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Itinéraires de randonnées en Corse

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Dernière mise à jour : 0/030/05/2021

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Mai 2021

saison

Juillet 2020

Ce juste équilibre à trouver pour préserver la montagne corse

Par: P. Monestié-Andreani
Publié le: 19 juillet 2020
Dans: Corse Matin

eqilibre

La saison dernière, l'Office de l'environnement de la Corse (OEC) mettait en place une mission d'étude et de gestion de la fréquentation de la montagne corse, en coordination avec l'Agence du tourisme de la Corse (ATC), le Parc naturel régional de Corse (PNRC) et l'Université. Les principaux sites concernés sont les aiguilles de Bavella, Vizzavona, la haute vallée de la Restonica, Vergio, Asco et Calenzana : « Tous les points d'entrée du GR 20 sont des sites sur lesquels on va mettre des agents, ainsi qu'un système de suivi de la fréquentation », indiquait alors François Sargentini, président de l'OEC.

L'objectif étant de concilier la vie économique, l'accueil du public et la préservation de l'environnement, cela en mesurant la fréquentation et en suivant son évolution.

Sur les mois d'août et septembre 2019, on dénombre ainsi un total de 15 030 entrées sur le GR20. « Vu le nombre croissant de visiteurs, il faut faire en sorte d'organiser et de canaliser ces visites en construisant des chemins balisés sur tous les sites », déclare François Sargentini.

Un socio-écosystème

Vendredi, le rendez-vous était fixé au col de Bavella. Une conférence de presse présidée et initiée par François Sargentini s'y est tenue*. Le lieu, hautement symbolique, a permis au socio-écosystème corse dévoué à l'environnement de se retrouver sur le terrain.

Face aux aiguilles de Bavella, ils ont filé la métaphore d'un « équilibre à trouver sur le respect de l'environnement et sur le respect des usagers traditionnels », a soutenu le président de la com-com de l'Alta Rocca, Pierre Marcellesi. Il a évoqué l'existence encore vive de bergeries et des transhumances. « On est en train de tuer la poule aux œufs d'or en ne régulant pas ! » Il a interpellé le député Jean-Félix Acquaviva, avec un discours de plus en plus admis mais ne plaisant pas forcément : « L'accès à nos sites, quels qu'ils soient, de manière gratuite, ce n'est plus possible ! » Avant d'enchérir : « Ce qui est gratuit ne vaut rien et si ça ne vaut rien, on néglige ».

Pour Jean-Félix Acquaviva, également président du comité de massif, le maître mot est la « convergence » des différents acteurs. « Arriver à définir ce point d'équilibre suppose de maîtriser, observer, diagnostiquer, baliser, accompagner et tourner le dos au laisser-aller », a-t-il martelé avant de conclure : « On ne peut pas faire le monde d'après comme le monde d'avant. » Sauveur Grisoni, du syndicat des professionnels des activités de pleine nature, a tenu à faire une demande.

Compte tenu d'une diversité de facteurs et en tant que représentant du patrimoine : « Nous demandons que le conseil exécutif décide de créer une réserve naturelle de Corse sur le plateau Cuscionu et sur le massif de Bavella. Et que l'Assemblea di Corsica mandate l'Uffiziu de l'Ambiente di a Corsica pour mettre en œuvre ce nouvel espace protégé de montagne corse ».

Dans la pratique

Via la réalisation de questionnaires, les com-com et l'OEC ont pu établir une lecture de la saison 2019. 95 % de la clientèle correspond à des vacanciers dont 72 % viennent du continent et 23 % de l'étranger. Ce sont majoritairement des groupes d'amis (42 %), qui ont croisé les éco-gardes. Preuve pour l'OEC que le GR20 est un parcours sportif malgré le fait que 99 % des interrogés ne font pas appel à un guide professionnel.

Après presque une année de suivi, la cheffe du service Valorisation et dynamique des territoires, Marie-Luce Castelli, s'est enthousiasmée : « Nous sommes, je l'espère, au début d'une collaboration qui va durer plusieurs années ! » Il en va de même pour le coordinateur de la douzaine d'éco-gardes, Jean Antonelli : « La bonne méthode c'est de mutualiser les moyens, nous travaillons en étroite collaboration avec les com-com de Venaco, des chaînes centrales de l'île et de Bavella. » Il a précisé que cette année, « compte tenu des conditions sanitaires particulières, il a fallu changer son fusil d'épaule. Les jeunes ne seront pas présents dans les refuges mais ils sillonneront les différents sites ».

François Sargentini a précisé qu'un pôle montagne et protection de l'environnement allait être créé au sein de l'OEC : « Il travaillera en étroite collaboration avec le Parc naturel régional de Corse. » « La gestion du golfe de Porto et Scandola, aujourd'hui sites Unesco, a été transférée à la CdC donc à l'office. Et là, nous sommes en train de mettre des moyens humains et matériels, avec bateaux et drones, pour assurer la surveillance », a-t-il rajouté en assurant une présence de l'OEC sur l'ensemble du territoire insulaire.

* Le président de l'OEC a excusé l'absence de Marie-Antoinette Maupertuis, présidente de l'ATC, et de Jacques Costa, président du PNRC.

Mai 2020

Les refuges du GR20 bientôt rouverts aux randonneurs

Par: Paul-Mathieu Santucci

refuges
© Xavier Grimaldi
Le gouvernement a annoncé la réouverture des refuges de montagne. En Corse, le PNRC prévoir un retour à la normale à partir du 15 juin. Un soulagement pour les professionnels de la montagne qui commençaient à désespérer

Ce n'est pas un secret. La Corse attire tant par la beauté de ses plages que de ses montagnes. Et le sentier du GR20 voit passer chaque année des milliers de randonneurs venus du monde entier se mesurer à ce parcours considéré comme l'un des plus difficiles et techniques d'Europe.

Et avec les mesures sanitaires et le confinement imposés par le gouvernement depuis le début de l'épidémie de Covid-19, la réouverture des 12 refuges disséminés sur le GR20 était compromise.

L'annonce de la possibilité de remettre en service ces établissements de montagne à partir du 2 juin sonne comme un soulagement du côté du Parc naturel régional de la Corse (PNRC) en charge de leur gestion.

"C'est très bien et il était temps que nous puissions reprendre nos activités, lance Jacques Costa, le président. Nous ouvrirons aux alentours du 15 juin. Le temps d'effectuer les derniers héliportages de matériel, de rencontrer les délégataires des refuges en charge de la restauration et nous serons opérationnels. Nous allons réunir les accompagnateurs afin de faire le point également avec eux. Tout le monde s'impatiente. C'est une bonne nouvelle que nous n'espérions plus."

Ouverts, oui, mais avec des précautions sanitaires draconiennes. "Du gel hydroalcoolique, des masques et des gants seront mis à disposition des randonneurs, précise le président du PNRC. Et seulement un couchage sur trois sera disponible de manière à respecter la distanciation physique à l'intérieur. Et puis nous installerons des tables à l'extérieur également. Nous ne devons prendre aucun risque. Que tout le monde se rassure, rien ne sera laissé au hasard."

Le soulagement des accompagnateurs en montagne

Longtemps dans l'incertitude, les accompagnateurs en moyenne montagne peuvent espérer une saison normale, même si rien n'est encore gagné.

"Je ne m'attendais pas à ce que l'on rouvre les refuges aussi rapidement, explique Brice Sarti, AMM sur le GR20. J'avais fait une croix, comme beaucoup d'autres collègues, sur le mois de juin et là, on peut quand même espérer limiter la casse."

Quant à la restriction du nombre de couchage, cela ne lui pose pas véritablement de problèmes.

"Nous pourrons partir avec nos effectifs habituels puisque les couchages dans les refuges sont très limités et les randonneurs campent dans leurs propres tentes. On va donc essayer de mettre en œuvre des choses et de faire de bons mois de juillet et août afin de limiter les pertes de chiffre d'affaires", ajoute-t-il.

Si les annonces du gouvernement donnent de l'espoir à l'ensemble d'une profession qui vit de la montagne, il est encore trop tôt pour crier victoire. "On ne sait pas si les touristes seront au rendez-vous, confie Brice Sarti. Beaucoup ont subi une baisse de leurs revenus et il est fort probable qu'ils n'aient pas le budget pour partir en vacances.

En plus, on ne prévoit pas de faire un GR comme on décide de partir dix jours à la mer. Les gens réservent parfois plus d'un an à l'avance. On va donc essayer de trouver des solutions pour sortir la tête de l'eau."

Retour en montagne : prudence !

restonica

Déconfinement du massif corse :
une montagne de questions

Par: Noël Kruslin Publié le 19 mai 2020

Si le déconfinement du massif et son nouveau code des bonnes pratiques ne devraient pas gâcher le plaisir retrouvé des passionnés, l'activité des professionnels de la montagne est aussi incertaine que la destination touristique dont ils sont les acteurs. Ils sont prêts, mais pessimistes

Dans la Rinchjusa comme dans les autres canyons, l'activité qui impose souvent la proximité entre les pratiquants est la plus compliquée aujourd'hui. © Jean-Pierre Belzit

La majesté de la montagne ne peut être dissociée du milieu hostile qui l'accompagne partout. Les sites les plus féeriques ne s'affranchissent jamais du danger inhérent à l'altitude, à un relief difficile à négocier et exposé à une météo souvent capricieuse. D'où l'obligation, pour le montagnard, de se plier à des impératifs de sécurité. D'autres règles s'ajoutent désormais à ces codes ancestraux, car l'altitude n'est malheureusement pas un obstacle pour le Covid-19.

Passant en revue les fiches que l'autorité ministérielle a édictées pour acter les nouveaux réflexes que le montagnard doit adopter, Thierry Olive s'efforce, depuis son bureau de la direction régionale de la jeunesse et des sports, d'imaginer ce que cela peut donner sur le terrain. « Bien entendu, ça reste très théorique, reconnaît le conseiller technique, mais il faut bien comprendre que tout ce qui est en vigueur sur le domaine public devait être adapté en montagne où l'individu n'évolue pas dans les mêmes conditions. » Distance entre les pratiquants, limitation du nombre d'individus appelés à sortir au sein d'un groupe, sorties à la journée, conduite à tenir en cas d'arrêt pour observer une pause ou un ravitaillement... De la randonnée, activité la plus populaire et la plus pratiquée, jusqu'au VTT, en passant par le canyoning dont la pratique s'avère la plus compliquée, l'escalade, la via ferrata ou encore les parcs aventure, certaines règles sont spécifiques à une discipline, d'autres sont communes (lire par ailleurs). « La distanciation pendant la pratique est fixée en fonction de la vitesse, précise Thierry Olive. À VTT, ça va forcément plus vite qu'en randonnée pédestre. Voilà pourquoi c'est 10 mètres pour l'une, et 5 mètres pour l'autre. »

À VTT, ça roule plus vite, d'où l'intérêt de la distance respectable entre les pratiquants : dix mètres. - A.-F. I.
À VTT, ça roule plus vite, d'où l'intérêt de la distance respectable entre les pratiquants : dix mètres. - A.-F. I.

Pour déconfiner les montagnards, le ministère s'en est remis aux instances fédérales et aux syndicats de professionnels. Ce que ces derniers ont préconisé dans une remarquable dynamique collective a été retenu, y compris le feu vert donné aux guides, accompagnateurs et autres moniteurs appelés à faire valoir leurs compétences pour encadrer des groupes. « Encadrer, d'accord, mais encadrer qui ? », s'exclame Paul-André Acquaviva, président du comité corse de la Fédération française de montagne et d'escalade. Torna à Vignale ! Décidément, toutes les préoccupations ramènent à cette fichue saison touristique sans laquelle point de salut pour qui que ce soit. Sur une île également dépendante des transports aériens et maritimes, l'interrogation est encore plus stressante. Les professionnels du massif ne peuvent y échapper.

« Ils m'appellent régulièrement pour faire le point, observe Thierry Olive. Ils sont inquiets, c'est sûr, car leur activité est sous-tendue par une double question. Les clients vont-ils venir ? Et si tant est qu'ils viennent, vont-ils avoir envie de faire appel à eux ? La peur de créer de la proximité en constituant des groupes ne va-t-elle pas prendre le pas sur l'attractivité de ces disciplines de pleine nature ? »

« La conclusion est simple : c'est bâché. De toute façon, on ne parle plus que de 2021 »

Les cascades d'annulation sont déjà de mise. Initialement enregistrées pour la période allant du 15 mai au 15 juin à l'Association sportive du Niolu dont il est le responsable. Paul-André Acquaviva en comptabilise 22 à ce jour. « Il s'agissait de groupes envoyés par une agence allemande. J'avais prévu, comme tous les ans, de faire appel à des accompagnateurs, deux à quatre par groupes. »

Le président du comité régional FFME ne se fait vraiment plus d'illusions. « J'ai participé à la réunion lors de laquelle nous étions une soixantaine autour du ministre. Tout le monde parle déjà de 2021. Par ailleurs, personne n'a de visibilité sur quoi que ce soit. Pour moi, la conclusion est simple : c'est bâché. » D'autres seraient-ils plus optimistes ? Sauveur Grisoni se veut avant tout réaliste en imaginant tous les scénarios, les plans à échafauder, les hypothèses... « Allez, imaginons que la destination s'ouvre ! Et après ? Même si les gens viennent en Corse, ils ne seront pas pour autant libérés de la psychose qui s'est installée à cause de ce virus. Ils vont réinvestir le massif, mais vont-ils faire appel aux structures professionnelles ? Sachant qu'en temps normal, 95 % de ceux qui fréquentent le GR 20 le font sans encadrement, ils ne vont pas commencer à le faire dans ce contexte. On peut prendre des risques en allant acheter à manger car c'est indispensable, mais pour le reste… »

Marcher ensemble vers les plus beaux sites de la montagne corse, comme celui de Bocc'alle Porte, mais avec un intervalle de cinq mètres. La randonnée, activité la plus populaire, doit se plier aux nouvelles règles. - JEANNOT FILIPPI
Marcher ensemble vers les plus beaux sites de la montagne corse, comme celui de Bocc'alle Porte, mais avec un intervalle de cinq mètres. La randonnée, activité la plus populaire, doit se plier aux nouvelles règles. - JEANNOT FILIPPI

Plus ils réfléchissent à ce qui pourrait se passer dans les prochaines semaines, moins les professionnels voient d'issue favorable, et ce malgré l'écho qui présente ici et là la montagne comme la destination refuge. « Encadrer des groupes, c'est mettre aussi du matériel à disposition des clients, rappelle Paul-André Acquaviva. Le contexte impose des mesures draconiennes. » « Elles nous obligent à réinvestir », ajoute Sauveur Grisoni qui assure, malgré tout, que les professionnels sont prêts à faire le métier, au cas où le scénario le plus favorable venait finalement à se dessiner. Sur le plan sanitaire, et économique par voie de conséquence.

Ils participent à des réunions, en présence de l'autorité préfectorale, du comité de massif, en se préparant au meilleur, comme au pire, y compris à de la casse économique. « S'il n'y a pas de saison pour des professionnels qui travaillent déjà à flux tendu, le recours à l'aide financière directe me semble indispensable », estime le président du syndicat des professionnels. Paul-André Acquaviva affirme que les effets de la crise sont déjà là. « Certains professionnels se sont déjà mis au RSA. Ce ne sont pourtant pas des gens qui ont l'habitude du chômage. Leur travail contribue à faire vivre une économie. » Pour le président du comité régional FFME, la priorité est la sauvegarde de l'activité, pour l'avenir. « Il ne faut pas disparaître des écrans radar. » Sauveur Grisoni voit plus loin : « Repenser notre modèle touristique sera indispensable. Ce chantier s'imposait depuis longtemps, de toute façon. Il aura fallu vivre cette crise pour s'en persuader. »

questions

Réouverture des refuges : le Parc naturel régional de la Corse attend un feu vert

Par: N. K.

Publié le: 18 mai 2020

Les refuges de montagne sont fermés pour l'heure, à Petrapiana comme ailleurs, mais le Parc affirme avoir anticipé pour être prêt début juin, en cas de feu vert pour une réouverture.
Les refuges de montagne sont fermés pour l'heure, à Petrapiana comme ailleurs, mais le Parc affirme avoir anticipé pour être prêt début juin, en cas de feu vert pour une réouverture - ©Xavier GRIMALDI

Le GR 20 va-t-il battre son record d'inactivité cette année ? Sans savoir quand ni comment la saison touristique va s'amorcer, le Parc naturel régional de la Corse observe d'ores et déjà que le célèbre sentier garde sa part d'attractivité. « Nous avons des réservations, affirme Jacques Costa, le président du syndicat mixte. Pour le mois de juin, à hauteur de 60 % environ de ce qu'a été la fréquentation en 2019. Pour le mois de juillet, les réservations sont moins importantes, mais elles existent. »

L'inconnue demeure, malgré tout, sachant que les règles du déconfinement en montagne interdisent, pour l'heure, le bivouac, et l'ouverture des refuges. Dans l'attente d'une évolution, le Parc a tenu à être prêt. « Si on nous donne le feu vert, explique le président, on sera prêt pour le début du mois de juin. Tous les refuges sont déjà attribués à des délégataires, nos agents sont retournés sur le terrain depuis le début du déconfinement, nous sommes prêts à procéder aux héliportages. »

Le Parc naturel a également présenté un nouveau protocole d'accueil des randonneurs conforme aux exigences de la crise. « Il organise notamment une restauration à l'extérieur du refuge et prévoit tout le nécessaire par rapport aux préoccupations sanitaires, y compris en matière d'équipement », détaille le président du PNRC désormais dans l'expectative, comme l'ensemble des personnels dont la mission est dédiée à la montagne.

coup

Trouvé dans Le Figaro du 9 mai :

La Corse à pied... en dehors des GR battus

Aussi superbe soit-il, le fameux GR 20 est loin d'être le seul itinéraire pour savourer la montagne corse. Voici trois circuits à la journée, moins intimidants, mais qui sauront récompenser les randonneurs épris de nature et d'échappées sauvages.

Par Christophe Migeon

caprunale
Au col Bocca di Capronale en Corse, randonnée de la transhumance de Mont'Estremu au refuge de Puscaghja. Christophe Migeon / Le Figaro

Les mythes sont parfois épuisants. Surtout quand ils font près de 200 kilomètres et cumulent 13.000 m de dénivelé. À peine a-t-on évoqué le simple projet d'aller randonner en Corse que l'on se retrouve déjà asséné d'un chaleureux mais alarmiste «Ah le GR 20, formidable ! J'espère que tu es bien préparé...»
Souvent estampillé «plus beau trek d'Europe» - quand ce n'est pas du monde - par des magazines avides de superlatifs et des réseaux sociaux assoiffés d'abonnés, le GR 20 a su attirer sur lui seul le feu des lampes frontales. Auréolé d'une dimension épique autant que redoutable, il a été dans le même temps abusivement transformé en Koh-Lanta du godillot. Il est vrai que plus de la moitié des marcheurs finissent par rebrousser chemin.
Si vous n'avez pas 15 jours devant vous, si vous n'avez pas envie de les passer la sueur au front, les mollets flageolants sous un sac de légionnaire endurci, si l'idée de faire la queue devant les sanitaires du refuge dans le seul espoir de hurler sous une douche glacée ne vous tente guère, alors sachez qu'il existe une foule d'itinéraires où la montagne sait se faire aussi spectaculaire et le ciel tout aussi bleu.
Non, le GR 20 n'a pas l'apanage des panoramas en Technicolor à 360°, des chemins de crête arachnoïdes ou des plongées profondes dans la chlorophylle de forêts sauvages. La petite sélection ci-dessous n'a d'autre but que d'inviter le lecteur curieux à fouler d'autres sentiers sans doute moins prestigieux mais qui laissent tout autant les yeux brillants et les joues roses.

Rando 1 : Agriates, la traversée du désert

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Vers la plage du Lotu. Christophe Migeon / Le Figaro

Le désert des Agriates revient de loin. En 1958, on envisage sérieusement d'en faire un site d'essais nucléaires, puis dans les années 1970, d'y construire un immense complexe hôtelier d'un millier de lits. Le Conservatoire du Littoral siffle la fin de la récréation en 1979 en rachetant plus de 5 000 ha sur les 15.000 de ce pays d'escarpements décharnés ouverts aux quatre vents et aux invasions. Un sentier littoral balisé de 35 km longe ce pays de transition entre Balagne et Nebbio. Peu de temps après avoir quitté l'anse de Fornali, des vestiges de murets et de four à chaux rappellent que la région a été cultivée pendant des millénaires et que les colons génois en avaient fait leur grenier à blé. L'hiver, les bergers du Nebbiu y menaient leurs troupeaux tandis que l'été, les agriculteurs du cap Corse débarquaient pour semer le blé et moissonner. Il aura fallu tout l'acharnement de vents desséchants et d'incendies à répétition pour ruiner la fertilité de ces terres... et toute l'imagination de touristes anglais au début du XXe siècle pour en faire un désert.

Le sentier des douaniers file entre mer et maquis, entre criques alléchantes et enchevêtrement de genêts, entre clapot feutré et cistes chiffonnés par la brise. Sur les branches tendues au bord du chemin, on reconnaît tour à tour les fraises à peines rougies des arbousiers, les baies violacées des myrtes, les petites drupes rubicondes des lentisques. Après s'être rafraîchi les mollets au gué de la plage de Santu, le randonneur n'est plus qu'à dix minutes de la tour de la Mortella. Dès le XVIe siècle, les Génois font construire une centaine de tours de guet sur l'ensemble du littoral afin de protéger les populations locales des raids des pirates barbaresques... mais aussi pour contrôler le mouillage des navires et prélever des taxes sur leurs marchandises. La plage du Lotu à 1 km de là, parenthèse tropicale de sable fin et blanc, se révèle l'endroit idéal pour étendre sa serviette et oublier les déprédations de la perfide Albion.

DE ST-FLORENT À LA PLAGE DE LOTU

13 km > 5h30 > +150 m/- 150 m > Balisage jaune > Carte IGN 4348 OT Bastia/golfe de Saint-Florent.

Départ : depuis le parking au bout de l'anse de Fornali accessible en 10 minutes par une piste à droite après la plage de La Roya à St-Florent. Point GPS départ : N 42°41'17'' - E 9°16'22.2''.

Des bateaux font régulièrement la navette avec St-Florent pendant la haute saison (mai-septembre). Sinon, faire demi-tour au débarcadère et reprendre le même chemin pour le retour.

Rando 2 : sur le sentier de la transhumance
Une vache au-dessus du refuge de Puscaghja.
Une vache au-dessus du refuge de Puscaghja. Christophe Migeon / Le Figaro

Créé par le Parc naturel régional, le sentier de la transhumance fait revivre l'épopée des bergers qui migraient deux fois l'an entre la vallée du Niolo et les plaines littorales. Comment croire que des calèches aient pu un jour emprunter ce chemin défoncé, gondolé de racines, hérissé de caillasse ? Que les chèvres et les brebis l'aient foulé pendant des siècles de leurs pieds sûrs et nerveux, cela, oui, on le conçoit volontiers : les bergers du Niolo descendaient de leurs montagnes juste après la Santa du 8 septembre, cette fête qui célèbre la nativité de la Vierge, patronne de la Corse. Les troupeaux dûment bénis paissaient tout l'hiver dans la plaine à l'abri des frimas avant de regagner la muntagna au mois de juin.
Et puis vers 1855, les Eaux et Forêts se mettent en tête d'exploiter les pins laricio du Haut Fango. En neuf années de labeur acharné, la route forestière n°8 est ouverte sur 37 km depuis Galéria jusqu'aux massifs forestiers d'Aïtone et Valdu Niellu par le col de Caprunale. Contrairement à ce que dit la légende, nul bagnard ne fut réquisitionné pour ce travail de forçat, l'administration fit seulement appel à des ouvriers toscans passés maîtres dans la construction d'ouvrages d'art.
Quelque temps après avoir quitté le village de Mont'Estremu, au sortir d'une forêt de chênes verts – les érudits parlent de yeusaie – se succèdent murs de soutènement, fossés bordiers, radiers, et soigneux empierrements de dalles appelés aghjappada par les locaux. Peu avant le très aérien col de Caprunale, il faut enjamber les restes racornis d'une vache foudroyée tombée de la crête, puis c'est la bascule jusqu'au refuge de Puscaghja, une bienheureuse retraite sous les pins, fréquentée par une poignée d'aigles et de randonneurs en rupture de GR20.

DE MONT'ESTREMU AU REFUGE DE PUSCAGHJA

Le sentier de la transhumance part de Calenzana et va jusqu'à Santa Regina et nécessite plus de cinq jours de marche. Cette portion émaillée de ravins spectaculaires et de cols aériens permet un aller-retour dans la journée.

12 km A/R > 7h30 > +1 700 m/- 1 700 m > Balisage orange et violet > Carte IGN 4150 OT Porto Calanche de Piana/PNR de la Corse + 4151 OT Vico/Cargese/Golfe de Sagone.

Départ : depuis le petit parking de Mont'Estremu à 46 km au sud de Calvi. Point GPS : N 42°21'46.1'' - E 8°48'27.1''

Topoguide FFRP : Corse entre mer et montagne Réf: 065

Rando 3 : le lac de Nino, comme un parfum d'Asie centrale

Le lac de Nino.
Le lac de Nino. Christophe Migeon / Le Figaro

Niché au milieu d'une vaste pelouse verte à croquer, le deuxième plus grand lac de Corse porte beau et haut : 1 740 m. Le GR20 longe sa rive nord mais cette randonnée propose de s'y rendre sous le couvert des pins laricio depuis la maison forestière de Poppaghia. Cette variété de pin noir au fût bien droit qui fait le bonheur des forestiers s'éclaircit au fil de la montée et finit par céder la place aux bosquets de bouleaux vers la bergerie de Colga. De là, les jarrets sont mis à rude épreuve le long de dalles pentues et d'éboulis retors. Cette bonne suée est le prix à payer pour se repaître d'un spectaculaire panorama depuis le col de Stazzona à 1 770 m : au nord, le massif du Cinto, point culminant de l'île avec l'aileron de Paglia Orba et la trouée du Capu Tafunatu ; au sud, les steppes d'Asie centrale serties d'un lapis-lazuli : l’œil bleu du lac Nino !

Endormi au fond d'une cuvette sur le plateau de Camputile, ce reliquat de lac glaciaire s'est entouré d'une vaste pelouse spongieuse échappée tout droit des ciseaux d'un jardinier anglais. Des goulets naturels creusés par l'écoulement des dernières neiges se tortillent dans l'herbe pour se perdre dans de petites mares couleur de thé trop infusé et découpent comme les pièces d'un puzzle le vert de la prairie. Par moments, l'ombre d'une truite timide vient réveiller l'eau assoupie. Les géographes qui savent trouver un mot pour tout désignent par pozzine ce type de plateau tourbeux formé par l'accumulation de sédiments et émaillé de trous d'eau. C'est le processus typique du comblement des lacs de montagne. Insensible à cette muette agonie, un escadron de petits chevaux entretient le gazon à petits coups d'incisives gourmandes. Avant de repartir, pensez à retirer vos chaussures pour arpenter ce tapis moelleux et profiter au mieux du chatouillis des graminées. Vos pieds vous en seront reconnaissants.

LAC DE NINO

10 km > 5h30 > +750 m/- 750 m > Balisage jaune > Carte IGN 4251 OT Monte-D'Oro/Monte-Rotondo/PNR de la Corse.

Départ : depuis le parking de la maison forestière de Poppaghia (1 076 m) à 10,5 km du col de Vergio. Point GPS : N 42°17'3,5'' - E 8°55'14.3''


CARNET PRATIQUE

QUAND Y ALLER

La montagne corse s'apprivoise plus facilement entre la mi-avril et la mi-octobre. La balade le long des Agriates est possible toute l'année.

OÙ DORMIR ?

Refuge de Puscaghja.
Refuge de Puscaghja. Christophe Migeon / Le Figaro

Refuge de Puscaghja
Un des deux seuls refuges du parc naturel régional qui ne soit pas sur le GR20. Pierre Maestracci, le gardien, fait tout le ravitaillement à dos d'homme au prix de 3 ou 4 allers-retours dans la semaine. Un vrai petit paradis loin des hommes sous le col de Caprunale. Les réservations sont à faire par le site du parc. Nuitée 14 €, bivouac 7 €.
Refuge de Puscaghja, tél. : 07 82 78 66 08, .

Casa Guelfucci
À Corte, tout au bout d'une longue allée bordée de cyprès, une imposante bâtisse aux murs myosotis construite en 1826 par la nièce du duc de Padoue. Son descendant, Antoine Guelfucci, en a fait une belle chambre d'hôtes (deux suites et trois chambres à partir de 80 € en basse saison) et a planté des vignes tout autour. On peut goûter la production maison dans sa ferme-auberge, juste à côté de la Casa, l'Osteria de l'Orta.
Casa Guelfucci, avenue du Pont de l'Orta, 20250 Corte. Tél.: 06 81 87 83 20.

BONNE TABLE

La Gaffe
Yann Le Scavarec, chef étoilé, a repris ce restaurant sur les quais de Saint Florent. Ici, on est viande ET poisson à condition qu'ils soient du coin, comme la langouste ou le veau d'Oletta. Plats à la carte entre 29 et 120 €.
La Gaffe, 25 Marinaccio, 20217 Saint-Florent. Tél. : 04 95 37 00 12.

À GLISSER DANS SON SAC

Chapeau ou casquette indispensable. Penser à prendre au moins deux litres d'eau. Les lunettes de soleil sont les bienvenues mais toujours penser qu'en montagne le temps peut changer très vite : prendre une polaire et un coupe-vent quelle que soit l'ardeur du soleil au départ. Ne pas oublier le casse-croûte, ou au moins des barres de céréales, en cas de coup de mou. Et pour les pieds, des chaussures montantes de randonnée pour des chevilles bien tenues.

Plus d'infos avec la FFRP, www.ffrandonnee.fr.

Le comité corse de randonnée : corse.ffrandonnee.fr

Les topos de la FFRP : Topoguide : Corse entre mer été montagne Réf: 065. Plus de 35 jours de randos itinérantes (6 sentiers différents).

Randonnées interdites jusqu'au 11 mai

Incendie et explosion au refuge d'Ortu di Piobbu

par Jean-Paul-Lottier le 4 Mai 2019

Ce samedi 4 mai à la mi journée, pour une raison indéterminée, un incendie s'est déclaré au refuge d'Ortu di Piobbu. Des explosions ont également été entendues. aucune victime à déplorer.

ortu

Il était 12h50 lorsque des randonneurs qui se trouvaient sur le GR20 ont donné l'alerte pour un incendie qui s'est déclaré au refuge d'Ortu di Piobu.
Cet incendie, "dont on ne connaît pas l'origine" a été suivi de plusieurs explosions, sans doute provoquées par des bouteilles de gaz se trouvant à l'intérieur du refuge, qui est le premier pour ceux qui empruntent le GR20 au départ de Calenzana.
Joint par téléphone, Pierre Guidoni, Maire de Calenzana confirmait l'information:
" Je viens effectivement d'apprendre par le Président Du Parc Naturel Régional de Corse que le refuge d'Ortu di Piubbu" était en flammes et qu'il n'y avait malheureusement pas grand chose à faire pour le sauver. Pour l'heure, on ne connaît pas la cause de cet incendie mais les gendarmes sont sur place et les spécialistes en Identification Criminelle sont attendus"

Jean-Christophe Angelini : "soutien le plus total aux personnels du Parc"

«Un nouveau refuge du PNRC vient d’être victime d’un incendie dévastateur. Dans l’attente d’éléments plus précis, notamment sur le caractère criminel de ces faits, je veux redire, en ma qualité d’élu et de responsable du PNC, mon entière réprobation ainsi que mon soutien le plus total aux personnels du Parc et aux acteurs concernés, à la veille de la saison estivale. La montagne corse ne peut être plus longtemps le théâtre de conflits et de violences de toutes natures."

L'Ultra Trail di a Corsica

utc

Réhabilitation des Gruttelle

5 juillet 2018

parking

20 avril 2018

grutelle

24 mars 2018

gruttelle

Refuge de Senetosa

RÉOUVERTURE LE 14 AVRIL

Toute l’équipe du refuge de Senetosa est ravie de repartir avec vous pour une nouvelle saison riche en émotions avec les habitués des sentiers et du refuge mais aussi, on l’espère, pleine de nouvelles rencontres ...

Le refuge est composé de :
- 2 dortoirs de 8 personnes. 15€/pers
- 4 chambres doubles. 20€/pers
- un espace tentes. 8€/pers

Le phare de Senetosa est le phare à terre le plus isolé de Corse du Sud. Accessible depuis les différents villages aux alentours par les sentiers du littoral, il peut être rejoint par Tizzano ou Campomoro.

Le refuge met à votre disponibilité plusieurs chambres et dortoirs, ainsi qu'un espace bivouac.

Draps, sacs de couchage, tentes sont disponibles sur place à la location. Des bouteilles d'eau sont également disponibles à l'achat. Une cuisine est mise à disposition.
Petit déjeuner disponible sur réservation (6,5€).
Douche à jetons (3€).

CHARTE :

-Je suis ici de passage, le phare n'est pas un lieu de résidence (2 nuits maximum).
-Je laisse le site propre.
-Le site est protégé, je le respecte.
-Je repars avec mes déchets.
-J'éteins les lumières.
-Je limite ma consommation électrique.
-J'économise l'eau.
-Je jette mon mégots à la poubelle.
-Je veille à ne pas déranger les autres.
-Je ne fais pas de feu.
-Pas d'animaux en liberté à l'intérieur.
-J'utilise les toilettes sèches.

RESERVATIONS ET INFORMATIONS AU 06-27-77-48-89

N'oubliez pas de réserver votre nuit et n’hésitez pas à partager cette publication à vos amis pour leurs faire part de cette information !

7 février 2018

arret

30 novembre 2016

Sur le plateau de Cuscione, des touristes, des bergers et un projet de réserve naturelle

A la croisée du Taravu et de l'Alta Rocca, le plateau du Cuscione s’étend sur
11 000 hectares classés Natura 2000. Les élus locaux tentent d’y concilier pastoralisme, tourisme et environnement. Une réserve naturelle est en projet. 

  • Par France 3 Corse ViaStella
  • Publié le 30/11/2016 à 17:52, mis à jour le 30/11/2016 à 17:58

Intervenants : Maryline Pettinato, promeneuse porto-vecchiaise // Jean-Paul Rocca-Serra, Maire de Serra-di-Scopamene // Paul Grimaldi, président du GIRTEC // Jean-Paul Rocca-Serra, maire de Serra-di-Scopamene  -  Giuliani Marie-France, Guespin Thierry

Randonneurs et bétail

Sur le plateau du Cuscione, du bétail par centaines de têtes, transhume en été.

Le site, à 1500 mètres d'altitude, est aussi de plus en plus prisé par les touristes et les randonneurs. 23 000 décomptés en juillet et août.

Et même si l’on trouve sur le site des plantes menacées comme l'ancolie et l'aconit, la hausse de la fréquentation touristique ne semble pas avoir conduit à leur disparition.

Attirer les touristes

Dans les années 1980, on pratiquait des courses de ski de fond sur le plateau du Cuscione. L’agent du parc et maire de Serra-di-Scopamène, Jean-Paul Rocca-Serra espère faire revenir cette activité hivernale. Selon lui, l'impact sur les  pelouses serait limité et aucun investissement lourd ne semble nécessaire : « Ce serait à la fois créateur d’emploi et un moyen de redynamiser nos villages qui sont tout proches d’ici. »

A condition que soit enfin résolues les difficultés d'accès. Les 11 km de route pour rejoindre le plateau sont en mauvais état. Pour engager des travaux, il faut d'abord régulariser la route : ouverte en 1969, avec un simple accord oral des propriétaires, elle n'a jamais été cadastrée. Le GIRTEC (Groupement d'Intérêt public pour la Reconstitution des actes de propriété en Corse) y travaille depuis trois ans. Une grande partie des 107 propriétaires a été identifiée, certains ont accepté de céder gratuitement le passage de la voie. Mais il reste encore beaucoup à faire.

Au bout de la route, le refuge de Bocca Nera n'a encore jamais hébergé de public. Il a pourtant été entièrement restauré il y a trois ans, pour plus de deux millions d'euros. Les communes avoisinantes espèrent une ouverture en été 2017.

Préserver l'environnement

Un jour, le massif du Cuscione sera plus à même d'accueillir les touristes.

En attendant, c'est un sanctuaire naturel. Et sa vocation pastorale réclame un entretien réglementé.

Pour garder le site et le gérer au mieux, les élus locaux espèrent que la CTC va classer en réserve naturelle cet espace sensible.

28 octobre 2015

reserve


25 août 2015

Augmentation des accidents sur le massif de Bonifatu

figarella
Les trous d'eau, i pozzi, de la Figarella en forêt de Bonifatu sont toujours très fréquentés.
La Figarella est une source d'eau potable essentielle à la survie de toute la Balagne.

Jean Leibenguth, le responsable de l'unité territoriale Calvi-Bastia à l'office national des forêts, tire la sonnette d'alarme : "Le nombre des accidents, d'interventions des secours et des évacuations par hélicoptère sur le massif a doublé cette année.

"Chutes dans les rochers, glissades, malaises... Nous avons assisté les pompiers quasiment une fois par jour, voire plus, depuis le début du mois de juillet."

Si le phénomène n'était pas évoqué l'année dernière, il est sérieusement pris en compte aujourd'hui d'autant qu'il vient s'ajouter à un nouveau problème : la recrudescence des activités sportives sauvages.

Cette augmentation des accidents est-elle exceptionnelle ? "Espérons-le", explique Jean Leibenguth. Selon lui, "la canicule et la fatigue, associées à une grande méconnaissance du milieu" sont en cause dans la plupart des cas.

Il rappelle : "La rivière est un milieu dangereux, les gens l'oublient trop facilement."

sentiers
Trop de marcheurs empruntent les sentiers de randonnée sans équipements adaptés. Les risques de chute s'en trouvent multipliés.

"Une tyrolienne au-dessus du torrent"

Environ 500 à 1 000 véhicules empruntent chaque jour la route qui conduit à la forêt de Bonifatu. Motos, bus, voitures : les agents de l'ONF ont en charge le parking et l'accueil des personnes qui arrivent en forêt, mais ils s'occupent également de l'information, de la diffusion des consignes de sécurité et de la surveillance du massif...

Une mission qui se complique parfois pour les quatre agents, devant certains comportements. "En juillet et en août, nous avons souvent affaire à des marcheurs occasionnels et des familles. Ils ne sont pas habitués à nos dénivelés. On jette un oeil sur les chaussures mais on ne peut pas ouvrir le sac des gens pour contrôler leurs équipements", explique Thomas Idoux.

Autre phénomène récurrent : l'occupation anarchique de certains sites, qui ne cesse de croître, et un développement des activités sportives non contrôlées : "Certains guides étrangers n'hésitent plus à installer des murs d'escalade sauvages ou proposer du canyoning dans le torrent" regrettent les agents.

En juillet, d'autres ont même "installé une tyrolienne et faisaient glisser un groupe d'enfants au-dessus de la rivière et des rochers..."

Ces activités ne sont ni répertoriées, ni sécurisées.

La prise de risque est énorme dans un massif difficilement accessible.

Jean Leibenguth dresse un bilan mitigé de cette saison estivale. "Par rapport à 2014, la fréquentation du massif est stable. Mais cette augmentation des accidents est à prendre en compte."


28 juillet 2015

Ils ont traversé le GR 20 en cinq jours seulement

gr20
Document Corse Matin

On le sait, le sentier emblématique de grande randonnée est considéré comme l'un des plus difficiles d'Europe, sinon le plus difficile, comptant 16 étapes réalisables en 16 jours sur une distance de 180 kilomètres, qui traverse le territoire insulaire en affichant un dénivelé positif de plus de 17 000 mètres et tout autant en dénivelé négatif.

C'est durant la première semaine d'août en empruntant l'itinéraire Nord-Sud le plus ardu, que Stéphanie Brouwers et Vincent Souilah se sont lancés à l'assaut du réputé marquage rouge et blanc, seulement un mois après avoir gravi le sommet du Mont-Blanc.

Ce périple est remarquable du fait qu'ils ont réalisé cette performance en seulement cinq jours enchaînant jusqu'à trois étapes par jour.

En autonomie complète, équipés de sacs à dos légers et d'une tente pour couchage, ils ont arpenté les 180 kilomètres de sentiers qui relient Calenzana à Conca. Ils ont évolué dans ces chemins de haute altitude, marchant jusqu'à 15 heures par jour à travers sentiers, passerelles, pierriers, barres rocheuses pour certaines équipées de câbles, de chaînes et d'échelles. Le beau temps présent tout au long de cette aventure a permis de rendre l'objectif réalisable.

C'est fatigués et avec de belles douleurs dans les jambes et les pieds qu'ils sont arrivés à destination. À l'arrivée, de nombreux Corses leur ont témoigné du respect pour leur performance et exprimé leurs félicitations. C'était bien mérité. J.-M.R.

Source : Corse Matin 19/08/2015

15/08/2015

GR20 : le cadavre d'un septième randonneur retrouvé

Le corps d'une septième victime de l'accident de montagne survenu le 10 juin en Haute-Corse, sur le chemin de grande randonnée 20 (GR20), a été trouvé samedi au niveau du «cirque de la Solitude», sur la commune d'Asco, a-t-on appris auprès de la gendarmerie.

Le peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) a découvert en matinée le corps du randonneur, qui est probablement celui du dernier disparu dans l'accident, a-t-on précisé.

Un bilan a priori définitif

Le cadavre a été ensuite héliporté à la morgue de l'hôpital de Bastia, où des analyses doivent être effectuées pour identifier la victime.

Le bilan de l'accident, le plus grave survenu en Corse depuis une trentaine d'années en matière de randonnée, s'élève désormais à sept morts. Ces sept personnes - des Français et un Belge - ont péri le 10 juin sur le GR20, à la suite d'un glissement de terrain provoqué par un violent orage.

Un sixième corps «dans un état de grande décomposition» avait été retrouvé le 28 juillet, avait alors annoncé Nicolas Bessone, procureur de la République à Bastia. Les recherches avaient été suspendues en attendant la fonte des dernières neiges.

Les recherches plusieurs fois interrompues

Les corps de trois Français et un Belge avaient été retrouvés peu après l'accident, lors d'importantes opérations de recherche menées par le PGHM et du Groupe montagne des sapeurs-pompiers de Haute-Corse (GMSP/2B). Une semaine plus tard, le 18 juin, un cinquième corps, celui d'un homme originaire de la région parisienne, avait été découvert. Cet homme âgé de 62 ans circulait seul sur le chemin de grande randonnée et n'avait pas été porté disparu immédiatement après l'accident.

 

28 juillet 2015

I Cascittoni rendent leur 6e victime

Une 6e victime a été retrouvée ce matin peu après 8h par les hommes du PGHM dans les Cascittoni. Ils s’étaient rendus sur site pour suivre la fonte du névé au fond du cirque de la solitude, et c’est là qu’ils ont découvert la 6e victime.

cascittoni

Son corps, quasiment entier, a été récupéré par les gendarmes de haute montagne qui ont été hélitreuillés sur site, puis remis aux techniciens de l'identification criminelle pour être identifié formellement.

Désormais une seule victime du drame d’Asco, qui s'est joué le 10 juin dernier, manquerait encore à l’appel.

27 juillet 2015

Interdictions

Conséquence sans doute de la sécheresse et de l'incendie de ce week-end dans la vallée du Reginu en Balagne, la préfecture de Haute-Corse a décidé la fermeture de plusieurs forêts et massifs. Depuis ce lundi 06h00 jusqu'au mercredi 29 juillet 2015 à 06h00, la circulation des personnes, la circulation et le stationnement des véhicules, sont interdits sur les sentiers et pistes non revêtus, situés à l'intérieur des espaces sensibles que sont le Territoire des Agriate, le Massif du Fangu et la Forêt de Bonifatu.

GR20

Mauvaise nouvelle pour les fous d' E Cascettoni (Cirque de la solitude). E effet, ce passage si populaire des adeptes du GR20 ne sera probablement pas réouvert cet été. Il faudra utiliser la nouvelle variante qui, soit dit en passant, est au moins aussi difficile avec un passage à 2 600 mètres et un temps de parcours bien plus long. Ce passage à cette altitude sera le point culminant du GR 20 en attendant que le cirque soit de nouveau praticable. Il reste deux corps qui n'ont toujours pas été retrouvés.

Source : "GR20, la Corse au coeur".

Dossier: découverte de la Corse, balade dans l'arrière-pays de Balagne

Source : Via Stella, 27 juin 2015

Michèle Mignot

L'hiver dernier, 250 kilomètres de sentiers de randonnées ont été réaménagés autour des villages de la micro-région. L'idée, c'est d'amener les touristes à découvrir les paysages mais aussi les artisans, commerçants et agriculteurs installés loin du littoral.

Découvrir la Corse à pied, c'est une aventure qu'aiment vivre de nombreux touristes. Le syndicat mixte du pays de Balagne a décidé de réaménager pas moins de 250 km de sentiers de randonnée. Ce sont souvent d'anciennes routes de transhumance.

Ces sentiers relient des villages à d'autres, et c'est l'occasion pour des commerçants, des artisans et des agriculteurs de faire connaître leurs produits. C'est du tourisme patrimonial.

Offre touristique

Offre touristique de pleine nature, la randonnée est un enjeu économique. Il représente une vraie attractivité touristique et permet l'étalement de la fréquentation en avant et après saison. Les trois communautés de communes de Balagne ont choisi d’exercer la compétence relative à la création et gestion des sentiers de randonnée.

Lire en intégralité le schéma territorial de randonnée du pays de Balagne ici même.

Une variante sur le GR 20 pour contourner le Cirque de la Solitude



Le cirque de la Solitude - Gr20
Le cirque de la Solitude - Gr20

Aprés le drame qui s'est déroulé il y a quelques jours sur le GR20, le célèbre circuit de randonnée corse doit maintenant s'organiser pour faire face a des contingences plus pratiques.
En effet, les randonneurs continuent d'affluer sur la région pour découvrir les différents types de randonnées en Corse, et parmi eux, un grand nombre devront passer dans la zone tristement célèbre du Cirque de la Solitude.
Mais comme cela est compréhensible, cette étape du GR 20 est totalement fermée aux randonneurs.
Tout d'abord pour permettre aux secouristes de travailler en toute sécurité aux pieds de la zone de passage du Gr20. Il faut évidement respecter leur travail et ne pas rajouter du danger (éboulement, curiosité, sur-fréquentation...) à une recherche macabre.
Mais aussi, parce qu'il faut avoir l'absolu certitude que le terrain est hors de danger d'un point de vue physique. C'est le travail actuel d'une équipe de géologues et spécialistes de la montagne, en charge d'analyser les zones à risques, sonder les parties instables et vérifier l'accessibilité pour les prochaines semaines et réparer les aides (mains courantes, chaines, balises...) détériorées lors de l'éboulement. 
D'ici là, bien évidement, le Cirque de la Solitude est totalement fermé et interdit à la randonnée !

c'est pour cela que les agent du Parc Naturel Regional de la Corse (PNRC) ont mis en place depuis quelques jours un itinéraire bis aussi appelé dans le jargon montagnard "une variante". Elle vient compléter l'offre de navette par la route permettant d'éviter l'étape du Gr20 passant par le Cirque de la Solitude.
Voici donc les 2 solutions qui s'offrent à vous pour contourner la zone des Cascettoni :


1ere solution : les navettes Asco - Calasima

Que vous fassiez le Gr20 dans le sens Nord Sud ou Sud Nord, il vous faudra donc éviter l'étape entre Ascu Stagnu et le refuge de Tighjettu. Pour cela le PNRC a mis en place depuis quelques jours un service de navettes (payantes) permettant de relier la vallée d'Asco ( au niveau de l'hôtel du Chalet) et Calasima pour rejoindre ensuite le refuge de Tighjettu.
Deux rotations par jour dans les deux sens sont actuellement en place, pour la somme de 35 € par personne. 
Plus d'infos sur le site du PNRC



2 eme solution : La variante ou itinéraire Bis

Mais depuis quelques jours, une nouvelle solution a été mise en place, et semble devenir même une proposition pérenne.
Il s'agit de proposer aux amoureux de la randonnée sur le Gr20 Corse une solution balisée afin de ne pas cesser leur périple sportif.
On parle alors d'itinéraire bis ou plutot de "variante" comme le GR20 en connait déjà sur un certain nombre d'étapes.

La solution choisie est donc de passer sous le Cinto (2706 m, point culminant de l'île) via A Bocca Crucetta et la Pointe des Eboulis.
Moins vertical que le Cirque de la Solitude, cet itinéraire est néanmoins plus long et parfois encore un peu "aérien" ce qui demande la mise en place par les agents du parc d'éléments de sécurité comme des chaînes pour sécuriser certains passages.
De plus, ce nouvel itinéraire va nécessiter de passer en altitude élevée (2600m) et donc augmente le dénivelé de la journée.
Celle ci devient donc une étape longue et éprouvante (prévoir presque 10 heures !) qu'il faudra absolument commencer encore plus tôt, afin de ne prendre aucun risque avec la météo ou la nuit.
Il sera balisé de Jaune, comme toutes les variantes, et fera l'objet très prochainement d'un sujet spécifique pour mieux vous expliquer cette nouvelle étape.



Descente GR 20 - Cirque de la Solitude
Descente GR 20 - Cirque de la Solitude
Source : Couleur Corse

Interdiction provisoire

Suite au dramatique accident survenu le 10 juin sur le GR20 au lieu-dit "Cirque de la Solitude",
l'itinéraire principal du GR20 et sa variante par l'Altore seront fermés
 et STRICTEMENT INTERDITS D'ACCES
 pendant plusieurs jours
entre le refuge de TIGHJETTU et le refuge d'ASCU STAGNU.

Des navettes ASCU STAGNU-CALASIMA / CALASIMA-ASCU STAGNU
sont d'ores et déjà mises en place afin d'acheminer
les randonneurs désireux de poursuivre leur randonnée.

Départ Calasima : 11h et 16h
Départ Ascu Stagnu : 9h et 14h30
35€ par personne

 

Le drame du GR20


La montagne Corse vient d'être touchée par un drame humain rare et impitoyable.



Aujourd'hui mercredi 10 juin 2015, dans le Cirque de la Solitude (*), un groupe de randonneurs qui parcourait le GR20 semble avoir été surpris par un brusque changement de météo.

Un très fort orage a éclaté dans la zone du Massif d'Asco provoquant un glissement de terrain fatal aux randonneurs présents sur le terrain à ce moment là.
A cette heure, malheureusement, trois personnes sont décédées et trois sont blessées, plus ou moins gravement.


(*) Rappelons que le vrai nom de ce lieu est "I Cascittoni".



passerelle

Guillaume Peretti s’empare du record du GR20

Guillaume Peretti s'empare du record du GR20.

Cette semaine, Guillaume Peretti s’est emparé du record du GR20 sur l’île de beauté, un exploit !

Le GR20 est le sentier principal qui traverse la Corse du Nord au Sud. Il mesure 180 kilomètres pour 14 500 mètres de dénivelé positif. Il y a quelques années, l’ultraterrestre, Kilian Jornet, s’était emparé du record du GR20 en signant un temps exceptionnel de 32h54. Ce temps paraissait alors imbattable. Julien Chorrier a bien tenté de s’emparer de ce record du GR20 mais il s’est brisé les dents sur une montagne Corse soumise aux orages.

Cette semaine, Guillaume Peretti, traileur corse de 28 ans a réalisé l’impensable, il a rendu le record du GR20 à la Corse en un temps de 32 heures. Il avoue avoir particulièrement souffert jusqu’au 17e kilomètre avant l’arrivée. Il a rejoint le dernier point de contrôle en pleurs, sentant pour la première fois que le record était à portée de mains. A l’arrivée Guillaume Peretti s’effondrera dans les bras des siens.

La vidéo :

Dumè Flori n'est plus

Nous venons d'apprendre avec beaucoup de tristesse la disparition, survenue le 16 décembre, de notre ami Dumè Flori, gardien du refuge de Puscaghja mais surtout militant enragé du chemin de Caprunale qu'il voulait voir réhabilité. Il n'aura pas vu l'aboutissement de son rêve. Maintenant, qui va reprendre cette idée pour que perdure l'esprit de Dumè ?

toru

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Randonner, oui, mais en sécurité !

orages

 

separateur

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