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Dernière mise à jour : 17/01/2018

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2021

Août 2021

« Interdire totalement le mouillage à Scandola »

Par: Eric Cullieret Publié le: 23 août 2021 dans Corse Matin

Dans le sillage du Pass Partout, qui embarque ses passagers au cœur de Scandola, coup de projecteur sur une réserve naturelle aux équilibres fragiles. Entre préservation et accès au site pour favoriser sa découverte, l'idée d'un mouillage toujours plus réglementé fait son chemin

RESERVE DE SCANDOLA 20 août 21
RESERVE DE SCANDOLA 20 août 21

Départ imminent ce vendredi matin sur la marine de Porto à bord du Pass Partout pour une promenade de Capo Rosso à la réserve naturelle de Scandola. Largage des amarres et cap vers la marine de Ficaghjola pour les trente-neuf passagers guidés par le capitaine Philippe Tormen.

Vingt-deux ans que ce marin, originaire de Porto, exerce la profession de batelier. L'envie de rester au village et la passion de la mer l'ont guidé vers des études de mécanique marine pour, ensuite, ne plus quitter la barre de son bateau et surtout la réserve naturelle de Scandola qu'il apprécie par-dessus tout. « On ne peut pas se lasser d'un tel paysage. Il suffit de le regarder, on ne peut pas le décrire », s'enthousiasme le marin, membre du bureau de l'Association des bateliers de Scandola.

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Treize compagnies de bateliers sont installées sur la marine de Porto. - PAULE SANTONI

Quelques minutes plus tard, la petite embarcation arrive au niveau de la marine de Ficaghjola. Au micro, André, l'équipier du capitaine, partage ses connaissances du site aux passagers émerveillés par la beauté des lieux. « Ici vous pouvez admirer du quartz veineux ou encore du granite rose et du basalte. Ces roches datent de plusieurs millions d'années et se sont érodées au fil du temps », décrit le marin avant de rentrer sous les fameuses grottes de Capo Rosso et sa tour génoise. Moment magique pour le petit groupe de touristes qui ne tarde pas à dégainer appareils photos et téléphones portables pour immortaliser l'instant.

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Paysages pittoresques, roches volcaniques, eaux turquoise. « Un moment inoubliable » pour les passagers.

Un rôle de sensibilisation

« C'est absolument magnifique, on a rarement vu quelque chose d'aussi beau et d'aussi bien préservé », s'enthousiasment Véronique et Julien, qui figurent parmi les passagers du jour. Et la question de la préservation des lieux fait partie intégrante de cette balade de quatre heures au cœur de la réserve classée au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1975. En tant que batelier, signataire de la Charte pour une pratique écoresponsable de cette activité, Philippe Tormen joue un rôle de sensibilisation auprès de ses clients en leur indiquant ce qu'il est possible de faire ou non dans la réserve. « Tous les plaisanciers ne sont pas forcément au courant des règles à respecter. Nous sommes vraiment acteurs de la sensibilisation et du bien-être dans la réserve », précise le capitaine qui s'applique à respecter notamment les zones de quiétude des nids de balbuzard occupés durant les périodes de nidification. Une zone de 250 mètres doit ainsi ne pas être franchie pour ne pas nuire à ces espèces protégées. « Dans une charte de bonne conduite, nous avons indiqué en tant que membres de l'Association des bateliers de Scandola que nous ne jetons pas l'ancre dans la réserve et nous ne faisons pas baigner nos passagers. En outre, nous pensons que ce serait une mesure phare d'interdire le mouillage purement et simplement pour tout le monde. Cela protégerait beaucoup plus les fameux herbiers de posidonies qui sont mis à mal par la plaisance », indique le batelier, qui note tout de même une baisse importante de la fréquentation pour cette saison estivale et moins de présence sur l'eau. « Cela dépend des jours. Quelquefois, même si la mer n'est pas très belle, les bateaux sont pleins », note le marin André. En revanche, de la baie d'Elbo à Capo Rosso, point d'ancre au mouillage observée par l'équipage ce vendredi matin.

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Philippe Tormen exerce la profession de batelier depuis 22 ans. - Photos pAULE SANTONI

Une prévention accrue

Jacques Costa, président du Parc naturel régional de Corse, précise qu'une interdiction totale de mouillage serait une bonne chose mais ne pourrait qu'être imposée par les services de l'État. « En tant que gestionnaire, nous faisons appliquer les mesures du préfet maritime. En revanche, nous avons étendu nos moyens sur le terrain en doublant les effectifs. Aujourd'hui, nous avons quatre agents à Porto, avec la création d'une nouvelle agence, et quatre à Galeria. Nous sommes en bonne voie pour la mise en place de la réserve naturelle de Corse », souligne le président qui note tout de même une forte baisse de la fréquentation touristique sur la zone de Scandola. « Pour le mois de juillet, nous sommes en dessous de 2020 et au mois d'août c'est la même chose. »

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« Ces roches datent de plusieurs millions d'années et se sont érodées au fil du temps. »

Calanques de Piana, golfe de Girolata, réserve de Scandola. L'office de l'environnement multiplie également les moyens pour protéger l'étendue de la réserve. « Les nouvelles réglementations sont en phase de concertation avec les élus et l'ensemble des socioprofessionnels sur le terrain afin de délimiter les zones de protection renforcées et intégrales. En outre, depuis le printemps dernier, l'office a mis en place un bateau sur site avec deux techniciens pour renforcer les équipes sur les parties maritimes et terrestres. Nous avons ainsi un rôle d'observation et de comptage. Un travail de concertation s'est aussi établi avec les bateliers et les pêcheurs artisanaux en parallèle de notre mission scientifique sur les nids de balbuzards », explique Jean-Michel Culioli, chef du service « espaces protégés » au sein de l'office de l'environnement, qui milite pour une mise en œuvre de politiques fortes et une interdiction totale de mouillage.

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Une balade de quatre heures qui mène les passagers de Capo Rosso à la baie d'Elbo.- PAULE SANTONI

Une réglementation qui peut parfois aboutir à quelques frustrations pour les visiteurs de la réserve. À bord du Pass Partout, Delphine et Aurélien auraient ainsi aimé pouvoir se baigner dans les eaux turquoise de la réserve. « Nous sommes restés un peu sur notre faim. Nous voulions rester plus longtemps sur les lieux et plonger du bateau mais on nous a dit que ce n'était pas possible pour protéger la faune et la flore. Nous avons tout de même trouvé la balade fabuleuse », raconte le couple originaire de Lille.

Pas question ainsi de jeter l'ancre pour le capitaine du Pass Partout qui ponctue sa balade d'une petite pause de trente minutes à Girolata, avant de remettre le cap vers Porto pour un nouveau départ prévu en début d'après-midi.

Mars 2021

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La région ajaccienne, un refuge pour le milan royal en Europe

Par: Nicolas Wallon

Publié le: 08 mars 2021

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Le milan royal, u filanciu, est sur le point d'être répertorié comme espèce menacée.

Après le Reginu, en Balagne, où l'on trouve la plus forte densité de rapaces en Europe, la région d'Ajaccio représente une zone de forte implantation. Pourtant, u filanciu est sur le point d'être répertorié comme menacé sur la liste rouge de l'UICN des oiseaux nicheurs corses

Depuis toujours, il fait partie du paysage insulaire. Attaché à cette île et aux cœurs de ses habitants comme un symbole. Sa majestueuse silhouette, planant au-dessus de nos têtes, ne nous laisse jamais complètement indifférents. Mais le milan royal, u filanciu, est pourtant sur le point d'être répertorié comme menacé sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) des oiseaux nicheurs corses.

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L'île abrite l'une des plus grandes populations d'Europe.

Pour le programme européen LIFE Milvus, qui vise à sauvegarder l'espèce, la Corse est présentée comme un salut.

L'île abrite l'une des plus grandes populations d'Europe.

Fragile équilibre

Depuis 2019, le Conservatoire d'espaces naturels Corse (CEN) étudie ces rapaces sur deux secteurs sélectionnés pour leurs importants effectifs.

D'abord, la vallée du Reginu en Balagne où la densité de couples est la plus grande au monde avec 413 binômes recensés pour 100 km2. Puis la grande région ajaccienne où le milan royal est très bien implanté malgré une baisse de sa population due à la pression des activités humaines.

Autour d'Ajaccio, les agents du CEN, menés par le chargé de mission Julien Berges, ont pu observer et suivre l'évolution de plusieurs individus. Une dizaine de nids a été sélectionnée et étudiée en collaboration avec les organismes publics, les structures agricoles et les propriétaires de terrains privés. Sur les dix, huit couples ont pu se reproduire avec seize juvéniles à l'envol. Une satisfaction pour les agents même s'il convient de rester vigilant.

Le but de ces opérations, en dehors d'un éventuel recensement, est d'étoffer les connaissances et comprendre les pressions auxquelles font face ces rapaces.

"Il faut savoir qu'en dehors de l'urbanisation, la première cause de mortalité pour le milan royal en Corse est l'empoisonnement, explique Margaux Bourot, chargée de communication au sein du CEN de Corse, par exemple lorsque les gens déposent de la mort-aux-rats ou des pesticides pour tuer les rongeurs, cela se répercute sur les milans qui, par opportunisme, vont se nourrir de la dépouille et donc s'empoissonner à leur tour."

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L'un des rôles essentiels du CEN et de la mission européenne LIFE Milvus est la sensibilisation des acteurs locaux.

Sont aussi mises en cause les coupes d'arbres où l'oiseau peut avoir établi sa nidification. Un fragile équilibre doit être trouvé entre destruction des habitats et développement urbain.

La Corse en pilote

L'acquisition de ces connaissances permet à la Corse d'être au cœur du programme européen. En Espagne, en Allemagne et en Italie le milan royal est en déclin. De l'autre côté de la mer Tyrrhénienne, certaines populations ont intégralement disparu.

"Nous allons avoir un rôle clé de formation de nos homologues italiens, reprend la chargée de communication, Nous allons les accompagner pour restaurer les populations et trouver avec eux comment appliquer les mesures de conservation qui s'adapteront à leur territoire."

Un vaste programme de reconstitution des peuplements devrait s'opérer en Calabre sur la méthode de translocation de jeunes oiseaux prélevés en Basilicata, une région voisine. Les agents insulaires interviendront en tant qu'experts sur le repérage les nids, le prélèvement des oiseaux ainsi que sur le transfert.

La dernière partie du travail sera de former les équipes sur places.

De la responsabilité de tous

L'un des rôles essentiels du CEN et de la mission européenne LIFE Milvus est la sensibilisation des acteurs locaux.

Qu'ils soient des institutions, des collectivités locales, des communes mais aussi des propriétaires privés. Il est important de communiquer pour atténuer les menaces directes posées par les perturbations des sites sensibles pour les espèces.

Plusieurs actions sont prévues en ce sens en Corse pour l'année 2021 mais aussi en Italie où de nombreux rapaces sont notamment visés par des tirs.

"Nous allons mettre en place des campagnes avec les scolaires en proposant des sorties natures et des activités en classe", ajoute Margaux Bourot. Des panneaux d'explications à destination du public vont être installés en Balagne et en région ajaccienne.

Enfin, le CEN de Corse a lancé une enquête accessible à tous (voir ci-dessous) pour accroître les connaissances de chacun sur le milan royal en Corse et améliorer sa préservation.

Vous pouvez participer à l'enquête avec ce lien : https://bit.ly/3bTFlbZ

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Pour le programme européen LIFE Milvus, qui vise à sauvegarder l'espèce, la Corse est présentée comme un salut.

2020

Décembre 2020

L’extension de la réserve naturelle de Scandola pour récupérer le label européen

par Nicole Mari (CorseNetInfos), le Jeudi 17 Décembre 2020

Créer une nouvelle Réserve naturelle sur la Façade maritime occidentale de la Corse pour étendre le périmètre de l’actuelle réserve de Scandola, c’est le projet de l’Office de l’Environnement de la Corse (OEHC) présenté, jeudi, par son président, François Sargentini, aux maires des communes concernées - Piana, Ota, Partinello, Osani et Galeria - et au président du Parc naturel Régional de la Corse (PNRC). L’enjeu : récupérer le prestigieux label européen d’espace protégé, perdu il y a deux semaines.

Le 4 décembre dernier, la réserve naturelle de Scandula a perdu officiellement son label européen d’espace protégé. Cette distinction prestigieuse est accordée par le Comité des ministres du Conseil de l’Europe à des espaces naturels et semi-naturels ou des paysages ayant un intérêt européen exceptionnel pour la conservation de la diversité biologique, géologique ou paysagère et faisant l’objet d’une gestion exemplaire. La Convention de Berne, relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe, qui décerne ce diplôme, a estimé que ses alertes sur la sur-fréquentation touristique de Scandula, la protection insuffisante des espèces naturelles et la nécessité d’agrandir la réserve, sont restées lettre morte. Depuis près d’une décennie, la Convention demande, en effet, l’extension de la réserve afin de mieux maîtriser le flux de touristes et mieux protéger les espèces qui seraient menacées par ce flux, en particulier par la navigation de plaisance. En avril, elle avait lancé la menace, histoire de faire réagir à bon escient les acteurs compétents, mais n’obtenant pas de réponse du Parc naturel régional de Corse et du ministère de la Transition écologique, le couperet est tombé. Face à l’enjeu, l’Office de l’environnement de la Corse (OEC), qui a repris la gestion du site fin 2019, a saisi le problème à bras-le-corps et travaillé sur un projet d’extension de la réserve. Son président, François Sargentini, l’a présenté, jeudi à Porto, aux six maires des communes concernées et au Président du PNRC.

De bonnes perspectives
En préambule, l’OEC annonce une bonne nouvelle. Le 2 décembre dernier, pour la 3ème fois consécutive après les évaluations réalisées en 2014 et 2017, l’Union internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a jugé que les perspectives relatives à l’état de conservation du site UNESCO « Golfu di Portu : Calanche di a Piana, Golfu di Ghjirulatu, Riserva di Scandula » sont « bonnes avec quelques préoccupations, Good with some concerns ». Pour rappel, ce site, qui s’étend sur 11 800 hectares dont 3600 ha en mer, a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1983. L’UICN, qui fait autorité pour juger de l’état du patrimoine naturel mondial et des mesures pour le préserver, évalue les valeurs et les menaces pesant sur les sites naturels les plus emblématiques de la planète, ainsi que la qualité des dispositifs de protection et de gestion mis en place, afin de déterminer les perspectives globales de conservation de ces lieux. Sur les 252 sites examinés en 2020, 63% présentent des perspectives de conservation « bonnes » (19 %), ou « bonnes avec quelques préoccupations », (44 %), comme c’est le cas pour le site corse. D’autres sites naturels emblématiques appartiennent à cette dernière catégorie, notamment les Parcs nationaux américains du Grand Canyon, de Yosemite et de Yellowstone, le Parc national du Kilimandjaro en Tanzanie, le Parc national du Mont Kenya, Shark bay en Australie, les Dolomites en Italie, les lagons de Nouvelle Calédonie... 30% des sites ont des perspectives fortement préoccupantes et 7% sont dans une situation critique. Pour la Corse, le résultat est globalement similaire à celui de l’évaluation de 2017. Il stipule que « les valeurs du site ont été globalement maintenues et que des perspectives positives apparaissent en termes de gestion et de concertation malgré des moyens actuellement limités. L’atténuation des menaces actuelles et potentielles et la réalisation d'un plan de gestion pour l'ensemble du bien demeurent des recommandations qui guident les actions de l’Uffiziu di l’Ambiente di a Corsica », commente l’OEC.

Un plan de gestion
Fort de ce contexte, l’OEC explique s’être engagé « à élaborer et à assurer, dans des délais raisonnables, la mise en œuvre du plan de gestion, à animer et à coordonner les différents acteurs afin d'atteindre les objectifs de préservation préalablement définis et à rendre compte du bon état de conservation du bien aux différentes autorités scientifiques, ainsi qu’aux instances de gouvernance de la Convention ».
Pour ce faire, l’Assemblée de Corse a validé, en juillet dernier, la mise en œuvre de la création d’une Réserve Naturelle de Corse sur la façade nord-occidentale de l’île.
Un pôle, composé de deux agents, lui a été spécialement dédié au sein du service « Espaces Protégés ». Deux techniciens sont en cours de recrutement pour une prise de poste avant la fin de l’hiver. Des moyens nautiques ont été envoyés sur zone. Des zones de quiétude seront installées, après concertation avec les professionnels intéressés, interdisant la navigation dans un périmètre de 250 mètres autour d’un grand nombre de nids de Balbuzard pêcheur.
La « Charte Natura 2000 de bonnes pratiques » a été instaurée en juin afin « de contribuer à la conservation des habitats et des espèces d’intérêt communautaire, mais aussi de favoriser un développement durable du territoire par la promotion de pratiques favorables à la préservation du patrimoine naturel ». Un ornithologue a, d’ailleurs, été recruté pour recenser les oiseaux nicheurs. Le suivi de la reproduction du Balbuzard pêcheur a été relancé. « Le site UNESCO abrite 16 couples reproducteurs, soit 46% de l’effectif de la Corse, dont 10 nids avec une ponte et 6 jeunes à l’envol. Globalement, la reproduction du balbuzard dans le périmètre du site serait meilleure qu’ailleurs en Corse avec moins de la moitié des effectifs nicheurs et 60% des jeunes à l’envol en 2020 », indique l’OEC.
Enfin, une étude de fréquentation terrestre et marine va être lancée et une stratégie de gestion des mouillages et de protection de l’herbier de posidonies sera mise en œuvre. « Toutes ces opérations en cours sur la façade maritime Nord-Occidentale de la Corse sont réalisées dans le cadre d’une coopération fructueuse avec le syndicat mixte du Parc Naturel Régional de Corse », précise l’OEC.
Les communes ont, aussi, donné leur accord. Une concertation devrait rapidement s’ouvrir avec les professionnels de la mer, bateliers et pêcheurs au sein d’un comité de pilotage (COPIL). L’enjeu est d’avancer rapidement et de créer la nouvelle réserve naturelle avant la fin de l’année prochaine.

La réserve naturelle de Scandola perd son label européen

Malgré le délai qui lui était accordé, la réserve de Scandola n’a pas réussi à se rattraper depuis la perte, en avril dernier, de son diplôme européen d’espace protégé. La décision vient d’être confirmée par la Convention de Berne.

Publié le 07/12/2020

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La réserve naturelle de Scandola a perdu son diplôme européen d'espace protégé,
notamment du fait de la fréquentation touristique sur le site. • © PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP

La menace planait depuis plusieurs mois. Le 20 avril dernier, on apprenait que la réserve de Scandola pourrait perdre son diplôme européen d'espace protégé. Les membres de la Convention de Berne, qui assure la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe, dénonçaient la surfréquentation touristique, notamment liée à l’activité des bateliers, la protection insuffisante des espèces emblématiques comme le balbuzard ou encore le manque de communication sur l’état de la réserve.

Le 3 juin, Krzystof Zyman, secrétaire de la Convention de Berne, se voulait rassurant : la réserve était en mesure de se rattraper "d’ici la fin de l’année" à condition de produire "un rapport sur les progrès réalisés en vue de l’extension terrestre de la réserve et la création du parc marin, faisant également état des mesures mises en place afin de réguler et limiter le flux des bateliers, ceci afin d’en informer le groupe de spécialistes lors de sa prochaine annuelle."

Une nouvelle décision

Mais ce 4 décembre, les experts européens ont tranché : "Le Comité permanent a pris acte de la décision du Comité des Ministres de ne pas renouveler le Diplôme européen de la réserve naturelle de Scandola", note un compte-rendu de réunion.

Pour Charles-François Boudouresque, président du Conseil scientifique de la réserve de Scandola, cette décision était attendue : "elle est logique puisque ça fait dix ans que la Convention de Berne nous informe qu’elle demande l’agrandissement de la réserve, la maîtrise de la surfréquentation et la protection effective de certaines espèces emblématiques. Pour le moment ça n’a pas été fait, même si nos intentions sont de le faire."

Mais François Sargentini, président de l’Office de l’environnement de la Corse, estime qu’il y a erreur : "Les responsables de la Convention de Berne ont été trompés par les informations qui leur ont été données, qui ne correspondent pas à la réalité du travail qui est fait. Il a pu y avoir certes il y a quelques années des problèmes de communication, des décisions qui n’ont pas été prises dans les délais suffisants, ça je peux l’admettre. Mais de là à dire qu’aujourd’hui ce site majeur de Corse est en perdition, ça je ne le comprends pas et ça n’est pas la réalité."

De son côté, François Alfonsi, député européen , membre du groupe des "Verts" au Parlement européen et ancien maire d’Osani souligne le rôle de l’Etat dans la perte de ce label : "Toutes les atteintes qui sont dénoncées par le Conseil des experts se déroulent dans un périmètre bien précis qui est celui qui est réglementé par le décret ministériel", explique-t-il. Selon lui, ce décret daté de 1975 ne tient pas compte des "réalités nouvelles". Il y a 40 ans, il n’y avait pas de drones, il n’y avait pas de jet-skis..."

Scandola peut encore espérer retrouver son label, obtenu en 1985. Il faudra pour cela apporter à la Convention de Berne des "preuves suffisantes d’amélioration". La procédure prendra au moins un an. Pour la réserve, la perte est avant tout symbolique, elle résonne comme une mise en garde envers les gestionnaires de la réserve, pour leur signifier que les efforts réalisés ces dernières années sont insuffisants. Les financements et les règles du site restent inchangés. "Nos agents continueront de faire respecter la réglementation qui protège ce site emblématique", assurait François Sargentini en avril.

La réserve de Scandola demeure une réserve naturelle protégée, elle est toujours inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco

05/12/2020

Mitage illégal du littoral à Conca

Tribunal administratif de Bastia : “Le pétitionnaire ne saurait utilement se prévaloir de ce que le projet se situe en zone constructible de la carte communale de Conca, dès lors que l’exigence de continuité prescrite par l’article L. 121-8 du code de l’urbanisme est directement applicable aux autorisations d’occupation ou d’utilisation du sol.”

La commune de Conca, au sud de Sari Sulinzara possède une longue façade littorale où alternent une côte rocheuse et les belles plages de Favona et de Tarcu.

Le Conseil municipal, maire François Mosconi, a approuvé la carte communale en octobre 2007. Bien qu’approuvée en violation manifeste d’une disposition de la loi Littoral et du schéma d’aménagement de la Corse, tels qu’applicables au moment de leur adoption, cette carte communale a pourtant été validée par le préfet Leyrit.

Selon l’article L. 121-8 du Code de l’urbanisme, en 2008 comme en 2020, sur l’ensemble du territoire communal, l’extension de l’urbanisation doit se réaliser en continuité avec les agglomérations et les villages existants.

La loi Littoral et le Schéma d’aménagement de la Corse de l’époque (comme le PADDUC aujourd’hui), prescrivent à cet égard que l’urbanisation doit demeurer limitée, et, pour prévenir la dispersion, ils privilégient la densification des zones urbaines existantes et la structuration des « espaces péri-urbains ». Par ailleurs, ils prévoient que les extensions, lorsqu’elles sont nécessaires, s’opèrent dans la continuité des centres urbains existants.

En violation de ces principes, la carte communale de Conca délimite 8 zones constructibles (ZC) qui s’étendent très au-delà du périmètre du village, ouvrant à l’urbanisation une très grande partie de ses 6,5 km en bord de mer.

Fort de l’approbation de l’état, le maire a pu y délivrer de nombreux permis de construire, de Favone à Fautea, y compris entre la route Bastia/Bunifaziu et la mer, donc dans la bande des 100 mètres... et le mitage au bénéfice de villas s’est installé.

De 2007 à 2017, le nombre de résidences secondaires est passé de 803 à 979 (soit 176 résidences secondaires nouvelles) et leur pourcentage est, en 2017, de 63,9 % (source INSEE) tandis que la population permanente n’a augmenté que de 85 habitants, passant de 1015 à 1100 habitants.

(la suite sur le site d'U Levante)

03/12/2020

Mitage illégal du littoral à Pianottuli-Caldarellu

A Punta di Capineru, entre la baie de Figari et l’anse de Chevanu, vue d’avion, témoigne d’une urbanisation récente et d’un mitage important du littoral sud de la commune de Pianottuli-Caldarellu.

Lire la suite sur le site d'U Levante

16/11/2020

PLU de CALVI – Enquête publique oct-nov 2020.

L’assainissement des eaux usées et la ressource en eau potable et agricole seront-ils au rendez-vous en 2035 ?

Lire l'article sur le site d'U Levante.

Septembre 2020

La Cour d’Appel Administrative confirme l’illégalité du projet de lotissement à Sarraghja

La société PCPG (PC pour Paul Canarelli le patron du domaine de Murtoli et PG pour Pascal Grizot, l’homme d’affaires-golfeur) voulait construire le complexe immobilier baptisé “Les collines de Murtoli”, 12 villas avec piscines, au lieu-dit Sarraghja (Serraggia), avec vue sur le golf et la mer. Dans une zone non urbaine et sur des ESA (espaces stratégiques agricoles du Padduc).

Image Géoportail juin 2019

Le permis de construire délivré par le maire de Sartè en mars 2017, avec l’accord de la DDTM!, a été jugé illégal par le tribunal administratif de Bastia et annulé le 6 décembre 2018 : https://www.ulevante.fr/les-collines-de-murtoli-le-ta-annule-le-permis-de-construire/

N’acceptant pas de renoncer à ce projet qui n’était que la première tranche d’un projet en comportant six, la société civile de construction vente PCPG a fait appel du jugement du TA. Mais, pas de chance pour elle, la Cour d’Appel de Marseille a confirmé l’annulation du permis de construire que le maire de Sartè avait délivré et que l’ancienne Sous-Préfète V. Caron n’avait pas déféré au tribunal administratif. Le non-respect de la loi Littoral et du Padduc ont été confirmés.

Le lieu-dit Serraggia proche du Col de Roccapina

L’audience a eu lieu le 14/09/2020. Selon les juges, le projet litigieux ne peut être autorisé ni au titre du principe d’extension de l’urbanisation en continuité des agglomérations et villages existants, ni même au titre du principe du renforcement urbain. En l’espèce une telle autorisation aurait pour conséquence d’étendre l’habitat diffus. Le tribunal administratif de Bastia n’a donc pas commis d’erreur de droit, ni d’erreur de fait.

La réalisation d’une opération de promotion immobilière par zone, sur Sarraghja, aurait-elle du plomb dans l’aile?

Arrêt : https://www.ulevante.fr/wp-content/uploads/2020/09/Jugt-Serraggia-19MA00562.pdf

 

Juillet 2020

slate

Corse, l'île engloutie

Thomas Andrei — 23 juillet 2020

De plus en plus banales à Ajaccio, les inondations, catastrophes naturelles, seraient en partie dues à une catastrophe urbaine.
ajaccio
Une rue d'Ajaccio submergée après des pluies torrentielles, le 11 juin 2020. | Pascal Pochard-Casabianca / AFP

Fin de matinée, le 11 juin 2020. Derrière la vitrine de sa marbrerie ajaccienne, Daniel Di Grazia observe des litres de pluie dégringoler d'un ciel gris clair. Sur le bitume, le niveau de l'eau monte. Il sait qu'il doit fuir.

Au volant de la Fiat Punto de sa mère, il démarre et progresse péniblement, les roues dans vingt centimètres de liquide marron. Alors qu'il quitte le parking, une vague de 70 centimètres de hauteur dévale l'avenue du Docteur Noël-Franchini et percute son véhicule. La voiture chancelle. Daniel a peur d'être emporté.

«Je n'avais jamais vu ça, raconte-t-ilvia Messenger, trois semaines plus tard. Heureusement, un 4x4 est arrivé et m'a poussé par derrière jusqu'à un autre parking. Tout est allé très vite. Je ne sais pas qui c'était. Il a fait demi-tour, il n'aurait pas pu passer non plus. Sans lui, je me retrouvais en pleine mer.»

Le commerçant reste bloqué pendant plus d'une heure, aux premières loges du film catastrophe qui se joue devant ses yeux atterrés. «C'était un véritable mur d'eau qui tombait.» Sur l'artère qui joint le quartier populaire des Salines à celui de Pietralba, les poubelles de tri dévalent un torrent boueux comme des gamins sur les toboggans de feu Acquagliss, le parc nautique jadis situé à vingt minutes de là.

Di Grazia sort son portable et filme. Sur ses vidéos, le son de l'eau, assourdissant, rappelle celui d'une cascade en pleine tempête. Vers 15 heures, trempé «comme s'il s'était baigné tout habillé», il rentre se changer, épuisé, avant de retourner au magasin.

à 17h30, l'eau s'est déjà retirée. Ne reste plus qu'à constater les dégâts, qu'il chiffre à 60.000 euros: «Une voiture a percuté les plaques de granite. Plusieurs ont été cassées. Plein d'éléments ont été emportés. Puis il y a la sableuse, le compresseur, la graveuse, le moteur de la scie...»

En pleine crise sanitaire et économique, Di Grazia est loin d'être la seule victime. Le local des Restos du cœur s'est retrouvé sous un mètre d'eau. «Tout est perdu, déplorait leur président au micro de France Bleu RCFM. Les denrées, les frigos, les congélos, les ordinateurs, tout est à jeter. Il va falloir se mobiliser pour continuer à nourrir toutes ces personnes qui ont besoin de nous.»

La pluie et le béton

Le problème, c'est qu'à Ajaccio, les inondations sont devenues fréquentes. La nuit, si Daniel Di Grazia se réveille et qu'il pleut, il lui est impossible de fermer l'œil. Il attend, dans son lit, que l'averse passe avant de se rendormir. En décembre 2019, après le passage de la tempête Fabien, l'aéroport Napoléon-Bonaparte est resté fermé durant quinze jours. L'état de catastrophe naturelle a été déclaré.

Si le marbrier n'a jamais souhaité déménager, c'est qu'il est à la tête d'un commerce familial, lancé par son grand-père en 1961. «à l'époque, il faisait surtout des cimetières, alors qu'aujourd'hui, c'est beaucoup de salles de bain. Mais mon grand-père a aussi fait toutes les moulures du casino d'Ajaccio», détaille-t-il.

Daniel a grandi dans le quartier. Dans son enfance, on n'y trouvait que quelques immeubles, aucune école. Le bus ne passait pas encore dans ce qui est aujourd'hui une longue rue commerçante, à 1,5 kilomètre du centre-ville. Pour lui, comme pour beaucoup d'Ajaccien·nes, la bétonisation de la zone est en partie responsable des inondations.

Calé sur le sujet, le quinquagénaire offre un historique des inondations subies par sa ville depuis les années 1970. «à chaque nouvelle construction, on constatait que le niveau de l'eau montait, assure-t-il. Au début, on trouvait 20 à 30 centimètres dans les garages, pas plus. Lors de la première grosse inondation, en 1975, une autre résidence était finie. L'eau montait à 1 mètre 20. Et vingt centimètres à l'extérieur.»

à 200 mètres, derrière la marbrerie, un immeuble abrite une branche du Crédit lyonnais. Quand Daniel était petit, c'est là qu'il jouait au foot avec ses copains –sauf en cas de fortes intempéries. «Parce que le terrain était comme un lac, se souvient-il. Il y avait vingt centimètres d'eau. Aujourd'hui, l'eau n'a plus cet endroit où se déposer.»

Des travaux ont pourtant été effectués à l'aube du nouveau millénaire, avec la création d'un bassin de rétention en amont. Di Grazia regrette qu'il n'ait pas été connecté au ruisseau qui coule dans la zone.

«Les bassins, c'est bien beau, mais quand ils sont pleins, l'eau rentre dans les buses et les buses deviennent obsolètes, développe-t-il.Il aurait fallu récupérer le ruisseau, le canaliser. Mais bon, je suis marbrier, pas ingénieur.»

Collines rasées et sols artificiels

Sébastien Celeri n'est pas ingénieur non plus. Il est en revanche président du conseil de l'ordre des architectes de Corse, et il dénonce régulièrement la part de responsabilité humaine dans ces catastrophes naturelles. En juin, alors qu'Ajaccio était encore sous l'eau, il se fendait d'un statut Facebook remettant en cause la politique d'urbanisme de la ville, largement partagé.

«La décennie 2010 a été celle de l'assassinat d'un territoire anciennement productif dont on éventre et décapite les collines avant d'en ensevelir les restes sous l'enrobé et le béton, écrivait-il. Toute réalité y est niée, notamment son patrimoine historique et paysager constitué de ses vallées et coteaux cultivés en terrasses, vignes, terres de pâturage, serres... permettant par la nature du site et la cohérence de ses aménagements de canaliser les risques d'inondabilité.»

Aujourd'hui, le site au-dessus de l'avenue Franchini n'est que bâtiments sans âme, hypermarchés et chaînes de malbouffe. Récemment, le premier Quick de Corse s'est mué en KFC. Le coin s'apparente à un non-lieu, un paradigme de nulle part, semblable aux zones industrielles répétées à l'infini en périphérie des villes continentales.

Le béton s'est répandu sur les abords de la cité impériale comme une goutte d'huile d'olive sur une table en chêne. «C'est le phénomène de l'expansion urbaine, une conception du développement par l'étalement et non par l'amélioration de ce qui existe déjà», expose Sébastien Celeri.

«Les inondations sont dues à des choix d'urbaniser des lieux dans des configurations qui ne le permettaient pas.»
Sébastien Celeri, président du conseil de l'ordre des architectes de Corse

L'architecte précise que certaines constructions partaient d'un bon sentiment. Maire de 2001 à 2014, le docteur Simon Renucci visait à travers ces projets immobiliers à rattraper le retard accumulé par la ville quant à son pourcentage de logements sociaux.

«On parle ici du PLU de 2013, indique Celeri. Il a été élaboré dans les années 2000. Ce n'était pas dans l'air du temps d'anticiper les problématiques que l'on rencontre aujourd'hui. Il a sa part de responsabilité, mais les inondations sont dues à des choix faits il y a quelques décennies d'urbaniser des lieux dans des configurations qui ne le permettaient pas.»

Le spécialiste accuse une expansion sans vision autre «que celle de la rentabilité des opérations pour leurs promoteurs» et sans égards pour la trame naturelle d'un territoire que l'on a pensé pouvoir altérer en toute impunité.

L'entrée nord d'Ajaccio suit une logique de vallons, encadrés de sommets, au creux desquels des cours d'eau convergent vers une zone plane, aujourd'hui urbanisée: les quartiers des Salines et des Cannes. Il fut un temps, ces lieux portaient les noms corses de salini et cannini, qui signifient «salines» et «cannisses». Un autre quartier, les Padule, autrefois e padule, suggérait une zone marécageuse.

En francisant ces noms, on a gommé leur bagage culturel mais également naturel. On a oublié que ces lieux sonnaient comme des zones potentiellement inondables, où l'on a construit«sans que ne soit accordé le moindre intérêt à la gestion des eaux».

Les bassins de rétention et exutoires répondaient à un problème existant, mais ils n'ont pas anticipé la croissance «exponentielle de l'étalement urbain dans les zones en amont, qui ont vu en sept ans éclore des milliers de logements dans des opérations toutes plus monumentales et décontextualisées les unes que les autres».

L'urbanisation est venue trancher dans le patrimoine naturel en plusieurs temps, notamment avec une rocade qui coupe les cours d'eau de manière perpendiculaire.

En 2014, Celeri se positionnait déjà contre un projet au Bodiccione, un quartier qui surplombe la bassin de rétention cité par Daniel Di Grazia. Pour construire des barres d'immeubles, on a rasé une colline, transformée en plateau.

«Nous alertions sur une artificialisation massive des sols, avec des grands parkings en enrobé, énonce Sébastien Celeri. Nous avions à l'époque écrit que cela allait avoir un impact sur l'inondabilité.»

Alors que les sols naturels absorbent l'eau, les sols soumis au processus d'artificialisation sont imperméables. Comme l'eau ne peut pas être drainée, elle poursuit son chemin et s'écoule à la recherche de terres où s'infiltrer.

«Les cours d'eau se rejoignent et le débit augmente, poursuit l'expert.Par un effet entonnoir, l'eau converge vers le bas, en l'occurrence vers les Salines et les Cannes, où les sols sont aussi artificiels.» Sur l'avenue Franchini, le résultat ressemble donc à ceci.


«On attend les morts»

En réaction aux inondations, Daniel Di Grazia a prévu de faire quelques travaux, comme ajouter une dalle en béton pour protéger ses biens. Depuis un moment, il songe à reculer ses opérations sur un terrain derrière la marbrerie.

«Mais bon, j'ai 59 ans, souffle-t-il.Mon fils est comédien, il n'y a personne derrière moi. Il ne me reste que cinq ou six ans. Je me disais que je continuerai comme ça. Mais je ne sais plus si c'est possible, à ce rythme-là. C'est pas une vie.» Le commerçant a plusieurs fois prévenu les autorités. Cette fois-ci, la mairie n'a pas daigné lui rendre visite.

Joint par e-mail, le directeur du cabinet du maire Laurent Marcangeli a reconnu que les infrastructures existantes ne sont plus suffisantes. Il a expliqué que de nouveaux bassins de rétention, inscrits au PLU de 2019, seront bientôt bâtis.

«Mais il faut aussi, d'urgence, redimensionner l'ouvrage sous l'avenue Noël-Franchini, admet-il. Il s'agit là d'une route territoriale. Laurent Marcangeli a très rapidement sollicité le président de la collectivité de Corse, Gilles Simeoni, pour que des travaux soient programmés dans les meilleurs délais.»

Sans travaux rapides, Sébastien Celeri et Daniel Di Grazia craignent que la prochaine inondation ait des conséquences plus dramatiques encore. Le mail de la mairie ne réconforte en rien le marbrier.

«Je serais au cimetière que les travaux n'auront pas commencé, assène-t-il. On attend les morts. L'autre jour, les pompiers ont sorti une vingtaine de personnes des voitures. C'est vite fait. Sans ça, ils étaient emportés. C'était fini. Si quelqu'un avait été dans un garage, avec 1 mètre 50 d'eau, il aurait pu mourir. Mais ça va venir. Ne croyez pas. On attendra qu'il y ait des morts pour faire des travaux.»

 

avancees

Plus de 200 personnes mobilisées contre le projet de Ghjuncaghju


Source : CorseNetInfos (Jean-Paul-Lottier) le samedi 11 Juillet 2020

Plus de 200 personnes ont répondu ce samedi matin à l'appel au rassemblement de l'association "Tavignanu Vivu" en réponse à l'arrêt de la Cour administrative d'appel de Marseille validant le 3 juillet dernier la décision en 1ère instance du Tribunal administratif de Bastia d'enfouir des déchets sur le site de Ghjuncaghju,

L'intervention de JF Bernardini
L'intervention de JF Bernardini

Dès 9h30 ce samedi matin il y avait foule au lieu-dit "Fajo" sur le RT50, à l'endroit précisément où doit être implanté le site du Centre d'Enfouissement de Ghjuncaghju autorisé en première instance par le Tribunal Administratif de Bastia et confirmé e'n appel le 3 juillet dernier par le Tribunal administratif de Marseille.
Au jour de cette décision, la porte-parole du Collectif "Tavignanu Vivu" Brigitte Filippi réagissait dans les colonnes de CNI, précisant que cette décision du TA de Marseille portait bien évidemment un coup rude mais que nul n'était abattu et que jusqu'au bout tous se battraient contre ce projet. Elle ajoutait que les instances allaient étudier ce rapport avant d'entamer des démarches, notamment en Conseil d'État mais aussi pour prévoir un rassemblement "in situ".

A l'abri de parasols, munis de bouteilles d'eau, ils étaient donc plus de 200 ce matin à dire nom à ce projet de Centre d'Enfouissement Technique.
Parmi eux, on reconnaissait notamment le chanteur Jean-François Bernardini à la tête de l'association Umani, Jean-Félix Acquaviva, Député de la Corse, Léo Battesti, plusieurs représentants d'associations environnementales....
Perchée sur une palette, Brigitte Filippi prenait la parole pour remercier toutes celles et tous ceux qui ne veulent pas de ce projet et qui ont répondu à l'appel du Collectif 'Tavignanu Vivu" pour témoigner de leur soutien et de leur solidarité

" Nous sommes là pour répondre aux services de l'État et aux instances qui décident de notre sort et que la population toute entière ne veut pas de ce projet de Centre d'Enfouissement mais aussi pour dire que t la marmite ne fait que bouillir de plus en plus et qu'il est grand temps que chacun en prenne conscience.
J'espère que ce rassemblement aura un effet positif sur notre futur combat juridique qui va être devant le Conseil d'État Nous avons de votre soutien. N'hésitez pas à vous faire entendre, à partager sur les réseaux sociaux afin que notre cause soit entendue partout et notamment dans les hautes sphères à Paris.
Nous n'hésiterons pas si besoin à nous déplacer dans la Capitale"


Jean-François Bernardini enchaînait : " On veut tuer notre deuxième fleuve de Corse, U Tavignanu. Quelqu'iun a que l'obligation de subir les conséquences nous donne le droit de se lever, nous donne le droit de savoir. N'est-ce pas là un devoir d'être là aujourd'hui?
Il n'y a rien de plus urgent d'être là ensemble aujourd'hui.
Les dites instances juridiques et républicaines qui doivent nous protéger ne semblent pas, ou pas encore réussir à empêcher le pire, au contraire, pour le moment elle lui ouvre le chemin. Après le TA de Bastia, la Cour d'Appel administrative de Marseille a tranché. Au mépris de la décision préfectorale de 2016, au mépris de la Collectivité de Corse, au mépris du vote de la Com Com de l'Oriente contre les intérêts citoyens et ceux de nos enfants. Dans une irresponsabilité écologique ahurissante, les tribunaux viennent d'autoriser la Société Oriente Environnement à ouvrir et exploiter deux exploitations de stockage de déchets dont surtout parmi elles 1 300 000 tonnes de terres amiantifères sur la commune de Ghjuncaghju
et en plus sur des terres agricoles". Et de poursuivre: "On veut tuer le deuxième fleuve de Corse U Tavignanu"

" Aujourd'hui c'est-le peuple qui fait appel, c'est peut-être aussi le Tribunal de nos enfants, de nos petits-enfants qui nous convoque tous. Et c'est aussi çà ce Tribunal là que nous serons jugés un jour.
Partout sur le planète on s'efforce de préserver l'eau, de préserver l'eau potable, les nappes phréatiques qui sont notre première source de vie. Partout sur la planète entière on s'inquiète des ressources en eau. En Corse le débit des fleuves a déjà diminué de 20 à 30%. Ce déclin ne va pas s'arrêter. Face à ces réalités alarmantes nous ne sommes pas prêts à assister passivement au spectacle révoltant, au spectacle scandaleux de tribunaux qui donnent leur aval pour injecter dans le deuxième fleuve de Corse, c'est à dire dans le cordon ombilical de notre terre, des milliers de tonnes de déchets et poisons pendant 30 ans. Les juges qui ont pris cette décision à Bastia et à Marseille, les avocats qui ont argumenté ce choix, Me Vinilo le défenseur de ce projet sont-ils conscients du poids d'un tel jugement. Sont-ils conscients de leur responsabilité face au générations d'aujourd'hui et de demain, face à cette catastrophe écologique programmée".


Le député Jean-Félix Acquaviva s'engage à interpeller la nouvelle ministre de l'Ecologie sur ce projet

Léo Battesti fustigeait à son tour ceux qui cautionnent ce projet de Centre d'Enfouissement des déchets: "Le pire ce sont tous les dénis , ce sont tous les silences, tous ces gens qui regardent ailleurs, qui ne sont pas là aujourd'hui alors que ce devrait eux les premiers à se battre pour défendre les intérêts de notre jeunesse"
Jean-Félix Acquaviva député de la Corse se réjouissait çà son tour de voir le peuple présent, le peuple debout pour défendre cette cause.
Avec le changement de gouvernance au Syvadec, "Je pense et je souhaite que ce sera l'occasion radicale sur la gestion des déchets, sur l'économie circulaire et à fortiori sur le Centre de Ghjuncaghju pour que l'on puisse avoir un acteur franc, clair, aux côtés de ceux qui se mobilisent pour un nouveau modèle de société et contre ce projet" .
Et de conclure en faisant allusion au récent remaniement ministériel :" dès le discours de politique général du Premier ministre qui aura lieu mercredi prochain devant l'Assemblée Nationale, en tant que député ce sera de demander une rencontre et de pouvoir discuter avec Barbara Pompili, la nouvelle ministre de l'Ecologie sur son engagement par rapport au fait d'être opposé au Centre de Ghjuncaghju. Je m'y engage".
Plusieurs intervenants se succédaient à la tribune improvisée et les échanges se poursuivaient.

Le communiqué du Collectif "Tavignanu Vivu"

"L’autorisation d’exploiter le CET a été confirmée par la Cour d’Appel de Marseille le 3 juillet 2020 malgré l’entrée de la CDC et d’U Levante dans la procédure.
Pour rappel, le projet de CET de Giuncaggiu a été refusé en novembre 2016 par le Préfet Alain Thirion qui estimait notamment que le dossier d’Oriente Environnement ne permettait pas de lever les doutes sur les risques présentés par les caractéristiques géologiques du site d’implantation du projet. Il a été également par la Ministre de l'Ecologie de l’époque. Par ailleurs, de nombreux avis très défavorables avaient été émis (https://www.tavignanuvivu.com/soutiens-avis)

A la stupeur générale, le Tribunal Administratif de Bastia a annulé ce refus le 3 octobre 2019.
Le collectif a fait appel de cette décision devant la Chambre Administrative d’appel de Marseille, rejoint dans cette démarche par la CDC et U Levante

Malgré l’abondance et la pertinence des arguments techniques exposés par les différents avocats, la CAA de Marseille a rendu un avis favorable au projet le 3/07/2020. Ayant pu constater que de nombreux éléments avancés par les différents experts n’avaient pas été pris en considération lors de cette procédure, le collectif a décidé de continuer devant le Conseil d’État.
Quel rôle joue l’État dans cette affaire ?
En refusant de faire appel, le Ministère de la transition écologique, a trahi la juste décision du Préfet Thirion et n'a pas assuré la continuité de l'État. Il a également trahi la population et les engagements qui avaient été pris par le Préfet Gavory lors de nos entretiens.
L’État nous ment, après nous avoir annoncé par courrier toute la transparence qu’il apporterait à ce dossier, nous avons constaté qu’un courrier du Ministère de la transition écologique a été envoyé à la CAA de Marseille le 25/05/2020 sans que l’on puisse en connaitre la teneur
En se désengageant de la procédure, l’État se désintéresse de notre sort et laisse un collectif de citoyens et des associations assurer seuls la défense de la protection sanitaire de la population et affronter les acteurs (qui ne manquent pas de moyens financiers et qui en veulent toujours plus) du bâtiment, des transports et des déchets.
Prétextant une pseudo crise des déchets, qui en réalité n’est qu’une bataille de compétences et de défiance politique entre l’État, la CDC, le Syvadec et les Intercommunalités, l’État fuit ses responsabilités et devient un partenaire déguisé de ce projet ahurissant.
Dans ce projet, il est prévu l’enfouissement de 102 000 t de terres amiantifères pendant 13 ans, ce qui va représenter la circulation de très nombreux camions sur l’axe très accidentogène Bastia Giuncaggiu via Aléria avec les risques liés à la dangerosité de l’amiante.
Des sites envisagés pour enfouir l’amiante situés à 45km de Bastia avaient été jugés trop éloignés des lieux de production, or, ce projet est à 95km donc de fait deux fois plus loin.
Dans le plan de gestion de déchets, la Corse a été découpée en 5 territoires qui devraient gérer leurs déchets. Il est donc inconcevable que la plaine orientale continue à accepter sans mot dire les déchets de presque toute la Corse.
Nous demandons à l’assemblée de corse de voter une motion qui mettrait en demeure ces 5 territoires de traiter leurs propres déchets.
La solution pour les déchets existe. La mise en application du plan n’est pas une utopie. L’exemple de Calvi-Balagne en est la preuve. La collecte séparée des biodéchets et la création d’unités de compostage feraient vite progresser le tri de 30% .
Tout le monde sait pourquoi le tri n’avance pas !!!! Nos déchets ménagers sont une manne financière pour certains et c’est le citoyen qui paye la note

Mais il ne s’agit là que du dernier épisode d’une télénovela qui n’a que trop duré pour les Corses. Dans le dossier de justice de Giuncaggiu, les services de l’État ont souvent brillé par leur grande “ABSENCE”.
Après maintes demandes, les préfets de Corse, Josiane Chevalier et Franck Robine ainsi que le Ministère de la transition écologique ne nous ont jamais reçus et nous ont renvoyés vers le préfet de Haute Corse, “renvoyant chacun aux compétences qui sont les siennes” et nous disant qu’il faut considérer ce dossier que dans le cadre global de la crise des déchets.
Même si ce projet est une folie, il le leur faut !!!!.
Ce terrain a été choisi par les porteurs de projets non pas pour son adaptation au projet mais bien plus parce que c’est un terrain de famille. La Justice soutient que cet endroit est propice, alors que les services de l’État eux-mêmes le désignent pour moitié dans une « zone d’interdictions règlementaires » et pour moitié dans une « zone à enjeux environnementaux forts connus » sur des cartes établies spécialement par la Dreal pour le choix d’implantation de sites de centres d’enfouissement !!!!!!
NON, Messieurs les décideurs, le ralentissement dans la gestion des déchets en Corse n’est pas un laisser passer au tout enfouissement, et surtout n’importe où !!!!"
Pour le collectif, la prochaine étape est de saisir le Conseil d’État. Nous avons déjà entamé des démarches auprès de l’Europe, elles sont en bonne voie et soutenues par des députés européens. Mais ces procédures ne débuteront que lorsque tous les recours au niveau national seront épuisés.
Les soutiens au collectif sont de plus en plus nombreux car la protection de l’environnement est un enjeu majeur pour notre avenir et celui des générations futures.
Cette prise de conscience se traduit aussi au niveau national comme le montre la décision du 31/01/2020 du Conseil Constitutionnel :
« La protection de l’environnement, patrimoine commun des êtres humains, constitue un objectif de valeur constitutionnelle ».

L’exceptionnelle forêt du Fangu

« Est-ce si grave si le maquis part en fumée chaque été dans les incendies en Corse ? »

C'est la question que j'ai naïvement posée un jour à Christophe Panaïotis du Conservatoire Botanique National de Corse. Pour toute réponse, il m'a fait découvrir un coin unique en Corse, la réserve de l'Homme et de la Biosphère du Fangu classée en 1979 notamment pour le fort degré de naturalité que représentent ses forêts de chêne vert (Quercus ilex L.) à l’échelle de la Méditerranée.

Ici niche une forêt de chênes verts unique en Méditerranée. Le maquis a poussé jusqu'à devenir une forêt mature. Il s’est enrichi de jeunes chênes verts, notamment grâce au geai des chênes qui plante les glands pour les cacher et permet à la chênaie de s’étendre. Aujourd’hui, ces derniers ont jusqu’à 200-250 ans pour les plus vieux et mesurent parfois plus de 30 mètres de hauteur. Dans le haut du Fangu, la forêt entre dans les phases de maturité, sénescence et ouverture. Elle a sa propre dynamique de régénération interne : les plus vieux chênes meurent et provoquent des ouvertures dans le peuplement. Ces trouées modifient notamment la lumière qui arrive en sous-bois et permettent à la régénération de croître, aux ronces et aux lianes de se développer et à certaines espèces du maquis de se réimplanter. Les taux de bois mort dans la phase d’ouverture sont considérés comme très élevés par le WWF. Le bois mort se décompose très vite : une vingtaine d’années suffit. Sans intervention de l’homme (et sans feu), le cycle de renouvellement de la forêt de chêne vert dure 250 ans en passant par un stade à maquis.

Jean Froment et Christophe Panaïotis

L'exceptionnelle forêt du Fangu from Les Projections de la Cabane on Vimeo.

Piana – Villa Mury : démolition confirmée par la Cour de cassation

La Cour de cassation a rejeté le pourvoi de M. Mury. L’arrêt de la CA Bastia ayant ordonné la démolition devient définitif.

mury

M. Gil Mury avait formé un pourvoi en cassation contre l’arrêt de la Cour d’appel de Bastia, chambre correctionnelle, en date du 19 décembre 2018, qui l’avait condamné à 20 000 euros d’amende pour avoir construit une bâtisse sans autorisation et avait ordonné la remise en état des lieux sous astreinte, en réparation du préjudice subi par U Levante, partie civile, du fait de l’atteinte causée par le prévenu aux intérêts collectifs qu’elle défend.

La Cour de cassation valide le raisonnement de la cour d’appel de Bastia.

Elle reconnaît d’abord que les infractions poursuivies sont constituées, le prévenu ayant réalisé « une construction entièrement nouvelle, prohibée par le plan d’occupation des sols, dans un site remarquable ».

Surtout, elle approuve la Cour d’appel d’avoir ordonné la démolition de la bâtisse et la remise en état des lieux, et confirme ainsi, de façon très nette, qu’en présence d’une infraction aux règles d’urbanisme les associations agréées de défense de l’environnement peuvent valablement demander, en tant que partie civile, la remise en état des lieux en réparation de l’atteinte portée aux intérêts qu’elles défendent.

plan
Localisation de la villa Mury à Piana, en espace remarquable
(ZNIEFF de type 1, site Natura 2000) et à moins de 100 m de la mer)

Pour la Cour, la remise en état des lieux constitue, en l’espèce, une mesure adaptée à la réparation du dommage environnemental né des infractions et à la gravité de l’atteinte portée à un site remarquable par une construction illicite.

Alors qu’on assiste, en Corse, à une augmentation préoccupante du nombre des constructions sans permis, cette décision est importante, la démolition sous astreinte étant une mesure dissuasive et qui permet de réparer efficacement les atteintes portées aux sites naturels.

Murtoli : U Levante remporte une bataille face à l'État

Le tracé du sentier du littoral à proximité du luxueux domaine de Murtoli faisait débat. L'État avait ordonné sa modification, soulevant l'ire d'U Levante. Le tribunal administratif de Bastia a donné raison à l'association, et annulé l'arrêté préfectoral.

Publié le 23/06/2020

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La crique de Murtoli, à l'écart du monde, du bruit... et des randonneurs. © PHOTOPQR/NICE MATIN

En 2017 et 2018, la préfecture de Corse avait pris plusieurs arrêtés, qui modifiaient la servitude de passage des piétons le long du littoral, à Sartène. A un endroit situé entre l'Ortolo et la pointe de Murtoli.

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Les deux tracés proposés, par la DDTM et U Levante. © Google Earth, annoté par U Levante

Un endroit perdu en pleine nature.
Ou presque.
C'est là que se trouve le domaine de Murtoli, lieu de villégiature favori de la Jet Set et des vacanciers (très) aisés.

Un paradis (un peu trop) à l'écart du monde

Pour l'association U Levante, qui n'en est pas à son premier combat contre Paul Canarelli, l'homme d'affaires à la tête de l'endroit, il n'y avait guère de doutes :
Le but était d'éviter que les promeneurs ou les randonneurs viennent troubler la quiétude des clients de Murtoli.

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Murtoli, en Corse du Sud © STEPHAN AGOSTINI / AFP

"Pour protéger l'intimité des locataires des demeures hôtelières nommées Alivu, Albitru et Eddera, [Le tracé proposé par la DDTM] passait en arrière de plus de 200 mètres du rivage de la mer" estiment les militants pour la préservation de la nature.

Un sentier littoral qui doit être dans la bande des 3 mètres et qui est proposé à plus de 200 mètres. Il fallait oser ! - U Levante

Dès 2018, U Levante avait donc déposé une requête.
C'est hier, le 23 juin, que le tribunal administratif de Bastia a rendu sa décision.
Il donne droit à la requête de l'association, et annule les arrêtés préfectoraux.

Décision du tribunal administratif de Bastia du 23 juin -> lien vers le fichier pdf

Le sentier ne représentait pas un danger pour l'environnement

Selon le tribunal, il apparaît que le tracé retenu, "qui est situé à plus de 200 mètres, ne saurait être regardé comme ayant été choisi dans la stricte mesure nécessaire au respect des objectifs ainsi fixés par la loi."

En clair, les contraintes liées à la protection de l'environnement et à la configuration des lieux, qui auraient pu donner lieu à un éloignement de la mer, ne s'appliquent en rien dans le dossier de Murtoli.

Et les randonneurs devraient donc pouvoir, bientôt, accéder de nouveau à la crique de Murtoli et à ses environs...

Scandola

elbo
Elbo en hiver

Je vais en parler au nom de ceux dont on n’a plus voulu, de ceux qui y ont travaillé pendant des dizaines d’années, qui y ont travaillé parce que leurs pères y avaient travaillé avant eux, de ceux qui s’installaient dans la marine d’Elbu, au mois d’avril, qui y retrouvaient des bergers du Niolu, qui apprenaient par le passage fortuit des douaniers la naissance de leur premier enfant, qui perdaient rapidement leurs dents sans raison, juste parce qu’ils avaient eu des carences alimentaires en produits frais, ou qui développaient un cancer de la peau, parce qu’on avait oublié de leur parler de leur « capital soleil ».

Je veux faire entendre la voix de ceux qui ont emporté avec eux la localisation du puits de l’Elbu, qui ont emporté un vocabulaire qui mourra avec moi et avec quelques autres qui en détiennent encore le souvenir : più nimu n’andarà à garganà, più nimu ùn priparerà e baderne o e vistinare...

Je veux parler de ceux qui étaient capables de montrer où s’était caché le sous-marin Casabianca, ou qui pouvaient évoquer avec un frisson malicieux la grotte où les contrebandiers cachaient les cigarettes.

Je veux parler de ceux qui entretenaient des relations solidaires avec les bergers/chasseurs, qui arpentaient un maquis dense et menaçant, et des relations âpres avec les mareyeurs qui venaient de Calvi ou d’Ajaccio pour s’approvisionner en langoustes.

Je veux parler au nom de ces pêcheurs qui s’installaient pour quelques mois, dans des habitats spartiates et rudimentaires à Girolata ou à Elbo.

Il y a un magnifique roman d’un auteur sarde, Sergio Atzeni, qui s’intitule : « Passavamo sulla terra leggeri » : eh bien ! je veux vous parler au nom de ceux-là, bergers ou pêcheurs, qui « passaient légers sur la terre », parce que la terre ne devait pas souffrir de leur poids, pour se montrer généreuse à leur égard.

Je veux vous parler au nom d’eux qui dialoguaient avec la Nature. Oh ! Bien sûr, Il est arrivé que le dialogue soit violent, qu’il faille quitter les lieux avant d’être pris dans l’étau de la tempête, qu’il faille se réfugier dans le creux d’une falaise en attendant que la colère de cieux s’apaise. Le dialogue était particulièrement violent chaque fois qu’un pêcheur sortait le fusil contre un phoque-moine, coupable de déchiqueter les filets pour s’emparer du poisson.

Mais, ne sortez pas les mouchoirs ! Ce n’est pas « Pêcheurs d’Islande » que je vous raconte...Ce n’est pas non plus « Oceano nox ». Je n’en ai pas le talent et ce n’est pas le propos.

La rudesse de la vie n’empêchait pas la joie : la joie de la pêche abondante, comme la joie de la rencontre avec toute personne que son travail ou ses loisirs avaient jetée sur cette côte.

Quant à moi, parce que je suis la fille de l’un de ces hommes, j’ai eu le privilège de me baigner dans des pourpres qui se diluaient en orange, dans des noirs qui viraient au turquoise ou au vert, dans des limpides, des transparents, des translucides, dans des chatoiements ou des miroitements, qui faisaient du bien à la peau et à l’âme.

C’est cette Scandola que je veux faire vivre car, contrairement à tout ce qui se dit depuis quelques temps, ce ne sont pas les touristes qui ont inventé Scandola.

Ce n’est pas non plus, un communicant de génie, ou un promoteur de l’évènementiel, qui aurait décidé de créer ça, comme une espèce d’installation titanesque d’art contemporain, pour attirer toujours plus de visiteurs.

Non, Scandola c’est le choc d’un volcan qui, un jour, a craché sa fureur au ciel, et que la mer a figée ! Le résultat serait qualifié par les italiens de « mozzafiato » (coupe-souffle), car effectivement, l’incroyable beauté du lieu, sa majesté, son immuabilité devrait provoquer le silence que l’on a devant le Sacré.

Il n’en est rien, bien sûr ! Et une visite de Scandola offre désormais le spectacle de rongeurs affamés, qui dépècent la bête : ce n’est que ronflements de moteurs, braillements de guides, cris d’extase du visiteur, bras levés, pour prendre la photo ou le selfie qu’il enverra au monde entier : car l’émotion ne vaut que si elle est exhibée.

Aujourd’hui, la perte du Diplôme européen des espaces protégés, par décision du Conseil de l’Europe publiée dans un rapport le 30 mars 2020, est juste le signe de notre incurie, et de notre mépris pour les avertissements qui nous avaient été communiqués. Et ce ne sont pas les réactions lénifiantes du maire d’Osani, ou du président du Parc Régional Naturel de Corse qui sont de nature à nous rassurer.

Si nous étions sensés, si nous étions le peuple soucieux de son patrimoine et du sort de ses enfants que l’on veut bien nous dire, aurions-nous besoin que l’on nous désigne les lieux à admirer et à protéger ?

Non, bien sûr ! Mais, nous sommes ces individus qui traînent désormais leur obésité de « tratechji » sur une terre qui n’en peut plus. Et nos appétits s’exercent de la mer à la montagne, nous l’avons vu lors des épisodes des estives de la Gravona !

Nous ne mangeons pas tous, il est vrai ! Mais, trop souvent, nous détournons pudiquement les yeux devant cette gloutonnerie.

Il nous reste une chance... minime... Celle du répit que nous accorde ce satané virus !

Le choix de la mono-activité économique que nous avons fait par défaut, va nous laisser exsangues, et il y aura beaucoup de choses à sauver, à réparer : ça, c’est l‘urgence !

Mais il faut aussi mettre à profit le temps qui nous est donné pour tenter de nous projeter, et réfléchir aux valeurs que nous voulons conserver et à celles que nous voulons inventer.

Et Scandola sera le symbole de notre engagement... ou d’une indifférence mortelle !

Dominique Bianconi – 2 mai 2020

Scandula au soleil couchant

 

20 avril 2020

La réserve naturelle de Scandola perd son diplôme européen d'espace protégé

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Illustration, Réserve de Scandola. / © Pascal Pochard-Casabianca / AFP

Le conseil de l’Europe a indiqué ne pas renouveler le diplôme d’espace protégé de la réserve naturelle de Scandola. Une distinction obtenue en 1985. La faute à une surfréquentation touristique qui n'aurait pas été correctement prise en charge. Par Axelle Bouschon Publié le 20/04/2020 à 10:21

Trente-cinq ans après son obtention par le Conseil de l'Europe en 1985, la réserve de Scandola perd, cette année, son diplôme européen d'espace protégé.

En cause, une surfréquentation touristique du site - pouvant affecter sa biodiversité - qui n'a, selon les experts, pas été prise en charge avec les moyens et l'investissement adéquat.

Un rapport de l'institution européenne, publié le 30 mars dernier, détaille ainsi qu'en 2018, une expertise menée à la réserve naturelle Scandola avait conduit à la suspension du renouvellement de son label d'espace protégé, "en l'attente de son extension, et de la création d'un parc marin au plus tard au 31 janvier 2020".Une décision détaillée dans un courrier communiqué à la Convention Berne de France - qui vise à assurer la conservation de la flore et de la faune sauvages d’Europe et de leurs habitats, et à protéger les espèces migratrices menacées d’extinction - en mai 2019, resté sans réponse.

Manque de "progrès" et de communication

Une nouvelle visite d'expert en juillet 2019, poursuit le rapport, a conclu "qu'aucun progrès n'avait été réalisé, et que la situation, notamment l'augmentation de la pression touristique, empirait".

D'où la décision, prise à l'unanimité, de ne pas renouveler "le diplôme de la réserve naturelle de Scandola, face au manque considérable de progrès et aux tentatives minimales de communication avec le Secrétariat". Et ce, malgré "plusieurs avertissements issus par le groupe au cours des dernières années". La zone restera cependant surveillée, conclut le rapport.

Qu'est-ce-que le diplôme européen d'espace protégé ?

Créé en 1965, le diplôme européen vise à déterminer les "piliers de la sauvegarde de la nature et du paysage" en Europe.

Il est accordé par le comité des ministres du Conseil de l'Europe à des espaces naturels et semi-naturels ou à des paysages "ayant un intérêt européen exceptionnel pour la conservation de la diversité biologique, géologique ou paysagère, et faisant l’objet d’une gestion exemplaire", détaille un rapport émanant de l'institution.

"Le diplôme est attribué à des espaces protégés en raison de qualités remarquables du point de vue scientifque, culturel ou esthétique, à condition toutefois que ces espaces bénéficient d’un régime de protection adéquat".

Une décision prise "après une évaluation soigneuse du site concerné". Attribué dans un premier temps pour une durée de cinq ans, il peut par la suite être renouvellé, pour des périodes de dix ans.

SCANDOLA : La secousse médiatique du Conseil de l’Europe.

par Bernardu Cesari

scandola

Depuis quelques jours en Corse, notamment sur les réseaux sociaux, enfle la rumeur de la perte du Diplôme Européen des Espaces Protégés, attribué en 1985 à la réserve de Scandola. En prenant un peu de distance vis à vis de cette pression instantanée, les informations précises se trouvent facilement sur Internet, sur les sites du Conseil de l’Europe et de l’Unesco.

Dans les faits, le diplôme de Scandola n’est pas encore perdu, mais il peut l’être dès la fin de cette année 2020. Il concerne uniquement le périmètre de la réserve naturelle protégée de Scandola, géré par le Parc Naturel Régional de la Corse et l’Office de l’Environnement de la Corse. Il n’impacte pas le site beaucoup plus étendu de l’espace « Patrimoine Mondial de l’UNESCO, golfe de Porto, calanche de Piana, golfe de Girolata, réserve de Scandola ».

Depuis 1966, le Conseil de l’Europe a attribué ce diplôme européen des espaces protégés à 75 sites naturels remarquables. Il est d’abord valable 5 ans, puis est renouvelé par période de 10 ans, à chaque fois après une expertise indépendante.

La réserve naturelle de Scandola a obtenu ce diplôme en 1985, il a été renouvelé en 1990, 2000 et 2010. Dans le cadre du renouvellement prévu en 2020, l’expert indépendant, Olivier Biber, a réalisé son étude en juillet 2018. Son rapport a été présenté en décembre 2019 au comité de gestion du Conseil de l’Europe. Dans ce document très clair, Monsieur Biber rédige sa conclusion sous la forme d’une condition en 3 volets, à appliquer dès le début 2020, et à en présenter les résultats à la fin de l’année :

Il s’agit d’un message fort, et qui plus est public. Mais il n’est pas surprenant, et ce pour plusieurs raisons. Lors de chaque renouvellement du diplôme, les différents rapports relevaient toujours les mêmes points problématiques sur la protection de la réserve :

Pour confirmer cela, le rapport d’activité de la réserve pour l’année 2018, envoyé par le PNRC, montre, très honnêtement d’ailleurs, les dégâts quasi irrémédiables subis par la faune et la flore de la réserve. Certains sont imputables au changement climatique (la montée des eaux), d’autres à des maladies (la disparition des nacres), mais aussi à cette sur-fréquentation maritime (le nombre des poussins balbuzard est en forte baisse, il a été constaté un effondrement de 60% de la biomasse des poissons, il y est relevé la mort de trottoirs de Lithophyllum). Ce rapport montre, également, l’extrême difficulté de la tâche du personnel de la réserve. Avec des moyens et des effectifs réduits, ils ont dû subir des pressions physiques et des menaces inacceptables de la part de certains professionnels. Tout cela est intolérable pour l’expert, et probablement pour le Conseil de l’Europe.

Or ce diplôme porte bien son nom, il faut le passer et le repasser régulièrement. Il faut montrer, continuellement, que l’on respecte ses critères et objectifs. Manifestement, l’état actuel de l’écosystème de la réserve pose la question de l’utilité même de cette dernière. L’incapacité des autorités compétentes à contrôler le flux des bateaux de toutes tailles dans la réserve, aussi près du bord, à des vitesses souvent excessives, a conduit l’expert mandaté à poser cet ultimatum. Il savait que cela ferait du bruit. C’est d’ailleurs, explicitement, un des moyens de pression qu’utilise le Conseil de l’Europe pour faire respecter ses critères de protection. Un seul site a été sanctionné de la sorte en 60 ans : Le Parc des Pyrénées. On y avait laissé construire de façon anarchique. 2 autres sites ont vu leur renouvellement suspendu en attendant la réalisation des préconisations demandées. On ne badine pas avec les principes, au Conseil de l’Europe, c’est clair, professionnel. C’est la garantie de la valeur de leur diplôme.

La réponse des gestionnaires de la réserve, le PNRC et l’OEC se trouve dans ce communiqué du 21 avril. Ils indiquent avoir pris en 2019 des décisions en cours d’application : augmentation du budget 2020, réunion du nouveau conseil scientifique, orientations urgentes de protection des balbuzards appliquées par les bateliers. Les gestionnaires demandent du temps pour continuer leur travail de remise à plat et de concertation avec tous les acteurs. Il n’est pas certain que le Conseil de l’Europe en accorde beaucoup plus.

Pour obtenir à nouveau ce diplôme, il est nécessaire d’accélérer une prise de décisions qui fera forcément des mécontents, notamment chez les loueurs de bateaux, les bateliers et les plaisanciers. Mais protéger la biodiversité, la richesse environnementale et la beauté de Scandola passera, forcément, par un encadrement ferme de certaines professions et par l’établissement de quota de visiteurs dans certains endroits, voir des zones interdites. Ce sera un prix modique à payer pour léguer un lieu toujours aussi magique aux générations futures.

Source : StampaPaese, 22/04/2020

Crise des déchets en Corse : 21.000 tonnes d’ordures expédiées sur le continent

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Les opérations de déstockage des balles de déchets ont débuté ce mardi 15 avril à Ajaccio. / © Lionel Luciani

Les opérations de déstockage des balles de déchets entreposées sur différents sites de Corse ont débuté ce mardi 15 avril à la décharge de Saint-Antoine à Ajaccio. En tout, 21.000 tonnes d’ordures vont être expédiées sur le continent pour y être traitées.

Par Audrey Altimare - 15/04/2020

La crise des déchets ne se jouera pas en 2020. 21.000 tonnes d’ordures, rassemblées en balles, vont être expédiées de Corse vers trois centres de traitements du continent (Nice, Fos-Sur-Mer et Vedène) après que les préfets de Corse et Provence Alpes Côte d’Azur et les présidents de régions ont trouvé un accord.

Les opérations de déstockage ont débuté, ce mardi 15 avril, en milieu de matinée à la décharge de Saint-Antoine, à Ajaccio, où 10.000 balles de déchets sont entreposées.

« C'est une solution provisoire, le problème demeure entier»

Le chantier devrait durer six semaines selon Laurent Marcangeli, maire d'Ajaccio et président de la communauté d'agglomération du pays ajaccien. . « C’est un travail qui est assez fastidieux puisque ce sont des gros plateaux qui transportent 25 balles, ce qui représente environ une tonne. C’est un travail particulier. On a dû reconditionner un certain nombre de balles également car elles étaient abîmées et pour pouvoir permettre aux dockers de travailler dans les meilleures conditions. Mais c’est une solution provisoire, car quoi qu’il advienne, le problème demeure entier. Si on ne trouve pas de solution, nous allons buter sur les mêmes problématiques, à savoir le fait que nous n’avons pas assez d’exutoires locaux pour pouvoir traiter la problématique des déchets », explique-t-il.Ces opérations sont également organisées à Bastia et Porto-Vecchio. Les balles vont être évacuées, dès ce mardi, par bateau via Marseille avec d’entre acheminée vers un des sites de valorisation énergétique. « Le montant du transport est de 3,3 millions d’euros en conformité avec les estimations et le coût du traitement s’élève à 2,8 millions d’euros, ce qui est supérieur de près de 700 000 € au coût du traitement en Corse », indique le Syvadec dans un communiqué.

Baisse d’activité liée au Coronavirus

Un projet rendu possible grâce à la crise sanitaire du Coronavirus. Avec le confinement, les trois sites d’accueil subissent une baisse d’activité et sont en demande de matière.

Une information que Laurent Marcangeli a transmise à Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse, via un courrier la semaine dernière. Dans ce dernier, l’édile indiquait déjà avoir obtenu un accord de principe de la part de Christian Estrosi, maire de Nice et président de la métropole Nice Côte d’Azur.En Corse la mise en balles des déchets et leur stockage sur plusieurs sites de l’île a débuté en novembre dernier suite à la fermeture du centre d’enfouissement de Prunelli, pour cause de saturation annuelle, et au blocage du site de Viggianello. Blocage qui a duré quatre mois.

8 janvier 2020

En coopérant avec la nature, la Corse a réussi à diviser par 6 les incendies malgré la crise climatique

Les années 80, en Corse, c'est 118 408 hectares brûlés, sur 870 000. Les années 2010, c'est dans les 20 000. 6 fois moins. Malgré le changement climatique, qui nous frappe aussi, faut pas croire. La chance ? Non, un gros travail.

7 janvier 2020 - Laurie Debove

La Corse est particulièrement exposée aux risques d’incendies. Grâce à un important travail de recherche et à la formation de comités feux de forêt, l’Ile de Beauté a réussi à diminuer par six le nombre d’incendies entre les années 1980 et 2010. Un exemple réussi de prévention et gestion des risques, mais aussi de coopération avec la nature.

Alors que le monde entier a les yeux rivés sur les monstres de flammes qui dévorent l’Australie, la question se pose de la résilience d’un territoire et la façon de minimiser les risques en période de crise climatique. Si la taille gigantesque des feux de forêt en Australie est sans commune mesure avec ce que la France a déjà vécu, le cas de la Corse est un exemple très intéressant pour la résilience des territoires face à la montée en puissance des évènements climatiques.

« J’ai grandi dans la zone de Corse la plus frappée par les incendies, la Balagne. Les années 80, en Corse, c’est 118 408 hectares brûlés, sur 870 000. Les années 2010, c’est dans les 20 000. 6 fois moins. Malgré le changement climatique, qui nous frappe aussi, faut pas croire. La chance ? Non, un gros travail. Pas toujours parfait, loin de là, mais un travail à plein de niveaux : prévention, surveillance, intervention, et un programme de recherche à l’Université. » témoigne ainsi Fabien Abraini sur son compte Twitter, doctorant en littératures comparées et anthropologie à l’Université de Corse

Ainsi, la création de comités feux de forêt a permis d’avoir aujourd’hui une centaine de bénévoles sur l’ensemble du département de Haute-Corse. Ces comités ont pour mission de sensibiliser la population aux comportements à risque, de trop nombreux incendies étant encore causés par négligence ou malveillance humaine, et effectuent un travail de surveillance tout au long de l’année. Ils apportent leur aide aux sapeurs-pompiers et peuvent intervenir sur le départ de petits feux (généralement <100m2).

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Crédit photo : Anthony Bressy

Les autorités corses ont également mis en place des zones dites de « pare-feux » à grande échelle, notamment dans les endroits à faible activité agricole avec de larges portions de maquis. En montagne, des pistes de défense contre l’incendie ont été aménagées avec des réservoirs pour faciliter l’intervention des pompiers et garde-forestiers. Ces mesures de prévention sont complétées par des brûlages dirigés qui consistent à détruire par le feu des herbes, broussailles, litières, rémanents de coupe, branchages, bois morts, sujets d’essence forestière ou autres représentant un facteur à risque pour la propagation des incendies.

« Il faut évidement lutter contre les causes du réchauffement climatique mais aussi remettre en cause les croyances qui irriguent la pensée occidentale : l’idéologie qui voudrait soumettre la nature, la dominer, mais également le préservationnisme – c’est-à-dire l’idée selon laquelle les équilibres naturels et la présence humaine sont incompatibles, que la nature fait bien les choses, qu’il faut s’en retirer, la protéger en la sanctuarisant et en la mettant sous cloche. Au contraire, je pense qu’il faut prôner une sorte de coopération et de partenariat, développer un modèle de soin de la forêt où cette dernière ne serait pas uniquement vue sous l’angle de l’extractivisme. Concrètement, cela veut dire revenir à des pratiques menées par des peuples indigènes mais aussi par les paysans traditionnels. Monter la garde, débroussailler, habiter le territoire, faire des feux de surface pendant la saison des pluies. Devenir l’auxiliaire de la nature. Faire avec elle plutôt que contre. S’opposer à la nature, c’est la détruire mais c’est aussi détruire nos chances de vie sur la Terre. » explique Joëlle Zask, auteure de « Quand la forêt brûle », explique pour Reporterre

Actuellement, deux nouveaux programmes de recherche stratégiques sont en cours de validation par l’Université de Corse et le CNRS, dont l’un s’inscrit dans un projet européen de coopération autour des feux de forêt visant à étudier les vulnérabilités des habitations devant les incendies pour mieux organiser leur protection.

En période de crise climatique et écologique, ce travail de connaissance et coopération avec la nature devient donc primordial pour le maintien de l’équilibre de nos écosystèmes.

Source : La relève et la peste

2019

17 juillet 2019

Le Parc marin à la recherche d'un ancrage

Par Antoine Giannini--16 juillet 2019 à 15:23

Créé en juillet 2016, le parc naturel marin du Cap Corse et de l'Agriate vient de voter à une large majorité son plan de gestion valable pendant 15 ans. Un outil écologique en manque de moyens, mais ambitieux sur le plan environnemental

balbuzard

C'est un événement très important grâce à la dynamique tout à fait originale issue de l'articulation entre la collectivité territoriale, les services de l'État, les scientifiques, les professionnels de la mer."

Ségolène Royal, à l'époque ministre de l'Environnement, de l'Energie et de la Mer, se félicite, lors de l'inauguration du parc marin en décembre 2016. Le moment est médiatique et symbolique. Plus de deux ans plus tard, le 8 juillet dernier, dans la salle des fêtes de San Martino, l'ambiance n'est plus la même. Elle est devenue bien plus studieuse.

Après quatre heures de débat, le plan de gestion de l'outil est adopté à une large majorité. Sur les 48 membres appelés à siéger, 46 ont fait le déplacement et 42 ont approuvé la politique du parc pour les 15 ans à venir.

Si tous les acteurs s'accordent à mettre en avant l'utilité de l'outil, des divergences existent déjà au sujet de la façon de mettre en application diverses mesures. "Cela fait partie du jeu démocratique", sourit Maddy Cancemi, la directrice déléguée du parc marin, membre de l'Office de l'environnement corse.

"De bonnes intentions mais les moyens ne suivent pas"

Il faut dire que les sujets à traiter sont aussi variés et larges que la superficie du territoire couvert par le plus grand parc naturel marin de métropole, partie prenante de l'Agence française pour la biodiversité : du nord de Bastia jusqu'à la commune de Belgudè en Balagne à l'ouest, et de la réserve naturelle des îles du Cap Corse en passant par une zone économique exclusive, jusqu'aux eaux limitrophes italiennes. Au milieu de ce territoire cohabitent pêche artisanale, activités de loisirs, trafic maritime et tourisme. Le tout sous le contrôle d'une dizaine d'agents affiliés au parc marin.

Des moyens humains jugés insuffisants pour couvrir l'intégralité de la superficie : "Le plan de gestion est correct, mais il ne pourra être appliqué qu'avec l'apport de personnel mais aussi de moyens matériels, analyse Antony Hottier, maire de Barrettali, absent du conseil de gestion, mais investi depuis l'origine dans la création de la structure. Il faudra aussi, au minimum, un autre bateau, sinon tout cela restera un voeu pieu. Comme toujours, il y a de bonnes intentions, mais les moyens ne suivent pas. Si cela n'est pas rapidement mis en place, le parc va partir en déliquescence..."

Parmi les inquiétudes mises en avant par l'élu figurent plusieurs points cruciaux. Le contrôle de la pêche amateur et professionnelle, le comportement en mer "qui devient de plus en plus irresponsable et dangereux", l'importance du braconnage et le travail de sensibilisation des populations : "Cela fait partie des intentions du plan, mais si on n'a pas les moyens c'est comme si rien n'était fait. Je regrette aussi l'absence d'aires marines protégées. Tout le monde en a peur mais elles sont indispensables. Je suis quand même en phase avec ce plan auquel il faut laisser du temps."

Du temps de parole et de décision, c'est ce que voudrait obtenir l'association de pêcheurs et de plaisanciers, "Mariadelorma", qui regroupe près de 500 membres sur le Cap Corse : "Nous voudrions être beaucoup plus impliqués dans les prises de décision, explique Michel Lemeunier, le président de la structure, membre du conseil de gestion. Nous sommes tenus à l'écart par l'administration. Nous avons voté pour le plan de gestion mais il y a un manque de démocratie réelle."

"Dans le domaine environnemental il ne faut jamais reculer"

Malgré ces critiques, Michel Lemeunier trouve "que les choses avancent bien. Globalement c'est positif. Mais il faut que tout le monde soit vigilant. Il y a surtout un gros travail de pédagogie à réaliser pour les années à venir."

En particulier sur les aires marines protégées voulues par l'association U Levante : "Il faut voir ce que l'on met dedans. Mais ce n'est pas dans la vocation du parc. Il peut juste donner des avis. D'autres organismes sont là pour réglementer. Notamment les pouvoirs publics."

Concilier intérêts économiques et préservation de l'environnement : la question revient sans cesse sur la table dès qu'il s'agit de nature. à l'heure où les tensions se créent dans la réserve de Scandola ou encore le parcours du GR 20, la situation du parc marin est évidemment scrutée de près.

Laurence Piazza, maire de Meria, fait partie de ces observateurs attentifs : "J'attends une gestion rigoureuse pour retrouver une faune intéressante au niveau de la pêche. Beaucoup d'espèces sont en danger. Le travail commence maintenant."

Interrogée au sujet du temps de mise en place du parc marin, dans nos colonnes en mai dernier, Ségolène Royal avait bien résumé la situation : "Le parc marin du Cap Corse existe, le plus dur a été fait. Les élus se mobilisent. Mais dans le domaine environnemental, il ne faut jamais reculer. En revanche, il ne faut pas utiliser le temps de la nature pour justifier la lenteur des décisions. Plus les transitions sont rapides, plus elles sont efficaces."

Preuve s'il en est que les années à venir seront décisives...

Pierrot, pêcheur à Centuri, fait partie de ces professionnels qui s'inquiètent d'une possible implantation d'aires marines protégées dans le parc marin.

Pierrot, pêcheur à Centuri, fait partie de ces professionnels qui s'inquiètent d'une possible implantation d'aires marines protégées dans le parc marin.

U Levante veut des aires marines

Il est le seul membre du conseil du parc marin à s'être opposé au plan de gestion lors du vote. Christian Novella, représentant de l'association U Levante, a bien conscience que sa voix ne pèse pas grand-chose face aux 42 autres membres.

Mais qu'importe, l'habitant du Cap Corse sait que l'association environnementale a une portée médiatique dans l'île.

Preuve à l'appui par une publication sur son site internet lue par des milliers de lecteurs, pour expliquer les raisons de cette opposition : "Dès 2014, lors des premières réunions de concertation pour la création de ce parc, nous demandions déjà, avec l'aide de France Nature Environnement (FNE), la création d'Aires Marines Protégées (AMP) intégrales, comme les réserves naturelles, qui nous paraissaient indispensables à la préservation des écosystèmes marins, précise Christian Novella. Nous n'avons pas été entendus... au motif que ce type de dispositif relevait d'une décision à prendre et à inscrire dans le futur plan de gestion du parc."

Lors de la présentation du plan de gestion, le membre du conseil indique avoir demandé un amendement des textes : "Au lieu de 'réflexion sur l'éventuelle mise en place de zones de protections fortes', nous demandions à ce que soit inscrit 'mise en place progressive de zones de protections fortes, intégrales ciblées laboratoires'. Ce n'était pas la mer à boire."

Dans cet échec des discussions, le résident du Cap Corse voit "une volonté délibérée de ne jamais installer la moindre zone de protection intégrale permettant de garantir la préservation des écosystèmes marins."

Les pêcheurs professionnels se montrent vigilants

Si U Levante juge le plan de gestion "vertueux", l'association remet en cause, en revanche, les analyses faites par les techniciens du parc marin : "Un parc, à la différence d'une réserve naturelle comme Scandola, n'a pas de conseil scientifique indépendant. Il peut seulement s'appuyer sur des personnalités locales qualifiées. Il est certain qu'un conseil scientifique aurait appuyé notre démarche en faveur des aires marines protégées."

Une position de nature à renforcer la vigilance des pêcheurs professionnels dont les quatre collèges se sont abstenus lors du vote : "Ces gens-là n'ont pas la légitimité des scientifiques, explique Jacques Mari, représentant du syndicat des patrons pêcheurs. Avec notre vote, nous ne disons pas que nous sommes contre le parc marin mais que nous restons vigilants. Nous sommes impliqués à 100 % dans ce parc et nous voulons faire vivre nos familles. L'équipe dirigeante peut changer et nous ne pouvons pas donner un chèque en blanc sur 15 ans. Avant de penser à durcir une protection comme le veut U Levante, il faut d'abord faire un état des lieux."

Le conseil de gestion du parc est composé de 48 membres. élus locaux, représentants du monde économique, pêcheurs professionnels, usagers, associations environnementales et services de l'État se réunissent quatre fois par an.

Le conseil de gestion du parc est composé de 48 membres. élus locaux, représentants du monde économique, pêcheurs professionnels, usagers, associations environnementales et services de l'État se réunissent quatre fois par an.


QUESTION à MADDY CANCEMI
"Il faut laisser le temps au territoire d'accepter le parc marin"

Directrice déléguée du parc marin, membre de l'équipe technique de l'Agence française pour la biodiversité, associée à l'Office de l'environnement de Corse, Maddy Cancemi sait combien sa tâche est importante.

En place pour quatre ans, elle se félicite de l'adoption du plan de gestion, mais réclame des moyens humains supplémentaires pour mener bien à son travail. Entretien avec une responsable déterminée à défendre l'outil environnemental.

U Levante a voté contre le plan de gestion face au refus "d'intégrer provisoirement les aires marines protégées" dans le parc marin. Quelle est votre position ?

Lors de la concertation qui a duré un an sur différentes thématiques, nous avons fait des études spécifiques dans des sites qui nous semblaient les plus adaptés pour proposer des protections fortes.

Le conseil de gestion était d'accord. Il va y avoir une progression.

Ce n'est pas comme une réserve naturelle qui voit le jour avec un décret et toute la réglementation qui va avec. Il faut laisser le temps au territoire d'accepter le parc marin. Les gens doivent comprendre l'utilité de l'outil. Et ensuite nous pourrons adopter des mesures de protection. Mais il y a déjà énormément de réglementations à faire respecter avant les aires marines.

Les pêcheurs professionnels se sont également abstenus pour ne "pas donner un chèque en blanc sur 15 ans à la direction"...

En général, lorsque l'on crée des espaces protégés, les pêcheurs professionnels ont peur qu'on leur prenne un bout de leur territoire.

Nous n'avons pas envie pour l'instant d'aller dans ce genre de réglementation.

Les pêcheurs s'appuient sur les cantonnements. Certes ces zones ne sont pas si surveillées que ça, mais elles ont le mérite d'exister.

Nous leur avons proposé d'étudier tous ces sujets lors d'une commission halieutique en octobre prochain. Rien n'est arrêté pour l'instant.

Plusieurs acteurs évoquent un manque de moyens pour faire appliquer les différentes mesures sur le terrain. Partagez-vous ce constat ?

Oui, nous sommes surtout en demande de moyens humains. Nous avons la possibilité de trouver des financements européens.

Mais il manque les hommes.

Nous sommes onze mais ça ne suffit pas.

Gilles Simeoni fait un gros travail de lobbying auprès du ministre.

C'est bien de créer un parc, mais il faut mettre des moyens. Tout cela va être progressif.

Il y a aura deux bateaux, au total, l'année prochaine. Mais il faut former des capitaines.

Le siège du parc marin n'est pas encore en place. Est-ce pour des raisons politiques ?

Ce sujet, éminemment politique, a été initié. Les maires des communes veulent tous avoir le siège du parc sur leur territoire. C'est un peu compliqué de trancher.

On a voulu adopter d'abord le plan de gestion. Ce dossier va être repris en septembre.

Mais pour l'instant, il n'y a pas tellement de locaux à disposition qui nous conviennent dans les communes du Cap Corse.

Concertation à Scandola

concertation

21 mai 2019

Une île de déchets plastiques dérive au large de la Corse

Par Patrick Rossi, Pierre-Louis Sardi, France Bleu RCFM, France Bleu

Une île de déchets plastiques dérive entre la Corse et l'île d'Elbe. Elle est composée de milliers de tonnes de déchets portés par les courants.

Et oui, c'est bien vrai. La Méditerranée compte une nouvelle île. Elle n'est pas le fruit d'un long voyage mené par des explorateurs. Non, hélas non. Elle est juste le résultat de l'incivisme de gens. Des tonnes et des tonnes de déchets plastiques dérivent donc en Méditerranée. Portés par les courants, ils forment une île longue de plusieurs kilomètres entre Elbe et la Corse.

Une forte concentration due aux courants

Le phénomène n'est malheureusement pas nouveau, explique François Galgani, responsable de l'Ifremer à Bastia au micro de France Bleu RCFM : "C'est une situation qui est chronique, c'est-à-dire que la disposition des courants fait que régulièrement on a de très très fortes concentrations dans cette zone-là. Les courants en Méditerranée nord-occidentale sont organisés de telle manière que l'eau remonte le long de la côte italienne et lorsqu'elle arrive sur le socle de l'île d'Elbe, de l'archipel toscan, en fait elle ne peut pas passer et elle va s'engouffrer dans le canal de Corse et c'est la raison pour laquelle on a de plus fortes densités. Le risque c'est que, quand on a des conditions météo défavorables, par exemple le vent de nord-est en été, on a des arrivées massives sur le littoral corse".

"C'est de l'ordre de quelques dizaines de kilomètres", précise François Galgani. Mais à la différence "des îles de plastiques dans le Pacifique ou dans l'Atlantique" qui sont "des courants permanents" provoquant "toujours aux mêmes endroits des accumulations", en Méditerranée, "ce sont des zones d'accumulations temporaires, de l'ordre de quelques jours ou de quelques semaines, au maximum de deux trois mois, mais jamais permanentes", explique-t-il.

"En mer, les déchets qui flottent ne sont pas recyclables" - François Galgani

"Pour nettoyer, il faut qu'il y ait une certaine valeur à ce que l'on va récupérer", ajoute François Galgani. "Si vous allez chercher des filets de pêche sur les fonds, ce sont des objets qui coûtent très très cher, qu'on peut réparer, qu'on peut réutiliser et donc recycler. On peut nettoyer également sur les plages parce qu'on donne une valeur patrimoniale au site donc c'est plus de touristes qui viennent. Par contre en mer, le problème c'est que les déchets qui flottent ne sont pas recyclables. Il sont très dégradés, ce sont des matériaux très hétérogènes, il y a différents types de plastiques et donc ça coûte très très très très cher de recycler donc ça ne se fera pas", explicite le scientifique.

"Il y a des endroits où on a une véritable soupe de plastiques", commente à son tour Océane Couturier, membre de l'association Mer et Vivre. "Le problème au final c'est que ce plastique va s'accumuler dans les tissus des poissons, va diffuser ses produits toxiques, et nous derrière on va manger ces poissons", s'inquiète-t-elle.

21 avril 2019

La tension (re)monte à Scandola

Rédigé par Charles Monti le Dimanche 21 Avril 2019

scandola

La pression monte à Scandola. Après bien des péripéties au cours desquelles les personnels de la réserve naturelle n'ont guère été ménagés, les alertes de l'Unesco et les alertes environnementales nombreuses lancées par 9 associations corses sur les conséquences de la surfréquentation touristique, un nouvel acte est venu récemment faire monter la pression : les menaces de mort proférés, par courrier, aux agents du parc naturel régional de Corse.

Plusieurs événements ont contribué à cette montée progressive en tension.

Le matin du 28 décembre, les habitants de Galeria ont découvert un tag d'insultes adressé à Jean-Marie Dominici, conservateur de la réserve naturelle de Scandola.

Avant cela 9 associations de défense de l'environnement de Corse ont saisi le ministre de la Transition écologique pour la mise en œuvre de mesures d'urgence, dès l'été 2019, avec l’instauration d’une zone d’interdiction totale de toute présence humaine dans la réserve à moins de 350 m des falaises.

Et à la fin de l'année dernière L’Unesco mettait en garde la Corse : si les conditions ne sont pas réunies pour mieux préserver les balbuzards pêcheurs du tourisme, la réserve de Scandola pourrait perdre son titre de « patrimoine mondial de l’Unesco ».
Une équipe de d’ornithologues chercheurs a en effet noté une diminution du succès reproducteur de cette espèce de rapace qui niche sur le haut des falaises de Scandola et ils pointent du doigt le tourisme.

De quoi alerter les gestionnaires de cet espace mais plus encore ceux qui l'exploitent.
"Attention, le silence ou le (dessin d'un cercueil) : le contenu du courrier adressé - révélé ce dimanche matin par nos confrères de France 3 Corse-Via Stella - par aux agents de la réserve naturelle est on ne peut plus clair.
Alertés aussi les responsables politiques corses qui à l'image de Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif, et Jean-Guy Talamoni, ont apporté un soutien sans réserve aux agents.

Le 10 Avril dernier François Sargentini, président de l’Office de l’Environnement de la Corse et Jacques Costa président du Parc Naturel Régional de la Corse avaient invité les acteurs concernés par ce périmètre - les maires, les pêcheurs, les sociétés de promenade en mer - à participer à une réunion de concertation relative à la gestion du site qui va de Portu à Scandola.
Le principe de la création d'un conseil scientifique, et d'un comité consultatif dont les objectifs sont de limiter la pression et de trouver un équilibre entre tous, a été acté depuis au niveau de l'Exécutif régional.
Mais la lettre reçue quelques jours après à Galeria, prouve que l'unanimité n'est toujours pas de mise du côté de Scandola.

14 avril 2019

scandola

1er avril 2019

Les condamnations pour construction illégale se multiplient en Corse

demolition

En moins d'un an, les décisions de justice favorables aux démolitions se sont multipliées et quatre ont été éxécutées. L'arrêté de la cour de cassation concernant les villas Ferracci à Bonifacio le 19 mars dernier, confirme et amplifie ce changement dans l'application du droit de l'urbanisme.

Par Céline Serrano - 26/03/2019 - Source : Via Stella

Désormais en Corse, construire sans permis ou avec permis illégal peut très mal finir, et ça commence à se voir. Les recours en justice des associations de protection de l'environnement ont donné lieu ces derniers temps à de nombreuses condamnations.

Le 11 juillet 2018 la démolition de la maison Martinolle et la remise en l'état du site remarquable intervenait au terme d'une procédure judiciaire qui avait démarré 20 ans auparavant.

En janvier 2019 c'est l'incroyable feuilleton du Marabeach à Calvi, ouvert en 2002, qui se concluait avec l'intervention des pelleteuses.

Avec deux autres affaires de moindre envergure, c'est au total quatre démolitions qui ont eu lieu en moins d'un an en Corse. Du jamais vu.

Et depuis septembre, de Cagnano à Solaro en passant par Ajaccio, 5 jugements de remise en l'état ont été rendus en deuxième instance.

La décision de la cour de cassation du 19 mars dernier pour les villas Ferracci à Bonifacio délivre un autre message : une amende d'un million d'euros ne dédouane pas d'un permis illégal (en 2017, Pierre Ferracci, le propriétaire, avait été condamné à une amende d’un million d’euros). Le principe de réparation intégrale des espaces naturels est supérieur. La plus haute juridiction a annulé l’arrêt de la cour d’appel de Bastia daté du 5 juillet 2017, lui reprochant notamment de ne pas avoir ordonné la remise en état de la zone où ont été construites les deux villas. Une zone classée remarquable.
Le dossier a été renvoyé devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence, l’association U Levante peut donc redemander la démolition des bâtiments. Le jugement est prévu dans trois ans.

Prochaine dossier, à Bonifacio celle des Terrasses de Rondinara, 54 logements construits en zone inconstructible depuis 2010. La décision qui refusait la démolition a été cassée par la cour du quai de l'horloge en mars 2017. Il y aura donc, comme pour la villa Ferracci, un nouveau jugement.

Explications avec Florence Antomarchi et Franck Rombaldi

 

28 mars 2019

mouflon

Projet de PLU de Calvi

Le projet de PLU de Calvi (https://villedecalvi.fr/plan-local-durbanisme/) vient de « bénéficier » d’articles dans la presse et d’échanges sur les réseaux sociaux.

Lors de la réunion de la CTPENAF (Commission territoriale pour la protection des espaces naturels, agricoles et forestiers), le 14 mars 2019, U Levante a présenté son analyse de ce projet (cf. pièce jointe).

La veille de la réunion, cette analyse avait été envoyée à l’ensemble des membres de la CTPENAF (qui est co-présidée par la Préfète de Corse et le Président du Conseil exécutif ou leurs représentants) et elle a été argumentée en séance par notre représentant.

Pour résumer, U Levante estime que la stratégie communale n’affiche pas l’ambition de remédier au déséquilibre résidences principales (RP) / résidences secondaires (RS) : 44 % de RP en 2014.... 46 % prévus à horizon 2035 !!

Ce déséquilibre discrédite à l’avance toute ouverture à l’urbanisation consommant des espaces stratégiques agricoles : nous l’estimons, au minimum, à une quinzaine d’hectares.

PLU CALVI -ctpenaf mars 2019-v9mars : Télécharger

NB : en pièce jointe également l’avis de la MRAe, Mission régionale d’autorité environnementale : Télécharger

23 mars 2019

Urbanisation démesurée en Corse : l’île désenchantée

1 – Padduc non appliqué – Des résidences secondaires en pourcentage croissant.

Dans son rapport daté du 26/06/18, l’INSEE constate : « Depuis 2010, la Corse gagne 5 020 logements supplémentaires par an, soit une augmentation annuelle moyenne de 2,2 %. La région enregistre la plus forte croissance du parc de logements de France métropolitaine, devant l’Occitanie et les Pays de Loire » Soit 25 000 logements en cinq ans (5 000 X 5 = 25 000 de 2011 à 2016 (cinq ans). – Des résidences secondaires en pourcentage croissant. Dans son rapport daté du 26/06/18, l’INSEE constate : « Depuis 2010, la Corse gagne 5 020 logements supplémentaires par an, soit une augmentation annuelle moyenne de 2,2 %. La région enregistre la plus forte croissance du parc de logements de France métropolitaine, devant l’Occitanie et les Pays de Loire » Soit 25 000 logements en cinq ans (5 000 X 5 = 25 000 de 2011 à 2016 (cinq ans).

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20 mars 2019

Villas Ferracci : L'arrêt de la Cour d'appel de Bastia cassé, U Levante obtient gain de cause


Rédigé par Nicole Mari le Mardi 19 Mars 2019 à 19:09

Nouveau rebondissement dans le feuilleton judiciaire des Villas Ferracci. La Cour de cassation a cassé, mardi, l’arrêt rendu par la Cour d’appel de Bastia en 2017 et a ordonné la remise en état des lieux où sont implantées les villas de l’homme d’affaires, Pierre Ferracci. C’est une victoire pour l’association de défense de l’environnement U Levante. L’affaire est renvoyée devant la Cour d’appel d’Aix-en-Provence où elle sera rejugée dans 3 ans.

« Villas Ferracci : arrêt cassé, c’est gagné ! ». Sur son site Web, l’association de défense de l’environnement, U Levante, crie victoire. La Cour de cassation vient de casser l’arrêt de la Cour d’appel de Bastia en date du 5 juillet 2017 qui avait laissé un goût amer aux associations de défense de l’environnement. Ladite Cour d’appel avait confirmé en seconde instance la condamnation de la SCI Tour de Sponsaglia de Pierre Ferracci, chef d’entreprise et président du Paris Football Club, à une amende d’un million d’euros pour infraction au code de l’urbanisme, mais elle n’avait pas demandé, comme le souhaitaient ABCDE et U Levante, la destruction des deux villas de 670 m2 construites illégalement sur le golfe de la Rondinara, classé espace naturel remarquable et situé sur la commune de Bonifacio. Une décision jugée, à l’époque, « inacceptable » pour les deux associations qui estiment que « seule la démolition des bâtiments fait office de réparation ». U Levante avait saisi la Cour de Cassation, lui demandant de « dire la Loi ».

Réparation intégrale
La Cour de cassation lui a donné raison et vient, donc, de casser l’arrêt de la Cour d’appel au motif que celui-ci n’a pas ordonné la remise en état des lieux. « Ni l’adhésion des autorités publiques à la remise en état lorsqu’elle doit être ordonnée au titre de l’action civile, ni la sanction pénale prononcée au titre de l’action publique, n’étaient légalement de nature à limiter le droit des parties civiles à la réparation intégrale, sans perte ni profit, de leur préjudice ... Le préjudice résultant d’une infraction doit être réparé dans son intégralité, sans perte, ni profit pour la victime ; qu’une telle réparation, quelle qu’en soit la modalité, est une obligation et non une faculté pour le juge ... L’article 1382 du code civil dispose que tout fait quelconque de l’homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer ; le principe est celui de la réparation intégrale du dommage ; qu’en l’espèce, les associations demandent le retour à l’état naturel du site... » stipule, notamment, l’arrêt de la Haute juridiction.

La fin d’un déni de justice
« C’est une grande victoire. C’est la fin d’un déni de justice et c’est surtout la victoire des espaces remarquables et de la protection de la nature ce qui est le but d’U Levante depuis 30 ans », se réjouit Michèle Salotti, porte-parole d’U Levante. La Cour de Cassation a renvoyé les parties devant la Cour d’appel d’Aix en Provence pour un nouveau procès qui se tiendra dans trois ans. Dans cette affaire emblématique, l’association « attend dorénavant des juges de la Cour d’Appel d’Aix qu’ils mettent fin à ce déni de justice. La Justice ne peut pas demander la démolition des villas Martinolle, la maison Poli, la paillote Maraninchi, la villa Mury... et ne pas demander la même sanction pour les villas Ferracci ».

N.M. pour CorseNetInfos

Corse: 9 associations demandent à Rugy de protéger la réserve de Scandola

AFP, publié le mercredi 20 mars 2019 à 10h44

Neuf associations corses ont écrit au ministre de la Transition écologique, François de Rugy, pour demander "des mesures d'urgence dès l'été 2019", dont une "zone d'interdiction" d'accès, pour sauver la réserve de Scandola (Corse-du-Sud), menacée par la surfréquentation touristique.

Classée au patrimoine mondiale de l'Unesco, "cette réserve est gravement impactée par la surfréquentation touristique, et nous sollicitons votre intervention pour l'instauration d'une zone d'exclusion, incluant la réserve intégrale actuelle, de toute navigation et activités nautiques de 300 mètres afin de sauvegarder ce joyau du patrimoine environnemental de la Corse", écrivent dans cette lettre datée du 11 mars les associations de défense de l'environnement ABCDE, ADN Passpartou, Aria Linda, A Sentinella, Le Garde, Global Earth Keeper, U Levante, Zeru Frazu et La Ligue contre le cancer.

"Située dans le Sanctuaire des Pélagos, la partie marine de la Réserve est désertée par les poissons et autres animaux marins, en raison du fort dérangement et de la pollution sonore", peut-on lire dans la lettre.

"Le constat est sans appel: la biodiversité s'effondre dans la réserve", écrivait mardi soir sur son site internet l'association U Levante en rendant publique la lettre assortie d'une pétition baptisée "Sauvons Scandola" et signée par plus de 27.000 personnes au 1er mars.

"Malgré tous les niveaux de protection régionaux, nationaux, européens et mondiaux, la réserve de Scandola est le pire endroit de la côte Corse pour la vie sauvage", regrettait l'association qui avait adressé en février une lettre ouverte au président du conseil exécutif de l'île, Gilles Simeoni, pour appeler à la limitation d'accès à la réserve.

U Levante se fondait sur un rapport d'experts du Conseil de l'Europe qui recommande une limitation d'accès au site, pour le renouvellement, prévu en 2020, du diplôme européen des espaces protégés de la réserve décerné par l'instance.

Etablie en 1975, la réserve de Scandola, forte de 920 hectares terrestres et d'une zone marine de 1.000 hectares, est titulaire de nombreux labels de protection : Réserve naturelle, Aire marine protégée, Conservatoire du littoral, Znieff, Natura 2000, Patrimoine mondial de l'Unesco, Diplôme européen des espaces protégés.

Un rapport du CNRS de décembre 2018 jugeait que "la population de balbuzard pêcheur, un rapace protégé et menacé en mer Méditerranée, s'effondre dans la réserve naturelle nationale de Scandola" à cause du tourisme. Cette étude soulignait "l'importance de modifier la manière dont est géré le tourisme dans cette aire marine protégée".

17 février 2019

« Il y a urgence à modifier certaines activités marines » selon U Levante

12 janvier 2019

Corse : une paillote de Calvi démontée après 20 ans d’existence controversée

revellata

La pointe de la Revellata, à la sortie de Calvi (Balagne, Corse), est très prisée des touristes chaque été. LP/A.R.
L’établissement de la pointe de la Revellata, construit sur une zone protégée, était la cible des écologistes de l’île depuis des années.

Quinze ans de procédure et la fin d’une époque. Après plus de 20 ans d’existence, l’emblématique paillote calvaise Mar a Beach (Haute-Corse) est en train d’être détruite sous les yeux humides de Franck Maraninchi, son copropriétaire bien connu des habitants de la petite ville portuaire de Balagne. Mais cette fois, tous les recours ont été épuisés pour tenter de sauver cette institution de la pointe de la Revellata, dans une petite crique foulée par des milliers de touristes à chaque saison.

L’été 2018 était ainsi la dernière fois que ses toiles et ses canisses protégeaient du puissant soleil de juillet les festivaliers de l’événement musical Calvi on the Rocks. En effet, ce vendredi, les cuisines de l’établissement « ont été démontées ainsi qu’une partie de la terrasse et la démolition du gros œuvre doit intervenir la semaine prochaine », a précisé une source proche de cet épineux dossier. Un coup dur pour les clients et soutiens locaux de Franck Maraninchi et sa copropriétaire mais à l’inverse une grande victoire pour une association de défense de l’environnement très active sur l’île, U Levante, à l’origine des actions en justice.

Construite sur une zone protégée

Selon ce collectif et nombre d’écologistes présents dans la région, la construction illégale sur le domaine maritime, qui plus est à quelques centaines de mètres de la base scientifique dédiée à la recherche marine en Méditerranée Stareso, a fait beaucoup de mal à l’écosystème.

En 2000, une première mise en demeure avait été envoyée par la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) après l’aménagement au bulldozer d’une zone humide. Des procès-verbaux suivront en 2002 pour « occupation sans autorisation du domaine public maritime et construction sans permis », rappelle l’association U Levante. En 2003, le tribunal administratif de Bastia avait jugé illégale l’occupation du domaine public maritime par ce restaurant, construit sur un terrain appartenant au Conservatoire du littoral, dans une zone Natura 2 000 (protégée pour préserver la biodiversité en Europe), et sur un espace remarquable inconstructible.

Le tribunal avait alors déjà ordonné la démolition de la paillote et la remise en état des lieux. Mais depuis, Franck Maraninchi, qui revendique l’occupation d’un terrain familial, avait intenté toutes les voies de recours possibles. Six jugements successifs l’ont toujours condamné à remettre en état les lieux occupés illégalement, sans effet jusqu’à présent.

« Je jette l’éponge »

Des associations de commerçants de Calvi et de L’Ile Rousse voisine s’étaient mobilisées pour réclamer le maintien de la paillote. Le conseil municipal de Calvi avait également défendu « une activité économique employant jusqu’à 20 salariés, ouverte à l’année ». Mais le 15 mai dernier, le tribunal de grande instance de Bastia a bel et bien ordonné l’expulsion des copropriétaires, leur donnant un délai d’un mois sous peine d’une amende de « 1 000 euros par jour de retard ».

Faute de pouvoir payer une telle somme (plus de 180 000 euros en décembre selon ses calculs), Franck Maraninchi a dû se résoudre à abandonner la bataille. « Je suis fatigué de ce combat que je mène depuis des années pour tenter de garder mon terrain et de travailler sur ma terre. Oui, aujourd’hui, même si ce n’est pas de gaieté de cœur, je vous annonce que je jette l’éponge », avait-il confirmé avant Noël au site insulaire Corse Net infos. Et la figure calvaise d’ajouter : « Ce sont vingt et une années de ma vie qui s’écroulent et j’avoue que je suis anéanti et triste. »

Source : https://www.leparisien.fr

2018

Justice : permis de construire annulé pour les 12 villas des « collines de Murtoli »

Ce jeudi 6 décembre le tribunal administratif a annulé le permis de construire de 12 villas sur la commune de Sartène.  Ce dernier était contesté par l’association de protection de l’environnement U Levante. 

Par France 3 Corse ViaStella Publié le 06/12/2018 à 12:45

Victoire pour l’association de protection de l’environnement U Levante. Le tribunal administratif de Bastia a annulé l’arrêté du maire de Sartène délivrant un permis de construire pour 12 villas dont la construction était prévue sur le hameau de Sarraghja, commune de Sartène. Un ensemble immobilier baptisé « Les collines de Murtoli ».   

Promotion immobilière

Dans cette affaire, l’association s’est opposée à la société PCPG : PC comme Paul Canarelli, propriétaire du domaine de Murtoli et PG pour Pascal Grizot, vice-président de la fédération du golf en France. Cette société portait la promotion immobilière du projet. 

Domaine de Murtoli : les permis de 12 résidences contestés par l’association U Levante 

murtoli

Des projets de constructions sont contestés sur le Domaine de Murtoli. L'association U Levante a saisi le tribunal administratif de Bastia pour attaquer les permis de 12 résidences sur ce site de tourisme haut de gamme.

Par France 3 Corse ViaStella Publié le 28/11/2018 à 13:16

Les habitants du hameau de Seraghja, commune de Sartène, verront-ils 12 nouvelles villas se construire ? L’ensemble baptisé « Les collines de Murtoli » est la première phase d’un projet en six tranches. 

Le permis de construire est contesté par l’association U Levante. La promotion immobilière est portée par la société PCPG : PC comme Paul Canarelli, propriétaire du domaine de Murtoli et PG pour Pascal Grizot, vice-président de la fédération du golf en France. 

Annulation
Les deux hommes sont déjà associés dans un projet de promotion immobilière à proximité du golf de Sperone, à Bonifacio. 

Concernant « Les collines de Murtoli », lors de l’audience au tribunal administratif de Bastia, le 22 novembre, le rapporteur public a conclu à l’annulation du permis de construire. Ce jour-là, l’avocat d’U Levante a fait valoir le non-respect de la loi littoral et du Padduc (plan d'aménagement et de développement durable de la corse). 
Le jugement est mis en délibéré au 8 décembre.

Novembre 2018

sorcieres

Octobre 2018

La croisière à pleins poumons


Rédigé par Jacques RENUCCI le Mardi 2 Octobre 2018 (Corse Net Infos)

De plus en plus, les communes littorales se soucient de la pollution émise par les navires à quai dont les moteurs tournent sans cesse.
Particulièrement visées,les croisières

Un nouveau cheval de bataille environnemental pour tous ceux qui se soucient de leur bien-être quotidien : la pollution considérable qu'émettent les navires à quai dont, par principe, les moteurs ne s'arrêtent jamais. Le maire d'Ajaccio Laurent Marcangeli, lors du meeting de présentation de son mouvement politique, a évoqué le problème, ciblant particulièrement les croisières.

Il est loin le temps où l'on s’enorgueillissait du nombre d'escales annuelles, que l'on reliait à l'attractivité de l'île et à un lobbying efficace. Aujourd'hui, on considère plutôt le phénomène comme préoccupant. Ceux qui débarquent dans les ports, ne serait-ce que pour quelques heures, ont droit à la considération et au bon accueil que l'on réserve aux hôtes de passage. Mais les résidents à l'année ont droit eux aussi à un minimum d''égards, surtout lorsqu'il est question de leur santé. Et pour eux, par rapport aux nuisances engendrées, cela fait cher payé le tour en petit train et deux ou trois beignets sur le marché... La croisière s'amuse, le littoral tousse.

A Marseille, dont la pollution est à 18% d'origine maritime, des accords sont signés entre le port, la région et les compagnies. Ainsi, la Corsica Linea va progressivement alimenter tous ses navires en électricité depuis les quais. La flotte rouge passe au vert... La Méridionale elle aussi entre dans un cycle vertueux. Si l'on nous avait dit, il y a seulement quelques années, que l'exemple viendrait du transport maritime Corse-continent, on ne l'aurait pas cru. Et qu'un accord à caractère écologique serait signé sur le Pascal-Paoli, symbole de l'anarchie de la défunte SNCM, on l'aurait cru encore moins...

Un bateau de croisière de 6 000 passagers et 2 000 membres d'équipage, c'est une petite ville qui vient s'amarrer à la ville... Sauf que tout à bord fonctionne au fuel lourd, dont la teneur en soufre est 3 500 fois supérieure à celle du diesel des véhicules, pourtant chargé de tous les maux. Selon l'association France Nature Environnement, un paquebot à l'arrêt, en émission de particules fines, pollue autant qu'un million de voitures...

En attendant la généralisation de filtres efficaces, l'obligation d'utiliser un carburant « propre », on ne peut que gérer sur place le problème, et encore partiellement, ponctuellement. D'autant plus que la prise de conscience de la situation diffère sur le pourtour de la Méditerranée, et que les armateurs demanderont, sinon que le coût soit partagé, du moins que les autorités portuaires prennent en compte les efforts qu'ils ne manqueront pas de faire un jour ou l'autre.
De manière générale, les gouvernements sous-estiment les effets de la pollution maritime, et ce désintérêt se traduit dans une législation internationale quelque peu légère, alors qu'elle est de plus en plus rigoureuse pour les transports terrestres.

Septembre 2018

Nanette Maupertuis : « On ne peut pas supprimer les paillotes, on ne peut pas non plus cautionner n’importe quoi ! »


Rédigé par Nicole Mari le Samedi 8 Septembre 2018

Plus de touristes, mais un été en demi-teinte. Le premier bilan de la saison touristique 2018 confirme la tendance amorcée les deux années précédentes avec une hausse de la fréquentation, un étalement de la saison, mais moins d’argent dépensé sur place. Résultat : des sites sur-fréquentés, une touristophobie naissante et des professionnels insatisfaits et courroucés par le problème brûlant des paillotes. Pour Nanette Maupertuis, conseillère exécutive de la Collectivité de Corse et présidente de l’Agence du tourisme (ATC), il est urgent de tirer les leçons de cet été et d’améliorer la gestion des flux. Elle explique, à Corse Net Infos, qu’un développement touristique harmonieux est bloqué par des lois qui ne sont pas du tout adaptées à la fréquentation et à l’offre touristique de la Corse. Le seul moyen actuel est de concrétiser la feuille de route du tourisme durable qu’elle a élaborée et qui a été validée à l’unanimité par l’Assemblée de Corse en avril dernier.

- Les professionnels du tourisme sont moroses. Pouvez-vous dresser un bilan de la saison ?
- Plutôt un pré-bilan, il reste l’après-saison et les analyses sur l’hébergement sont en cours. En terme quantitatif global et sur la base des statistiques de transport, la fréquentation touristique a augmenté de 6% en Corse. La tendance, amorcée en 2016 et 2017, se confirme : le tourisme est en croissance et retrouve les niveaux de fréquentation d’il y a dix ans. Pour la première fois, cette année, l’avion a dépassé le bateau. Ce qui a un impact : les touristes venus en avion louent des voitures et consomment différemment. Une analyse plus fine montre que la saison est en demi-teinte à cause d’une fréquentation inégale selon les mois, les microrégions, les types d’activités et les hébergements. Nous avons réussi à rallonger la saison avec plus de monde dès le mois de mars, et, donc, à diminuer la pression sur le pic du mois d’août. Les professionnels du transport ont joué le jeu de la désaisonnalisation, ce qui a donné une bonne avant-saison, malgré la grève de la SNCF. Par contre, la fréquentation a été en berne la première quinzaine de juillet et stable en août.

- Quelles en sont les raisons ?
- Plusieurs facteurs complètement exogènes ont joué. En juillet, la Coupe du monde de football et les grèves dans les transports sur le continent qui courraient depuis avril ont généré des anticipations négatives et des reports sur le mois de septembre. En août, le mauvais temps, en particulier dans l’intérieur, a fait que certaines microrégions ont plus souffert que d’autres. Le Centre Corse, par exemple, a accusé une baisse de fréquentation tant dans les hébergements que dans les activités de montagne. Le littoral et les activités nautiques restent les grands gagnants de cette saison.

Nanette Maupertuis : « On ne peut pas supprimer les paillotes, on ne peut pas non plus cautionner n’importe quoi ! »
- Les campagnes de promotion, que vous avez menées ces derniers mois, ont-elles porté leurs fruits ?
- Oui ! Nous avons lancé un plan marketing sur trois ans. Les études et les campagnes sur les marchés historiques de la Corse, notamment la Belgique et l’Italie, semblent avoir payé. Beaucoup d’Italiens sont arrivés la dernière quinzaine d’août. Notre prospection sur la clientèle britannique, initiée l’an passé, doit être affinée. Cette année, nous travaillons les marchés nordiques où le pouvoir d’achat est plus élevé. Car si la Corse reçoit du monde, la dépense par touriste reste insuffisante. L’enquête aux frontières, que nous avons réalisée, montre qu’en 2017, 40 % des touristes n’ont pas effectué une seule activité payante pendant toute la durée de leur séjour en Corse. C’est à mon sens un vrai sujet !

- Pourquoi ? Est-ce une question de pouvoir d’achat ?
C’est très paradoxal. La Corse est identifiée comme une destination nature où l’on se balade et où on « consomme » du paysage à titre gracieux. En même temps, les touristes ont le sentiment de payer tout trop cher. Mais, c’est aussi une question d’offre. Que propose-t-on aux touristes ? Outre que le para-commercialisme est un problème criant, l’offre est pléthorique en matière d’hébergement et de restauration. Cette saison, bonne quantitativement et à parfaire qualitativement, confirme qu’il est urgent de traduire en faits la feuille de route du tourisme durable qui a été validée par l’Assemblée de Corse en avril dernier. Elle mise sur un tourisme de qualité, pas sur un tourisme de masse, à la fois cause et conséquence d’une économie informelle. Faire venir du monde, c’est bien, mais nous atteignons notre capacité de charge avec 400 000 personnes en plus en Corse au 13 août. On n’ira pas plus loin ! Le territoire et la population ne sont pas en capacité d’absorber un flux plus important. Il faut, donc, tout à la fois, améliorer la gestion des flux sur certains sites, juguler les effets pervers et tirer la leçon de cet été.

- C’est-à-dire ?
- Quand il fait mauvais, les gens n’ont rien à faire. D’où la nécessité de mettre au point des produits et des évènements touristiques pour les occuper et leur donner l’opportunité de dépenser de l’argent. Cela permet, à la fois, de créer de l’activité culturelle et économique et de canaliser les flux qui sont concentrés sur des lieux précis. L’ATC travaille sur des contenus patrimoniaux et culturels, des opérations de tourisme de bien-être, des activités de pleine nature, mais aussi sur du tourisme d’affaire qui a bien dopé l’avant-saison et promet une belle après-saison. C’est un travail de professionnels qui ne s’improvise pas et exige une véritable coordination des différentes parties prenantes. Mais cela ne suffira pas. La croissance touristique pèse en matière environnementale et économique, elle génère des contraintes et des coûts. Le système actuel ne nous permet pas de maîtriser sa trajectoire, donc on la subit. D’où le mécontentement. Nous avons absolument besoin de moyens règlementaires et législatifs pour promouvoir un tourisme vertueux.

Nanette Maupertuis : « On ne peut pas supprimer les paillotes, on ne peut pas non plus cautionner n’importe quoi ! »
- Ces moyens, comme la taxe sur les camping-cars, se sont heurtés au veto du gouvernement. Ne craignez-vous pas les blocages ?
- Oui ! C’est évident que, sur certains aspects, nous sommes bloqués par des textes nationaux qui ne sont pas du tout adaptés à la nature de la fréquentation et de l’offre touristique de l’île. Exemple : la fermeture des restaurants de plage à la fin septembre. Ma demande d’adaptation du Décret « Plage » pour dépasser cette date n’a pas été acceptée par le gouvernement alors même qu’il y a encore du monde jusqu’à la Toussaint. Ma demande d’écotaxe pour mieux gérer les flux des camping-cars a été rejetée. Aucune suite n’a été donnée à nos demandes en faveur de la compétitivité des entreprises touristiques corses, notamment un taux particulier de TVA sur certains produits et services tel qu’il s’applique dans les DOM-TOM. La taxe sur les mouillages – nombreux sur les rivages corses – a été refusée. Tout comme la simplification des procédures et la compétence en matière de labellisation des stations de tourisme. Il faut absolument réguler le para-commercialisme. Il nuit aux professionnels de l’hébergement, de la restauration mais aussi de la location de véhicules, de bateaux… qui, eux, payent des taxes, font des investissements et créent des emplois. De plus, trop souvent le paracommercialisme emprunte aux mécanismes spéculatifs.

- Créer un contenu patrimonial est une priorité de votre feuille de route. Pourtant, depuis deux ans, rien ne bouge vraiment sur les territoires ?
- Non ! Nous avons, il y a deux ans, inscrit au régime des aides le soutien aux activités innovantes. Nous avons soutenu plusieurs initiatives dans les territoires du littoral et de l’intérieur concernant la valorisation du patrimoine naturel et culturel, des activités de pleine nature, mais aussi autour du tourisme d’affaire. Par exemple l’écomusée de Bucugnà, le projet SmartLAMA, des parcours découvertes au sein de la CAPA, la foire du tourisme rural ou des évènements comme les Médiévales de Livia qui se tiennent actuellement. La production touristique exige une coordination très forte entre l’ATC, qui conduit la politique territoriale en matière de tourisme, et les opérateurs, à savoir les communes et les intercommunalités qui, depuis la loi NOTRe, ont la compétence tourisme. Nous avons engagé des discussions qui se poursuivront cet automne. L’idée est d’aboutir à une cohérence en matière d’offre de produits et de contenus, mais aussi de promotion, entre les feuilles de route de chaque territoire et celle de l’ATC. Cela dit, nous ne sommes pas dans une économie centralisée : il ne faut pas oublier que l’activité touristique est menée à 80 % par des opérateurs privés qui mènent comme ils l’entendent leurs entreprises. L’ATC a donné un vrai cap avec cette feuille de route et nous accompagnerons ceux qui s’y inscriront.

Photo M.L.
Photo M.L.
- La sur-fréquentation de certains sites commence à générer une touristophobie. Comment gérer ces flux ?
- La gestion de l’hyper-fréquentation de sites, - qu’on appelle Hot Spots – est, pour nous, une priorité inscrite sur la feuille de route du tourisme durable, mais elle relève de plusieurs acteurs. Là encore, il faut innover. Nous soutenons la démarche de l’Université de Corse qui observe à titre expérimental la mobilité des touristes, notamment via leur téléphone portable. Avec l’OEC, nous travaillons sur des sites hyper fréquentés en montagne et sur le littoral. Mais, avant de créer des dispositifs ou d’en importer, il faut être en mesure de définir les fréquentations et les capacités de charge d’un site touristique. Dans un musée, c’est facile. Sur un espace naturel, c’est plus compliqué, mais faisable. Le problème est que le tourisme est hyper-concentré sur certains lieux pendant quelques jours, mais aussi très diffus. Sans police environnementale et compte tenu de notre configuration géographique, c’est assez compliqué de gérer ces flux.

- Faut-il, comme le demandent certains et à l’exemple d’autres régions, instaurer des quotas et fermer l’accès à certains sites ?
- Ce n’est pas aussi simple ! Si ça l’était, ce serait déjà fait ! En France, les sites naturels sont libres d’accès car la Nature est un bien commun. C’est une loi qui procède d’un grand principe d’équité et de démocratie. Comme dit le proverbe : « u cumunu hè di nisunu ». Il faut, donc, réfléchir en l’état des dispositifs législatifs et règlementaires existants et trouver des parades pour réguler le flux, sinon la nature corse connaîtra la tragédie des Communs bien connue des économistes de l’environnement. La première possibilité est de limiter l’accessibilité physique en interdisant, par exemple, le stationnement au bord des routes qui jouxtent les fleuves, et de faire payer chèrement les parkings qui ont été aménagés ou doivent l’être. On ne peut pas légalement faire payer un accès à un site, mais on peut faire payer un service de parking, de toilettes, de restauration… ou de médiation culturelle et patrimoniale. La seconde idée est de réorienter les flux, la troisième est de mettre en place une fiscalité incitative.

- Comment ?
- Il faut là aussi être cohérent. A l’ATC, nous avons choisi de ne plus faire, dans nos visuels, la promotion des mêmes sites naturels mythiques. L’idée est de susciter chez les gens l’envie de visiter d’autres endroits. Il faut, aussi, créer de nouveaux circuits du patrimoine naturel, culturel ou historique, qui permettent de réorienter les flux. Sans quoi, en l’état actuel de la législation, nous assisterons impuissants à la sur-fréquentation et au dépassement des capacités de charge à Bavella, à Girolata, dans la vallée de la Restonica, au lac de Melu ou sur les îles Lavezzi. Si nous avions la possibilité de mettre en place une fiscalité particulière ou des permis de visite comme c’est le cas dans les parcs américains, nous pourrions réguler les flux autrement. Mais, la loi ne le permet pas, nos demandes d’adaptation législative et règlementaire sont rejetées. Nous allons donc travailler avec l’OEC, le Parc naturel et le Conservatoire du littoral sur d’autres solutions palliatives. Mais je reste persuadée que c’est en amont qu’il faut changer les choses.

Nanette Maupertuis : « On ne peut pas supprimer les paillotes, on ne peut pas non plus cautionner n’importe quoi ! »
- L’autre sujet récurrent et brûlant reste les paillottes. Comment réagissez-vous à la colère des paillotiers de l’Extrême-Sud ?
- La question des établissements de plage est complexe et porte sur l’occupation spatiale du domaine public littoral, en particulier maritime (DPM). Je rappelle que ni la Collectivité de Corse, ni l’ATC ne sont compétentes sur le DPM. La crise actuelle est un héritage de 40 ans de lascià corre en matière de gestion de certaines parties du littoral par différents acteurs. Certains travaillent en suivant les règles, d’autres pas. En même temps, il y a un enchevêtrement très grand de règlementations et de textes en termes d’urbanisme et de domanialité, qui ne sont pas forcément compris par tout le monde. L’Etat et certaines communes n’ont pas fait preuve, jusqu’à présent, d’une continuité dans cette gestion. Ce qui donne des situations assez rocambolesques avec des établissements de plage situés sur trois types de foncier différents, des concessions arrivées à terme depuis des mois, des permis de construire octroyés dans des sites aujourd’hui remarquables, des AOT devenues la règle qui sont retirées… La confusion est grande ! Et dans ces cas-là, en pleine saison, sous la pression, on dit ou on fait n’importe quoi !

- Que faut-il faire pour y remédier et apaiser la situation ?
- Il faut, comme toujours, de la méthode et de la mesure. La situation n’est pas la même en Balagne ou dans l’Extrême-Sud, en centre-ville, en zone péri-urbaine ou dans les espaces naturels fréquentés. Il faut, donc, recenser tous les cas existants pour faire un diagnostic très précis et rapide et une typologie des diverses situations. Nous l’avons demandé à l’Etat il y a plusieurs mois et vous verrons qui est dans les clous et qui ne l’est pas. Ensuite, en fonction de cette typologie, tout le monde a intérêt à trouver la solution adaptée. Quoi qu’il en soit, on ne peut pas, dans une île qui réalise 24% de son PIB (Produit intérieur brut) dans le tourisme, supprimer comme ça des établissements de plage et empêcher les activités économiques sur tout le littoral ! Sachant qu’il n’y a pas que les paillotes qui sont concernées, mais aussi des loueurs d’engins et de matériels nautiques… On ne peut pas non plus cautionner n’importe quoi ! Il n’est pas question de remettre en cause la loi Littoral qui est un gage de préservation de ce qui fait la richesse de la Corse, c’est-à-dire son capital naturel. Il faut, donc, trouver un équilibre entre activités économiques, respect des lois et préservation du bien commun que nous devons transmettre à nos enfants.

- Et ce n’est pas toujours facile à mettre en musique ?
- Non ! Mais, c’est fondamental dans une île qui ne jouit pas, comme l’Italie ou l’Espagne, d’un important patrimoine monumental, à l’exception de quelques joyaux. Je rappelle que le capital naturel constitue le premier facteur de production des entreprises touristiques, le préserver, c’est préserver l’attractivité et l’activité touristiques sur le long terme. Il faut respecter les règles, en les adaptant si besoin aux réalités de notre fréquentation et de notre territoire, et trouver un nouveau modèle en s’appuyant sur le PADDUC qui n’interdit pas les constructions démontables sur le littoral. Il faudrait revenir au système des concessions, qui est le plus performant, et définir une charte architecturale pour les établissements de plage. La Corse peut être innovante en créant des paillotes soutenables. J’invite tous les acteurs à relire la feuille de route du tourisme durable, à collaborer étroitement à nos projets et à participer, chacun dans son champ de compétence, à la mise en œuvre d’une trajectoire de croissance touristique vertueuse.

- Beaucoup estiment que c’est impossible, d’autres s’élèvent contre cette suprématie du tourisme ?
- Il faut être réaliste et cohérent. Je ne vois pas en termes macroéconomiques quelles autres activités pourraient, à court terme, se substituer au tourisme ! Ni d’ailleurs comment protéger notre environnement, garder notre île « vivable » et développer un tourisme compétitif et performant en Méditerranée sans privilégier l’idée d’une destination verte et préservée. Le tourisme peut être une trajectoire de croissance appauvrissante, s’il est pris dans le cercle vicieux du para-commercialisme et de la grande braderie, la Corse devenant un terrain de jeu où chacun fait ce qu’il veut, y compris au péril de sa vie. Mais il peut aussi générer une croissance vertueuse fondée sur la protection de l’environnement, la préservation de la ressource, l’équilibre territorial des aménagements, une fréquentation régulée, la formation des hommes et une meilleure acceptabilité par les résidents. La prochaine grande enquête de l’ATC concernera, d’ailleurs, les résidents parce qu’on ne peut pas développer un tourisme durable contre la population locale. J’espère que toutes les parties prenantes – professionnels, pouvoirs publics et intercommunalités - entendront ce message.

Propos recueillis par Nicole MARI. Source : CorseNetInfos.

Août 2018

scandola

Surfréquentation à Ghjirulata/Girolata : un paradis perdu

Ghjirulata/Girolata, site emblématique : le désastre est déjà là !

« Surfréquentation » le mot est enfin prononcé par les autorités (Maire et Présidente de l’agence de l’urbanisme au cours de leur visite de Girolata le 6 août 2018).
Pour ceux qui ont connu Girolata « avant », avant le déferlement touristique, avant l’installation des pontons, le site classé méritait son label !
Une anse abritée, quelques vieilles maisons de pierre, une aire à blé, quelques barques de pêcheurs qui incitaient à la contemplation et non à la consommation.

Ceux qui aimaient Girolata fuient le site. Seuls y viennent les touristes en arrêt forcé sur le chemin de la réserve naturelle de Scandula, par bateau, zodiacs surpuissants ou vedettes à passagers.

Site doté d’une station d’épuration très récente, les eaux de baignade sont pourtant les moins propres de tous les sites de baignade de Corse du Sud.
http://www.ulevante.fr/les-rares-plages-de-corse-ou-la-qualite-des-eaux-nest-pas-au-top/
Pourquoi alors ? la raison en est sans doute la très -trop- grande quantité de bateaux qui s’amarrent pour la journée ou la nuit ou ceux qui s’amarrent aux pontons pour y déverser leurs flots de passagers. Car leur nombre est impressionnant !

Des chiffres ?

Les navettes et les zodiacs marchands arrivent d’Aiacciu, de Calvi, de Puprià, de Galeria, de Portu, port qui compterait jusqu’à 30 armateurs ! Des comptages indiquent 35/40 bateaux de 12 à 200 places sur la plage horaire 12h/14h.

Au mois de juillet il y a eu jusqu’à 85 appontements en un seul jour et donc débarquements de vedettes à passagers sur une journée soit une estimation raisonnable de 3 000 personnes débarquant à Girolata ces jours là !

La capacité d’accueil est-elle dépassée ?

Des locaux pour poubelles ont dû être construits (en zone inondable : http://www.ulevante.fr/girulata-girolata-un-paradis/ … et leurs énormes quantités ont été stockées pendant des mois (et certains encombrants depuis des années) au-dessus de Girolata, comme en témoignent ces images prises en juin 2018 (même si le site a été nettoyé depuis) :

dechets

Et où ces touristes sont-ils accueillis ?

Si certaines des constructions anciennes ont été transformées en restaurant, des « paillotes » (restaurant, épicerie, pizzeria…) se sont développées en limite du DPM, paillotes pour lesquelles U Levante ne connaît ni autorisation ministérielle, ni permis de construire, ni passage (obligatoire) en Conseil des sites puisque Girolata est un site classé.

Image des « paillotes »

Image des paillotes et autres constructions régulièrement inondées

L’eau ?

À Girolata l’eau distribuée au robinet des habitants permanents n’est pas potable. Les analyses du 5 juillet 2018 indiquent “Eau d’alimentation non conforme aux exigences de qualité. La présence de germes en nombre important impose une surveillance renforcée.”

Sur le port, la même eau est vendue aux touristes 10 centimes le litre.

Des solutions ?

La pédagogie -il en faut- ne résoudra pas les problèmes !

Tant que des décisions de limitation du nombre de visiteurs, d’un quota de bateaux, ne seront pas prises, tant qu’on n’empêchera pas les gros bateaux de visite de Scandola de faire escale à Girolata pour déjeuner, tant que le code de l’urbanisme n’y sera pas appliqué, le site continuera à se dégrader et sa préservation sera impossible.

Ce n’est pas le chemin pris puisque, au contraire, dans le projet de mouillages par amarrage à des « coffres » des gros yachts ou des paquebots de croisière tout autour de la Corse, il est écrit que ce type de mouillage est prévu à Girolata !

Imaginez les milliers de personnes débarquant des canots mis à l’eau à partir de ces paquebots ! Le pire est donc à venir ! Car il est clair que quelques-uns tirent de gros bénéfices de cette surfréquentation et que, dans notre monde actuel, l’« économie » et la défense de quelques emplois (saisonniers) priment sur le respect de paysages exceptionnels, patrimoine de l’humanité tout entière.

Dans un état déjà très dégradé, Ghjirulata, qui fut un lieu de vie, semble hélas condamné à n’être plus rien d’autre qu’un lieu de passage ininterrompu.

Juillet 2018

Murtoli : sentier littoral de la DDTM déféré en tribunal administratif

Dans le but de garantir l’accès libre et gratuit de tous aux rivages de la mer, le législateur a grevé les propriétés privées riveraines du domaine public maritime d’une servitude de passage pour les piétons le long du littoral (SPPL). En principe, conformément à l’article L. 121-31 du code de l’urbanisme, la servitude se matérialise par une bande de trois mètres de largeur en bordure du domaine public maritime. Il appartient alors aux services de l’État d’assurer la mise en œuvre de cette servitude.

Toutefois, par exception, lorsque cela est rendu nécessaire par la présence d’obstacles et afin d’assurer la continuité du cheminement des piétons ou leur libre accès au rivage, le Préfet peut modifier le tracé, changer les caractéristiques de la servitude ou, exceptionnellement, la suspendre.

Dans ce contexte, le Préfet de la Corse-du-Sud a entrepris d’instaurer la servitude littorale de Murtoli, entre la plage de Roccapina et la place de Tralicetu, sur le territoire de la commune de Sartène, sans projet d’aménagement.

Afin de faciliter la mise en œuvre de cette servitude d’une longueur totale d’environ 8 km, le Préfet a divisé le projet global en trois tranches, faisant l’objet de trois procédures distinctes : les Bergeries (de l’embouchure de l’Ortolo à la Pointe de Murtoli), Roccapina (de la plage de Roccapina à l’embouchure de l’Ortolo), Traciletu (de la pointe de Murtoli à la plage de Tralicetu).

Détails : http://www.ulevante.fr/un-sentier-littoral-a-murtoli/

Sous prétexte de devoir éviter la présence d’obstacles rocheux sur une grande partie du tracé et de vouloir privilégier les sentiers existants, tout en contournant les «Bergeries de Murtoli », le tracé de la tranche 1, d’une longueur de 2,8 km, modifie le tracé de droit de la servitude dans son intégralité, ce qui lui a valu une forte opposition du public lors de l’enquête publique qui s’est tenue du 6 mars 2017 au 24 avril 2017. En particulier, le contournement des « Bergeries de Murtoli », un complexe hôtelier haut de gamme, réalisé largement sans autorisation ni permis de construire, a cristallisé la grande majorité des contestations. 22 des 32 observations présentées lors de l’enquête dénoncent ainsi une privatisation du littoral au profit des locations saisonnières de Murtoli.

Nonobstant ce contexte particulièrement défavorable, le commissaire enquêteur a émis un avis favorable et le tracé a finalement été adopté par le Préfet de Corse-du-Sud en janvier 2018.

La servitude de passage, dite « longitudinale », s’applique sur une bande de trois mètres de largeur calculée à compter de la limite du domaine public maritime et l’administration ne peut s’écarter du rivage qu’à la condition qu’elle démontre de façon circonstanciée l’impossibilité d’assurer la continuité du cheminement des piétons et, en principe, la servitude de passage des piétons le long du littoral doit coïncider au maximum avec le rivage de la mer.

Si le Préfet peut modifier le tracé de la servitude aux endroits où se trouvent des obstacles insurmontables, il est tenu de maintenir le tracé de droit sur le reste du parcours. En l’occurrence, les arrêtés entrepris modifient la totalité du tracé de la servitude !

S’agissant plus particulièrement du contournement des « Bergeries de Murtoli », précisons que les « Bergeries de Murtoli » sont aujourd’hui un complexe hôtelier composé de plusieurs locations saisonnières de luxe, au demeurant érigées pour la plupart en toute illégalité, sans autorisation préalable, ni permis de construire. Le choix de contournement est principalement motivé par un raisonnement d’ordre économique et touristique ! Or aucune disposition du code de l’urbanisme ne vise de telles justifications !

D’autant plus que les différents bâtiments composant le domaine de Murtoli ne sauraient être regardés comme des « obstacles » au sens de l’article L. 121-32 du code de l’urbanisme et, au 1erjanvier 1976, ces bâtiments n’étaient pas à usage d’habitation et étaient en ruines.

Les arrêtés litigieux modifient le tracé de la servitude afin de le positionner en arrière des « Bergeries de Murtoli ». Dans ces conditions, le contournement des « bergeries » de Murtoli aboutit incontestablement à privatiser le littoral, au profit du complexe hôtelier. Une fois encore concernant cette région de Corse on ne peut que s’étonner des libertés prises avec les textes de la part des services de l’État. L’intérêt général exige que le rivage soit accessible à tous et pas seulement aux quelques locataires d’un domaine privé.

Par conséquent, en se fondant sur des motifs d’ordre purement économique, le Préfet de la Corse-du-Sud a commis un détournement de pouvoir.

U Levante a demandé au tribunal d’annuler cet arrêté préfectoral qui viole les lois.

 

La réserve naturelle de Scandula perdra-t-elle son label européen ?

La belle Scandula mérite-t-elle son label ?

Les espaces protégés sont un des piliers de la sauvegarde de la nature et du paysage. En 1965, le Conseil de l’Europe a créé le Diplôme européen des espaces protégés pour reconnaître la valeur exceptionnelle de certains sites et l’importance de les préserver. La décision d’attribution de ce diplôme est prise après une évaluation soignée des sites concernés, pour saluer la qualité des efforts de protection et de sauvegarde. Cela  suppose que des mesures soient prises pour assurer la protection à long terme des espaces concernés. Il y a aujourd’hui 74 espaces protégés, répartis dans 29 pays, titulaires de ce Diplôme européen.

Le Diplôme européen des espaces protégés est d’abord octroyé pour cinq ans et peut, ensuite, être renouvelé pour des périodes de dix ans. Un système de protection approprié doit être mis en place pour préserver leurs valeurs scientifiques, esthétiques et culturelles : dans tous les cas, la conservation à long terme des valeurs naturelles et paysagères doit être assurée et faire l’objet, de manière exemplaire, de la gestion correspondante.

Dans les cas extrêmes, le non-renouvellement du diplôme est la sanction logique du non‐respect des conditions d’octroi essentielles du Diplôme européen. En cinquante ans de mise en œuvre de cette distinction, le Conseil de l’Europe n’a qu’une seule fois dû prendre une décision aussi grave. Il s’agissait du Parc national des Pyrénées (France), où des constructions totalement incompatibles et explicitement proscrites lors de l’octroi du Diplôme européen avaient été réalisées.

Dans d’autres cas, le Diplôme européen n’est pas renouvelé tant que certaines conditions essentielles (comme l’adoption officielle d’un nouveau plan de gestion) ne sont pas remplies.

La menace de retrait du Diplôme européen a un impact notable et bénéfique face aux dangers qui pourraient menacer l’intégrité d’un site. Elle peut inciter à atténuer des risques et encourager les responsables à améliorer leur gestion. Elle confère au Diplôme européen sa force et son prestige. La perte du Diplôme européen a un fort retentissement dans l’opinion publique.

Lire la suite sur le site d'U Levante

Amendement à la loi Littoral, l’exception corse

En Corse, île des sacrifices et des exclusions, les exceptions infirment la règle.

Les faits

Le Sénat a été saisi le 12 juillet d’un amendement d’origine gouvernementale*[1] afin de déroger encore une fois à la loi « littoral » pour les seules communes de Corse**.

Les motifs invoqués : bien évidemment, “préserver le patrimoine littoral “, par les élus qui “sont attachés à concilier les enjeux paysagers et environnementaux”… Pour U Levante, un sacrifice inadmissible pour une exception insulaire et son identité environnementale, un acte prémédité et perpétré sans débat, à l’insu de la volonté publique d’une population particulièrement attachée à la loi Littoral. U Levante dénonce les agissements d’un État sacrificateur et le silence sacrilège de nombreux élus et de la Collectivité de Corse.

Décryptage

Jusqu’à présent, dans les communes soumises aux deux lois Littoral et Montagne, la loi Littoral, moins permissive, s’appliquait sur l’ensemble de la commune et n’autorisait la constructibilité qu’en continuité des villages et des agglomérations. Si l’amendement gouvernemental passe, la loi Littoral ne s’appliquera plus que dans les espaces proches du rivage.

Un exemple parmi tant d’autres : sur la commune de Siscu, la loi Littoral ne s’appliquerait plus que dans la bande comprise entre le trait turquoise et la mer au lieu de s’appliquer à tout le territoire communal.

siscu

La différence est de taille puisque, en dehors de la bande des 100 mètres, la constructibilité deviendrait possible en continuité des « groupes de construction ». Ainsi les « taches urbaines » que le précédent Exécutif avait tenu à faire figurer dans le Padduc, tout en précisant dans les textes qu’elles n’étaient pas constructibles, le deviendraient ?

« La tache urbaine est une modélisation qui permet de représenter de façon schématique les regroupements de bâtis. Elle n’a aucune portée juridique et ne saurait être confondue avec l’espace urbanisé, au sens du code de l’urbanisme (caractérisé dans le livret IV par un faisceau de critères et d’indices). Elle ne tient compte que de la distance entre les bâtiments, sans autre considération, et ne permet donc pas de caractériser une forme urbaine. Par conséquent, en aucun cas, la « tache urbaine » ne peut être considérée comme une ouverture à une urbanisation possible, celle-ci répondant à d’autres critères définis par ailleurs dans le PADDUC. »

Représentation de la « trame urbaine » sur la commune de Siscu (Padduc, carte n° 6) :

siscu2

La volonté de l’État et de certains élus corses est claire : la constructibilité doit être possible partout en Corse et les résidences secondaires à but spéculatif doivent se multiplier partout et n’importe où, alors même que notre île a déjà battu ce triste record de dépossession de son patrimoine foncier et est en train de perdre aussi celui de ses terres agricoles.

La méthode

U Levante estime de surcroît que la méthode employée est inacceptable : la modification est proposée sans aucune concertation, entre pleine torpeur estivale et euphorie footballistique. Alerte et carton rouges. Il est utile de se souvenir que « nul n’est propriétaire de ses fonctions » et que l’État décideur et les exécutants de la Collectivité de Corse semblent travailler sans filet et sans gage de garantie.

Les vacances de Monsieur Hulot

Une fois de trop, on sabote les protections sans que l’État ne propose rien de constructif en dehors de l’encouragement à bâtir. Aucun nouveau moyen pour améliorer le contrôle de légalité en préfecture, aucun nouveau moyen pour contrôler le respect des permis de construire obtenus, aucun nouveau moyen pour faire exécuter les décisions de démolition. Rien.

On comprend pourquoi le principe de non-régression n’a pas été adopté lors de la révision constitutionnelle : le gouvernement régresse de sa propre initiative sur la loi Littoral ! Certains élus locaux progressent grâce à cette régression… et toutes ces agressions tendent à détruire ce qu’il reste de respectable sur la terre de Corse.

Oraison funèbre en guise de conclusion ?

Dans ce contexte U Levante demande

– au Ministre de l’Écologie de prendre position et d’obtenir des garanties pour renforcer la loi Littoral et en faire assurer un meilleur respect et un meilleur avenir par les collectivités locales de Corse,

– aux élus corses encore soucieux et responsables du devenir environnemental de leur terre et encore respectueux de leur opinion publique, de se positionner ouvertement contre ce sabordage de la loi Littoral qui ne fera qu’accentuer la pression sur notre terre comme sur eux-mêmes.

Amère désillusion de constater que l’État s’apprête à nuire gravement aux intérêts majeurs de notre île en encourageant et en accélérant la spéculation et la dépossession foncière.

Plus grande amertume encore de constater que des élus nationalistes en position de majorité à la CdC et se revendiquant d’une lutte historique pour la préservation de la Terre Corse fassent, pour les ESA, le choix du pire en 2018 *** !

[1]http://www.senat.fr/amendements/2017-2018/631/Amdt_776.html

L’amendement proposé par le gouvernement le 12 juillet 2018 : Download (PDF, 42KB)

** Communes corses soumises à la seule loi Littoral :
AJACCIO – ALERIA – BIGUGLIA – BASTIA – BORGO – CALVI – CANALE DI VERDE- CASTELLARE DI CASINCA – CERVIONE- FURIANI – GHISONACCIA – L’ILE ROUSSE – LINGUIZETTA – LUCCIANA – PENTA DI CASINCA – POGGIO MEZZANA – SAINT-FLORENT – SAN GIULIANO – SAN NICOLAO – SANTA LUCIA DI MORIANI – SANTA MARIA POGGIO – SORBO OCOGNANO -TAGLIO ISOLACCIO – TALASANI – VALLE DI CAMPOLORO – VENZOLASCA – VESCOVATO –

*** http://www.ulevante.fr

Démolition de la villa Martinolle en Corse du Sud

Démolition de la villa Martinole, une construction illégalement construite sur un espace remarquable en Corse du Sud. / © P. NANNINI / FTVIASTELLA

La démolition de la villa Martinolle, illégalement bâtie sur un espace remarquable en Corse du Sud, a débuté, une victoire emblématique pour les associations de protection de l'environnement, au terme d'une bataille judiciaire entamée en juin 2000.

La cour d'appel de Bastia avait confirmé en janvier 2018 la démolition de cette villa et de deux autres édifiées sur un espace remarquable pourtant inconstructible de la commune de Bonifacio (Corse du Sud), mettant un terme à une bataille judiciaire entamée en juin 2000.

Il s'agit "à ma connaissance du premier cas en Corse de démolition depuis longtemps d'un bâtiment en dur suite à une décision de justice obtenue par une partie privée" a réagit sur Twitter, Me Benoist Busson, avocat des associations U Levante et Le Garde. 

La procédure avait été engagée par les deux associations de défense de l'environnement à l'encontre de Guy Martinolle, propriétaire de ces habitations bâties dans l'anse de Paraguano, un site classé Natura 2000 et en espace remarquable inconstructible de la loi Littoral.

La cour d'appel a condamné Guy Martinolle à démolir ses villas, sous peine de devoir payer 300 euros par jour de retard. Le dernier permis de construire avait été définitivement annulé en 2012. Guy Martinolle avait annoncé son intention de se pourvoir en cassation avant de finalement renoncer. 
 

Affaire « Mara Beach » : L'appel du conseil municipal de Calvi à l'Exécutif et à la Collectivité de Corse


Rédigé par Jean-Paul-Lottier le Mercredi 27 Juin 2018

L'annonce faite par Corse Net Infos de la décision du Conseil Municipal de Calvi de demander la rétrocession d'une parcelle de 3000 m2 de terrain contenant le bâti existant sur la parcelle expropriée de Franck Maraninchi, propriétaire du « Mara Beach » aux fins du maintien de l'activité économique locale à la presqu'île de la Revellata est aujourd'hui au centre de toutes les discussions

Affaire « Mara Beach » : L'appel du conseil municipal de Calvi  à l'Exécutif et à la Collectivité de Corse

L'ordre du jour mardi soir du conseil municipal de Calvi était bien entendu axé principalement sur l'affaire de l'établissement de plage « Mara Beach » situé plage de l'Alga à la presqu'île de la Revellata.
On l'a dit, à l'unanimité, le conseil municipal ,de Calvi a décidé de passer à l'offensive en demandant solennellement au Maire de Calvi de procéder aux actions nécessaires tendant à obtenir une rétrocession de 3 000 m2 contenant le bâti existant sur la parcelle expropriée de M. Franck Maraninchi (parcelles : AD14-18-19) aux fins du maintien de l'activité économique locale.
Cette demande sera adressée dans les plus brefs délais à la Directrice Nationale du Conservatoire du Littoral.

« Nous sommes tout ̧à fait partisans de préserver au maximum la Pointe de la Revellata, j'en veux pour preuve que la Revellata est gelée au POS, elle est au PLU, il n'y a pas la possibilité de construire quoi que ce soit de durable. Ce qui a été fait l'a été par le passé. Je constate néanmoins qu'il y a deux poids, deux mesures et que si on veux préserver entièrement le littoral, eh bien, il faut tout détruire.
Nous avons eu plusieurs réunion mais nous nous sommes heurtés de la part du Conseil du Littoral a une opposition ferme et définitive consistant à dire « nous n'avons pas pour habitude de permettre une exploitation de quelque nature que ce soit, même sur un terrain appartenant au conservatoire du littoral. Eh bien, qu'à cela ne tienne, chiche, Si apparemment la difficulté est liée au fait, y compris au niveau national, le Conservatoire n'a pas pour règle de permettre une exploitation économique, même saisonnière, sur un terrain lui appartenant. Et bien nous demandons tout simplement une surface nécessaire pour que nous, nous regardions de quelle manière nous pouvons permettre le maintien de l'activité. A ce moment là, tout le monde devra faire face à ses responsabilités. Nous demandons donc la rétrocession de 3 000 m2 contenant le bâti existant sur la parcelle expropriée de M. Franck Maraninchi aux fins du maintien de l'activité économique » prévient Ange Santini avant de poursuivre :
"Je précise que cette activité économique se double d'une activité de surveillance, l'entretien de la plage.
Je ne dit pas que le conservatoire du littoral nous donnera gain de cause, mais en tout cas, nous allons nous adresser aux plus hautes instances. Si la réponse est négative, nous en prendrons acte mais on ne pourra pas dire ensuite que la commune de Calvi n'aura pas fait son maximum pour maintenir une activité. Nous, nous offrons une solution ».

"Sans l'implication de la CDC et de l'Exécutif, il ne peut y avoir de solution envisageable"
Le premier magistrat de la Commune ajoute aussitôt : « Quelle que soit la volonté de la Mairie de Calvi, et elle en a, sans l'implication de la Collectivité de Corse et de l'Exécutif de Corse à travers son Président, il ne peut pas y avoir de solution envisageable. Les choses claires. Là aussi, soit nous arrivons à nous réunir autour d'une table, soit il faut que les positions qui sont respectables soient dites une bonne fois pour toute. Sur la plage de l'Alga, même si nous souhaitions, l'Etat y compris, installer un établissement de plage démontable, le PADDUC ne le permet pas .
Le PADDUC ce n'est pas le conseil municipal de Calvi qui peut le changer.
Maintenant, si il n'y a pas de volonté ou si il y a une impossibilité, ou si il y a des blocages, y compris idéologiques, il faut le dire. Nous sommes en démocratie, toutes les décisions sont respectables mais à un moment donné il faut le dire, parce que june famille derrière, il y a des employés. A un moment donné, il faut que leur sort soit scellé d'un côté ou qu'une perspective s'ouvre pour l'avenir . On ne peut pas rester comme ça entre deux eaux .
La balle n'est pas dans le camp du Maire de Calvi !"
Et de conclure :« Nous, nous essayons de faire en vertu des moyens qui sont les nôtres. Et, contrairement à ce que j'ai pu lire, la balle ne sautait être en aucun cas dans le camp du Maire de Calvi. Le Maire a avec lui un Conseil Municipal et si celui-ci avait les pouvoirs de faire quoi que ce soit M. Maraninchi n'aurait jamais été embêté.
Maintenant il est temps que les masques tombent, que l'on ne se cache pas derrière le petit doigt des uns et des autres. Ce serait dommage qu'une telle activité disparaisse... Il y a des solutions à trouver" .

Les recommandations de la Cour des Comptes sur les compétences scolaires et périscolaires
Au cours de cette réunion, on l'a dit, plusieurs questions ont également été abordées.
Le Conseil Municipal a notamment pris acte du rapport de la cour des comptes s'agissant des compétences scolaires et périscolaires, avec un certain nombre de recommandation.
Il a beaucoup été question d'enfants de la commune qui sont scolarisés sur des communes voisines, ce qui ne peut se faire sans l'accord préalable du Maire.
La Chambre invite la commune à délibérer le principe et et le montant de la compensation financière permettant de faire participer les communes de résidence aux frais de scolarité des élèves résidant dans une autre commune mais scolarisés dans une des écoles communales.
Elle recommande aussi au Maire de faire délibérer le CM sur le passage à la semaine des 4 jours et les horaires arrêtés...

Mara-Beach : Les élus de Calvi demandent la rétrocession de 3 000m2 de terrain


Rédigé par Jean-Paul-Lottier le Mardi 26 Juin 2018

L'affaire du Mara Beach est revenue, mardi soir, sur le tapis lors de la réunion du conseil municipal de Calvi. L'assemblée communale a demandé au maire de Calvi de procéder aux actions nécessaires tendant à obtenir une rétrocession de 3 000 m2 contenant le bâti existant sur la parcelle expropriée de Franck Maraninchi aux fins du maintien de l'activité économique locale et a demandé une implication de la Collectivité de Corse et du président de l'Exécutif.

Mara-Beach : Les élus de Calvi demandent la rétrocession de 3 000m2 de terrain

Lors de la séance du conseil municipal de Calvi qui s'est déroulée ce mardi à 19 heures à l'Hôtel de Ville de Calvi, l'affaire dite du "Mara Beach" est revenue sur le devant de la scène.
Cette réunion présidée par le maire Ange Santini s'est déroulée en l'absence des 3 élus de l'opposition mais en présence de 19 élus de la majorité (3 procurations comprises).
En toute fin de séance, avant les questions diverses, et après que le Conseil ait voté les différentes délibérations à l'ordre du jour, au terme d'un expos Ange Santini, a rappelé les différentes phases de cette affaire de "Mara Beach", établissement de plage géré par Franck Maraninchi à l'Alga, qui a conduit; l'on s'en souvient, à une décision de justice en date du 15 mai dernier, audience au cours de laquelle le juge du TGI de Bastia a ordonné l'expropriation du propriétaire des lieux, décision assortie d'une astreinte de 1000€/jour.

Et de poursuivre, toujours à propos de "Mara Beach":
" La Ville de Calvi constate l'existence depuis de nombreuses années d'une activité réelle économique employant jusqu'à 20 salariés, ouverte à l'année. Cet établissement a participé, jusqu'à présent et à ses frais, à l'entretien partiel de la plage (DPM) ainsi qu'à la sécurité, puisque parmi son personnel au moins deux serveurs avaient la qualification BNSSA. Il pouvait donc servir, en tant que de besoin, de Poste de Secours avancé".

Le premier magistrat de Calvi ajoutait:
" La Ville de Calvi constate également que ses élus n'ont aucunement été entendus, malgré la délibération du 26 octobre 2009, par laquelle elle demandait "la préservation du site et la sauvegarde des lieux liés à l'économie touristique locale". Ils n'ont pas plus été entendus dans leur délibération du 14 mars 2016 dans laquelle ils s'érigeant contre une iniquité manifeste des pouvoirs publics en ce que ces derniers ont exproprié pour l'ensemble des parcelles, seulement des terrains, alors qu'un régime spécial se voyait "accordé" à Franck Maraninchi exproprié de son terrain et du bâti support de son activité commerciale.
Après plusieurs réunions tenues en Mairie de Calvi entre élus et Direction du Conservatoire du littoral, ce dernier ayant gardé une position ferme et irréversible, il a pu être constaté une impossibilité de négociation tendant à maintenir, en l'état, l'activité économique du "Mara Beach"".


Fort de ces explications, et dans ces conditions, c'est avec la plus grande fermeté que le conseil municipal a demandé au conservatoire du littoral d'étudier par tout moyen, la rétrocession partielle de la parcelle mise en cause (3 000 m2), y compris le bâti existant dans son état actuel.
Il est évident que la Ville de Calvi a la ferme intention de tout mettre en œuvre aux fins de maintenir une activité économique nécessaire au tourisme local et en particulier à la Revellata.
La décision du Conseil Municipal qui va dans ce sens, demande donc au Maire, d'entamer toutes négociations avec les autorités compétentes dont le Conservatoire du Littoral notamment.
L'assemblée communale a donc "Décidé solennellement de demander au Maire de Calvi de procéder aux actions nécessaires tendant à obtenir une rétrocession de 3000 m2 contenant le bâti existant sur la parcelle expropriée de Franck Maraninchi (parcelles; AD-14-18-19) aux fins du maintien de l'activité économique locale."
Nous y reviendrons.

"Algues mortelles" : débat autour de l'absence de débat

Par Fabrice Laurent--29 mai 2018

Algues mortelles (Algaghjili murtali), le documentaire du journaliste d'investigation Jean-Charles Chatard sur les cyanobactéries, ces micro-organismes présents dans certaines retenues d'eau, et les risques sanitaires que peuvent présenter les toxines qui s'en dégagent, fait-il des remous avant même sa diffusion vendredi 1er juin sur France 3 Corse ViaStella ? Sa projection samedi dernier en avant-première dans une salle communale de Lama, village de l'Ostriconi dédié au 7e art, devait être suivie d'un débat.

Les organisateurs ont fait savoir à la fin du film qu'une discussion allait avoir lieu sur la partie "artistique" dans la salle avec le réalisateur et le compositeur de la bande originale, Jean-Claude Acquaviva. Et une autre sur le sujet lui-même à l'extérieur sur une placette autour d'un apéritif.

Sauf que le second échange n'a pas pu avoir lieu. Un désaccord - c'est un euphémisme car la discussion est vite devenue houleuse - est intervenu entre un membre du Festival du film de Lama, organisateur de cette avant-première, et le journaliste sur les conditions dans lesquelles devaient se dérouler ces échanges.

Contacté hier, Jean-Charles Chatard "trouve surréaliste" qu'on ne lui ait "pas permis de s'exprimer devant le public. Des débats ont lieu dans le monde entier après la projection d'un film, sauf ici. J'ai vite ressenti un malaise autour de cette projection. Il s'est passé quelque chose."

Antoine Orsini, directeur du laboratoire d'hydrobiologie de l'université de Corse, qui est l'un des intervenants du documentaire et avait fait le déplacement samedi à Lama, "regrette cette absence de débat car il faut porter sur la place publique ce sujet d'importance puisqu'il est question de risque sanitaire. C'est dommage pour la démocratie."

Même sentiment chez Jean-Claude Acquaviva qui indique avoir rencontré à Lama un collaborateur du président de l'office d'équipement hydraulique de la Corse. "Il m'a dit : "Ce film est un tissu de mensonges, il va se faire casser en deux." Je lui ai répondu : "Comment peux-tu dire cela ?!""

Quant au non-déroulement des échanges, le militant culturel balanin, membre d'A Filetta, souligne qu'il "faut laisser la possibilité aux gens de s'exprimer. Interdire un débat autour d'un film qui évoque un problème sanitaire, c'est ahurissant et scandaleux !"

"Aucune pression"

Ne tergiversons pas. La question qui se dégage en filigrane est directe : y a-t-il eu des pressions politiques pour qu'il n'y ait pas de débat ? La réponse de Jean-Louis Devèze, président du Festival du film de Lama, qui n'était pas présent samedi dans l'Ostriconi, est tout aussi directe.

"Nous avons déjà organisé des débats sur les précédents documentaires de Jean-Charles Chatard sur l'amiante, Tchernobyl... Cela s'est toujours bien passé, signale ce médecin à la retraite qui qualifie son nouveau film de "très bien documenté".

"Nous avions convenu dès le départ avec lui que le débat se déroulerait de cette manière et se poursuivrait de manière informelle à l'extérieur. Il y a peut-être eu une incompréhension, déclare le président du festival qui clame qu'il n'y a eu "aucune arrière-pensée. Je n'ai personnellement reçu aucune sollicitation pour ne pas diffuser le film ou pour modifier l'organisation du débat. Nous avons préparé ce rendez-vous en toute liberté."

De son côté, le maire de Lama, Attilius Ceccaldi, indique, lui aussi, que la mairie, dont le rôle a consisté "à mettre la salle de projection à disposition des organisateurs", "n'a subi aucune pression de qui que ce soit". Quant à l'exécutif territorial, il rappelle avoir "soutenu ce projet de film puisque celui-ci a bénéficié d'une subvention de 36 000 euros".

Il nie avoir exercé "la moindre pression" et signale attendre "sereinement" le débat de vendredi pour lequel il a mandaté le président de l'OEHC, Saveriu Luciani.

Il concède seulement, dans l'optique de ce débat télévisé, avoir mandaté un de ses collaborateurs pour assister à la projection et prendre des notes sur le contenu du film. Autant dire que l'on attend avec intérêt la discussion - car il n'y a pas de démocratie sans débat contradictoire - programmée vendredi soir sur ViaStella.

14 mai 2018

Mar a Beach, la paillote qui fait des vagues

lundi 14 mai 2018 à 11:22 Par Patrick Vinciguerra, France Bleu RCFM

Près de 500 personnes se sont rassemblées samedi à Calvi pour soutenir le gérant de la paillote Mar a Beach, menacé d'expulsion. Des soutiens suivis de nombreuses critiques venant des réseaux sociaux. Et surtout l'opposition d'associations de défense de l'environnement comme U Levante.

revellata
Calvi, plage de l'Alga, paillote Mar a Beach - Association U Levante
Beaucoup de monde ce samedi devant la sous-préfecture de Calvi pour soutenir le gérant du Mar a Beach, un restaurant de plage les pieds dans l'eau, situé dans la presqu'île de la Revellata. Un rassemblement à l'initiative de deux associations de commerçants balanins. Franck Maraninchi est menacé d'expulsion, sa paillote se trouvant sur le domaine public maritime, un site géré par le Conservatoire du littoral. Le tribunal de grande instance de Bastia se prononcera demain. Parmi les personnes présentes, des élus (Ange Santini, le maire de Calvi, ou encore Camille de Rocca Serra), mais aussi des "people" comme Véronique Genest et Marie-Anne Chazelles.

Des propos de l'interprète de Julie Lescaut qui ont provoqué des dizaines de réactions sur les réseaux sociaux, pour la plupart hostiles, l'accusant notamment de défendre l'indéfendable.

genest genest alivu

Plus important dans cette affaire, la position de l'association U Levante qui dénonce clairement un établissement construit en toute illégalité.

Extrait d'un communiqué du Levante : "Le 15 mai 2018, le tribunal de grande instance se prononcera sur l’arrêté d’expulsion concernant Franck Maraninchi (établissement Mare a Beach) situé sur la presqu’île de la Revellata. Deux associations de commerçants s’y opposent arguant d’une inégalité de traitement entre ce paillotier et les propriétaires de certaines villas proches. Argument fallacieux ! Les propriétaires de ces villas proches possèdent un permis de construire ancien, largement antérieur à la loi Littoral. Le CDL ne pouvait donc pas les préempter. La paillote/restaurant de F. Maraninchi n’a jamais eu de PC et a fait l’objet de multiples jugements condamnant son propriétaire à la démolition."

Patrick Vinciguerra France Bleu RCFM

 

25 avril 2018

Atteintes environnementales sur une plage de Corse-du-Sud

Par C. T. - 24 avril 2018 (Corse Matin)

capulaurosu
La plage de Capolauroso, lieu de prédilection des promeneurs et des sportifs - photo C.T.

Ce sera le énième coup de gueule d'un collectif au sujet de l'incivisme qui sévit de manière récurrente sur la plus grande plage du Valinco. Bien sûr, on peut hausser les épaules, fermer les yeux et penser que les propos de centaines de promeneurs sont le fait de râleurs rétrogrades, plus soucieux des petites fleurs sur les dunes, des oiseaux dans les tamaris, des tortues cistudes de l'embouchure du Rizzanese que des enjeux politico-économiques du territoire. Oui, peut-être. Mais si vouloir protéger les lieux dans lesquels on vit au quotidien, être conscients de la chance d'avoir un site Natura 2000 dans la ville, pouvoir admirer une embouchure de rivière d'une richesse reconnue en biodiversité, si toutes ces joies profondes sont estimées d'intérêt secondaire. ... Alors oui, vraiment, sans problème, les amoureux de Capolauroso veulent bien être taxés d'être des illuminés de l'environnement, des donneurs de leçons "vertes" en somme...

Une plage de 4 km non urbanisée

Reconnaissons aux élus du secteur d'avoir jusque-là quasiment résisté à toute pression immobilière. Le conservatoire du littoral s'est porté acquéreur du site mais les mesures de préservation et de protection tardent à se mettre en place. Le conservatoire des espaces naturels fait ce qu'il peut. Et pendant ce temps-là, les 4X4 ou les quads ouvrent des chemins sur les dunes ou effectuent des demi-tours hasardeux sur les tapis de fleurs de sable. La fameuse anchusa crispa, plante endémique borrinaginée, unique en corse, a du mal à se reproduire face à ses ennemis. Les silènes mauves, les lys des sables et autres matthiola tricuspidata, les polygonum maritimes vont bientôt faire figure de survivantes. Car d'autres proies les guettent : les plantes invasives et la pollution d'origine humaine. Fréquemment, les personnes ignorent les méfaits des plantes invasives et s'extasient de la couleur de leur floraison. À Capolauroso, la griffe de sorcière (carpobrotus) plante grasse invasive par excellence, élimine les espèces indigènes, détruit la richesse et la diversité floristique et provoque une baisse de 60% des espèces du milieu.

Elle modifie l'écosystème en profondeur et provoque un changement des propriétés physico-chimiques du sol et le cycle des nutriments. De plus, les feuilles des années précédentes changent la structure du sol.

Des campagnes d'arrachage diligentées par des associations environnementales donneraient de l'oxygène aux plantes de Capo et Portigliolo qui offrent sur le sable de véritables tapis de couleur au printemps. De plus en plus réduits chaque année malheureusement...

Sur ce cliché, quatre impacts environnementaux : un passage de quad sur le sable,
une zone de griffe de sorcières et au loin, un 4X4 au bord de plage et les ravinements dus aux motos.

Opération Corse propre

Papiers, sacs plastiques, bouteilles, mégots... jonchent les terre-pleins de Capolauroso. Gravats, machines à laver éventrées, encombrants de toutes sortes ne se cachent même plus dans le maquis qui entoure le site classé. Vergognu... le centre de tri et la déchetterie de Teparella ne se trouvent qu'à 3 km de là.

Le 1er mai, l'association Global Earth Keeper et l'association ADN Passpartou invitent ceux qui le souhaitent à venir débarrasser Capolauroso des déchets divers qui s'y sont accumulés. Ramasser, nettoyer, et prendre conscience de ce qui pollue les rivages, venu de terre ou du large, jeté intentionnellement ou brassé par vents et marées.

Imaginer aussi ce qui reste au fond, ou qui flotte entre deux eaux comme les fameux microplastiques ...

Ces opérations de nettoyage collectif visent à éveiller les consciences sur les pollutions de l'environnement marin et toute la biodiversité qui en découle.

Avec comme seules armes des sacs-poubelles, les bénévoles, toutes générations confondues, seront attendues à Capolauroso avec la volonté de participer à une action écologique de proximité. Et dommage pour ceux qui haussent les épaules en pensant que l'intention est dérisoire..

Source : Corse Matin 

9 février 2018

Lettre ouverte aux partisans de l’inégalité des Corses devant la Loi

Depuis plusieurs semaines U Levante fait l’objet, sur les réseaux sociaux, d’attaques virulentes relayées par des médias.

Toutes ces attaques dénoncent la même faute dont U Levante se serait rendu coupable : notre « pseudo association de protection » persiste à vouloir empêcher certains Corses de développer de magnifiques activités touristiques créatrices d’emplois au sein de sites classés par la loi et le Padduc comme « espaces remarquables » inconstructibles en s’attaquant toujours aux mêmes, pratiquant ainsi une sélection révélatrice de sa mauvaise foi et volonté de nuire. La preuve ? U Levante n’attaque pas toutes les constructions illégales qui se multiplient en bord de mer.

L’explication : U Levante est composé de « ratés », « aigris », « jaloux » ayant « échoué dans leur vie professionnelle ». Et nos fins adversaires ont découvert la vraie raison d’être de notre association : U levante est au service de l’État français qui veut maintenir la Corse dans son sous-développement...

Il y a une part de vérité dans ces attaques : les bénévoles d’U Levante n’attaquent pas toutes les constructions illégales, ils ne parviennent pas à remplacer totalement les services de l’État, des communes, de la CTC pour le contrôle de la légalité des documents d’urbanisme !

Accuser U Levante de ne pas déférer devant la justice tous les permis illégaux est totalement grotesque sauf à comparer U Levante à l’État ? Le ridicule ne tue pas !

U Levante n’a pas de salariés et refuse toute subvention, c’est le prix à payer pour garder son indépendance !

Reste le fait objectif qu’U Levante a obtenu l’annulation d’une trentaine de PLU et de dizaines de permis de construire et ce quelle que soit la couleur politique des communes concernées : qui peut contester ce fait objectif ?

Reste le fait objectif, mais là on comprend la haine de nos détracteurs à notre égard, qu’U Levante a ainsi sauvé du béton des milliers d’hectares de terres agricoles, d’espaces classés remarquables et caractéristiques, d’espaces proches du rivage, de Znieff, etc., permettant ainsi aux Corses de pouvoir continuer à en bénéficier au lieu de les voir détruits ou privatisés.

Reste le fait objectif qu’en menant ce combat pour sauver ces biens communs U Levante a contrarié les appétits financiers de beaucoup, d’où leurs attaques... Mais, malgré les menaces, U Levante continuera son combat au service du Bien Commun.

Reste le fait objectif qu’U Levante ne se bat qu’avec pour seules armes les lois protectrices de l’environnement et le Padduc, ce qui est insupportable pour tous ceux qui exploitent des activités commerciales très lucratives en pleins espaces remarquables, sans permis de construire grâce au laxisme (ou à la complicité objective?) de l’État.

Il est donc particulièrement ridicule de présenter U Levante comme « complice de l’État » : où était cet État lorsqu’U Levante a fait annuler tous ces PLU et permis de construire illégaux ?

Comment se fait-il, par exemple, que le Préfet se soit désisté de son action contre le domaine de Murtoli alors qu’il était démontré qu’un permis pour hangar agricole s’était traduit sur le terrain, terrain inconstructible, par la construction d’un club-house lié au golf et de plusieurs centaines de m2 au sol !

Qui bénéficie concrètement de l’inaction de l’État ?

On reproche aussi à U Levante de risquer de compromettre l’emploi de nombreux salariés en s’attaquant à de prospères, mais totalement illégales, activités commerciales en pleins sites remarquables. Ce chantage à l’emploi est indécent. Ce qui pourrait remettre en cause ces emplois, c’est la condamnation de ces sociétés qui exploitent ces activités en violant sciemment les lois protectrices de l’environnement et le Padduc !

Les représentants de ces salariés devraient donc demander à leur employeur de cesser de violer la loi au lieu de reprocher à U Levante de vouloir la faire appliquer pour le bien de tous !

On nous oppose que ces activités commerciales reposent sur des constructions certes illégales, puisque sans permis, mais si belles ! Grâce à cette violation de la loi et de l’environnement, la Corse disposerait ainsi des outils de son développement que seuls les jaloux d’U Levante voudraient contrarier !

En réalité ce type d’argument traduit un dévoiement complet du sens de la citoyenneté. Ce qui fonde une société démocratique, libre, c’est l’égalité des citoyens devant la loi, ce n’est pas la loi du piston, du favoritisme, du rapport de forces !

Il n’y a pas de vie commune possible, de « vivre ensemble », si certains citoyens peuvent violer la loi pour leur profit personnel en toute impunité et privatiser, au passage, le domaine public qui, comme son nom l’indique, est celui de tous !

Ce qu’on nous reproche c’est de refuser cette dérive mortifère qui permet à une minorité de prospérer grâce au viol de la loi opposable à tous les citoyens corses et ce au détriment du bien commun qu’est notre environnement.

Une société devient mafieuse si elle accepte que certains citoyens puissent s’enrichir, notamment grâce à des complicités d’élus et (ou) de services de l’État, en violant en toute impunité l’état de droit, la loi, foulant ainsi au pied le principe de l’égalité des Corses devant elle.

« L’égalité ne doit pas être un vain mot (...) la parfaite égalité est ce qui est le plus désirable dans un état démocratique (...) les républiques disparaissent lorsqu’on y trouve des particuliers si riches, qui, au mépris du mérite et des lois, s’imposent à la multitude (..) » Pascal Paoli. (15/07/1764)

Deux cent cinquante-quatre ans plus tard, ces mots restent d’une redoutable actualité. U Levante entend bien, malgré les menaces et les pressions, poursuivre son combat au service de notre environnement et des Corses.

03/02/2018

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Murtoli : “La Table de la Plage”, un restaurant en site totalement inconstructible

Sur le site internet du Domaine de Murtoli, on peut admirer le restaurant « La Table de la Plage » : un restaurant de luxe, des structures annexes, des pistes et des parkings.

Problème : aucune autorisation, aucun permis n’ont été trouvés sur les registres de la mairie : le lieu est totalement inconstructible car il bénéficie de nombreuses protections réglementaires :

– ce restaurant est dans un espace boisé classé, inconstructible, non déboisable ;
– ce restaurant est dans un espace remarquable inconstructible du PADDUC ;
– ce restaurant est dans une zone naturelle d’intérêt floristique et faunistique de type 1, en zone Natura 2000 ;
– ce restaurant situé dans la bande des 100 mètres d’une zone vierge est soumis à l’application de la loi Littoral … qui l’interdit.

U Levante a porté plainte début 2016 … et depuis attend.

L'article complet sur le site d'U Levante.

Le gouvernement a-t-il décidé de couler la question corse dans le béton ?

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la « Madame Corse » du gouvernement, Jacqueline Gourault, a fait très fort pour son premier déplacement dans l’île, les 5 et 6 janvier derniers.

Interrogée sur le statut de résident réclamé par la majorité nationaliste à l’Assemblée de Corse, la ministre a fait apprécier son sens de l’esquive et son goût du paradoxe en déclarant, selon des propos rapportés par le site CorseNet Infos :

https://www.corsenetinfos.corsica/Visite-de-Madame-Corse-le-gouvernement-ouvert-au-dialogue-mais-la-co-officialite-reste-inenvisageable_a31123.html#KsKoE36R5icAb09m.99)

« Il faut aussi regarder si la loi Littoral peut être aménagée pour pouvoir libérer du terrain à construire ». Et d’ajouter, de manière quelque peu contradictoire avec cette première proposition : « Il faut trouver aussi des moyens pour éviter la spéculation ».

Cette déclaration procède-t-elle d’une préoccupante méconnaissance du dossier, Mme Gourault n’a-t-elle fait que répéter, sans réfléchir, des propos entendus le matin, ou a-t-elle exprimé la position du gouvernement, ce qui serait alors proprement effarant ?

Rappelons quelques évidences qui semblent avoir échappé à « Madame Corse » :

  • 5 000 permis de construire sont délivrés chaque année en Corse selon l’Insee, soit le taux par habitant le plus élevé de France ;
  • la Corse compte 100 000 résidences secondaires recensées (soit 30 % du bâti, record national). Dans certaines communes du littoral, 80 % des constructions sont des résidences secondaires, occupées quelques semaines par an ;
  • selon le livre blanc des assises du Littoral de 2013, « les capacités d’accueil des zonages ouverts à l’urbanisation des seules communes littorales permettent déjà de doubler la population de la Corse » ;
  •  81 % des Corses  se sont prononcés pour la loi Littoral.

Est-il, dans ces conditions, raisonnable de vouloir libérer davantage de terrains à construire ?

Et comment la ministre peut-elle sérieusement présenter l’assouplissement de la loi Littoral comme une alternative au statut de résident ? Pense-t-elle vraiment que bétonner le littoral, accroître encore le nombre des résidences secondaires, sont la solution pour réduire la pression spéculative en Corse, réguler les prix de l’immobilier et faciliter l’accès des résidents à la propriété ? Faut-il lui rappeler que la Corse est l’une des régions françaises où les revenus sont les plus faibles, qu’un habitant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté, et qu’en conséquence, rares sont les Corses à pouvoir s’offrir une villa en bord de mer ?

S’il ne s’agissait pas d’un membre du gouvernement, on croirait à une mauvaise plaisanterie.

Devant des propos aussi irresponsables, U Levante appelle solennellement le président de l’exécutif de la Collectivité unique et le président de l’Assemblée de Corse à faire savoir, sans équivoque, à Mme Gourault qu’un aménagement de la loi Littoral ne constitue pas une réponse acceptable à la problématique du foncier en Corse, et qu’il s’opposera à toute remise en cause des dispositions de cette loi, comme de celles du Padduc.

 

Loi Littoral et PADDUC, conférence de presse du 27/11/2017

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PIÙ CHÈ MAI, A TERRA CORSA HÈ À VENDE !

MAIN BASSE SUR UNE ÎLE : INDUVE ANDEMU ?

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QUEL EST LE CONSTAT AUJOURD’HUI ?

– 6 000 permis de construire délivrés par an
– 100 000 résidences secondaires recensées (soit 30 %, record national)
– Des terres agricoles pourtant inconstructibles livrées à la spéculation
– Des centres commerciaux de plus en plus nombreux et de plus en plus grands au détriment des commerces de proximité
– Un taux record de paysages défigurés à jamais (Piantarella, Sperone, Santa Ghjulia, Paraguan, Rundinara, …)
– Des créations de zones de non-droit avec des domaines entiers privatisés (Murtoli) qui se moquent des lois environnementales, de la loi Littoral (alors que 81 % des Corses sont favorables à son application), du DPM, du sentier littoral…
– Une économie fondée presque exclusivement sur le tourisme

– De puissants fonds d’investissement affairistes, voire mafieux, qui font pression sur certains élus afin de réaliser de grands projets privés ou « dits d’intérêt public » qui vont impacter gravement l’environnement et violer le code de l’urbanisme en offrant aux jeunes Corses des emplois précaires…… et des gros profits pour quelques-uns.

la Corse est la région où l’on trouve le plus d’habitations en zone inondable 31%

– la Corse est la troisième région française la plus corrompue derrière St Martin et la Polynésie et largement devant PACA

ALORS QUE LE PADDUC ÉTAIT CENSÉ « PROTÉGER LA CORSE DE LA SPÉCULATION »

À l’époque, les associations de l’environnement avaient déjà dénoncé les lacunes de ce PADDUC qui n’était pas assez protecteur :
– disparition de l’inconstructibilité des znieff, et disparition de certains espaces remarquables (Piana, Bonifacio, Sisco), faisant du Padduc un plan plus permissif que ne l’était le Schéma d’aménagement de 1992 soit un net recul en terme de protection.

– constructibilité des espaces agricoles par « compensation »…

MAIS LE PIRE EST À VENIR AVEC CERTAINS ÉLUS QUI VEULENT ALLER « ENCORE PLUS LOIN »

– En voulant assouplir, si ce n’est supprimer, la loi Littoral,
– En voulant soit refaire soit modifier un PADDUC (pour les propriétaires opulents et pour leur clientèle électorale ?) qui, à les entendre : « a ruiné les Corses » (piombu !),
– En faisant croire aux électeurs qu’avec ce PADDUC (voté à une forte majorité) : « il est impossible de construire en Corse »,
– En affirmant (ah ! la mauvaise foi de certains !) que les 105 000 hectares d’ESA ne sont pas crédibles parce qu’un stade de foot (1 hectare) y a été comptabilisé et que “entre les ESA et les ERC il n’y a plus d’espaces constructibles. Conséquence mathématique les terrains sont de plus en plus chers et les Corses ne peuvent plus se loger. »
– En trouvant trop lourd le cadre « légal » et en déclarant qu’il faut modifier les lois,
– En demandant à ce que les maires soient les seuls « maîtres » de l’aménagement de « leurs » territoires, – En affirmant que « le PADDUC a été élaboré pour empêcher l’entrée de nouveaux arrivants sur cette terre » et qu’ « il est un frein au développement »..

AVÀ, BASTA !

Tous les PLU et toutes les cartes communales de toutes les communes françaises sont régis par des lois (lois Littoral et Montagne, loi Alur ).
Le prix des terrains ne dépend pas étroitement de la quantité. Il dépend essentiellement de la qualité du milieu environnant. Pietrusella a le record des prix élevés du foncier … et a des centaines d’hectares constructibles. Lucciana a beaucoup d’hectares constructibles et un prix au m2 très bas.

Le PADDUC lui-même doit respecter les lois et
– n’est que la traduction spatiale (il localise les espaces agricoles de fortes potentialités et de faible pente c’est-à-dire les terres les plus faciles à cultiver et les plus productives et les espaces remarquables pour leur valeur écologique ou paysagère),
– n’apporte que des précisions, des définitions sur des notions comme celle des « hameaux nouveaux », du classement des plages…

Les maires ont l’obligation d’agir pour l’intérêt général : « Le droit de l’urbanisme doit avant tout être considéré comme un outil au service de l’intérêt général et non comme un instrument d’enrichissement. » … « Le problème est politique et non technique. Élaborer un document d’urbanisme ne consiste pas à faire plaisir aux uns et aux autres… des choix doivent être faits et traduits en termes réglementaires, quitte à déplaire à certains. » … « Les gens ont le sentiment que le droit de construire est indissociable de leur droit de propriété alors que celui-ci ne peut exister que sous réserve de l’intérêt général. » Guillaume Mulsant, Pt du Ttribunal administratif, 22/01/2015.

Le détricotage de la loi Littoral et le détricotage du Padduc ne serviront que la spéculation et non l’intérêt des petits propriétaires. Le prochain Exécutif devra déférer au tribunal administratif les communes qui enfreignent gravement les lois environnementales mais pas « au cas par cas » car il n’y a pas de bons et de mauvais « tricheurs ».

Les affirmations de certains candidats sont pour nous, citoyens de l’île, un retour en arrière considérable et une incitation implicite à la tricherie spéculative. Il est de notre devoir, à nous associations de défense de l’environnement, de tirer la sonnette d’alarme en mettant en exergue une situation devenue critique (Voir le site de U.L. pour plus de précisions….).

Il serait temps pour nos élus de proposer un projet de société durable, c’est-à-dire solidaire équitable et respectueux des lois, de la terre et des hommes.
Rappelons une fois encore que 81% des corses sont favorables à l’application de la « loi Littoral »

C’est pourquoi, nous vous appelons mesdames, messieurs les candidats, à répondre au questionnaire ci-après, ainsi qu’à la question plus générale : quel projet de société voulez-vous pour la Corse ? Chi Terra oghje è dumane è per quale ?

Madame, Monsieur,

Les 3 et 10 décembre prochain il sera demandé aux électeurs de Corse de faire un choix de société important pour l’avenir de notre Île.

La Corse subit, depuis de nombreuses années, une dérive vers une société mafieuse qui se nourrit, notamment, de la spéculation immobilière. Au nom des associations de l’environnement, nous vous demandons de répondre à cette lettre ouverte avant le 27 novembre afin que nul ne puisse ignorer vos propositions sur les points ci-dessous. Nous ferons paraître vos réponses dans la presse et sur le site de U Levante.

1) Pour lutter contre cette spéculation et préserver notre environnement, êtes-vous favorable au maintien, sans modifications, de la loi Littoral ?

2) Le Padduc défend, dans ses grandes orientations, le principe de la nécessité de préserver 105 000 ha d’Espaces Stratégiques Agricoles (ESA) afin d’atteindre, à moyen terme, l’autonomie alimentaire et lutter contre l’artificialisation des terres agricoles qui nourrit, aussi, la spéculation immobilière. Êtes-vous favorable à la défense de ces objectifs et donc au principe, inscrit dans le Padduc, qu’il ne faut pas admettre le changement de destination des ESA ?

3)Dans le cadre de la moralisation de la vie politique, êtes-vous d’accord pour que la responsabilité pénale d’un élu ou du préfet soit engagée si, sciemment et volontairement, ils ont validé un document d’urbanisme en violation de la loi ou d’un jugement définitif ?

Nous vous remercions de bien vouloir nous répondre par retour. Nous rendrons publiques vos réponses.

Trois exemples concrets : les PLU de Piana, Prupià, Grosseto Prugna Purtichju

A – Le non-respect de l’obligatoire adéquation entre l’évolution de la population, le nombre de logements nécessaires et le foncier disponible

Le PLU arrêté de Piana*

  • affirme un taux d’évolution (+4,3%/an) de la population permanente jusqu’en 2030 (+ 500 habitants) totalement incohérent avec l’historique,
  • permettrait la construction de 400 logements supplémentaires dont environ 240 pour les futurs 500 résidents permanents et 160 résidences secondaires,
  • fournit une capacité d’accueil sur le village (hors Arone) de 275 logements très largement suffisante pour le chiffre déjà invraisemblable de 500 habitants supplémentaires,
  • surestime de manière flagrante du foncier déjà bâti sur Arone,
  • envisage pour Arone une urbanisation clairement dédiée au résidentiel secondaire !

Le PLU arrêté de Propriano/Prupià**

  • une sous-estimation notable du foncier disponible à hauteur de 13 hectares correspondant à une capacité d’accueil supplémentaire de 190 logements
  • une réelle dégradation du taux de résidences principales (-2,8%)
  • une avalanche de plus de 700 résidences secondaires d’ici à 2030 que la commune se garde bien de préciser !

Le PLU arrêté de Grosseto-Prugna Purtichju***

  • dégage un foncier qui pourra accueillir plus de 1500 logements soit 4,8 fois plus que les 313 logements nécessaires pour couvrir l’augmentation de la population permanente prévue,
  • sous-estime grossièrement du foncier réellement disponible d’au moins une trentaine d’hectares pouvant dégager une capacité d’accueil de près de 500 logements supplémentaires à l’horizon 2027,
  • aboutirait à un taux de résidences secondaires de 70 % beaucoup trop déséquilibré et quatre points au-dessus de 2013,
  • permettrait d’accueillir 1516 logements soit 4,8 fois plus que les 313 logements nécessaires pour  couvrir l’augmentation de la population permanente prévue.

Que retenir de ces trois PLU ?

Nul besoin d’être grand clerc pour en déduire que le déséquilibre dans le rapport résidences principales /résidences secondaires va perdurer … en totale contradiction avec les orientations du Padduc. L’ouverture à l’urbanisation est donc beaucoup trop importante et discrédite à l’avance toute consommation d’Espaces Stratégiques Agricoles ou d’Espaces Naturels Protégés.

B – Le non-respect des ESA, les espaces stratégiques agricoles

Tous les espaces agricoles cultivables et à potentialités agronomiques sont classés par le Padduc en espaces stratégique agricole (ESA). Le Padduc n’admet pas de modification de la destination des ESA qui sont donc inconstructibles.

Les espaces classés AS (Agricoles stratégiques) par les communes doivent respecter le quota communal ainsi que les conditions d’éligibilité des terres régissant les ESA comme la qualité agronomique, la cultivabilité, la mécanisation des terres, entre autres, au travers d’un DOCOBAS (DOCument d’OBjectifs Agricole et Sylvicole).

Le PLU arrêté de Piana :

  • La surface des ESA du PADDUC sur la Commune est de 195 ha
  • La commune de Piana affiche dans son PLU une surface de zones AS de 450 ha (+ 262 ha).
  • Aucune justification des secteurs supplémentaires classés en AS n’est apportée par la Commune de Piana : absence de DOCOBAS
  • Avec + 262 ha désignés comme ESA la Commune de Piana répond largement aux exigences du PADDUC, mais en réalité :
    • Sur la Commune, 15,4 ha d’ESA du PADDUC sont déjà consommés car reposant sur du foncier bâtis, leur destruction est irréversible !
    • Sur les 450 ha définis comme des Espaces Stratégiques Agricoles par la Commune de Piana, seulement 140 ha englobent des ESA du PADDUC et sur les 310 ha restants seulement 1,6 ha présentent une potentialité équivalente aux critères des ESA du PADDUC ! Il manque donc 121 ha d’ESA pour que le PLU soit en conformité avec le PADDUC. 

Le PLU arrêté de Propriano/Prupià 

  • La surface des ESA du PADDUC sur la Commune est de 394 ha (cartographie + Livret III)
  • La commune de Pruprià affiche dans son PLU une surface de zones AS de 399 ha (393 ha cartographiés) et annonce (sans représentation cartographique) que 102 ha sont des équivalents d’ESA.
  • Aucune justification des secteurs supplémentaires classés en AS n’est apportée par la commune de Prupià : absence de DOCOBAS
  • La réalité est la suivante :
    • Le PLU de 2006 a déjà consommé 6,4 ha d’ESA du PADDUC, leur destruction est irréversible !
    • 51,7 ha d’ESA du PADDUC supplémentaires sont impactés par les zones urbanisées du nouveau PLU !
    • Sur les 393 ha définis comme des Espaces Stratégiques Agricoles par la Commune de Pruprià, 305 ha englobent des ESA du PADDUC et sur les 88 ha restants seulement 0,66 ha présentent une potentialité équivalente aux critères des ESA du PADDUC ! Il manque donc 88,8 ha d’ESA pour que le PLU soit en conformité avec le PADDUC.

PLU arrêté de Grosseto-Prugna Purtichju

  • La surface des ESA du PADDUC sur la Commune est de 539 ha (550 ha avant 2015) (cartographie + Livret III),
  • La commune de Grosseto affiche dans son PLU une surface de zones AS de 515 ha dont 39,5 ha équivalents ESA. Aucune justification des secteurs supplémentaires classés en AS n’est apportée par la Commune de Grosseto : absence de DOCOBAS
  • La réalité est la suivante :
    • Le PLU oublie d’exposer le triste constat que sur les 539 ha d’ESA du PADDUC : 104 ha ont perdu ou vont perdre leur vocation agricole (53 ha détruits par le POS et 51ha désormais classés dans les zones urbanisées du PLU)
    • Sur les 515 ha définis comme des Espaces Stratégiques Agricoles par la Commune de Grosseto, 415 ha englobent des ESA du PADDUC et, sur les 100 ha restants, seulement 3,3 ha présentent une potentialité équivalente aux critères des ESA du PADDUC ! Il manque donc 121 ha d’ESA pour que le PLU soit en conformité avec le PADDUC.

Que retenir de ces trois PLU ?

Aucun n’a justifié les surfaces classées AS, aucun n’a constitué de DOCOBAS.

La compensation – retranscription est une mascarade et un alibi qui ouvre à l’urbanisation des dizaines ou plus d’une centaine d’hectares d’espaces stratégiques agricoles.

C – BILAN

  • Le déséquilibre provoqué dans le rapport résidences principales /résidences secondaires est en totale contradiction avec les orientations du Padduc qui veut l’évolution exactement inverse.
  • Pour ouvrir à l’urbanisation des ESA il faudrait que ces trois communes commencent par respecter le principe d’équilibre dans leur PLU, ce qui n’est pas le cas (L 121-1-du CU) et démontrent, notamment, qu’elle n’ont pas, sauf à ne plus pouvoir construire suffisamment de logements compte tenu de l’évolution démographique, d’autres possibilités que de solliciter cette ouverture, limitée et exceptionnelle, à l’urbanisation d’une partie de leurs terres agricoles. Une telle démonstration est totalement absente de ces PLU.
  • Alors que le Padduc a décidé de mettre en place le processus qui doit aboutir à moyen terme à l’autonomie alimentaire grâce, notamment, au refus de changement de modification de destination des ESA qui constituent la surface utile et irremplaçable de notre agriculture et de notre environnement, les 3 communes en consomment des dizaines d’hectares.
  • Si les PLU de Grosseto Prugna et Piana ont bien reçu un avis défavorable de la CTPENAF, la Commission territoriale de la préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers, l’incroyable est arrivé pour le PLU de Prupià qui a reçu un avis « favorable avec réserves », même si les réserves portent sur la trop grande consommation de foncier.

* PLU de Piana, analyse détaillée à télécharger
* PLU de Prupia, analyse détaillée à télécharger
* PLU de Grosseto-Pugna-Purtichju à télécharger

Association « Luzzipeu Falasorma » :
Non à la vente du domaine du château du prince Pierre


Rédigé par le 23 Juillet 2017


L’Association « Luzzipeu Falasorma » n'est pas contente et le fait savoir. Elle dénonce la vente d’un domaine de 87 ha sur lequel se situe notamment les ruines d’un château. Pour elle, cette vente suscite de gros soupU+E7ons de spéculation. L’Association « Luzzipeu Falasorma » lance un appel à la mobilisation le Mercredi 26 juillet sur le site du château du prince Pierre Bonaparte à Luzzipeu.


Association « Luzzipeu Falasorma » : Non à la vente du domaine du château du prince Pierre

L’Association « Luzzipeu Falasorma » qui regroupe l’ensemble des agriculteurs des deux vallées de la micro région, ont fortuitement appris par l’intermédiaire d’une publication de la SAFER, la vente d’un domaine de 87 ha sur lequel se situe notamment les ruines d’un château.
Cette vente suscite de gros soupçons de spéculation de notre part.
Tout d’abord, l’acquéreur est un agriculteur fraîchement installé. Il faut savoir qu’entre son inscription à la MSA et la signature du compromis de vente, il ne s’est écoulé qu’une semaine.

De plus, la promesse de vente se faisait sur l’intégralité du domaine, pour ne pas échapper à une possibilité de préemption, qu’elle soit de la SAFER ou bien du conservatoire du littoral. Or au final, c’est un montage étrange, qui dissocie la nue propriété et une location de longue durée....
Pratique à priori connue de certains notaires pour évincer la SAFER!
Ensuite le prix ! Le tarif à l’ha est exorbitant ! Les terres agricoles très pauvres de Luzzipeu ont comme seule et unique vocation le pastoralisme! En aucun cas les tarifs pratiqués ne correspondent à la valeur de ces terres.

Enfin, et il apparaît pour nous comme le point incontournable, un éleveur caprin est déjà installé là, depuis vingt ans, avec un projet de développement sous la forme d’un GAEC avec son fils.
C’est pourquoi, nous organisons une mobilisation le Mercredi 26 juillet sur le site du château du prince Pierre a Luzzipeu.

Les deux vallées que sont Luzzipeu et le Falasorma, sont depuis la nuit des temps des terres d'élevage. Nous avons réussi, malgré l'étroite proximité de la Balagne, non seulement à échapper à la préssion des intérêts financiers liés au tourisme, mais également à perpétuité notre tradition pastorale.

À travers cette manifestation, nous souhaitons à la fois mobiliser l’ensemble de la population de la micro-région, mais également nos élus.

Nous attendons des réponses, de la SAFER, particulièrement muette sur cette affaire, de la chambre d’agriculture, du Département, à travers le conservatoire du littoral qui pourrait peut être avoir des solutions, mais aussi et surtout de nos élus nationalistes.

Nous espérons que notre soutien à Jean-Christophe Savelli, et plus largement la défense de la société et du monde rural et agricole de demain que nous voulons construire et préserver sera largement suivi, partagé et entendu.

 

A Rundinara, Bunifaziu. Villas Ferracci : pas de démolition !

La décision de la Cour des appels correctionnels de Bastia est tombée le 5 juillet. Les juges n’ont pas ordonné  la remise en état des lieux. Pas de  démolition donc des deux villas de 670 m2 de Pierre Ferracci, villas construites sans permis, dans l’espace remarquable inconstructible de la baie de Rundinara, en plein maquis, sur la commune de Bunifaziu.

Le 8 février 2016, en première instance, la chambre correctionnelle du TGI d’Aiacciu avait déclaré la SCI Tour de Sponsaglia, représentée par M. Pierre Ferracci, coupable d’avoir, entre 2010 et 2013, construit deux villas non autorisées par un permis de construire et l’avait condamné à un million d’euros d’amende, mais pas à la démolition des bâtiments.

Seules les deux associations, ABCDE et U Levante avaient fait appel de ce premier jugement… Et pourtant, soulignons que dans ce dossier, le 7/11/2013, le Préfet Mirmand avait écrit :

 

Les villas, en juin 2014

Localisation des villas, au sein de plusieurs km2 indemnes de toute construction

 

Pendant les travaux, le saccage d’un site et d’une forêt littorale

Cette décision est très importante. Si une famille puissante (financièrement et relationnellement) se permet de construire,  sans permis, dans un lieu protégé, vierge, sans respecter l’arrêté interruptif de travaux qui lui a été signifié et n’est condamnée qu’à une amende (faible comparée à la valeur estimée des deux villas), sans obligation de détruire, la porte s’ouvre pour une bétonisation illimitée de lieux, pour l’instant indemnes, par des personnes fortunées qui se moqueront d’avoir à payer une amende.

Selon U Levante et ABCDE, la remise en état des lieux était un impératif pour la protection de l’environnement et le respect des lois qui le protègent.

Au delà de l’aspect illégal du vandalisme, il y a l’illégitimité, l’atteinte immatérielle, morale.

La seule idée de bétonner un tel site relevait déjà en soi du sacrilège, de l’outrage et d’un total irrespect pour le bien commun inaliénable que rien ni personne ne devrait pouvoir souiller fût–il fortuné, car la mémoire collective d’un lieu, son histoire, ne peuvent être avilies par une quelconque valeur marchande, le passage à l’acte un blasphème, une profanation.

Aucune amende ne peut compenser la flétrissure et seule la démolition et la remise en état pouvaient effacer la souillure.

Source : U Levante

Lire aussi :

http://www.ulevante.fr/le-maire-de-bunifaziubonifacio-soutient-les-constructions-illegales-de-p-ferracci/

http://www.ulevante.fr/villas-sans-p-c-de-pierre-ferracci-a-bunifaziubonifacio-suite/

 

PLU...

PLU de Casaglione : trop d’illégalités
Ouverture à l’urbanisation 4 à 6 fois plus importante que nécessaire. Lire

 Déchets à Vighjaneddu en enquête publique : le NON d' U Levante
Un mauvais projet Lire

Documents d’urbanisme et fronde de quelques maires
Le problème est politique et non technique. Lire

Un sentier littoral à Murtoli ?

Une enquête publique est en cours. Son objectif ? un sentier littoral piétonnier sur le littoral de Murtoli, entre l’estuaire de l’Ortolo et la pointe de Murtoli.  Chacun s’en réjouira… si, et seulement si des modifications conséquentes sont apportées au niveau des “Grandes maisons” appelées “bergeries”.

Lire la suite sur le site d'U Levante.

Le secteur Scandola - golfe de Porto dorénavant interdit aux gros bateaux

21 février 2017

Le préfet maritime de la Méditerranée a pris un arrêté en date du 10 février 2017 réglementant la navigation et le mouillage dans le secteur de la réserve de Scandola et du golfe de Porto sur la côte occidentale Corse.

Cet arrêté interdit la navigation et le mouillage des bateaux  de jauge brute égale ou supérieure à 500 UMS, soit des navires d'environ 40 à 50 mètres dans une zone comprise entre les points délimités sur la carte.

La zone comprend la réserve de Scandola, le golfe de Girolata, le golfe de Porto, dont les calanques de Piana, et déborde au-delà du Capu Rossu, englobant la cala di Palu, site exceptionnel inscrit sur la liste du patrimoine mondial depuis 1983.

L'arrêté a été pris en tenant compte des propositions transmises au préfet maritime par les instances des territoires de la mer des deux départements Corses et des observations soulevées lors de la consultation publique organisée par la préfecture maritime sur son site internet au printemps 2016.

Loi Littoral en grand danger !

NE TOUCHEZ PAS À LA LOI LITTORAL !  
U LEVANTE APPELLE À SIGNER LA PÉTITION EN LIGNE 

Le Sénat vient d’adopter des amendements ouvrant des brèches dans la Loi Littoral : possibilité d’installer des activités nouvelles dans les zones proches du rivage, autorisation d’extension de l’urbanisation en dehors des bourgs et villages existants, constructibilité des "dents creuses"…
Autant de dispositions qui permettront de développer et de densifier l’urbanisation de nos côtes !

La Loi Littoral, adoptée à l’unanimité du Parlement le 3 janvier 1986 et approuvée par 90% des français(es), ne doit pas être touchée !

L’Assemblée Nationale doit examiner prochainement le texte en deuxième lecture. 
Mobilisons-nous pour empêcher toute modification qui porterait atteinte à la Loi Littoral !

U Levante, 24 janvier 2017

L’insoutenable pollution de l’air par le transport maritime

Le transport maritime achemine plus de 90% des marchandises dans le monde et transporte plusieurs millions de personnes chaque année. Mais derrière l’image cultivée par les armateurs d'un mode de transport propre, se cache une réalité beaucoup plus nuancée. Gourmands en énergie, chacun de ces monstres flottants génèrent autant de pollution aux particules ultra-fines qu'un million de voitures. Peu connue du grand public, cette pollution porte atteinte à la santé des habitants des villes portuaires. À Marseille, France Nature Environnement, France Nature Environnement PACA et l'ONG allemande NABU ont mené l'enquête.

En Europe, la pollution de l'air du transport maritime est responsable de 60 000 morts par an, soit l'équivalent de la totalité des habitants de Valence, Troyes ou encore de la ville de Chambéry. Une dangereuse pollution, bien loin de l'image de transport propre véhiculée par les armateurs. Seulement, en France, aucune mesure de cette pollution n'est rendue publique. Pour rendre visible cette pollution invisible, France Nature Environnement, France Nature Environnement PACA et l'ONG allemande NABU ont décidé d'effectuer des mesures dans la ville de Marseille.

Particules ultra-fines : un air jusqu'à 70 fois plus pollué sur le navire

Pour évaluer la pollution générée par le transport maritime, nos équipes se sont réunies en 2015 puis en 2016 à Marseille. Première étape : évaluer la pollution « de fond de l'air ». Dans différents lieux de la ville, nous avons observé une moyenne de 5 000 particules ultra-fines par centimètre cube. Puis nous nous sommes rapprochés du port. Dans un quartier résidentiel aux abords, l'air s'est avéré être jusqu’à 20 fois plus pollué avec une moyenne de 60 000 particules ultra-fines par centimètre cube. Le pire nous a attendu à bord du navire, où une équipe de l'émission Thalassa, accompagnant notre expédition en 2016, a vu le compteur s'affoler : l'air respiré par les croisiéristes et le personnel de bord contient jusqu'à 380 000 particules ultra-fines par centimètre cube, soit 70 fois plus de pollution.

Mais que sont ces « particules ultra-fines » ? Le terme englobe l’ensemble des composants solides de taille microscopique transportés par l’air. Quand les particules fines désignent des polluants dont la taille est inférieure à 10 et 2,5 microns (soit 0.01 et 0.0025 millimètres), les particules ultra-fines mesurent moins de... 100 nanomètres soit 0,01 microns ou encore 0.0001 millimètres. C'est environ la largeur de votre cheveu découpée en mille. Et plus la taille de ces particules est petite, plus elles s’infiltrent profondément dans les organismes et s'y accumulent, générant d'importants troubles de la santé.

Europe : 60 000 morts prématurées par an à cause du transport maritime

Un lien sans équivoque entre les gaz d’échappement des cargos et plusieurs maladies cardiovasculaires et respiratoires a d'ailleurs été établi par les recherches de l’université de Rostock et le centre de recherche sur l’environnement allemand Helmholzzentrum Munich. Chaque année en Europe, ces émissions du transport maritime causent près de 60 000 morts et coûtent 58 milliards d’euros aux services de santé.

Deux polluants émis sont particulièrement scrutés : l'oxyde de soufre (Sox) et l’oxyde d’azote (NOx). Importants polluants de l'air, ils accélèrent la formation de particules fines et ultra-fines. Les émissions de soufre de ces transports à elles seules seraient responsables d’environ 50 000 morts prématurés par an en Europe et de5 % à 10 % des émissions mondiales. En pénétrant dans les plus fines ramifications respiratoires, elles peuvent entraîner une dégradation de la respiration, une hyper-réactivité des bronches chez les asthmatiques ou encore une augmentation de la sensibilité des bronches aux infections microbiennes chez les enfants.

Côté oxyde d’azote (NOx), le transport maritime émet entre 17 et 31% des émissions mondiales. Ce polluant irrite les voies respiratoires. Il est responsable de bronchites aiguës, augmente le risque de maladies respiratoires et cardiovasculaires à court et long termes. Mais cet important danger pour la santé publique n'est pas inéluctable : avec 4 mesures, ces pollutions pourraient être réduites drastiquement.

Arrêtons d'user de fuel lourd, carburant extrêmement polluant

La raison majeure pour laquelle les navires polluent autant est l’utilisation du fuel lourd comme carburant. Même à quai, le transport maritime brûle ce déchet non raffiné, particulièrement polluant, afin d'alimenter en énergie les navires. Pour répondre aux exigences de réduction des pollutions, le gaz naturel liquéfié, aussi appelé GNL, est une alternative intéressante. Sa combustion réduit de 100% les émissions d'oxydes de soufre et des particules fines, de 80% des oxydes d’azote et de 20% du CO2 par rapport au fuel lourd traditionnel. Aujourd'hui, c'est le carburant carboné le plus efficace d’un point de vue environnemental. Certains armateurs ont déjà équipé leurs navires, un choix qui doit être pérennisé et généralisé.

De plus, ces navires brûlent aujourd'hui du carburant alors même qu'ils sont en stationnement, polluant alors l'air des riverains du port. Les systèmes d’alimentation électrique à quai permettraient d’éteindre leurs moteurs auxiliaires et ainsi d’utiliser le réseau électrique auquel le port est raccordé. Seuls les navires adaptés peuvent utiliser un tel système, qui est actuellement très peu répandu dans le monde. Des réglementations récentes prévoient un soutien de l’Etat pour la mise en place de systèmes d’alimentation électrique à quai dans les ports pour les navires ainsi qu’une échéance pour l'installation de ces bornes. Mais comme trop souvent, la mise en œuvre prend des retards…

Installons des épurateurs pour réduire les pollutions

De nombreuses études suggèrent qu’une réduction de plus de 90% des émissions d’oxydes de soufre est également possible grâce à l'utilisation d'épurateurs. Ce procédé neutralise une grande part des pollutions des gaz d’échappement à l’aide d’un fluide qui absorbe des oxydes de soufre. Les déchets produits sont stockés à bord et ensuite débarqués dans une installation de réception à terre. Cette mesure permettrait ainsi de mieux préserver les poumons des croisiéristes, du personnel de bord mais aussi des riverains et travailleurs du port.

Appliquons un bonus/malus portuaire afin d'impulser le changement

Les ports peuvent également fortement contribuer à une meilleure qualité de l'air en incitant les armateurs à changer leur pratique. Comment ? En instaurant un bonus/malus dans les tarifs des droits portuaires. Ainsi, les mauvais élèves seraient encouragés à investir afin de rendre leur navire plus respectueux des poumons de chacun. Une mesure déjà prévue par l'Europe dans le cadre de la « Stratégie transport maritime d’ici 2018 ». Seulement, sa mise en place tarde à venir. Il ne reste plus qu'à l'appliquer.

Le contrôle des émissions des navires, un outil indispensable

Enfin, comment être sûre d'un meilleur respect des règles sans contrôle ? Aujourd'hui, il existe seulement 5 aires géographiques dans le monde où des contrôles sont – trop rarement - effectués : la Manche, la zone mer Baltique et mer du Nord, l’Amérique du Nord et la zone maritime Caraïbe des États-Unis. Ces zones d’émission contrôlée (ECA) ou SECA (contrôle uniquement du soufre) sont issues d'une annexe de la convention internationale MARPOL qui fixe également des limites aux émissions d’oxydes d’azote (NOx) et d’oxydes de soufre (SOx). Seulement, même dans ces aires géographiques, sur 1 000 navires en transit, un seul est en moyenne contrôlé et s'il enfreint la loi, les amendes s'avèrent peu dissuasives.

France Nature Environnement appelle donc à la création de nouvelles zones de contrôle des émissions de soufre et notamment à l’extension de ces contrôles sur l’ensemble du littoral européen. Notre fédération milite également pour une meilleure information des citoyens dans la tenue de ces contrôles et pour une règlementation européenne qui harmonise la répression avec des amendes dissuasives.

Face à la pollution de l'air, réduisons les émissions de chaque acteur

En France, la pollution de l'air tue prématurément 48 000 personnes par an et coûte plus de 101 milliards d'euros. Un véritable fléau. France Nature Environnement milite depuis de nombreuses années pour que chaque acteur réduise ses émissions. Car en matière de pollution de l'air, celle qui nous affecte le plus, c'est celle qui se trouve à côté de nous. Si la pollution liée au transport maritime dégrade avant tout la santé des habitants des villes portuaires et des personnes présentes à bord des navires, d'autres citoyens sont touchés par la pollution du transport routier, de l'agriculture, de l'industrie, du chauffage… Un cocktail de pollution qui est insoluble sans un cocktail de solutions et une mobilisation de chaque acteur.

Source : France Nature Environnement

2016

SAS Domaine de Murtoli – Paul Canarelli condamné par la Cour d’appel de Bastia

Le 7 décembre 2016, la Cour d’appel de Bastia* a déclaré la SAS DOMAINE DE MURTOLI de Paul Canarelli coupable des faits suivants :

  • destruction d’espèces animales et végétales protégées et de leurs habitats,
  • non-respect d’un arrêté de protection de biotope,
  • atteinte à une zone Natura 2000 et une ZNIEFF de type 1,
  • exécution de travaux nuisibles à l’eau et à un milieu aquatique,
  • extraction de volumineuses quantités de sable d’une dune protégée et poursuite de l’extraction malgré une mise en demeure de cesser.

Rappelons que l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (ONEMA) avait dressé plusieurs procès-verbaux pour extraction de sable dans la dune de la plage d’Erbaghju, sable utilisé pour le golf et répandu sur les nombreuses pistes du domaine, travaux ayant entraîné d’importantes dégradations de la zone humide et une grave atteinte à des espèces protégées animales et végétales.

La Cour d’appel a demandé la remise en état des lieux dans un délai de cinq mois, avec évacuation des déchets, restitution du caractère humide des prairies, retour au bon fonctionnement écologique des zones remblayées et comblement de l’excavation de la dune.

Article complet sur le site d'U Levante.

13 décembre 2016

Bateaux de croisière en mouillage à Scandula : à quand enfin l’interdiction ?

Les immenses bateaux de croisière veulent pouvoir mouiller à Scandula et certains l’ont déjà fait. Face à ce danger de pollution et de destruction du site, de nombreuses voix ont demandé au préfet maritime de Méditerranée une réglementation maritime permettant de préserver ce site exceptionnel.
L’arrêté d’interdiction est prêt depuis des mois : quand sera-t-il signé?

Article complet sur le site d' U Levante

 

biodiversite

Octobre 2016



Cavaddu/Cavallo: PLU annulé par la Cour d’appel

La Cour d’Appel* a annulé le PLU de l’île de Cavaddu/Cavallo sur la commune de Bunifaziu.

Par un arrêt du 26 septembre 2016* , la Cour d’appel administrative de Marseille a annulé le jugement n° 1400161 du Tribunal administratif de Bastia du 16 juillet 2015 et la délibération du conseil municipal de Bonifacio du 20 décembre 2013 portant approbation de la modification du plan local d’urbanisme de Cavaddu.

C’est une des nombreuses sociétés propriétaires de l’île, la société Cueva Azul Limited, immatriculée au Royaume-Uni, qui, dépitée de voir son terrain classé en zone inconstructible car étant situé dans la bande des 100 m et en espace remarquable, avait saisi le Tribunal administratif d’un recours contentieux tendant à l’annulation du PLU. Le TA ayant rejeté sa demande, la société avait fait appel.

L’arrêt* de la CAA est implacable. La Cour expose dans ses considérants :

– L’absence d’évaluation environnementale
– Le non-respect de la bande des 100 mètres

Par cet arrêt, la Cour d’appel de Marseille inflige un camouflet cinglant à la municipalité de Bonifacio qui vantait dans tous les médias un document mettant en avant des principes d’ “arrêt de  la constructibilité et de retour à l’état de droit”. Elle inflige un démenti tout autant cinglant au Préfet de Corse du Sud, une fois de plus aux abonnés absents pour le contrôle de légalité, et qui qualifiait même le PLU de Cavaddu, de “document exemplaire et vertueux”…

Les observations déposées par l’association ABCDE pendant l’enquête publique peuvent être téléchargées en suivant ce lien

Juillet 2016

Un communiqué de la FDSEA

fdsea

Et des réactions...

Au milieu d’un flot d’horreurs et de malheurs, l’édition du 21 juillet de notre quotidien nous apporte un rayon de soleil dans cette pesante grisaille. Une raie de lumière zébrant ce ciel de plomb. Un arc-en-ciel, un bol d’air frais dans cette ambiance étouffante.
Un bol d’air frais aux douces senteurs d’immortelles.
Dans ce monde en perdition où chaque jour apporte son cortège de calamité (...)

Lire la suite

Murtoli : un scandale d'Etat

U Levante, ABCDE, U Polpu, GARDE0...
Conférence de presse
Mardi 5 juillet 2016

Sur le domaine de Murtoli, la réalisation d’un golf d’une vingtaine d’hectares a débuté au moins en 2013 sans aucune déclaration de travaux ou d’autorisations nécessaires, sans passage devant le Conseil des sites, pourtant obligatoire puisque le golf empiète sur le site classé de Roccapina pour environ 5 ha. Il est actuellement terminé et fonctionnel et sa promotion fait l’objet de plusieurs sites internet. (...)
Le texte complet sur le site : http://www.ulevante.fr/

Mai 2016

cv

Comment la Corse a su s'affranchir d'une base nucléaire à l'Argentella

argentella

Le massif de l'Argentella surplombe cette magnifique plage du même nom. Des infrastructures portuaires y auraient été aménagées pour que les sous-marins nucléaires puissent l'aborder. Photo Michel Luccioni
Par Jean-Paul Cappuri - 14/04/2010

Victorieuse, en 1974 et au terme d'une âpre bataille (dans la rue puis devant les tribunaux) de la multinationale pollueuse Montedison qui déversait en Méditerranée des déchets hautement toxiques (les tristement célèbres boues rouges), la Corse n'en était pas à son coup d'essai. Quatorze ans plus tôt, c'est à l'État français qu'elle s'était effectivement opposée en refusant de devenir un haut lieu de l'énergie atomique.

Deux « affaires » comparables sur un point : la mobilisation populaire qu'elles provoquèrent et qui porta donc ses fruits. Mais une différence fondamentale existe entre ces deux épisodes : alors que le mal était en cours concernant les rejets en mer d'acide sulfurique, bioxyde de titane et autres substances du même acabit, il fut par contre étouffé dans l'oeuf dans le cas du projet de base d'expérimentations nucléaires, que le gouvernement de Michel Debré envisageait donc d'implanter en Balagne.

« Ayez confiance : il n'y a rien à craindre ! »

Plus précisément dans le massif de l'Argentella dont le site, selon les experts de l'époque, se prêtait parfaitement à ce type d'essais.

« Son volume, sa roche granitique dure et ses importantes pentes permettront en effet d'absorber, dans des conditions de sécurité optimales, les explosions chimiques et nucléaires de faible importance que provoqueront ces essais », avait ainsi déclaré Pierre Guillaumat, ministre délégué à l'énergie atomique, le 14 avril 1960 à Ajaccio. Une argumentation complétée par d'autres détails tout aussi rassurants servis par le même homme : « Les effets sonores de ces explosions seront comparables à ceux d'une mine pour l'ouverture d'une route. L'évacuation des villages voisins ne sera pas nécessaire, ces essais ne seront pas tributaires des conditions météorologiques (puisque souterrains) et aucune retombée radioactive ne sera à craindre du fait de la fusion et la vitrification de la roche... »

Un message qui pouvait donc se résumer à ce slogan : « Ayez confiance ! Ni vous ni votre terre n'avez absolument rien à craindre de telles expérimentations... » Faut-il voir dans l'extrême méfiance des Corses - doux euphémisme - une manifestation de leur instinct de survie ? Le fait est qu'ils ne se laissèrent pas embobinés puisque c'est à l'unisson - entendez par là toutes tendances politiques confondues - qu'ils se mobilisèrent, en un temps record, pour s'opposer catégoriquement à ce projet. Une véritable levée de boucliers soutenue par l'ensemble des parlementaires corses (y compris ceux de la majorité présidentielle). À l'évidence, l'État n'avait pas soupçonné qu'elle puisse prendre de telles proportions. D'autant que son chef jouissait encore sur ce territoire d'une très large popularité. Un Général De Gaulle pour le moins surpris que des représentants d'associations corses de Paris suggèrent à Michel Debré, puisqu'ils sont censés ne présenter aucun risque de nuisances, que ces essais nucléaires aient donc lieu à... Colombey-les-Deux-Églises !

L'État capitule et se rabat sur Mururoa

Forte également du soutien de nombreuses personnalités politiques non Corses (dont Gaston Deferre, le maire de Marseille) et scientifiques (parmi lesquelles le Commandant Cousteau) la mobilisation n'allait ainsi cesser de s'amplifier au fil des jours, jusqu'à ce que le gouvernement de Michel Debré finisse donc par jeter l'éponge. Et ce, seulement trois semaines (jour pour jour) après l'annonce faite à Ajaccio par le ministre Pierre Guillaumat.

Dans la foulée, l'État se rabattait sur la Polynésie pour y implanter la base nucléaire qui était donc en principe « dévolue » à la Corse. Six ans plus tard, débutaient sur l'atoll choisi de Mururoa les essais en question. On n'a pas fini de mesurer les terribles dégâts sur la population locale de ces expérimentations qui devaient durer trente ans.

« Ayez confiance » était sans doute le message qui lui avait été délivrée quelques mois après que les Corses n'aient rien voulu entendre...

Trois semaines pour faire reculer l'État
14 avril 1960 : Pierre Guillaumat et Francis Perrin, respectivement ministre délégué et haut-commissaire à l’énergie atomique, sont en visiteàAjaccio pour rendre public unprojet d’installation sur le site de l’Argentella (entre Calvi et Galeria) d’une based’expérimentations nucléaires souterraines.

20 avril : à Ajaccio, Bastia, Corte, mais aussi Marseille et Paris sont organisées des réunions visant à créer des comités de défensecontreceprojet. De nombreux élus, responsables syndicaux et représentants du monde associatif appellent à la mobilisation.

23 avril : en réponse aux nombreux courriers qui lui parviennent, Michel Debré assureque ces expérimentations ne présenteraient pas le moindredanger pour aucun être vivant et qu’elles seraient pratiquées de novembre à avril, soit… hors saison touristique. Une réponse dont la teneur a le don d’exacerber la colère des Corses !

28 avril : la population de Balagne se rassemble devant la sous-préfecture de Calvi pour, au son du tocsin, manifester son refus que l’État mette son projet à exécution.

2 mai : alors qu’un grand rassemblement populaireaétéorganisé à Ponte-Novo, le préfet de Corse Bernard Vaugon fait une déclaration dans laquelle il précise que rien n’a été décidé par le gouvernement. Le début de la « reculade » de l’État.

6 mai : des mots d’ordre de grève sont lancés dans l’île par plusieurs corporations.

14 juin : alors qu’unemanifestation de masse est programmée sur le site même de l’Argentella, le gouvernement fait savoir dans un communiqué laconique que les techniciens chargés d’étudier sur place les conditions d’implantation de la base, ont quitté la Corse. Une façon dissimulée (pour ne pas perdre la face) d’annoncer que le projet est abandonné.

3 QUESTIONS À

Edmond SIMEONI
« Ce dossier a réveillé la capacité des Corses à se défendre ! »  
Depuis Marseille où vous acheviez vos études de médecine, vous avez été parmi les fondateurs de l’association des étudiants corses des Bouches-du-Rhône qui s’est aussitôt mobilisée contre ce projet. Quelles ont été vos actions ?
Non politisé à cette époque, le milieu étudiant corse était très soudé et c’est comme un seul homme qu’il a réagi à cette annonce. Mobiliser l’ensemble de la diaspora a été son premier souci, avec le soutien de Bastien Leccia et d’autres compatriotes influents. Nous avons également adressé à Michel Debré un courrier dans lequel nous nemâchions pas nos mots. Évidemment, nous avons également effectué des déplacements sur l’île pour participer auxmanifestations organisées par les différentes organisations.

Dans quelle mesure le contexte a-t-il favorisé la réussite de cemouvement populaire ?
Primo, nous étions en pleine Guerre froide et le fait que la Corse puisse être prise pour cible en cas de conflit Est- Ouest a constitué une menace prise très au sérieux par tous les Corses. Secundo, les grandes difficultés rencontrées par l’économie insulaire incitaient ces derniers à se sentir abandonnés par l’État. Or, la seule mesure que celui-ci envisageait de prendre était d’implanter sur l’île une base atomique qui risquait de mettre l’île encore davantage « en quarantaine » au regard des mesures de sécurité qui auraient été prises pour la protéger d’éventuelles attaques. Au lieu de donner à la Corse des outils de développement, la France cherchait à y installer un équipement ultrasensible voire très dangereux : une forme d’injustice insupportable !

Quels enseignements majeurs avez-vous tiré de cette affaire ?
Que les Corses étaient toujours capables de se défendre ! Ce combat de trois semaines a ainsi réveillé leurs potentialités à s’opposer à ce qui n’était pas juste. Il les a fait sortir d’une longue période de léthargie dans lequel le système politique traditionnel s’employait à lesmaintenir. Le dossier de l’Argentella a ainsi enclenché un processus d’actions revendicatives qui, sur le terrain fiscal, économique, environnemental (l’affaire des boues rouges) a marqué une forte prise de conscience des Corses qu’ils avaient le pouvoir de s’émanciper. PROPOS RECUEILLIS PAR J-P.C.

Source URL: http://www.corsematin.com/article/corse/...

Le gypaète barbu (Altore)

Le Gypaète barbu est le plus grand vautour de la faune européenne. Ses ailes larges et pointues et sa queue cunéiforme le rendent facilement identifiable.

On observe une réduction significative de l’aire de répartition de la population de gypaète barbu en Corse. En effet, les trois territoires vacants sont ceux les plus au sud des 10 territoires connus sur cette île. La population territoriale est désormais limitée aux massifs montagneux du nord de la chaîne centrale de l'île. On observe également une baisse de l’effectif de la population. La population de Gypaète barbu en Corse a décliné ces dernières années, passant de 10 couples en 2008 à 5 couples en 2014, soit une baisse d’environ 50%. Le nombre de jeunes à l’envol est très faible également (2 jeunes envolés sur la période 2013-2015). La disparition de l’espèce en Corse semble donc « programmée ».

Dans le cadre du Plan National d’Actions, deux nouveaux projets sont mis en œuvre par le PNRC (en collaboration étroite avec la VCF « Vulture Conservation Foundation ») : un projet de renforcement de la population du Gypaète barbu en Corse a été lancé, avec deux objectifs principaux.

Pour plus d'informations, deux sites :

CET de Ghjuncaghju/Giuncaggio : avis défavorable du Conseil Exécutif de Corse

Le Conseil Exécutif de Corse vient de rendre un avis défavorable motivé contre le projet de centre d’enfouissement de déchets de Ghjuncaghju, dans la boucle du Tavignani.

L'avis complet ici : http://www.ulevante.fr/

Mars 2016

Murtoli : où est le club-house ?

Aucun permis de construire n’a jamais été déposé pour un club-house. Or le golf accueille des golfeurs et l’existence d’un club-house et de tous ses composants est mentionnée sur plusieurs sites :
http://golf.voyages-gallia.fr
http://www.via-selection.com/

“La restauration n’en est pas oubliée…elle s’enrichit même… La Table de la Plage, la Table de la Grotte et maintenant le Bar et la Table de la Ferme, font une nouvelle fois honneur à la cuisine des produits issus du Domaine,  mais saura aussi vous surprendre. Parmi les nouvelles dépendances de la Ferme se situant en esplanade sur le golf, se logent au bord des greens les indispensables Accueil du Caddy master, Le Pro-Shop, la Boutique de la Ferme, où parcourir le Golf dans toutes ses déclinaisons, vêtements et autres accessoires. l’Épicerie de la Ferme, où découvrir, offrir, s’offrir, emporter… quelques parts des saveurs et parfums de Murtoli et de la Corse alentour.”

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Janvier 2016

Murtoli, Ghjuncaghju et Parc marin

• Le Parquet fait appel du jugement de relaxe de Paul Canarelli
Dans l’affaire du prélèvement de sable à Murtoli, sur la plage d’Erbaghju... 
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• A propos du projet de CET de Ghjuncaghju,
Le site de Ghjuncaghju ne semble pas le meilleur pour un centre d’enfouissement de déchets...
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Un parc marin autour du Cap Corse et de l’Agriate ?
Oui ! mais avec des réserves sur le projet actuel.
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2015

Octobre 2015

"Le padduc ne nous sauvera ni de la spéculation, ni du tout-tourisme, pas plus que de la peste ou du choléra"

Le diable est dans les détails …

Quel est le bilan environnemental du padduc après étude des amendements ? Les amendements ne pouvant s’inscrire que dans le cadre des recommandations des commissaires enquêteurs, suite à l’enquête publique, sauf à soumettre le document à nouvelle enquête publique, leurs portées s’en trouvent de fait limitées à ce cadre précis.

Voici le positionnement des associations U Levante, ABCDE, U Polpu et Garde en rappelant qu’elles s’expriment sur des points techniques, expriment des manques, des inquiétudes, mais n’ont pas de responsabilités politiques. Le problème du trait et le devenir des espaces agricoles restent les points  les plus inquiétants.

Les espaces remarquables de la loi Littoral (ERC)

La cartographie de 2004 (Atlas des ERC) a été très largement reprise et c’est une très bonne chose. Mais la non-reprise de l’inconstructibilité des znieff de type 1 est une régression environnementale importante. La non-intégration du secteur de Balistra en tant qu’ERC est incompréhensible puisque la Commission d’enquête l’avait demandée. L’Assemblée s’est engagée oralement, en commission, à inclure dans les ERC, au cours de la révision du padduc dans un an, les sites de Balistra et de Pozzu Niellu qui bénéficient d’un jugement et les parties naturelles des sites inscrits (par exemple celles situées sur la rive sud du golfe d’Aiacciu) qui n’ont pas été prises en compte. Mais pourquoi l’Exécutif a-t-il refusé, tout au long de ces dernières années de le faire ? Quelles intentions cette attitude dissimule-t-elle ? Quelle assurance avons-nous que cette promesse sera tenue dans un an par la nouvelle majorité qui sortira des urnes lors des prochaines élections territoriales ? Par ailleurs, une révision n’implique pas forcément un rajout mais peut induire également des suppressions.

Les fonds de cartes

Réduits d’abord à la limite des communes et aux taches urbaines (!), ils ont été, sur notre insistance, très légèrement complétés. Ils restent déficients.

Le trait de limite des Espaces remarquables et caractéristiques (ERC)

C’est un point très négatif. L’exécutif n’a pas arrêté de dire que l’épaisseur de ce trait n’était pas négociable. Pour quels motifs ? L’application du principe de subsidiarité ? Il ne tient pas. Un trait beaucoup plus fin répondait à ce besoin. Ce trait , représentant 100 m sur le terrain, est un véritable enjeu car, selon sa localisation, il permet des constructions dans des zones très sensibles, et ce à la seule  discrétion des maires. 

Les auberges des pêcheurs

L’Exécutif a lui-même amendé son texte. L’amendement constitue un mieux… mais la rédaction est amstronguë et n’est pas de nature à répondre aux réserves que nous avions exprimées. Contrairement à ce qui est affirmé, la licence de pêche corse (le quota est de 218) est « cessible », y compris à des pêcheurs extérieurs à la Corse. Le permis de mise en exploitation attaché au navire est « transféré » à l’acquéreur ainsi que la licence de pêche. De fait, les navires sont vendus avec le permis et la licence.

– Les précisions telles que : « le pêcheur doit tirer la majeure partie de ses revenus de son activité de pêche, les produits vendus proviennent uniquement de la pêche locale, la main-d’œuvre est exclusivement familiale » ne sont que des vœux pieux dans la mesure où il sera très difficile d’exercer des contrôles.

– Il ne ressort pas nettement de l’amendement que l’exploitation de l’auberge du pêcheur ne pourra s’exercer que dans le cadre du dispositif pescatourisme uniquement.

– La proposition d’accompagner la diversification de la pêche en permettant « aux pêcheurs de disposer de points de dégustation à proximité immédiate de la mer, sur le DPM naturel (…) ou artificiel » et « au-delà (… ) d’un réseau d’auberges du pêcheur, hors de la bande des 100 m, en s’adossant aux habitations des patrons pêcheurs ou à un réseau de restauration » crée de la confusion en mêlant des concepts et des réalités de nature différente : « points de dégustation / auberges du pêcheur / habitations du patron pêcheur / réseau de restauration » d’une part , « DPM naturel / DPM artificiel / hors la bande des 100 m » d’autre part. Si l’on peut adhérer à l’idée d’auberge du pêcheur s’implantant dans des secteurs encadrés par les règles d’urbanisme existantes, déroger à la règle générale ne pourra que générer des dérives.

La trame verte et bleue

Dépourvus de contraintes, les réservoirs de biodiversité (essentiellement les znieff) ne sont pas protégés en tant que tels. Le seul amendement bien écrit et efficace concerne la liste des zones humides de moins de 1 hectare qui, absente de la TVB, doit être ajoutée. Mais cette décision n’a pu être obtenue qu’en octobre alors qu’elle est demandée depuis plus d’un an. 18 mois pendant lesquels l’Exécutif a refusé d’intégrer cette liste. Pourquoi ?

Les espaces stratégiques agricoles

Les ESA des zonages U, AU, NA des communes munies d’un plan d’urbanisme semblent être restés constructibles : c’est le grand point noir du Padduc.

Les 105 000 ha sont annoncés comme une surface considérable. Mais elle ne correspond même pas aux 168 000 ha déclarés par des agriculteurs (surfaces agricoles utilisées (= SAU) de maraîchages ou autres cultures non compris les parcours). Le dispositif réglementaire lié aux ESA est extrêmement confus. Certains paragraphes d’amendements proposés et clairement énoncés ont été supprimés in fine*. Pourquoi le terme de compensation a-t-il été maintenu ? L’interprétation que faisait le tribunal administratif du Schéma d’aménagement de la Corse de 1992 était claire : en sera-t-il de même du padduc ?

Les taches urbaines

Sur toutes les cartes sans lieux, sans cours d’eau, sans voies de circulation, des taches urbaines, elles, sont dessinées à partir de trois constructions (même illégales) : elles prêtent grandement à confusion et certaines mairies avaient annoncé qu’elles serviraient de support aux futures urbanisations. Les textes ont précisé en octobre qu’elles étaient sans aucune valeur juridique et ne pouvaient pas être assimilées à des espaces urbanisés.

Les golfs

L’amendement est non contraignant:  Dans le cadre d’une procédure de vérification de cohérence, elle (l’Assemblée) émettra son avis en légalité et en opportunité en fonction de contraintes techniques, géographiques, environnementales, économiques et financières. Cet avis fera l’objet d’une délibération de l’Assemblée de Corse”.

Grâce au travail associatif, à la mise sur la place publique des problèmes environnementaux, aux analyses minutieuses des cartes, à la lecture attentive par nos juristes des textes des versions successives du livret réglementaire, quelques améliorations ont pu être obtenues au fil du temps. Parce que ces actions associatives incessantes ont été indispensables, on peut douter des réelles intentions de l’Exécutif en place par rapport aux objectifs affichés …

Les concerts de louanges (sans aucun bémol) envers le padduc, entendus ici ou là, sont-ils réalistes ? Le padduc serait-il la panacée qui nous sauvera de la spéculation immobilière et du tout-tourisme ? Attention, rien n’est acquis ! On peut d’autant plus craindre une mise en œuvre défaillante du Padduc que les dispositifs réglementaires qu’il crée ne sont pas clairement rédigés, que ce document est de lecture ardue, et qu’il est même, trop souvent, incompréhensible pour les non spécialistes.

Tout l’enjeu est de savoir comment l’État, dans les communes sans document d’urbanisme, et comment les maires, lors de l’élaboration de leur PLU, déclineront ce Padduc. Quelle sera le rôle joué par l’”accompagnateur” Agence de l’urbanisme ?

Il semble d’ores et déjà certain que le padduc ne fera pas diminuer ni le nombre de contentieux, ni la charge du contrôle de légalité, ni le “travail” des associations et et que leur vigilance s’avérera plus nécessaire encore : les “trocs” agricoles encouragés par l’affirmation de la “compensation” nécessiteront que les PLU soient “épluchés” par des analyses citoyennes car tendre vers l’autonomie alimentaire est une impérieuse nécessité.

A partir de maintenant, une vigilance de tous les instants sera-t-elle opérée par les responsables politiques qui ont voté et ceux qui, demain, accéderont au pouvoir ? Les associations tenteront quant à elles d’assumer leurs “responsabilités” associatives….

(suite de l'article sur le site d'U Levante)

Septembre 2015

Scandola bientôt sous vidéosurveillance

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La Corse, l'île aux déchets

03 Sept. 2015

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Propriano doit faire face à un important problème de déchets. AFP

Décharges saturées, poubelles pleines à craquer, détritus sur les plages, au bord des routes et en pleine nature : la Corse croule sous les déchets qu'elle ne parvient plus à traiter, le problème étant aggravé par l'afflux de millions de touristes en été.

Le plus grand nombre de supermarchés de France par habitant

La crise est provoquée par un essor démographique non maîtrisé avec l'installation, chaque année, dans l'île peuplée comptant 310.000 habitants, de quelque 4.000 nouveaux venus.

Manque d'infrastructures, multiplication des constructions et des déchets accompagnant les chantiers et consommation à outrance encouragée par la présence dans l'île du plus grand nombre de supermarchés de France par tête d'habitant n'aident pas à améliorer la situation.

Les efforts de la plupart des communes pour développer le tri mécanique et mettre en place le tri sélectif des ordures ménagères sont en outre suivis d'effets insuffisants, souvent par manque de sens civique. A tout cela s'ajoute la multiplication par dix de la population insulaire durant les mois d'été avec la déferlante touristique, la Corse ayant plus de 300.000 tonnes de déchets à traiter chaque année.

Dérogations à la loi littoral

A la suite de conflits locaux, cet été, certains centres d'enfouissement des ordures étant saturés et refusant de recevoir les déchets d'autres régions, la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a lancé le 22 août à Bonifacio (Corse-du-Sud) un appel à la mobilisation pour tenter de régler le problème. 

Déplorant les faibles résultats en matière de traitement mécanique et de tri sélectif, Mme Royal a annoncé que des dérogations à la loi littoral pourraient être apportées avant la fin de l'année sur des projets d'unités de traitements des déchets pour parvenir à éliminer l'enfouissement.

Après l'annulation par le tribunal administratif de Bastia du permis de construire d'une unité de traitement industriel sur la côte de la plaine orientale, les associations de défense de l'environnement ont déploré l'annonce de dérogations par Mme Royal qui a précisé que celles-ci devraient être « strictement encadrées ». « Comment Mme Royal peut-elle dénoncer le tri mécano-biologique à Paris et le défendre ici? », a demandé la porte-parole du Collectif contre l'incinération, Marie-Dominique Loye.

L'exemple d'une poignée d'habitants 


Certaines expériences locales laissent entrevoir une lueur d'espoir. Ainsi, le petit village de Girolata, sur la côte occidentale de l'île parvient désormais à recycler 80% environ de ses déchets grâce au tri à la source, pour n'en enfouir que 20%, soit des pourcentages inverses de la moyenne corse.

Haut-lieu touristique au-dessus de la réserve naturelle marine de Scandola, Girolata où vit une poignée d'habitants en hiver, voit défiler des centaines de milliers de touristes l'été. « Non relié par la route et ravitaillé par bateau ou hélicoptère, le village a fait de son enclavement un avantage en traitant sur place l'essentiel des déchets », explique le maire François Alfonsi.

Depuis quelques années, la commune trie verre, métaux et plastiques évacués par la mer ou les airs et composte les déchets organiques.

Souvent citée en exemple, Girolata attire ainsi des délégations d'élus locaux et de responsables du syndicat mixte de valorisation des déchets (SYVADEC) pour mesurer l'efficacité du système en place et s'en inspirer.

Source :http://www.leparisien.fr/

Août 2015

31 août 2015

Scandola : Un yacht de 80 m jette l'ancre... à Cala Muretta !

Les images confiées à CNI par des lecteurs internautes se suffisent à elles-mêmes. Elles doivent faire hurler tous les défenseurs de l'environnement et tous ceux qui luttent pour la protection de la réserve naturelle de Scandola, inscrite au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco.

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(Photo Guillaume Giovanelli)

Mais tout le monde n'a sans doute pas la même notion de la protection de la nature. Ou qui ne semble guère sans soucier, ici, de ce qui l'entoure.
Sur les réseaux sociaux on se pose notamment la question de savoir comment une telle unité de 80 m - un des plus luxueux yacht construit au cours dernières années - peut ainsi naviguer dans la réserve naturelle ou jeter l'ancre à Cala Muretta.

(Le mouillage est réglementé par un arrêté préfectoral :- Interdiction de jeter l’ancre la nuit sur l’intégralité de la zone; Autorisé seulement du lever au coucher du soleil; interdit de jour, comme de nuit sur la partie classée en réserve intégrale (de l’île du Garaglo à la Punta Palazzu).
Cet exemple ne constitue sans doute pas une exception, mais est-il tolérable sur une réserve naturelle inscrite au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco ?

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(Photo Bastien Lacoustène)

19 juillet 2015

Scandola : Les inquiétudes et les interrogations des députés européens Michèle Rivasi et Pascal Durand

Michèle Rivasi et Pascal Durand, députés européens EELV, viennent d'adresser un courrier à Paul Giacobbi, président du conseil exécutif dans lequel ils s'inquiètent de la situation à la réserve de Scandola

Monsieur le Président,
Nous souhaiterions attirer votre attention au sujet de la réserve naturelle de Scandola.
Comme vous le savez, cette réserve exceptionnelle, somptueux écrin, riche de sa biodiversité faunistique et floristique, contribue à l’image de nature préservée de la Corse depuis de nombreuses années.
Cette réserve, patrimoine unique, est un immense atout écologique de la Corse mais également un atout économique majeur, qui le restera uniquement si cette réserve reste sanctuarisée.

Depuis des années, grâce à la gestion efficace de scientifiques et de techniciens engagés, compétents et dédiés, cette réserve a pu préserver, voire développer, son caractère exceptionnel.
Pourtant depuis quelques mois des ombres menaçantes se profilent sur le respect de l’environnement de ce site et nous nous permettons de vous faire part de plusieurs questions qui se posent afin que vous puissiez nous apporter quelques précisions :

Certaines organisations internationales dont l’UNESCO, l’UICN et le Conseil de l’Europe émettent des inquiétudes concernant la fréquentation en forte hausse de la réserve qui peut constituer une menace pour la préservation de ce site vulnérable.
Nous aurions souhaité obtenir des informations sur les mesures que compte prendre la Collectivité Territoriale de Corse afin d'assurer un haut niveau de protection de ce site classé.

Ces inquiétudes semblent d'autant plus fondées que l'élargissement de la réserve pourrait entraîner une dé-sanctuarisation de la Scandola liée à une gestion globale des réserves naturelles corses sans se soucier des particularismes de chacun des sites protégés. Quelles perspectives la Collectivité Territoriale de Corse envisage-t-elle de porter afin d'assurer la sanctuarisation de la réserve de la Scandola ?

Dans le but d‘assurer pleinement la préservation et la surveillance de la réserve naturelle, les moyens humains et matériels ont besoin d'être renforcés. Concernant le Conseil Scientifique, nous tenons à souligner que les sommes allouées à chaque laboratoire sont dérisoires par rapport aux coûts réels des missions scientifiques effectuées, ne permettant ni d'assurer l'emploi du personnel scientifique, non plus la mise en place de partenariats scientifiques, pourtant essentiels au bon fonctionnement de chacune des réserves naturelles en permettant de mettre au service de la gestion de la Réserve, l’exigence de la Recherche et le meilleur des connaissances scientifiques.

Le président du Conseil Scientifique serait nommé par le Président de l'exécutif de Corse, ce qui à notre connaissance, n'est ni dans les prérogatives du président de la Collectivité Territoriale de Corse, ni dans les usages d'un Conseil Scientifique indépendant. Pouvez-vous s'il-vous-plaît nous préciser si cette nomination ne vaut que pour la réunion de création du Conseil Scientifique, et si à l'issue de celle-ci un président du Conseil Scientifique serait élu par ses pairs (les membres nommés du Conseil Scientifique), afin d'assurer l'indépendance du Conseil Scientifique ?

Selon nos sources, il semblerait enfin que soit créées 3 commissions au sein de ce nouveau Conseil Scientifique : RN Scandola, RB Fango, et PNRC. Aussi, pouvez-vous nous éclairer sur la composition de ce nouveau Conseil Scientifique, ainsi que sur les prérogatives de ces commissions ?

Dans l’attente de votre réponse, et vous remerciant de l’attention que vous porterez aux présentes considérations, nous vous prions d'agréer, monsieur le président…

28 août 2015

Murtoli : Paul Canarelli convoqué devant le tribunal correctionnel le 23/10/2015

Destruction d’animaux et de végétaux protégés, modification d’un biotope exceptionnel, extraction de sable dans la dune d’Erbaju sans autorisation pendant plusieurs années, continuation des travaux d’exploitation de la dune malgré une mise en demeure préfectorale*,  Paul Canarelli et la société Agostini de Purtivechju ont accumulé de graves infractions à l’embouchure de l’Ortolo, sur le domaine de Murtoli.

Les services de l’Etat en 2013 et U Levante (le 16 février 2014) ont déposé plainte auprès du Procureur de la République. L’audience a été fixée au 23 octobre 2015 au tribunal correctionnel d’Aiacciu/Ajaccio.

Murtoli Erbaghju localisation

Le site est, écologiquement parlant, ultrasensible. L’embouchure de l’Ortolo est une zone incluse dans une Zone spéciale de conservation au titre de la directive « Habitats » et dans une Zone naturelle d’intérêt écologique, floristique et faunistique (ZNIEFF ) de type 1. Le site bénéficie d’un arrêté de protection de biotope (APB) en date du 20 octobre 1990**. C’est en conséquence un espace remarquable de la loi Littoral et un zonage naturel (N) du Plan d’occupation des sols de Sartè.

protections ortolo

C’était donc en théorie un lieu très protégé puisque l’APB précise par exemple que « le retournement des sols est interdit », « il est interdit de porter atteinte de quelque manière que ce soit aux animaux d’espèces non domestiques »,  « il est interdit d’abandonner, de déposer ou de jeter tout produit quel qu’il soit, de nature à nuire à la qualité de l’eau, de l’air, du sol ou du site ou à l’intégrité de la faune et de la flore ».

Or, les photos aériennes Google Earth datées de mars 2013 sont très parlantes : une piste a été ouverte et des milliers de m3 de sable ont été prélevés, transportés par de nombreux camions et déposés ailleurs sur le domaine. Les crues de l’Ortolo ont étalé une partie du sable dans la zone humide…

Erbagjhju dégats dune

Au même moment, en avril 2013, de vastes défrichements étaient en cours à quelques centaines de mètres, sans que la DDTM en ait connaissance : un golf était en cours de réalisation…

L’association U Levante souligne l’importance de l’infraction eu égard à l’intérêt écologique des lieux et alors que les travaux ont également des conséquences non connues sur le régime des crues et des inondations.

* Download (PDF, 1.4MB)

** Download (PDF, 60KB)
Source : U Levante

 

Les sites naturels de Corse sont-ils surfréquentés?

By Pierre BENEDETTI - Corse Matin 24/08/2015


lavezzi
Comme les calanche de Piana, les îles Lavezzi subissent une importante fréquentation en été.
Face à cette situation, plusieurs responsables de l'île prônent un encadrement plus strict
pour préserver ces sites.

D'après les spécialistes, le constat est mitigé. Certains hauts lieux touristiques, tels que les calanche de Piana et les îles Lavezzi, subissent une pression certaine en été. D'autres, contre toute attente, sont plutôt épargnés.

En colère. La semaine dernière, en Balagne, des riverains ont bloqué l'accès des touristes à la baignade dans la rivière du Fango. La banderole déployée résumait parfaitement leurs doléances : "Notre vallée n'est pas une poubelle" .

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"Vraie saturation automobile"

Ce coup de gueule est révélateur d'un ressenti perceptible à travers l'île. Chaque année, comme un refrain, des habitants dénoncent un tourisme de masse et une surfréquentation des sites naturels. À leurs yeux, le problème est évident : près de trois millions de touristes débarquent en Corse sur une courte période. Conséquence : une augmentation du trafic automobile sur des routes parfois peu adaptées à une telle "charge", des bateaux mouillant sauvagement dans les criques de l'île...

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De telles critiques ne se limitent pas aux discussions de comptoir dans les bars de village. En plusieurs endroits, le phénomène de la surfréquentation suscite aujourd'hui de réelles inquiétudes, comme c'est le cas dans les calanche de Piana ou le golfe de Porto. Seul site corse inscrit au Patrimoine mondial de l'humanité Unesco, ce dernier n'est pas assuré de conserver son label. Les experts de l'organisation ont posé la question des flux touristiques de ce site d'exception classé depuis 1983 et accueillant annuellement entre 600 000 et 800 000 personnes à terre.

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En plein été, de nombreux bus et autant de voitures se croisent continuellement, provoquant même des embouteillages en raison de la faible largeur de la route. "La question s'apparente à une inquiétude et une mise en garde", observe Jean-Marie Séïté, président par intérim du Parc naturel régional de Corse (PNRC), en parlant de "vraie saturation automobile".

Plus d'informations dans votre Corse-Matin du 24 août [1]

Cap Corse : "la guerre" contre le camping sauvage

En période estivale, les randonneurs sont toujours plus nombreux à emprunter le chemin des douaniers de la pointe du Cap Corse, un sentier balisé qui traverse la réserve naturelle. Et comme chaque année, il n'est pas rare d'observer quelques écarts au règlement.

Sur le chemin et les plages, les agents de l'association Finocchiarola - Pointe du Cap Corse sont souvent occupés à récupérer bouteilles et papiers abandonnés par les promeneurs. Et pourtant sur un site préservé, des règles strictes doivent être respectées pour assurer l'avenir du territoire.

84 personnes empêchées d'installer leur bivouac

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L'autre grande mission des saisonniers et professionnels est de "faire la guerre" au camping sauvage. En famille ou entre amis, ils ont une nouvelle fois été nombreux à vouloir passer la nuit sous les étoiles. Mais ils ont finalement été contraints de ranger leur bivouac. Ainsi, quatre-vingt-quatre personnes qui voulaient camper sur place, par méconnaissance ou par choix, ont dû remballer leur matériel.

Plus d'informations dans votre Corse-Matin du 24 août [1]

Dans le Centre Corse, alerte aux écosystèmes en danger

La randonnée devenant un loisir de plus en plus prisé, la montagne est, chaque été, un peu plus prise d'assaut.

Et certains chiffres donnent le vertige : on estime que la vallée de la Restonica, par exemple, voit défiler 260 000 personnes par an. On a compté qu'en haute saison, 1 500 paires de pieds foulent le sentier du lac du Melu. Qui du coup, s'affaisse un peu plus. Envahi de gros cailloux et de petits rochers, il devrait bénéficier de l'opération Grand Site Restonica pour subir un sérieux lifting. "Une fiche pour la réhabilitation des sentiers est prévue, confirme l'hydrobiologiste Antoine Orsini. Des pierres levées seront mises en place pour éviter le ravinement et un volet pédagogique sera instauré. Les gens doivent comprendre qu'il ne faut pas sortir du sentier car c'est cette manie qui abîme tout. Et s'il le faut, nous mettrons en place une répression."

On pourrait appeler ça le revers de la médaille : un bel endroit attire du monde. Et le monde va défigurer le bel endroit.

Dès lors, comment faire pour lutter contre ce phénomène ? Mettre les zones naturelles sous cloche ?

Plus d'informations dans votre Corse-Matin du 24 août


23 Juillet 2015

La Xylella Fastidiosa en Corse

Un premier cas de Xylella Fastidiosa, la bactérie tueuse d'olivier qui frappe en Italie notamment, a été détecté à Propriano en Corse du sud sur des feuilles de myrte, a annoncé jeudi le ministère de l'Agriculture.

Un cas de Xylella Fastidiosa a été detecté en Corse du sud, ont annoncé les autorités ce jeudi. Suite à un prélevement effectué le 20 juillet, un cas positif de cette bactérie tueuse de végétaux a été identifié à Propriano dans une zone commerciale, sur des plants de Polygale à feuilles de myrte.

Le Préfet de Corse Christophe Mirmand a indiqué que des mesures d'urgence allaient être mises en place ce jeudi. Il s'agit de l'arrachage des plantes concernées, la désinsectisation de la zone et d'une enquête épidémiologique pour savoir comment ce plant est arrivé là. Christophe Mirmand a indiqué que la Corse bénéficiait déjà de mesures d'exceptions en matière de contrôles et qu'il était impossible d'interdire toutes les entrées de végétaux dans l'île.

Malgré les mesures d'interdiction pour l'entrée de certains végétaux dans l'île et les contrôles sur les ports, le risque zéro n'existe pas. Le Collectif contre la Xylella a toujours estimé que les mesures mises en place étaient insuffisantes. Il réclamait une interdiction totale de tous les végétaux sans dérogation, le temps que la Corse puisse produire les espèces dont elle a besoin. Aujourd'hui, le Collectif ne cache pas sa colère.

1er Juillet 2015

Conférence de Calvi Altrimente

Conférence de Calvi Altrimente

Pourquoi Calvi Altrimente a voté contre l’avis défavorable émis par la majorité municipale sur le PADDUC

Lors de la séance du Conseil Municipal du 29 juin 2015, le maire de Calvi, a soumis à l’assemblée une délibération portant sur les Espaces remarquables et caractéristiques (ERC) et sur les Espaces  stratégiques agricoles (ESA), tels que définis pour la commune de Calvi, par le PADDUC, voté par la CTC le 29 avril 2015.

Ce document – le PADDUC- étant soumis à enquête publique, nous rappelons que la date d’ouverture de l’enquête était le 4 mai 2015, que la date de clôture est le 3 juillet 2015, et qu’il en a été fait une large publicité.

 Nous considérons donc, que voter une décision d’une telle importance, à la veille de la clôture de l’enquête, est une manœuvre grossière, qui vise à priver le citoyen de tout moyen de réagir. Chacun sait, et on peut le déplorer, que cette enquête n’a pas soulevé chez le citoyen Lambda, l’intérêt qu’elle aurait dû, et ce malgré les appels des associations, telle qu’U Levante, ou de certains groupes politiques…

De quoi s’agit-il ?

Or, contrairement à l’argumentaire développé, l’implantation n’est pas le fruit d’un projet mûrement réfléchi autour du bien-être des enfants : il est le résultat de l’opportunité qui s’est offerte, lorsque les pompiers de la Sécurité Civile ont quitté les « Algéco » qui les abritaient !

L’argument « intérêt public » ne tient pas ! La Municipalité n’a jamais fait l’effort de chercher une autre alternative. Nous craignons, nous, que l’exception ainsi créée n’ouvre la voie à une urbanisation de cœur de la Pinède, ce que certains appellent de leurs vœux.

Que l’on ne nous fasse pas le procès de dire que nous sommes contre le Centre aéré : nous y sommes favorables, comme nous sommes favorables aux activités péri-scolaires que la ville de Calvi n’a pas mises en place, et nous sommes prêts à contribuer à une réflexion sur ce thème ! Nous souhaiterions que la ville prépare un vrai projet pérenne dans un lieu ou les enfants pourraient s’épanouir, dans un cadre sécurisé et répondant à toutes les normes en vigueur.

Nous préférerions que la municipalité construise un vrai projet ailleurs, plutôt que de partir en procédure longues et couteuses sur un terrain où il y a de fortes chances que son projet soit rejeté , une fois de plus, par la justice , contraignant la ville à se contenter d’ une structure peu adaptée à l’accueil des jeunes enfants.

 Le maire a précisé pendant le conseil  que la pinède était «  une pinède urbaine » : c’est la une vérité,  que nous ne contestons pas ! D’autres villes, plus importantes, et plus fameuses que la nôtre sont dotées d’espaces verts : à Paris, construit-on dans le Parc Monceau ? A Lyon, est-il question d’urbaniser le Parc de la Tête d’Or ?

La pinède est le seul poumon vert de notre cité. D’où notre farouche volonté de la préserver en l’état. Elle aurait besoin d’un vrai plan de remise en état et d’un  reboisement, plutôt que de la suppression de pins, qui, pour certains, tombent faute d’entretien.  Régulièrement, nous voyons disparaitre des arbres en ville : sont-ils remplacés par d’autres arbres ? Non ! Ils sont remplacés par des tables et des chaises…ou par des voitures !  La préservation de ce lieu qui contribue à la magie de notre ville est pour nous indispensable. Seule une action forte en permettra le maintien.  Ouvrir ce site à l’urbanisation, serait ouvrir la boîte de Pandore, et nous en serons comptables devant les générations futures.

Non ! Absolument pas ! Nous campons sur un POS obsolète, non conforme à la Loi Littoral et dont les premières études remontent à 1974 ! Chacun peut observer le mitage du territoire. Le centre-ville est à l’abandon, la Citadelle est dans un état pitoyable.

Je porte à votre réflexion un tableau INSEE de 2012 sur l’évolution des logements sur la commune.

Logement

Calvi (2B050)

Nombre total de logements en 2012

4 702

Part des résidences principales en 2012, en %

45,4

Part des résidences secondaires (y compris les logements occasionnels) en 2012, en %

48,2

Part des logements vacants en 2012, en %

6,4

Part des ménages propriétaires de leur résidence principale en 2012, en %

38,7

Sources : Insee, RP2012 exploitation principale

Comme vous pouvez le voir les logements principaux ne représentent plus que 45.4 % du total.

Ces chiffres doivent nous donner à réfléchir. C’est la politique globale menée depuis 20 ans, qui a contribué à ce que nous dénonçons aujourd’hui !  La politique urbanistique de la ville, ou plutôt l’absence de politique et de vision à long terme,  continue à accentuer ce phénomène de spéculation galopante.

Notre but est de défendre un vrai développement pour les locaux. Vouloir déclasser ces zones agricoles nous amène à nous interroger sur la vision du développement de Calvi de  l’actuelle majorité. Pourquoi demander un déclassement si on n’a pas un projet ? Quels sont les vrais enjeux concernant ces espaces ? Il faut savoir que le PADDUC donne la possibilité dans 3 ans de modifier certaines zones si on s’aperçoit d’un classement erroné. Pourquoi cette précipitation aujourd’hui ?

On nous dit qu’il n’y a jamais eu de production agricole sur ces terrains. Chacun sait que c’est faux, on peut encore trouver des témoignages : d’ailleurs si les propriétaires le souhaitent, je connais un certain nombre de jeunes agriculteurs qui ne peuvent pas s’installer car ils n’ont pas de terrains. Donc, ces terrains en friche pourraient leur être fort utiles 

Seule une politique globale avec un vrai plan de développement permettra de faire évoluer notre cité d’une manière homogène, respectant la population locale, le développement touristique et l’activité économique. Vouloir continuer au coup par coup, continuera à accentuer le mitage présent et entrainera une plus grande disparité dans notre population et on connait les problèmes qui ne manqueront pas de survenir, avec ce type de développement.

Lorsque nous avons manifesté nos inquiétudes, on nous a rétorqué qu’il y avait un arsenal de mesures de protection que l’on pourrait utiliser sur ces zones : permettez –nous d’être circonspects ! Quand on voit la « nécropole » sous laquelle est enterré le chemin des douaniers, et ce, malgré l’arrêté préfectoral et la volonté manifestée par la municipalité à l’époque, on se dit que l’on n’est jamais trop prudent !

Je sais que certaines personnes se demandent ce que nous faisons. Nous essayons, malgré nos différentes activités professionnelles et personnelles d’être présent à toutes les réunions et commissions à la fois de la commune et de la communauté de communes. Nous essayons, autant que nous pouvons de faire avancer les choses pour le bien de la population. Je rappelle que nous ne sommes que 3 élus sur 29, que nous ne sommes pas ni rémunérés, ni indemnisés. Nous n’avons aucun pouvoir de convoquer les commissions ou les conseils des 2 instances. Nous ne pouvons rien imposer, juste proposer et essayer d’obtenir un compromis sur des sujets divers.  Nous nous devons d’étudier tous les projets qui nous arrivent dans des délais très courts ne nous laissant pas parfois le temps  de bien saisir tous les tenants et aboutissants de certaines délibérations.

Nous continuons cependant à être les « veilleurs » qui vous alerterons chaque fois qu’un sujet aussi sensible que celui que nous venons de vous exposer, sera discuté en mairie.


30 juin 2015

Padduc, l’imposture

Voici le texte intégral déposé à l’enquête publique par Me Martin Tomasi

Que paraissent lointaines les annonces tonitruantes faites par le Conseil Exécutif, Maria Guidicelli en tête, lorsque s’est ouvert, en 2011, le chantier du nouveau Padduc.

Souvenez-vous : on allait rompre avec la vision rétrograde que la droite insulaire avait voulu imposer dans son projet avorté de Padduc. Fini le saccage de notre patrimoine environnemental. Exit l’économie résidentielle et la bétonisation des côtes. La loi littoral, rien que la loi littoral. Et la préservation des terres agricoles bien sûr, pour assurer, disait-on, « l’autonomie alimentaire » de l’île. Le tout porté par une nouvelle vision, ambitieuse, révolutionnaire même, de l’aménagement des sols : les lotissements, le mitage, l’étalement urbain le long des axes de circulation seraient bannis, au profit des formes traditionnelles d’urbanisation – le village, le hameau – plus économes de l’espace et respectueux des paysages. Et puis on voulait endiguer le fléau des résidences secondaires, instaurer des quotas, établir une fiscalité dissuasive, et même – audace idéologique ultime – créer un « statut du résident » pour en finir, une fois pour toute, avec la spéculation.

Nous fûmes nombreux à nous laisser séduire par cette petite musique, à nous prendre à rêver, à la lecture des premières versions du Padduc, d’une Corse modèle, en avance sur son temps, capable, à l’inverse de tant d’autres régions méditerranéennes, de faire de la préservation de ses richesses naturelles le pilier de son développement.

Mais l’illusion fut de courte durée.

Les orientations du Padduc contrariaient des intérêts bien trop puissants. Elles menaçaient trop directement certaines pratiques clientélistes, risquaient de faire échouer des projets immobiliers avancés. Très vite, les lobbys se mirent en ordre de bataille. Des élus, nombreux et organisés, sonnèrent discrètement la révolte. De fortes pressions s’exercèrent, pas toujours amicales. La vision romantique des débuts ne résista pas longtemps à la réalité sinistre d’une Corse livrée aux appétits spéculatifs.

Alors commença le savant processus de détricotage des premières moutures du Padduc.

Les règles instituées en vue d’assurer la préservation des espaces naturels et des terres agricoles, celles créées pour faire barrage au mitage, encadrer et limiter l’extension de l’urbanisation sur le littoral, furent progressivement assorties d’exceptions, toujours plus nombreuses, toujours plus larges, vidant ces règles d’une bonne part de leur substance.

Les textes, rédigés dans un sabir technico-administratif indigeste, devinrent touffus, abscons, amstrongus. Il faudrait être naïf pour croire que cela est fortuit.

Des concepts nouveaux apparurent, comme celui « d’espace urbanisé », qui vise à permettre, en contradiction avec la loi Littoral, de construire dans des secteurs peu densément construits.

Les Znieff de type 1, ces réservoirs de biodiversité de grande valeur écologique, furent exclus de la liste des espaces remarquables du littoral, alors même qu’ils auraient vocation à y figurer en bonne place.

On s’ingénia à créer des cartes imprécises : celle des espaces remarquables du littoral, dont les contours semblent avoir été dessinés au feutre par un enfant de maternelle ; celle recensant les terres agricoles de forte potentialité, dont l’échelle ne permet pas d’identifier précisément ces terres, alors même que l’ODARC a établi, aux mêmes fins, des cartes à la parcelle. Et puis, on fit apparaître, sur plusieurs cartes, des notions non définies dans le Padduc, comme celle de « tache urbaine », dont on ne sait précisément quelles conséquences juridiques s’y rattachent, ce qui ajoute encore à la confusion.

On peut déjà affirmer, sans grand risque de se tromper, qu’à la faveur de ces flous cartographiques, des milliers d’hectares d’espaces sensibles seront voués à l’urbanisation dans les futurs PLU.

Mais c’est le statut des terres agricoles de forte potentialité (appelés « espaces stratégiques agricoles ») qui fit l’objet du revirement le plus spectaculaire. Jusqu’au début de cette année, il était prévu, comme dans l’ancien schéma d’aménagement de la Corse, que ces terres seraient strictement protégées, y compris – à de mineures exceptions près – dans les espaces péri-urbains à fort enjeu spéculatif (appelés alors « espaces mutables » et qui ont été depuis rebaptisés « secteurs d’enjeux régionaux »).

Dans la toute dernière mouture du Padduc approuvée par l’Assemblée de Corse en Avril 2015, ce principe a été réduit à peau de chagrin, pour laisser place à une bouillie réglementaire informe, dont même les juristes spécialisés peinent à appréhender le sens.

Désormais, lorsqu’elles « délimiteront » les espaces stratégiques agricoles, les communes ne seront, semble-t-il, plus tenues de respecter la carte du Padduc qui identifie ces espaces. Elles pourront tenir compte d’autres facteurs, comme « les besoins justifiés d’urbanisation et d’équipement » ou encore le classement de ces espaces en zone urbanisable dans les documents existants, pour leur dénier toute vocation agricole. Pour se donner bonne conscience, le Padduc institue, pour chaque commune et sur base d’une recensement prétendument exhaustif à l’échelle de la Corse, des quotas de terres agricoles de forte potentialité, dont la valeur n’est, écrit-on, « qu’indicative », ce qui en relativise immédiatement la portée. En cas de non-respect de ces quotas dans son document d’urbanisme, la commune est invitée à établir un « projet d’action » visant à « compenser les pertes de foncier agricole ». Le Padduc ne dit évidemment pas quelle forme prendra cette compensation. On ne voit d’ailleurs pas comment celle-ci sera possible, compte tenu de la rareté de ces terres, sauf à recourir à l’astuce, censurée à maintes reprises par les juridictions administratives, qui consiste à classer en zone agricole des terres impropres à cette activité et dont personne ne veut, afin de créer l’illusion comptable d’une absence de déprise.

Pire, pour les espaces stratégiques agricoles situés à l’intérieur du périmètre des « secteurs stratégiques régionaux » – lesquels sont notamment implantés au sud de Bastia, sur la côte orientale et dans certaines plaines alluvionnaires de la côte occidentale, c’est-à-dire précisément dans des secteurs à vocation agricole dominante – aucune « règle fixe a priori » ne leur sera applicable, même si, écrit-on pour nous rassurer mais sans grande conviction, « le principe de leur préservation doit être privilégié ».

Cette usine à gaz, créée au prétexte risible que le dispositif antérieur ne respectait pas le principe de libre administration des communes (à ce compte-là, le schéma d’aménagement de la Corse, qui s’applique sans difficulté depuis près de 25 ans, serait un texte anticonstitutionnel), est au fond très révélatrice de la stratégie insidieuse des auteurs du Padduc.

Côté face, on réaffirme un attachement indéfectible au patrimoine naturel de la Corse, et à sa ruralité, sans doute afin de créer les conditions d’une majorité forte à l’Assemblée de Corse en faveur du Padduc (et pour se rallier à peu de frais les groupes nationalistes, on agrémente le document de références au peuple corse, à la co-officialité de la langue, etc., dont la valeur symbolique n’a d’égale que l’absence de portée juridique).

Côté pile, on obscurcit les textes, pour les rendre sujets aux interprétations les plus contradictoires, on crée des règles et des procédures tellement complexes qu’on sait d’avance qu’elles ne seront jamais appliquées, on multiplie les dérogations, les exceptions, on nuance, on relativise au point de vider les principes initiaux de toute portée, et l’on dissimule le tout derrière l’écran opaque d’un langage ésotérique.

Même si l’Exécutif avance masqué, son intention est évidente : neutraliser les protections légales, battre en brèche les digues réglementaires, faciliter les passe-droits, afin de laisser s’exercer sans contrainte la spéculation, et assurer, dans le même temps, la pérennité des pratiques clientélistes, dont on sait qu’elles trouvent aujourd’hui dans l’aménagement des sols un champ d’expression privilégié.

On ne pouvait trahir davantage les déclarations d’intention des débuts.

L’Exécutif voulait, au travers du Padduc, clarifier et préciser les notions de la loi Littoral, en faciliter l’application, afin d’aider les élus, sécuriser les documents d’urbanisme, et mettre un terme à la judiciarisation de l’aménagement des sols en Corse ?

On aboutit au résultat exactement inverse. Le fouillis réglementaire du Padduc, ses amstronguïtés et imprécisions vont immanquablement semer la confusion, exacerber les tensions, et générer un contentieux de masse. Loin d’apaiser la situation, le Padduc souffle sur les braises.

Dans le contexte extrêmement tendu que connaît la Corse, face à l’emprise croissante des organisations mafieuses, il aurait fallu des principes clairs, des règles concises, des garde-fous solides, derrière lesquels les élus locaux auraient pu s’abriter pour résister aux pressions dont ils font l’objet.

Par calcul politique, l’Exécutif a fait exactement le contraire.

Il faut aujourd’hui se rendre à l’évidence. Le Padduc représente un péril majeur pour la Corse. Il est un document nocif, qui marquera une régression significative par rapport à l’actuel schéma d’aménagement de la Corse.

Les équilibres instables qui prévalaient encore au moment du vote de l’Assemblée de Corse du 31 Octobre 2014, sont aujourd’hui rompus. Le Padduc sera, s’il s’applique, l’instrument sournois d’une destruction accélérée de notre patrimoine naturel et paysager, d’une mise à l’encan de notre terre.

L’heure des compromis est passée. Les enjeux sont trop graves pour que nous nous laissions – associations, partis politiques ou simples citoyens – plus longtemps duper par les discours lénifiants de l’Exécutif. Pour éviter, tant qu’il est encore temps, le désastre qui s’annonce, il nous faut ensemble, de toutes nos forces, faire barrage à ce Padduc.

Un dossier très complet à lire sur le site de U Levante.

16 mai 2015

Villa Martinolle, Bonifacio (Paraguano) : démolition obtenue

Le Tribunal de Grande Instance a fait droit à la demande de démolition de la construction illégale Martinolle, anse de Paraguano (Bunifaziu). Une action des associations U Levante et Garde, dont l’avocat dans cette affaire était Me B. Busson, avec le soutien du Collectif Littoral.

M. Guy Martinolle a été condamné à démolir dans le délai de six mois la construction objet du permis de construire définitivement annulé édifié sur la commune de Bunifaziu, lieu-dit Finosa, anse de Paraguano.

Passé le délai précité, faute de procéder à la démolition, il sera redevable d’une astreinte dont le montant est fixé à 300 € par jour de retard. Mais si M. Martinolle fait appel, l’appel est suspensif…

L’intervention volontaire de la commune de Bonifacio en faveur de M. Martinolle a été jugée irrecevable.

L’histoire très mouvementée de ces constructions illégitimes et illégales :

http://www.ulevante.fr/que-vont-devenir-les-construction-illegales-de-finosa-bonifacio/

27/04/2015

PADDUC : la curée pour les terres agricoles de très bonnes potentialités

Coup de Trafalgar à l’Assemblée de Corse : l’inconstructibilité des espaces stratégiques agricoles (ESA) est tombée.

Dans la version du Padduc de novembre 2014, les ESA -espaces stratégiques agricoles-, c’est-à-dire les terres de très bonnes potentialités, étaient déclarés inconstructibles. Chaque commune ne disposait que d’une « marge d’érosion » de 1% de ces ESA.

La nouvelle version du PADDUC adoptée le 9 avril 2015 et soumise à l’enquête publique en mai et juin vient de faire sauter ce verrou : il n’y a plus aucune interdiction de construire sur les terres de fortes potentialités en Corse. Certes, l’objectif de préservation de 105 000 hectares d’ESA à l’échelle de la Corse et sa déclinaison commune par commune est réaffirmé. Mais les ESA ne sont plus inconstructibles.

Gommés les bons principes ! Ignorés les travaux et les décisions précédents ! Une majorité de conseillers territoriaux a cédé : décision incompréhensible et lourde de conséquences.

Maria Guidicelli : « On a permis et fait en sorte que les maires puissent user de leurs prérogatives. On a fait en sorte de respecter le principe de libre administration. Cela suppose de s’en remettre et de faire confiance aux élus locaux, aux maires, qui doivent pouvoir élaborer leur PLU dans un rapport de compatibilité. »

http://france3-regions.francetvinfo.fr/corse/2015/04/10/l-assemblee-de-corse-adopte-le-padduc-702157.html

Quant aux communes disposant d’un document d’urbanisme (POS, PLU ou carte communale) à la date d’approbation du PADDUC,  elles ont un délai de trois  ans pour mettre leur document d’urbanisme en compatibilité avec ce dernier et pourront soustraire du « quota » d’ESA notifié dans le livret n°3 (SAT) les zones urbaines ou à urbaniser (cf. notre article précédent).

http://www.ulevante.fr/padduc-et-terres-agricoles-evolutions-negatives/

Et au-delà des trois ans ? Les maires “localisent et délimitent les espaces stratégiques agricoles en tenant compte : … des secteurs immédiatement constructibles des documents d’urbanisme (secteurs U et AU des PLU, secteurs constructibles des cartes communales, secteurs U et NA des POS) en vigueur à la date d’approbation du Padduc.“  Page 146 du livret réglementaire.

Faut-il comprendre que cela signifie qu’une zone U, AU, ZC, NA pourrait conserver ce classement ? Difficile de comprendre autre chose. Cela reviendra à contredire directement le principe de préservation des terres agricoles.

Que restera-t-il in fine des 105 000 hectares répertoriés ESA suite à ces décisions ?

Dans les communes ci-dessous, la consommation de terres de très bonnes  potentialités prévue dans le document d’urbanisme en vigueur est de 108 ha à Calinzana, 33 ha à U Viscuvatu, 35 ha à San Gavinu di Carbini, 43 ha à Coghja, 70 ha à Prupià …

http://www.ulevante.fr/corse-lurbanisation-dementielle/ 

Ce qui est vrai pour ces communes s’applique à de nombreuses autres communes… En Corse, on compte 125 communes disposant d’un document d’urbanisme (PLU, POS, CC). L’enjeu se chiffre donc en centaines ou milliers d’hectares. Il y a fort à parier que l’urbanisation de ces terres soit accélérée et que la mise en compatibilité des documents d’urbanisme  ne remette pas en cause l’existence desdites zones.

En résumé, on pourrait assister à une nouvelle forte consommation de terres agricoles littorales de très bonnes potentialités ! Et même si les commune découvraient par miracle d’autres terres non répertoriées et qu’elles les déclaraient ESA afin de « compenser », ces terres ne seraient pas dans les espaces proches du rivage !

La curée est le titre d’un roman de Zola, dans lequel le personnage principal est un spéculateur qui s’arrache, avec d’autres,  des terrains à bas prix dans le but de les revendre plus cher plus tard. Cette décision inique rend le padduc moins protecteur que le  Schéma d’aménagement de la Corse de 1992, en somme un recul de plus de vingt ans puisque le Schéma d’aménagement de la Corse de 1992 avait réellement rendu inconstructibles ces terres. Le Padduc nouveau -voté- annule cette protection sous l’assourdissant silence du monde agricole. La continuation de la résidentialisation de la Corse est toujours promise à un bel avenir, d’autant plus que l’on peut légitimement se demander ce qu’il restera des autres zones protégées après l’enquête publique et au lendemain des dernières modifications et du dernier vote : les beaux principes d’intérêt collectif livrés à la meute ? 

Source : U Levante

09/04/2015

Le PADDUC, nouvelle version revue et corrigée devant l'Assemblée de Corse

Modifié, le Plan d'aménagement et de développement durable de la Corse (PADDUC) est à nouveau en discussion jeudi à l'Assemblée de Corse. Les zones mutables, ces zones soumises à de très fortes pressions foncières aux abords des villes ont notamment été supprimées…

Exit les espaces mutables. Dans la version corrigée du PADDUC, ces zones ne seront plus délimitées de façon précise. Ce seront aux maires que reviendra la responsabilité de définir l'usage qu'ils souhaitent faire de ces sols.

Sur le schéma d'aménagement ne figurent donc désormais plus que les espaces remarquables et les espaces stratégiques agricoles.

Les maires resteront libres de décider de l'urbanisation ou pas des parcelles, et ils auront trois ans pour insérer des préconisations du PADDUC et modifier leur Plan local d'urbanisme (PLU).

Les particuliers pourront également faire leurs remarques lors de l'enquête publique qui doit s'ouvrir après le vote, en avril.

Même si le Conseil des sites a émis un avis favorable, le Collectif pour la loi littoral estime d'ors et déjà que le PADDUC sera extrêmement difficile à appliquer.

Un plan d'autant plus contestable qu'il est sans doute inconstitutionnel. C'est l'Etat qui le rappelle : les notions de peuple corse, de co-officialité et de statut résident, fragilisent et mettent en cause le PADDUC. 

http://france3-regions.francetvinfo.fr/

PADDUC et terres agricoles : évolutions négatives

(Source : U Levante)

Le 24 mars 2015, la Conseillère exécutive Maria Guidicelli  a présenté à U Levante les évolutions envisagées relatives aux espaces stratégiques agricoles (ESA) et aux espaces mutables pour des enjeux urbains et économiques (EMUE)

Rappel de la règle adoptée en novembre 2014

carte emue et pourcentages

Le Préfet et des maires ont apporté des critiques importantes et convergentes : règles trop strictes, subsidiarité insuffisante, règle d’érosion de 1 % trop arbitraire,  zones réputées ESA  déjà artificialisées,…

Quelles sont les évolutions proposées et qui seront débattues à l’Assemblée de Corse le 9 avril pour les ESA ?

 -       l’affirmation stratégique de 105 000 hectares d’espaces stratégiques agricoles est fermement maintenue,

-       elle est toujours déclinée commune par commune (Afa : 552 ha, Aghione : 2 281 ha,…),

-       les règles de « consommation » des 1 ou 10 % disparaissent : de fait la cartographie spécifique des EMUE va sans doute disparaître,

-       dans l’établissement ou la révision des PLU, les communes devront :

  • démontrer (dans le document « DOCOBASE »), qu’à la marge, certaines surfaces sont déjà artificialisées,
  • proposer, pour l’implantation d’équipements (écoles,…) sur des ESA, de requalifier en espaces agricoles stratégiques des espaces de potentialité agricole équivalente non cartographiés comme tels à l’origine par le Padduc.

-       l’agence de l’urbanisme (AAUEC) procédera, PLU par PLU ou carte communale par carte communale, aux vérifications de compatibilité.

Analyse de cette nouvelle mouture de ce chapitre du PADDUC :

  1. Le principe de la déclinaison commune par commune de l’objectif stratégique de garantir la préservation d’environ 105 000 hectares d’espaces stratégiques agricoles est rappelé. C’est une très bonne chose.
  1. Comment le projet de Padduc envisage-t-il de faire appliquer ce principe et quels sont les moyens qui nous ont été expliqués oralement.

2.1  - Cas des communes non encore dotées d’un document d’urbanisme :

Elles devront justifier dans leurs futurs documents d’urbanisme de l’utilisation des ESA pour leurs besoins d’urbanisation et d’équipements à la condition de trouver et déclarer ESA d’autres surfaces aux potentialités équivalentes et ce dans une limite strictement compatible avec la quantité des surfaces ESA affichée commune par commune dans le Padduc. Il s’agit donc d’un système de « compensation ».

Arrêtons-nous un instant sur cette « compensation » :

  • Elle ne peut se concevoir que si la cartographie n’a pas pris en compte TOUTES les surfaces répondant aux critères des ESA.
  • Elle n’est acceptable que si elle reste marginale sauf à dire que la validité de la cartographie qui est à la base des protections agricoles est fortement remise en cause…
  • Elle est intolérable si l’on cherche à troquer des ESA….avec des champs de cailloux.

2.2  – Cas des communes disposant d’un plan d’urbanisme en vigueur à la date d’approbation du PADDUC nécessitant « simplement » une révision pour mise en compatibilité.

Le Padduc donne trois ans aux communes pour se mettre en conformité.

Là prévaut une logique soustractive : enlever des ESA les secteurs ouverts à l’urbanisation non encore urbanisés ou artificialisés : zonages U et AU ( !) des PLU, secteurs U et NA des POS.

Logique soustractive sans aucune mesure compensatoire alors que le Livre Blanc des Assises du Littoral précisait en avril 2013, page 24, que les capacités d’accueil des zonages ouverts à l’urbanisation des seules communes littorales permettaient déjà de doubler la population de la Corse :”Considérant que les 72 communes littorales étudiées accueillent, au recensement de la population de 2008, 194 611 habitants et que la marge laissée à l’urbanisation dans ces communes, permettrait de doubler l’urbanisation actuelle et donc vraisemblablement d’y doubler la population, il apparaît que les espaces ouverts à l’urbanisation sur ces seules communes littorales dépassent très largement le besoin démographique de l’île entière… “.

Comme l’a justement souligné M. le Préfet (courrier daté du 17 mars, point 7) : « Le PADDUC n’explicite pas le processus de mise en compatibilité des documents d’urbanisme approuvés avant son adoption. La question du devenir des zones ouvertes à l’urbanisation antérieurement aux prescriptions du PADDUC se pose. Le document gagnerait en clarté si les conditions de mise en compatibilité des cartes communales étaient également précisées. »

Et le PADDUC l’affirme (Padduc modifications 2ème partie page 81) : « L’étude des documents d’urbanisme amène à constater qu’encore aujourd’hui la majeure partie des extensions de l’urbanisation envisagées se situe à proximité du rivage, sans forcément donner lieu à une justification au regard de la configuration des lieux ou d’activités économiques exigeant la proximité immédiate de l’eau. »

Le PADDUC affirme vouloir freiner cette urbanisation littorale constatée depuis des années et encore programmée dans de nombreux documents d’urbanisme. Mais la loi Littoral  sera-t-elle mieux appliquée demain qu’elle ne l’est aujourd’hui ?   Laisser à ces communes pendant trois ans la possibilité de ne pas respecter les ESA est donc encore plus inquiétant et la protection des terres agricoles y est très compromise.

La nouvelle mouture de ce chapitre du PADDUC sur les ESA ne sécurise pas ces documents d’urbanisme …

* Nouvelle version du Livret IV – « Orientations réglementaires » pages 48 et 49.

1 livret 4 ESA

 

2 livret 4 ESA 3 livret 4 ESA

19/01/2015

“U Catellu muntaninu d’oru” à Jean-Marie Dominici, sentinella di l’ambiente

JMDet euprocte

L’association U Levante rend hommage à Jean-Marie Dominici, conservateur de la réserve naturelle de Scandula, et lui décerne l’Euprocte d’or. L’Euprocte, ” u Catellu muntaninu”, sorte de triton endémique de Corse,  emblème de U Levante, ne peut vivre que dans des eaux claires et non polluées. Un Euprocte d’or :  tout un symbole!

Convaincu et convaincant, voilà les deux premiers adjectifs qui viennent à l’esprit quand on rencontre pour la première fois Jean-Marie Dominici, .

Convaincu de la nécessité de protéger Scandula (et notre patrimoine environnemental en général) et sachant faire partager cette certitude en trouvant les mots justes et les arguments imparables.

Jean-Marie est l’artisan de la réussite de la réserve naturelle de Scandula. Année après année, avec opiniâtreté, il a réussi, avec d’autres bien sur, à préserver cet exceptionnel joyau biologique et géologique, modèle en Méditerranée.

Jean-Marie a une autre qualité : il ne pratique pas la langue de bois. La surfréquentation de Scandula met aujourd’hui le site en danger ; il le dit. Dès 2013 le rapport de l’UNESCO  sur l’état de conservation du patrimoine mondial notait «  avec préoccupation l’augmentation de la pression touristique sur le bien et son impact possible sur la VUE » et demandait également à l’Etat “d’inclure dans le plan de gestion une stratégie de tourisme durable et un ensemble de mesures pour traiter le problème de la pression touristique ». Par exemple, cette pression met en danger la population des balbuzards, les aigles pêcheurs emblématiques de cette côte: trop dérangés pendant la période de nourrissage, très peu de jeunes survivent.

Merci Jean-Marie!

2014

PADDUC : un vote historique pour la Corse

Le plan d’aménagement et de développement durable de la Corse a été adopté à 4 heures du matin ce Samedi 1er Novembre. Le dossier, porté depuis son origine par Maria Guidicelli, conseillère exécutive, a reçu le vote favorable de 38 des 51 élus de l’assemblée de Corse.

Le vote est important, peut être historique. Samedi 1er Novembre, aux alentours de 4 heures du matin, l’assemblée de Corse a adopté le PADDUC, le plan d'aménagement et de développement durable de la Corse, après une séance marathon de 48 heures.

38 voix pour, 1 voix contre, celle d'Aline Castellani, maire de Piana et 12 absents, les élus de l'opposition de droite qui avaient annoncé la veille qu'ils ne participeraient plus au débat.

Avant ce vote, de très nombreux amendements, près de 170, ont été étudiés par les conseillers territoriaux.Au final, le PADDUC a enregistré de nombreuses modifications en raison notamment de l'action des nationalistes, sur des points symboliques comme la référence, dans le document, au peuple corse ou encore sur des points comme la préservation des zones agricoles au sein des espaces dits mutables.

Maintenant, le PADDUC doit faire l'objet de divers avis (conseil des sites, autorité environnementale et conseil économique et social) avant d'être proposé à l'enquête publique. Ce chemin parcouru, le plan d’aménagement et de développement durable de la Corse reviendra une dernière fois devant l'assemblée de Corse pour approbation finale.

Un accouchement aux forceps

Avant le vote intervenu au petit matin, les élus ont examiné de très nombreux amendements, près de 170.Le plan d'aménagement et de développement de la Corse adopté par une forte majorité, Maria Guidicelli, conseillère exécutive qui a porté ce dossier de bout en bout n'a pas caché sa joie au sortir de cette réunion marathon de l'assemblée de Corse "Emu francatu stu passu. Je suis vraiment ravie. Vous avez vu à quel point la solidarité s'est exprimée dans cet hémicycle, la passion aussi, l'envie de faire pour la Corse et un vote qui est un vote massif, comme nous n'en n'avons pas connu sous cette mandature. Nous avons un devoir immense, c'est maintenant de la faire vivre et de le mettre en application. Nous disposons aujourd'hui d'un document qui est équilibré, sécurisé. Il est aussi ambitieux. Il a sa propre volonté d'avancer en faveur des plus démunis, en faveur de ceux qui aujourd'hui ont le plus de difficultés. C'est un document que nous revendiquons comme étant extrêment social, à l'écoute de l'ensemble des corses".

Les recommandations des nationalistes en partie prises en compte

Le PADDUC aura quand même beaucoup évolué durant ces deux journées des 30 et 31 Octobre. En raison, notamment de l'action des nationalistes sur des points symboliques comme la référence au peuple Corse ou encore sur des points comme la préservation des zones agricoles au sein des espaces dits mutables.

Pour Jean Christophe Angelini et Femu à Corsica, il s'agit d'un vote très important : "les 15 élus nationalistes ont voté pour ce document. Ils y ont largement contribué, avec fidélité et loyauté ainsi qu'avec beaucoup d'audace et de capacité à innover et à proposer des choses. Pour notre groupe, nombreuses ont été les contributions qui ont jalonné ce parcours. C'est une fierté partagée et puis le sentiment d'une assemblée qui a montré, à son peuple, d'abord, mais également à Paris, que nous étions capables sur un sujet aussi délicat de trouver une voie d'intérêt général. Cela a été dit clairement. C'est vraiment un bon signe pour la Corse".

Josepha Giacometti, conseillère territoriale "Corsica Libera" ne cachait pas non plus sa satisfaction. "Nous avons réussi à obtenir beaucoup d'avancées par rapport aux inquiétudes qui étaient les nôtres avant l'ouverture de ces débats. Nous avons eu parfois d'âpres discussions. Mais elles ont toujours été constructives et finalement l'exécutif a retenu nos amendements principaux et ce qui constituait pour nous le fondement de ce que devait être le PADDUC, sur les espaces stratégiques agricoles, sur la question de la Testa Vintilegna, de la pinède de Calvi pour qu'elle redevienne un espace remarquable. Mais aussi sur les fondamentaux qui remettaient en cause parfois ce qui avait été acté au mois de Janvier et qui devait être la philosophie du PADDUC et qui devait nous aider à rompre avec un choix de developpement que nous denoncions et rompre les liens de la dépendance. Je crois que nous nous acheminons vers cela".

Autre réaction de satisfaction dans le camp nationaliste, celle de Paul Felix Benedetti, conseiller territorial "Rinnovu". "Satisfait du travail accompli pour faire évoluer le document sur des points fondamentaux, notamment sur des traceurs par rapport aux espaces remarquables et sur les terres agricoles. Il y a 24 heures, 4.000 hectares étaient menacés, il n'y en a plus que 400. Les contraintes sont fortes et doivent rassurer le monde agricole et garantir la limitation à la spéculation. Ensuite, l'affirmation du peuple corse directement dans le PADDUC. Conscients du chemin parcouru par tous, on ne pouvait pas ne pas participer à cette victoire. On espère entrer dans une ère nouvelle, avec une inflexion et un retour de la Corse dans le giron de la démocratie citoyenne, du mieux vivre et du maintien de cette entité historique et culturelle qu'il faut conserver à tout prix".

Paul Giacobbi déclare avoir joué son fauteuil sur ce dossier

Pour Paul Giacobbi la satisfaction est d'autant plus importante qu'il avait envisager de démissionner si le vote n'avait pas été acquis : "si nous avions eu un vote négatif, je vous le dis très clairement, vous ne m’auriez plus vu en tant que président du conseil exécutif, car j’aurai compris qu’il n’y avait plus rien à attendre de constructif. Mais vous aurez donc à me supporter encore quelques temps. Je suis désolé, je le dis à la fin, cela vous aurait peut être fait changer d’avis. On a démontrer aujourd’hui, malgré la difficulté, et la moindre difficulté n’était pas d’avoir ce débat à une proximité relative d’un certain nombre d’échéances, vous les avez surmonté avec beaucoup de mérite et de courage. Quand on a consommé l’espace et que l’on a pas produit, que reste-t-il? Et en consommant l’espace, que se passe-t-il? On enrichit beaucoup les uns, on ne change rien à la vie des autres. On provoque, par la convoitise, par l’envie, par la jalousie, par l’intérêt, l’appât du gain, bien des malheurs. Et ce n’est pas la société que nous voulons construire. Alors, on nous a dit, que ce PADDUC n’était pas marqué par le développement. Il est précisément totalement imprégné de développement, mais pas n’importe quel développement".

Paul Marie Bartoli furieux

Paul Marie Bartoli, membre de la majorité territoriale et maire de Propriano a manifesté sa colère à l'issue du scrutin. Selon lui le PADDUC entrerait en conflit avec son PLU. Il a donc annoncé qu'il en réfèrera au prefet de Corse : "je pars car un amendement vient d'être adopté par défaut. C'est un amendement qui asphyxie la commune de Propriano. Il s'agit d'une forfaiture. L'assemblée de Corse vient de s'asseoir sur une décision du conseil municipal de Propriano, en date du 1er Juillet 2006, approuvant le PLU, plan local d'urbanisme purgé de tout recours, confirmé par quatre décisions de justice. Il se trouve que l'assemblée de Corse aujourd'hui, dans des conditions que je ne qualifierai pas à chaud, a pris la responsabilité de bafouer le droit. Je prendrai donc toutes les dispositions utiles, notamment en saisissant le préfet de région, et je saisirai les avocats de la commune pour faire rétablir le droit de notre collectivité".

Menaces sur le littoral corse

Une nouvelle émission sur les menaces qui pèsent sur la loi Littoral en Corse. L’émission “Terre à Terre” de Ruth Stégassy sur France Culture aborde pendant près d’une heure le problème de l’urbanisation incontrôlée sur l’île (ainsi que la spéculation et la violence qui en découlent) avec les interventions de Marie-France Giuliani, Pierre-Laurent Santelli et Dumè Gambini. A écouter d’urgence !

Espaces remarquables du Padduc : déclassements illégaux à Calvi et Prupià/Propriano

Les déclassements illégaux d’une partie de la pinède de Calvi et d’une partie de Purtigliolu sur la commune de Prupià sont les deux modifications majeures  des deux nouvelles cartographies des espaces remarquables parues quelques jours avant la présentation du projet de Padduc à l’ensemble de la Corse.

Calvi – Sur la carte sortie le 13 octobre, une grande partie de la surface déclassée de la pinède correspond à l’emplacement du “Club Olympique” édifié sans permis de construire. Les constructions illégales de ce club ne font pas perdre au site inscrit de la pinède son caractère naturel. En vertu de la loi Littoral, il s’agit d’un espace remarquable, ce qui rend le déclassement illégal.

Prupià - Le 26 septembre déjà, les Conseillers territoriaux, réunis en séance à huit-clos, avaient reçu une carte différente de celle étudiée par les comité dcalvie pilotage du 3 septembre. Sur cette carte un important déclassement des espaces remarquables de la commune de Prupià était apparu, non annoncé aux Conseillers et “invisible” sans un examen attentif.

À Prupià les déclassements correspondent à des zonages AU qui étaient prévus par la révision du PLU, zonages annulés par décision du tribunal administratif. À Purtigliolu, le tribunal administratif a annulé les zones déclassées  parce qu’elles sont des espaces remarquables de la loi Littoral (extrait du jugement reproduit ci-dessous). Cette nouvelle carte est donc sur Prupià/Purtigliolu totalement illégale.

prupia

Trois cartographies différentes des espaces remarquables et caractéristiques en un mois, cela fait beaucoup. Beaucoup trop. De quoi y perdre son latin (est-ce le but recherché ?) … de quoi aussi se poser des questions sur l’origine de ces “ajustements” illégaux de dernière minute… De quoi enfin se demander également à quoi servait le “comité de pilotage” non consulté sur ces dernières cartes.

L'article complet sur le site d'U Levante.

Consultez le projet de Padduc

Le projet de Padduc sera débattu à l'Assemblée de Corse le 30 octobre 2014.
Il est composé de 7 livrets, de 9 annexes, d'une synthèse et de 16 cartes.

Il est consultable ici : http://aauc.corse.fr/Consultez-le-projet-de-Padduc_a62.html

Les défis du Padduc exposés à la société civile et aux élus

Par Paule Casanova-NicolaÏ (pcasanova@corsematin.com)

17/10/2014

L’exécutif territorial a organisé, hier à Ajaccio, un séminaire régional sur le projet de développement et le schéma d’aménagement territorial. Le public n’a pas manqué de faire part de ses observations

C'était la grande messe du Padduc. Le projet d'aménagement et de développement durable de la Corse a été longuement exposé, hier au palais des congrès d'Ajaccio, au cours d'un séminaire régional.

Paul Giacobbi, président de l'exécutif, Dominique Bucchini, président de l'assemblée de Corse et Maria Guidicelli, conseillère exécutive, présidente de l'AAUC ont rappelé les grandes orientations de ce document de planification, en présence de plus de 300 personnes, la société civile, les élus, les associations de défense de l'environnement, les membres des différents ateliers…

Difficile de résumer 3 000 pages, huit livrets transversaux, un livret réglementaire, neuf annexes… Mais l'exécutif territorial a tenté le coup, en brossant les objectifs et en hiérarchisant les enjeux.« Protéger mieux pour développer plus », tel est le credo de Maria Guidicelli qui souhaite mettre « l'humain au cœur de ce projet ».

La conseillère exécutive a insisté sur sa volonté de réorienter l'économie insulaire, d'améliorer le fonctionnement de la Corse. Elle a rappelé les grands enjeux environnementaux, touristiques, sociaux, culturels, urbanistiques… « Notre vision consiste à ne pas réduire le développement à la question de l'urbanisme », a-t-elle martelé.

Elle souhaite des sols aux fonctions productives, des espaces mutables à enjeux urbains ou économiques, une protection renforcée des espaces remarquables et, aussi trouver, le juste équilibre entre la préservation et le développement. Malgré la concertation et la coconstruction, la tâche a été ardue, a reconnu Maria Guidicelli. « Le document est perfectible, mais nous sommes à votre écoute », a-t-elle lancé, s'empressant de préciser qu'elle n'a subi« aucune pression ».

«Ne tromper personne»

Le cadre géopolitique a été complété par Dominique Bucchini. Il a mis en avant la méthode utilisée par Maria Guidicelli. « Cette volonté démocratique permet d'éviter les conceptions technocratiques traditionnelles et les malentendus ».

Fixer un cap humain, réduire les inégalités sociales, territoriales, encourager l'économie productive, exclure les pressions et les violences, sécuriser les documents d'urbanisme… « Nous avons besoin d'un cadre de référence clair et stable », a-t-il souligné, en saluant ce projet « cohérent ».

« Nous sommes en train de trouver une solution à une équation qui était jusqu'à présent impossible. Nous avons réussi à concilier développement et protection des espaces agricoles et des richesses naturelles », a affirmé Paul Giacobbi, persuadé que l'on est « prêt du but ».Le président de l'exécutif a salué une nouvelle fois « l'immense travail de Maria Guidicelli » qui débouche sur un document ni laxiste, ni fermé.

« Nous nous engageons à ne tromper personne, mais à comprendre, à trouver des solutions en toute bonne foi ».

Détaillant la troisième phase du Padduc, le schéma d'aménagement territorial, Benjamin Gilormini, le directeur délégué à l'urbanisme, n'a pas manqué d'apporter quelques précisions. « Le Padduc n'est pas un PLU, il se place en haut de la hiérarchie, il ne crée pas de droit à la parcelle et n'a aucune vocation à le faire », a-t-il précisé.

« Ce qui manque en Corse, ce n'est pas le potentiel, c'est l'organisation. Aujourd'hui, avec ce document, nous ouvrons une nouvelle page », a avancé le technicien. Dans la salle, élus et représentants d'associations étaient impatients de prendre la parole. Nicolas Alfonsi n'a pas été tendre avec le Padduc. Un document aussi volumineux et complexe que « le code du travail ». Il a considéré que la loi littoral parasitait le texte.

Il a également formulé un certain nombre d'observations sur la notion de discontinuité, l'échelle, le classement, la sécurité des documents, l'autonomie des communes. « Vous avez été sous influence », a-t-il jugé, persuadé que les contentieux seront encore plus nombreux qu'à l'heure actuelle.

La protection des Znieff

La présidente de l'association des maires de Corse-du-Sud s'est également exprimée pour dénoncer une « lecture difficile, voire impossible », des dispositions « trop minutieuses », des « irrégularités sur le plan administratif », des explications « trop détaillées voire contradictoires », l'excès « de contraintes et de précautions » Des griefs qui, selon Joselyne Mattei-Fazi, rendront l'élaboration de document d'urbanisme dans les communes « impossibles ».

Pour le collectif de défense de la loi littoral le Padduc marque « une régression significative ».Les associations réclament un statut juridique protecteur pour les Znieff de type 1. Elles dénoncent également du « flou » sur la délimitation des espaces remarquables qui sera une « source intarissable de contentieux ». « Des analyses inexactes et erronées », répond l'exécutif. Pas de flou, pas d'influence, pas de pression, mais une seule volonté : celle d'organiser le territoire, de lever les insécurités juridiques.

« Le document est long, mais il est difficile de faire court et synthétique sur un dossier aussi lourd », a argumenté Paul Giacobbi. « 3 000 pages, c'est 5 % de règlements et de rappels et 95 % de projet », ajoute Benjamin Gilormini. La prochaine manche du Padduc se déroulera le jeudi 30 octobre à l'assemblée avec le vote des conseillers territoriaux à la clé. « Nous sommes ouverts aux amendements », a averti Paul Giacobbi. Nul doute qu'il sera servi.

Publié par Corse Matin

Avis défavorable de la commission d’enquête sur le dossier STENCIA

La commission d’enquête chargée d’étudier la faisabilité de l’implantation d’une installation de stockage de déchets non dangereux gérés en mode bioréacteur au lieu dit Stencia vers Balistra  a rendu ses conclusions. Laurent Calvet Président de la commission d’enquête  assisté de Jocelyne Bujoli et de Catherine Ferrari ont émis un avis négatif cité en ces termes : « Compte tenu de son bilan qualités/point négatifs du projet dressé ci-dessus et qui pèse côté points négatifs sur des manques d’études importantes vu le site géographique du projet et du refus  des populations et de leurs représentants, l’avis unanime de la commission d’enquête est défavorable »

Cette enquête publique, commandée par la préfecture de Corse-du-Sud, s’est tenue dans les locaux de l’hôtel de ville entre le 7 juillet et le 7 août dernier. On s’en souvient, la réunion publique chargée d’informer les populations sur le projet avait tourné en une concertation musclée entre les représentants de la société STENCIA et les administrés.

Elle présageait déjà de nombreuses mobilisations pour défendre le site d’un mode  d’installation par enfouissement destiné à stocker des déchets dits « ultimes » (ordures ménagères).

La décision a été motivée suite à une étude exhaustive dressant les points positifs et négatifs du projet mais aussi à l’analyse des différentes observations annexées au registre d’enquête par les populations. C’est en tout 59 observations défavorables sur 60 qui ont été émises tant sur le plan géographique qu’environnemental. Le rapport souligne même le fait que certaines étaient accompagnées de pétitions regroupant environ 400 signatures.

D’un point de vue politique, les conseils municipaux des trois communes limitrophes, Bonifacio, Figari et Sotta, se sont fermement opposés au projet. Certaines observations de la commission d’enquête concordent avec la délibération du conseil municipal de Bonifacio en date du 30 juillet 2014.

De nombreux risques

Selon le rapport,  la commission d’enquête retient que le dossier du projet d’exploitation d’une ISDND en mode bioréacteur prend correctement en compte les problématiques environnementales et répond aux exigences de la réglementation des installations classées pour la Protection de l’Environnement. 

D’un point de vue technique, l’implantation répondrait positivement aux analyses géotechniques, à la gestion des eaux pluviales et à la production de biogaz. Mais, la complexité de réunification du foncier, le peu d’études sur l’impact qu’aurait le vent sur le site, la présence d’exploitations agricoles limitrophes et le risque de pollution des ruisseaux attenants ou des nappes phréatiques confirment les inquiétudes de la plupart des pétitionnaires. Inquiétudes renforcées par la Direction Générale de l’aviation civile (DGAC) qui par avis du 18 juillet 2014, étant donné la proximité du site avec l’aéroport de Figari, et l’attraction des oiseaux pour ce type de structure indique : «  le projet pourrait conduire à une augmentation importante de la probabilité de collisions entre un aéronef et un oiseau. »

Le manque de visibilité technique  sur 30 ans et l’absence d’une étude comparative  avec d’autres sites potentiellement exploitables dans la micro-région font partis des arguments invoqués pour faire pencher la balance vers le négatif.

Padduc : les graves problèmes de la cartographie des espaces remarquables

L’imprécision des limites et de la représentation des espaces remarquables et caractéristiques du Padduc n’est pas acceptable. Plusieurs milliers d’hectares peuvent passer à la trappe et l’insécurité juridique semble assurée!

Premier point : les cartes des ERC fournies le 26 septembre sont effarantes d’imprécision. Le trait bleu qui limite les ERC ne laisse pas, par exemple, voir le trait de côte et on ne sait plus si le trait est à cheval, à l’intérieur ou à l’extérieur de la limite de l’ERC. Le fond n’est pas une carte IGN… Ces imprécisions seront source de très nombreux conflits et recours devant la justice administrative.

Pourquoi ne pas laisser un trait fin sur une carte IGN (comme les cartes des atlas de 2004) et écrire dans le livret réglementaire que les maires ont à leur appréciation une bande de 10 mètres par exemple ?

Deuxième point : Les traits qui limitent les contours des espaces remarquables sur le projet de cartographie du padduc mesurent 2 millimètres. Ces 2 mm correspondent à une bande de 100 mètres sur le terrain, largeur laissée à l’appréciation des maires qui pourront, soit l’inclure en tant qu’espace inconstructible de leur document d’urbanisme, soit l’amputer de quelques mètres ou de 100 mètres, au gré de l’option qu’ils auront choisie.

Lire la suite sur le site d'U Levante.

Sauvons la biodiversité !

Le Collectif pour la Loi Littoral lance une grande pétition en ligne “Sauvons la biodiversité des ZNIEFF 1 en Corse des appétits immobiliers!”

Le projet de Padduc en Corse prévoit d’enlever les protections sur les ZNIEFF 1 afin de les rendre constructibles et de laisser la porte ouverte à de pharaoniques projets immobiliers…

Les ZNIEFF de type 1 qui sont des secteurs de grand intérêt biologique ou écologique répondent à la définition des espaces remarquables. En Corse, elles sont inconstructibles depuis 1992 en tant que précision de la loi Littoral du Schéma d’Aménagement de la Corse.

Cette inconstructibilité est aujourd’hui très menacée par des projets immobiliers de grande ampleur. Parmi les sites emblématiques menacés, on trouve : la Testa Ventilegne à Figari, Arone à Piana, le littoral de Verghja avec l’ancien pénitencier sur Coti Chjavari (projet immobilier sur 137 ha avec villas de 400 m², golf 18 trous…).

Des espèces rares voire endémiques sont menacées pour permettre à certains de bénéficier de résidences secondaires de grand luxe avec vue sur mer.

Le Collectif pour la Loi Littoral regroupant plus de 30 organisations demande à la Collectivité Territoriale de Corse de garder le statut d’inconstructibilité totale des ZNIEFF de Type 1 littorales.

La Collectivité Territoriale doit impérativement réaliser un Padduc dans l’intérêt de toute la Corse et non pas sacrifier nos plus beaux et nos plus rares espaces au seul bénéfice de quelques privilégiés.

Nous devons agir rapidement car le vote du Padduc est prévu en septembre. Signez cette pétition urgente maintenant — nous la remettrons à l’exécutif de la Collectivité territoriale de Corse.

Nota :

ZNIEFF est l’acronyme qui désigne une zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique. L’inventaire des ZNIEFF est un programme d’inventaire naturaliste basé sur des études scientifiques menées par des spécialistes. Il correspond au recensement d’espaces naturels remarquables par la présence d’espèces ou d’associations d’espèces à fort intérêt patrimonial: intérêt écologique fort donc.

Padduc : Plan d’Aménagement et de Développement DUrable de la Corse

Les zones d'intérêts écologique, faunistique et floristique bientôt constructibles?

Il sera bientôt possible de construire dans les zones d'intérêts écologique faunistique et floristique en Corse. Le PADDUC s'apprête à lever leur inconstructibilité, une exception insulaire. Une nouvelle qui aiguise les appétits des promoteurs immobiliers autant qu'elle inquiète les écologistes.

L’inquiétude monte chez les écologistes, alors que le Plan d’aménagement et de développement durable de la Corse (PADDUC) s’apprête à lever l’inconstructibilité des zones d’intérêts écologiques faunistiques et floristique de type 1 (ZNIEFF).

Depuis 1992, il est interdit de construire dans ces zones à fort intérêt écologique en Corse. Une exception insulaire sur laquelle le Padduc serait prêt à revenir, aiguisant les appétits des promoteurs immobiliers. Dans de nombreuses régions protégées de l’île, des projets pharaoniques sont prêts à sortir de terre dès que l’interdiction de construire sera levée.

Golfs 18 trous, hôtels de luxe et villas avec piscines

A Coti-Chiavari, en Corse du Sud, par exemple c’est un hameau typique organisé autour d’un esplanade bordée de galeries commerciales ainsi qu’un golf 18 trous, deux hôtels de luxe et 50 villas de 400 mètres carré chacune (avec piscines) qui sont prévus.

Les militants écologistes redoutent l’impact de tels projets sur les faunes rares et "toujours à protéger pour la biodiversité" présentes dans les ZNIEFF.  Et dénoncent les desseins des entreprises immobilières dans d’autres zones protégées de Corse du Sud comme la colline d’Arone à Piana ou la tour de Capitello à Grosseto-Pugna.

Le revirement de l'Etat "La Corse est grande, la Corse est encore très peu peuplée, la Corse a beaucoup de possibilités au niveau des lieux de construction. Mais si les promoteurs veulent choisir ces lieux là, c’est parce qu’ils sont les plus beaux. C’est parce qu’ils sont très riches avec une vue sur la mer de manière imprenable", décrypte Michèle Saloti, présidente du collectif pour la loi littorale.

Derrière la levée de l’inconstructibilité des ZNIEFF, s’est joué un revirement. Celui de l’Etat. En 1992, ce sont ses services qui inscrivaient la préservation des zones d’intérêt d’écologique au schéma d’aménagement. Aujourd’hui, ce sont eux qui incitent les élus à réduire leur portée…

Reportage: Marie-France Giuliani et Sylvie Wolinsky (France 3)
Interview: 
Stéphane Usciati
lhttp://france3-regions.francetvinfo.fr/corse/2014/08/12/corse-les-zones-d-interets-ecologiques-faunistiques-et-floristiques-bientot-constructibles-531016.html

Portu/Ota : pas de quartier résidentiel sur les terres agricoles

La Cour administrative d'appel a confirmé l'annulation des zonages 2AU et UC du lieu-dit Casarone, une oliveraie sur terres agricoles de fortes potentialités.  En 2010, la commune d'Ota/Portu avait approuvé son PLU et rendu ces terres urbanisables...

L'intégralité du jugement et le commentaire d'U Levante sur le site de l'association.

Lire aussi : "Solenzara/Sulinzara : la Cour d’appel confirme l’annulation de la constructibilité de zonages littoraux"

Concordia – L’appel de Bastia du 21 juillet 2014

Le transport de l’épave du navire Concordia suscite de nombreuses craintes. Au terme de la réunion qui s’est tenue lundi matin à la mairie de Bastia, un appel, qui recense l’essentiel des problèmes évoqués et les exigences formulées lors des débats, a été rendu public et diffusé.

Nous, citoyens, députés, élus territoriaux, départementaux, communaux, intercommunaux, responsables de partis politiques, de syndicats, d’associations, représentatifs des forces vives de l’île,

Réunis ce jour lundi 21 juillet 2014 en Mairie de Bastia, alarmés par les possibles conséquences néfastes du passage du Costa Concordia à proximité des côtes corses,

Soucieux de la préservation du patrimoine écologique et environnemental de la Corse et du respect de ses intérêts fondamentaux,

Désireux de participer par notre action à la protection de la mer Méditerranée, espace écologiquement fragile, et ressource universelle inestimable,

1. Dénonçons avec force la politique du fait accompli mise en œuvre jusqu’à ce jour par l’Etat italien et les groupes privés en charge des opérations de renflouement et de remorquage du Costa Concordia,

2. Exigeons de l’Etat italien l’ajournement de toutes les opérations de remorquage tant qu’il n’aura pas fourni par la voie officielle de la coopération entre Etats, des réponses claires, précises et crédibles sur les garanties fondamentales suivantes :

- pertinence du lieu de démantèlement (Gênes plutôt que Piombinu, beaucoup plus proche) ;

- pompage préalable des matières polluantes ou dangereuses contenues dans l’épave ;

- explications relatives au choix d’un trajet prévu pour faire passer l’épave à proximité des côtes corses, et notamment au sein du périmètre du futur Parc Marin du Cap Corse, parmi tous les itinéraires envisageables ;

- énumération des garanties de sécurité écologique et technique en fonction des différents scénarii possibles (évolution brutale des conditions météorologiques, rupture d’un câble, perte d’un caisson, détérioration en cours de trajet de la structure du navire…) ;

- absence de tout risque de rupture du bateau durant le trajet.

3. Soulignons les avancées significatives obtenues dans ce dossier suite à l’intervention de Madame la Ministre de l’Ecologie du Développement Durable et de l’Energie, mais constatons que celles -ci demeurent en l’état insuffisantes.

4. Demandons solennellement au gouvernement français d’obtenir l’ajournement des opérations de remorquage dans l’attente des explications et garanties ci-dessus exigées ;

5. Affirmons que la question de la sécurisation du trafic maritime dans le canal de Corse doit enfin devenir une priorité en y appliquant une réglementation telle que celle en vigueur dans le rail d’Ouessant, et en positionnant en Corse des moyens permanents adaptés pour faire face à toute éventualité ;

6. Souhaitons que la Collectivité Territoriale de Corse soit associée à la définition et à la mise en œuvre de ces mesures de prévention et de protection.

7. Appelons au renforcement de la mobilisation face au réel danger que représente le remorquage du Concordia : si les opérations sont engagées dans les prochains jours et selon le trajet initialement prévu, des manifestations sur terre et sur mer seront organisées en Corse à son passage. Ces manifestations se dérouleront dans le respect des règles de navigation et de sécurité, et viseront à exprimer la vigilance et la détermination des Corses, et notre solidarité avec tous les peuples riverains de la Méditerranée.

Porto-Vecchio : Pas d'autorisations pour la "privatisation de la mer"

(Source : CorseNetInfos)

03/07/2014

La privatisation de la mer dénoncée la semaine dernière par u Riacquistu di Portivechju n’aura pas lieu. L’état vient de refuser aux associations de riverains les demandes d’autorisations d’occupation temporaires, AOT, pour gérer des mouillages organisés.

Après le désengagement de la municipalité « des associations de propriétaires de résidences secondaires se sont constituées pour organiser et gérer le stationnement de 150 bateaux » s’était ému les nationalistes.
Dans un courrier en date du 23 juin, la Direction Départementale du Territoire et de la Mer a signifié à toutes les associations de riverains qu’il refusait les AOT pour les cinq mouillages organisés, de Santa-Giulia à Palombaggia.
Le principal motif de ce refus est l’absence d’utilité publique de ces mouillages privés qui privilégient « les membres des associations au détriment de l’intérêt général ». La DDTM conteste également le nombre de mouillages, la superficie des emplacements « dont l’usage doit être davantage partagé ».       
La suite sur Alcudina.fr 

Vers la privatisation des plus beaux sites marins

Après la privatisation des plus beaux sites terrestres, la privatisation des plus beaux sites marins

 « …Cette résistance est aujourd’hui possible et nécessaire, elle se doit conscience, lucidité sur nous-mêmes et élévation du savoir. Sinon le territoire que nous laisserons aux générations futures sera celui des marchands, des voyous et des profanateurs. »

Marcu Biancarelli - Colloque Tarra è mari unu sò  2010

Tarra è Mari unu sò. 

Terre et mer ne font qu’un, devise de l’association U Polpu.

Devise que l’on pourrait décliner aussi en Tarra , Mari è Omu unu sò.

Car que serait la terre sans l’homme et l’homme sans la terre ?

Mais on voit aujourd’hui cette terre être dépecée par pans entiers, morceaux par morceaux, piémont après espaces littoraux, collines après collines, espaces boisés après terres agricoles. Et ce, à l’initiative de certains maires, sous l’œil bienveillant et complice de l’État et de ses services.

Alors que l’état n’ignore rien du lien entre spéculation immobilière et foncière et les dérives actuelles qui minent la société corse, on assiste, impuissants, à la mise à l’encan de cette terre. Que les associations fassent annuler un PLU inique et les préfets, au mépris de la loi et des décisions de justice, continuent d’accorder, par centaines, des permis de construire sur des zonages inconstructibles. Qu’un PLU soit menacé d’annulation et les maires le retirent, sachant que les permis déposés par la suite ne seront jamais refusés. On ne peut que s’interroger sur l’attitude irresponsable de l’État qui a ouvert ainsi une  boîte de Pandore qu’il sera difficile de refermer.

Comme si cela ne suffisait pas de livrer la terre à la résidentialisation, l’heure est venue de la résidentialisation de la mer.

Tarra è mari unu sò.

Ainsi la Dreal , répondant, une fois de plus, aux sollicitations de certains maires, au lieu de tempérer cette fuite en avant,  ne bloque pas les projets de mouillages organisés en milieux théoriquement protégés (réserve naturelle, parc marin international, Natura 2000) et surtout, hasard ou coïncidence, juste en face de lotissements de résidences secondaires (qui se déclarent d’abord en association afin d’obtenir l’AOT et qui ensuite feront payer les quelques bateaux de passage qui voudront s’amarrer : business is business).

Lecci, Petrusella, Piantarella, Rundinara et demain Cala Purcili, Punta d’Oru, Palumbaghja, La Sauvagie, etc.

Comme il faut boire le calice jusqu’à la lie, ces mouillages organisés nous sont présentés comme des projets protecteurs de l’environnement alors qu’ils ne sont, en fait, que générateurs de pollutions, pour les plus récents au cœur même de la réserve naturelle de Bunifaziu, et qu’ils servent surtout des projets économiques pour des intérêts privés aux dépens d’un bien public.

Ces ports de plaisance, déguisés en mouillages organisés, vont souiller par les déjections produites les eaux cristallines des plus beaux golfes. Serions-nous destinés à patauger dans les rejets d’hydrocarbure, les matières fécales et les staphylocoques dorés ?

Si tant est que nous puissions accéder à ces plages, car entre les sentiers du littoral inexistants ou condamnés, les accès par la terre interdits par des murs hérissés de caméras et, pour les petites plages (exemple Cala Purcili) les accès par mer barrés par ces zones de mouillage privé, y arriver relève du parcours du combattant très aguerri ! Si malgré tout on a passé avec succès l’épreuve « du feu »,  reste à affronter certains cerbères, qui surveillent, l’aboiement incendiaire  aux lèvres ou plus grave , la menace la plus dissuasive à bout de bras.

Projet économique, mais projet économique à destination exclusive des grandes fortunes et people qui achètent ainsi, en un seul lot, la terre, la plage et la mer. On imagine aisément la plus-value générée pour une résidence secondaire louée ou vendue, avec, anneau en main, une place pour le yacht. Le vrai jackpot !

Après la privatisation des plus beaux sites terrestres de Corse, on assiste à présent à la privatisation des plus beaux sites marins. Car aucune protection ne vient freiner la boulimie marchande : réserve naturelle, parc international ou site Natura 2000 ? Qu’à cela ne tienne ! Grâce à l’attitude, indigne, de l’État, rien ne vient entraver l’installation et la multiplication de ces mini nouveaux ports pour maxi revenus.

Alors indécence, perversité, sarcasmes ou dédain, voire les quatre, le fait est que ces « protections » ne sont qu’habillage, ghjandaghje vestute da paoni,  destiné à gonfler les surfaces des aires marines protégées. Coquille vides servant d’alibi à des discours surfaits.

A la dépossession accélérée de la terre, course frénétique au profit, vient se greffer aujourd’hui la mainmise sur les espaces marins.

Iè viramenti, Tarra, Mari è Omu unu sò. Tarra, Mari è Omi uniti sò in la disgrazia.

Associu U Polpu

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Tentative pour faire taire les associations ?

Conférence de presse du 31 mai 2014 du Collectif pour l’application de la loi Littoral en Corse

Suite au reportage diffusé sur la chaîne “Canal +” dans la rubrique “Entête” de l’émission “Dimanche +”, le Collectif pour la loi Littoral (CLL) s’interroge sur le sens de la plainte en diffamation déposée par Georges MELA, Maire de Purtivechju/Portovecchio  

- Est-ce une instrumentalisation de la Justice, puisque la mise en examen des personnes visées par la plainte est automatique, même si leur relaxe sera inéluctablement prononcée ?

- Est-ce une opération de communication, pour faire un exemple, pour intimider les membres des associations et tenter de les faire taire ?

Les associations ne seront pas réduites au silence ! La Corse a besoin de vérité, surtout quand sont mises en lumière les illégalités destinées à favoriser les intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général et de la sauvegarde de notre patrimoine.

Vincente CUCCHI et d’autres n’ont fait qu’exposer des éléments objectifs, vérifiables, sans porter atteinte à l’honneur ou à la considération de quiconque. Aucune contrevérité, aucune animosité, aucune agressivité, aucune attaque ne peuvent être relevées dans le reportage diffusé.

Vincente CUCCHI se voit reprocher par Georges MELA d’avoir dit :

« Quand on a des relations, on arrive à faire ce qu’on veut, où on veut ».

Vincente CUCCHI, filmée sur la commune de Bonifacio (dont Monsieur MELA doit savoir qu’il n’est pas le Maire), s’exprimant en tant que Présidente d’ABCDE, association bonifacienne, ne prononce pas le nom de Georges MELA et ne fait aucune allusion à cette personne. Comment Georges MELA peut-il se sentir visé ?

Le 5 juin, après avoir été entendus, à Paris, par le juge d’instruction, la mise en examen interviendra inéluctablement, puisque la procédure l’exige. Mais rien dans les propos tenus par Vincente CUCCHI ne peut être considéré comme diffamatoire et le Tribunal reconnaitra, à la fin de la procédure, son innocence. C’est un mauvais procès qui est fait à Vincente CUCCHI et à d’autres et la preuve de leur bonne foi sera rapportée.

Les membres du CLL présents à la conférence de presse sont solidaires des propos tenus par les militants mis en cause.

Balistra : Le Conseil d'Etat annule le permis de construire

Lundi 26 Mai 2014

Balistra : le Conseil d’Etat donne raison à la municipalité et au FLNC

« 10 villas, une place, une fontaine et un boulodrome constituent dorénavant un hameau nouveau » s’était insurgé Jean-Charles Orsucci sur alcudina.fr en Mai 2012 de la décision de la cour d’appel administrative de Marseille qui avait validé le permis de construire déposé par Alain Lefebvre auparavant refusé par la municipalité.

Le projet prévoyait la construction de 10 villas à Balistra dans un secteur vierge entouré d’espaces remarquables et dépourvu de tout réseau. Pour motiver sa décision la cour administrative de Marseille a estimé que ces dix villas constituaient un hameau nouveau.

Un mois plus tard, le 02 juillet 2012, une opération commando était menée par le FLNC. Quatre hommes armés et cagoulés ont brièvement séquestré six touristes avant de plastiquer deux villas à Balistra.

Le Conseil d’Etat vient donner raison à la municipalité et au FLNC : un arrêt du 3 avril 2014 casse l’arrêt de la Cour administrative d’appel qui admettait la création d’un hameau nouveau pour les constructions Lefèvre.

Le motif avancé par les sages constitue une avancée majeure : le hameau doit être prévu expressément au PLU, il n’est pas possible de “sortir d’un chapeau” cette création de hameau au stade du permis de construire et le Padduc devra tenir compte de cet arrêt.

L’affaire est renvoyée devant la la cour d’appel administrative de Marseille mais, n’étant pas prévu au PLU, le hameau Lefebvre devrait rester dans les cartons.

José Tafani pour alcudina.fr

Palasca : les terres fertiles du littoral illégalement vouées à l'immobilier. Le maire et l'Etat bafouent les lois

A L’Osari, après Belgudè, PALASCA. Le maire, J.-L. De Marco, et le Préfet accordent des permis de construire illégaux sur des terres de très fortes potentialités agricoles et situées dans les espaces proches du rivage de la plaine fertile que se partagent les deux communes.

Ainsi, pendant que les travaux continuent à Belgudè*, d’autres vastes défrichements à but immobilier ont lieu actuellement sur des parcelles agricoles contiguës situées sur le territoire de Palasca. Or, le code de l’urbanisme et le schéma d’aménagement de la Corse de 1992, qui a valeur de directive territoriale d’aménagement, imposent le classement en zonage agricole des terres de fortes potentialités, celles-ci étant inconstructibles.

21/05/2014 - Source : U Levante

Le ministre de l’intérieur fait appel du jugement du TA interdisant que le terrain agricole de Sant’Antuninu soit transformé en parking... et l’Etat subventionne les travaux !

Le berger de Sant’Antuninu va-t-il surveiller le troupeau de… véhicules ? Puisque le ministre de l’intérieur n’a cessé de dire que les Corses étaient les moutons noirs de la République, des brebis sont-elles une menace pour la sécurité publique ? A moins que les associations de l’environnement soient des moutons qu’il faut tondre !

L’affaire était simple. Le maire du village inscrit de Sant Antonino/Sant’Antuninu et le Sous-Préfet de Calvi avaient décidé de transformer 14 000 m2 de très bonnes terres agricoles – un champ pâturé par des brebis – en un vaste parking. Mais le tribunal administratif de Bastia a annulé en 2013 la déclaration d’utilité publique…

http://www.ulevante.fr/santantoniu-%E2%80%88expropriation-dun-agriculteur-exploitant-pour-realiser-un-parking/

http://www.ulevante.fr/santantoninu-en-balagna-restera-un-des-plus-beaux-villages-de-france/

Dans sa requête datée du 19 décembre 2013, le ministre de l’intérieur n’argumente que sur la nécessité d’une nouvelle aire de stationnement, l’impossibilité selon lui d’utiliser la parcelle voisine n° A453, la compatibilité des travaux avec les finances communales. Et la requête ne dit pas un mot de la forte potentialité agropastorale de la terre et pas un mot du Schéma d’Aménagement de la Corse qui interdit toute autre affectation à ces terrains.

Enfin, le comble ! : le dossier comporte en pièces jointes une délibération municipale* du 11 janvier 2014 demandant à l’Etat une subvention de 153 224 € destinée aux travaux de réalisation du parking malgré le refus du tribunal … subvention accordée 6 jours après, le 17 janvier 2014 ! Voilà donc tout le respect qu’ont la commune et l’Etat des décisions de justice ! Et le ministre de l’intérieur signe l’appel !

Nul doute : avec cette requête en appel et cette subvention, le ministre porte un coup fatal à la mafia liée à l’affairisme immobilier en Corse ! !

san anto

En Corse il existe donc de nouveaux débouchés pour l’agriculture. Après avoir été gardien de moutons, soyez gardien de… parking ! Ci campemu !

04/03/2014 - Source : U Levante

Rundinara : la réalité par les preuves

Depuis de nombreuses années et aujourd’hui encore, certains promoteurs construisent illégalement parce qu’ils savent que, même si les tribunaux administratifs les condamne à 1 000 ou 2 000 euros d’amende et annulent leurs permis, l’État ne fait pas démolir. Ces constructions rapportant énormément d’argent et l’impunité étant assurée, les plus dénués de tout scrupule construisent sur les sites les plus prestigieux. Hier sur Piantarella, aujourd’hui sur Rundinara *. 

Le 4 février 2014, les associations U LEVANTE et ABCDE ont demandé au Tribunal correctionnel de prononcer la démolition de la résidence hôtelière de Rondinara Loisirs (54 logements !) puisque les tribunaux administratifs ont déclaré le site inconstructible et le permis illégal.

Lire l'article dans son intégralité sur le site d'U Levante

1er février 2014

Adoption du volet II du Padduc

L'assemblée de Corse a adopté le volet II du Padduc avec 36 voix

A l'issue d'une session marathon, le volet II du Padduc a été approuvé par une majorité de 36 élus de gauche et de nationalistes. Le sujet sera abordé lundi avec la ministre Marylise Lebranchu.

Les nationalistes ont approuvé le choix de société proposé par l’exécutif et soutenu le projet.Les trois élus de la Gauche Républicaine se sont abstenus, alors que 10 élus de droite ont rejeté le document

Maria Guidicelli est sortie exténuée de cette session de l'assemblée de Corse. Au cours d'un véritable marathon, elle a affronté, sans fléchir, les critiques, les recommandations, les souhaits pour construire la Corse de demain. D'une session interminable à la réunion en commission (jusqu'à 4 heures du matin) pour trouver un point d'équilibre sur quelque 80 amendements, la conseillère exécutive a tenu le cap. Consensuelle et constructive.

Finalement, le Projet d'aménagement et de développement durable (PADD) de la Corse amendé, deuxième étape d'élaboration du Padduc, a été adopté avec une belle majorité. Même si le projet n'a pas obtenu le même résultat qu'en juillet 2012 (39 pour, aucun vote contre), la conseillère exécutive pouvait être satisfaite de cette deuxième épreuve.

Après 30 ans de gestation erratique, l'assemblée de Corse est-elle en train d'accoucher d'un Padduc applicable et utile ? La gauche y croit dur comme fer et les nationalistes pèsent de tout leur poids pour y parvenir, alors que la droite formule le vœu de pouvoir s'y retrouver par la suite.

47 amendements de Femu a Corsica

Le défi à relever pour ancrer la Corse dans un développement, à la fois, sociétal et culturel, est colossal. Il a été mis en évidence par un diagnostic stratégique et intègre des notions aussi diverses que la satisfaction des besoins fondamentaux, les évolutions sociodémographiques, les impératifs culturels, linguistiques et patrimoniaux… Les choix en matière de logement, d'aménagement du territoire et les questions inhérentes de l'urbanisation, à l'agriculture et au tourisme, sont au centre du dispositif. Le Padd déploie, donc, des outils : la charte de lutte contre la précarité, le Plan Montagne et le Livret littoral et formes urbaines.

Le Padd est un document indispensable. Chaque élu en a conscience et tous ont souhaité apporter leur pierre à l'édifice. Femu a Corsica d'abord qui a déposé pas moins de 47 amendements au projet de l'exécutif. Les principales propositions ayant été retenues - notamment la notion de peuple corse qui intègre le Padd - le groupe Femu a Corsica a soutenu la majorité territoriale. Elle représente à ses yeux « la Corse qui cherche à se construire qui essaye de dégager un chemin ». Gilles Simeoni l'a dit et répété : « Le document n'est pas parfait, il reste perfectible, il est à compléter, mais il dessine les contours d'un pays à construire ».

Les autres nationalistes sont aussi satisfaits du travail réalisé. « Ce document sent bon la Corse. Il est le résultat d'un combat pour s'opposer à une agression multiforme, il va contingenter la destinée de la Corse », a martelé Paul-felix Benedetti d'U Rinovu. Pour Corsica Libera tout n'est pas parfait, mais le résultat est acceptable. « Nous espérons qu'ensemble nous arriverons à dire ce que nous voulons comme modèle de développement. Nous espérons que ce combat nous mènera vers une évolution constitutionnelle », a précisé Josepha Giacometti, appelant les élus à prendre leurs responsabilités.

« Dépasser les clivages »

Si les trois composantes de la majorité - Démocrates, socialistes et radicaux ; Corse social démocrate et Front de gauche - se sont satisfaits du document, le groupe Gauche Républicaine a été plus critique. Aline Castellani ne s'y retrouve pas vraiment. Elle aurait souhaité un document « allégé ».« Le document ne laisse pas beaucoup de place à la spontanéité des initiatives », a-t-elle regretté. Ses amendements dont celui sur le livret littoral ayant été rejetés, Aline Castellani s'est abstenue. Tout comme les deux autres élues de son groupe.

En revanche, la droite a choisi le vote négatif.« Non pas avec joie, nous aurions préféré être incités à un autre vote », a avancé Camille de Rocca Serra, rejetant le terme de conservateurs. « Pour nous, l'élaboration d'un tel document est un exercice difficile irrésolu depuis 25 ans. Il faut dire que la procédure a été simplifiée depuis la révision de la loi. A ce stade, les conditions ne sont pas réunies pour nous associer à ce texte »,a indiqué le président du groupe. Camille de Rocca Serra ne votera pas contre le document simplement parce qu'il s'agit d'un « projet de gauche » : « Ce projet doit dépasser les clivages et servir le seul intérêt général de la Corse en conciliant nécessairement préservation et développement ».Pour lui, la réponse de l'exécutif au problème d'aménagement de la Corse « n'est ni concrète ni adéquate », mais il formule un vœu : « Que nous puissions nous retrouver dans l'élaboration de la suite ».

« Ouvrir le champ des possibles »

Favorable à « une Corse autonome dans une France solidaire», Maria Guidicelli considère que ce vote permet d'ouvrir le champ des possibles : « Il ne fige rien, mais s'offre au contraire une possibilité d'évolution avec, en toile de fond, l'avenir de la Corse », a-t-elle souligné. Comme tous les grands dossiers de cette mandature, le Padduc est suspendu à une hypothétique révision constitutionnelle. Paul Giacobbi l'a répété : « Le Padduc est un document politique qui s'inscrit dans l'ensemble des débats sur la révision constitutionnelle. Il y a une anti-constitutionnalité inhérente au Padduc. Il faudra régler cette affaire». Le sujet sera évoqué dès lundi avec la ministre Marylise Lebranchu.

Le projet a été adopté avec une majorité de 36 voix : celles des nationalistes de Femu A Corsica (11 élus), Corsica Libera (3), Paul-Felix Benedetti, du Front de gauche (6 élus), Socialistes (10), Corse Social Démocrate (4) et François Tatti qui s'est désolidarisé du groupe Gauche Républicaine. Les trois autres membres du groupe Gauche Républicaine dont Aline Castellani se sont abstenus. A droite, 10 élus du groupe Rassembler pour la Corse ont voté contre. A droite toujours, Anne-Marie Natali et Antoine Sindali, étaient absents…

Désormais les deux premières marches du Padduc sont franchies. Reste, la troisième, la plus délicate. Celle qui abordera le schéma d'aménagement territorial et qui organisera la déclinaison spatiale du Padd. Ce sera la nouvelle épreuve de la majorité pour les six prochains mois.

8 janvier 2014

L'incroyable projet de démolition de la maison Montesoro à Bastia

La SPPEF (*) s'engage !

La maison Montesoro de Bastia (fin du XVIe siècle), son portail et sa superbe cage d’escalier seront-ils bientôt démolis malgré l’opposition de ses habitants au cours d’une « restructuration urbaine » digne de celles des années 60 ?

La SPPEF soutient le Comité de quartier du Puntettu et appuie sa demande d’inscription au titre des monuments historiques de ce bel édifice auprès du préfet de Corse et de la ministre de la Culture.

Nous reproduisons ici les photographies du dossier de demande de protection afin que chacun puisse se faire une opinion.

(*) Société pour la Protection des Paysages et de l’Esthétique de la France, association reconnue d’utilité publique et agréée pour la protection de l’environnement.

montesoro

U Puntettu – Au Conseil des sites de Corse un vote antidémocratique (Communiqué d'U Levante)

L’immeuble Historique “A Casa Montesoru” sera-t-il détruit?

« La raison du plus fort est toujours la meilleure » dit le loup.

Mais, si le loup a raison de l’agneau, il n’a pourtant pas raison.

puntettu image

L’une des 4 formations du Conseil des sites, celle du patrimoine, s’est réunie le 9 décembre sous la coprésidence du Préfet de Corse et du Président du conseil exécutif de Corse. Le Conseil comprend  des représentants de l’État, des collectivités territoriales et des associations, et des personnalités qualifiées.

A l’ordre du jour, la proposition d’inscription  au patrimoine d’un immeuble de Bastia, l’immeuble historique du XVIIème siècle A Casa Montesoru située au numéro 2 de la rue du Bastion, quartier Puntettu. Cette proposition  permettrait la protection du bâtiment et de son environnement, le respect des règles de restauration et une partie du financement de remise en état. Ce vieux bâtiment appartient au patrimoine historique de la Corse. Il est un témoin de l’histoire bastiaise.

Mais voilà, le quartier Puntettu, essentiellement populaire, est dans un état assez dégradé (façades abimées, fenêtres en mauvais état) et la municipalité de Bastia veut y détruire plusieurs immeubles et créer des constructions nouvelles, des placettes et un grand parking. D’un côté donc un avis favorable des services concernés par le patrimoine en Corse, des habitants et une forte mobilisation pour l’inscription, afin que cet immeuble ne soit pas détruit, de l’autre une équipe municipale voulant le détruire.

Le Conseil des sites du 9 décembre, 25 personnes en tout, fut exceptionnel par la qualité des membres présents parmi lesquels, refusant l’inscription  et le disant haut et fort, le président de l’Exécutif de Corse, le sénateur de Corse du Sud, le maire de Bastia ….

Si le vote est libre, l’inscription est assurée. Mais le coup de théâtre survient. Trop de pression ? Un contexte politique défavorable ? Le préfet exige de tous les membres des administrations de l’État un vote contre l’inscription, quelque soit leurs avis personnels. Le Conseil des sites de Corse émet donc à une très large majorité un vote contre le classement … et donc pour la destruction. Quatre voix seulement ont soutenu le projet de classement, dont les trois associations ABCDE, FALCE et U Levante. Il y eut aussi 3 abstentions et donc 18 contre.

Et ce déni de démocratie mis en lumière le 9 décembre est courant. Ne nous y trompons pas, les avis favorable ou défavorable du Conseil des sites pour tel ou tel projet sont presque toujours acquis AVANT la réunion, que la « décision » vienne de l’État ou des Collectivités locales. Alors pourquoi les associations y siègent-elles ? Pour obtenir les dossiers et les mettre sur la place publique si nécessaire … tout simplement.

La commission du patrimoine cependant n’avait jamais posé problème à ce jour, l’ensemble des membres se prononçant toujours pour la protection.

2013

25 décembre 2013

Sant’Antoninu en Balagna restera un des “plus beaux villages de France” (Communiqué d'U Levante)

Suite aux recours déposés, le Tribunal administratif de Bastia a annulé le 19 décembre 2013 la Déclaration d’utilité publique (D.U.P.) du 10 juillet 2012 du Sous-Préfet de Calvi concernant le projet d’acquisition par expropriation d’un terrain de 13 894 m2 en vue de réaliser un nouveau parking communal (1).

Sant'Antoninu

U Levante ne peut que se féliciter des conséquences de cette annulation :

  • un propriétaire rétabli dans ses droits ;
  • la sauvegarde d’une terre agricole de très bonne potentialité ;
  • le maintien d’un berger et de son troupeau d’ovins ;
  • l’abandon de la création d’un nouveau parking démesuré entraînant un bilan négatif coût/avantage du projet pour la commune.

Ainsi le site gardera son cachet avec, en premier plan, une zone pâturée qui renforce son aspect bucolique, ce qui, à juste titre, permet à Sant’ Antoninu de demeurer un des « plus beaux villages de France ».

Oletta : le tribunal administratif suspend partiellement le PLU et sauve des terres agricoles

Lire l'article complet sur le site de "U Levante".

La “Paillote Carta” a disparu...

La « paillote Carta », commune de Coti Chjavari, plage de Verghja, n’est plus là

Et le Préfet Mirmand vient de refuser le permis de reconstruction.

 A Pineta Verghja

Oh !  elle a fait parler d’elle la “paillote Carta”! Dans les hebdomadaires ou les reportages télé, dans la rubrique justice ou la rubrique mondaine… elle a défrayé la chronique.

Pendant de trop nombreuses années sur plusieurs centaines de m2 au sol, elle a occupé le domaine public maritime et une grande partie de la pinède, dans la bande des 100 mètres, entre la plage et la route départementale, site doublement inconstructible puisque classé zone naturelle d’intérêt écologique floristique et faunistique de type 1 et espace remarquable de la loi Littoral.

Une équipe de France 3 Corse y fut agressée en août 2011, des militants de l’association GARDE également. L’établissement a fait l’objet, pendant des années, de nombreux procès-verbaux et de contraventions de grande voirie. Mais elle était toujours là, se moquant des décisions de justice et des lois, déployant ses transats et ses parasols, vantant son restaurant et sa boîte de nuit…

Depuis 2007 elle se dressait sur des terrains appartenant à la société du Sud et du Levant.

Elle était l’un des symboles de l’impuissance de l’État à faire respecter ses propres lois en Corse et cela faisait désordre. Fin 2012, le préfet Strzoda obtient un miracle : Johan Carta démolit tout, entrepose dans la pinède, quelques mètres plus haut, planches et autres matériaux et « A Pineta » ne rouvre pas en 2013. Mais … le 16 mai 2013, J. Carta dépose une demande de permis de construire pour un établissement de type restaurant ayant une surface de plancher de 814 m2 avec un avis favorable du maire.

Le préfet Strzoda quitte la Corse en juillet et laisse un vrai cadeau empoisonné au Préfet Mirmand. Et ce dernier vient de refuser le permis de construire, refus basé sur de nombreux articles de loi (1 : arrêté de refus de PC). Un refus « normal », mais la Corse a tellement vu perdurer des constructions manifestement très illégales qu’il faut saluer cet acte préfectoral. Une nouvelle ère débuterait-elle ?

Coti Chjavari: le TA de Bastia annule trois permis de construire

Publié le 26/11/2013, 12h55

(Michaël Andreani - Alta Frequenza) - Le tribunal administratif de Bastia a annulé aujourd'hui (mardi) trois permis de construire délivrés par Stéphane Bouillon, ancien préfet de Corse la veille de son départ, pour huit constructions touristiques sur la commune de Coti Chjavari. Les associations U Levante et Le Garde contestaient ces permis de construire, illégaux d'après elles et délivrés contre l'avis de la DDTM (Direction Départementale des Territoires et de la Mer). Le 13 novembre dernier, le rapporteur public avait suivi les demandes des associations en requérant l'annulation de ces fameux permis pour "violation de la loi littoral"; des permis qui avaient été attribués à un chef d'entreprise spécialisé dans la restauration et les loisirs.

Propriano/Prupià : l’État a suspendu le plan local d’urbanisme (P.L.U.)

Le Préfet de Corse du Sud a suspendu le P.L.U. de Prupià en raison de ses nombreuses et extrêmement graves illégalités. Et ce jusqu’à ce que les modifications demandées aient été adoptées par le conseil municipal.

La lettre de notification du préfet datée du 12 avril 2013 vaut également recours gracieux contre la délibération ayant adopté le PLU.

Cette procédure n’est que très rarement mise en œuvre et seulement dans les cas où les irrégularités identifiées par l’administration apparaissent extrêmement graves.

C’est un nouveau camouflet pour le maire de Propriano, la précédente modification du PLU ayant été, elle aussi, pour les zonages de Cotticcio Fossu et de Simon di Filippo Angiare, suspendue en 2012, cette fois par décision du Tribunal Administratif de Bastia. Ce dernier doit d’ailleurs se prononcer au fond sur cette délibération dans les prochains jours. le rapporteur public a demandé à l’audience du 6 septembre l’annulation totale de la délibération attaquée pour méconnaissance des articles L. 145)3, L. 145-1, L. 145-6 du code de l’urbanisme et des prescriptions du schéma d’aménagement de la Corse.

La révision adoptée en Mars 2013 constituait une véritable tentative de passage en force, puisque y étaient étendues certaines des zones constructibles dont la création, en 2012, avait déjà motivé la suspension de la modification. C’est probablement ce qui a décidé le préfet, dont on ne peut cette fois que louer la détermination et la cohérence.

Les motifs de suspension étaient nombreux. Entre autres :
- absence de consultation de la Commission de consommation des espaces agricoles;
- dossier d’enquête publique non transmis à la préfecture et avis des organismes associés non produits;
- rapport de présentation très insuffisant;
- évaluation environnementale sur les sites sensibles non faite;
- extensions de l’urbanisation non justifiées par la démographie;
- obligation d’urbaniser en continuité de l’existant non respectée (mitage);
- zones agricoles (Turicciola, Scuncacatu) et espaces boisés classés rendus constructibles, etc.

Depuis avril 2013, le PLU de Prupià est donc suspendu. Les permis de construire également ?

levante

 

1er août 2013

Le PLU de Purtivechju annulé par la Cour administrative d’appel

La commune avait fait appel du jugement du tribunal administratif de Bastia daté du 20 mai 2011 et annulant le PLU. Elle a perdu : la cour administrative d’appel a confirmé l’annulation totale du PLU.

La commune avait approuvé son plan local d’urbanisme le 30 juillet 2009. Entre juillet 2009 et mai 2011, la commune a délivré un très grand nombre de permis de construire sur des zonages qui ont ensuite été déclarés illégaux… Et l’annulation ne porte pas, pour cette commune encore, sur des broutilles !

Comme le détaille le jugement (à télécharger ici)) les illégalités sont extrêmement nombreuses. Le PLU a été annulé pour de très nombreux zonages non en continuité de l’existant. Le PLU, en ouvrant à l’urbanisation plus de 600 hectares d’espaces proches du rivage, a méconnu le principe de la constructibilité limitée dans ces espaces. Il a aussi méconnu l’inconstructibilité de la bande des 100 mètres dans de nombreux secteurs. Il n’a pas respecté les espaces remarquables de Palumbaghja. Il a ouvert à l’urbanisation des terres de bonnes ou très bonnes potentialités agricoles. Enfin ce PLU ne pouvait justifier 3 230 hectares classés en zone urbaine avec pour but essentiel la construction de résidences secondaires…

Si l’association U Levante se félicite de cette décision de justice, elle regrette très fortement que de nombreux permis de construire aient quand même été délivrés sur certains zonages déjà annulés par le tribunal administratif de Bastia.

19 juin 2013

Lettre ouverte d'U Levante au conseiller de l’Élysée

"Une clarification de la position de l’État nous apparaît indispensable"
C’est dans un contexte de vive tension que le 12 juin dernier la direction collégiale de U Levante écrivait au Conseiller aux affaires territoriales du cabinet du Président de la République.
« Alors que, de notoriété publique, la spéculation sur le littoral de l’île est essentiellement le fait de bandes criminelles, une clarification de la position de l’État nous apparaît indispensable. »

Monsieur le Conseiller,
Depuis le début de cette année, nous avons pris l’initiative de vous adresser plusieurs lettres, qui sont malheureusement restées sans réponse à ce jour :

• Le 2 mars 2013, U Levante vous demandait de ne pas accepter la réduction de la Znieff d’Arone (commune de Piana) décidée unilatéralement par la Dreal de Corse. Nous avons noté avec satisfaction que les cartographies avaient été modifiées depuis lors, et qu’elles avaient été rétablies dans leurs contours initiaux, mais nous n’avons reçu aucun écrit explicitant la position de l’Etat sur ce dossier.

• Le 10 février 2013, U Levante vous adressait un dossier concernant le secteur de la Testa Ventilegna (commune de Figari), qui démontrait que le déclassement d’une vingtaine d’hectares de Znieff par la Dreal était illégal. Nous constatons toutefois que les cartes actuellement disponibles sur les sites du Muséum national d’histoire naturelle ne sont pas revenues sur ce déclassement.

• Le 10 février 2013, U Levante vous adressait un dossier sur le secteur de Paraguanu (commune de Bunifaziu), qui démontrait que la Dreal avait favorisé le non-classement en zone Natura 2000 d’un couloir où existe la maison d’un « people » et sur lequel la commune envisage de créer une zone urbanisable.

• Le 29 avril 2013, U Levante alertait Monsieur le Président de la République sur l’attitude de la Dreal et du Préfet de Corse du Sud, qui sont à l’origine de ces graves dysfonctionnements.
Nous nous inquiétons de votre absence de réponse à ces différents courriers. Devons-nous comprendre que ces déclassements et suppressions de Znieff, qui favorisent des projets immobiliers sur les sites concernés, ont été réalisés avec l’aval des plus hautes autorités de l’État ?

Devons-nous craindre que les représentants de l’État en Corse poursuivent, sans changement, leur politique d’encouragement de la spéculation immobilière effrénée que subit notre île, en laissant adopter des documents d’urbanisme manifestement illégaux, en n’exerçant aucun contrôle de légalité sérieux sur les permis de construire délivrés sur le littoral, voire en favorisant, comme dans les cas rappelés ci-dessus, des opérations illégales de déclassement de sites naturels protégés ?

Dans le contexte de très vive tension que connaît actuellement la Corse, et alors que, de notoriété publique, la spéculation sur le littoral de l’île est essentiellement le fait de bandes criminelles, une clarification de la position de l’État nous apparaît indispensable.

La direction collégiale de U Levante reste donc dans l’attente, au-delà des positions de principes, de signes annonciateurs d’une volonté réelle de faire échec à ces dérives et d’imposer à tous le respect des règles en matière d’urbanisme et de protection de notre patrimoine naturel.

Les membres de la direction collégiale de U Levante entendus par la police nationale

Nous souhaitons par ailleurs porter à votre connaissance un événement qui nous préoccupe vivement, en ce qu’il souligne l’attitude très amstronguë des services d’État en Corse à l’égard des associations de protection de l’environnement.

Un des membres de la direction collégiale de U Levante a été entendu le lundi 10 juin 2013 par la police nationale, à la direction départementale de la sécurité publique de Corse-du-Sud (DDSP) à Ajaccio, dans le cadre d’une enquête diligentée contre l’association à la suite du dépôt d’une plainte pour diffamation.

Cette enquête se rapporte à un article récemment publié sur le site Internet de l’association U Levante et qui concerne la Znieff d’Arone (Piana) :

Selon les agents de police qui ont interrogé notre dirigeant, la diffamation résulterait de l’emploi du terme « cadeau » dans le corps de l’article. Il lui a par ailleurs été indiqué que les 14 membres de la direction d’U Levante seraient successivement entendus ! Les agents, qui ont refusé de révéler l’identité du ou des auteurs de la plainte, étaient en possession de nombreux éléments qui leur ont été manifestement remis par le cabinet du Préfet de Corse-du-Sud.

Nous avons ainsi des motifs raisonnables de penser que la plainte émane de M. le Préfet lui-même ou de la Dreal agissant sur autorisation de M. le Préfet, et qu’elle constitue une tentative d’intimidation visant à dissuader l’association U Levante de dénoncer publiquement les graves dysfonctionnements qui affectent cette administration.

Nos Conseils estiment en effet que l’expression en cause ne présente aucun caractère diffamatoire.

De surcroît, la débauche de moyens déployés dans le cadre de cette enquête contraste singulièrement avec la passivité dont font preuve les mêmes services de police et de gendarmerie lorsqu’il s’agit d’identifier les auteurs des menaces proférées à l’encontre des dirigeants d’U Levante ou d’autres associations du Collectif littoral en Corse, ou encore de lutter contre les mafias qui sévissent sur l’île.

Cette situation est tout à fait insupportable et ne contribue assurément pas à rétablir un lien de confiance entre l’Administration et les associations de protection de l’environnement.

Les représentants de l’État sur l’île se trompent de cible en faisant des procès en sorcellerie aux associations, et seraient mieux avisés de lutter avec plus de détermination contre les auteurs des préoccupantes dérives auxquelles nous assistons en Corse. Là encore, une clarification de la position de lEtat et une redéfinition radicale de sa politique s’imposent.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Conseiller, l’expression de notre respectueuse considération.

Littoral: nouveau périmètre protégé en Casinca et extension de sites

Isabelle Volpajola, Corse Matin, 147/05/2013

Le Conseil des rivages a adopté ce lundi à Ghisonaccia le principe de nouvelles acquisitions. Cette réunion s'est déroulée en présence de la présidente du conseil d'administration national du Conservatoire

Avec ses 18 000 hectares acquis sur des périmètres d'intervention de 28 000 hectares, la Corse fait figure de bon élève en matière de protection du littoral. Au niveau national, elle se taille même, avec ses 59 sites, une belle seconde place en pourcentage de longueur de côte protégée. Avec une valeur de 23,77 %, elle talonne la région du Nord-Pas-de-Calais (25,32 %) et vient loin devant les autres territoires côtiers.

Pour autant, la pression étant ce qu'elle est, les acquisitions se poursuivent. Et la dernière réunion du conseil des rivages, qui s'est déroulée hier à Ghisonaccia, n'a pas dérogé à la règle. En présence de la nouvelle présidente du conseil d'administration du Conservatoire du littoral, la députée des Côtes-d'Armor Viviane Le Dissez, on a notamment approuvé la création d'un nouveau périmètre et l'extension de plusieurs sites.

Ce sont quelque 4 kilomètres de côte de Casinca qui vont donc prochainement venir « enrichir » le patrimoine du Conservatoire. Mais la zone d'intervention couvre environ 229 hectares terrestres et 133 hectares de domaine maritime.

Le Lion de Roccapina et la mer des Agriate

Cette acquisition se fait à l'initiative de la communauté de communes de Casinca, qui a engagé une réflexion sur la protection et la mise en valeur de ses espaces naturels du littoral. L'intérêt de l'intervention du Conservatoire : préserver un cordon dunaire fortement dégradé par la circulation des véhicules, restaurer les milieux fragiles et organiser la fréquentation du site. Ce nouveau périmètre, nommé simplement Rivages de Casinca se situe sur les communes de Castellare et Penta.

Le Conseil a également approuvé l'extension de plusieurs périmètres déjà sous sa protection. Le plus symbolique étant le site du fameux lion de Roccapina, ce qui a quelque peu surpris d'abord et amusé ensuite Viviane Le Dissez. Plus sérieusement, il est apparu que la tour génoise et les ruines de la tour de guet sur laquelle trône l'emblématique animal étaient quelque peu dégradées. En ajoutant deux parcelles aux 481 hectares déjà acquis à Roccapina, le Conservatoire sera en mesure de sauvegarder ces éléments du patrimoine et de sécuriser des lieux très fréquentés. Si aucun accord n'intervient avec la société propriétaire du site, une mesure d'expropriation pourrait être envisagée.

Autre espace symbolique sur lequel le Conservatoire interviendra, les Agriate. Mais là, l'extension du périmètre se fera vers la mer. La partie terrestre étant déjà sous protection, il est apparu indispensable de gérer et de canaliser la fréquentation des bateaux dans les baies de Saleccia, Lotu et Peraldu où les mouillages anarchiques se multiplient. En récupérant le domaine public maritime, le Conservatoire et le département - gestionnaire du site - assureront une meilleure cohérence terre-mer. Opération sensiblement identique à Baracci (Olmeto) où le Conservatoire veut étendre son action de protection au domaine public maritime, jusqu'à la limite des 300 m. Là encore l'objectif est de mettre en adéquation les espaces terrestre et marin.

Tortues cistudes et escargots endémiques

Au bout du Cap-Corse, les 19 hectares qui viendront se rajouter aux 667 déjà acquis peuvent apparaître bien dérisoires. Mais la pointe de la Coscia, avec ses moulins à vent, ses fours à chaux et sa grotte, présente un grand intérêt patrimonial. Quant aux marais de Macinaggio, ils hébergent notamment la dernière population de tortues cistudes du Cap.

La dernière extension de périmètre est aux portes d'Ajaccio. De son aéroport plus précisément. Et il s'agit ici de protéger l'escargot endémique de Corse et la flore dunaire du Ricantu. C'est surtout pour éviter le stationnement anarchique des véhicules non loin de Campo Dell'Oro que le Conservatoire veut récupérer ces deux hectares.

Paradoxalement, c'est une petite parcelle de 3 550 m2 qui a soulevé le plus de débats lors de cette réunion du conseil des rivages. Ce dernier devait se prononcer sur une expropriation sur l'arrière plage du site de Caspiu, commune de Partinellu. Enclavée dans un ensemble sous protection, son propriétaire n'a pas donné suite aux propositions d'acquisition du Conservatoire. Et la parcelle, qui a fait l'objet d'un important défrichement, sert de dépôt de matériel et de caravanes. Alors que la discussion s'éternisait et que le président du conseil des rivages, Nicolas Alfonsi, proposait un ajournement, la voix de la raison est venue de Viviane le Dissez. D'une seule phrase, elle a aidé les élus à trancher. Et à se prononcer pour l'expropriation.

À l'issue d'une réunion somme toute très technique, le conseil des rivages et ses hôtes ont partagé un repas convivial dans la salle des fêtes de Ghisonaccia. Avant de se rendre sur le site de Pinia, dont 363 hectares sont sous la protection du Conservatoire.

La Testa Ventilegne: un projet mixte «respectueux du site» selon Corse Matin

19/04/2013

Nationalistes et associations de défense de l’environnement se mobilisent dimanche pour dénoncer une opération d’aménagement à La Testa Ventilegne à Figari. Mais qu’en est-il exactement de ce projet ?

Les esprits s'échauffent, les communiqués fusent et les réseaux sociaux s'affolent… « Halte à la spéculation immobilière ! », « Non au déclassement de sites ZNIEFF et Natura 2000 ! », « Stop à la spoliation des terres agricoles ! »… L'espace remarquable de la Testa Ventilegne à Figari est au cœur d'une vaste mobilisation dont se sont emparées les associations de défense de l'environnement (U levante, collectif pour la loi littoral…), rejoint par Corsica Libera, le groupe Europe Ecologie Les Verts ou encore les Jeunes Agriculteurs… Ce site sensible et protégé cristallise les crispations dès lors qu'est évoqué un projet d'aménagement et d'urbanisation. La Testa Ventilegne, sauvage et préservée, comme peu de lieux le sont encore, fait en effet la fierté de l'Extrême-Sud et au-delà de la Corse. Une fierté partagée et revendiquée par la commune de Figari, aujourd'hui au cœur de la polémique avec son projet d'urbanisation du hameau de la Testa.

Un site protégé de la spéculation

« La commune a été la première à souhaiter voir la Testa Ventilegne échapper à la spéculation immobilière, en permettant l'acquisition des terrains par le Conservatoire du littoral, tout en se réservant une servitude de passage permettant le désenclavement de la propriété communale (les 8,8 ha concernés par le projet) », précise le maire Claude Pompa. Il rappelle l'historique du site. Une propriété de 2 000 ha, qui appartenait à François Pietri, ancien ministre de la Marine, dont une partie sera revendue à un homme d'affaire israélien, Flatto Sharon. Ce dernier avait dans les années 70 un projet colossal de 25 000 lits. Mais il devra fuir en Israël en 1976, accusé de fraude en France. Le site de la Testa (les 677 ha qui se trouvent sur le territoire de Figari, l'autre partie se situant sur la commune de Bonifacio) tombe alors dans l'escarcelle de la société Axa, qui revend finalement 235 ha à la commune de Figari. Le reste (414 ha) sera quant à lui acquis par le Conservatoire du littoral.

Protéger le patrimoine

Cet espace remarquable est protégé par plusieurs classements, au titre de l'inventaire ZNIEFF et Natura 2000. « La commune a pour sa part assurée, en plus, une zone inaliénable sur une bande de 200 mètres pour protéger le bord de mer », a insisté le maire. On ne peut pas en dire autant d'autres communes…

Alors qu'en est-il de ces 8,8 ha de propriété communale ? Il s'agit en fait d'une enclave « non classée », située à un peu plus d'1 km de la mer. Le projet proprement dit englobe un ancien hameau, parsemé de vieilles bâtisses et de bergeries en ruine, aujourd'hui en proie au pillage. « Nous voulons protéger ce patrimoine agricole bâti, réhabiliter un lieu de vie, qui respectera l'architecture d'ensemble et s'intégrera à l'environnement. Il n'y aura pas de routes, mais des pistes ou des chemins pavés. Les orientations que nous voulons donner à ce projet sont fondées sur la mixité et l'agrotourisme, avec la réhabilitation du bâti, la création d'un espace hôtelier à taille humaine, la relance de l'activité agricole au sein et en périphérie du hameau et l'accueil d'une population diversifiée, touristique et locale. L'urbanisation du site assurera aussi une fonction pare-feu stratégique. Et surtout, la commune conservera l'entière maîtrise du foncier. Il est hors de question de dénaturer le lieu ou de vendre un m2 de terre ! »,assure le 1er adjoint Alain Sala, qui précise par ailleurs que la création de cette zone d'urbanisation a été jugée « exemplaire» et compatible avec le schéma d'aménagement de la Corse par les services de l'État et de la CTC. « Nous avons anticipé le Padduc en collant au SAC et en participant aux assises du littoral », insiste encore le 1er adjoint. Classé en zone 2AU, le périmètre ne pourra être urbanisé qu'après modification du PLU. En attendant, seuls les travaux de sauvegarde de l'existant seront admis… Quant aux orientations de la commune, elles seront présentées au conseil des sites en juin prochain.

Par Nadia Amar (Corse Matin)

La désanctuarisation d’un des plus beaux sites de Corse selon U Levante

Quel projet ? Selon le rapport de présentation communal (page 40), « le hameau de la Testa-Ventilegne offrira des emplois qualifiés et durables. Il  permettra de restaurer des liens sociaux et sera réapproprié par des habitants permanents (l’étude d’aptitude des sols à l’assainissement permet une capacité d’accueil de 200 équivalents-habitants).» Mais la Testa sera-t-elle réellement un hameau pour les résidents permanents ? Le projet créera-t-il des emplois durables ? La question de la pertinence du projet se pose aussi en termes d’atteinte aux terres agricoles. En effet, la Chambre d’agriculture de Corse-du-Sud a émis un avis défavorable.

Elle pointe l’aspect agropastoral de la Testa et son potentiel d’installation de jeunes agriculteurs. Elle note également que l’ouverture à la constructibilité touristique de cette zone « entre en concurrence avec la vocation agricole du site ».  C’est-à-dire que les sept constructions, anciennement à usage agricole et aujourd’hui à l’abandon, peuvent être réutilisées à condition de rester des bâtiments agricoles (bergeries, atelier de transformation, stockage foin/matériel). Constructions que la commune de Figari, propriétaire, voue à d’autres projets.

Mais alors, pourquoi les services de l’État ont-ils délivré un avis favorable arguant que « ce projet ne porte atteinte ni aux terres agricoles cultivables, [ni] aux activités agricoles existantes ». Et même… « il permet de développer une agriculture vivrière » parce qu’il vise « à réhabiliter un lieu de vie » ?

Revirement étonnant qui va exactement à l’inverse d’une décision de la commission départementale d’aménagement foncier de la Corse du Sud du 5 janvier 1982 (arrêt du Conseil d’État de 1989).

Alors oui, le projet de hameau nouveau porte atteinte à des terres agricoles cultivables. Il autoriserait l’urbanisation sur des parcelles de très fortes potentialités agricoles, ce qu’interdit le Schéma d’aménagement de la Corse (valant Directive territoriale d’aménagement).

En réalité, le projet est de longue date. Déjà, avec son Plan d’aménagement et de développement durable (Padduc) qui soutenait  l’économie résidentielle, le précédent Exécutif de la Collectivité territoriale de Corse avait tenté de rogner l’espace remarquable de A Testa. Demain la mairie de Figari soumet à l’avis du Conseil des sites un projet de hameau nouveau intégré à l’environnement (loi Littoral, article L.146-4). Une étape de l’histoire de A Testa se joue et avec elle la désanctuarisation de l’île.

Lire l'intégralité de l'article sur le site d'U Levante

 

Projet de construction de deux golfs en Balagne

Interview avec Julia Sanguinetti (Auropa Eculugia - I Verdi)

Source : "Exclu" - Vendredi 5 Avril 2013

Jeudi matin, nous vous avons relayé la pétition lancé sur internet par "Auropa Eculugia - I Verdi" qui s'indignait de la délibération d'un projet de construction de deux golfs en Balagne qui sera traité par l'assemblée de Corse à la fin du mois d'avril. Notre rédaction est allée à la rencontre de Julia Sanguinetti, Secrétaire régionale du mouvement, afin d'en savoir plus sur cette affaire. Entretien ci-dessous.

Exclu / Projet de construction de deux golfs en Balagne : Interview avec Julia Sanguinetti (Auropa Eculugia - I Verdi)

- André Carli : Vous avez lancé une pétition sur internet à propos d'un projet de construction de deux golfs en Balagne. Pouvez-vous nous expliquer les détails de ce projet présenté par l'Assemblée de Corse ?
JS : "Il y a peu de détails concernant le projet lui-même. Ce qui a retenu notre attention immédiate sont d’une part, les 13Millions d’euros d’argent public envisagés pour ce projet.D’autre part, il est fait état d’une théorie défendant l’industrie golfique comme étant un élément justifié de développement pour la Corse, et un moyen d’étaler la saison touristique. Or, ces théories ont été mises en œuvre ailleurs et sont en échec, tel que nous le rappelons dans notre texte. Cette délibération voudrait imposer l’ouverture à l’urbanisation (hôtels, boutiques, résidences…) d’espaces qui ne sont pour l’heure retenus ni dans les documents d’urbanisme en vigueur dans les communes concernées, ni dans les débats qui alimentent aujourd’hui la réflexion sur les orientations du SCOT."

- André Carli : Par cette pétition, que voulez-vous dénoncer aujourd'hui à propos de ce projet ?
JS : "La méthode, tout d’abord, qui fait fi de la consultation des élus locaux, de la population, des documents PADDUC et du SCOT de Balagne qui sont en cours d’élaboration. Si cette délibération venait à être votée, elle constituerait un abus de pouvoir caractérisé. La destination envisagée de 13 millions d’Euros dans un projet, non soumis au débat, pour le moins opaque, puisqu’à ce jour ni plans, ni dossier complets ne sont accessibles. A l’heure où les fonds publics sont en diminution et que les collectivités s’en plaignent, est il judicieux d’injecter une telle somme dans des projets pour le moins contestables, puisqu’en échec partout ailleurs ? L’incohérence entre la méthode consultative et démocratique initiée par Maria Guidicelli pour l’élaboration du PADDUC et la méthode dévoilée par cette délibération.

Comme celle d’ailleurs entre les orientations retenues dans la première étape de ce document (qui ont fait consensus au sein des groupes de l’assemblée) et les orientations que l’on voudrait imposer à la Balagne par cette délibération. En effet, peut on d’un coté défendre l’idée que la Corse a besoin de tendre vers une économie de production et donc vers la préservation de la vocation agricole de nos terres, et de l’autre les utiliser à destination d’aires de loisirs et, surtout, de constructions spéculatives? Nous demandons le retrait de cette délibération de l’ordre du jour, tant que le PADDUC, le SCOT et les citoyens n’auront pas déterminé ce qu’ils ont choisi pour leur territoire"


- André Carli : Justement, si projet il devait y avoir, sous quelle forme voulez-vous qu'il soit formulé ?
JS : "Ce n’est pas à EELV de déterminer toute seule cela. La formule volontiers employée de « golf écologique », nous laisse septiques. La consommation d’eau indispensable, à elle toute seule, ne peut être qualifiée d’écologique. Nous sommes en méditerranée, pas en Irlande…. Ensuite, une telle formulation sous entendrait qu’aucune construction ne soit prévue sur des espaces réservés à l’agriculture, ce qui semble être le contraire de ce qui est envisagé. C’est donc la consultation citoyenne, la transparence du débat sur le PADDUC, les choix retenus dans les documents de planification de portée inférieure tels que le SCOT, qui détermineront les orientations à retenir.

Pour nous, quoi qu’il en soit, les priorités pour la Corse sont le développement des secteurs productifs, la gestion raisonnable de la ressource en eau et l’utilisation judicieuse des fonds publics. Les golfs n’entrent pas dans ces catégories. Le tourisme peut être un élément du développement de la Corse, mais encore faut il déterminer quel tourisme et comment nous le concevons, ce qui fait encore défaut jusqu’à aujourd’hui. En imposant le golf, ce choix est déterminé sans réflexion globale et consultation de tous les niveaux et secteurs y afférents."


- André Carli : Dans votre texte, vous pestez contre le manque de dialogue avec l'Assemblée de Corse. Quelles sont les attentes que vous formulez aujourd'hui auprès des élus ?
JS : "Qu’ils laissent l’élaboration du PADDUC suivre son cours, sans chercher à le contourner de façon abusive...."

- André Carli : Si les élus venaient à faire la sourde oreille à votre appel, quelles pourraient-être la suite que vous donneriez à cette faire ?
JS : "Nous avons lancé une pétition, et ne n’abandonnerons pas les citoyens dans un combat essentiel. Nous mènerons les actions de mobilisation qui seront nécessaires au respect de la démocratie et de l’environnement, pour que la Corse trouve enfin le chemin d’un développement serein qui permette à sa population de vivre dignement."

Savoir + :
La pétition est accessible sur le lien suivant : http://www.petitions24.net/

Le sentier du littoral ne passera pas devant la propriété du maire de Pianottoli Caldarellu.

Une portion du littoral de Pianottoli Caldarellu a été privatisée. Une portion… et pas n’importe laquelle puisqu’il s’agit, au lieu Capi Neru, d’une propriété appartenant à la famille Caron-Polverini, autrement dit le maire actuel et sa sœur.

Le littoral attenant aux propriétés du maire actuel, M. Polverini, et de sa sœur Mme Caron-Polverini a été privatisé. À Pianottoli-Caldarellu l’édile s’en glorifie. Le premier magistrat vient d’écrire à tous ses administrés (voir), affirmant que « l’association écologique U Levante a perdu successivement son procès au tribunal administratif de Bastia et devant la cour administrative d’appel de Marseille ». Souffrez, monsieur le maire, que nous racontions l’histoire un peu différemment.

La loi est sans amstronguïté, le sentier du littoral constitue une servitude obligatoire. Les propriétés privées riveraines du domaine public maritime sont grevées sur trois mètres de largeur. Cette servitude est exclusivement destinée à assurer le passage des piétons. Il semblait donc logique que la loi s’appliquât au lieu-dit Capi Neru, fût-ce sur les propriétés de Caron et Polverini.

Mais voilà que le 19 septembre 2007, un arrêté préfectoral (n° 07-1333) transfère le passage du sentier littoral très en arrière de sa place légale, à l’intérieur des terres. Le motif ? Une maison construite sur le terrain serait située à moins de quinze mètres de la servitude légale.
La loi précise, en effet, que le sentier littoral ne peut grever les terrains situés à moins de quinze mètres des bâtiments à usage d’habitation édifiés avant le 1er janvier 1976, ni grever des terrains attenants à des maisons d’habitation et clos de murs au 1er janvier 1976.

 Mais l’association constate que l’habitation construite à des fins de location est érigée à une trentaine de mètres du rivage.
U Levante choisit donc d’aller en justice. Dans sa requête du 2 mai 2008, elle attaque l’arrêté préfectoral et dénonce deux autres zones pour lesquelles la servitude de passage est litigieuse. Trois zones en tout sont concernées :

• Le littoral Sud-Est de la pointe de Capi Neru, pour lequel l’arrêté transfère la servitude de passage (parcelles D755 et D756) ;
• Le littoral oriental de l’anse de Chevanu, pour lequel l’arrêté suspend la servitude sur plus de 250 mètres ;
• Le lotissement dit « des Bruzzi », pour lequel l’arrêté transfère la servitude pour contourner ledit lotissement.

Le 4 décembre 2008, le tribunal administratif donne partiellement raison à U Levante. Il annule l’arrêté préfectoral, au motif qu’il a transféré la servitude de passage des piétons sur la parcelle D 704 située sur le littoral oriental de l’anse de Chevanu.

En revanche, les deux autres demandes d’U Levante sont rejetées. L’association fait donc appel le 1er février 2009.

Le 3 mars 2011 la cour administrative d’appel donne raison à U Levante sur un nouveau point (lire jugement). Le tribunal juge que la suspension de la servitude sur les parcelles D65 et D66 est illégale (anse de Chevanu).
La cour administrative d’appel met également à la charge de l’État une somme de 1 500 euros à verser à l’association.

Hélas la Cour ne retient pas l’illégalité du transfert de la servitude sur les parcelles D755 et D756 propriétés de M. Polverini, maire de la commune et de Mme Caron-Polverini, sa sœur.

U Levante apporte des éléments pour montrer que la distance de la maison Caron (755) au DPM est bien supérieure à 15 mètres (un peu plus de 30 mètres). L’association produit un cliché de l’IGN et une image satellite. Elle fournit une attestation (voir) d’un géomètre expert basée sur un cliché photogrammétrique obtenu auprès de l’IGN.

Mais la cour estime que ces éléments ne sont pas probants.

Autrement dit, il manque un constat d’huissier. Constat impossible à obtenir : l’huissier ne pouvant entrer dans une propriété privée.

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Ligne bleue : limite des 15 mètres autour de la maison • ligne rouge : limite des 30 mètres autour de la maison. Les deux lignes concentriques ont été tracées grâce à la fonction « Règle de mètres » du programme Google Earth. Ligne jaune le tracé du sentier souhaité (servitude légale).

Les faits sont pourtant têtus et tout un chacun peut utiliser l’outil mètre de Google Earth et mesurer… il y a bien 30 mètres et donc largement la place pour un sentier du littoral à sa place légale.
Voici pourquoi, comment, le sentier du littoral ne passera pas à sa place légale sur les parcelles 755 et 756 et qu’une nouvelle portion du littoral corse devient privatisée… Avec la bénédiction des autorités.

Source : Site U Levante

L'étrange désistement du préfet

Un préfet qui se désiste après avoir saisi le tribunal.
Incompréhensible ? La contrevenante occupe pourtant illégalement le domaine public maritime.

Quai privé avec anneaux d’amarrage sur le domaine public maritime, piscine sur une parcelle cadastrée comme propriété du DPM, cale à bateaux et mur sur la servitude littorale…  La villa de Madame Desbrosses sise sur la commune de Pitrusedda multiplie les illégalités.

Le 28 juillet 2011,  les inspecteurs de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) dressent une contravention de grande voirie. Ils reprochent à la contrevenante l’édification d’un quai (voir photo) : une construction nouvelle qui, de fait, privatise le rivage.

L’ancien propriétaire (Mme Desbrosses a acquis la villa en 2009) avait déjà été contraint par le tribunal administratif de détruire un quai érigé à la même place. Il y a quelques années, l’armée était intervenue pour exécuter la décision du tribunal.

Aussi, en août 2011, le préfet donne-t-il suite à la contravention dressée par ses services et défère la propriétaire des lieux devant le tribunal. Il demande au tribunal administratif de Bastia de condamner madame Angélique Desbrosses à la remise en état des lieux (destruction du quai) ; et de fixer une astreinte journalière de 500 euros par jour en cas de non-exécution.

Le dossier porte le numéro 1100719-1. L’affaire suit son cours… Jusqu’au 21 octobre 2011, date à laquelle le préfet se désiste purement et simplement de sa requête (télécharger le jugement)

Le 1er décembre 2011, le tribunal administratif de Bastia prend acte du désistement du préfet et annule la procédure.

L’incompréhensible revirement préfectoral est d’autant plus préjudiciable qu’il sert d’alibi à d’autres occupations illégales du DPM (elles sont nombreuses) édifiées aux environs. En effet, le bord de mer de la rive sud du Golfe d’Aiacciu a beau être un site inscrit, cette bande côtière protégée a vu proliférer une myriade de villas.

C’est le 1er mars 1951, qu’un arrêté ministériel inscrit le rivage sud du golfe d’Aiacciu  à l’inventaire des sites pittoresques de la Corse. Le domaine comprend les terrains s’étendant entre la mer et la route nationale depuis l’aérodrome de Campu di l’Oru jusqu’à la pointe de la Castagna. Cet arrêté concerne donc les communes de Grossetu-Prugna, Albitreccia, Pitrusedda et Coti Chjavari. Cependant, sans compter la non-application de la loi Littoral, l’inscription n’a eu aucun effet de protection : cette bande côtière a vu proliférer les villas et « notre » patrimoine naturel est devenu le patrimoine immobilier de très nombreux particuliers.

Pire, un très grand nombre de constructions empiètent sur le DPM et le privatisent. U Levante a déjà dénoncé le cas de la villa Lafonta (voir article). Mais le cas n’a rien d’isolé, hélas !

(lire l'article en totalité sur le site de U Levante.)

 

U Levante gagne face au maire de Calvi : la pinède est inconstructible

Le maire de Calvi ne construira pas dans l’espace remarquable de la pinède. La Cour administrative d’appel de Marseille a définitivement tranché ce 14 février 2013. Toute construction y est illégale.

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Le bras de fer entre l’édile de la commune de Calvi et les associations de l’environnement, qui veillent à ce que l’urbanisation se fasse en respectant la loi, se solde aujourd’hui par une victoire associative.

Ange Santini, premier magistrat de Calvi, avait pourtant décidé de construire un centre de loisirs sans hébergement dans la pinède, site inscrit  et zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique de type 1 (Znieff). Inconstructible (voir carte). Pour ce faire, il avait trouvé la solution en révisant son Plan d’occupation des sols (Pos) : une partie de la Znieff devenait une zone urbanisable.
C’était oublier, aussi, que les Znieff sont le résultat d’un inventaire scientifique validé par le Muséum national d’histoire naturelle.

Devant la justice, U Levante, soulevait les arguments légaux : la non-conformité du Pos de la commune avec le Schéma d’aménagement de la Corse, le fait que la pinède est identifiée comme un espace remarquable  dans l’Altas de la loi littoral (c’est une Znieff 1 et un site inscrit), le fait aussi que le site relève des Espaces boisés classés et que les baraques existantes n’avaient fait l’objet d’aucune autorisation d’urbanisme.

U Levante soulevait également qu’on avait omis de signaler au Conseil des sites (réuni le 26 octobre 2009) que le projet de centre de loisirs sans hébergement (CLSH) était  implanté dans une Znieff.

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En vert hachuré les limites de la Znieff de type 1 à Calvi. Au bout de la flèche rouge le lieu d’implantation du projet annulé par le tribunal.
 

Ici s’ouvre une parenthèse, qui laisse d’ailleurs perplexe. Lors de ce conseil des sites,  le 26 octobre 2009, la DIrectrice régionale de l’environnement (DIREN d’hier, DREAL d’aujourd’hui) et l’inspectrice des sites de l’époque avaient affirmé que le projet respectait toutes les lois… C’était faux.

Le jugement. L’audience s’est tenue à Marseille le 17 janvier dernier devant la cour administrative d’appel. 

Le jugement parvenu aujourd’hui (télécharger) annule la révision simplifiée du Plan d’occupation des sols de Calvi pour la création au sein de la pinède d’une zone ND (urbanisable).

Il retient l’absence de continuité de l’urbanisation (art. L14-4-1)  et l’inconstructibilité des espaces remarquables (L 146-6). La seule présence du parc de stationnement n’est pas de nature à ôter au site de la pinède son caractère naturel.

Le tribunal réaffirme aussi que «les plans locaux d’urbanisme, les cartes communales ou les documents en tenant lieu doivent être compatibles avec […] les directives territoriales d’aménagement. » Par ailleurs, « l’extension de l’urbanisation doit se réaliser en continuité avec les agglomérations et villages existants, soit en hameaux nouveaux intégrés à l’environnement ».
En Corse, comme ailleurs, les maires n’ont pas le pouvoir d’outrepasser les lois. À Calvi, le projet de PLU devra tenir compte de ce jugement.

Reste à convaincre l’équipe municipale de supprimer les bâtiments actuels du centre de loisirs édifiés sans permis de construire, ainsi que le parking actuel, afin de rendre les lieux à Dame nature.

L’historique de l’affaire

9 décembre 2009. Le conseil municipal de Calvi approuve une révision simplifiée de son plan d’occupation des sols. Il rend constructible une parcelle de la pinède pour y édifier le centre de loisirs et réaliser un autre parking.

26 octobre 2009. Le dossier est inscrit à l’ordre du jour du conseil des sites. La directrice régionale de l’environnement (Diren d’hier, Dreal d’aujourd’hui) et l’inspectrice des sites de l’époque affirment que le projet respecte la loi.

23 juin 2011. Le tribunal administratif de Bastia annule, à la demande de l’association U Levante, la délibération du conseil municipal approuvant la révision du Pos. La commune fait appel de ce jugement.

14 février 2013. L’appel est rejeté sur le fond. Cette partie de la pinède est inconstructible.

Jacques Séguéla perd son procès contre la mairie de Bonifacio

Le Point - 26/02/2013
Le publicitaire avait fait construire sur un terrain déclaré finalement inconstructible. Il a été débouté en appel.
Par Aziz Zemouri

Jacques Séguéla a perdu son procès en appel contre la mairie de Bonifacio. Le publicitaire avait acquis un terrain pour un montant de 1 370 000 euros alors que la valeur réelle a été estimée à plus de 5 millions d'euros, puis il avait fait construire une villa. Mais une association de défense de l'environnement avait déposé un recours au tribunal administratif qui, jugeant que la construction contrevenait à la loi littoral, a finalement déclaré le terrain inconstructible.

Séguéla a attaqué la mairie de Bonifacio en lui demandant de lui rembourser le prix du terrain. La cour administrative d'appel de Marseille a rejeté toutes ses demandes. Il lui reste un terrain sur les bras sur lequel il pourra, s'il le souhaite, planter une tente.

2012

13 novembre 2012

À Patrimoniu, le permis de construire des Marines du Soleil est annulé. Le maire de la commune se fait accusateur.

La Cour d’appel de Marseille confirme : le permis de construire Marfisi inhérent aux Marines du Soleil à Patrimoniu est annulé. Le jugement intervenu le jeudi 8 novembre 2012 précise que l’extension de l’urbanisme à cet endroit est illégale.
Le maire de Patrimoniu qui a délivré le permis au nom de l’État saisit la balle au bond pour se faire accusateur.
asd Patrimoniu. Marines du Soleil. photo CC Pierre Bona

À Patrimoniu (Haute-Corse), un permis de construire pour un complexe immobilier comprenant quatre bâtiments et des garages, à côté des Marines du Soleil, avait été délivré par le maire au nom de l’État en 2009. Depuis, les associations U Levante et U Polpu s’opposent à ce permis puisque ces constructions ne sont pas en continuité d’une agglomération.
Après le tribunal administratif de Bastia, l’affaire vient d’être jugée ce 8 novembre 2012 par la cour administrative d’appel de Marseille. Victoire pour les associations : le permis de construire est annulé et le sieur Toussaint Marfisi condamné à payer 2000 euros à l’association U Levante à l’origine de la procédure.

Comme à revers, quelques jours après que le jugement ait été rendu public, le maire de Patrimoniu, prend la parole dans le quotidien local (Corse-Matin du 10 novembre 2012). Il ne parle pas de la décision du tribunal mais se fait accusateur à l’égard des associations et nourrit une critique acerbe à l’égard du livre d’Hélène Constanty : «Razzia sur la Corse».
En effet, dans son ouvrage paru chez Fayard, la journaliste à l’Express relate l’épisode peu glorieux où l’ambassadeur Louis Dominici, partie prenante dans la construction des Marines du Soleil et ami du premier magistrat de Patrimoniu, formule des menaces de mort à l’encontre des responsables associatifs. (lire ici).  Menaces qui ont fait  l’objet d’une main courante et d’attestations pour la justice de la part de quatre membres de U Levante.

L’édile se fait l’avocat de son ami Louis Dominici et explique sa prise de position tardive par le fait qu’il n’avait pas, jusque là, pris connaissance des cinq pages du livre parlant de sa commune. Peu crédible ! Depuis cinq mois, l’ouvrage fait grand bruit. Il n’a d’ailleurs donné lieu à aucune poursuite judiciaire ni à l’encontre de l’auteure, ni à l’encontre de l’éditeur. « Mon ouvrage est une enquête documentée, nourrie de trois années d’investigations et de très nombreux entretiens, qui a reçu, en août 2012, le prix du livre Corse » commente d’ailleurs Hélène Constanty.

De surcroît,  M. le maire, désigne à la vindicte une association et l’un de ses membres en particulier. Dans l’actuel état de non droit de la Corse où la rage immobilière sévit sans vergogne allant jusqu’à s’exprimer mortellement, une telle désignation relève de l’irresponsabilité. Terme ici préféré à un autre, gravement plus accusateur .

11 octobre 2012 - U Levante

Permis de construire délivré en zone non constructible à Coti Chjavari. Le Conseil d’État désavoue.

Coti Chjavari. Invraisemblables rebondissements que celui d’un permis de construire délivré dans une zone inconstructible, par le préfet lui-même, suite au refus de son administration de transgresser la loi. Dès lors, ce 28 septembre 2012, l’arrêt rendu par le Conseil d’État a de quoi réjouir les défenseurs de l’environnement. Non seulement il annule le précédent jugement de la Cour administrative d’appel mais il désavoue le propriétaire du permis de construire et l’État en les condamnant à payer 1 000 euros à l’association de défense de l’environnement : le Garde.

Mais il faut remettre l’histoire en perspective. En 2006, le maire de la commune de Coti-Chjavari accorde à Monsieur Alain Carlotti, habitant Le Vésinet, un permis de construire pour une villa d’une Shon de 472 m2, au lieu-dit Agnone, sur la commune de Coti Chjavari.
Le terrain étant dans le périmètre du site inscrit du rivage sud du golfe d’Aiacciu, le dossier est soumis à l’avis de l’architecte des bâtiments de France.

La villa  Carlotti devait être édifiée au milieu de cette forêt littorale à Coti Chjavari

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Le 7 décembre 2006, celui-ci émet un avis défavorable motivé : « le terrain est situé sur des versants boisés ponctués d’émergences rocheuses qui forment, avec l’Isula Piana, une unité paysagère remarquable… toute construction en ces lieux est de nature à porter atteinte au caractère naturel et à la qualité paysagère du site inscrit.»

Le 18 décembre, le directeur de la Direction départementale de l’équipement (DDE) émet également un avis défavorable motivé : le terrain se situe en dehors des parties actuellement urbanisées de la commune, dans un espace proche du rivage où l’urbanisation doit se réaliser soit en continuité avec les agglomérations et les villages existants, soit en hameaux nouveaux, dans un espace remarquable.

Vraisemblablement le dépositaire de la demande de permis de construire doit posséder quelques relations car,le 24 janvier 2007, le préfet de Corse-du-Sud écrit à la DDE : « Après examen de ce dossier, je vous demande de bien vouloir prendre les dispositions utiles afin qu’un nouvel arrêté autorisant le permis de construire soit délivré.»
Malgré cet « ordre », le directeur de la DDE refuse.

Le 2 février 2007, le préfet « himself » accorde le permis de construire

Le 30 mars 2007 : l’association Garde demande au tribunal administratif  (TA) d’annuler cet arrêté.

Le 26 juin 2008, le TA annule le permis de construire et condamne l’État à verser 1 000 euros au Garde.

M. Carlotti fait appel.

Le 7 octobre 2010, la Cour administrative d’appel considère que le Garde n’apporte pas la preuve que ses statuts ont bien été déposés en préfecture antérieurement à l’affichage du permis de construire litigieux, et que, dès lors, sa requête est frappée d’irrecevabilité. La cour d’appel condamne même le Garde à 1 500 euros.

Fin 2010, le Garde demande au Conseil d’État de trancher…
Son avis tombe le 28 septembre :  l’arrêt de la Cour administrative d’appel (CAA) est annulé ; le Conseil d’État demande à la CAA de rejuger l’affaire ; M. Carlotti et l’État sont chacun condamnés à verser 1 000 euros au Garde.

3 octobre 2012 - U levante

L’ancien président de Wendel Investissement implante sa villa sur le DPM. L’État laisse faire.

Sur la commune de Petrusella, sur la rive nord de l’Isulella, l’ancien président de Wendel Investissement a bâti sa villa en partie sur le domaine public maritime. L’État laisse faire. Mais pourquoi ?

Une promenade sur le littoral de la commune de Petrusella (2A) est édifiante. Chacun le sait : le domaine public maritime est inconstructible et inaliénable (DPM1). Chacun le sait mais d’aucuns veulent l’ignorer : quais, murs de béton et ports privés ont fleuri. Ces d’aucuns -là, du reste, ne sont pas les plus démunis.

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Petrusella. Construction Lafonta sur le DPM

Ainsi, sur le littoral de Petrusella, la parcelle AC 144 mérite une attention particulière. Propriété du DPM, comme en atteste le cadastre, ce lot de terre supporte une partie(2) de l’imposante maison de Jean Bernard Lafonta, l’ancien président du directoire de Wendel Investissement. La bâtisse a été reconstruite en 2011 après sa destruction partielle, en août 2010, revendiquée par le FLNC.

Une construction sur le DPM ! Les services de l’État ont-ils dressé une contravention de grande voirie contre cette construction illégale ou bien font-ils l’autruche ? Car, outre le fait d’une occupation illégale, c’est également l’attitude de l’État qui interpelle.
Pour ce qui est des déclarations d’intention : tout baigne ! Le 6 septembre 2010, le préfet Strzoda ne déclarait-il pas «l’État est déterminé à faire respecter le droit en Corse pour les occupations du DPM, comme pour le reste ». « Nous allons maintenir la pression sur ces établissements en contrôlant l’ensemble des aspects de leur activité, qui est illégale du simple fait qu’elle s’exerce sans autorisation sur le DPM ». Il faut dire que cette prise de parole du haut fonctionnaire intervenait au lendemain de l’agression de l’équipe de FR3 Corse par M. Carta sur la commune voisine de Coti.

Alors, les actes… ???

Sur la commune voisine de Coti, l’établissement A Pineta a fonctionné tout l’été 2012. Cette commune cumule à elle seule l’existence de cinq établissements illégaux. L’État serait-il devenu incapable d’exercer sa suprématie et de faire respecter nos lois ? À moins que d’autres explications plus tortueuses se profilent.

Mais, pour en revenir à Petrusella, il est vrai que Jean Bernard Lafonta n’est pas monsieur tout le monde.
En 2011, l’agence Reuters enquêtait sur sa mise examen pour délit d’initié dans l’affaire Saint Gobain. « Le montage litigieux, destiné à associer les dirigeants de Wendel au capital du groupe, a notamment bénéficié à Ernest-Antoine Seillière, qui fut président du conseil de surveillance de Wendel, ainsi qu’à Jean-Bernard Lafonta, ancien président du directoire de Wendel. Le fisc estime que les sommes auraient dû être déclarées comme salaires et réclame donc, avec les pénalités, environ 240 millions d’euros, dont 100 millions pour le seul Jean-Bernard La Fonta et 50 millions pour Ernest-Antoine Seillière. »

L’État démissionnaire ou État complice ? Quoi qu’il en soit, pouvons-nous être un peuple résigné qui cautionnerait en silence une démocratie indigne ?

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Sur le cadastre de Petrusella, la parcelle 144 est identifiée comme propriété du DPM

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26 août 2010. Opération commando contre la villa de l’ex-président du groupe Wendel
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Une véritable opération commando a été menée hier soir vers 22 heures contre la villa de Jean-Bernard Lafonta, ancien président du directoire du groupe Wendel. En milieu de soirée un groupe d’hommes dont le nombre n’a pas encore été déterminé est entré dans la propriété de bord de mer située à l’Isolella, sur la commune de Petrosella. Après avoir traversé la pinède, les clandestins sont entrés dans la maison. Jean-Bernard Lafonta était présent avec son épouse, ses enfants et des amis de la famille. Toutes les personnes présentes ont été conduites à l’extérieur de la villa, construite les pieds dans l’eau. Puis regroupées dans une maisonnette qui se trouve sur la même propriété, plus près de la route et  occupée par des locataires.

Six déflagrations. Les témoins présents ont ensuite entendu six déflagrations, très vite suivies d’un incendie. De très hautes flammes étaient visibles, le feu s’étant propagé aux pins environnants. Hier soir, les pompiers luttaient toujours contre le sinistre. Mais aucune victime n’était à déplorer. Les démineurs devraient ensuite intervenir pour désamorcer d’éventuelles charges non explosées. Les gendarmes avaient mis en place un périmètre de sécurité. L’enquête devrait être rapidement initiée par les magistrats antiterroristes du parquet de Paris. Cela faisait de nombreuses années qu’une opération commando de cette envergure n’avait pas eu lieu en Corse. Pour l’heure cependant il est impossible de savoir si cette action a d’ores et déjà été signée par une organisation clandestine.

Installé depuis 7 ans. Jean-Bernard Lafonta avait racheté la propriété il y a environ sept ans après être venu en vacances pendant des années sur la rive-sud. Il avait entièrement réhabilité la maison du bord de plage qui était devenue sa résidence secondaire. Il est encore trop tôt pour savoir s’il la reconstruira et continuera de passer ses vacances dans le golfe d’Aiacciu.

source : Corse Matin- vendredi 27 août 2010

Bunifaziu. Le banquier Lefèvre veut construire à Balistra, coûte que coûte

2 juin 2012, U Levante

« Coup de tonnerre sur Balistra, info ou intox ? » titre l’association bonifacienne ABCDE sur son blog, résumant ainsi l’amstronguïté d’un dossier où la seule réalité est que le banquier Lefèvre veut construire coûte que coûte à Balistra.
En effet, l’imbroglio qui fait jour dans cette affaire soulève nécessairement quelques interrogations. Deux permis de construire tacites accordés à un richissime people dans une zone non constructible et une accumulation « d’erreurs » administratives laissent planer un doute : l’opposition officielle à la constructibilité de ces parcelles manifestée par la commune est-elle crédible ?

Plantons le décor : Depuis les années soixante, M. Lefèvre détient plusieurs hectares entre l’étang de Balistra et l’étang de Canettu. Lieux idylliques. Il y possède, depuis longtemps, trois maisons, que d’ailleurs les limites de l’espace remarquable et de la Znieff de type 1 ont contournées (voir carte). Mais le banquier veut construire encore. Il dépose de nouveaux permis.

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Des constructions déjà annulées par deux fois.
Par deux fois, en 2007 et 2008, l’association ABCDE fait annuler ces permis. Elle obtient gain de cause notamment pour non-conformité à la loi Littoral qui, pour stopper le mitage des paysages, impose de construire en continuité de l’existant urbain et hors des paysages protégés. Ce petit regard dans le rétroviseur retrace en quelques lignes la chronologie des faits :

- 22 mars 2007 : premier permis de construire accordé par la commune.
- 22 mai 2007 : requête en annulation présentée par ABCDE.
- 22 juillet 2008 : annulation par la commune du permis de construire (postérieurement à la requête d’ABCDE).
- 27 janvier 2009 : le tribunal administratif conclut par un non-lieu à statuer.
- 20 février 2008 : deuxième permis de construire accordé par la commune pour 7 bâtiments.
- 19 avril 2008 : requête en annulation présentée par ABCDE
- 9 octobre 2008 : permis de construire annulé par le tribunal administratif au motif que la construction n’est pas en continuité de l’existant (art. L 146-4 loi Littoral).
- 25 novembre 2010 : rejet par la cour administrative d’appel de Marseille de la requête en appel de Lefèvre (Lefèvre et la commune condamnés chacun à 1000 €).
- 24 juin 2011 : le pourvoi en cassation devant le Conseil d’État de Lefèvre est rejeté.

Le banquier récidive. Le 5 décembre 2008, M. Lefèvre dépose une troisième demande de permis, pour dix maisons cette fois. La chose se fait sans bruit. Elle s’appuie sur l’ancien PLU qui classait la zone comme urbanisable (PLU annulé depuis, suite à l’action d’ABCDE). Le maire ne répond pas. Du même coup, le permis est considéré comme accordé. C’est ce qu’on nomme un permis tacite. Obtenu par défaut de réponse quand le délai légal est dépassé. Le permis de construire devient un permis tacite le 5 mars 2009. Sans bruit disions-nous : il n’est pas affiché et aucune information sur son existence n’est ébruitée. ABCDE n’en sait rien.

Et deux permis tacites. Deux ! À ce stade du propos, il est utile de rappeler que, quasiment au même moment (11 février 2008), le même banquier Lefèvre dépose une autre demande de permis de construire en mairie de Bunifaziu par l’intermédiaire de la société « Rondinara Loisirs SA ». La SA veut construire une résidence hôtelière de 54 logements à Rundinara. Là encore le maire ne se prononce pas. Son silence entraîne la délivrance d’un autre permis tacite obtenu vraisemblablement en date du 9 novembre 2008. Deux permis tacites en quelques mois pour la même personne, sur des sites d’enjeu patrimonial ?!

Erreur, incompétence ou intention ? Mais revenons à Balistra où la litanie des « erreurs » administratives se poursuit.
• Le 30 mars 2009, le maire de Bunifaziu procède au retrait du permis tacite obtenu à Balistra. Lefèvre dépose alors un recours au tribunal administratif. Le tribunal donne raison au banquier le 12 mai 2010. Soit dit en passant, personne n’en sait toujours rien.
• La commune fait appel de la décision du tribunal administratif qui accorde le permis de construire à Balistra mais elle n’invoque pourtant pas une autre décision majeure tombée parallèlement le 21 mai 2010. En effet, à cette date, la Cour d’appel se prononce sur la légalité du PLU de Bunifaziu et considère que la zone UL3b de Balistra se trouve dans un paysage remarquable. Ce zonage annulé, les parcelles Lefèvre deviennent donc inconstructibles. Or la commune n’utilise pas ce moyen de défense, pourtant radical. Si la commune avait rappelé ce jugement du 21 mai 2010, le permis aurait pu être annulé…
Que comprendre ? Pourquoi ne l’a-t-elle pas utilisé ? Car la Cour d’appel ne peut se baser que sur les moyens soulevés ! Et, le 16 mai 2012, elle n’a pu que confirmer le jugement du tribunal administratif : le permis de construire de Balistra, accordé tacitement en mars 2009 est validé.
Si la commune avait rappelé ce jugement du 21 mai 2010, le permis aurait pu être annulé…

Interrogations. Officiellement, aujourd’hui, la commune se positionne contre la constructibilité de ces parcelles. Mais cette accumulation d’erreurs administratives et juridiques laisse perplexe ! La position manifestée par la commune est-elle crédible ?
Reste que la durée de validité d’un permis de construire est de deux ans. Celui, concernant dix maisons, dont a bénéficié M. Lefèvre date du 5 mars 2009. Il aurait été valide jusqu’en 2011. La commune a dit qu’elle s’y opposerait. Elle retrouverait alors sa crédibilité écornée.

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PLU de Calcatoghju : Le tribunal condamne la politique d’urbanisation effrénée de la Corse

23 mai 2012, Communiqué d'U Levante

Le 16 mai 2012, la Cour administrative d’appel de Marseille confirme l’annulation totale du PLU de Calcatoghju. Un jugement d’importance dans la mesure où le tribunal affirme la nécessité légale de proportionner strictement le développement urbain d’une commune aux besoins de sa population permanente. C’est donc, en réalité, l’ensemble de la politique d’urbanisation effrénée de la Corse, telle que mise en œuvre, depuis vingt ans, par l’État et les élus locaux, qui est condamné par cet arrêt.

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Calcatoghju – zonages du PLU en tâches colorées : U, AU et Nm
• Les lignes bleues délimitent les espaces remarquables de la loi Littoral
• les lignes rouges les espaces proches du rivage.

Par un jugement rendu le 16 mai 2012, la Cour administrative d’appel de Marseille annule le PLU de Calcatoghju. Il valide, au nom du principe d’équilibre, l’ensemble des thèses que le Collectif littoral s’attache à défendre. La motivation de cette décision est riche d’enseignements pour la Corse et ses responsables politiques :

• Compte tenu de la faible croissance de la population locale depuis une dizaine d’années et du fait que 75 % des constructions présentes sur la commune sont des résidences secondaires, pour la Cour : le PLU « ouvre trop largement des espaces à l’urbanisation ». Ceci même si près des deux tiers de la superficie de la commune sont classés en zones naturelles.

• En outre, le tribunal déplore l’absence de réglementation de l’emprise au sol dans le règlement des zones U (urbaines). « Ce qui risque d’entraîner un gaspillage de l’espace (…) correspondant à une urbanisation diffuse ». La Cour relève enfin que « l’ouverture à l’urbanisation de secteurs éloignés des espaces déjà urbanisés, aura pour effet de porter atteinte à la maîtrise des besoins de déplacement et de circulation automobile ».

Ainsi, la Cour administrative d’appel affirme, de façon très nette, la nécessité de proportionner strictement le développement urbain d’une commune aux besoins de sa population permanente, en tenant compte de l’évolution prévisible de celle-ci à moyen terme. On comprend, en creux, que les résidences secondaires ne doivent représenter qu’un pourcentage limité de l’ensemble des constructions présentes sur le territoire communal. De même, la décision juridique rappelle que les documents d’urbanisme doivent privilégier « la densification des zoneq urbaines existantes et la structuration des espaces péri-urbains » sur l’espace littoral et en montagne.
La Cour a donc estimé que le PLU, qui ouvrait à l’urbanisation plus de 80 hectares, contrevenait au principe d’équilibre, défini par le code de l’urbanisme comme « l’équilibre entre le renouvellement urbain, un développement urbain maîtrisé, le développement de l’espace rural, d’une part, et la préservation des espaces affectés aux activités agricoles (…) et la protection des espaces naturels et des paysages (…), d’autre part ». Ce principe général d’équilibre, qui inspire l’ensemble des règles d’urbanisme, impose notamment que les sols soient gérés de façon économe.
C’est donc, en réalité, l’ensemble de la politique d’urbanisation effrénée de la Corse, telle que mise en œuvre, depuis 20 ans, par l’État et les élus locaux, qui est condamnée par cet arrêt.
Il reste à espérer que les responsables insulaires sauront en tirer toutes les conséquences et qu’ils veilleront, à l’avenir, à promouvoir un aménagement équilibré du littoral corse.

27 janvier 2012

Les gypaètes de Corse menacés d’extinction à brève échéance

La population d’Altore, notre gypaète barbu*, est en forte diminution en Corse. Une réduction de 50% des effectifs en seulement quatre ans fait craindre le pire pour les années à venir.

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Photo. CC_SA_NC Geoffrey Gilson

La chute notée ces dernières années, semble se préciser avec seulement cinq couples présents aujourd’hui (au lieu de dix il y a quatre à cinq ans) et six l’année dernière. Ce triste constat résulte d’une semaine de suivi scientifique effectué entre le 26 décembre 2011 et le 2 janvier 2012 par les équipes du Parc naturel régional de la Corse.

Face à cette situation, la Vulture Conservation Foundation (VCF) et la Ligue pour la protection des oiseaux (en tant qu’opérateur national d’un plan d’action dont le PNR Corse est l’opérateur régional) ont réagi.

Elles considèrent que ce serait un crime de laisser s’éteindre cette petite population qui représente, selon les spécialistes, un véritable trésor génétique : ces oiseaux sont les ultimes représentants des innombrables gypaètes qui peuplaient il y a des milliers d’années l’Europe occidentale. « Notre » rapace bénéficie également d’une protection totale depuis l’arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire. Il est inscrit à l’annexe I de la directive Oiseaux et de l’Union européenne.

On s’explique mal la disparition de certains adultes : le couple de Bavella par exemple a totalement disparu. La longévité de l’Altore est estimée à une trentaine d’années et l’hypothèse d’une mort est pratiquement exclue. Mais la priorité veut qu’on s’intéresse aujourd’hui au succès de la reproduction.

Un plan d’urgence de la dernière chance a été proposé pour essayer de sauver la vie aux quelques poussins qui naissent chaque année (cinq l’an dernier). Ce plan, repose principalement sur un type de nourrissage favorisant la survie des poussins dans leurs deux premiers mois d’existence. La technique consiste à apporter aux couples nicheurs, dès l’éclosion, une nourriture assez tendre pour être distribuée au jeune.

Ce plan a été accepté par les partenaires en Corse dont le parc naturel régional. De son côté la VCF se dit « prête à collaborer activement et étroitement avec le PNR de Corse et tous les partenaires possibles ». Pourtant, malgré l’urgence ce plan n’est toujours pas opérationnel.

U Levante demande à ses militants de faire circuler l’information afin de sauver le plus grand rapace de Corse et d’Europe. Un important élément du patrimoine corse est en train de disparaître.

* Le gypaète barbu atteint 2,80 mètres d’envergure. La présence de vibrisses (moustaches) à la base du bec lui ont valu son nom de barbu.

2011

16 juillet 2011

Le Tribunal Administratif de Bastia annule trois PLU

Le TA annule en totalité le PLU de Calcatoghju

PLU de Serra di Ferru annulé: un vrai massacre d’illégalités. Un vrai problème : l’absence de déféré préfectoral.

PLU de Calvi annulé: il faut protéger la pinède

Voir les détails sur le site d'U Levante.

17 mars 2011

Annulation du PLU d'Olmetu

Le 17 mars 2011, le tribunal administratif de Bastia a considéré que les associations GARDE et U LEVANTE et la CHAMBRE d’AGRICULTURE de CORSE du SUD étaient fondées à demander l’annulation des délibérations des 31 Juillet 2009 et 5 février 2010 par lesquelles le conseil municipal de la commune d’Olmetu avait approuvé un plan local d’urbanisme absolument stupéfiant qui ouvrait à l’urbanisation tout le littoral de la commune en violation manifeste de la loi Littoral….

"Il reste à espérer que le jugement du 17 Mars 2007 contribuera à faire prendre conscience aux responsables communaux mais aussi à l’Etat, dont la défaillance est à nouveau mise en lumière, de la nécessité de respecter et faire respecter la loi Littoral en Corse."

U Levante


fuel

2010

Derniers communiqués d'U Levante

9 août 2010

Communiqué du Collectif pour l'application de la loi littoral en Corse

Quelques constats, en vrac

Week-end du 14 juillet : 400 000 personnes en transit dans les ports et aéroports… pour 300 000 habitants permanents dans l’île.

Serra di Ferru, Calcatoghju, Belvidè-Campumoru, …la liste de ces villages possédant plus de 75 % de résidences secondaires par rapport aux habitations des résidents permanents est longue. Sur le littoral bien sur !

Juillet 2010 : le PADD du projet de PLU intercommunal (14 communes) du Cap Corse annonce le but à atteindre : la résidentialisation…

Juillet 2010 : projet de lotissement à capitaux italiens à Canella, Sari-Solenzara

2009 : Rondinara,: le banquier Lefèvre obtient un permis tacite pour plus de 50 villas sur un zonage devenu illégal.

Juillet 2010 : un ferry doit attendre qu’une place se libère pour lui permettre d’accoster à Aiacciu

Purti-Vechju, Sartè, Ulmetu, Serra di Ferru, Poghju d’Oletta : des centaines d’hectares de terres de bonnes voire très bonnes potentialités agricoles sont rendues constructibles.

Afin de répondre à ces envies argentées, poussés par ceux qui vendent à prix d’or leurs terres et par les promoteurs, de nombreux maires offrent le littoral de leur commune aux plus offrants alors même que, en dehors de toute considération « politique », les équipements de viabilité manquent totalement ou sont très insuffisants. En effet, certains PLU rendent constructibles des km de zones littorales actuellement vierges ou pratiquement vierges de toute urbanisation… pour de nouvelles constructions… de résidences secondaires vides 10 mois sur 12 mais avec vues sur la mer, accès direct à la plage privatisée, espaces boisés classés pour écrins verts, voire mouillages organisés sur des sites parmi les plus beaux de ces communes.

Vous le savez tous : la Corse, dépourvue de projet politique et de plan à long terme, subit une invasion d’un type nouveau et constate, sans la maîtriser en aucune façon, une déferlante européenne aux revenus plutôt aisés qui veut s’approprier la Corse par une résidence au soleil à tout
prix.

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Quel a été et quel est le rôle des associations du Collectif pour la loi Littoral face à cette déferlante ?

Afin de protéger les espaces remarquables, qu’elles considèrent comme un patrimoine collectif , et les terres agricoles, les associations se sont appuyé sur deux types de cartographies :
- la carte des ER des Atlas de 2004
- la carte Amandier ou AGRIPAST
Elles ont aussi déféré, avec succès, plusieurs PLU ou cartes communales au tribunal administratif…. En s’appuyant essentiellement sur la loi Littoral qui, si elle est appliquée, freine et encadre une urbanisation littorale galopante.
Ces deux cartographies sont des bases essentielles de l’avenir de la terre et les associations demandent avec insistance qu’elles soient reprises dans le futur PADDUC.

Par l’application de la loi, l’annulation de nombreuses zones constructibles littorales a été obtenue : ainsi, par exemple, ont déjà été rendus inconstructibles Mare è Stagnu (Aleria), Balistra, Cannettu, Cala Paraguanu (Bunifaziu), Tradicettu (Sartè), Micalona (Ulmetu) et l’extension de l’urbanisation des Marines du Soleil (Patrimoniu) a été empêchée.

Mais les associations, qui manquent de « bras », peuvent peu. Or tout citoyen peut s’impliquer dans sa commune ou dans la commune voisine. Les documents d’urbanisme sont des documents publics ! Seule la bonne volonté est indispensable !

Et, face à ce qu’il faut bien appeler du « lynchage » puisque, depuis quelques mois, de nombreux élus et des socioprofessionnels répandent ouvertement du fiel contre des responsables associatifs accusés de tous les maux, et tout particulièrement de celui d’empêcheur de faire de (gros) profits, les associations ont également besoin de l’appui de la population, besoin aussi de l’appui des « élites » et espèrent que cet appel sera entendu.

La défense de la Terre, car il s’agit bien de cela, passe et passera, en partie, par la capacité des Corses à prendre en main ces clés essentielles que sont les documents d’urbanisme et un PADDUC appliquant strictement la loi Littoral dont une notion très importante doit être mise en avant, celle de la capacité d’accueil, à l’échelle de la Corse toute entière.

Association U Levante

 

23 juillet 2010
Le Collectif pour l’application de la loi Littoral en Corse vous informe et communique

En Corse comme à la Samaritaine, il se passe toujours quelque chose. Cette semaine la palme revient au président du conseil général de la Corse-du-Sud.

Mercredi, le 21 juillet, au cours d’une réunion d’élus représentatifs du département et notamment du Taravu cet homme public a déclaré :
"Nous devons nous soulever pour lutter contre le lobby des associations.... À force d’œuvrer pour la protection du lézard, de la libellule et des crapauds, il ne restera plus que ça et nous, nous aurons disparu." voir FR3CORSE, “Corsica sera” du jeudi 22

Ce lynchage en règle a fait jour alors que certains élus évoquaient le développement économique tel qu'ils l’imaginent. Ce qui nous gênent, expliquaient-ils, c’est le respect des lois Littoral et Montagne. Oubliant d’ailleurs que ces lois, qui semblent contrarier leurs projets, ils les ont –hier- appelées de leur vœux.

Or donc, pour certains élus, les associations s’apparentent aux seuls défenseurs des mesures légales de gestion du foncier qu'ils ont hier souhaitées ?

Mais associer lobby et associations : excusez du peu !
Un coup d’œil dans le dictionnaire nous apprendra qu’un lobby est une organisation visant à défendre les intérêts particuliers d'un groupe d'acteurs économiques. Les lobbies défendent donc des intérêts particuliers,ou corporatistes, au détriment de l’intérêt général.

Tout l’opposé de l’action menée par les associations composant le Collectif pour la loi Littoral lesquelles agissent pour préserver un patrimoine naturel contre les intérêts de quelques uns. Des personnes, fortunées ou puissantes, dont le seul objectif vise à s’approprier un morceau de littoral pour y édifier une résidence secondaire de préférence “les pieds dans l’eau”.

À tous ceux qui ont applaudi au bon mot du président du conseil général de Corse-du-Sud, le Collectif pour la loi Littoral rappelle que 81% de la population de Corse s’est prononcée pour l’application de la loi Littoral. Par ailleurs le moins que l’on puisse attendre de nos élus est qu’ils appliquent les lois.


Association U Levante

 

7 juillet 2010

Associations GARDE et U Levante
Collectif pour la loi Littoral
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Précisions à propos du recours contre le Plan Local d’Urbanisme de Serra di Ferro

Le recours en annulation exercé, début Juin dernier, par les associations U Levante et Garde contre le Plan Local d’Urbanisme de Serra-di-Ferro fait, depuis quelques semaines, l’objet d’une vive polémique orchestrée par certains responsables communaux et un collectif de propriétaires mécontents.

En substance, les associations sont accusées de vouloir empêcher, par une interprétation trop rigide de la loi Littoral, le développement des hameaux« historiques » de la commune de Serra-di-Ferro, et ce, au profit des zones déjà urbanisées du littoral. Selon les auteurs de ces critiques, le recours intenté par les associations aurait, en cas de succès, des conséquences désastreuses pour la commune : désertification de l’intérieur, spéculation accrue sur le littoral, augmentation du prix des terrains avec, pour corollaire, l’impossibilité pour un grand nombre d’habitants d’offrir un toit à leurs familles.

Cette présentation, fort habile, est néanmoins très éloignée de la réalité des faits.

Sous couvert de s’inscrire dans la tradition historique de la commune et de chercher à faciliter l’accès au logement des habitants de Serra-di-Ferro, le P.L.U. ouvre en réalité la voie à une spéculation effrénée.

Que l’on en juge :
- Le P.L.U. rend constructibles 420 hectares d’espaces naturels et agricoles – superficie sans précédent pour une commune de cette taille –, alors même que Serra-di-Ferro compte déjà 75 % de résidences secondaires – pourcentage le plus élevé de Corse – et que, selon la municipalité elle-même, la population permanente de la commune n’augmentera pas au cours des dix prochaines années.

Il n’est, dans ce contexte, pas sérieux de soutenir que le P.L.U. a été conçu pour satisfaire les besoins en logement des habitants de la commune ou de leurs enfants. A l’évidence, l’écrasante majorité des permis de construire qui seront délivrés sur la base de ce P.L.U. le seront pour des résidences estivales. C’est du reste déjà le cas depuis de nombreuses années dans cette commune.

- Le P.L.U. crée, autour des hameaux « historiques » de la commune, des zones constructibles extrêmement vastes, qui s’étendent très au-delà du périmètre d’implantation des habitations existantes. Pour le seul hameau de Tassinca, qui dénombre aujourd’hui une trentaine de bâtisses circonscrites dans de petits périmètres, sont prévues trois zones constructibles d’une surface cumulée de 50 hectares.

En l’état, les anciens hameaux de Serra-di-Ferro sont donc voués à la dénaturation, puisqu’ils seront rapidement cernés par des lotissements et autres centres de vacances.

La municipalité est donc bien mal inspirée de se prévaloir de l’héritage historique de la commune pour justifier de tels choix d’aménagement, d’autant que ces derniers sont totalement contraires à la loi Littoral.

Or, il était parfaitement loisible à la municipalité, si elle avait vraiment souhaité développer ces hameaux tout en préservant leur authenticité, de créer autour d’eux de petits périmètres constructibles présentant les caractéristiques d’un « hameau nouveau intégré à l’environnement » au sens de la loi Littoral.

L’urbanisation de ces secteurs est donc légalement possible, à condition qu’elle reste raisonnable et qu’elle ne remettre pas en cause la nature même des hameaux existants.

- Par ailleurs, le P.L.U. en violation flagrante de la loi, permet l’urbanisation de certains sites naturels protégés (à Cupabia et à la pointe de Porto-Pollo), ne respecte pas la bande des 100 mètres (à l’entrée de Porto-Pollo et à l’ouest du port) et rend constructibles environ 200 hectares d’espaces agricoles de forte potentialité, ce qui apparaît assez peu compatible avec la volonté affichée par la mairie de respecter l’héritage historique de la commune.

L’action en justice initiée par les associations U Levante et Garde ne procède donc pas d’un juridisme excessif ni d’une vision rétrograde de l’aménagement du littoral corse, contrairement à l’image caricaturale que la municipalité de Serra-di-Ferro se plaît à en donner auprès de sa population.
Elle vise seulement à faire sanctionner les illégalités à la fois graves et nombreuses qui entachent le P.L.U. de la commune, et à préserver ce territoire des effets d’une urbanisation incontrôlée.

Enfin, alors que les associations ont toujours recherché le dialogue avec la municipalité, le maire s’est opposé, avec constance, à toute espèce de concertation, en refusant de les faire participer à l’élaboration du P.L.U., alors qu’elles ont légalement qualité à le faire, puis en ne tenant aucun compte des observations qu’elles lui ont adressées à l’occasion de l’enquête publique puis dans le cadre d’un premier recours gracieux.

Il est, dans ces circonstances, particulièrement pénible de constater que, pour se justifier auprès de leurs administrés et masquer leur incapacité àélaborer un document d’urbanisme dans le respect de la loi, le maire et ses adjoints n’hésitent pas à jeter l’anathème sur les associations, au prix de contrevérités et de simplifications grossières. Il s’agit là d’une attitude gravement irresponsable, que l’on observe hélas de façon désormais presque systématique lorsqu’une association conteste un document d’urbanisme en justice.
Si, à l’heure où la terre de Corse fait l’objet de pressions spéculatives d’une intensité sans précédent dans son histoire, les difficultés que rencontrent les municipalités pour élaborer leurs documents d’aménagement ne sauraient être sous-estimées, il est plus que jamais nécessaire que nos élus exercent leurs prérogatives dans le strict respect des règles d’urbanisme, en particulier de la loi Montagne et de la loi Littoral.

C’est là une condition déterminante de la préservation du patrimoine naturel de notre île, dont nous avons tous, collectivement, la responsabilité.

Association U Levante

 

Le Rizzanese sur France Culture

rizzanese

Emission Terre à terre de Ruth Stegassy
http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/terre_a_terre/

Annulation du P.L.U. de Sartène


Les associations agréées de protection de l'’environnement U LEVANTE et LE GARDE, requérantes, et le Collectif pour la loi Littoral communiquent :

Le 11 février 2010, le tribunal administratif de Bastia a prononcé l'’annulation totale du Plan Local d’Urbanisme de Sartene. Le nombre d'’illégalités relevées par le Tribunal est très élevé : ce PLU comportait trop d'’illégalités, et ce sur l’'ensemble du territoire communal.

Ce PLU rendait urbanisables des zones non équipées, ouvrait à l’'urbanisation de trop nombreuses zones littorales à Barcaghju, à Tizzanu, à Tradicettu ainsi que des terres agricoles de bonnes potentialités dans le Rizzanese, ne respectait ni les espaces remarquables ni les espaces boisés classés. Le tribunal a relevé l’'illégalité du projet de zone à urbaniser du  camping de Roccapina.

Les associations requérantes et le Collectif pour l'’application de la loi Littoral espèrent que ce jugement :

- donnera à réfléchir à d’'autres mairies à qui il est tout simplement demandé d'appliquer les lois de l'urbanisme dont la loi Littoral et la loi sur les terres agricoles,

- sera un signe pour l'Etat afin que son contrôle de légalité devienne une réalité et qu'’il défère plus systématiquement les PLU illégaux (il ne l'a pas fait pour Sartène et ce n'’est pourtant pas les exemples qui manquaient).


Enfin elles regrettent que des permis de construire sur des zones déclarées inconstructibles par ce jugement aient pu être accordés pendant la période comprise entre le moment du dépôt du recours contentieux et celui de la décision d'’annulation du PLU par le tribunal.

L’'intégralité du jugement figure sur notre site http://levante.fr

Association U Levante

Vers une annulation du PLU de Sartène par le Tribunal Administratif de Bastia?

29/01/2010 - Communiqué de l'association U Levante :

Le "rapporteur public" (ancien Commissaire du gouvernement) du tribunal administratif de Bastia a demandé ce matin, suite au recours déposé par les associations U Levante et GARDE avec l'aide d'un avocat, l'annulation totale du P.L.U. de Sartene pour non application des lois de l'urbanisme dont la loi Littoral, du schéma d'aménagement de la Corse, de la protection des terres agricoles de bonne potentialité.

Même s'il faut attendre le jugement définitif (dans 15 jours), il semble, au vu des arguments avancés par le rapporteur, que l'annulation sera obtenue.

Les associations et le Collectif Littoral se réjouiront alors pour le littoral, les terres agricoles ou les espaces boisés classés sartenais. Il faut rappeler que la commune de Sartène (Corse-du-Sud) présente l’'un des plus grands linéaires côtiers de France.

Les associations du Collectif Littoral iront au T.A. à chaque fois que nécessaire mais espèrent surtout que certains maires appliqueront enfin les lois d'urbanisme et que les Préfets et les Sous Préfets effectueront pour chaque cas un réel contrôle de légalité et défèreront les documents d'urbanisme illégaux devant le T.A.

Car les associations ne devraient pas être "obligées" de déférer des documents d'urbanisme devant les tribunaux!
Association U Levante

paduccu



Et voici la poésie de Ghjilormu Polverini :



U Paduccu


(pianu accunciatoghju è di sviluppu duratoghju di a Corsica)

(ortografia omologata micca)

Angnulinu u me angnulinu
a chì n'è stu paduccu?
si ni tuccarà la fini?
si ni vidarà lu sbuccu?
ben chjamatu duratoghju
cinqui anni in priparazioni
un c'è peghju capatoghju
prestu semmu in alizioni!

Ghjuvan Cristofanu à Cammedhu:
"troppu troppu custruzioni,
eti fattu un caccavedhu,
vincìssimu l'alizioni,
nò faremmu lu cuntrariu
ghjilaremmu lu fundariu!"

Innò, dici Stafania,
"u pianu è bedhu nurmali,
accuncemu u liturali;
un l'assicura Jirolmu?
di casi c'è sempri piazza,
u liturali ùn è colmu,
u turistu ùn c'imbarrazza;
è salvu u circundamentu :
cun tutti li prutizioni
tarri, nuvanta par centu
ùn poni avé custruzioni"!

"Salvaremu i tarrri corsi
d'una ladra architettura"
guarantisci Bonnaccorsi
pa'a nostra agricultura.
I Verdi sò in irrimusciu;
par idhi l'esecutivu
devi tira prestu l'usciu
chi u paduccu è cattivu;
battini cu l'argumentu
"ritireti u ducumentu:
criscenza cinqui par centu
so turisti tanti è più,
a Corsica carca à ghjenti,
a fraquintazioni à l'insù;
sola una criscenza à zeru
faci duratoghju à veru!"

Un ci n'hà pinseru Antonu :
"Cu li zuffi Baleari
ùn feti lu paragonu,
in dé no c'è pocu affari!
bughemmu li prumuzioni,
iùbuccunemmu i saloni
cu lu brocciu e la purcina,
bon prisuttu e gran cucina!
ùn n'aghiti la vergugna,
u turistu è bonu a mugna
Sindali i faci jugna,
c'è larghina, un sin n'infrugna;
di la noscia idintità
femmu la publicità,
a "riserva naturali"
ci devi renda buccali;
biatu sìa l'Easy Gettu,
ci farani lu viaghju
a bon pattu lu strongliettu
turisti ancu di frivaghju".

Bucchini faci lu pistu
voli u paduccu suciali,
u partitu cumunistu
ni fara a lutta finali:
"scacemmu u capitalistu
di stintu risidinziali,
un c'è che un bon turistu,
quidhu di u sccu spinali!"

Ghjuvan Guidu e u so gruppu
un parlani di vutà,
sò contru à quistu sviluppu,
a Corsica devi mutà:
"tinimmu i nosci pummati,
magnaremmu pani e ciudha,
i turiti un sò ammati
ùn c'è bisognu di nudha;
demmu vita à l'intiriori,
ci po pascia la castagna,
ci mittaremmu un duttori,
pa'i vechji di a muntagna
oghji privata di forzi
e di vodha d'abità,
disirtata da i corsi
chi si godini a città;
noi tutti cun Edmondu
c'emmu a rimpaisaniscia
pa'da l'esempiu a u mondu
chi a muntagna un po spariscia"

U partitu di Chaubon
ha fattu a so riflissioni,
"ce padduc n'est pas bon"
sarà a so cunclusioni;
senza sminticà la Pieri
a vutanta sulitaria:
spiccata di'i culistieri,
quì, ni sarà sulidaria.

L'MRG for di turmenti
ha truvatu l'argumenti,
ùn bastani amindamenti,
voli un paduccu altrimenti
cun tutti i finanzamenti:
(da crescia u portu di Bastia
annatu a ousidunia
pa'turisti e mercanzia
d'una grossa ecunumia!)

Ghjuvan Martinu Mondoloni
susteni l'esecutivu,
faci cummunicazioni
in un sesnsu custrutivu;
"u pianu è amindativu!
femmu la cuncirtazioni
di modu chi l'alizioni
un sìa un lavativu!"

Muralità:

Fà a crìtica veni bè,
ma fa l'arti veni mali,
sfa senza fa nienti vali
parchi altru prughettu un c'è:
par fa, nimmu ùn'è d'accordu,
ugnunu sta in u so bordu,
ùn c'è indhocu maghjurità,
è quista, a rialità...

Ghjirolmu POLVERINI

NB : "renda buccali" : si dici d'una fragnata d'alivi chi rendi bè.

PLU de Sartène : requête au T.A.

Les associations GARDE et U Levante viennent de déposer une requête au Tribunal Administratif de Bastia en vue d'obtenir l'annulation le Plan Local d’Urbanisme de la commune de Sartene.

Le PLU vise en effet, en violation de la loi Littoral, à développer l’urbanisation de manière massive par la création de zones AU, tant sur la zone littorale de Tizzanu, à l’intérieur des espaces proches du rivage, que plus à l’intérieur des terres. Roccapina n’est pas épargné.

Sont ainsi créées, sur Tizzanu/Barcaghju/Tralicettu, une vingtaine de zones à urbaniser, d’une superficie totale d’environ 250 hectares, outre de très nombreuses zones U qui recouvrent, pour la plupart, des espaces d’urbanisation très diffuse, voire des espaces naturels exempts de toute forme d’urbanisation.

De surcroît, ces nouvelles zones urbanisées ou à urbaniser empiètent de manière importante sur des espaces à vocation agricole tandis que les règlements de zones du P.L.U. permettent une urbanisation très dense de ces espaces.

Enfin, la superficie des espaces boisés classés a été significativement réduite, sans que le Conseil des sites n'ait donné son avis, avis pourtant obligatoire.

Alors qu’il avait adressé au Maire un recours gracieux dénonçant les nombreuses illégalités du PLU, le Sous-Préfet n’a, hélas, pas jugé opportun de signer le recours contentieux pourtant préparé par les services de la DDE.


Association U Levante

Barrage du Rizzanese

Communiqué de l'A.D.R.E ( Association de Défense de Rizzanese & de son Environnement )

On ne nous dit pas tout

L’avenir du Rizzanese semble commencer à inquiéter les élus. Sont-ils enfin conscients ? Croyaient-ils qu’EDF était soucieux de l’environnement ? Cela se saurait ! Il n’y a qu’à constater les dégâts actuels. Tout ce qui est fait ici va à l’encontre de la protection de la nature.
Peut-on réellement penser que dans cet état de choses, l’Alta Rocca peut rester une référence en matière de tourisme vert ?
Le tourisme vert est un atout pour cette micro région, pense-t-on qu’une forêt de pylônes de lignes haute tension (EDF refuse d’enterrer les lignes *) va attirer les touristes?

Qui peut penser qu’en détournant le fleuve sur 12 km – du site du barrage jusqu’au confluent avec le Chiuvonu – en le privant de son eau sur cette longueur, en le bordant de panneaux d’interdiction et de mises en garde du danger, on fera venir des touristes ? A Zoza, village situé sur la future partie détournée du fleuve, en saison, plus de 200 touristes/jour, sont là pour profiter d’un site magnifique. Et les amateurs de sports en eaux vives, sont-ils des touristes négligeables ?
Bien qu’EDF le nie, le Rizzanese est un fleuve poissonneux, en particulier en truites macro stigma, comme l’attestent les Associations de pêche. Que deviendront ces poissons après la construction du barrage ? En effet, Edf refuse de construire une échelle à poissons et propose de transporter les truites d’amont en aval en hélicoptère, sur une période de deux ans. Est-ce une plaisanterie ou simplement la réponse insultante d’une entreprise habituée à ne rencontrer aucune résistance de la part des pouvoirs publics ?
Est il sérieux d’inviter élus et associations de protection de la nature (pas nous, bien sur ! ) à une réunion pour choisir la couleur de la conduite forcée. Qui est dupe d’une si démagogique et fausse concertation, n’y a t’il pas de sujets plus importants ?
La qualité de l’eau ? Le village de Sainte Lucie de Tallano est alimenté par une station de pompage située dans la partie court-circuitée du fleuve. Comment ce village sera-t-il alimenté en eau à l’avenir ? Une 2éme station de pompage se trouve dans la vallée et alimente en partie Sartène en eau potable. Cette station va récupérer de l’eau mise en tube sur plusieurs kilomètres et ensuite turbinée dans une centrale électrique. Le Maire de Sartène reconnaît lui même que pour avoir une eau claire, il faudrait qu’elle soit pompée en amont du barrage. Nous pouvons alors nous demander ce que la construction du barrage va apporter comme amélioration à la qualité de l’eau ?
Pour la gestion du plan d’eau, pas la peine de s’affoler, EDF est catégorique, aucune activité nautique sur le plan d’eau, y compris la pêche.
L'énergie électrique ? Il faut savoir qu'avec une retenue de seulement 1 million de m3 utilisable, la production électrique ne pourra être limitée et disponible qu'aux seuls moments des pics hivernaux et peut-être estivaux; en effet, si la centrale fonctionnait toute l'année, le barrage se viderait en quelques jours.
Il faut croire que les publicitaires sont d’accord avec nous, en effet, pas un jour ne se passe sans qu’ils ne fassent l’éloge des panneaux solaires. On peut en poser partout et pas nécessairement sur des terres agricoles.
Le soleil a 5 milliards d’années à vivre, l’avenir est solaire.
On entend parler du barrage depuis plusieurs décennies. La recherche n’a cessé d’évoluer. Pourquoi imposer à cette micro région une solution si archaïque, alors que les barrages sont détruits partout dans le monde ?
On ne demande pas à EDF d’arrêter de travailler en Corse, mais de le faire autrement, chacun y trouvera son compte.

* Si vous ne voulez pas de ces lignes à haute tension aériennes, vous êtes invités à donner votre avis, lors de l’enquête publique sur ce sujet qui se déroulera du 2 novembre au 1er décembre 2009 ( Sous préfecture de Sarténe, Mairie de Saint Lucie de Tallano, Mairie d’Olmiccia )

Halte au feu !

Encore une fois, la Corse brûle...

Plus de 5.000 hectares de végétation ont été ravagés au total au cours des trois immenses incendies qui ont touché la Corse-du-Sud depuis jeudi, selon un bilan dressé par les pompiers tôt samedi. A lui seul, le feu d'Aullène représente environ 3.000 hectares.
Dans le même temps, les soldats du feu surveillent aussi le site de la vallée de l'Ortolo où le feu est "fixé" depuis la nuit de jeudi à vendredi mais où "quelques points se réactivent sous l'effet du vent".

focu auddè
Source : Le Figaro/AFP

Dimanche matin, les habitants de la région d’Aullène se sont à nouveau réveillés dans un paysage enfumé, embaumé d’une odeur irrespirable. Les pompiers devaient s’atteler à noyer les souches qui se continuaient à se consumer, pour éviter des reprises de feu. AFP

U Rizzanese


I  MUVRINI apportent leur aide à la rivière, avec A Canzona di u Rizzanese, une belle chanson triste pleine d'espoir.
www.rizzanese.fr

Merci à eux et merci à A FILETTA et à l'ARCUSGI qui nous soutiennent . . .
Et merci à toutes celles et ceux qui continuent à chanter la vie et la liberté avec le RIZZANESE, malgré l'avancée des travaux.

Nous serons nombreux le 23 Août pour la journée d'action au fil de la rivière, qui se prolongera par un concert de soutien d'I MUVRINI à Propriano.
Amicizie

Le PADDUC retiré sans débat

Voilà des années que le combat sur ce document fait rage, mais au moment d’en débattre, les tenants du PADDUC bottent en touche.

Ange Santini a annoncé lundi devant l'Assemblée de Corse qu'il retirait de l'ordre du jour la discussion sur le Plan d'Aménagement et de Développement Durable de la Corse (PADDUC). 

Le PADDUC ne serait pas passé puisqu'une majorité d'élus était décidé à voter contre.


Cette victoire des opposants n'est cependant pas définitive. Ce retrait ressemble plutôt à un manoeuvre :  la modification du mode de scrutin annoncée devrait empêcher les petites groupes de s’exprimer en élevant le seuil d’éligibilité à l’assemblée de Corse. Il ne restera plus à l'UMP, dont le succès est annoncé, qu'à inclure ce PADDUC dans son programme, pour pouvoir affirmer que le peuple soutient le projet...


Parla u Rizzanesi


salvemu
   

Salute,

Sans me vanter, je suis une des plus belles rivières de Corse et une des dernières rivières sauvages d’Europe...

Je prends ma source dans le massif de l’Incudine à 2128 mètres près de la forêt de Bavella et sur 56 km je dévale en cascades, au milieu des chaos rocheux, jusqu’à la mer, pour former la plage de Propriano.

Je vis mes derniers jours de liberté.

Bientôt se dressera au milieu de mon lit un barrage en béton de 40 mètres de haut.

Autour de moi, avec les travaux préliminaires, le saccage de la nature a déjà commencé et ce n’est qu’un début . ..       

Après des années d’une lutte sans relâche mes amis, Georges Mattei, l’Association de Défense du Rizzanese et de son Environnement et tous les autres, n’ont pu empêcher que commence aujourd’hui la construction de ce barrage.

En novembre 2006, le Conseil d’État a rejeté la requête qu’une douzaine d’associations de protection de la nature avait déposé pour empêcher ce massacre.
Voilà . . .        

Plus de 200 millions d’euros vont être engloutis par ce projet aberrant aux dommages irréversibles, aussi bien d’un point de vue écologique que culturel, historique et humain.

Comment un tel projet peut-il voir le jour à l’heure où la déconstruction de nombreux barrages est programmée en Europe ?

Je suis triste et j’ai peur.

Cantu di u Fiume, n°1
Pour télécharger le journal en pdf


epple

Communiqué de l'association "SALVEMU U RIZZANESE"

salvemu

Les travaux sur le site du barrage du Rizzanese en Corse du sud ont  commencé depuis quelques mois et vont, malheureusement, très vite.

Cantu di u fiumu, le 18 & 19 avril 2009

Le Rizzanese vous invite à le découvrir, de sa source à son  Rencontres, rendez-vous, échanges, découvertes et actions . . . au  fil de la rivière.

Le Rizzanese sera bientôt une rivière morte si nous la laissons  disparaître en silence.

Programme: http://www.rizzanese.fr/actions.html

avantaprès

I travaddi anant'à u situ di u matrali di u Rizzanesi in Corsica di u  suddu, ani cuminciatu qualchi mesi fà,e disgraziatamenti avanzani  assai prestu.U 18 & 19 aprili, u Rizzanesi v'invita a scopralu d'à so surghjent'à so massedda. Scontri, appuntamenti,azzioni...fiumu fiumu.

U Rizzanesi sarà prestu un fiumu mortu si no u lachemu spariscia  senza di nienti.

Informations:    http://www.rizzanese.fr/actions.html#corsu

Dans L’Express

Un article de L'Express sur le PADDUC. C'est ici

L’Assemblée de Corse repousse le vote du PADDUC


Mercredi 11 Mars 2009

Pour la troisième fois de suite, l'Assemblée de Corse a repoussé le vote du Plan d'aménagement et de développement durable de la Corse (PADDUC).

Initialement annoncé pour février, puis reporté au 12 mars, ce vote est à présent prévu pour "la mi-avril" sans plus de précision sur la date.

Ce nouveau report est justifié par la refonte du texte initial, très contesté. Cet automne, le Conseil économique, social et culturel de la Corse (CESC) avait émis un avis défavorable sur le précédent projet élaboré par l’Assemblée territoriale, obligeant celle-ci à revoir sa copie.

Le projet amendé n’en est qu’au début de son long parcours institutionnel. Il devra successivement être soumis au Conseil des sites, puis au CESC, avant d'être examiné par les conseillers territoriaux.

Après le feu vert des élus, le projet de Padduc devra faire l'objet d'une enquête publique, puis d'un second vote, pour adoption définitive.

Concrétisation du processus de Matignon, ce plan très controversé fixe les objectifs de développement économique, agricole, social, culturel et touristique de l'île.

Pour son plus fervent défenseur, Ange Santini, président du conseil exécutif de Corse, il s'agit rien moins que d'un "projet de société" qui prévoit " une Corse ouverte à ceux qui veulent s'y installer pour devenir des résidents permanents".

Ses détracteurs, au premier rang desquels on trouve les nationalistes, dénoncent un modèle qui mise notamment sur un tourisme massif et organise une bétonnisation du littoral. Les plus virulents observent que le document rend constructibles des terrains appartenant à des élus locaux.

Selon les chiffres d'Ange Santini, le Padduc supprime près de 10% des espaces naturels remarquables du littoral Corse, soit 7000 hectares.

Article extrait du site econostrum (L'actualité économique en Méditerranée) http://www.econostrum.info/.

La phrase soulignée par mes soins paraît justifier les craintes des opposants au Padduc...

Communiqué d'U Levante
- Ajaccio, 20 Février 2009

Dans un esprit d’ouverture et de dialogue, les associations du Collectif Loi Littoral, représentées par ABCDE, GARDE, U Levante et U Polpu, ont accepté de rencontrer les Conseillers de la Collectivité Territoriale de Corse, à l’invitation de la Commission PADDUC, afin d’évoquer le projet de PADDUC, et plus particulièrement le volet du texte relatif aux modalités d’application de la loi Littoral en Corse.

Le Collectif a réitéré son opposition la plus ferme au projet actuel de PADDUC, qui constituerait, s’il était adopté en l’état, un instrument de contournement et d’affaiblissement de la loi Littoral en Corse.

Le Collectif a insisté auprès des Conseillers pour que ce document soit profondément remanié, et que soient prises en compte les nombreuses réserves et recommandations formulées par le Conseil des Sites dans son avis du 30 Septembre 2008. Le Collectif ne saurait se satisfaire de modifications marginales et superficielles du projet actuel.

A ce titre, le Collectif Loi Littoral maintient l’ensemble de ses revendications. Il demande notamment :

1. La prise en compte dans le PADDUC de l’ensemble des Espaces Remarquables cartographiés dans l’Atlas du Littoral. L’Atlas, établi par les services de l’Etat en 2004, constitue à ce jour le seul document de recensement des Espaces Remarquables de Corse faisant autorité sur le plan scientifique. Le Collectif ne peut accepter que le PADDUC supprime certains de ces espaces, non pas sur la base de critères objectifs, mais à la demande des Maires, dont on sait qu’ils font, en ce domaine, l’objet de pressions très fortes.

2. La délimitation dans le PADDUC des Espaces Proches du Rivage selon le même tracé que celui retenu dans l’Atlas du Littoral. Le Collectif Loi Littoral ne peut accepter que le PADDUC rapproche du littoral la limite des Espaces Proches du Rivage dans le seul but de faciliter l’urbanisation des terrains qui se trouveraient ainsi exclus de ces espaces.

3. La mise en place dans le PADDUC d’un dispositif juridique assurant la protection durable des espaces agricoles à potentialité agronomique. Le Collectif Loi Littoral estime qu’il est impératif, pour assurer la pérennité de l’agriculture corse, de préserver efficacement les terres agricoles proches du littoral de toute forme de pression foncière.

4. La définition dans le PADDUC d’une politique cohérente de gestion de la bande littorale visant à préserver les espaces naturels et à limiter les conflits d’usage en favorisant la densification des zones déjà urbanisées.
Le Collectif Loi Littoral demande, à ce titre, à ce que les principes d’urbanisation du Schéma d’Aménagement de la Corse de 1992 soient repris dans le PADDUC.

En particulier, le Collectif ne peut accepter que le PADDUC fasse de la création de hameaux nouveaux le mode prioritaire d’extension de l’urbanisation dans la bande littorale, alors même que cette forme d’urbanisation était considérée, à raison de ses effets nuisibles pour l’intégrité des zones côtières, comme une exception dans le Schéma d’Aménagement de la Corse.

Le FLNC-UC menace l'exécutif de la Collectivité territoriale de Corse

Le 

FLNC-UC menace
© STEPHAN AGOSTINI/AFP PHOTO


Le FLNC-Union des combattants (FLNC-UC) revendique 14 attentats et "opérations commandos" commis au cours des six derniers mois en Corse Le FLNC-Union des combattants (FLNC-UC), l'une des principales organisations indépendantistes clandestines en Corse, a appelé lundi "à combattre et à abattre" l'exécutif de la Collectivité territoriale de Corse (CTC), dans un communiqué authentifié adressé à France Bleu Frequenza Mora et où il revendique, du même coup, 14 attentats commis au cours des six derniers mois.

Le Padduc en ligne de mire


Le FLNC-UC dénonce les "marionnettes" aux mains desquelles se trouve, selon lui, la CTC, dominée par la majorité UMP, "les arrangements de politiciens véreux" ou encore "l'interface entre détournement du politique, gras projets immobiliers et influence affairiste et crapuleuse". "Cet exécutif est à combattre et à abattre", affirme dans son texte le FLNC-UC. L'organisation clandestine armée estime en effet que "la conception" du Plan d'aménagement et de développement durable (Padduc), élaboré par le conseil exécutif de la CTC et bientôt examiné par l'Assemblée de Corse, est "une tromperie intellectuelle et politique". "La rédaction de ce Padduc met en évidence la satisfaction d'intérêts particuliers de quelques élus appartenant à ce même exécutif", ajoute le FLNC-UC, pour qui ce plan "a pour objectif de livrer la terre corse à la vente et au capital prédateur".

Par ailleurs, le mouvement clandestin s'en prend aussi "à la répression policière, judiciaire et administrative qui s'abat sur un grand nombre de Corses et n'a rien à envier à certaines méthodes et périodes de régimes fascistes". "Cette répression généralisée démontre que la France en Corse, ce n'est surtout pas le pays des droits de l'homme", estime-t-il.

"Presse, Corse et Padduc"
A lire sur le blog de mediapart.fr par Michel Puech


Jeudi 18 décembre dernier, alors que l’assemblée de Corse ouvre sa dernière séance de l’année, Jean-Martin Mondolini, du groupe UMP, s’empare du micro pour un « rappel au règlement » enjoignant l’Assemblée à la solidarité face aux « affabulations calomnieuses d’un obscur organe de presse au contenu sulfureux et racoleur ».

Pour qui lit le dossier d’Enrico Porsia publié par Amnistia.net, il est difficile de voir des « affabulations calomnieuses » dans cette collection de faits, résultat d’une enquête journalistique scrupuleuse,  menée visiblement,  non dans le but de calomnier, mais tout bêtement si je puis dire, dans celui d’informer les lecteurs, les citoyens. Une enquête jugée suffisamment professionnelle pour que Libération, Bakchich.info ou France 2, entre autres,  s’en fassent l’écho. (...)


La suite à lire ici.

Communiqués de l'association U Levante
22/12/2008

Une conférence de presse a été donnée le 16 décembre 2008 par le Front Uni
contre Ce Padduc concernant les affirmations érronées et les manoeuvres
dilatoires de l'Exécutif de la CTC.

Sur notre site, vous trouverez le diaporama complet de cette conférence.

04/12/2008

U Levante a effectué la comparaison entre les cartes des Atlas et celle du Padduc pour 26 communes sur les 96 ayant une façade littorale.

Tous les cas existent, de la commune qui a supprimé des ER répertoriés dans les Atlas aux communes qui ont supprimé des hectares d'ER répertoriés dans les Atlas et ajouté de nouvelles surfaces.

D'autres n'ont rien changé aux Atlas (San Martino di Lota) ou ont simplement ajouté des espaces remarquables nouveaux sans rien supprimer.

Pour ces 26 communes, plus de 34 km de linéaire côtier ne sont plus des ER et sont donc privés de protection.

Sur notre site vous trouverez un tableau récapitulatif détaillé ainsi qu'’un diaporama reprenant les espaces remarquables commune par commune, cartes à l'appui.

http://levante.fr
casalonga

Le conseil économique émet un avis défavorable sur le PADDUC

Aimez qu'on vous conseille et non pas qu'on vous loue » cette citation de l'écrivain Charles Boileau pourrait résumer la séance plénière du conseil économique social et culturel qui s'est déroulée hier dans l'hémicycle de l'assemblée de Corse.

Les 51 représentants de la société civile étaient réunis pour évoquer le projet du plan d'aménagement et de développement durable de la Corse. Grâce à ce dossier ô combien polémique, un petit vent d'émancipation a soufflé hier sur la troisième institution de l'île ! Elle a fait savoir que sa mission était d'émettre un avis sur un projet, pas d'aller systématiquement dans le sens de l'Exécutif. D'emblée, la question était de savoir si l'assemblée allait donner son avis sur « l'ancien document » ou si, sur les conseils du président de l'Exécutif, elle allait surseoir sa décision dans l'attente du nouveau texte... Dans son introduction, le président Henri Franceschi a signifié sa préférence pour la deuxième option, « plus constructive » à son avis.

Les conseillers se sont exprimés longuement sur ce thème : Pourquoi le Padduc obsolète n'a pas été retiré ? Que devient ce document ?

A demandé la majorité des représentants. « Si on suspend nos travaux, on peut avoir la possibilité d'être associé au nouveau projet » a argumenté le président. « N'acceptons pas de nous soumettre... Ne faisons pas preuve de notre inutilité » a martelé Jean-Claude Graziani de la CGT.

« Au point de vue juridique que devient le vieux document » ? a questionné Jean-Luc Morucci du STC à travers une intervention imagée où les deux documents semblaient s'entrechoquer.

Une interprétation très applaudie...

Des pressions dénoncées

Etienne Santucci a été plus loin encore : « Ce qui se passe est phénoménal...Depuis que l'Exécutif a pris connaissance de notre avis, des pressions se font sentir pour que l'avis du CES ne sorte pas » a dénoncé le représentant du STC, jugeant le texte « inamendable. »

Seule une poignée de personnes a fait valoir des arguments un peu plus positifs sur un PADDUC toutefois « critiquable ». Exemple, l'intervention de Raymond Ceccaldi.

« Il n'est pas question que notre avis passe à la trappe...Nous devons simplement nous prononcer sur le même document que les élus... La sagesse consiste à travailler sur le document final » a indiqué l'ancien président.

A l'issue de deux heures de débat et d'échanges, le vote du document « première mouture » semblait inévitable.

Le président Henri Franceschi s'est donc plié à la volonté de l'assemblée : « La démocratie doit s'exercer...Vous souhaitez majoritairement vous prononcer...Nous voterons. »

Abstention du président


Antoine Aïello, coordonnateur et rapporteur du projet, a, dans une intervention pondérée, donné les conclusions des six commissions. Il a longuement détaillé les carences du texte dans sa dimension économique, sociale, culturelle.

Il a critiqué les orientations et les choix en matière d'éducation, de formation, langue corse, espaces remarquables, pollution en mer... « En conséquence, après avoir délibéré nous donnons un avis défavorable » a-t-il déclaré. Cependant le rapporteur ne semble pas fermer toutes les portes. Il a ajouté un nota bene : « Nous souhaitons être totalement associés au nouveau Padduc. »

Un vote sans véritable surprise donc... Hormis peut-être l'abstention du président. « Je suis là pour faire respecter la démocratie et faire entendre la voix de la société civile » a déclaré le président, en soulignant « la position ouverte » de l'assemblée. Et d'ajouter : «Et puis, je n'étais pas favorable sur tous les points du document »...

A présent, la balle est dans le camp de l'Exécutif. Acceptera-t-il la main tendue du CES en associant les conseillers aux nouvelles commissions qui devraient être créés pour travailler sur le « projet modifié » ? Réponse probablement jeudi, lors de la prochaine session de l'assemblée de Corse.

Paule Casanova - Corse Matin du 26 novembre 2008

Communiqué de l'association U Levante : 


LE FRONT UNI CONTRE CE PADDUC
Mardi 18 novembre – 10 h 30

La société civile donne son avis sur le projet de Padduc : catégoriquement défavorable.

Avec plus de 14 000 signataires de “l’appel contre ce Padduc”, la société civile a donné son avis : elle refuse massivement et catégoriquement  le projet de Padduc tel qu’il est présenté par l’Exécutif.
Les 14 000 signataires, les 78 organisations, le positionnement de la communauté universitaire et sa jeunesse ont rejoint l’analyse du Front uni.
Fort de ce mandat, c’est en toute sérénité que les actions du Front uni se développent.
Le Front uni est constitué de gens raisonnables et conscients des enjeux de l’avenir, ils sont issus de tous les horizons sociologiques et politiques.
Le Front uni désire ardemment un plan de développement pour la Corse à la hauteur des espérances que peut susciter la construction de l’avenir dans un objectif de développement durable.
À l’évidence ce Padduc ne correspond pas à ces exigences, c’est d’ailleurs pourquoi autant de monde rejoint, jour après jour, notre Front.
Après un tour de Corse de rencontres publiques organisées dans les villes et les villages, le Front uni fait écho de la volonté populaire qui s’insurge du fait que le débat citoyen lui a été confisqué. Un tel choix sur l’avenir de notre île imposait une large consultation en amont de son élaboration.
L’exécutif a craint de faire preuve d’audace démocratique mais le débat s’est tout de même organisé dans la rue. Nos élus doivent l’entendre et prendre acte de la nécessité d’associer l’ensemble de la société à l’élaboration d’un nouveau Padduc : la construction de l’avenir de la Corse ne saurait échapper aux Corses.


Notre appel aux élus territoriaux a suscité diverses réactions au sein des groupes de l’Assemblée territoriale aussi, aujourd’hui, 29 conseillers sur 51 sont opposés à ce Padduc et désirent ardemment qu’une séance soit consacrée très rapidement à celui-ci afin de voter majoritairement contre.
À quoi joue l’exécutif territorial ? Celui-ci avait choisi d’œuvrer au pas de charge: après une saisine début août, tout devait être voté en septembre ; or, singulièrement, la procédure est ralentie voir stoppée. Ainsi le Front uni dénonce :

L’obstruction faite à l’avis du Conseil économique social et culturel, organe représentant la société civile. En effet, le projet d’avis est prêt depuis plusieurs semaines. Pourquoi le CESCC tarde t-il à se réunir ?
Faut-il y voir une tentative de manipulation institutionnelle ?

Il est temps pour les élus du CESCC de voter. Il est temps pour les élus territoriaux de se réunir pour refuser clairement ce document et exiger qu’un autre Padduc soit élaboré et débattu dans la concertation la plus large.
À travers les débats qui ont lieu ça est là, des idées fusent, porteuses de sens pour l’avenir, prouvant que la Corse possède en son sein les richesses humaines et intellectuelles permettant l’émergence d’un autre projet.

Un autre Padduc est possible.
Il doit respecter 6 points fondamentaux :
• Un tourisme intelligent et annualisé, tournant le dos au concept du tourisme de masse (éco-tourisme, chambre d’hôtes, gîtes ruraux, ferme auberge, agrotourisme...)
• Une économie où le foncier n’est pas soumis à la spéculation. Un statut du foncier doit répondre aux besoins des habitants de notre île et leur permettre de s’installer et de vivre dignement.
• Une économie multisectorielle et de production.
• La protection des terres agricoles et la promotion de l’agriculture et de la pêche.
• Le respect de la loi Littoral et des Espaces remarquables déjà cartographiés.
• La concertation, principe  premier d’élaboration du scénario d’avenir à construire.
Ce Padduc devra être conçu par tous pour tous et respecter l’esprit des lois et les fondements du développement durable :
Un modèle de société plus solidaire soucieux des équilibres sociaux, prenant en compte les grands équilibres de la planète, plus respectueux de notre patrimoine environnemental et identitaire, se préoccupant des conditions de vie quotidiennes de nos concitoyens.
Le Padduc est l’affaire des habitants de cette île. Nous ne voulons plus être disqualifiés. Le Front uni a fait prendre conscience qu’il existait en Corse une société civile, forte, active, responsable. Elle devra être sollicitée afin qu’à l’avenir les décisions qui la concernent soient prises avec elle.

Calendrier des prochaines réunions publiques du Front uni :

Aleria - samedi 22 novembre 14h 30
Petranera - vendredi 28 novembre, salle des fêtes, 18h 30

Signer la pétition "contre ce  Padduc" :   http://cll-corse.org
Association U Levante

Histoire d'une enquête en Corse

Dans son édition datée du 8 et 9 novembre 2008, le quotidien Libération livre le récit du journaliste Enrico Porsia du site amnistia.com, "Histoire d'une enquête en Corse". Une enquête sur les propriétés personnelles des trois principaux responsables de la collectivité territoriale de Corse… directement impliqués dans l'élaboration du Plan d'aménagement et de développement durable de la Corse. Une enquête qui dénonce des faits qui s'apparentent à des tentatives de prises illégales d'intérêt.

Une enquête, selon la rédaction d'Amnistia, "qui ne s'est vue opposer aucun démenti argumenté, mais seules des déclarations d'intention parfois méprisantes de la part du président de l'Exécutif de Corse. Monsieur Ange Santini avait pourtant déclaré solennellement le 25 septembre: "J'apporterai la preuve du caractère mensonger des allégations qui ont visé à me salir. Et je le ferai sans difficulté…"Pourquoi le président de l'Exécutif se tait-il depuis ?"

"Pourquoi l'Exécutif de Corse, qui semblait si pressé de faire passer en force "son" PADDUC à l'Assemblée de l'île, tente aujourd'hui d'employer tous les stratagèmes possibles et imaginables pour retarder les débats?

Enfin, pourquoi un journaliste qui dénonce un scandale, se fait-il traiter de délateur sur les ondes de Radio France?"

Voici l'enquête d'Enrico Porsia, publiée le 8 novembre dans Libération:

En septembre 2008, j'ai publié sur le site amnistia.net un dossier sur le nouveau "Plan d'Aménagement et de Développement Durable de la Corse", le fameux PADDUC. La partie la plus sensible de ce document concerne la cartographie des espaces remarquables du littoral. Des espaces inconstructibles.

Pour traiter ce sujet, j'ai choisi un angle tout à fait classique. Un B-A-ba d'école de journalisme. J'ai décidé de regarder ce qui se passait sur les propriétés personnelles des trois principaux responsables de la Collectivité territoriale qui sont directement impliqués dans l'élaboration du PADDUC: le président de l'Assemblée territoriale, le président du Conseil exécutif et le président de l'Office de l'Environnement.
Et j'ai constaté que des terres appartenant à ces trois responsables de la Collectivité territoriale, situées dans des espaces aujourd'hui encore inconstructibles, se "déplaçaient" comme par miracle en dehors des zones protégées.

Le président de l'Assemblée de l'île, Monsieur Camille de Rocca Serra, avait déjà réussi l'exploit d'obtenir deux autorisations de lotir (en 1988 et en 1998) sur un vaste domaine familial à Porto-Vecchio, situé dans un espace vierge face à la mer. Un espace théoriquement inconstructible, qui abrite pourtant de nos jours une soixantaine de villas de luxe, dont la célèbre bâtisse de Christian Clavier.

Aujourd'hui, le projet d'un nouveau complexe golfique et immobilier de 48 hectares apparaît à Porto-Vecchio. Il est situé sur un secteur qui avait été classé en 2001 "espace remarquable" par les services de l'Etat, avant d'être finalement déclassé sous la pression de la mairie. Le maire, à cette époque, était… l'actuel président de l'assemblée de Corse!
Le déclassement de ces terres, propriété en indivis de la famille Rocca Serra et de ses cousins germains, a permis de les rendre constructibles dans le projet du PADDUC.


Monsieur Jérôme Polverini est conseiller exécutif, maire de Pianottoli-Caldarellu et président de l'Office de l'Environnement.

Quatre parcelles appartenant à la famille Polverini et situées dans un espace protégé, ont été proposées au déclassement dans le projet du PADDUC.
Le conseiller exécutif a prétendu que ces propriétés étaient déjà bâties, et que leur déclassement n'aurait donc eu aucune conséquence.
En revanche, j'ai démontré que seules deux parcelles, sur quatre, supportaient une maison chacune. A la suite de cette démonstration, le président de l'Office de l'Environnement, n'est plus revenu sur l'affaire.

Bordure de mer, pinède de Calvi. Un espace boisé classé. Une zone absolument inconstructible.

Le président du Conseil exécutif de Corse, Monsieur Ange Santini, est aussi le gérant d'une société immobilière, la SCI U Serenu, qui possède des terrains dans une parcelle de la pinède proposée, en partie, au déclassement. Mais ce n'est pas tout, un bon hectare et demi du propre camping familial du président de l'Exécutif, situé lui aussi dans l'espace protégé de la pinède de Calvi, est également proposé au déclassement. Ce n'est pas négligeable.

Les associations de défense du littoral se sont emparées du dossier. Le président de l'Exécutif a menacé de porter plainte. Une annonce qui semble avoir eu de l'effet sur la presse locale…

Le 15 septembre dernier, sur France Bleu Frequenza Mora, on débat du fameux PADDUC. Autour de la table, rien que des journalistes.
Joseph-Guy Poletti, directeur du mensuel Corsica se déclare choqué par ce qu'il a lu "sur Internet". Il parle de "délation": "Balancer des noms comme ça à la vindicte publique…"
Que croyez-vous qu'il se passa? Rien. Personne ne fit remarquer à Joseph-Guy Poletti qu'il était en train de traiter de délateur un journaliste, moi en l'occurrence, dont la seule faute consistait à être allé voir ce qu'il advenait des terrains familiaux des principaux responsables politiques de l'île… Et qui n'était pas là pour se défendre.
Dans ces cas-là, on se sent soudainement bien seul.


Heureusement que
Marie-France Giuliani de France3 Corse a fait écho à mes informations, après les avoir vérifiées scrupuleusement, tout comme Xavier Monnier de l'excellent bakchich.info.
Scandalisé par l'émission de France Bleu Frequenza Mora, le journaliste Michel Puech écrit sur son blog de Mediapart: "A ce train-là, Albert Londres, devrait être considéré comme un délateur en chef!"


A ce jour, aucune plainte
n'est venue contredire mes informations.
Enrico Porsia


Débat sur Via Stella


Vendredi 24/10 à 21 h Via Stella diffuse une émission consacrée au Padduc.
Un excellent film sera suivi d'un débat avec :

- Moune Poli Représentant le "Front Uni contre Ce Padduc"
- Jean-Louis Lucciani - Conseiller Territorial MRG
- Stéphanie Grimaldi - Conseiller Exécutif de la CTC (en lieu et place d'Ange Santini, initialement prévu)
 

La vraie histoire du domaine de Punta d'Oru


A lire sur le site amnistia.net

Le conseil des sites émet un avis "favorable" sur le PADDUC
Réuni mardi 30 septembre, le Conseil  des Sites a émis un avis favorable sur le projet de Padduc.  Cependant, il a assorti cet avis de tellement de réserves que les associations de défense, notamment U Levante, estiment "que la lecture exhaustive de ce texte nous oblige à conclure (...) que le Conseil des sites a, en  réalité, émis un avis défavorable. Le calendrier annoncé par le président de l’Éxécutif n'est plus tenable : s'il veut - comme  il l'annonce - respecter à la lettre l'avis du Conseil des Sites, c'est une  refonte complète du Padduc auquel il faut procéder.  

Compte tenu de leur nombre et de leur importance, les réserves et recommandations formulées par le  Conseil des Sites auraient dû, en toute logique, conduire le Conseil des Sites à rendre un avis négatif et donc défavorable."

U Levante poursuit :

"En dépit d'’un ton  volontairement neutre et conciliant, cet avis souligne les nombreuses carences du projet de Padduc et reprennent la plupart des critiques  exprimées par les organisations qui s’expriment contre ce Padduc :


• notamment en ce qui concerne le recensement des Espaces remarquables, l'imprécision des concepts utilisés (extension limitée de l'urbanisation dans  les Espaces proches du rivage (EPR), hameaux nouveaux, l'absence de protection des espaces agricoles, l'insuffisance du critère de l'altitude pour définir les espaces remarquables de montagne, l'absence de principes de localisation des coupures d'urbanisation, etc.


• Le Conseil des sites demande aussi à la  CTC, de reprendre certains principes d'urbanisation qui figurent dans l'actuel  schéma d'aménagement de la Corse, en particulier la nécessité de favoriser la  densification dans les espaces déjà urbanisés afin d'éviter le mitage et la  remise en cause des espaces agricoles.

L'avis pointe également du doigt l'absence de réflexion d'ensemble sur la gestion de la bande littorale  (excusez du peu) et la nécessité de mieux définir ce que l'on entend par  "économie résidentielle".

L’avis souligne les nombreuses carences  du projet notamment dans son volet
"modalités d'application de la loi Littoral”.

Si ces réserves étaient réellement prises en compte dans la version finale du Padduc, ce serait déjà, pour les associations et le "Front uni contre ce Padduc", une importante victoire, même si certains sujets d'inquiétude demeurent (quid de la délimitation des Espaces proches du  rivages ?, non remise en cause de certaines orientations économiques) "l'économie résidentielle" qui paraissent difficilement compatibles avec la volonté affichée de fonder le développement de la Corse sur la mise en valeur  de son patrimoine naturel.


Le Front uni contre ce Padduc reste vigilant. Cet "avis favorable" est tout sauf un blanc-seing. Il confirme, de  façon éclatante, la pertinence des critiques formulées par les organisations  unies contre ce Padduc.

Le calendrier annoncé par le président  de l'’Éxécutif n'est plus tenable : s'il veut - comme il l'annonce - respecter  à la lettre l'avis du Conseil des Sites, c'est une refonte complète du Padduc  à laquelle il devra procéder, et cela ne peut évidemment pas se faire en  quelques semaines.  
Quoi qu'il en soit, les 86 organisations du  Front uni contre ce Padduc analyseront très attentivement la nouvelle mouture  du texte et de la cartographie que l'’Éxécutif doit maintenant  écrire."


"Une première étape importante a eu lieu hier dans le processus de concertation autour du projet de Plan d'aménagement et de développement durable de la Corse (PADDUC) avec l'avis favorable émis par le conseil des sites", a déclaré Ange Santini, président de l'Exécutif, ajoutant : "Je prends acte de cette décision et des réserves et recommandations émises qui permettront de mieux préciser ce document, de le compléter et de lui donner une meilleure lisibilité".


En effet, les réserves vis-à-vis du projet du PADDUC arrêté le 24 juillet 2008 par M. Santini sont nombreuses et importantes.

En particulier celle-ci :

"Le conseil des sites émet un avis favorable sous réserve que (…) le PADDUC réexamine les espaces naturels protégés qui n'ont pas été retenus dans la cartographie des espaces remarquables afin, soit de les intégrer dans les espaces remarquables, soit de les indiquer à titre documentaire dans une cartographie annexe", écrit sans appel le conseil des sites.

Après avoir admis devant les caméras de France3 Corse qu'il y avait des "inexactitudes" dans la cartographie publiée par la Collectivité territoriale, le Conseil exécutif vient de lancer un appel d'offres pour une "Assistance cartographique ".

Après avoir eu recours aux services du prestigieux cabinet Tetra pour la rédaction du PADDUC, après avoir arrêté le document le 24 juillet 2008, l'Exécutif se rend compte qu'il lui faut encore de "l'assistance pour la cartographie" !


La dernière recommandation du conseil des sites est également particulièrement assassine: que "le PADDUC porte une réflexion sur la gestion de la bande littorale"…

Les membres du conseil des sites ont donc estimé que le copieux document présenté par le président du Conseil exécutif n'était pas seulement difficile à lire à cause de sa cartographie "inexacte", mais qu'il manquait aussi de "réflexion" sur le fond du problème du littoral…

En résumé, le conseil des sites a émis un avis favorable au PADDUC... à condition qu'il soit revu de fond en comble.


Voici l'avis du conseil des sites du 30 septembre 2008, reproduit dans son intégralité:



avis


Prochaine étape pour le document : l'avis du conseil économique, social et culturel. Au projet du PADDUC, arrêté par le conseil exécutif, il faut que soient joints l'avis du conseil des sites et l'avis du CESC de l'île. Ce n'est qu'à l'issue de cette procédure que l'assemblée de Corse se saisira du débat, probablement au début de l'année prochaine.

Front anti PADDUC à l'Université 

article à télécharger ici.

Lettre ouverte de la LDH au conseil exécutif 


Le comité de Corse de la Ligue des Droits de l’Homme, ayant observé que (…) « depuis 5 semaines, les faits qui s’accumulent laissent peu de place à un débat contradictoire raisonnable », poursuit dans une lettre ouverte au conseil exécutif : « Pourtant l’enjeu est de taille. Il s’agit de trouver les voies et moyens pour sortir la Corse du non-développement durable tout en garantissant les équilibres sociaux, culturels et environnementaux nécessaires à un meilleur vivre ensemble.

Mesdames et Messieurs les conseillers, vous avez la responsabilité de ce débat.

Vous nous dites avoir organisé suffisamment de concertation, notamment en 2004 et 2005 avec des groupes de travail incluant des associations. Mais pourquoi cette concertation est-elle restée sans lendemain alors que trois projets de PADDUC seront rédigés successivement en 2006, 2007 et 2008 sans la moindre publicité ? Ensuite, pour discuter de ces projets, vous avez mis en place un cabinet noir, un groupe ad hoc d’initiés. Dans le même temps, pas le moindre débat avec les élus de l’Assemblée de Corse malgré leur demande. Et pour finir, vous décidez en fin de mandature de tout accélérer. Consultation du conseil des sites, puis du conseil économique social et culturel alors que celui-ci n’a fait l’objet d’aucune sollicitation en amont, 1er vote à l’assemblée de Corse, enquête publique, 2e vote à l’assemblée de Corse….

Et en quelques semaines, il faudrait « boucler » le PADDUC alors que le seul scénario que vous projetez nous enferme à terme dans un modèle de développement inquiétant remis en cause là où il a été appliqué.

Un constat s’impose : malgré vous, le débat a fini par s’organiser de manière autonome dans la société corse sous l’impulsion de la société civile. Il ne sert à rien de nier cette évidence.

Mieux vaudrait la regarder autrement, positivement. L’intérêt que portent les citoyens à la chose publique, et le PADDUC en fait partie, est une bonne nouvelle pour la démocratie et la Corse.

A vous, Mesdames et Messieurs les conseillers de prendre la mesure de cet intérêt, de savoir bien juger car à n’enpas douter, ce qui se débat aujourd’hui aura d’autres prolongements dans le cadre des échéances politiques à venir.» (…)


La suite du dossier sur amnistia.net :
"Menaces de plaintes, mais aucun démenti argumenté !"

Après la mise en cause de MM Ange Santini, Camille de Rocca-Serra et Jérôme Polverini, on attend toujours leurs arguments.




Lettre ouverte des associations 

Les associations ABCDE et U Levante viennent d'adresser une lettre ouverte aux membres du conseil des sites de Corse

Nous publions l'intégralité de ce document, publié à l'origine par Amnistia.net, qui démontre le sérieux du travail des associations citoyennes de défense du littoral corse.

Dans ce document, très bien argumenté, les deux associations de défense de l'environnement posent clairement le problème de la cartographie jointe au Plan d'aménagement arrêté par le Conseil exécutif de la Corse.

Une cartographie fournie à une échelle étrangement petite et imprécise. Une cartographie qui contiendrait même "une erreur technique" comme l'a récemment admis le Conseil exécutif (France3 Corse, journal du soir du 23 septembre 2008). Une cartographie dans laquelle les espaces protégés se retrouvent considérablement réduits.


Problème lié à l'épaisseur du trait d'une route.
Calvi: Sur la carte du Padduc la RN est dessinée à une échelle qui fait qu'elle mesure ici entre 100 et 120 m de largeur. Ce qui n'est pas le cas sur la carte de l'Atlas loi Littoral. Cette exagération de la largeur, dessinée non pas côté terre (où il n'y a pas d'espace protégé) mais du côté mer, recouvre des terrains qui sont, dans les atlas, des "espaces remarquables". La carte du PADDUC ne permet pas de déterminer le statut de ces terrains qui sont cachés "sous" la RN.

Le Padduc, qui a valeur de directive territoriale d'aménagement (DTA) peut préciser, les modalités d'application de la loi Littoral en Corse, et notamment :

1 - la limite des espaces proches du rivage où s'applique la règle de construction limitée en continuité avec l'existant conformément au L.146-4 II ;
2 - les espaces naturels remarquables, soumis avec les espaces littoraux boisés significatifs au principe d'inconstructibilité des L. 146-6 et R. 146-1 et 2 ;
3 - les coupures d'urbanisation de l'article L.146-2.

Une telle directive territoriale, pour produire ses effets, joint des cartes à un rapport de présentation.

Que constate-t-on en Corse dans le dossier soumis aux membres du Conseil des Sites? (dossier identique à celui remis aux membres du CESCC et aux Conseillers territoriaux)

Deux cartes seulement à l'échelle 1/150 000 ème ont été jointes, l'une intitulée "espaces remarquables du littoral et limite des espaces proches du rivage", l'autre intitulée "Principales protections relatives aux espaces" sur laquelle sont ajoutés, par rapport à la première, les paysages et milieux les plus remarquables du patrimoine naturel et culturel montagnard, les espaces à potentialité agronomique dominante et les espaces de développement rural.

Quelles remarques découlent de cette carte si on la compare à la cartographie des Atlas loi Littoral publiés par la DDE - DIREN, atlas parus en 2004 ?

2 - Le nombre des espaces naturels remarquables est considérablement réduit. L'annexe 2 liste les suppresions en Corse du Sud … la liste est longue, les superficies importantes, sans qu'aucune justification scientifique, écologique ou paysagère ne soit fournie (alors que des fiches descriptives motivées ont été élaborées pour chacun des espaces remarquables recensés dans les Atlas).
3 - La carte du Padduc ne comporte aucune coupure d'urbanisation, alors que celles des atlas les ont localisées et délimitées. Or "les schémas de cohérence territoriale et les plans locaux d'urbanisme doivent prévoir des espaces naturels présentant le caractère d'une coupure d'urbanisation." (article L. 146-2 du code de l'urbanisme).
4 - L'échelle choisie est très différente : 1/25 000 pour les atlas contre 1/150 000 pour la carte du Padduc.

Des trois premiers points on peut déduire que la cartographie du Padduc favorise au maximum la constructibilité sur le littoral de la Corse.

La question des échelles des cartes est une question centrale si l'on veut assurer l'effectivité et l'opérationnalité de ce qu'on préconise.
L'échelle choisie, 1/150 000 ème, les épaisseurs exagérées des traits représentant les routes, les limites des communes, les tirets de la limite des EPR, un graphisme non adapté, le pourtour de la Corse (qui recouvre des plages), le fond de carte choisi, ont pour conséquence une grande imprécision de ces annexes cartographiques. Il est quelquefois impossible de connaître, à plus d'une centaine de mètres près, la délimitation de ces espaces remarquables, particulièrement lorsqu'ils sont de taille réduite. Les annexes 3 à 6 démontrent, par quatre exemples concrets (mais il y en a bien d'autres), que la détermination, sur la carte du Padduc, des limites, voire de la présence ou de l'absence des ER est impossible en de très nombreux endroits.

Or l'application d'une DTA produit des effets juridiques importants: les documents locaux doivent être compatibles avec les orientations de la DTA. Par ailleurs, les modalités d'application de la loi Littoral sont directement opposables aux demandes d'autorisation d'occupation et d'utilisation du sol, en l'absence de PLU ou de carte communale. De ce fait une incertitude juridique considérable subsiste et permet des interprétations parfois très divergentes.

Cette situation est d'autant plus paradoxale que les auteurs du Padduc justifient leur décision d'exercer, dans ce document, la faculté accordée à la CTC de "préciser les modalités d'application de la loi littoral en Corse", par le souci de renforcer la sécurité juridique.

Jacques Daligaux, dans "Enjeux et problématiques d'une nouvelle forme de planification dans les Bouches-du-Rhône", in Rives nord-méditerranéennes, Action publique et transformation des espaces en Méditerranée septentrionale, 2008, écrit …


- "Dans la DTA des Alpes-Maritimes (de juillet 2006), le volet modalités d'application de la loi Littoral visait à protéger des espaces naturels résiduels de petite taille, tandis que les élus souhaitaient minimiser le risque juridique par une compatibilité fine entre DTA et POS/PLU. Ils ont donc accepté une cartographie en tous points assez précise.

Dans les Bouches-du-Rhône au contraire, où les espaces naturels étaient plus vastes, les services de l'État sont partis sur une cartographie beaucoup moins précise, mettant l'accent sur la protection des grandes unités naturelles. ……

Les choix cartographiques de la DTA des Bouches-du-Rhône ont clairement privilégié l'imprécision et la constitutionnalité du document, au détriment selon nous de son efficacité en terme d'outil d'encadrement des droits du sol. Plus encore que la carte générale embrassant tout le département, la carte modalités d'application de la loi Littoral, qui aurait nécessité une grande finesse en raison de ses enjeux environnementaux et juridiques, en offre le parfait exemple :

- L'échelle est celle de la carte générale, soit au 1/125.000e, et il n'y a pas de loupes sur les zones à enjeux exceptionnels.

- L'absence de fonds IGN interdit quasiment la localisation du zonage DTA par rapport au terrain.

- Les différents périmètres d'application de la loi Littoral sont cartographiés de façon très imprécise, qu'il s'agisse des flèches représentant les coupures d'urbanisation, ou des limites des espaces naturels remarquables (conjonction d'un trait épais et de barbelures).

L'imprécision cartographique porte en germe deux types de risques :

- Tout d'abord un risque environnemental consistant à voir certaines communes utiliser la " marge d'incertitude " de la DTA pour étendre au maximum les zones constructibles dans leur POS/PLU. Soit en profitant du flou des limites (celle des espaces naturels remarquables, avec son millimètre d'épaisseur et ses barbelures représente sur le terrain une bande de 125 mètres de large sur plusieurs centaines de kilomètres de longueur). Soit en profitant du fait que la DTA n'a pas cartographié partout les coupures d'urbanisation. C'est exactement le scénario qui s'est déroulé dans la commune de Martigues, où des opérations immobilières sont aujourd'hui lancées dans des secteurs qui non seulement ont perdu leur caractère d'espaces naturels remarquables, mais qui en outre n'ont pas été cartographiés comme des coupures d'urbanisation."

La DTA des Alpes Maritimes n'est pas la seule à avoir choisi des cartes précises. Ainsi, dans la DTA de l'Estuaire de la Loire, pour les 5 cartes - sur un total de 17 - représentant les orientations ayant une portée prescriptive, les 3 échelles suivantes ont été choisies :

La carte de synthèse des enjeux et orientations (sur l'urbanisation, les infrastructures de transport et l'environnement), à portée essentiellement informative, a été présentée en format A3 (environ du 1/330.000).

La carte délimitant la "trame verte" (espaces naturels, sites, paysages, comprenant des espaces agricoles), est au 1/125.000.

Les trois cartes délimitant les dispositions d'application de la loi Littoral sont au 1/50.000. Elles comprennent trois volets : les EPR, les ER et les coupures d'urbanisation.


L'échelle des cartes n'est pas fixée par la loi. Cependant le choix du 1/150.000 de ces cartes du Padduc n'est pas du tout pertinent et crée une insécurité juridique inacceptable.
Des DTA récentes ont fait un autre choix, celui de la précision et de la sûreté juridique. En Corse, des atlas récents ont déjà mis en application, sur des documents cartographiques au 1/25.000 ème, les modalités d'application de la loi Littoral. Il suffisait de les reprendre …


ABCDE:
Vincente Cucchi, Nicole Feracci, Dominique Orsucci
U Levante,tous les membres du bureau.

PADDUC


La loi du 22 janvier 2002 a confié à la Collectivité Territoriale de Corse la responsabilité de l'élaboration du PADDUC.

Ce Plan doit fixer les objectifs du développement économique, social, et culturel de l'Île, ainsi que ceux de la préservation de son environnement. Il doit ensuite définir les orientations fondamentales en matière d'aménagement de l'espace, de transports, de télécommunication, de valorisation des ressources énergétiques et de protection et de mise en valeur du territoire de l'Île. À ce titre, il doit déterminer les principes de localisation des grandes infrastructures et des grands équipements, des espaces naturels, agricoles, sites et paysages à préserver, des extensions urbaines, ainsi que des activités industrielles, artisanales, commerciales, agricoles, forestières, touristiques, culturelles et sportives.

Ce plan a aussi comme objectif de "préciser les modalités d'application de la loi littoral compte tenu des objectifs et des particularités locales". L'enjeu de ce document est donc très important, et même déterminant pour l'avenir de l'île.


Ce document est en fait l'occasion qu'attendaient ceux qui veulent "assoupllr" la loi littoral et "désanctuariser" le littoral.
"Il s'agit tout à la fois d'assurer la protection de la Corse, et de son littoral en particulier, mais aussi de lui permettre de se développer au profit de ses habitants. Le PADDUC est la recherche du meilleur point d'équilibre possible entre respect de notre environnement, compétitivité économique, cohésion sociale et identité", déclare Ange Santini.
Voire... Tout cela est bel et bon, mais n'est-il pas significatif que les trois principaux promoteurs du projet (Ange Santini, Camille de Rocca-Serra et Jérôme Polverini) soient à la fois juges et parties ? Comme par hasard, le PADDUC rendrait constructibles les terrains de ces trois élus. Cela s'apparente fortement à un conflit d'intérêts...

Pour les associations Collectif pour la loi Littoral, Collectif contre l’incinération des déchets, A Noscia Tarra A Sentinella (Galeria), A Voce di u Misincu, Abcde, Adez, Adisc, Adre, Aria Linda, Arinella de Brandu, Asmsco, Corti capitale, Crapnec, Cumitatu di u Nebbiu, Figari piaghj’è monti, Garde, Idées, I Sbuleca mare, Inseme per Aiacciu, Inseme per Bastia, La Ligue des droits de l’Homme, L’Erbaghju, Purti Vechju altrimente, Sabbia, Surfrider Corsica, U Levante, U Pinzalone, U Polpu, U Taravu, les syndicats Cfdt, Stc, Unsa, Via Campagnola, les organisations politiques A Chjama naziunale, Démarche de refondation : Corsica nazione indipendenta, Rinnovu, Anc-Psi, Strada dritta, I Verdi corsi, Manca naziunale, Pnc, Via Prugressista, les choses sont claires :

"Document stratégique, qui engage l’avenir de la Corse, accessible depuis un mois, élaboré à l’abri du regard des citoyens et soustrait au débat public dans son élaboration, le Padduc est irrecevable tant dans la forme que sur le fond. 

Il est contraire aux intérêts collectifs de tous les Corses.

En effet,
• les priorités économiques sont fondées sur une mono-activité touristique littorale et une économie résidentielle,
• une centaine d’espaces remarquables littoraux perdent leur statut de protection et s’ouvrent à l’urbanisation,
• les terres agricoles ne sont plus protégées,
• la gestion durable des ressources en eau est mise en péril,
• de dangereux projets sont programmés concernant la gestion des déchets, l’énergie, les transports,
• le volet social est inexistant,
• la dimension culturelle, pourtant invoquée en permanence comme alibi, disparaît au bénéfice d’une vague notion de « loisirs »,
• ce Padduc oriente l’économie vers la spéculation, la vie chère, le logement inaccessible, au détriment d’une économie de production,
• les choix de ce Padduc impliquent le travail saisonnier, sous qualifié, précaire,
• les charges des infrastructures nécessaires à ce type de développement reposent sur les seuls contribuables locaux,
• ce Padduc participe à la perte des valeurs et à la disparition programmée de notre identité.


Ce modèle mise sur un tourisme massif, un accroissement de l’économie résidentielle, un déséquilibre démographique, un déséquilibre entre littoral et montagne, une bétonisation des côtes, une disparition de l’agriculture, une dégradation sociale. Un tel modèle est aujourd’hui, partout, en complet échec. Dans ce type de société, la démocratie régresse, le pouvoir des clans s’intensifie, les grandes multinationales et l’argent douteux gèrent l’économie et le politique.

• Parce que nous voulons un développement réellement durable pour les générations à venir, au service de la lutte contre les inégalités et contre la pauvreté,
• Parce qu’il n’y a pas de développement durable et humain sans une démocratie où les citoyens puissent s’impliquer, où les élus font confiance aux citoyens,
• Parce que ce projet de Padduc ne répond à aucune de ces conditions,

Nous disons : NON À CE PADDUC

Ce Padduc doit être retiré. Nous appelons tous les citoyens, les membres du Conseil économique social et culturel de Corse, ceux du Conseil des sites et les élus de l’Assemblée de Corse à s’associer à notre refus."

Pour en savoir plus :

Le projet complet : http://www.corse.fr/divers/padduc.php
Le site de l'association U Levante : http://levante.fr/padduc/
L'enquête très documentée d'Amnistia.net :
http://www.amnistia.net/news/articles/corsdos/padduc/padduc_105.htm



PADDUC : PREMIERE VICTIME
 

mam

Source : http://dominikvallet.over-blog.com/article-22476736.html


vergogna

A côté du conflit géorgien passé au second plan, une "affaire d'Etat" assez dérisoire mais révélatrice occupe les media français en ce 3 septembre 2008 ...

Un attentat meurtrier ? Des incendies à répétition ? Des réglements de compte au sein du milieu ? Vous n'y êtes pas du tout. Quelque chose d'infiniment plus grave : c'est un "happening" sur la pelouse de Christian Clavier qui a motivé le limogeage décidé par Nicolas Sarkozy du plus haut représentant des forces de sécurité en Corse  ...

 « Dire non au PADDUC et halte aux résidences secondaires », c’étaient les maîtres mots de la manifestation organisée samedi dernier 30 août par les organisations nationalistes "refondatrices" (CNI, U Rinnovu, Strada Dritta, ANC, PSI). Une centaine de personnes s'étaient rassemblées samedi matin devant la mairie de Porto-Vecchio pour protester contre le Plan d'aménagement et de développement durable pour la Corse (Padduc) qui privilégie selon eux «l'économie résidentielle» et encourage «la colonisation de peuplement. »


Un premier rassemblement s’est déroulé à 10 heures devant la mairie. Après avoir hissé sur la façade de la mairie une banderole où il était écrit «Vergogna à tè chi vendi a Corsica» (Honte à toi qui vends la Corse), la centaine de militants s'est dispersée dans le calme.  Une partie d'entre eux s'est ensuite dirigée vers la plage de Palombaggia dans le but d’occuper un symbole, selon eux, de cette dépossession, la maison de l'acteur Christian Clavier située dans un lotissement de résidences de luxe, Punta d'Oro. propriété de... Camille de Rocca-Serra, chaud partisan, comme on le sait, d'un "aménagement" de la loi Littoral.
Occupation "symbolique" et pacifique selon toutes les sources fiables, bien que trois jours après les évènements on ait évoqué « un gardien molesté, une cave pillée et un coq mort jeté dans la piscine.» Le lendemain, l'enquête de gendarmerie ne rélève ni violences, ni vol de bouteilles, et le coq mort se révèle être un coq d'ornement en plâtre, prestement repêché !

Cette manifestation pacifique aura néanmoins fait une victime : le coordinateur des forces de sécurité en Corse, Dominique Rossi, contrôleur général, chef de l'ensemble des forces de sécurité intérieure en Corse, a été démis lundi de ses fonctions. Décision, prise semble-t-il directement à l'Élysée malgré la "revendication" du ministère de l'Intérieur.

Ce qui est bien avec notre Président, c'est qu'on n'est jamais déçu ! Mais où s'arrêtera-t-il ?

Communiqué U LEVANTE


Les tee-shirts à l'effigie du Collectif pour la loi littoral (pour aider U Levante à financer ses actions) sont désormais en vente sur le site : http://levante.fr

A lire sur le site d'Amnistia.net...  "Le préfet de Corse, Monsieur Christian Leyrit, organise une réunion avec les représentants des associations du Collectif pour la loi littoral. Le représentant de l'Etat sur l'île tient des propos étranges. Il demande aux responsables du collectif de chercher des solutions pour trouver des compromis... avec la loi!  Normalement, un procédé pareil pourrait s'apparenter à une offre de collusion...

Nous avons demandé à un ancien préfet de Corse son sentiment. “
"Je suis un peu surpris. En quelques phrases, voilà ce que je pense: ‘La loi, quand elle est votée, doit être appliquée. Ce n'est pas une base de discussion ouverte à tous les arrangements. Négocier l'application de la loi en faisant comme si le législateur n'avait pas déjà arbitré les contradictions entre intérêt général et intérêt privé, c'est moins rechercher le compromis que prendre le risque de s'égarer dans la compromission’.”"


   
Association U Levante
balistra 

Tracé du sentier littoral à Painottuli-Caldareddu

Conférence de presse de l'association U Levante du 24 mai 2008

Le texte intégral ici : http://levante.fr/loi_littoral/loi-0805-conf.html

U Levante communique : 

APPEL pour le respect du patrimoine littoral de la Corse

Affirmer notre volonté de faire respecter la loi Littoral afin que les rivages de la Corse ne deviennent pas un mur de béton quel que soit le niveau de fortune ou les relations de ceux qui désirent construire.

http://levante.fr/loi_littoral/loi-0805-conf.html

La situation de la Corse s'est aggravée le 17 avril 2008. Que s'est-il passé ce jour-là ? La présidente du Tribunal Administratif de Bastia, nommée en Corse en octobre 2006, a rejeté les requêtes de l'association agréée de protection de l'environnement ABCDE. Cette dernière demandait qu'il soit mis fin aux débuts des travaux des villas de Messieurs Séguéla, Sulitzer et Delsol, sur la côte orientale de Bunifaziu, en application de la loi Littoral et de jugements déjà rendus au cours de ces dernières années.
Pour plus de détails  : http://cll-corse.org/

Littoral Corse : danger !

18/10/2007 : Le diaporama de la conférence de presse est ENFIN disponible en ligne et … lisible !!! le reste du site ne l’est pas (autre que via Internet Explorer) mais l’affichage du diaporama vous donne un aperçu de la qualité du nouveau site que l'équipe d'U Levante est en train de concocter :

Le texte complet (diapositives et commentaires) de la conférence de presse que le collectif pour l’application de la loi littoral a donné à Ajaccio le 1er septembre dernier.

http://perso.orange.fr/levante/loi_littoral/loi_confPresse010709_accueil.htm 


Bonne et édifiante lecture !...

Samedi 1er septembre 2007, le collectif pour l’application de la loi littoral en Corse a tenu conférence de presse. Vous en trouverez ci-dessous le communiqué.

Celui-ci figure bien sûr sur le site internet d'U Levante : http://perso.orange.fr/levante

PADDUC : Espaces remarquables déclassés = constructibilité en vue de gros projets immobiliers ?

L’étude de cartes des espaces remarquables et des délimitations des espaces proches du rivage, cartes inédites au 1/50 000, éditées dès décembre 2005 dans le cadre de l’élaboration du PADDUC, réalisées par le cabinet Tetra, et leur comparaison avec les documents d’urbanisme communaux en cours d’élaboration, démontre que :

- la limite des Espaces Proches du Rivage (ou EPR) est modifiée et qu’elle se trouve maintenant très rapprochée du rivage
- de nombreux Espaces Remarquables (ou ER) des atlas littoraux disparaissent : le PADDUC viserait-il à « désanctuariser » la Corse ?
- les espaces remarquables "déclassés" des atlas sont constructibles dans les plans d'urbanisme communaux (ou PLU) ... pour de gros projets immobiliers. Il y a concordance entre les ER du PADDUC et ceux des PLU des communes ER déclassés = constructibilité en vue de gros projets immobiliers ?

1 - Limite des EPR modifiée et très rapprochée du rivage Parallèlement à modification du tracé, l’exécutif propose une modification législative qui consisterait à écarter l’application de la loi Littoral au-delà des EPR, au profit de la loi Montagne, dont les dispositions sont moins contraignantes. Cette proposition ne change pas le droit existant (il faudrait une loi pour cela), mais elle est significative de la volonté de nos dirigeants de marginaliser la loi Littoral.

2 - Très nombreux déclassements d’E.R. des atlas Si la CTC a finalement obtenu le pouvoir de recenser les espaces répondant à la définition de la loi (L.146-6 et R.146-1), elle n'a absolument aucun pouvoir d'appréciation, et doit fonder ses décisions sur des éléments scientifiques (comme l'a fait l'Etat avec l'Atlas du Littoral).


La CTC ne s'est pas contentée d'identifier les espaces naturels qui répondent aux critères légaux. Elle dit avoir "arbitré" les "points de vue des communes relatifs à l'identification des ER " (p. 132).
En d'autres termes, les doléances des maires (et donc de celles des plus puissants de leurs administrés) ont été préférées à un sérieux travail scientifique de recensement.


Ceux qui voteront le PADDUC se prononceront donc :
- pour la constructibilité des terres agricoles littorales,
- pour une perte de protection de paysages,
- pour une perte de nature et de sa biodiversité,
- pour des intérêts particuliers, « héritant des » plus beaux sites, et non pour l’intérêt général
- pour une marginalisation de la loi Littoral et pour son application uniquement dans une bande littorale très étroite.

La position du Collectif

Nous ne voulons pas de cette forme de PARTICULARISME visant à tempérer les lois et les règlements existants, surtout en matière d'espaces fonciers. Nous demandons :
- le maintien des terres agricoles,
- le maintien de la cartographie des E.R.,
- le maintien de la limite des E.P.R. définis dans les atlas,

- leur application dans les P. L. U. en projet et dans le PADDUC.

Le Collectif appelle à un « sursaut civique » …

Associations présentes aujourd’hui, 01 09 2007 :

ABCDE, ADEZ, Figari Piaghj’è Monti, GARDE, L’Erbaghu, U Levante, SurfRiderCorsica, U Polpu, U Pinzalone, San Benedetto vallée verte, Femu Qui, IDEES et Via Campagnola

http://www.amnistia.net/news/articles/corsdos/padduc/artlibe_111.htm


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