Ecrivain, journaliste et essayiste, Gabriel-Xavier Culioli est né le 15 janvier 1952 à Chera. Père de quatre enfants, il est l'auteur de La Terre des Seigneurs, une saga consacrée à sa famille corse écrite sur la base du recueil des souvenirs de son grand-père, vendue à plus de 50 000 exemplaires. Il fait ses études à Paris (Lycée Henri IV, Université Paris 7-Denis Diderot), milite aux Jeunesses communistes révolutionnaires et entre dans l'Administration. Il retourne s'installer en Corse-du-Sud en 2000.
Bibliographie :
La Terre des Seigneurs. Un siècle de la vie d'une famille corse, 1986
Terres de Corse avec Emmanuel Sailler - La Marge, 1988
Le Complexe corse, Gallimard, 1990
Les nouveaux ronds-de-cuir, Jacques Berton, 1991
Natura Corsa, avec Antoine Périgot - Casterman, 1995
Dictionnaire français-corse, corsu-francese, DCL, 1997
Lettre aux anti-Corses, DCL, 1999
Pour don Trajan : Etre Corse - DCL, 1999
Contes et légendes de l'île de Corse, DCL, 1999
Dizziunariu corsu-francese - DCL 1999
Corse, le chant des saisons avec Jean-Christophe Attard - DCL, 2006
Petite Histoire illustrée de la Corse, DCL, 2008
Potagers de Corse, DCL, 2009
Petit Dictionnaire Français-Corse Corse-Français U Mino avec Antoine-Louis Culioli - DCL, 2010
Maquis de Corse avec Céline Tafanelli, DCL, 2011
Armes de Corse, DCL, 2011
Bandits de Corse - DCL, 2011
18/12/2023
Le tome 3 est annoncé pour avril 2024 !
28/11/2023
Hosanna in excelsis, le deuxième opus de "Nos terres promises", commence en 1926 quand Santa revient à Marseille après avoir enterré son frère et sa mère et quitté son amant pour qui elle éprouvait un véritable amour. Noël tente par tous les moyens de la reconquérir.
Orso s'engage dans la lutte sans merci contre la mafia corso-marseillaise dirigée par les gangsters Spirito et Carbone, avec comme cible prioritaire : leur projet "d'autoroute de l'héroïne" destinée à relier Marseille aux Etats-Unis d'Amérique.
Il s'engage également avec son ami Salomon dans la lutte contre l'antisémitisme qui ne cesse de monter depuis le triomphe nazi en Allemagne.
Au fil des pages, les caractères des héros s'étoffent : Charles se libère de ses "chaînes" quand sa mère décède et peut enfin se réaliser pleinement, en militant aux côtés de Simon Sabiani qui dérive peu à peu vers le fascisme.
Santa et Cristina s'émancipent en participant à la lutte pour le droit de vote des femmes puis en venant en aide aux réfugiés juifs et espagnols.
Salomon affirme sa volonté de créer un foyer juif en Palestine malgré l'hostilité des peuples arabes.
Dans ce récit aux rebondissements incessants se mêlent la grande histoire à celle, souvent tragique, de nos protagonistes. Une histoire dont la Corse reste bien sûr le coeur, notamment quand Orso est envoyé dans son île pour participer à la campagne de débanditisation de 1931.
"Nos terres promises" est une vraie saga corse, qui commence dans l’île, comme il se doit, et se poursuit à Marseille, comme on peut s’y attendre, avant de finir en Israël — c’est moins habituel.
Avec son lot de fonctionnaires, de flics, de truands, tous liés par des liens familiaux, des liens d’amour et parfois de haine, encore plus forte que l’amitié. Notre chroniqueur a été visiblement séduit.
De la même façon que New York est une ville juive bien plus peuplée que Tel-Aviv, Marseille fut longtemps, jusque dans les années 1970, la plus grande ville corse. Les insulaires avaient commencé à quitter leur île bien aimée et violemment marâtre vers a fin du XIXe siècle, avec une affluence nette après la première guerre mondiale : la Corse donna tant de ses enfants à la patrie — près de 12 000 morts pour 52 000 engagés, l’économie de l’île ne s’en remit jamais — que les survivants préférèrent encore risquer leur chance sur le Continent qu’errer derrière leurs troupeaux dans une île que le maquis regagnait impitoyablement. Les incendies chaque année mettent à nu des centaines de murets bâtis jadis par mes ancêtres pour faire pousser du blé, et que ne fréquentent plus que les sangliers.
J’ai pas mal écrit sur la Corse, par exemple pour la collection Découvertes / Gallimard. J’ai rédigé seul les deux guides de l’île. Mais à l’origine, je devais le faire avec Gabriel Culioli, dont la chronique familiale La Terre des seigneurs, parue en 1986 et constamment rééditée, est la matrice de cette saga pleine de bruit et de fureur qu’il publie depuis quelques mois avec Jean-Marc Michelangeli.
J’ai rendu compte du premier tome dans les colonnes de Marianne il y a quelques mois. Vient de paraître le second tome, où une même famille — au sens insulaire et latin de la gens, parents, proches et alliés — vit des péripéties violentes, souvent sanglantes.
Les Corses à Marseille ont longtemps gardé leur terre natale à la semelle de leurs souliers. En famille, dans les années 1920 ? quand commence ce second tome, ils parlent corse. Mais ils envoient leurs enfants à l’école, où l’on apprend (à l’époque) le bon français. La dialectique de ces insulaires en ex-île est d’être toujours là-bas et complètement ici.
Marseille dans l’entre-deux-guerres est le territoire de Simon Sabiani, un homme politique venu lui aussi de Corse, adhérent du PCF et de la LICA (l’ancêtre de la LICRA) au début et enthousiaste du PPF de Doriot et de la Collaboration à la fin. Il s’appuie sur les deux parrains de la cité phocéenne, Carbone le Corse et Spirito l’Italien, qui ont mis la ville en coupe réglée. En face, les frères Guerini, Corses de Calenzana, qui se tailleront la part du lion à la Libération, ayant eu le nez de s’associer à Gaston Defferre.
Les Corses de Marseille se définissent en fonction de ces parrains redoutables. Il y a ceux qui les suivent aveuglément, et ceux qui les combattent. Orso, par exemple, flic d’élite, a monté une brigade parallèle pour assaisonner à sa manière les truands qui se font des idées — un procédé si typiquement marseillais que Bac Nord, le film de Cédric Jimenez (2020), exploite le même raisonnement, un degré de violence en dessous.
à Albert Londres venu disséquer la voyoucratie marseillaise, Orso Natali répond : « La République a besoin de mains qui ne tremblent pas quand il s’agit de maintenir l’ordre. » Ou, comme on dit chez nous : « Ciò ch’edda faci a mani dritta, ùn devi veda a mani manca ». Je n’ai pas besoin de traduire…
On comprend là que comme tout roman historique, Nos terres promises fonctionne en double historicité : le passé a des échos dans le présent, et le présent influe sur la façon de raconter le passé. Ces années 1925-1930 témoignent ainsi de l’installation progressive des Juifs en Palestine (sous mandat britannique). Comme disait justement Albert Londres, « Le Juif errant est arrivé ». Les Arabes travaillent avec les hitlériens, et ma foi, les nazislamistes d’aujourd’hui ne l’ont pas oublié.
Nos deux auteurs font revivre avec vivacité cette nouvelle Phocée qui d’un côté voit Pagnol créer ses propres studios pour tourner Fanny, et d’un autre côté subit la loi de gangs bien plus féroces que les narcos d’aujourd’hui.
Et comme aujourd’hui, les flics se heurtent « à des murs de mauvaise volonté avec ce sentiment désespérant de ne pas réussir à avancer » : « Quant aux huiles qui régnaient à Paris, ils n’étaient que des corrompus qui couraient après les médailles, les récompenses et les cadeaux », et qui auraient dû « s’acheter une paire de couilles ».
Alors de temps en temps il convient de faire parler les armes.
Tt-tt, je n’ai rien dit…
L’Histoire se mêle aux histoires, mais le sang et les larmes coulent toujours, dans le même sens — du haut vers le bas. La guerre se profile, Munich s’annonce, les lâchetés nationales s’ajoutent aux combines locales. Ces deux premiers volumes, absolument maîtrisés dans leur double progression, historique et fictive, nous font désirer la suite.
Jean-Paul Brighelli pour Causeur
Gabriel Xavier Culioli et Jean-Marc Michelangeli, Nos terres promises, DCL éditeur : Barbara furtuna (juin 2023), 510 p., 24 € ; Hosanna in excelsis (septembre 2023), 574 p., 22,90 €.Gabriel Xavier Culioli, La Terre des seigneurs, DCL, 418 p., 21 €
Jean-Paul Brighelli, La Corse, Île de beauté, Terre de liberté, Découvertes / Gallimard, 2004, 128 p., 15,80 € — et chez les soldeurs pour bien moins cher !
24/06/2023
Le premier volume de la trilogie "Nos terres promises", Barbara furtuna, est en vente dans tous les points de vente de Corse.
Quelques mots de Gabriel Culioli : "Vous y trouverez la Corse d'hier, la Corse dans la Grande guerre, la Corse au sortir du conflit, la Corse à Marseille.
En attendant le second volume "Hosanna in excelsis" qui paraîtra vers novembre. Il débutera par la campagne de débantisation de 1931 en Corse,
la lutte contre l'implantation d'un système mafieux à Marseille,
incarné par le Proprianais Paul Bonaventure Carbone et le franco-italien François Spirito.
Toutes ces situations sont vécues charnellement par une bonne dizaine de personnages masculins et féminins.
Dans la douleur mais aussi dans le bonheur, ils apprennent à vivre dans un monde qui n'est plus exactement le leur, à apprivoiser Marseille
tout en restant corse".
Sur le continent, jusqu'à la rentrée le plus simple est de le commander directement sur le site de la maison d'édition DCL. On le trouve aussi chez Decitre.
09/07/2023
Une recension très élogieuse du livre par Jacques Vendroux dans Le Journal de la Corse :
J'ai connu Gabriel Culioli au millénaire dernier. Nous partagions un même idéal révolutionnaire qui s'est avéré, au fil des décennies être un beau mirage. Puis nous nous sommes perdus de vue avant de nous retrouver à l'occasion d'un séjour en Corse. J'ai pu grâce à lui apprécier des paysages extraordinaires en adéquation avec leur histoire. J'en garde un souvenir ému, amical et enrichissant. Aussi quand il m'a demandé d'écrire une critique sur le premier volume de la trilogie Nos terres promises qu'il a écrit avec Jean-Marc Michelangeli, je n'ai pas hésité en y mettant une condition : que le contenu de ce premier volume intitulé Barbara furtuna me plaise. Il m'a donc envoyé le fichier PDF de l'ouvrage. Et j'avoue ne pas avoir été déçu.
Un vrai roman familial
Dans une ancienne vie, j'ai été un critique littéraire prolixe qui a souvent sévi sous différents pseudonymes un peu par secret un peu par lâcheté. Je ne vais donc pas déroger à cette règle. Je vais d'abord tenter de faire partager mon enthousiasme cet ouvrage écrit à quatre mains. La tendance actuelle est trop souvent en France à l'autorécit romancé. Ou parfois pas. Chacune et chacun se complaît à peindre sa jeunesse, son inceste, règle ses comptes avec sa famille, redécouvre son père. Là, rien de tel. Barbara furtuna est un fleuve impétueux qui nous mène du tout jeune état d'Israël — magnifiques premières pages — à la Corse de la Belle époque avec pour centre névralgique Marseille. Lorsque Orso, un de nos héros se rend en Palestine sous mandat britannique il est alors guidé par Salomon Vidal, son ami à la vie à la mort, sioniste de la première heure qui milite pour l'émergence d'un foyer juif sur les terres bibliques. Car l'un des grands plaisirs de cet ouvrage est la rencontre toujours passionnante des destins individuels avec les tourments de la grande histoire. Et malheureusement, le demi-siècle que parcourt la trilogie a, hélas, été d'une triste et foisonnante richesse en la matière : la Grande Guerre, les Années folles berceau de l'irrésistible ascension des totalitarismes nazi et stalinien, la guerre d'Espagne, le Front populaire et enfin l'occupation nazie dans toute l'Europe. Eh bien, ils sont là les Noël, les Santa, les Salomon qui vivent avec passion les combats de cette époque.
Un livre sur des Corses qui aborde le mystère de la condition humaine
La Corse reste un mystère pour la France, mais, aussi semble-t-il pour les Corse eux-mêmes. Barbara furtuna ne contient pas d'explications pour résoudre l'équation insulaire. Mais sa lecture permet de pénétrer ce maquis où s'affrontent les caractères, les partis politiques, les fameux clans. De façon plus vaste, c'est en quelque sorte un livre sur la condition humaine. Car le propos dépasse largement la seule Corse comme le personnage de Napoléon ne saurait se résumer à son enfance ajaccienne ou à ses origines familiales. Barbara furtuna, qui tire son titre du chant lancinant des exilés corses, évoque le déchirement de tous les émigrés du monde lorsqu'ils deviennent immigrés en terre étrangère ou presque. C'est l'approche de la nécessaire schizophrénie de ceux qui quittent une culture sans vraiment l'abandonner et se coulent dans une autre sans totalement l'adopter.
Des personnages complexes et contradictoires
La force de Barbara furtuna est de sculpter des personnages, des caractères dirait-on dans la langue de Shakespeare, sans les caricaturer. Noël, le trop jeune patriarche de la famille Luciani, veut sortir les siens de la misère, mais reste accroché aux valeurs de son enfance corse. Sa jeune épouse, Santa, meurtrie par les terribles séquelles familiales de la guerre, désire au contraire s'éloigner de ces valeurs qu'elle ressent comme une oppression. Orso, le frère de Noël devenu policier, paraît indifférent à de tels dilemmes et pourtant les incarne jusque parfois dans l'excès à travers son combat contre la mafia corso-marseillaise mené avec une violence inouïe et un parfait mépris des lois.
Des personnages en contrepoint
Les auteurs ont gravé en contrepoint des principaux héros ceux de leurs âmes sœurs. Noël a connu dans les tranchées de Charles, l'un des personnages les plus intéressants du livre, parce que terriblement paradoxal. Il n'est à sa première apparition dans le roman qu'un petit garçon, que la foule lapide alors qu'il vient assister à l'enterrement de son père, un notable, qui ne l'a pas reconnu. Nous le retrouvons âgé de seize ans dans les tranchées, adolescent lumineux qui apporte un réconfort indispensable à Noël. Plus tard, il s'affirmera communiste, suivant Simon Sabiani, un héros de la guerre, jusque dans sa dérive fasciste. Orso est devenu l'inséparable ami de Salomon, ce juif marseillais qui se bat pour la création d'un état juif en Palestine. Orso a quitté sa terre natale et ne parvient plus à retrouver ses marques. Salomon, au contraire, rêve d'une terre qui n'est sienne que dans son espérance la plus folle, une espérance vieille de presque deux millénaires. à ses côtés, Orso va s'éveiller à la conscience antiraciste et à l'antifascisme. Santa, admirable jeune femme, connaîtra l'amitié la vraie avec Cristina, une jeune Belge installée à Marseille, meurtrie par la vie. Et puis surgira Louise, mystérieuse jeune femme qui aime les grands voyages et professe un amour exclusif pour les femmes.
Un roman bâti comme un scénario
Le roman a été bâti d'une façon scénaristique par petites touches impressionnistes, par petites scènes qui, on s'en rend petit à petit compte, en prenant de la hauteur, forme en fait un tableau complet. Les petites histoires finissent par se couler dans la grande histoire ce qui nous rappelle qu'elle n'existe que grâce aux parcours subjectifs des individus des plus humbles aux plus célèbres. Que serait Napoléon sans ses grognards ? Mais également comment les dictatures existeraient-elles sans l'assentiment bruyant ou muet d'une majorité de citoyens ? Dans Barbara furtuna nous assistons ou plutôt nous vivons la montée en puissance de la mafia corso marseillaise conduite par les deux gangsters François Spirito et Paul Carbone qui vont finir par s'acoquiner à Simon Sabiani, mais aussi celle de l'intolérance et du fascisme. Redoutable attelage que la politique et la voyoucratie. Orso veut démanteler le premier grand trafic d'héroïne, ancêtre de la célèbre French connection des années 1960-1970. Il agit avec un courage débridé, mais avec des méthodes dignes de celles des escadrons de la mort.
Des personnages féminins au sens le plus noble du terme
Au cours du récit qui nous fait voyager jusqu'à Shanghai, nous croisons l'immense journaliste Albert Londres. Les auteurs attribuent d'ailleurs sa mort restée un mystère aux gangsters corso marseillais et à leur alliance avec une des triades chinoises de Shanghai parce qu'il aurait découvert des secrets inavouables. Mais, à mon goût, les personnages les plus touchants sont définitivement ceux des femmes. Santa, l'épouse de Noël, va jusqu'à connaître le plaisir et l'amour dans les bras d'un autre homme parce qu'elle avait décidé qu'elle le voulait. Cristina, la grande amoureuse de Orso, va vivre un drame après leur rupture qui va conditionner toute son existence. Mais elle va vivre parce qu'elle aussi l'a décidé. Elle et Santa vont militer en faveur du droit de vote des femmes (droit qui ne leur sera octroyé qu'en 1945 par une ordonnance du général de Gaulle). Rebecca, l'épouse de Salomon, qui a vu le jour en Palestine, se bat aux côtés de son mari, contre la montée inexorable de l'antisémitisme. Tous ces personnages féminins créent un halo d'espérance dans ce monde d'hommes qui s'achemine inexorablement vers la guerre. Chacun des chapitres est rythmé par cette menace croissante qui pèse sur tous les esprits.
L'histoire de la Corse en paysage
Gabriel Culioli m'a envoyé à ma demande les deux volumes suivants qui sont déjà écrits. Je ne veux rien dévoiler des deux ou trois fils rouges qui serpentent à travers ce demi-siècle, le plus sanglant de toute l'histoire de l'humanité lui qui avait commencé sous l'appellation de Belle époque. J'ai beaucoup appris beaucoup sur l'histoire de la Corse (la campagne militaire menée contre les bandits en 1931, l'irrédentisme, la Libération de l'île à partir de septembre 1943), mais surtout j'ai perçu de cette culture, de ses mentalités si particulières des aspects que j'ignorais totalement. Bien des mystères, qui apparaissent dès le premier volume, se poursuivent au cours du second, éclosent en apothéose avec le troisième opus intitulé Mazel tov. Oserais-je avouer que certains passages m'ont tiré les larmes des yeux ?
N'hésitez pas : lisez ce bel ouvrage
J'avais lu autrefois, le premier ouvrage de Gabriel Culioli, La Terre des Seigneurs qui avait connu un succès incroyable et était pourtant resté méconnu de mes confrères journalistes : 52 000 exemplaires vendus et un titre présent dans toutes les familles insulaires en Corse et sur le continent. Certains épisodes comme celui de la mort du père ou encore le combat dans les tranchées ont, à l'évidence, été repris dans Barbara furtuna. Mais alors, qu'à l'époque il s'agissait d'un récit familial, ces morceaux de bravoure accompagnent les personnages et les façonnent. Ils annoncent des rebondissements futurs qui surviendront, sans aucun doute, dans les prochains volumes de la saga.
L'architecture du récit que Gabriel Culioli attribue en grande partie à son complice et ami Jean-Marc Michelangeli, comédien, mais aussi scénariste, permet une lecture aisée du récit en évitant les trop longues tirades qui sont aujourd'hui passées de mode. Quitte à me répéter, j'insiste sur le travail inconscient du lecteur qui reconstitue dans sa tête le récit, l'histoire et la cohérence des personnages. Les auteurs avaient été pressentis avant l'écriture de cette trilogie par des producteurs de série. Il ne fait aucun doute que Nos terres promises sera un jour le sujet d'une belle traduction visuelle.
Inutile d'aller plus loin dans la critique au sens positif du terme : la lecture de Barbara furtuna m'a tout simplement emporté dans un voyage enthousiasmant au cœur de la culture corse. Mieux ce volume donne à réfléchir sur la condition des émigrés, sujet o combien brûlant à l'heure actuelle. Mais il pose aussi la question de la quête du bonheur que chaque personnage porte à la recherche de sa propre terre promise. Quant à moi, je me suis juré de revenir en Corse pour vivre cette île au diapason de la trilogie.
Jacques Vendroux
Barbara furtuna de Gabriel Xavier Culioli et Jean-Marc Michelangeli DCL éditions 511 pages — 24 €
Un bel article de l'essayiste Jean-Paul Brighelli au sujet de Barbara furtuna.
19/06/2023
Bientôt mise en place de "Barbara furtuna", le premier volume de la trilogie "Nos terres promises" de Jean-Marc Michelangeli et Gabriel-Xavier Culioli.
Ci-dessous le podcast de l'entretien de Gabriel-Xavier Culioli avec Patrick Vinciguerra, Jean Vitus Albertini et Anne Chabanon, au Club de la presse :
Edité pour la première fois en 1986, La Terre des Seigneurs a fait
l'objet d'une réédition enrichie et revue par l'auteur en 1999. Ce
livre a remporté un grand succès (mérité), a reçu le Prix du livre
corse et le Prix de la région Corse en 1986 et a même été traduit en
allemand.
Un livre très attachant, à l'écriture étincelante, pétri d'humanité et
qui permet de mieux comprendre "l'âme corse".
" Le résultat est un livre à l'écriture étincelante, aussi flamboyante que le sont sous le soleil couchant les montagnes de l'Alta Rocca qui entourent Chera, avec parfois des touches noires comme des légendes de la nuit et de la mort. " (Libération). .
" Ce livre est un monument d'humanité. Par-delà son apparence, c'est de cette quête essentielle qu'il relève : une souvenance, comme l'on dirait une romance de la mémoire, un travail du souvenir, un apprentissage de la nostalgie, qui ne serait pas une fuite mais une façon d'affronter le présent. " (Le Monde). .
" Le livre fourmille d'histoires, d'anecdotes, de légendes, de faits divers réels, où domine une violence latente venue du fond des âges. A la manière d'un tableau impressionniste, les morceaux de récits arrachés aux ancêtres composent le tableau de cette société insulaire, de sa mentalité. Seul un Corse pouvait la décrire ainsi, de l'intérieur, sans la trahir, sans la caricaturer. " (Le Provençal). .
" Une promesse superbement tenue. " (La Corse). .
" Une maîtrise du verbe, une couleur dans l'expression et dans l'image surprenantes... " (Le Méridional). .
" Un voyage presque initiatique au pays de la souvenance... Un contraste violent, douloureux et envoûtant. " (Nice-Matin). .
" Une bouffée d'air pur et un moyen pour tous, Corses ou non, de mieux comprendre ce qui fait notre particularité, notre richesse et ce que nous ne devons pas perdre. " (Corse matin).