Lo Còr de la Plana (prononcez "Lou couar dé la plane" et traduisez "Le cœur de la plaine"), chœur d'hommes du quartier de la Plaine à Marseille se consacre au répertoire occitan de Provence. Les cinq membres du Còr ont travaillé jusqu'ici sur le répertoire religieux populaire du Damase Arbaud et des Noëls de Notre-Dame des Doms, et sur de nombreux chants à danser (rigaudons, bourrées, rondeaux), en intégrant aux compositions et arrangements nombre d'éléments présents dans la culture marseillaise d'aujourd'hui (raggamufin, techno-groove...). Interprétés à l'unisson ou en polyphonie et accompagnés de bendirs ou de percussions corporelles (picaments de pieds et bataments de mains), hurlés, susurrés, les chants du Còr sont à l'image de leur quartier : violents mais sans cruauté, doux mais sans mièvrerie, blindés mais sans sûretés inutiles.
Il faut avoir assisté à un concert des six compères en public. Ce chant peut apparaître âpre et rugueux à la première écoute, puis on entre dans la danse, et on finit étourdi devant tant d'énergie maîtrisée, de puissance, de sens du rythme et par cette beauté aride. La dissonance trouve sa conclusion dans une harmonie remarquable. Leur expression est entièrement physique. Jouant des mains et des pieds, ponctuant le texte d'onomatopées, semblant s'arrêter et guetter le premier applaudissement pour mieux repartir, on sort étrillé mais hilare d'un concert du Còr de la Plana.
Les membres du groupe :
* Manu THERON (co-fondateur de Gacha Empega et du Còr de la Plana): Seconde, tierce, bendir
* Manuel BARTHELEMY: Seconde, bendir, tamburello
* Sebastien SPESSA (ex Na Zdorovie)
: Basse
* Denis SAMPIERI: Seconde, basse, bourdon ryrhmique, bendir
* Rodin KAUFMANN: Seconde, tierce, bourdon rythmique, pieds et mains
* Benjamin NOVARINO-GIANA (ex Nux vomica): Seconde, tierce, pieds et mains
Trois CD à l'actif du groupe : "Es lo titre" (Nord
Sud NSCD1121), "Tant deman"
(Buda musique 3017530) et enfin "Marcha"(Buda musique).
« Es lo titre » (2003) est composé de 17 chants religieux provençaux et méditerranéens. Ce choix est moins l'expression d'une piété aveugle qu'un désir de renouer avec une ferveur populaire. Le groupe dynamite la tradition en réinventant leurs mélodies, en les ornant d'orchestrations minimales où des rythmes orientaux se juxtaposent à des enluminures électroniques. Bien écouter aussi les inter-plages hilarantes.
« Tant deman » (2007) (en français : "Peut-être demain") est plus dansant, plus rythmé, avec davantage de percussions. A part trois chants ("La Vielha", "Fanfarneta" et "Feniant et gromand"), nous n'avons plus affaire à des chants traditionnels mais à des créations du groupe, qui ne s'inscrit pas dans une identité stricte, basée sur les codes habituels de la musique dite "occitane", mais regarde vers tout le bassin méditerranéen.
Avec "Tant Deman", Lo Còr de la Plana s'aventure sur des territoires musicaux très contrastés évoquant toutes les formes de danses de transe qui les font vibrer et témoignant de la mutation de ce groupe de polyphonistes occitans en interprètes déjantés du Marseille d'aujourd'hui, hyper-urbain, bigarré, polymorphe et sans complexe.
Les références à des atmosphères apparemment disparates (le hip-hop West Coast et les chants de noces du Haut-Languedoc), l'attachement à des moyens musicaux rudimentaires (voix, tambours sur cadre et percus corporelles), et un travail d'écriture original, orienté vers la fête et la légèreté, voilà quelques-unes des facettes les plus caractéristiques de ce nouvel opus.
Voix traitées de façon très rythmique, peu de mélodies racoleuses, pas de concession non plus aux formes et aux rythmes convenus des musiques de consommation de masse : Lo Còr de la Plana revendique cet aspect artisanal en s'inspirant des chants à danser du vieux fonds occitan, qui procèdent de répétitions, d'accumulation ou de décompte, et où la fantaisie de l'interprète est irréductible à une forme musicale.
Ce côté aléatoire est l'une des données qui ont été intégrées aux compositions de "Tant Deman" et qui leur donne leur côté humain et chaleureux. Les arrangements vocaux passent insensiblement de l'ostinato entêtant des farandoles à des jeux de décalages textuels ou mélodiques ; ils émaillent les chansons d'interjections, de cris et d'onomatopées qui deviennent pour le groupe une marque de fabrique. La présence des percussions sur dix des douze titres de l'album confirme le virage opéré par Lo Còr de la Plana et imprime au disque l'allure vive et hypnotique qui saisit lors de leurs concerts. Les bendirs graves et profonds enrobent les voix, en exhalent les timbres par des jeux de contraste, les tamburelli ponctuent les chants de leur pulsation métallique effrénée, qui fait autant référence à la pizzica d'Italie méridionale qu'au dub ou à la musique répétitive. Le chour de la Saoura et Luigi Rignanese, invités sur plusieurs titres, accentuent les références aux musiques du Maghreb et de Méditerranée. Les pieds et les mains, eux, sont là pour rappeler l'urgence et l'aspect dérisoire des moyens mis en ouvre ; ils scandent, ils soutiennent, ils ancrent le chant dans leur simplicité. Cette économie de moyens crée une cohérence dans le son et permet d'incorporer sans les dissoudre toutes les influences que les chanteurs invoquent. Elle donne ainsi à l'album une tonalité tranquillement joyeuse, présente aussi dans les textes. Ceux-ci rejoignent dans l'esprit ce que sont les textes de chant à danser du monde entier : des prétextes à la moquerie, des prises à partie ironiques, des jeux de langues et de regards destinés à faire tournoyer, se rencontrer ou s'affronter les participants. Pas moralistes pour un sou, même quand ils s'emploient à conseiller ou à avertir, ils s'adressent explicitement à tous, et leur humour décalé permet de ne sombrer ni dans l'épicurisme des désespérés, ni dans le cynisme méprisant, ni dans un nombrilisme souffreteux.
Réalisé par Manu Théron et Denis Sampieri, "Tant Deman" a été enregistré par Clovis Dehennin, Lucien Massucco, Gérald Kuentz et Pascal Jullien. Le livret et le graphisme sont l'ouvre de Thierry Lagalla et Rodin Kaufmann. Il est coproduit par la compagnie du Lamparo et Buda Musique.
(texte reproduit du site de Buda Musique)
Lo Cor de la Plana était à Paris (eh oui, peuchère !) le 15 juillet 2007 pour un concert gratuit aux Arênes de Montmartre, par un des rares dimanches ensoleillés de ce triste mois de juillet. Et les six compères ont enflammé Montmartre, réussissant à faire danser tout le public sur La Noviota. Il faut dire qu'ils avaient commencé dès le troisième morceau, au début duquel l'autre Manu (Barthélemy) était passé sélectionner des membres du public. "Parfois il distribue des gifles", avait prévenu Manu Théron !
Lire ici les compte-rendus de deux concerts donnés à Paris en 2008.
La folle semaine du Cor de la Plana du 23 au 26 mars 2010
Pour son nouveau projet "Marcha", Lo Cor de la Plana a donné son premier rendez-vous de la semaine au quartier de la Plaine, chez Gilda, un snack spécialisé dans le poulpe, les panisses et poissons frits, puis à la Passerelle. En fin de semaine, après avoir reçu le Prix Babel Med, ils se sont produits pour la 6 ème édition du Forum/Festival, en showcase et en public. Une semaine agitée pour un des groupes majeurs marseillais. Pour voir la vidéo cliquer sur ce lien.
La Noviota - Lo Còr de la Plana à Mezzo Voce, l'émission musicale de Via Stella
Mezzo voce une émission proposée par P.Rognoni Lavinie Boffy et François Karol
artiste présenté : A Filetta.
COPYRIGHT Mareteranniu productions
Tant deman à Mezzo Voce sur Via Stella :
Et Nau gojatas :
L'Ecoute des Mondes consacrait son émission du 13 novembre 2001 à "Manu Théron et les polyphonies du sud".
Entretien avec l'artiste, chanteur, co-créateur, entre autres, de "Gacha Empega" et du "Còr de la Plana", réalisé dans le cadre de l'édition 2011 du festival des Suds à Arles.
En 1995, deux jeunes artistes de la région marseillaise forment un duo vocal dédié au large patrimoine méditerranéen: Corse, Sicile, Macédoine, Calabre, et même la Thrace. Cela s'appelle I Mountanari, et les voix sont celles de Manu Théron et Barbara Ugo. Un an plus tard arrive un 3ème larron, Samuel Karpienia, et le groupe devient Gacha Empega.
Le nouveau trio interprète uniquement les répertoires occitan et provençal et tout de suite, son arrivée percute de plein fouet le monde jusque là assez calme des musiques occitanes.
En 1998 paraît un CD, Polyphonies marseillaises, mais déjà le groupe éclate: Barbara Ugo rentre en Corse et Samuel Karpienia a fondé Dupain. De la première formation, il ne reste alors que Manu Théron, qui s'adjoint bientôt de nouveaux compères, modifie peu à peu le répertoire du groupe, et d'expérience en expérience finit par former un nouvel ensemble, désormais incontournable dans le paysage musical marseillais: c'est Lo Còr de la Plana.
Avec ce troisième album en dix ans, la bande à Manu Théron poursuit son œuvre de dépoussiérage de l’héritage polyphonique provençal avec enthousiasme et, surtout, beaucoup de talent. Loin des marseillaiseries folkloriques, Lo Còr De La Plana porte la tradition régionale à un niveau rarement atteint avant lui. Les harmonies vocales font toujours merveille, l’engagement politique est toujours sous-jacent, et plus que tout le groupe lorgne vers cette étrange transe provençale qui rend le particulier universel et nous offre une joie presque extatique. A Còr et à cris : en avant, Marcha !
Lire l'interview de Manu Théron sur le site de "Journalventilo.
Et la page que consacre Mondomix au nouvel album : http://www.mondomix.com/actualite/2048/lo-cor-de-la-plana.php
Lo Còr de la Plana, chœur polyphonique occitan, sort Marcha !, dernier opus de son triptyque provençal. Un volet politique à l'esprit pamphlétaire.
© Salah Benacer
Au printemps, ils ont enchaîné le Carnegie Hall, à New York, puis l'Olympia, en ouverture du concert de Zebda : les cinq trublions du Còr de la Plana, qui sortent un troisième opus au titre très martial, Marcha !, parlent fort et leurs voix portent loin. Ce chœur polyphonique occitan tire son nom du quartier de la Plaine, où ils se sont rencontrés il y a dix ans : un quartier emblématique, haut lieu de la culture provençale situé en plein cœur de Marseille, quoique curieusement nommé puisque juché sur une colline. « Encore l'une de ces absurdités engendrées par la francisation des noms au début du XXe siècle », martèle avec ironie Manu Théron, le charismatique leader du groupe, rappelant qu'à l'origine le lieu s'appelait en occitan lou Plan, autrement dit « le Plateau ». Un détail ? Pas pour cet enfant de Lorraine, tombé dans le provençal, l'un des sept parlers d'oc, au hasard des migrations familiales, après que son père, ouvrier sidérurgiste, eut trouvé du travail à Fos-sur-Mer : « Quand on fait de l'occitan, on est forcément dans un discours idéologique, constate-t-il. Pour autant, nos revendications ne sont pas identitaires, mais culturelles : nous sommes avant tout dans la création et le partage d'un héritage. »
Réoccitaniser, à leur façon, le nom de leur quartier d'enfance (prononcer « lou couor dé la plano »), c'était déjà, en somme, donner le ton de leur projet : des polyphonies qui ne ressemblent à rien de ce que l'on connaît, organiques et subversives, ancrées dans le chaos méditerranéen le plus contemporain, qu'il soit corse, balkanique ou maghrébin. « Nous voulions nous réapproprier ce répertoire pour en faire le miroir de ce que nous sommes : des urbains, qui avons grandi au son du rock et du raggamuffin. » Après deux premiers disques, l'un consacré au patrimoine religieux, l'autre, aux chants à danser, Lo Còr de la Plana aborde le volet politique de son triptyque discographique, le plus marseillais, aussi, puisqu'il s'inscrit dans la tradition des trobaires martelés (« troubaïrés marsillés ») : « Des chansonniers du dimanche, “protest song writers” avant la lettre », dont les pamphlets antirépression firent quelques vagues politiques dans la cité phocéenne sous la Troisième République. Témoin, l'un des quatre textes d'époque figurant sur l'album, qui joue sur l'ambivalence du mot occitan « gadé », qui signifie « poisson » ou « curé », pour railler le clergé… « Ce que j'aime, c'est cette propension à rire de tout », insiste Manu Théron, qui a lui-même écrit quatre chansons dans le même esprit : des coups de gueule poétiques et drolatiques, comme cette histoire de La Tautena et la Patineta (« L'Encornet et la Patinette »), faisant allusion à une affaire varoise qui défraya la chronique il y a quinze ans. Inutile de lui demander des noms : ceux qui liront la traduction de la chanson, sur le manuel de chant livré avec le disque, les reconnaîtront sans peine...
Anne Berthod | 2 juin 2012
- Télérama Sortir n°3255
Depuis 2001, au quartier de la Plaine à Marseille, Lo Còr de la plana réinvente la vocalité méridionale, en la mêlant aux sonorités archaïques d’une Méditerranée violente et crue. La percussion et la voix sont le couple emblématique de ce rituel rudimentaire, minimal, accompagnés par ce que le corps peut encore faire battre d’essentiel : les mains, les pieds ou les peaux.
Manu Théron (Gacha Empega) a réuni autour de ce projet polyphonique cinq chanteurs percussionnistes venus d'autres groupes de musique : Benjamin Novarino-Giana (Nux Vomica), Sébastien Spessa, Denis Sampiéri (Raspigaous), Rodin Kaufmann et Manuel Barthélémy. Au delà de référents musicaux « particularistes »(même quand l’ancrage marseillais sert d’appui et la langue occitane de point de vue), l’univers musical organique qui se construit dans Lo Còr de la Plana exalte toutes les influences, de la musique concrète aux Ramones, de Bartòk au Velvet Underground. Car il n’est pas question, pour eux, d’interroger la mémoire au travers de ce qu’elle immobilise, mais dans ses turbulences, dans les obscénités dionysiaques qu’elle peut réveiller, dans ses défaillances aussi, et dans le risque permanent de mort qui la guette à chacun de ses débordements.
Cette mémoire incandescente, c’est le matériau de travail du groupe depuis sa fondation, et s’il sait la rendre commune et unique à la fois, la faire partager pour lui donner chair, c’est parce que ce qui bat avant tout dans Lo Còr, comme son nom occitan l’indique, c’est le cœur.
Comment s’est fondé le groupe Lo Còr de La Plana et pourquoi n’y a-t-il pas de filles ?
Manu Théron : « Le groupe s’est fondé en 2001. Au départ c’est moi qui l’ai fondé. J’ai appelé Benjamin et Sébastien à venir chanter avec moi. Ensuite on a demandé à Rodin et Denis de venir se joindre au groupe. Ça fait donc 10 ans. Ce qui nous a réuni c’est notre intérêt pour la musique occitane et pour l’Occitan. Gacha Empega, le groupe dans lequel j’étais avant, était un trio ; d’une fille et de deux garçons. Ce trio fonctionne très bien mais le projet d’après je voulais vraiment que ce soit un groupe d’hommes, parce qu’il y n’y avait pas cette proposition là dans la musique occitane. Il n’y a pas de répertoires sexués comme il y en a beaucoup dans la musique traditionnelle. Du coup c’était une proposition pour qu’il y ait une vraie identité esthétique, pas du tout dans l’idée d’exclure les femmes mais de comprendre la féminité autrement que par son expression charnelle et matérielle. »
Qu’est ce qui caractérise votre musique ?
Manu Théron « C’est une musique assez dynamique, les paroles sont en occitan. On a choisi une variété d’occitan qu’est le patois marseillais, le patois parlé à Marseille jusqu’aux années 50 et 60, aujourd’hui revivifié par des associations. On a senti dans cette spécificité, ou dans ce travail sur la langue, un travail de réappropriation de la ville et de sa nouvelle configuration aujourd’hui. Et puis, c’est une musique vocale, avec des percussions. Donc c’est assez énergique, en général enthousiasment pour les gens qui nous écoutent. C’est une musique qui n’intègre pas simplement les derniers résidus de musique provençale. On tient compte de notre culture musicale, on est né à l’ère du punk, du rock n roll, du hip-hop et de la musique tzigane et on a aussi des intérêts pour d’autres musiques qui sont les musiques méditerranéennes, c'est-à-dire les musiques traditionnelles du Maghreb ou de l’Italie, qu’on intègre dans la proposition musicale. »
Vous chantez en occitan, est-ce une volonté de faire continuer à vivre la langue occitane ou n’est-ce qu’un rapport culturel et musical ?
Manu Théron « On n’est pas sur une proposition patrimoniale. On n'est ni sur une proposition de défense ou de conservation. On est plutôt dans une posture de création, ce qu’on essaie de dire c’est que cette langue est une langue vivante. Pour vivre avec elle il faut créer avec cette langue. On veut vivre avec cette langue. Sur notre site, nous avons une rubrique sur la culture provençale. On écrit sur la promotion de la langue, sur les arts traditionnels. Elle est traduite en provençal, afin de conserver nos racines, notre patrimoine culturel et de le promouvoir. »
Pouvez-vous nous parler des thèmes de votre dernier album : Marcha !
Manu Théron: « Le dernier album est un album de chants politiques. La plupart des chansons sont soit écrites, composées et mises en place par le groupe ou bien, pour 4 d’entre elles, les textes sont pris à des auteurs marseillais de la fin du XIXème siècle, qui s’appelaient Trobaires Marselhès, ceux qui trouvent. Ces auteurs étaient pour la plupart extrêmement impliqués dans les mouvements sociaux qui ont suivi la Commune de 1871. Parmi les chants que l’on a écrits, une chanson parle de ce que veut dire être immigré en France aujourd’hui. Une autre parle de Marseille, de comment Marseille est vue aujourd’hui et comment elle est nommée. On renomme l’ensemble des quartiers de Marseille, en patois, et donc c’est une chanson ou on égraine l’ensemble des quartiers de la ville. C’est une proposition de réappropriation culturelle. »
Est-ce-que chanter uniquement en occitan ne frustre pas une partie de votre public ?
Sébastien Spessa: « Pas plus que des gens qui écoutent de la musique anglaise ! »
Manu Théron « Des fois cela nous arrive d’expliquer ce qu’on chante, souvent, en concert. Dans le disque les paroles sont traduites. Il y a ce qu’il faut pour comprendre. Après, ce n’est pas du latin, ce n’est pas une langue sacrée. On n’essaye pas de dissimuler un discours. Ce qu’on essaye de faire c’est de la vivre normalement cette langue, donc aussi avec l’incompréhension qu’il peut y avoir à certains moments. L’incompréhension peut en effet parfois déclencher le désintérêt mais aussi la curiosité. »
Sébastien Spessa : « Et puis la France n’est qu’un pays parmi d’autres. On tourne aussi beaucoup à l’étranger et si on chantait en Français ils ne comprendraient pas non plus »
Justement à l’étranger, comment perçoivent-ils l’occitan ?
Sébastien Spessa: « Ils le reçoivent comme une langue étrangère. Certains s y intéressent. On se rend compte qu’il y a des gens qui connaissent des fois mieux l’existence de l’occitan que certains français. En tout cas il n’y a pas cette question : pourquoi chantez-vous qu’en occitan ? »
Manu Théron: « C’est une question réellement franco – française. Tout le monde nous la demande et je pense qu’on devra expliquer jusqu’à la fin de nos jours pourquoi on chante en occitan. Dès qu’on traverse les frontières, les gens ne posent plus cette question là. A l’étranger, c’est surtout un plaisir de l’oreille. C’est une langue très musicale, très agréable à dire. C’est un peu la même fascination qu’on a pu avoir dans les années 50 pour l’anglais. C’est dommage car ils n’ont pas le plaisir de la signification. C’est un autre plaisir. Mais je pense que ce n’est pas trop grave. »
Source : Culture 13
Plusieurs vidéos du groupe sur France Inter, "
Le Pont des Artistes" d'Isabelle Dhordain
Emission du samedi 23 juin 2012
Sant Trofima :
Noste pais :
La Libertat :
La Farandola dei Bàris :
17/06/2013 - Mondomix
Le festival avait ouvert les concerts du musée Batha avec une rencontre entre des polyphonies sardes et le chant diphonique mongol. C’est à nouveau avec des polyphonies venues de Méditerranée que le cycle s’est terminé samedi. Mais celles et ceux qui s’attendaient à une interprétation académique du genre ont du y perdre leur latin. Venu de Marseille et inspiré par son fameux quartier de la Plaine, Lo Còr de la Plana est un OVNI dans le monde des musiques dites traditionnelles d’Occitanie. Et s’ils ont spécialement conçu un répertoire de chant sacré pour l’événement, ils n’en ont pas moins bousculés les codes. Les textes ont certes été puisés dans le riche patrimoine religieux ou profane provençal et marseillais mais leur mise en musique, basée uniquement sur la percussion, emprunte à la tradition méditerranéenne, qu’elle vienne du Maghreb ou d’Italie. Le tout arrangé avec des sonorités très urbaines. Car ces cinq garçons, emmenés par Manu Théron, ne sont pas dans une démarche de valorisation d’une identité régionale figée mais bien dans la mise en mouvement d’une culture d’essence traditionnelle, qu’ils réinterprètent et se réapproprient dans le monde contemporain. Une société qu’ils ne manquent pas d’égratigner, toujours dans la subtilité et l’humour. Les chansons du chœur claquent, leurs pieds battent et leurs mains frappent. Au rythme des bendirs et tamburellos. Le public ne s’est pas senti dépaysé. Et puisque nous étions à Marseille, il est justement temps d’y retourner.
Ludovic Tomas (Source : Mondomix)
Lo Còr de la plana | Interview de Manu Theron
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