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L'actualité corse - Année 2020

Dernière mise à jour : 16/12/2020

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DECEMBRE 2020

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Dé́cembre 2020

Les acteurs du monde culturel subissent un nouveau coup dur

Par: Véronique Emmanuelli
Publié le: 28 décembre 2020

culture

Le Conseil d'état a confirmé hier après-midi la décision du gouvernement. Cinéma et salles de spectacle resteront fermés au moins jusqu'au 7 janvier comme prévu au départ. Une position qui ne passe pas et qui devrait déboucher sur d'autres mobilisations.

Quelques espoirs vite déçus. Le Conseil d'état, saisi par les professionnels de la culture, au tout début de cette semaine, a tranché ce mercredi en début d'après-midi. Les cinémas et les salles de spectacle resteront fermés au moins jusqu'au 7 janvier comme l'a décidé le gouvernement, compte tenu du "contexte sanitaire" et du "risque d'augmentation de l'épidémie à court terme".

Une prise de position qui, sans surprise, inspire la colère parmi les acteurs culturels à travers l'île comme sur le reste du territoire national d'ailleurs. Même si on s'était préparé à la déconvenue. "Nous avions d'ores et déjà envisagé cette perspective entre nous, car les rumeurs qui nous étaient parvenues allaient dans ce sens", commente Mario Sepulcre depuis Locu Teatrale.

Par conséquent, la contestation et la mobilisation perdureront. "Nous riposterons à notre façon", assure-t-il. à l'échelle d'Ajaccio, la détermination affichée pourrait donner lieu "à une intervention beaucoup plus massive d'artistes du côté de la place Foch, de la place du Diamant, sans doute après le 1er de l'An", poursuit-il. Dans l'agenda, le samedi 5 janvier, c'est-à-dire l'avant-veille de la réouverture annoncée, figure parmi les dates possibles. "Mais ce n'est qu'une hypothèse pour le moment", tempère-t-il.

Ce mardi après-midi, peintres, musiciens comédiens et autres artistes, avaient investi la portion de rue Fesch devant le Musée des Beaux-Arts, aux grilles désormais fermées. "Cette action s'inscrivait dans le prolongement du rassemblement organisé le 15 décembre. L'objectif, une fois de plus, était d'interpeller l'opinion publique et les pouvoirs publics sur la grave menace qui pèse sur les structures culturelles dont les portes restent closes", développe Mario Sepulcre.

Dans le même temps, il s'agissait d'exprimer une injustice. à double titre, d'ailleurs. D'abord, parce que "le monde culturel, c'est prouvé, n'a jamais généré de clusters. Nous avons tous fait des efforts, entre autres, pour limiter les jauges, imposer le port du masque", rappelle-t-il. Ensuite, il y a la prise en compte de la réalité sanitaire locale. "Nous sommes en zone verte pour le moment. Nous ne comprenons pas pourquoi l'accès aux salles est interdit dans ces conditions."

"Nous n'abandonnerons pas"

Les préoccupations demeurent intactes mais l'approche contestataire change. Mardi après-midi, c'est au rythme de mélodies corses, de chansons de Léo Ferré, de poèmes, de saynètes ou encore de l'exposition éphémère de quelques œuvres que l'on faisait entendre ses revendications.

On occupe la rue tout en restant "vigilants" mais aussi en imaginant des solutions novatrices.

Dès la semaine prochaine, les artistes peintres ont prévu de se réunir. Ils estiment, pour leur part, nécessaire "de s'adapter à la situation actuelle, de contourner les difficultés et, par exemple, de trouver des lieux innovants d'exposition auxquels nous ne pensons pas spontanément mais qui pourraient être porteurs pour un avenir que nous espérons le plus court possible. Nous restons débout. Nous cherchons des alternatives pour ne pas rester confinés. Ce n'est plus possible", insiste Mario Sepulcre.

Car les maux de l'époque sont nombreux et variés. Ils renvoient, entre autres, à des pertes de revenus sensibles pour tous, à des intermittents qui ne peuvent pas faire valoir leur statut, faute d'heures de travail suffisantes, à des plasticiens professionnels qui n'ont droit à aucune indemnisation, ou encore au risque de démobilisation du public.

"Je crains que celui-ci ne fasse de plus en plus l'impasse sur la culture. Comment allons-nous faire revenir le public dans nos salles avec toute cette paranoïa sanitaire, avec tous ces revirements ?", s'interroge-t-il. Dans la version positive des choses, "le plus grand nombre pourrait, une fois le confinement passé, éprouver une véritable soif de culture. Cela vaudra peut-être dans les grandes villes. à l'échelon de la Corse, nous n'en savons rien du tout", analyse-t-il.

Pour l'heure, la seule certitude qui vaille renvoie "à notre volonté d'exister, de se battre. Nous n'abandonnerons pas", insiste-t-il. Tout en défendant l'idée "qu'il faudrait rouvrir tous les lieux culturels malgré les interdictions". Un acte de "rébellion" pourrait s'opérer "si on ne nous écoute pas".

Pour l'heure, les artistes ajacciens ont rédigé un courrier qu'ils adresseront au préfet de Corse.

Le recours du Préfet de Corse contre la motion de soutien aux Arméniens déclenche polémique et incompréhension

Nicole Mari (CorseNetInfos), le Mardi 15 Décembre 2020

Nouvelle polémique entre le préfet de Corse et l’Exécutif nationaliste par courrier interposé. Le premier demande au second de retirer une motion de soutien aux populations arméniennes du Haut Karabakh et la reconnaissance de la République d’Artsakh. Le second lui oppose une fin de non-recevoir et rend publiques les deux lettres. Les associations arméniennes de France expriment leur stupéfaction et leur incompréhension face à l’étrange recours préfectoral, d’autant que de nombreuses collectivités locales, sans compter les deux chambres parlementaires, ont voté le même type de délibération que l’Assemblée de Corse.

e 6 novembre dernier, l’Assemblée de Corse vote une motion de soutien aux populations arméniennes du Haut Karabakh et demandant la reconnaissance de la République d’Artsakh. Un type de motion de soutien que la majorité nationaliste adopte régulièrement lors de certains évènements internationaux, style guerre ou catastrophes naturelles, ou en faveur de peuples en lutte, comme, par exemple, les peuples kurdes, les prisonniers politiques catalans, ou les peuples amérindiens et Bushinenge. Rien que de très classique en somme pour une assemblée délibérante qu’elle soit nationale ou territoriale, ces délibérations très politiques ne suscitant guère de débats en dehors de l’hémicycle où elles sont présentées. Mais le Préfet de Corse, Pascal Lelarge, vient d’en décider autrement et par un courrier daté du 30 novembre et adressé au Président du Conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, juge illégale la délibération arménienne et demande son retrait.

Le recours du Préfet
« De façon constante, la jurisprudence considère que les délibérations des collectivités constituant un acte ne faisant pas grief, mais pouvant être qualifié de simple vœu, sont insusceptibles de faire l’objet d’un recours devant le juge de l’excès de pouvoir, mais que le recours demeure possible au préfet lorsque la délibération n’est pas justifiée par un intérêt local », écrit-il en préambule. « Dès lors, pour ce seul motif, et quand bien même d’autres collectivités ont déjà exprimé des vœux de politique internationale sans justifier d’un intérêt local particulier, la jurisprudence considère qu’une collectivité n’est pas compétente pour prendre des délibérations relevant de la politique extérieure de la France », poursuit Pascal Lelarge. Avant de conclure : « En l’espèce, il n’existe pas de lien direct avec le peuple soutenu permettant de justifier l’intérêt local de la décision. Dans ces conditions, je vous demande de bien vouloir rapporter cet acte dans les meilleurs délais, faute de quoi je me verrais contraint de le soumettre à la censure du juge administratif. Ce courrier vaut recours gracieux et, de ce fait, suspend les délais contentieux ».

La deuxième patrie
La réponse ne s’est pas faite attendre et Gilles Simeoni l’a rendue publique sur son compte Twitter en même temps que le courrier préfectoral : « Par courrier en date du 30 novembre, le Préfet de #Corse dénonce comme illégale la délibération de l’Assemblée de Corse en soutien au peuple arménien, et me demande de la retirer. Je lui ai écrit pour expliquer pourquoi elle sera maintenue ». Le président de l’Exécutif corse commence par s’étonner du raisonnement juridique plutôt fumeux du préfet et de sa volonté de poursuivre, malgré tout, la délibération. Puis, il contre attaque en deux tirs cinglants. Le premier concernant l’amitié corso-arménienne : « Ecrire qu’il n’existe pas de lien direct entre la Corse et le peuple arménien témoigne, au mieux, d’une méconnaissance profonde de l’histoire de nos deux peuples ». Ce que rappelle, précise-t-il, la motion, c’est justement « l’étroitesse des liens qui unissent le peuple corse et le peuple arménien ». Des liens qui trouvent leurs racines dans le passé ancien – notamment avec Napoléon – ou plus récent : « depuis des décennies, à Marseille comme partout dans le monde, génération après génération, les Corses et les Arméniens ont cultivé une amitié profonde et chaleureuse, sans doute parce que nous avons eu à connaître les uns et les autres, sous des modalités différentes, les tourments de l’histoire et la blessure de l’exil. La Corse est, d’ailleurs, devenue une deuxième patrie pour de nombreux arméniens qui ont choisi d’y vivre depuis des décennies ».

Le refus corse
Le second a trait aux valeurs universelles : « Le peuple corse a, y compris aux moments les plus sombres et les plus douloureux de l’histoire contemporaine, exprimé son attachement aux valeurs de liberté et de fraternité et son refus du fascisme et du totalitarisme. C’est au nom de ces valeurs que les Juifs, persécutés par le nazisme et traqués par la police vichyste, furent cachés et protégés en Corse pendant la 2nde guerre mondiale. C’est au nom de ces mêmes valeurs que la Collectivité de Corse (...) s’est, à de nombreuses reprises, prononcée sur des évènements internationaux, et qu’elle a, aujourd’hui, exprimé sa solidarité avec le peuple arménien. Et elle est d’autant plus fière de l’avoir fait que la guerre d’agression menée contre le Haut-Karabagh s’est faite dans le silence de la communauté internationale ». Et de conclure par un refus net : « Faire droit à votre demande de retrait conduirait donc, d’une part à renier une part essentielle de ce que nous sommes en tant que peuple ; d’autre part à demander à l’institution que je préside de renoncer à faire entendre sa voix en faveur d’une Europe et d’un monde plus justes ; Enfin, à retirer à un peuple frère la solidarité que nous avons souhaité lui exprimer solennellement. Vous comprendrez sans mal qu’aucune de ces options n’est envisageable. Je vous invite au contraire à retirer votre lettre de demande de retrait ». On ne sait pas trop au bout du compte le but recherché par le Préfet, ni si cet étrange recours relève d’une décision personnelle ou est téléguidé par Paris, ce qui est sûr, c’est qu’il vient envenimer les relations déjà très tendues qu’il entretient avec l’Exécutif nationaliste à qui il semble avoir déclarer, depuis son arrivée sur l’île, une sourde guerre de tranchées.

L'incompréhension des Arméniens
Quoiqu’il en soit, la polémique est en train de dépasser le cadre local, le recours et le raisonnement de Pascal Lelarge ont littéralement abasourdi les associations arméniennes de France. « Je suis, à la fois, scandalisé et stupéfait par cette réaction qui ose mettre en cause l’amitié entre les Arméniens et les Corses. De quel droit ? Au nom de quoi s’arroge-t-il le droit de juger de l’amitié arméno-corse ? Je trouve cela complètement incroyable ! », réagit Ara Toranian, co-président du Conseil des organisations arméniennes de France. « Je suis d’autant plus surpris par cette prétention, cette arrogance insupportable et cet autoritarisme que nombre de collectivités territoriales et locales ont entrepris des démarches similaires à celle de l’Assemblée de Corse, dont la ville de Paris, la ville de Marseille, la métropole de Marseille, le Conseil régional d’Ile-de-France, le Conseil régional Provence-Alpes-Côte-d’Azur hier, les Hauts de France... Va-t-on refuser à chacune de ces collectivités le droit d’exprimer leur solidarité avec un peuple qu’on est en train de massacrer ? C’est aberrant ! D’autant plus que ces collectivités, comme la Corse, n’ont pas fait acte de politique étrangère, elles ont exprimé un vœu : le vœu que la France reconnaisse la République du Haut-Karabakh. Vœu repris par le Sénat et l’Assemblée nationale ». Et de s’interroger perplexe : « Ce préfet a-t-il agi de sa propre autorité ou obéit-il à des instructions ? On se questionne et on est vraiment stupéfait. Ce courrier est complètement grotesque ! Il témoigne d’un mépris pour le peuple corse et ses institutions. Je ne comprends pas ! ».

N.M.

Déchets : suite...

dechets

Ces saltimbanques si essentiels

Par: Isabelle Luccioni

Ils sont comédiens, musiciens, peintres, danseurs, baladins... Ils ont clairement été décrétés "non essentiels", voire potentiels contaminateurs. Ils se sont adaptés. Comme ils ont pu. Ils ne nient pas avoir été aidés financièrement mais souffrent du manque du public

diana

Dans la France de l'Ancien régime, fille aînée de l'Église, ils n'avaient pas même droit à la terre consacrée des cimetières.

Enfants de la balle, batteurs d'estrade, baladins et ménestrels, ils étaient condamnés à vivre en marge.

Ni serfs, ni bourgeois, ni clercs, ni nobles, ils passaient entre les mondes sans être attachés à aucun et on leur faisait bien sentir que cette liberté n'était pas très catholique.

On leur laissait peindre la chapelle Sixtine ou divertir la cour royale, à condition de ne pas déplaire aux puissants.

On leur autorisait même - jusqu'à un certain point - l'irrévérence... Un peuple qui rit, pleure et s'émerveille sera moins enclin à brandir la fourche et le bâton.

Il y a, dans la gestion de cette crise sanitaire, des réminiscences de ces grandes peurs moyenâgeuses. On a, d'abord, redécouvert la quarantaine comme lors des épidémies de peste. Puis on a - presque - oublié les artistes.

La France, République sociale depuis la fin de la dernière guerre mondiale, a fait un peu moins mal que ses voisines en continuant de verser des subventions et des indemnités de chômage.

Beaucoup d'artistes avaient repris espoir avec, en ligne de mire, le 15 décembre, comme une nouvelle terre promise. Puis, la douche froide...

En Corse, l'un des premiers à brandir l'étendard de la révolte a été Mario Sepulcre, appelant les artistes à se rassembler demain à 15 heures devant la préfecture d'Aiacciu.

"On a l'impression d'être en plus, d'être en trop", résume le peintre.

Mario Sepulcre. -  P.-A. FOURNIL

15 décembre 15 heures

"Ce que j'ai écrit (sur Facebook) était spontané. Juste pour montrer que nous savons aussi réagir quand il le faut", poursuit-il d'un ton posé.

"Bien sûr, il y a des aides, mais on ne crée pas pour rester dans un atelier ou une salle de répétition, se révolte-t-il. Nous avons l'impression qu'on doit payer ce qui fait de nous des êtres humains, qu'on essaie de nous le mettre dans la tête."

Le 15 décembre, c'est justement le jour où Diana Saliceti, membre de la compagnie Spirale, devait monter sur la scène de l'Espace Diamant pour jouer dans Davia la sultane corse. Bien sûr, le spectacle n'est "que" reporté. Bien sûr, il est subventionné mais...

"On n'arrête pas de faire des générales devant des salles vides, c'est perturbant, mais il faut faire avec. J'espère juste qu'on n'apprend pas à un peuple entier à vivre sans culture", s'inquiète la comédienne et musicienne. L'actrice se fait spectatrice : "Pas de spectacle, pas d'expo, on a l'impression de vivre une amputation", se désole-t-elle.

Pudique, Paul Grenier n'est pas dans la victimisation ou dans la revendication. "Mon côté québécois", plaisante-t-il. Pragmatique, il s'est adapté.

"Je suis un permanent du spectacle. Je ne demande pas aux gens de venir dans un lieu, c'est moi qui vais à eux... quand c'est possible", dit-il.

Jean-Michel Ropers. - Doc. CM

Il a expérimenté les répétitions à distance et les répétitions distanciées. Il a joué tant que c'était possible, puis il a fait comme tout le monde, il a "reporté". Et parce qu'il est un de ceux qui sont très attachés au jeune public, il a continué les ateliers théâtre dans les écoles.

Même démarche pour Jean-Michel Ropers, intermittent du spectacle qui a toujours travaillé en permanence. Lui aussi a continué de se produire auprès du public scolaire pendant le confinement.

Lui aussi voit le verre à moitié plein et rappelle, pour relativiser, que, dans les pays anglo-saxons, les gens de spectacle n'ont droit à aucune aide.

Il pointe néanmoins l'absurdité avec cet humour britannique qui lui vient sans doute de ses ancêtres irlandais : "La situation est assez incohérente. J'ai du mal à comprendre que les théâtres et les cinémas soient fermés alors que le métro et les centres commerciaux sont ouverts."

Que l'amour

Dans ces paroles d'artistes, qu'ils expriment leur révolte, la relativisent ou la modifient au travers du tamis de l'humour, il y a ce manque, celui du regard de l'autre, du spectateur.

Celui qu'on redoute et qu'on attend comme un enfant attend le père Noël. Celui qui tord les tripes avant que le rideau se lève.

Pour qui on a refait mille fois un trait de pinceau ou un accord compliqué, repris mille fois une intonation ou une mimique. Et qui vous remercie d'un "Oh" émerveillé, d'un éclat de rire, d'une larme d'émotion ou d'une salve d'applaudissements... Juste cette manifestation d'amour partagé.

Il y a aussi cette inquiétude pour les jeunes qui n'ont pas cumulé assez d'heures pour être inscrits comme intermittents. Pour tous ceux aussi qui n'y ont pas droit parce qu'ils ne se sont pas organisés et fédérés et qui sont pourtant partie prenante de la culture.

Le mot de la fin à Jean-Michel Ropers - en attendant le sort du recours des acteurs de la culture devant le Conseil d'État - et à l'appel qu'il a lancé à la ministre de la Culture, sur les réseaux sociaux : "Bien ! Bien ! Ne pourrait-on pas aménager trains, avions et bateaux pour jouer nos spectacles et projeter nos films et tout le reste (concerts, opéras, etc.) puisque les transports restent ouverts eux ? ... Eh bien Roselyne en voilà une idée ! Bises à tous et courage."

Castigat ridendo mores (corriger les mœurs en riant), la devise des comédiens depuis la Commedia dell'Arte, reprise par un certain Jean-Baptiste Poquelin.

 

Covid 19 : la culture corse entre colère et résignation

Vendredi 11 décembre 2020 -
Par , , , France Bleu RCFM

theatre
Cinémas, theâtres, musées et tribunes de sport resteront fermés, au moins pour 3 semaines encore / DR

C’est un nouveau coup dur pour le monde de la culture. Suite aux dernières annonces du gouvernement concernant le déconfinement progressif à compter du 15 décembre et l’entrée en vigueur du couvre-feu, les établissements culturels eux resteront fermés pour au moins trois semaines encore.

Comme promis par Emmanuel Macron, la France sortira bien du confinement le 15 décembre et les déplacements seront de nouveau autorisés partout entre les départements. Mais seulement en journée, car il y aura un couvre-feu plus sévère que prévu qui débutera à 20H et non à 21H, jusqu'à 6h00, sauf en Outre-mer.

Le but de cette démarche exposée par Jean Castex lors d'une conférence de presse est de "permettre à chacune et chacun de profiter des fêtes de fin d'année" et en même temps de tout faire "pour réduire le risque de devoir vivre un troisième confinement dans les prochains mois". Cinémas, theâtres, musées et tribunes de sport resteront fermés, au grand dam des professionnels concernés au moins pour 3 semaines encore.

Une année catastrophique
Le complexe l'Ellipse à Ajaccio annonce ainsi une perte de recettes de l'ordre de 80% pour les 6 mois de fermeture
Le complexe l'Ellipse à Ajaccio annonce ainsi une perte de recettes de l'ordre de 80% pour les 6 mois de fermeture - DR/

En Corse, Cinéma, Theâtres et salles de spectacles sont logés à la même enseigne, avec là aussi et notamment pour les cinémas des pertes importantes : le complexe l'Ellipse à Ajaccio annonce ainsi une perte de recettes de l'ordre de 80% pour les 6 mois de fermeture. Michel Simongiovanni son propriétaire : « On s’y attendait mais c’est un coup dur ça n’enlève rien à la déception et la frustration, on est aussi habité d’un sentiment d’injustice, cela manque un peu d’équité. Cette année on aurait peut-être eu moins de fréquentation avec moins de gros films porteurs mais ça reste une période propice pour le cinéma en famille, les enfants, cela reste un manque important pour notre bilan 2020. L’année 2020 sera catastrophique, le complexe est en très grosse difficulté, en péril pas encore mais cela va dépendre des nouvelles actions du gouvernement. J’attends aussi des collectivités qu’elles prennent parti et discutent avec nous. La CDC, les communes, c’est leur rôle de nous écouter car nous sommes en très grande difficulté, il n’y a pas beaucoup de commerces qui ont été fermés la moitié de l’année sans possibilité de rentrer de l’argent. »

Michel Simongiovanni

« On a perdu une centaine de dates » Alexandre Oppeccini
Le spectacle 'Davia la Sultane' de la Compagnie 'Spirale' avec Diana Saliceti devait se jouer à partir du 15 décembre à Ajaccio
Le spectacle "Davia la Sultane" de la Compagnie "Spirale" avec Diana Saliceti devait se jouer à partir du 15 décembre à Ajaccio
-Christelle Geronimi

Pas de films d'animation pour les plus petits donc cette année et pas de spectacles pour les plus grands : tout est annulé comme à Ajaccio où la municipalité avait prévu deux rendez-vous culturels pour ces fêtes de fin d'année dont celui du 15, "Davia la Sultane" de la Compagnie "Spirale". Une compagnie qui avait repris sa préparation à l'approche du 15 décembre et de la possibilité de jouer, avant la déception de ce jeudi soir pour Alexandre Oppeccini, metteur en scène et producteur de ce spectacle : « On a sauté sur l’occasion, on était très content de jouer on avait déjà travaillé pendant trois semaines, on s’est relancés sur trois semaines de boulot et il faut quand même monter ce spectacle au cas où on joue mais on n’est pas sûrs. Déception, colère, l’impression qu’on nous met la tête sous l’eau et qu’on la ressort...toute l’année culturelle a été touchée, ma compagnie a été très touchée, on a perdu une centaine de dates dont 80 à Paris qui sont repoussées, annulées, c’est très sombre on est très touchés moralement et financièrement on ne sait pas comment tout cela va se rattraper. »

Alexandre Oppeccini

A Ajaccio toujours le concert de I Messageri est également annulé le 7 janvier pour la sortie de leur nouvel album. A Bastia, six spectacles dont le Grand Concert de Noël avec les artistes corses le 19 décembre ont aussi été annulés. Enfin l'Espace Charles Rocchi de Biguglia a dû repousser cinq spectacles au total.

Deux poids deux mesures
Pierre Gambini
Pierre Gambini © Radio France - France Bleu

Une décision à laquelle s'attendait Pierre Gambini, Chanteur, auteur-compositeur. Pour autant il ne comprend pas que l'on puisse s'agglutiner dans des grandes surfaces, des zones commerciales, et que la culture, considérée comme non essentielle, soit en quelque sorte interdite : « C’est difficile à comprendre de voir des images d’une population agglutinée dans des grandes surfaces commerciales où dans les transports et à côté de ça un gouvernement qui ferme les portes au plus essentiel, le lien social. _Cette maladie touche à quelque chose qui est la base de toute activité culturelle encore plus dans le spectacle vivant. Il y a une certaine pudeur aussi, je ne pense pas que les acteurs de la culture aient envie de s’étaler sur leur situation personnelle mais ça va apparaitre à un moment donné..._On ne peut pas traiter la culture à part, elle est partie intégrante de la société. »

Pierre Gambini

Novembre 2020

Norbert Paganelli : Soutien à J.-P. Santini

norbert

pdc93

Octobre 2020

Interview de Dominique Bianconi

Interview de Dominique Bianconi, dans le supplément en langue corse de Corse-Matin.

dume

pdc93

Septembre 2020

Restauration à Bastia

Des Libanais chantent en corse pour les victimes de l’explosion de Beyrouth

Le 4 août dernier, une explosion ravageait le port et la ville de Beyrouth, au Liban, et tuait 192 personnes. Pour rendre hommage aux victimes, un duo d'artistes libanais, Pascale Ojeil et Charles Eid ont repris, en corse, une chanson corse "A l'altru mondu", composée par les frères Vincenti et popularisée par Antoine Ciosi ou a Filetta. Une magnifique interprétation de ce duo d’artistes libanais, qui connaissent la Corse, puisque Pascale Ojeil avait déjà interprété « Corsica » de Petru Guelfucci.

Un hommage

Il s’agit des paroles qu’un jeune homme adresse à sa mère, restée sur terre, alors qu’il est mort et arrivé au Paradis. Une chanson très émouvante qui correspond, hélas, à ce que vivent bien des Libanais.

"Chacun aide à sa façon, à travers ce qu’il sait faire. En offrant cette chanson aux innocentes victimes de la monstrueuse explosion du port de Beyrouth, j’espère apporter, pour ma part, un peu de baume au cœur de leurs proches dévastés. Car malgré la tristesse du thème de cette chanson [...] il s’en dégage un message d’apaisement et de sérénité", a expliqué Pascale Ojeil au quotidien libanais L'Orient-Le jour.

La vidéo a déjà été vue près de 73.000 fois sur Facebook.

Compagnie régionale maritime : pas avant 2015

maritime

jfb

soeurs

42 communes corses « inaccessibles » au commun des mortels

Par: Julian Mattei
Publié le: 06 septembre 2020 par Corse Matin

prix
Pierre Antoine Fournil

Des prix qui s'envolent, un foncier qui se raréfie et une spéculation galopante... Parler d'une « pression » immobilière serait presque devenu un euphémisme en Corse.

Dans l'immense majorité des régions de France, les prix continuent de flamber, affichant cette année une hausse de 7 % dans la moitié des villes de plus de 100 000 habitants, en dépit de la crise. Sur l'île, le secteur de l'immobilier n'est pas en reste et pas seulement sur le créneau des biens de prestige.

Les chiffres en disent suffisamment sur la dynamique qui est à l'œuvre : en dix ans, le prix du foncier a augmenté de 138 % en moyenne sur l'ensemble du territoire insulaire. Entre 2006 et 2007, ce coût s'est accru quatre fois plus vite que sur le continent (+ 36 %). Sur la même période, le prix moyen du mètre carré bâti a augmenté de 36 % en Corse, contre 35 % pour le reste du territoire métropolitain.

Le constat, sans appel, découle d'un rapport d'information sur les marchés fonciers et immobiliers réalisé par l'agence d'aménagement durable, d'urbanisme et d'énergie (AUE) de Corse.

Sur une trentaine de pages, ce document d'analyse détaille longuement les mécanismes de cette « pression ».

Cette très chère bande des 5 km du littoral

Sans surprise, le phénomène perd en intensité à mesure que l'on s'éloigne du littoral. Les rédacteurs du rapport relèvent en effet une « étroite corrélation entre la baisse des prix et l'éloignement de la mer ».

La zone comprise entre 0 et 5 km du littoral concentre d'ailleurs à elle seule 60 % des ventes en nombre de biens et près de 80 % en ce qui concerne la valeur. « Le modèle foncier et immobilier en vigueur a généré des zones d'exclusion, pointent les analystes de l'AUE. Aujourd'hui, un ménage moyen n'est plus en capacité d'acheter son logement dans certains secteurs. » L'agence estime ainsi que de 42 communes, soit 12 % des villes et villages de l'île, sont tout simplement devenues « inaccessibles » au commun des mortels.

Autrement dit, les ménages ayant un salaire proche du revenu médian, évalué à quelque 31 000 euros par an en Corse, territoire de surcroît en tête des régions les plus pauvres de France.

Les communes qualifiées de « non accessibles » sont toutes situées sur le littoral ou à proximité immédiate.

Hormis le Centre Corse, toutes les régions de l'île sont concernées par ce phénomène.

Il va sans dire que les territoires les plus urbanisés ou les plus touristiques présentent les taux de communes « non accessibles » les plus élevés : l'Extrême-Sud, la Balagne, la région bastiaise et le très recherché pays ajaccien, dont 52 % des communes sont présentées comme « inaccessibles ».

Un parc de résidences secondaires en progression constante

Dans ces zones, le montant médian des ventes flirte avec les 400 000 euros.

Ce n'est pourtant pas faute d'avoir une offre de logements suffisante pour absorber la demande.

Selon une étude de l'Insee datée de 2018, depuis une dizaine d'années la Corse gagne plus de 5 000 logements par an.

L'institut note d'ailleurs que la région « enregistre la plus forte croissance du parc de logements de France métropolitaine, devant l'Occitanie et les Pays de la Loire. »

D'après l'Insee, la contribution des résidences secondaires à l'augmentation du parc de logements en Corse est plus importante que partout ailleurs : 54,3 % contre 11,2 % en moyenne sur le Continent.

05/09/2020

collectif

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timpanu

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Août 2020

laetitia

Le reportage de ViaStella :

concerts

Juillet 2020

Covid-19 : un contrôle a minima dans les transports vers la Corse

Depuis le 13 juillet 2020, l’arrivée des touristes dans les aérogares et ports corses est contrôlée par des caméras thermiques. Une mesure peu contraignante afin de ne pas décourager les visiteurs dans un territoire fortement dépendant du tourisme. Reportage.
Le 21 juil 2020
Par Quentin Calmet (Public Sénat)

Le contrôle de la température prend quelques secondes. La plupart des touristes qui s’y soumettent n’auront probablement même pas réalisé qu’ils viennent d’être filmés par une caméra thermique. L’installation est placée dans un étroit couloir de l’aéroport de Bastia-Poretta (Haute-Corse) entre les pistes d’atterrissage et le hall principal de l’aéroport.

Double inquiétude

L’équipement a été mis en place le lundi 13 juillet 2020 par la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) de Corse et l’Agence régionale de Santé (ARS). Des mesures qui entrent en vigueur quinze jours après le retour à la quasi-normale des liaisons entre la Corse et le continent. « Ce système réalise des prises de températures dans le flux des passagers qui arrivent du continent », explique Pierre Orsini, un des responsables de la CCI de Haute-Corse en charge de cette installation. « C’est ambivalent, ajoute-t-il, nous sommes entre inquiétude au niveau sanitaire et aussi une inquiétude au niveau économique. Mais nous avons privilégié le niveau sanitaire. »

L’équation est difficile entre garanties sanitaires et faciliter le voyage pour les touristes. Mais les milieux économiques répètent ce chiffre à l’envi : le tourisme en Corse représente un tiers de l ’économie. Impossible de s’en passer sans mettre gravement en danger tout un pan du tissu économique de l’île : ses hôteliers, restaurateurs et saisonniers.

Cette caméra thermique ressemble donc à un compromis : l’arrivée des passagers est contrôlée mais sans trop de contraintes pour les touristes de l’île. Ce dispositif a été installé dans les quatre aérogares et dans les ports de l’île.

De 18 à 38 places en réanimation

Mis à part ce contrôle de la température : les transports aériens vers la Corse sont encadrés de deux façons. Le port du masque chirurgical est obligatoire dès l’entrée dans l’aéroport du départ, tout le long du vol jusqu’à la sortie de l’aéroport d’arrivée.

De plus, Air France et Air Corsica demandent aux passagers une attestation sur l’honneur à leurs passagers. Que ce soit en ligne ou via un formulaire papier, les voyageurs doivent assurer ne ressentir aucun des symptômes du Covid-19.

Pour la responsable de l’ARS de Corse, l’élément primordial est la « responsabilité individuelle ». Marie-Hélène Lecenne a ainsi lancé une grande campagne de communication de rappel des gestes barrière dans l’aéroport de Bastia. Là non-plus, pas de mesures contraignantes. Les voyageurs doivent eux-mêmes se signaler auprès d’un médecin en cas de fièvre ou d’un autre symptôme du Covid-19.

L’ARS ajoute avoir augmenté le nombre de lits dans les services de réanimation en Corse depuis le début de l’été, les faisant passer sur l’île de 18 à 38. Mais pour le président de l’exécutif de Corse, il ne faut pas en arriver là. « Si on devait en arriver à une situation de saturation des structures hospitalières qui sont exiguës en Corse (...) cela voudrait dire que nous sommes déjà en situation d’échec, analyse Gilles Simeoni. L’idée est d’éviter tout rebond épidémique. »

"Le secteur du tourisme en Corse est gravement menacé" selon Gilles Simeoni
L’exécutif corse appelle à la prudence

Au printemps, le président de l’exécutif corse avait plaidé pour une autre solution, finalement écartée. « Nous avions préconisé un système de ‘green pass’, raconte Gilles Simeoni, c’est-à-dire un test préalable de négativité au Covid qui aurait permis de s’assurer de ce que ce flux de population ne générerait pas de situation ingérable sur le plan sanitaire. » Mais cette compétence appartient à l’état, et non à la collectivité unique de Corse.

Pour l’heure, la situation en Corse n’est pas inquiétante. Lors de son dernier relevé, l’ARS dénombrait une douzaine de personnes hospitalisées sur l’île dont une seule dans un service de réanimation.

Publié le : 21/07/2020

Marie-Jeanne Nicoli élue présidente du CESEC de Corse

9 Juillet 2020

Le Conseil économique, social, environnemental et culturel (CESEC) de Corse, installé dans sa nouvelle composition, a procédé ce jeudi au Palais des congrès d'Ajaccio, à l’élection de son président. Pour la première fois c'est une femme qui accède à cette responsabilité. Il a en effet, suffi d'un tour de scrutin au Cesec pour élire à sa tête Marie-Jeanne Nicoli qui a obtenu 30 voix face à un ancien président, Henri Franceschi en l'occurence (10), et Paul Marcaggi (8).

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Après des études de philosophie à Paris, Marie-Jeanne Nicoli commence ses activités professionnelles à Ajaccio en intégrant la Maison de la Culture de la Corse, puis la direction départementale de la jeunesse et des sports.

Auparavant Conseillère théâtre et action culturelle, musique, danse, cinéma et audio–visuel à la direction régionale des affaires culturelles de Corse (DRAC) durant 12 ans, son itinéraire la conduit aussi à animer, dans le cursus Études Corses, en tant que chargée de cours à l’université de Corte, une UV de licence « Art et société » et à être associée au GRIC (groupe de recherche sur la culture et l’identité). Dans ce cadre elle participe à des rencontres, colloques en tant qu’intervenante ainsi qu’à de nombreuses publications. En janvier 1983 elle participe avec V. Canale et J.- M. Arrighi à la création de la revue Cuntrasti (9 numéros parus).

Elle occupait depuis septembre 2003 le poste de Directrice de la culture et du patrimoine de la ville d’Ajaccio. À ce titre elle a contribué à l’élaboration de la politique culturelle de la ville et à sa mise en œuvre, dans les domaines du théâtre de la musique, de la danse, des arts plastiques, du cinéma et de l’audio–visuel et du Patrimoine.

Elle est aussi actuellement membre du jury du prix du livre de l’Assemblée de Corse.

Une femme, compétente et engagée, issue du monde de la culture.
Et Valérie Salducci a été désignée comme personne qualifiée par le préfet.

 

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La gestion de la ville corse de Calvi étrillée par la chambre des comptes

Après avoir frôlé la faillite puis s'être légèrement rétablie, la trésorerie de la mairie est aujourd'hui gravement déficitaire.

Par Le Figaro avec AFP

calvi
Ange Santini est maire de la ville depuis 1995, excepté entre 2004 et 2010 lorsqu'il présida la Collectivité de Corse. Ville de Calvi

La gestion de la ville de Calvi, dirigée par l'ex-président du conseil exécutif de Corse Ange Santini (Divers droite), est sévèrement critiquée par la chambre régionale des comptes, selon laquelle la commune pourrait ne plus pouvoir financer ses investissements.

Après avoir été en «quasi-faillite» sur la période 2012-2015, la situation financière de Calvi (Haute-Corse) a connu «une légère amélioration en 2018». Mais la municipalité «restera dans l'incapacité de mener à bien son futur programme d'investissements», sauf à réduire clairement ses dépenses et à améliorer ses recettes, avertit le rapport d'observations définitives de la chambre, publié ce mercredi, qui a décortiqué les comptes depuis 2010.

Des dépenses dangereuses

Côté dépenses, la chambre stigmatise notamment des charges de personnel qui ont bondi de plus de 30% depuis 2011. Concernant la régie municipale chargée de la gestion des parkings, le rapport souligne par exemple le doublement des heures supplémentaires entre 2015 et 2017 et le versement d'indemnités pour astreinte y compris en période hivernale, une période où ces parcs de stationnement sont pourtant fermés.

La chambre note également un prix de l'eau et de l'assainissement de 60% supérieur à la moyenne nationale pour la ville, «soit un surcoût de 293 euros TTC pour une famille, sans que les conditions d'exploitation et le niveau du service ne le justifient».

La chambre souligne enfin «des subventions à certains organismes privés plutôt prospères», «une politique fiscale plutôt avantageuse en matière d'abattement» et «des redevances d'occupation du domaine public fixées a minima»: autant de paramètres qui risquent d'obérer la capacité d'investissements de cette commune de Balagne et ses près de 6.000 habitants.

Ange Santini a été réélu au premier tour lors des municipales cette année avec 55,8%. Il dirige Calvi depuis 1995, à l'exception d'une période comprise entre 2004 et 2010 où il était adjoint en raison de sa présidence de la Collectivité de Corse.

Olivier Bianconi prône une nouvelle offre touristique

Propos recueillis par Serena Dagouassat
Publié le: 05 juin 2020

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Entrepreneur depuis quinze ans dans le domaine du tourisme culturel, le Balanin estime que la crise qui frappe la Corse doit fournir l'occasion d'un renouveau global. Tant en matière de gestion de la durée de la saison que de propositions faites aux visiteurs

Olivier Bianconi, vous êtes à la tête d'une compagnie privée de guides touristiques. Selon vous, faut-il s'attendre à une année blanche ?

Je ne l'espère pas. La période de confinement correspondait en réalité à la reprise d'activité de la plupart des commerçants insulaires. Au-delà de l'aspect sanitaire, nous devrons faire face, dans les semaines et les mois à venir, à une crise économique et sociale qui touchera l'ensemble de la population. Nous disposons néanmoins de signaux régionaux et nationaux qui nous permettent d'espérer une nouvelle étape dans le courant du mois de juin, avec la réouverture des bars et des restaurants depuis mardi. La saison estivale sera difficile, plus personne n'en doute. Les vacanciers seront certainement beaucoup moins nombreux que lors des années précédentes. Je pense également aux saisonniers qui ne pourront travailler que quatre mois et aux professionnels du secteur. Les aides proposées par l'état ne suffiront pas à sauver certaines entreprises. Il s'agit d'une situation particulièrement anxiogène. Nous devons nous poser les bonnes questions et travailler ensemble pour un renouvellement du tourisme insulaire. J'ai eu l'occasion de participer à une réunion la semaine dernière en compagnie du député Jean-Felix Acquaviva qui nous a permis d'entrevoir les différentes possibilités dans le domaine touristique.

Quels sont les principaux axes qu'il faudrait développer ?

Il faudrait déjà développer l'arrière-saison. Pouvoir proposer une diversité touristique pourquoi pas jusqu'au mois de décembre. Nous pourrions essayer de construire cette nouvelle dynamique dès cette année. Ce serait en réalité une phase test pour l'avenir. Il s'agirait avant tout d'axer nos efforts sur la compétitivité de nos offres ainsi qu'une meilleure communication. Nous disposons d'une richesse et d'une diversité que nous devons exploiter. Je pense notamment au tourisme sportif, mais aussi culturel ou nautique. Le tourisme durable serait également un autre moyen de se développer et de valoriser notre environnement. Nous entendons régulièrement que le tourisme de masse est un frein pour la Corse. Je ne suis pas de cet avis. Nous assistons chaque année à une concentration de personnes dans un endroit précis durant un temps donné. Il faudrait donc modifier l'offre et valoriser d'autres lieux qui sont pour certains méconnus du grand public. Quand nous parlons d'une trop grande concentration de vacanciers, nous pouvons citer la réserve de Scandola mais également le GR20 qui est malheureusement confronté, chaque année, à des milliers de randonneurs.

Comment limiter à certains endroits de l'île, cette concentration touristique ?

Ce problème est étroitement lié avec les vacances scolaires. En effet, durant la période estivale, il n'y a plus de zones. Les enfants sont en congés au début du mois de juillet jusqu'à début septembre. Cela engendre un flux important de vacanciers sur notre territoire. Les congés payés de 1936 ont permis un véritable développement touristique. Les grandes vacances ont toujours été données dans un laps de temps particulier pour l'ensemble de la population. Il serait peut-être judicieux d'appliquer des zones comme c'est déjà le cas pour les vacances d'hiver et de printemps. Bien évidemment, cela ne pourra pas se faire du jour au lendemain. Il s'agit d'un travail en amont qui permettrait de limiter considérablement les flux touristiques durant les deux mois d'été. Il faut savoir qu'en Corse, plus de 70 % des vacanciers viennent du Continent. Nous pourrions également imaginer que cette nouvelle zone atténuerait non seulement les prix des transports et des locations estivales, mais surtout améliorerait le traitement des déchets et des eaux usées.

L'effort financier sera-t-il important ?

Pas nécessairement. Il s'agit avant tout de mettre en place une certaine logistique pour arriver à de meilleurs résultats. Nous devons faire avec ce que l'on a. Bien sûr, il y aura forcément un effort financier de la part des différents acteurs du territoire, mais la diversité de la Corse nous laisse de quoi faire. De nombreuses personnes ne prennent pas conscience que le tourisme dans sa globalité s'est déjà modifié au fil des années. Jean d'Ormesson a d'ailleurs écrit : « Les voyages ont longtemps constitué une aventure solitaire, malcommode et délicieuse. Avec le progrès foudroyant des transports, ils sont devenus une corvée collective et confortable. » Aujourd'hui, pour sortir la Corse de cette concentration touristique, il faut lui apporter une valeur ajoutée.

Selon vous, le tourisme culturel a-t-il une place importante à l'heure actuelle ? Faudrait-il le développer dans les années qui viennent ?

Je suis entrepreneur dans le tourisme culturel depuis plus de 15 ans. Mon entreprise est constituée d'une dizaine de personnes, dont des guides conférenciers diplômés d'état et des guides diplômés fédération française de 4x4. Il y a également des chauffeurs et des commerciaux. Malgré la conjoncture, les guides sont maintenus pour cette saison. Quand je me suis lancé sur ce terrain, il n'y avait pas encore d'excursions à proprement parler. De nombreux guides étaient itinérants. Aujourd'hui, de nouvelles prestations se sont développées au niveau sportif mais également au niveau culturel. De plus en plus de personnes visitent les musées insulaires, que ce soit des locaux ou des vacanciers. Chaque année, les expositions temporaires rencontrent un immense succès. Néanmoins, beaucoup de choses restent encore à entreprendre. Certains lieux doivent être valorisés. Cette crise sanitaire doit nous faire prendre conscience du potentiel touristique dont nous disposons. L'économie insulaire sera toujours critiquable tant qu'elle sera monolithique et mono industrielle.

Quel serait le rôle de chacun dans cette réforme touristique ?

Dans un premier temps, il faudrait que les socioprofessionnels se rassemblent et travaillent avec les différentes administrations et les acteurs du territoire afin de trouver un plan de sauvetage pour l'année 2020. Par la suite, nous devons profiter de cette solidarité collective qui, à mon sens, ne va pas durer pour engendrer un débat de fond. Il s'agirait de réunir également des observateurs de la société afin de trouver des solutions concrètes dès l'hiver prochain. Nous devons réfléchir à l'économie et au tourisme de demain.

Source : Corse Matin

Article 10 : le gouvernement fait marche arrière sur la décision d'interdire les vols en Corse jusqu'au 23 juin

L'annonce avait fait grand bruit, dimanche. Et scandalisé les professionnels du tourisme de l'île, qui voyaient, une nouvelle fois, s'éloigner le début de la saison. Edouard Philippe a annoncé mardi que le décret allait être modifié "dans le bon sens".

Par Sébastien Bonifay Publié le 02/06/2020

Le rétropédalage, en matière aéronautique, ce n'est pas facile.
C'est pourtant l'exercice auquel est en train de se livrer Edouard Philippe.

Il a été interrogé par le député du groupe Libertés et Territoire, Philippe Vigier, mardi, lors des questions au gouvernement à l'Assemblée Nationale, sur l'article 10, qui "limite de manière incompréhensible le trafic aérien entre la Corse et le continent".

Plus question de 23 juin

Le Premier ministre, de toute évidence, s'y attendait.
Sa réponse ne s'est pas faire attendre : "Vous avez parfaitement raison de le faire, le décret sera corrigé dans le bon sens dès ce soir". Ainsi, dans un nouveau décret en date du 2 juin, les termes "ou de la collectivité de Corse" ont été supprimés de l'article 10. "En Corse un souhait a été exprimé, celui du démarrage de la saison touristique. C'est aussi ce que souhaite le gouvernement. Actuellement il n'y a plus de limitation de déplacement au titre du motif. Si on est touriste, on peut venir en Corse tant en bateau qu'en avion", précise Franck Robine, préfet de Corse.

Un soulagement pour le secteur touristique

Une bonne nouvelle pour les professionnels du tourisme qui ont pris un sacré coup sur la tête, avec la publication du décret le 31 mai dernier au Journal Officiel. Ce dernier, dans son article 10, interdisait les transports aériens jusqu'au 23 juin « sauf s’ils sont fondés sur un motif impérieux d’ordre personnel ou familial, un motif de santé relevant de l’urgence ou un motif professionnel ne pouvant être différé, les déplacements de personnes par transport public aérien. »

Un coup de frein supplémentaire à une saison estivale qui n'avait pas vraiment besoin de ça.
Sans surprise la classe politique insulaire avait dénoncé avec véhémence un décret difficilement compréhensible, au regard de la réouverture quasi-générale des liaisons au sein de l’Union européenne, à partir du 15 juin.

On devrait savoir, dans les prochaines heures, quand débutera vraiment la saison touristique.

Corse-Continent : jusqu'au 23 juin, le transport aérien reste soumis à un motif impérieux

Par: R.A.
Publié le: 01 juin 2020
Dans: Corse Matin

Illustration avion de la compagnie Air Corsica au décollage Anne
Pierre Antoine Fournil

On pensait la liberté de circulation entre la Corse et le Continent rétablie avec la phase 2 du déconfinement qui commence aujourd'hui. Mais le décret 2020-663 prescrivant les mesures générales pour faire face à l'épidémie de Covid-19 dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire, paru ce matin au Journal Officiel, règlemente le trafic aérien au moins jusqu'au 23 juin, qui devrait marquer une nouvelle étape dans le déconfinement du pays.

Les déplacements par la voie aérienne sont ainsi interdits jusqu'à cette date, "sauf s'ils sont fondés sur un motif impérieux d'ordre personnel ou familial, un motif de santé relevant de l'urgence ou un motif professionnel ne pouvant être différé, les déplacements de personnes par transport public aérien : Au départ du territoire continental de la France à destination de l'une des collectivités mentionnées à l'article 72-3 de la Constitution ou de la collectivité de Corse ; Au départ de l'une de ces collectivités à destination du territoire continental de la France", précise ainsi le décret publié au JO.

Cette annonce a suscité de nombreuses réactions parmi les professionnels du secteur du tourisme qui misaient sur un début de la saison touristique dès ce mois de juin.

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31/05/2020

Déconfinement, phase 2, mais sans « green pass »

Sur les terrasses des restaurants et bars encore vides, l'intervention du Premier ministre était très attendue.
Pierre-Antoine FOURNIL
Le Premier ministre, Édouard Philippe, a, sans surprise, confirmé hier, dans les grandes lignes, et parfois dans le détail, des mesures très attendues par différents secteurs restés jusqu'à présent confinés. En revanche, s'il a évoqué l'Outre-mer, pas un mot sur la Corse

La liberté va redevenir la règle et l'interdiction constituera l'exception, cette phrase prononcée par le chef du gouvernement, ils ont été nombreux à la savourer devant leur poste de télévision.

Après un premier palier instauré le 11 mai dernier, c'est donc un autre étage de la fusée qui se détache ouvrant sur davantage de possibilités pour l'ensemble du territoire français.

La phase 2 du déconfinement détaillée, hier après-midi, par Édouard Philippe accompagné des ministres de la Santé et de l'Éducation nationale, promet un assouplissement notable des règles jusque-là édictées, avant l'ouverture d'une troisième et dernière étape, le 22 juin prochain.

Le Premier ministre a ainsi annoncé la fin de la limitation des déplacements, la réouverture accélérée des écoles et collèges dans toutes les zones, celle des lycées étant limitée dans les départements en orange, les bars, cafés et restaurants pourront également à nouveau accueillir leurs clients, parcs et jardins vont rouvrir même dans les zones en orange.

En corollaire, les gestes barrières doivent continuer à être respectés et les regroupements dans l'espace public resteront limités à dix personnes. Des mesures arrêtées dans la matinée, lors du Conseil de défense.

Décryptage du volet sanitaire avec Paul-André Colombani et Paul Canarelli.

Le député Pè a Corsica de la deuxième circonscription de Corse-du-Sud estime, pour sa part, qu'il n'y a « pas de surprise à l'énoncé des mesures, le plan suit la feuille de route voulue par le Premier ministre » .

Demeure, avant tout, une déception, « Édouard Philippe a justifié la fragilité des territoires d'Outre-mer au regard de leur insularité et en même temps, il n'annonce rien sur la Corse. Nous restons, une fois de plus, sur notre faim, avec, face à nous, un gouvernement qui, de manière récurrente, bute sur la Corse. J'ai déjà eu l'occasion de dire à certains membres de l'équipe gouvernementale que le virus n'était pas un jacobin, il n'a pas touché les territoires uniformément, il faut donc des dispositifs spécifiques et encore plus dans les territoires fragiles, a fortiori lorsqu'il s'agit d'une île. »

Enquête de séro-prévalence en rade

Le projet de green pass proposé par le président de l'Exécutif, Gilles Simeoni, n'a pas été évoqué, malgré l'appel lancé au gouvernement, mercredi, veille de la prise de parole du Premier ministre, invitant ce dernier à faire connaître sa position. Apparemment, Édouard Philippe a refermé le tiroir sur la proposition de la Corse.

Il n'empêche, il faudra que cela soit dit explicitement, d'autant que la saison estivale doit démarrer.

« Nous sommes en plongée sous-marine, poursuit Paul-André Colombani, il faut remonter. Si on le fait trop rapidement, on va tuer du monde et si on ne le fait pas assez vite, on va asphyxier notre économie. Il faut trouver le bon dosage, y compris en Corse, mais sans tomber dans le dogme non plus. Nous sommes sur des sables mouvants, la vérité des trois semaines écoulées n'est plus la vérité d'aujourd'hui. J'ai demandé depuis longtemps, avec un certain nombre d'experts, une enquête de séro-prévalence, basée sur 1 000 Corses tirés au sort, cette demande à l'adresse du Premier ministre est, pour le moment, perdue dans les circuits de la CPAM. Là encore, pas de réponse. »

Enfin, le député, également médecin, qui a voté mercredi dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, consultée sur le sujet, en faveur du déploiement de l'application StopCovid - il était le seul de son groupe et le seul député nationaliste à le faire - pense que l'outil « peut être efficace sur l'ensemble des territoires. Il a prouvé son efficacité depuis des années dans les pays d'Asie du sud-est. Cependant, certaines idées reçues devront être battues en brèche. La première crainte étant, en particulier, de dire que l'application ne sera pas efficace parce que les personnes âgées ne sont pas équipées de smartphones, ce qui est vrai. En revanche, les publics qui font circuler le virus, ce sont les jeunes, et 97 % de cette population est, elle, équipée de smartphones ».

Hyper réactivité prescrite

Le président de l'Ordre des médecins de Corse-du-Sud, Jean Canarelli, opère, lui, une synthèse en bonne forme de l'intervention.

« J'ai retenu du discours d'Édouard Philippe que nous avons été collectivement bons, que malgré tout, il faut rester prudents, qu'il s'agit d'une question d'organisation et que la responsabilité individuelle, désormais, monte d'un cran. C'est individuellement que nous devons être bons, encore une fois, et c'est à ce prix que l'on retrouve la liberté. Aujourd'hui, on voit bien qu'en France, l'épidémie est contenue. Il n'y a pas plus de raison de s'inquiéter de quelqu'un qui vient de Marseille, d'Aquitaine ou de Bretagne. »

Il n'est pas particulièrement déçu que le Premier ministre n'ait pas parlé de la Corse. « Nous devons être traités comme tout le monde, les précautions doivent être nationales et internationales, nous ne sommes ni seuls ni isolés, nous faisons partie d'un tout, nous répondons aux mêmes risques que tout le monde et devons nous protéger comme tout le monde pour que ça marche. »

Ceci étant, la vigilance est plus que jamais requise, prévient Jean Canarelli.

« L'on a pu observer, sur l'ensemble de la France, qu'il existe bien une problématique de cluster. Dès lors, le maître mot qui doit présider, c'est la nécessité d'être hyper réactif. Et en cas de doute, tester, tester à nouveau, recommencer et, à partir de là, élargir si un cas positif est recensé. On a bien vu la différence entre Ajaccio, la première touchée, où la situation n'a pas été maîtrisée immédiatement, et Bastia où on s'est montré très prévoyant notamment au retour des touristes d'Italie. Dès l'apparition de signes, il y a eu dépistage, confinement et en se protégeant on a protégé les autres. »

Cet été, le comportement de chacun va jouer, persuade le médecin, il faudra faire attention « en plein air et en milieu fermé » . Respecter également, scrupuleusement, la règle des regroupements limités à dix personnes grand maximum. « Mais il faut être optimiste et se dire que le virus peut être saisonnier. Pour le coup, cela serait un avantage estival, sauf que nous n'en avons pas la certitude » . Quant à l'application StopCovid, « a seule chose qui m'importe, c'est qu'elle soit garante du secret médical et de la confidentialité »

20/05/2020

ete

16/05/2020

Deux disparitions

girolami

grimaldi

14/05/2020

Déconfinement : le trafic reprend entre le continent et la Corse, mais seulement pour "motifs impérieux"

Corsica Linea a mis au point un dispositif exceptionnel afin de préserver la sécurité des passagers et des membres d'équipage

Après deux mois d’arrêt total d’activité, Corsica Linea reprend progressivement du service. Depuis ce lundi 11 mai, les rotations entre le continent et la Corse sont accessibles aux passagers. Néanmoins, l’heure n’est pas encore à la réservation de vacances sur l’île de Beauté. Conformément à la mesure de limitation de déplacement de 100 kilomètres autour du domicile, l'accueil à bord est permis seulement aux passagers se déplaçant dans le cadre de motifs dérogatoires et impérieux.

À bord, la compagnie a mis au point un dispositif sanitaire renforcée, indispensable pour assurer la reprise de l’activité en toute sécurité. "Dès le début de cette crise sans précédent, Corsica Linea n’a eu de cesse d’adapter son activité et son plan de lutte contre le Covid-19 , toujours en concertation avec les autorités nationales et régionales compétentes. Avec un double objectif : protéger la santé de ses personnels et de ses clients ; contribuer toujours plus et mieux à la lutte contre la propagation du Covid-19, tout en assurant sa mission quotidienne de service public dans des conditions les plus sécurisantes possible pour tous", rapporte la compagnie. Des restrictions susceptibles d'être modifiées en fonction de l'évolution de la situation et des mesures prises par le gouvernement.

En ce qui concerne les liaisons France-Tunisie et France-Algérie, compte tenu de la fermeture des frontières à l’entrée de l’Union européenne et de l’espace Schengen - décrétée depuis le 17 mars - a obligé la compagnie de transport de passagers et de fret à annuler l’ensemble de ses traversées.

Suspension de la vente de billets "sans installation" et "salon fauteils"

Compte tenu des mesures gouvernementales relatives au respect de la distanciation sociale entre les personnes, la capacité d'accueil de passagers à bord est fortement limitée sur les lignes reliant le continent à la Corse. Et pour cause, chaque traversée ne pourra accueillir plus de 100 passagers, contre plus d'un millier en temps normal. Ainsi, la vente de billets en "salon fauteuils" et "sans installation" est actuellement suspendue, seules les réservations en cabine privative peuvent être effectuées, et ce jusqu'à nouvel ordre.

"De plus, du 11 mai au 2 juin, l'accueil des passagers à bord sur nos lignes Continent-Corse est permis dans le cadre de motifs dérogatoires et impérieux conformément à la règle dite des "100 kilomètres". L'attestation de déplacement, téléchargeable sur le site du ministère de l'Intérieur, est donc obligatoire pour embarquer", rappelle la société maritime.

Un dispositif sanitaire renforcé

Afin de respecter les consignes gouvernementales visant à endiguer la propagation du virus, et surtout de garantir la santé et la sécurité des passagers et des membres d'équipage, Corsica Linea a mis au point un dispositif sanitaire, à bord, renforcé. Depuis la réouverture de ses lignes, la compagnie fournit, à chaque passager, dès le contrôle d’embarquement, un masque de protection. Ce dernier devra être porté tout au long de la traversée et dans tous les espaces des navires. Les membres d'équipage ont également été formés au respect des gestes barrières et plus largement de toutes les précautions sanitaires nécessaires : port de masques dits "barrières", utilisation régulière de gel hydroalcoolique...

De plus, pour assurer la sécurité de ses passagers, la compagnie renforce les opérations de désinfection des espaces à bord, notamment de certaines parties régulièrement sollicitées par les passagers et l'équipage : poignées de portes, boutons d’ascenseur, télécommandes... Un nettoyage régulier est effectué par ronde, tout au long de la traversée. Les cabines feront aussi l'objet de désinfection accrue selon un protocole spécifique à base de produits virucides répondant à la norme EN 14476 (norme européenne relatif à des actions de destruction des micro-organismes dans un milieu).

"Toutes nos cabines privatives sont également dotées de distributeur de savon individuel. Enfin, il convient de souligner que la ventilation de nos cabines fonctionne en air neuf, assurant ainsi une qualité de l'air optimale", poursuit la compagnie.

Une offre de restauration adaptée

Comme l'ensemble des restaurants en France, l'offre de restauration ainsi que les espaces communs sont fermés au public sur l'ensemble de la flotte de Corsica Linea. Ces fermetures temporaires ont obligé la compagnie à s'adapter. Jusqu'au 30 juin, la société maritime propose aux passagers un service de réservation de paniers repas en formules prépayées.

Ces paniers réalisés sur place sont conçus à partir de produits locaux afin de participer à la re-dynamisation de l'écosystème régional. "Nous nous engageons déjà à ce que tous les plats cuisinés à bord de nos navires soient issus de l’agriculture corse ou d’artisans corses, des pâtes au poisson en passant par la boulangerie", Pierre Antoine Villanova, directeur général de la compagnie. Et de poursuivre : "Ce choix d’aider au développement de partenaires économiques locaux, nous allons l’accélérer dans les semaines à venir en signant d’autres accords pour permettre la re-dynamisation de l’écosystème régional".

Quelles sont les démarches à suivre pour reporter ou annuler son voyage ?

Afin de permettre aux voyageurs impactés par l'arrêt total ou partiel de l'activité, Corsica Linea a mis en place une série de mesures exceptionnelles permettant de pouvoir annuler ou reporter son voyage en toute sérénité.

Report :

Si vous avez déjà effectué une réservation entre le 16 mars et le 2 juin 2020, vous avez 18 mois pour reporter et effectuer votre nouveau voyage à compter de la date de départ. De plus, si vous avez effectué une réservation pour un voyage entre le 2 juin 2020 et le 20 septembre 2020, à ce jour vous disposez de 12 mois pour reporter et effectuer votre nouveau voyage à compter de la date d’achat de votre billet. Aucun frais de modification ne sera perçu, cependant en fonction de la période de voyage choisie, un ajustement tarifaire peut éventuellement être appliqué si le tarif initial n’est plus disponible.

Annulation :

Si vous avez déjà effectué une réservation pour un voyage entre le 16 mars et le 2 juin 2020, vous pouvez demander l’annulation de votre billet (hors package via des agences de voyage). Pour les voyageurs ayant effectué une réservation pour un voyage après le 2 juin 2020, les conditions d'annulation en fonction du tarif initial choisi s'appliquent.

Source : La Provence

10/05/2020

spectacle

09/05/2020

Déconfinement : les plages pourront rouvrir sous conditions dès le 11 mai, sur proposition des maires

Christophe Castaner l’a annoncé ce jeudi dans le cadre de la présentation du plan de déconfinement : les plages pourront rouvrir sous condition dès le 11 mai. Plusieurs maires de Corse dont Jean-Charles Orsucci, à Bonifacio, avaient déjà entamé des discussion dans ce sens avec le Préfet.

Par Pauline Sauthier Publié le 06/05/2020

"La règle générale reste la fermeture", a annoncé le ministre "mais le préfet pourra donner accès sur demande des maires" à condition que ces derniers présentent des conditions d’accès suffisamment sécurisées. Cette mesure fait suite à la demande de nombreux maires de communes littorales, notamment en Corse.

Des discussions entre les maires et le Préfet

Le préfet de Corse a déjà engagé des discussions avec les maires des communes littorales de l’île qui, encouragés par leurs administrés, veulent accélérer le déconfinement du bord de mer.
Franck Robine et François Ravier, préfet de Haute-Corse, se disent prêts à poursuivre "le dialogue engagé depuis plusieurs jours avec les maires pour préparer la sortie progressive du confinement la plus adaptée au territoire corse".

Un groupe de travail va être mis en place en Corse-du-Sud et un autre en Haute-Corse pour définir "les conditions d’ouverture des plages, dans de bonnes conditions sanitaires". Ils se réuniront dès le début de la semaine prochaine.

La consultation semble nécessaire, tant la perspective d'une ouverture des plages divise.
Joints par téléphone, les maires de Porto-Vecchio et d’Ajaccio se montrent prudents et craignent une surfréquentation de leurs plages. A Bonifacio, Bastia ou San-Giuliano, les maires sont d’accord sur le principe.

Quelles conditions ?

Selon le maire de Bastia, Pierre Savelli, on pourrait envisager de ne "pas pouvoir y stationner mais pouvoir y marcher ou y courir ". Il pourrait également envisager une " contrainte horaire", "entre le lever et le coucher du soleil".

Jean-Charles Orsucci, maire LaRem de Bonifacio, a promis de faire des propositions dans ce sens dès mercredi 6 mai : "On a déjà tout l’arsenal juridique d’arrêtés d’accès aux plages", explique l’élu. Il a immédiatement salué les propos de Christophe Castaner.

Déconfiner et éviter la propagation du virus

Pour lui, plusieurs pistes également évoquées dans certaines communes du continent peuvent être étudiées en Corse pour éviter la propagation du virus : "Il y a l’idée que l’on peut distinguer les plages dynamiques (sur lesquelles les gens arriveraient pour se jeter à l’eau et pratiquer une activité sportives) des plages où on pourrait mettre des serviettes. Il peut y avoir la fermeture de certaines plages et notamment une réflexion plus approfondie sur les plages urbaines ou pas."

Dans sa commune de Bonifacio l’élu évoque par exemple l’idée (pour l’instant théorique) de fermer la plage de Sutta Rocca, seule plage urbaine de la ville, trop petites pour envisager une distanciation sociale. "Je réfléchis aussi à un système de kits biodégradables ou en produits réutilisables signifiant au sol un espace suffisant pour que les gens soient à distance les uns des autres."
Selon Jean-Charles Orsucci, ces idées ne sont pas plus difficiles à mettre en œuvre à l’échelle locale que les mesures de confinement : "les outils dont je dispose sont la gendarmerie nationale, la police municipale et l’ensemble d’autres fonctionnaires qui pourraient s’assurer ensuite du respect des arrêtés municipaux."

Des demandes largement partagées

Avec le printemps, ils sont nombreux ceux qui réclament un accès au bord de mer. Sur les réseaux sociaux, de plus en plus de monde partage le #RendezNousNosPlages. En Corse, une pétition circule demandant le retour aux plages et une autre pour l’accès à la nature. Dans les régions classées vert sur la carte du déconfinement, on pourra accéder aux parcs et jardins. Le littoral sera ouvert sous conditions.

Pourquoi ? La question a été largement discutée mardi au Sénat. Lors de l'examen du projet de loi prolongeant l'état d'urgence sanitaire, les sénateurs ont en effet débattu de deux amendements en faveur de la pratique sportive dans les grands espaces. Le premier émanait d'élus socialistes, qui proposaient que le maire et le préfet puissent autoriser l'accès aux plages et plans d'eau, uniquement pour des pratiques sportives.
Il a été rejeté.

Un amendement voté en faveur du sport individuel à la plage

Le Sénat a en revanche adopté, contre l'avis du gouvernement, un amendement d'élus centristes prévoyant que dès la publication de la loi, un décret définisse les conditions dans lesquelles les plages et forêts seront ouvertes pour la pratique d'une activité sportive individuelle. Olivier Véran, le ministre de la Santé, a alors rappelé qu’il est déjà "possible de décider d’ouvrir les plages par un décret, signé par le Premier ministre". Il voit dans cet amendement du Sénat une "injonction qui serait faite au gouvernement pour que la pression soit encore plus mise par les élus qui souhaitent ouvrir les plages."

"Tout le monde aimerait aller à la plage, mais personne n'a envie d'attraper le virus"

"Tout le monde aimerait aller à la plage, mais personne n'a envie d'attraper le virus", a répondu aux sénateurs Olivier Véran. Pour lui, l’accès au plage est synonyme d’afflux touristique : "Faire repartir le tourisme, c'est formidable pour l'économie... et pour le virus. Nous vous demandons encore un délai, un effort, avant de pouvoir - comme j'y aspire moi aussi - marcher les pieds dans l'eau et se dorer au soleil."

Mais pour Jean-Charles Orsucci, cet argument ne vaut pas pour la Corse : "Au moment où nous parlons, on n’a pas le droit de s’éloigner à plus de 100km de son domicile à partir du 11 mai. Pour l’instant en Corse, entre le 11 mai et une date qu’on ne connaît toujours pas il n’y aura pas de touristes donc la question ne se pose pas."

Les touristes locaux, venus d’autres communes de Corse ? Pas un problème selon le maire de Bonifacio : "Nous sommes 300.000 et sur 1000km de côte, la probabilité qu’on soit les uns sur les autres est impossible, surtout si on fixe des règles. En Corse, aujourd’hui, l’argument du ministre n’est pas recevable."

Nous sommes 300.000 et sur 1000km de côte, la probabilité qu’on soit les uns sur les autres est impossible, surtout si on fixe des règles.

En réponse à l’amendement voté par le Sénat, La Fédération Les Républicains de Haute-Corse a partagé un communiqué en faveur de la réouverture des plages.

"On aimerait que nos élus de l’Assemblée de Corse et députés partagent nos opinions et fassent preuve de lobby", explique François-Xavier Ceccoli, maire de San-Giuliano.

Le cas de la Haute-Corse

Pour lui, le gouvernement devrait prendre en compte la spécificité de son département : "Actuellement en Haute-Corse il y a eu moins de morts en mars et avril 2020 qu’en mars et avril 2019 et 2018 -je dis ça pour poser le débat, je ne m’amuse pas avec les morts. Par contre on sait très bien, même si ça ne se dit pas trop, qu’il y a des personnes battues, des parents à bout avec des enfants chez qui le confinement peut entraîner malheureusement des gestes inconsidérés. Moi je me demande si à un moment donné, la non-prise en compte de tout cela est forcément une bonne chose. On sait très bien que chez nous, le fait de se promener sur la plage, marcher, se balader avec son chien c’est de nature aussi à atténuer les tensions."

Selon l’édile, la Haute-Corse pourrait être un département pionnier :"Ça peut être une première étape assez rapide à la mi-mai qui aurait valeur de test pour voir ce qu’il en est de l’ouverture des commerces et du reste."

08/05/2020

La Corse veut avoir la main sur son déconfinement

Par Kael Serreri, Correspondance en Corse — 8 mai 2020

Les nationalistes au pouvoir depuis 2015 veulent gérer en autonomie la sortie du confinement. Ils réclament notamment un système de «green pass» pour toutes les personnes entrant en Corse, garantie qu’aucun malade du Covid-19 ne mettra les pieds dans l’île.

Dans la «guerre» contre le Covid-19, les nationalistes corses ont décidé de mener leur propre bataille. A la tête de la collectivité depuis décembre 2015, le président de l’exécutif de Corse, Gilles Simeoni, a présenté jeudi 7 mai son propre plan de déconfinement devant les élus de l’Assemblée réunis en session extraordinaire. En visioconférence, confinement oblige, le patron de la région a annoncé la couleur d’emblée : la Corse doit pouvoir gérer sa sortie de confinement de façon autonome. A la date du 6 mai, l’épidémie avait fait 67 morts sur l’île, dont 13 dans les Ehpad, tandis que six personnes étaient toujours en réanimation ou soin intensifs, quatre à Ajaccio et deux à Bastia.

«La Corse présente des spécificités, des contraintes et des besoins propres, dans le cadre de la stratégie de lutte contre le Covid-19, estime le président du conseil exécutif de Corse. D’abord parce qu’elle est une île, et qu’on ne lutte pas contre une épidémie dans un territoire insulaire comme dans un territoire continental. Ensuite de par ses dimensions démographique, sociologique, économique, sociale, et sanitaire, qui paramètrent de manière très particulière les solutions et réponses opérationnelles.»

Passeport santé touristique

Pour fonder ses décisions, le conseil exécutif a créé son propre conseil scientifique, composé de médecins et de chercheurs appelés à se prononcer sur les dispositifs les plus adaptés pour l’île. Au programme, selon le plan que vient d’adopter l’Assemblée de Corse : la réalisation de 3 500 tests par semaine, pour l’instant seulement dans des zones ciblées mais avec l’objectif, sans date, de pouvoir dépister l’intégralité de la population ; isoler les cas positifs à domicile ou dans des structures collectives ; distribuer des masques à tous les Corses, là aussi sans calendrier précis, et, surtout, conditionner l’accès au territoire à la présentation d’un «green pass», c’est-à-dire un test Covid négatif à présenter. Une stratégie « innovante, révolutionnaire même, à certains égards. Mais qui est la seule qui pourra nous permettre de trouver un équilibre entre exigence sanitaire et reprise de l’économie », assure Gilles Simeoni. Reste à trouver suffisamment de matériel et à négocier la faisabilité du passeport santé touristique avec l’Etat.

Homme de consensus, Gilles Simeoni s’inscrit dans une « coconstruction avec l’Etat » et met en avant la politique de « territorialisation du déconfinement » encore prônée par le Premier ministre, Edouard Philippe, jeudi. Dans les rangs de la majorité nationaliste, qui allie trois courants de la même famille politique, le positionnement n’est pas forcément homogène. Jean-Guy Talamoni, président de l’Assemblée et leader du parti indépendantiste Corsica libera, a un discours beaucoup plus tranché. « Nous pensons que le centralisme de l’Etat français a empêché que la crise sanitaire soit gérée de façon convenable, considère l’élu. Nous ne sommes pas dans une opposition de principe mais nous voulons protéger les Corses et il n’est pas question d’être à la merci de décisions parisiennes que nous estimons mauvaises. »

« Jacobinisme régional »

En ligne de mire de l’indépendantiste, la volonté du président Emmanuel Macron de rouvrir les écoles dès le 11 mai. « Le bénéfice pédagogique est nul et cela fera prendre des risques aux familles », juge Jean-Guy Talamoni, qui se dit « radicalement opposé » à cette mesure et préfère préparer la rentrée au mois de septembre. Le président de l’Assemblée de Corse a d’ailleurs appelé « les parents à ne pas envoyer leurs enfants en classe, les maires à refuser d’ouvrir les établissements scolaires et la collectivité [propriétaire des collèges et lycées, ndlr] à laisser les établissements scolaires fermés ». Pour le leader indépendantiste, la majorité territoriale « a son mot à dire et il doit être prévalent lorsqu’il s’agit de gérer la situation sur l’île ».

Une position qui agace Jean-Charles Orsucci, membre de La République en marche et président du groupe d’opposition Andà per dumane à l’Assemblée de Corse. « J’estime qu’il y a une stratégie très marquée de la part de Jean-Guy Talamoni. On pourrait presque penser que son parti attend le chaos pour pouvoir dire : " C’est la faute de l’Etat français donc il nous faut l’indépendance." Et, comme souvent depuis cinq ans, le bicéphalisme de la majorité territoriale fait que Gilles Simeoni se sent obligé de renchérir pour ne pas passer pour un mou. » Adepte d’une autonomie très mesurée, Jean-Charles Orsucci fustige le «jacobinisme régional» des nationalistes : « J’ai le sentiment que pour eux, la bonne échelle de la décentralisation, c’est celle où ils ont le pouvoir. Pour moi, la bonne échelle, c’est la commune, avec une collaboration maire-préfet et maire-recteur. » Plus largement, l’opposition régionale craint qu’une «opposition de principe» entre les nationalistes et le gouvernement, dont les rapports ne sont pas au beau fixe, nuise à la Corse en temps de crise.

Une crainte balayée par le député Paul-André Colombani, élu sous la bannière Pè a Corsica. « Nous sommes en temps de guerre et dans ce contexte, plus personne n’a le temps de réfléchir à ça, tranche le parlementaire. L’urgence est ailleurs, nous ne nous posons pas ce genre de questions. » Médecin généraliste dans le civil, le député Colombani milite pour que la Corse bénéficie d’une étude de séroprévalence, qui permettrait d’avoir une meilleure visibilité sur les dimensions de l’épidémie dans l’île. Et espère modestement que le « cadre législatif » du déconfinement permettra à l’île d’adapter les directives nationales aux spécificités de son territoire.

Kael Serreri Correspondance en Corse

03/05/2020
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30/04/2020

Le domaine culturel fortement impacté

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Source : Corse Matin

Journal des initiatives : Jean-François Bernardini

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Source : Corse Matin

17/04/2020

Y-aura-t-il des festivals cet été ?

festival

Les festivals insulaires seront-ils maintenus, reportés, ou annulés ? / © PHOTOPQR/NICE MATIN/GERARD BALDOCCHI

En raison du Covid-19, Emmanuel Macron a annoncé lundi qu’aucun festival ne pourrait se tenir d’ici la mi-juillet. Un prolongement et un flou pour la suite qui laissent les organisateurs insulaires en plein désarroi. Si personne ne veut s’y résoudre, annuler paraît inéluctable.

Par Emilie Arraudeau (édité par Axelle Bouschon) le 15/04/2020

Sur son site internet, Calvi on the Rocks affichait depuis longtemps déjà les dates de sa 18ème édition : ce devait être du 3 au 8 juillet prochain. Cela n’aura pas lieu, en tout cas, pas à ces dates-là. Dans son intervention télévisée, la quatrième depuis le début de l’épidémie de coronavirus, Emmanuel Macron a annoncé lundi 13 avril que les « grands festivals et événements avec public nombreux ne pourront se tenir au moins jusqu'à mi-juillet prochain ».

Si les organisateurs de Calvi on the Rocks veulent encore envisager un report, Pierra Simeoni ne peut que constater : « en fait, personne n’en sait rien. Tout est gelé. On est dans l’attente. Je suis en train de voir avec la préfecture : si on me dit que c’est possible fin juillet, je reporte… On n’a pas envie de capituler. Mais décemment, dans le contexte, ça me paraît compliqué.».

Compliqué, ça l’est pour tous les organisateurs de manifestations estivales. En allongeant le confinement jusqu’au 11 mai, et surtout, en maintenant au-delà de cette date la fermeture des bars, hôtels et restaurants, le chef de l’Etat a rebattu les cartes d’un été qu’on savait déjà extraordinaire, dans l’acception la plus stricte du terme. Rien ne se fera donc avant le 15 juillet. Mais cela ne signifie pas que quoi que ce soit pourra se faire après.

« Envisager une édition normale, ce n’est pas possible, résume Tony Baldrichi, fondateur de Porto Latino, qui se déroule début août à Saint-Florent. « J’aurais préféré que le Président bloque franchement tout pour tout l’été, au moins cela aurait été clair. A ce jour, je ne peux pas vous dire qu’on annule, mais je ne vois pas ce qu’on pourra faire, même si on a les autorisations ».

Déjà des annulations…

Le prolongement de l’interdiction de manifestations n’a pris personne par surprise. D’ailleurs, certains événements estivaux étaient déjà annulés, comme les parisiens Lollapalooza ou Solidays, ou reporté - le célèbre californien Coachella, a été reprogrammé en octobre -.

Maintenant que le Président de la République a parlé, chacun va devoir prendre une décision. Aux Nuits de la guitare, on veut encore garder espoir. L’édition 2020 doit accueillir du 20 au 27 juillet Vanessa Paradis, Vintage Trouble, Francis Cabrel ou encore Ayo. Sur son compte Facebook, l’attachée de presse écrivait encore ce mardi matin « parce qu’on y croit fort, pas vous ? ». « Depuis le début, résume Sylvie Durand jointe par téléphone, on fait tout pour le maintenir, mais plus on se rapproche des dates, plus c’est de la folie ».

Si le choix est difficile, c’est que les enjeux économiques sont colossaux. « C’est à nous, seuls, de prendre le risque ! Porto Latino, c’est un budget de 500.000 euros. Si on se prend un bouillon, ce sera encore plus difficile l’année prochaine : est-ce que ça vaut le coup ? » s’interroge Tony Baldrichi.

Reporter, être aidé ou faire faillite

« Nous sommes tous dans la même situation, explique encore Pierra Simeoni pour Calvi on the rocks. Nous avons déjà versé des arrhes, recruté des gens. En même temps, on ne peut pas se permettre de continuer à engager de l’argent, sans savoir où on va, d’autant que les assurances ne fonctionneront pas. Donc, dans notre cas, il y a trois options : reporter, être aidé ou faire faillite ».

Si l’option report est privilégiée par les organisateurs de ce festival, elle recèle aussi son lot de difficultés : « reporter, cela dépend aussi des autres festivals du calendrier, il y a un risque qu’on se marche dessus. Et puis surtout : les gens viendront-ils ? ».Cette question vaut autant pour les touristes que la Corse ne verra peut-être pas cet été, que pour les insulaires aux revenus grévés par l’épidémie. Combien seront-ils à devoir se passer du plaisir d’un concert pour raisons budgétaires ? « Il faut entre 3 et 4000 personnes, selon les concerts pour être rentable, résume le fondateur de Porto Latino. Or, on ne sait pas si les gens auront les moyens, si la peur du virus les empêchera de venir. On ne sait pas non plus si les subventions publiques ou les partenariats économiques seront maintenus ».

Une autre venue est sujette à caution, celle des artistes. « A Porto Latino, on attend Mika, Bruel, Kassav. Est-ce que les productions maintiendront nos concerts si la moitié des dates des tournées est annulée ailleurs ? ». Autre interrogation, liée à la fermeture jusqu’à nouvel ordre des frontières extra-européennes : les artistes hors de l’Europe pourront-ils circuler cet été ? La question se pose notamment aux Nuits de la guitare de Patrimonio avec le groupe américain Vintage Trouble, à l’affiche le 26 juillet.

« Pour l’instant, personne n’a annulé, se réjouit Sylvie Durand. Techniquement à ce jour, l’édition 2020 aura bien lieu du 20 au 27 juillet, mais techniquement seulement. Le festival fonctionne à 90% en autofinancement, on sait déjà qu’en cas d’annulation, certaines sommes engagées seront perdues. Mais si on maintient et qu’il n’y a pas de public, ce sera une catastrophe ».

Et après ?

Mais pourra -t-on organiser des manifestations après le 15 juillet ? Emmanuel Macron s’est bien gardé de le préciser. Rien ne dit aujourd’hui que ce sera le cas, d’abord parce que l’interdiction peut être prolongée, comme l’a été deux fois déjà le confinement. Ensuite parce que la levée de l'interdiction des rassemblements sera probablement progressive. On peut donc présumer qu’au cours de l'été, si l’épidémie ne repart pas, des événements réunissant une centaine de personnes pourront être autorisés.

Difficile d’imaginer en revanche des milliers de fans massés devant tel ou tel artiste comme on a pu les voir depuis des années lors des concerts de Patrimonio, Saint-Florent, Calvi. Dans tous les cas, la décision d’annuler purement et simplement les éditions 2020 sera prise par leurs organisateurs respectifs d’ici la fin du mois. La culture et l’événementiel font partie des secteurs fragilisés par la crise — comme le tourisme, l’hôtellerie - susceptibles de bénéficier d’un plan spécifique selon le discours prononcé par le Président de la République lundi soir.

Maintien possible de "petits festivals" à partir du 11 mai

Invité ce jeudi 16 avril au micro de France Inter, Franck Riester, ministre de la Culture, a expliqué que certains "petits festivals" pourraient se tenir "à partir du 11 mai". "C'est ce qu'on doit travailler avec les festivals, les organisations professionnelles, avec les autres ministres concernés par le déconfinement", a indiqué le ministre : "si des festivals sont adaptés à des jauges petites et qu’il n’y a pas de problème de sécurité, nous les accompagnerons".

Le ministre a également précisé la mise en place prochaine de "dispositifs spécifiques pour accompagner le secteur des arts, de la culture, à ce confinement prolongé". Un plan travaillé avec le ministre de l'Economie, Bruno LeMaire, qui et qui sera "annoncé le plus tôt possible". Les intermittents du spectacle bénéficieront notamment "d'une sécurité complèmentaire" : "L'enjeu, c'est de faire en sorte que celles et ceux qui devaient employer des intermittents du spectacle, même sans contrat signé, puissent avoir les moyens de tenir leurs engagements. C'est ce fonds d'intervention spécifique qui va nous aider."

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05/01/2020

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