Jacky Micaelli
(1955- 2017)
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Chanteuse à la voix ample, agile et profonde, Jacky Micaelli, originaire de Bastia, fait ses débuts en 1983 dans la polyphonie avec Vincent Orsini et le poète Bartolomeu Dolvici. Formée au chant par Jean-Paul Poletti, elle remporte en 1986 le prix du concours de chant de Radio France, sort son premier 45 tours se fait connaître grâce à la première représentation à Corbara, de l'oratorio "Gesù al sepolcro ", qu'elle chantera ensuite à la Fenice de Venise (1988), à la basilique de Lourdes (1989), à la Scala de Milan (1990) et au festival de la Chaise-Dieu (1992).
En 1988, elle représente la Corse au Printemps de Bourges où elle remporte le Prix des auditeurs de Radio France.
Elle va alors de rencontres en rencontres, des chants sacrés au traditionnel en passant par la variété, le jazz et le classique et chante aussi bien avec Jacques Higelin qu'avec l'ensemble Organum ou avec le groupe de polyphonie Tavagna.
En 1992 débute avec le groupe Donnisulana une grande tournée internationale qui voit Jacky chanter au Texas, au Japon et dans toute l'Europe.
Son premier CD en solo sort en 1996 ; il reçoit des récompenses aussi prestigieuses que le Grand prix du disque de l'académie Charles Cros, le Choc du Monde de la musique et le Diapason d'or.
Alors qu'elle fait partie du seul groupe féminin de polyphonies corses de l'époque, Donnisulana, elle collabore avec plusieurs musiciens dont Louis Sclavis, Iannis Xenakis, le jazzman Andy Emler ou encore le guitariste Kazumi Watanabe.
En 1997, elle remporte le prix Charles Cros pour son album Corsica sacra.
Trois albums vont se succéder ; Amor'esca (2001), Fiamma (2003) et Ti Ricordi (2005).
L'an 2000 la voit interpréter la cantate "Corsica" de Jean-Paul Poletti. Au Japon, où elle effectue une grande tournée, elle chante avec Kazumi Watanabe, guitariste de jazz japonais.
Atteinte d'un cancer, elle meurt le 16 septembre 2017 dans la ville de Bastia, à l'âge de 62 ans.
Elle reçoit In Memoriam un Coup de Cœur Musiques du Monde 2018 de l’Académie Charles Cros.

Amor'Esca - Naïve 2
En mai 2001 elle publie son second CD, dédié à son père, voyage dans l'espace méditerranéen où elle rencontre le blues et la saudade, tout en imprimant son âme corse.

« Pour moi, la Corse, c’est le brouillon du monde. (…) Chaque fois que je pars quelque part je me reconnais chez moi. » Ce propos de la chanteuse qui reconnaît à son île une position telle que, selon sa géographie du cœur et de l’oreille, « son centre serait partout et sa circonférence nulle part », peut à l’écoute de sa voix se doubler d’une signification temporelle. Le « brouillon », c’est aussi l’état antérieur du monde, sa matrice originaire et mythique. La force peu commune d’Amor’esca s’enracine sans aucun doute dans cette qualité unique de la voix de Jacky Micaelli, une voix d’avant les divisions, une voix brûlée du feu élémentaire à laquelle adhère, non pas une terre, mais la terre, sa croûte primordiale, qui souffle les vents du large et ruisselle des eaux de la vie. Empédocle fait femme, elle a su fondre en un métal unique non pas seulement des traditions venues des quatre coins de la Méditerranée, mais aussi l’amour et la revendication, l’imprécation et l’élégie, la légende, la berceuse et la fable enfantine ; trouver un ton, un timbre, des accents qui, sans composer, expriment uniment tout cela. Douce et ferme, pénétrante, arquée mais souple, vibrante et tenue haut, cette voix peut tout, exige tout et l’obtient.
Jacky Micaelli a mis par le passé ses moyens exceptionnels au service de l’ensemble Organum de Marcel Peres comme de Iannis Xenakis ; on l’a vue auprès d’Higelin, de Jean-Paul Poletti, de Khaled ou encore à la Scala de Milan ; le jazz n’a pas eu à se plaindre de cette impératrice inespérée : il s’en souvient aujourd’hui. De la façon la plus simple et la plus stylée. Les rameaux secs des mandolines, la palme large de la contrebasse tressent à la voix qu’elles portent un berceau indolent. Les arrangements de Patrick Vaillant balancent avec souplesse vers un horizon large parfumé d’herbes sèches, de cailloux et d’écorce où se résume et s’unit le fonds méditerranéen. Charme, âpreté, sensualité tendue sous des dehors tout de pudeur et de simplicité, la musique est juste. Constamment juste. Denis Fournier lui a donné un pied de gazelle, et Bernard Santacruz, l’échine d’un chameau. On reviendra souvent à ce mirage d’une parole vraie en nos déserts croissants.
Jacky Micaelli (chant), Patrick Vaillant (mandoline, mandole, mandoloncelle, arr.), Serge Pesce (guitare « accommodée »), Bernard Santacruz (contrebasse), Denis Fournier (dms, perc). Pernes-les-Fontaines, 2001.
Source : Chronicart
Ti ricordi... est un hommage aux chansons d'hier, de Toni Toga aux frères Vincenti. Belles versions du Lamentu à Nicoli et de L'Affiche rouge d'Aragon toutes deux dues à la plume de Ghjacumu Fusina.
Jacky est entourée de Jean-Etienne Langianni à la guitare et sur certains morceaux de la batterie de Denis Fournier, du saxophone d'André Jaume et de la contrebasse de Bernard Santacruz.
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Septembre 2017
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2006

Mai 2010

Contact : Nadine Cesari - Association U Ponticellu 06 71 86 34 46 - cesarinadine@yahoo.fr
Site : jackymicaelli.com
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