine Stufe höher. Noch einen Schritt komplizierter wird das dritte zu sechs Stimmen intonierte "Ave maris stella" (Stern des Meeres, sei gegrüßt). Nach diesem dreifachen gesungen Präludium betritt als Letzte Fadia Tomb El-Hage die Bühne. Ihre markante tiefe Altstimme ersetzt diesmal den siebten Mann. Die Korsen wird sie damit aber in eine völlig neue Richtung dirigieren. Singt die Libanesin doch ihre Texte nicht nur in Arabisch, Byzantinisch und Syrisch, einer Sprache der christlichen Minderheit aus dem derzeit stark vom Krieg betroffenen Nordosten des Landes, sondern sie bedient sich dafür auch in der typisch freieren vierteltonigen Intonation des Mittleren Orients.

Wer sich da auf A Filetta in der gewohnten Form eingestellt hatte, musste reichlich umdenken. Allerdings gehört das über den eigenen Notenblattrand Blicken auch zu den erklärten Markenzeichen des Ensembles, das sich nicht umsonst nach dem ebenso fest verwurzelten wie biegsamen korsischen Farn benannt hat. Dem Inselvolk wird zumal in seinem Mutterland Frankreich extreme Unbeugsamkeit und Dickköpfigkeit nachgesagt. Umso mehr spitzbübisches Vergnügen mag es den Hütern des traditionellen Gesangserbes und der eigenen Sprache da bereiten, für einmal genau in die andere Richtung zu gehen, ihrem Bühnengast den Vorrang zu lassen und einen tragfähigen Boden zu bereiten. Die drei Bassstimmen der Männer-Formation eignen sich dazu sehr gut. Die beiden Melodiestimmen und die dritte, für Koloraturen verantwortliche bleiben etwas zurück. Das eigentliche Markenzeichen der korsischen Polyphonie, die Gleichberechtigung aller Stimmen, die sich keiner alles überstrahlenden Melodie unterordnen, gerät darüber aber etwas in den Hintergrund.

An seiner korsischen Verwurzelung lässt Jean-Claude Acquaviva, der üblicherweise Wert darauf legt, dem Ensemble nicht vorzustehen sondern - ganz in polyphoner Tradition - bestenfalls ein Erster unter Gleichen zu sein, dennoch keinen Zweifel. Auch wenn des Korsischen, das deutlichere Bezüge zum Lateinischen und Italienischen aufweist als zur französischen Amtssprache der Insel, in Deutschland und der Schweiz kaum allzu viele Hörer mächtig sein dürften, macht der A Filetta-Primus seine Ansagen jeweils zuerst in der traditionellen Mundart, bevor er ins Französische wechselt. Fadia Tomb El-Haage, die in München studiert hat, verblüfft ihrerseits mit akzentfreiem Deutsch. Das jetzt in Riehen dargebotene Programm "Conversation(s)" nimmt Bezug auf die erste Begegnung der Sängerin mit dem Männerensemble in einem Projekt des flämisch-marokkanisch-stämmigen Choreografen Sidi Larbi Cherkaoui aus Jahr 2012 und integriert Teile daraus, lässt aber auch Raum für klar gesungen anrührende Soloeinschübe.

Erst bei Zugabe finden die Korsen, die ihrerseits schon mit Cherkaoui in Lörrach zu Gast waren, schließlich in ihren Stil zurück, mit dem sie sich beim Lörracher Festival ihren Ruf ersungen und gefestigt haben. Damit nicht zu beginnen, sondern das Konzert darin erst rhythmisch ausklingen zu lassen, war dramaturgisch schlau gesetzt. Man wird sie entsprechend vermissen und sich auf eine nächste Begegnung freuen. Die dürfte dann aber vielleicht wirklich an einem sakralen Raum sein und am liebsten sowieso unverstärkt. Zwar mangelt es auch dem seit Jahren als Stimmen-Stützpunkt genutzten und geschätzten Riehener Wenkenpark nicht an Würde. Dessen 1925 gebaute überkuppelte Reithalle ist aber eben kein Glaubensort.

 

Un essai de traduction :

Voyage vocal au-dessus de la Méditerranée au festival Stimmen

10.7.2015
La chanteuse libanaise Fadia Tomb El-Hage et le groupe corse A Filetta ont ému le public du Wenkenpark de Riehen par leur chant a cappella.

Le Wenkenpark de Riehen a été au cours des 15 dernières années un écrin transformable pour les voix : de la scène en plein air aux concerts dans le manège couvert, de la musique du monde à la soul et au blues et au classique. Comme l'a rappelé Wolfgang Graf, chef du bureau culturel de Riehen, au cours des 15 dernières années les moments d'exception ont été nombreux ici. Le nombreux public était venu entendre ce qui est la nature même du festival, la rencontre de voix du monde ; ce soir, la Corse et le Liban.

« Conversation (s) » de ferventes polyphonies ; sous ce titre le sextet vocal corse A Filetta, qui après plusieurs participations au festival fait presque partie des meubles, entreprend comme un survol vocal à travers la Méditerranée vers la libanaise Fadia Tomb El-Hage. Cependant, la conversation se passe d'abord entre les insulaires : ils se tiennent proches les uns des autres, se tenant par les épaules en une étreinte qui met en résonance les voix de la terza, de seconda et des basses.

La dynamique de cette polyphonie est grandiose, allant du murmure délicat dans la berceuse géorgienne au final fervent du "Miserere". Dans cette composition originale, tout comme l' «Ave Maris Stella» qui suit, le choeur joue le refrain selon les principes séculaires de conception tels que le Cantus Firmus, mais avec d'étranges harmonies et des césures inhabituelles. Le tout chanté avec une ardeur presque douloureuse, Jean-Claude Acquaviva exposant la mélodie avec des mimiques très expressives.

Un océan de velours

Quand Fadia El-Hage monte sur scène, c'est comme une révélation : la tessiture de sa voix, qui fait penser à un océan de velours, va parfois plus bas que celle des hommes. Et le déroulement ultérieur du concert ne se nourrit pas seulement du contraste des voix masculines et féminine, mais aussi de la diversité des timbres. Ici, la rusticité rude des voix de gorge de la tradition corse, là la clarté et la souplesse de la voix de Fadia. Une rencontre de rêve avec de nombreuses combinaisons possibles : dans le chant syriaque "Yawno Tlito", la chanteuse libanaise se promène au-dessus des notes tenues des hommes ; dans "Partenza Astuta" elle se coule dans une structure harmonique avec beaucoup de frottements.

Et puis il y a aussi les moments où peut briller tout son art des mélismes, comme dans le chant traditionnel sacré "Inn Al Baraya". Son solo de chant byzantin "Innal Malaka" sera l'un des moments les plus intenses de la soirée ; les quarts de tons de la gamme arabe s'insinuent sous la peau, on n'entend plus crisser le plancher de l'ancienne salle d'équitation et on pourrait entendre tomber la proverbiale épingle !

Une berceuse contre les bombes

Fadia El-Hage, qui a fait ses études à Münich et à Beyrouth, (elle délivre ses charmantes annonces en un allemand parfait) circule facilement entre les cultures: le "Kyrie" devient sous sa conduite comme une ronde quasi rituelle. Dans "Notte Tana" - un des nombreux extraits de la production de danse "Puz/zle" qu'elle a porté sur scène avec A Filetta il y a quelques années - elle se lance dans un trio intense avec une ligne de chant étonnante.

On est loin d'une soirée qui ne demande aucun effort aux auditeurs : après avoir été mis en condition dès le début avec des chants sacrés, on doit aussi affronter la face sombre : "Treblinka" s'insère dans le subconscient avec des harmonies presque vertigineuses, Fadia El-Hage se lançant dans une lamentation au-dessus des voix des chanteurs.

Que cette rencontre entre la Corse et le Liban ait aussi un aspect poltique, c'est indéniable, chacun de ces pays ayant été le jouet de conflits armés et de revendications coloniales qui ont menacé et menacent encore la culture d'origine. La berceuse chantée à la fin par Fadia El-Hage est symbolique : elle la chantait le soir à sa fille quand la guerre faisait rage autour de sa maison. Presque comme si une berceuse faisait taire les bombes.

Pour le final A Filetta nous rappelle son passage à Stimmen en 2009 : la mise en musique d'un texte du poète national portugais Fernando Pessoa(*) donne une impulsion dynamique, sur laquelle la voix de Fadia sonne presque comme du chant occidental classique. Cette rencontre méditerranéenne s'achève par une "standing ovation".

(*) Le journaliste est induit en erreur par les paroles de Jean-Claude citant Pessoa : en fait le chant n'est pas tiré d'un texte de l'écrivain portugais mais est tout simplement "Letterella".

badische

Un malin plaisir

"A Filetta" et la libanaise Fadia Tomb El-Hage à Riehen.

Une église aurait été le cadre idéal, ou même un concert plus tard dans la soirée sous les étoiles. Enfin, un lieu à la hauteur de l'éminent groupe vocal a capella corse "A Filetta", qui était jeudi invité de Stimmen dans le manège de Riehen, au Wenkenpark. Revoir Jean-Claude Acquaviva, l'homme qui chante avec ses mains, est avant tout une grande expérience. Le Corse, qui a rejoint le groupe en 1978, alors qu'il n'avait que treize ans, un mois seulement après sa fondation, a su le faire progresser avec talent.

Pour le chant traditionnel géorgien qui ouvre cette soirée avec cinq voix, il reste cependant en retrait. Mais pour le deuxième chant "Miserere", il entraîne les voix encore un peu paisibles de ses collègues en quelque sorte un degré plus haut. Encore un pas de plus vers la complexité avec le troisième chant, Ave Maris Stella , à six voix. Après ce prélude de trois chants, Fadia Tomb El-Hage entre en scène. Sa voix profonde de contralto fait fonction de septième homme et elle va entraîner à présent les Corses dans une toute nouvelle direction. La Libanaise chante des textes non seulement en arabe, en byzantin et en syriaque, une langue de la minorité chrétienne fortement affectée par la guerre au nord-est du pays, mais elle se sert pour celle-ci de la typique intonation libre en quarts de tons du Moyen-Orient.

Qui aurait pensé qu'A Filetta se serait cantonné à son style habituel se serait lourdement trompé. En réalité regarder au-delà de la partition est une des caractéristiques de l'ensemble, qui tire son nom à juste titre de la fougère bien enracinée mais flexible. Les insulaires sont réputés dans leur mère patrie la France comme particulièrement rigides et entêtés. C'est justement tout le plaisir pour ces gardiens du patrimoine du chant traditionnel et de la langue d'aller pour une fois à l'opposé et de donner la priorité à leur invitée en lui offrant une base solide. Les trois voix basses du groupe font cela parfaitement. Les deux voix mélodiques et la troisième, chargée des ornementations, restent quelque peu en retrait. La véritable marque de fabrique de la polyphonie corse, l'égalité de toutes les voix, qui ne se met pas au service d'une mélodie rayonnante mais y parvient en restant en arrière.

A ses racines corses Jean-Claude Acquaviva - et c'est son grand mérite - doit de ne pas vouloir diriger le groupe mais selon la tradition polyphonique - d'être au mieux le premier parmi des égaux, mais sans ambiguïté.
Bien que peu d'auditeurs en Allemagne et en Suisse soient capables de comprendre le corse, qui a beaucoup plus de liens avec le latin et l'italien qu'avec la langue française officielle, le leader d'A Filetta fait ses annonces d'abord en corse avant de les faire en français. En revanche Fadia Tomb El-Hage, qui a étudié à Münich, a étonné par son allemand impeccable.

Le répertoire "Conversation (s)" présenté à Riehen se réfère à la première rencontre de la chanteuse avec l'ensemble masculin, dans un projet du chorégraphe flamand d'origine marocaine Sidi Larbi Cherkaoui en 2012. Il intègre des morceaux de ce spectacle, mais laisse aussi la place à des morceaux originaux en solo .
Les Corses, qui avaient déjà été invités avec Cherkaoui à Lörrach, reviennent finalement dans leur style propre, qui avait établi leur réputation à Lörrach. Le choix dramaturgique intelligent était de ne pas commencer ainsi, mais de clore le concert avec un morceau rythmiquement plus enlevé. Ils nous manqueront et nous espérons les retrouver bientôt. Peut-être dans une enceinte sacrée et sans micros, comme ils le préfèrent. Bien qu'il n'y ait pas de pénurie, et que le Wenkenpark soit utilisé depuis des années, mais ce n'est pas idéal. Son manège en forme de dôme construit en 1925 n'est tout simplement pas un lieu de recueillement.

Je prie le lecteur d'excuser les nombreuses imperfections de ma traduction : je suis loin d'être un germanophone émerite et de plus je soupçonne le rédacteur de la Badische Zeitung de s'exprimer dans une langue assez éloignée de l'allemand standard ! Toutes les bonnes volontés sont donc les bienvenues pour améliorer ces textes.

Wenn Korsika und der Libanon wie alte Bekannte tönen

Freitag, 7. August 2015, - Valerio Benz

Am Stimmen Festival Lörrach trifft die libanesische Sängerin Fadia Tomb El-Hage auf das korsische Vokalsextett A Filetta. Das Ergebnis überrascht: Die zwei Klangwelten ergänzen sich aufs Schönste. Fast könnte man meinen, sie hätten schon immer zusammengehört.

zwei welten
Zwei Welten, die sich so fremd nicht sind: Fadia Tomb El-Hage, umringt vom Vokalsextett A Filetta.
Didier D. Daarwin

Das Meer trennt, das Meer verbindet aber auch. Für den mediterranen Raum gilt dies seit Jahrhunderten. Der Austausch zwischen Westeuropa, dem Nahen Osten und Afrika betraf dabei nicht nur den Handel, sondern auch die Wissenschaft und die Kultur.

Trotzdem haben sich in jeder Mittelmeer-Region eigene kulturelle Traditionen herausgebildet, nicht zuletzt beeinflusst durch die verschiedenen Religionen und Sprachen. Dies gilt für die Insel Korsika im ligurischen Meer genauso wie für den Libanon im Nahen Osten. Doch wo sind sie geblieben, die Gemeinsamkeiten? Wäre es nicht interessant, diese beiden Gegenden musikalisch einmal auf eine Bühne zu bringen?

Natürliche Gegensätze

Gesagt, getan. Das Stimmen Festival Lörrach konnte für seine diesjährige Ausgabe die libanesische Sängerin Fadia Tomb El-Hage und die korsische Vokalgruppe A Filetta verpflichten und einen musikalischen Dialog anstossen. Ein Unterfangen, das sich künstlerisch als einfacher und natürlicher erweisen sollte, als vielleicht gedacht.

Un court extrait audio (0:52) de «Ina Moussa», chanté par Fadia Tomb El-Hage et A Filetta et enregistré par SRF2 Kultur.

A Filetta pflegt mit seiner korsischen Vokalpolyphonie eine Satztechnik, die von bordunartigen Patterns geprägt ist, also von sich wiederholenden, suggestiven Begleitstimmen, die leicht kehlig gesungen werden. So rau und schön wie die Natur der Insel Korsika.

Die Gesangsstimme von Fadia Tomb El-Hage bildet dazu einen samtenen, geschmeidigen Kontrast, fliegt mühelos über den charaktervollen Männerstimmen, die ihr einen klingenden Teppich bereiten. Fast könnte man meinen, die Kombination sei nicht neu, sondern habe schon immer so existiert.

Berührende Momente

Die Intensität und Ausdrucksstärke von A Filetta beeindruckt. Das wird optisch auch dadurch verstärkt, dass die Sänger fast einen Kreis bilden und sich Schulter an Schulter zusammenschliessen. Eine kompakte Einheit, ein einziger Klangkörper, geerdet, verankert.

Fadia Tomb El-Hage ist dagegen so etwas wie ein singender, klagender Engel. Mit Leichtigkeit führt sie ihre Alt-Stimme, improvisiert und verziert virtuos, schwerelos, entrückt.

Et « Nani nani » chanté par Fadia Tomb El-Hage

Und wenn sie auf berührende Art auf der Bühne solo das Schlaflied «Nani, nani» singt, dann erfahren wir von ihr den wahren Grund, warum ihr diese Musik so nah ist: Sie sang das Lied wieder und immer wieder für ihre neugeborene Tochter. Um sie zu beruhigen, als rundherum die Bomben fielen im Zweiten Libanonkrieg. Nacht für Nacht.

La traduction :

Quand Corse et Liban sonnent comme de vieux amis

Au festival Stimmen de Lörrach la chanteuse libanaise Fadia Tomb El-Hage rencontre le sextuor vocal corse A Filetta. Le résultat est surprenant : les deux mondes sonores se complètent mutuellement de façon magnifique. On pourrait presque penser qu'ils se connaissent depuis toujours.

zwei welten
Deux mondes qui n e sont pas si éloignés : Fadia Tomb El-Hage, entourée par le sextette vocal A Filetta.
Didier D. Daarwin

La mer sépare, mais la mer unit également. Cela vaut depuis des siècles pour la Méditerranée. Les échanges non seulement commerciaux, mais aussi scientifiques et culturels, .entre l'Europe occidentale, le Moyen-Orient et l'Afrique étaient intenses.

Cependant chaque région de la Méditerranée a ses propres traditions culturelles, influencées en particulier par les différentes religions et langues. Cela vaut pour l'île de Corse dans la mer Tyrrhénienne ainsi que pour le Liban au Moyen-Orient. Mais où sont les similitudes? Ne serait-il pas intéressant de rapprocher musicalement sur une scène ces deux domaines ?

Contrastes naturels

Aussitôt dit, aussitôt fait. Le Festival Stimmen de Lörrach a décidé pour l'édition de cette année d'inviter la chanteuse libanaise Fadia Tomb El-Hage et l'ensemble vocal corse A Filetta et d'initier un dialogue musical. Une entreprise artistique qui se révèlera plus facile et plus naturelle que ce qu'on aurait pu attendre.

A Filetta (...) Aussi rudes et belles que la nature de l'île de Corse.

La voix de Fadia Tomb El-Hage apporte un contraste souple qui plane sans effort sur les voix d'hommes qui lui forment un tapis sonore. On pourrait presque penser que la combinaison n'est pas nouvelle et qu'elle a toujours existé.

Des moments touchants

L'intensité et l'expressivité de A Filetta sont impressionnantes. L'impression est encore renforcée visuellement par l'attitude des chanteurs qui forment un demi- cercle et se tiennent par les épaules. Une entité compacte, un seul corps sonore, ancré à la terre.

En comparaison Fadia Tomb El-Hage est quelque chose comme un ange gémissant. Elle mène sa voix d'alto avec facilité, improvise et ornemente avec virtuosité, comme en apesanteur.

Et quand elle chante en solo de façon émouvante la berceuse "Nani, nani", nous apprenons de sa bouche la vraie raison pour laquelle cette musique lui est si chère : elle a chanté la chanson encore et encore pour sa fille qui venait de naître, pour la rassurer pendant qu'autour d'elles tombaient les bombes de la seconde guerre du Liban. Nuit après nuit.

« Danse, mémoire danse » le 25 juillet à San Gavinu di Carbini

sgavinu

Jeudi 20 août, Saint-Père-sous-Vezelay

vezelay

rencontres_vezelay   affiche  eglise

Conditions un peu particulières pour ce concert présenté dans le cadre des 15es Rencontres Musicales de Vézelay : l'horaire tout d'abord (16 h) ; le programme, intégralement sacré ; la "mise en oreille" qui précédait le concert, excellente initiative sur laquelle nous reviendrons ; et l'absence de Jean, retenu par les Rencontres de Calenzana qui battent leur plein en cette semaine de mi-août.

Quelques mots sur les lieux : l'église Notre-Dame de Saint-Père est une véritable cathédrale en miniature. Construite entre le XIIe et le XVe siècles, elle présente un narthex extraordinaire, une façade représentant le Jugement Dernier, et un clocher de cinquante mètres de haut. Bref, un joyau de l'art gothique bourguignon, en péril malheureusement. La commune a engagé dès 1988 un vaste programme de restauration, mais d'importants travaux sont encore indispensables.

Dès 15 h le public était convié à une "mise en oreille" présentée par le musicologue Nicolas Dufetel. L'occasion pour Jean-Claude Acquaviva d'expliquer le cheminement du groupe et son positionnement vis-à-vis de la tradition. Puis, exemples musicaux à l'appui, le musicologue explique paghjella, bourdon et ostinato. Une initiative très heureuse. Ajoutons que les Rencontres ont également édité une magnifique brochure-programme de 140 pages. Un grand bravo aux organisateurs !
L'église se remplit peu à peu pour le concert. A 16 h elle est pleine à craquer et le concert peut commencer. Le programme s'articule autour de l'opposition "Ore chjare, ore scure" : messe des vivants et chants de Noël d'un côté, messe des défunts et passion de l'autre côté.


Programme
MESSA DI I VIVI
Messe ordinaire :
Kyrie (texte liturgique / Jean-Claude Acquaviva - Intantu)
Salutaris hostia (texte liturgique / Traditionnel - U Mucale)

Messe du 29/12 :
Introitu (texte liturgique / Jean-Claude Acquaviva)
Gradualia (texte liturgique / Jean-Claude Acquaviva)

MESSA DI I DEFUNTI
Di Corsica riposu, Réquiem pour deux regards :
Pater noster (texte liturgique / Jean-Claude Acquaviva)
Figliolu d'ella (Jean-Claude Acquaviva / Jean-Claude Acquaviva)
Rex tremendae (texte liturgique / Jean-Claude Acquaviva)

Requiem Ab eternu
Requiem (texte liturgique / Jean-Claude Acquaviva)
Agnus dei di i defunti (texte liturgique / Jean-Claude Acquaviva)

NATALE
A'luce sì tù :
Ave Maris stella (texte liturgique / Jean-Claude Acquaviva)
Beati (texte liturgique / Jean-Claude Acquaviva)

Notte santa :
Notte Tana (Petru Santucci / Jean-Claude Acquaviva - Puz/zle)
Alilo (Traditionnel - Géorgie)

PASSIONE
Ghmerto (Traditionnel - Géorgie)
L'orme sanguigne (Traditionnel - Roglianu)
Stabat Mater (Traditionnel - Calenzana)
U lamentu di Ghjesù (Roccu Mambrini /Nando Acquaviva)


Quelques différences avec le programme imprimé : ni Ghmerto ni Alilo, mais un autre chant géorgien, Makharia, un tonitruant Adeste fideles et, en rappels, Letterella et Tbiliso.

Un magnifique concert, très apprécié par le public ; et la fête se poursuit autour d'un verre et de gougères bourguigonnes à l'invitation du sympathique maire de Saint-Père.

Jeudi 27 août, La Côte-Saint-André : "Nabuliò"

 nabulio

  

Lundi 7 septembre, Calvi

Nous retrouvons A Filetta au complet pour un des derniers concerts de l'été, dans la Cathédrale de Calvi. Un programme très largement constitué autour du répertoire du tout récent "Castelli" :

Nana
Miserere
O Salutaris Hostia
Pater Noster

Ave maris stella
Introit 29/12
Gradualia 29/12
Figliolu d'ella

In ogni addiu
Ùn nu a sò
Maroccu biancu
Adeste Fideles
U Sipolcru
Letterella
L'Anniversariu di Minetta
Norbu
La folie du Cardinal

Et, pour finir, Tbilisso en rappel.

calvi

Un réel bonheur de réentendre en concert ces morceaux vite devenus familiers à l'écoute répétée de "Castelli". Et comme souvent depuis quelques années, ce qui paraissait de prime abord très complexe devient évident. Personnellement s'il fallait faire une sélection je retiendrais In ogni addiu et U Sipolcru pour l'émotion, Adeste fideles et Tbilisso pour la puissance vocale (on oublierait presque qu'ils savent aussi chanter à pleine voix !) et Ùn nu a sò parce que j'ai une tendresse particulière pour ce titre.

 

separateur

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