Paesi è pievi

Castellu di Rustinu
Dernière mise à jour : 13/02/2024

Vous êtes ici : Corse/Villages et microrégions/Castellu di Rustinu

Castellu di Rustinu (Castello di Rostino)

La page Wikipedia

Ce village tient son nom d’un château médiéval aujourd’hui en ruine situé sur un éperon rocheux dominant la vallée du Golu et ancienne demeure des marquis De Massa. Il s’étage de la vallée du Golu (100 m) au mont San’ Paulu (1100 m) et compte plusieurs hameaux : Ponte Novu, a Pughjola, Frassu, e Ghjalghe, Pianu supranu, Pianu suttanu, Barinciasche, u Gustalbiu et Pastureccia. Chacun des hameaux avait, ou ont encore pour certains, son lavoir, son four, sa fontaine et sa chapelle.

Ponte Nuovo (en Corse Ponte Novu) est un bourg de Castellu di Rustinu situé sur la RN 193 entre Bastia et Corte. En ce lieu, le 9 mai 1769, lors de la bataille de Ponte Novu, les troupes corses menées par le Général Pascal Paoli sont vaincues par l'armée envoyée par Louis XV. Cet évènement met fin à la jeune République Corse, née en 1755 malgré une suzeraineté prétendue par la Republique de Gênes. Cette suzeraineté fut vendue à la France. Après plusieurs victoires des Corses, notamment à Borgu, le 5 octobre 1768, leur défaite à Ponte Novu mit fin à l'indépendance de l'île.

L'église San Tumasgiu

Cette chapelle, la plus ancienne dédiée à Saint Thomas et magnifiquement située sur un promontoire, domine toute la vallée du Golo et se dresse à 300m du château en ruines fouillés par D. Istria.

Elle a malheureusement été ravagée par une restauration intempestive en 1930 qui avait pour objectif de refaire le toit mais qui eut comme résultat la destruction d’un tiers de la longueur de l’édifice ! Ces travaux, réalisés aux explosifs, endommagèrent considérablement les fresques et réduisirent l’édifice dont la longueur originelle est encore marquée,à l’extérieur, par une ligne de pierres affleurant au sol entre les tombes.

Malgré ces avatars, la chapelle a gardé des fresques qui figurent parmi les plus belles de Corse.

Amputé de sa façade occidentale originelle, l’extérieur n’offre que peu d’intérêt : l’abside semi-circulaire avec son toit en teghie et sa petite fenêtre centrale, ici très étroite, répondent aux caractéristiques des chapelles romanes pisanes. Dans le bas de l’abside, on observe cinq orifices carrés sous une rangée de pierres débordantes. Une petite niche se profile vers le sud-est . La porte sud est surmontée d’un linteau triangulaire dans lequel est taillé un tympan en arc en plein cintre surbaissé.

Au centre, une inscription porte la date de 1470 : MCCCCLXX..XXII Ju…Aton Bonom. Ce nom, Antonius Bonumbrus se retrouve sur le reliquaire trouvé sous l’autel de la chapelle en 2001 et aujourd’hui conservé dans l’église paroissiale de Pastoreccia. Il s’agit d’une boite en bois recouverte de cire sur laquelle apparaissent plusieurs sceaux dont celui d’ Antonius Bonumbrus, évêque d’Accia de 1467 à 1480. C’est sans doute cet évêque qui a présidé à la rénovation de la chapelle et à la création des fresques en 1470. Sur l’ébrasement de la fenêtre de l’abside, une autre date est mentionnée : 1370. S’agit-il d’une erreur (il manque un C) ou d’ un autre évenement ? La question reste ouverte.

Le côté sud porte les traces d’une fenêtre qui a été obturée. La technique de construction, l’utilisation de pierres moyennes éclatées plutôt que taillées, incite Genevière Moracchini-Mazel à dater la fondation de l’édifice de l’époque pré-romane, soit entre le 7e et le 9e siècle.

La nef unique, d’une largeur de 6,90 m, avait à l’origine une longueur 14,30 m ; elle se termine par un arc triomphal encadrant une abside voûtée en cul de four.

Quand les yeux se sont acclimatés à l’obscurité, on découvre avec émerveillement un Christ en majesté de toute beauté dont le regard vous pénètre. Il est assis avec une main aux doigts levés en signe de bénédiction et tient un livre avec le texte « Ego sum lux mundi et via veritas.E.(t) v.(ita) » (Je suis la lumière du monde et le chemin de la vérité et la vie). Son trône se détache d’un édifice symbolisant la Jérusalem céleste.

De part et d’autre, deux anges musiciens et en dessous le tétramorphe : de gauche à droite, un motif disparu (le lion de Marc), l’ange (Mathieu), l’aigle aux plumes de paon (Jean) et le taureau ailé (Luc).

Encadrant la fenêtre, le traditionnel bandeau présentant les apôtres, six de chaque côté, difficilement identifiables à l’exception d’un très beau Saint Jean (à droite de la fenêtre) et de Saint Barthélemy portant sa peau. L’arc triomphal présente l’Annonciation : à gauche l’ange, à droite la Vierge debout. Ils sont tous deux agenouillés et se font face. En dessous, Saint Michel en armure terrasse le dragon d’une longue lance tout en tenant la balance qui pèse les âmes dont certaines glissent vers l’enfer.

Le mur nord, fort endommagé, devait évoquer la passion du Christ. On aperçoit encore : la cène, Jésus au jardin des oliviers, l’arrestation, le Christ les mains liées (la flagellation), la crucifixion avec Marie au pied de la croix.
Enfin, sur le mur sud, trois saints :Jean-Baptiste, Antoine ermite (avec un cochon), Françoise d’Assise (crâne tonsuré et stigmates) et trois saintes : Catherine d’Alexandrie (avec le bâton de son supplice), Lucie (portant ses yeux) et la belle Madeleine.

A droite, une scène, unique dans le répertoire, présente le purgatoire ou l’enfer fermé par une porte (à gauche) : dans un foisonnement de démons cornus, des personnages nus sont précipités dans de vastes chaudrons où ils vont mijoter. Sur les chaudrons, sont inscrits les noms de péchés capitaux : Superbia, Avaritia, Lusuria, Ira.

Une toute récente mission d’étude (janvier 2016) a permis de mettre en évidence la présence d’un texte, très dégradé, dans la partie supérieure gauche de la scène dans la faible largeur de la porte. Toussaint Quilici, à qui nous devons ces informations, y a identifié le mot : Etterno. La disposition et ce mot renvoient à l’enfer de Dante, chant III Porte et vestibule de l’enfer : Per me si va nelle città dolente, per me si va ne l’etterno dolore….(par moi on va vers la cité dolente, par moi on va vers l’éternelle souffrance…).

Un peu plus loin, un autre mot se détache : Beatum (béatitude) près d’une femme qui sans doute se dirige vers la sortie, ses péchés expiés. Il s’agit donc bien d’une scène du purgatoire et non de l’enfer.

Ces superbes fresques sont à dater de la fin du 15e siècle comme le mentionne la date du linteau de la porte sud. Elles valent largement la visite.

Des fouilles menées par l’Inrap en octobre 2011 ont mis au jour deux niveaux de sol et trois types d’inhumations. Le matériel trouvé induirait une datation du 14e siècle pour le côté de l’abside.

L'église isolée, au milieu d'un cimetière, est pourvue d'une ancienne arca.

Image 
Image  Image  Image

Image  Image  Image
Image  Image  Image

Image  Image

Image  Image  Image
Cliquer pour zoomer

 

La splendeur de la fresque de San Tumasgiu ressuscitée

Par: B. Ignacio-Luccioni
Publié le: 22 février 2022
Dans: Patrimoine

santumasgiu

La fresque de la chapelle San Tumasgiu de Pastureccia est la seule de toute l'île à représenter l'enfer. Sa restauration a fait partie d'un programme cofinancé par l'État et la CdC. Vendredi, elle était bénie par l'évêque de Corse et présentée au public

Vendredi matin, un soleil éclatant brillait sur la chapelle San Tumasgiu, accompagnant la bénédiction célébrée par l'évêque de Corse, Monseigneur François-Xavier Bustillo, aux côtés de l'abbé Ange-Michel Valery et de Frédéric Soustre, maire de la commune, en présence de nombreux élus et habitants du Rustinu.

Une bénédiction suivie par l'inauguration de l'édifice religieux, après sa restauration et celle de ses incroyables fresques.

Cette restauration a fait partie d'un programme de la Collectivité de Corse centré sur la sauvegarde de quinze chapelles à fresques de l'île - qui s'est étalé sur dix ans - dans le cadre du plan exceptionnel d'investissement pour la Corse (PEI), financé à 65 % par l'état et à 35 % par la CdC.

Pour la chapelle San Tumasgiu, le chantier de restauration - qui vient de s'achever - s'est élevé à 271 447 €. Après la bénédiction, l'inauguration a été ouverte par Nanette Maupertuis, présidente de l'Assemblée de Corse. Puis, un petit film résumant les étapes de la restauration a été diffusé dans l'édifice.

st

Une mise en valeur au service de la vallée

"La Collectivité de Corse est maître d'ouvrage, par dérogation de la commune, pour le programme des chapelles à fresques, détaille Pierre-Jean Campocasso, directeur du Patrimoine à la CdC. Sur ce projet, le maître d'œuvre est l'architecte du patrimoine, Romuald Casier. Celui-ci a commencé par faire un diagnostic. La priorité était de refaire le toit, la charpente ainsi que l'isolation extérieure." La chapelle a donc été recouverte d'enduit à la chaux et sa toiture refaite. Une porte a été recréée sur le mur faisant face au chœur, là où l'entrée se trouvait à l'origine, avant la dégradation d'une partie du bâtiment.

"Nous avons dû faire un gros travail de consolidation du monument pour protéger les fresques et nous avons valorisé l'édifice en récréant une entrée, explique Romuald Casier. Avant notre intervention, le taux d'humidité était de 100 %. Lorsque nous avons injecté la chaux dans les murs, des serpents en sont sortis !" Puis le travail le plus délicat - celui de la restauration de la fresque - a été mené par la restauratrice italienne Vittoria Giartosio.

"Nous travaillons maintenant à un programme général de mise en valeur de ces chapelles à fresques pour que les scolaires, la population et les touristes puissent avoir accès à ce patrimoine", dévoile Antonia Luciani, conseillère exécutive en charge de la culture et du patrimoine.

Une bénédiction pour la vallée du Rustinu qui pourrait alors bénéficier de l'aura de cet édifice et de ses fresques uniques.

San Tumasgiu était l'église piévane.

Le transfert de la paroisse à l'église San Stefanu d’Aiti, a lieu à la fin du XVe siècle.

Elle renferme deux œuvres classées :

Castellu di u Pinzu

Ce château médiéval datant du 11ème siècle a été édifié par le marquis De Massa de Toscane lors de l'occupation pisane. Il fut incendié par les troupes génoises le 2 août 1289, et démoli en 1358 lors d'une révolte populaire dirigée par Sambucucciu d'Alandu.
Ce château a donné son nom à la commune actuelle.

Pour accéder aux ruines du château, voir la page "Randonnées Castagniccia".


separateur

Haut de page   Accueil     Page précédente  En savoir plus   Mentions légales

Corsicamania, l'annuaire des sites corses

Valid XHTML 1.0 Strict