Littérature italienne

Dernière mise à jour : 17/07/2019

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À l'affiche

Andrea Camilleri, bien connu notamment pour ses polars à succès, est décédé mercredi 17 juillet à l'âge de 93 ans. Il était hospitalisé depuis le mois de juin suite à un arrêt cardiaque. Au pays de Dante et de Pirandello, le metteur en scène de théâtre et écrivain sicilien était une des célébrités les plus populaires en Italie. Non seulement pour son fameux commissaire Montalbano et les adaptations télévisées de ses polars - 20 ans de série et des records d’audience - mais aussi pour le regard sans concession qu’il portait sur son pays.

De notre correspondante à Rome, Anne Le Nir

Andrea Camilleri avait déjà 68 ans quand il a été découvert par les Italiens, grâce à la publication de La Forme de l’eau, en 1994, le premier de ses polars mettant en scène le fameux commissaire Montalbano. Jusqu’ à la fin de ses jours, il a toujours brillé par son extraordinaire vivacité, son sens aigu de l’ironie et son engagement politique. 1994 est aussi l’année de l’arrivée au pouvoir de Silvio Berlusconi. Andrea Camilleri ne s’est pas gêné pour fustiger, « l’imbécilité du berlusconisme ». Porté par ses talents de narrateur, il incarnait à la fois la rébellion et la sagesse. Tout ce qui concernait la culture, l’éducation, comme vecteurs de liberté, le passionnait. Au-delà de l’écriture, il aimait faire vibrer, avec sa voix rauque et chaude, les théâtres, les studios de radio, les plateaux télévisés, les places publiques. Dernièrement, il s’en prenait, tout particulièrement au nouveau capitaine du pays. Camilleri confiait qu’entendre Matteo Salvini invoquer la Vierge à des fins politiques lui donnait « la nausée ». La plus grande peur du maestro sicilien, né sous le fascisme, n’était pas la mort mais « le retour en arrière de l’Italie ».

Source : RFI

Dernier livre publié de son vivant : "Il cuoco dell'Alcyon"

cuoco

04/03/2017

Et encore un Camilleri ! "La rete di protezione" sort en Italie le 25 mai.

rete

26/04/2016

La page

Italo Calvino
Andrea Camilleri
Gianrico Carofiglio
Giancarlo de Cataldo
Umberto Eco
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Andrea Camilleri

Né à Porto Empedocle (Agrigento) le 6 septembre 1925, Andrea Camilleri vit depuis des années à Rome. Metteur en scène, auteur pour le théâtre et la télévision, il a écrit des essais sur le spectacle. Depuis 1949, Camilleri travaille comme metteur en scène et scénariste; il a ainsi lié son nom à certaines productions policières parmi les plus célèbres de la TV italienne, comme les téléfilms du Lieutenant Sheridan et du Commissaire Maigret, et à plusieurs mises en scène de pièces de théâtre, avec une préférence pour Pirandello (à qui il consacrear une biographie).

Au fil des ans, il a ajouté à ces activités celle d'écrivain; en effet, il est l'auteur d'importants essais "romancés" nés de ses études personnelles sur l'histoire de la Sicile. L'écriture prend finalement le dessus à partir du moment où il abandonne son travail de metteur en scène/scénariste pour raison de limite d'âge (encore un effet positif de la retraite !)

C'est en 1978 que se situent ses débuts dans la fiction avec "Il corso delle cose" (Lalli, non traduit), publié gratuitement auprès d'un éditeur à compte d'auteur contre l'engagement de citer l'éditeur dans les titres du téléfilm tiré du livre, "La mano sugli occhi", qui cependant passera pratiquement inaperçu.

En 1980 sort chez Garzanti "Un filo di fumo" (réédité ensuite, comme le premier, chez Sellerio), premier d'une série de romans qui ont lieu dans l'imaginaire village sicilien de Vigàta, entre la fin du 19ème et le début du 20ème siècle.

Mais c'est en 1992, avec la parution (toujours chez Sellerio, qui publie la plus grande partie des ses ouvrages) de "La stagione della caccia" (La Saison de la Chasse), que Camilleri devient un auteur à grand succès: ses livres, maintes fois réédités, se vendent aujourd'hui en moyenne à 60.000 exemplaires.

Outre les œuvres "historiques" situées dans la Vigàta d'autrefois, du Birraio di Preston (1995 - L'Opéra de Vigata), qui sera le livre le plus vendu avec presque 70.000 exemplaires, à La concessione del telefono (1999 - La Concession du téléphone), il y a les polars ayant pour scène la Vigàta moderne du Commissaire Montalbano, avec qui arrive le grand succès. 

Montalbano est le protagoniste de romans (le premier est "La forma dell'acqua" (1994 - La forme de l'eau) et récits qui n'abandonnent jamais les situations et les atmosphères siciliennes et qui ne font aucune concession aux motivations commerciales ou à un style d'écriture plus facile à lire.
Depuis maintenant des années, les enquêtes du sarcastique commissaire, ainsi que les atmosphères et le langage italo-sicilien savoureux des romans et des personnages de Camilleri, fascinent des milliers de lecteurs

Dans ces romans, l'intrigue policière est importante, mais est, tout compte fait, un prétexte. L'aspect et le caractère des personnages est la partie du travail de création que Camilleri préfère. Les protagonistes de ses histoires sont effectivement souvent très amusants et ironiques, mais aussi très mélancoliques, et ceci vaut dans une plus grande mesure pour le Commissaire Montalbano.

Je ne saurais trop conseiller aux corsophones et italophones de lire ces ouvrages en version originale, afin de goûter tout le sel de la langue de Camilleri.

17/10/2016

Et encore un Camilleri (bis) ! "La cappella di famiglia e altre storie di Vigàta" sort dans 3 jours..

cappella

26/04/2016

19/01/2016

Sortie en Italie du nouveau Camilleri : "Noli me tangere".

"Laura est une historienne de l'art passionnée de théâtre, son mari est écrivain. Il l'adore. Elle est capable de “s'offrir des émotions intenses avec d'autres hommes” sans être dévorée par le sens de la faute.

Subitement Laura disparaît, et le commissaire Maurizi va enquêter sur sa disparition. Bien vite le subtil commissaire se rendra compte combien la perception de Laura est différente selon les personnes qui l'ont connue, et devra réfléchir sur les tensions cachées dans chacun de ses gestes, qui rappellent celles des corps de la fresque de Fra Beato Angelico que Laura avait interprétée au travers des mots que prononça Jesus à Marie-Madeleine: noli me tangere."

noli

A peine ai-je eu le temps de me procurer les deux derniers Camilleri, on en annonce un autre !

Nouveauté : Andrea Camilleri - La creatura del desiderio

En 1912, un an après la mort de Mahler, sa jeune veuve, qui a à peine trente ans et est considérée comme la plus belle femme de Vienne, rencontre le peintre Oskar Kokoschka. Une histoire d'amour passionnée et tumultueuse commence. Voyages, fuites, lettres, jalousie et possessivité scandent les deux années que dure cette relation, période pendant laquelle l'artiste créera certaines de ses oeuvres les plus importantes, en particulier " La fiancée du vent". Mais la jeune femme interrompt brutalement la relation. Kokoschka part à la guerre, la mort dans le coeur. A son retour, traumatisé par le conflit et encore obsessionné par Alma, il décide de se faire confectionner... une poupée grandeur nature copie conforme de son ancienne maîtresse...

creatura.

Nouveauté : Andrea Camilleri - La giostra degli scambi

giostra

«In fondo il romanzo poliziesco è un altro modo di fare storia: attraverso quella cronaca fittizia che il commissario Montalbano scopre sempre più vera della realtà» (Salvatore Silvano Nigro).

La giornata comincia storta per Montalbano: intervenuto per sedare una rissa sulla spiaggia di Marinella ha colpito l’uomo sbagliato e poi, scambiato per uno degli aggressori, viene fermato dai carabinieri. Infine scopre che Adelina ha scambiato un galantuomo per ladro e gli ha sbattuto in testa una padella…
Approdato finalmente in ufficio il commissario viene informato di un anomalo sequestro: una ragazza è stata aggredita in una strada solitaria, narcotizzata e rilasciata dopo qualche ora illesa. La cosa si ripete dopo qualche giorno; questa volta la vittima del sequestro lampo è la nipote di Enzo, il proprietario della trattoria rifugio di Montalbano. L’unico filo che lega i due sequestri è l’età delle due donne, 30 anni, e il lavoro in banca. A questa indagine si affianca quella per l’incendio doloso di un negozio di elettrodomestici il cui proprietario, Marcello Di Carlo, pare essersi volatilizzato: fuga d’amore dopo un soggiorno alle Canarie, sparizione studiata per sottrarsi ai debitori o vendetta della mafia per pizzo non pagato? La vicenda all’inizio sembra banale, ma un terzo sequestro lampo - ancora una volta una ragazza che lavora in un istituto di credito - e il ritrovamento di un cadavere apre nuovi scenari. Di chi è il corpo? e dove è finita la fidanzata segreta di Di Carlo?
Sebbene il commissario si senta invecchiare, forte delle sue intuizioni e del suo agire fuori dagli schemi vede giusto e superando la soluzione a portata di mano - mai fidarsi delle apparenze - giunge alla verità. Grazie alla sua logica stringente, ma soprattutto alla sua capacità, quella sì che si avvale del peso degli anni, di comprendere moventi e sentimenti.


Nouveauté
: Andrea Camilleri - Il quadro delle meraviglie

quadro

Camilleri e il teatro, un rapporto vitale, imprescindibile, inseparabile dalla sua attività di romanziere. Seguire la vicenda teatrale dello scrittore di Porto Empedocle vuol dire ripercorrere la sua vita nel corso della quale si sono susseguiti regie, progetti, adattamenti, soggetti per il teatro, la radio, la televisione, il cinema, finanche libretti per musica in una sorta di ininterrotto palcoscenico. 


Nouveauté
: Andrea Camilleri - Morte in mare aperto e altre indagini del giovane Montalbano

Huit enquêtes d'un Montalbano intrépide. Un jeune homme aux prises avec des enquêtes de tous genres, dans les années 80.

Irruente, audace, pistola in mano, carica, e carico di risorse investigative, con largo uso di «sfunnapedi» e «trainelli». Il suo amore con Livia vive la stagione più bella, quella della passione e dell’urgenza di stare sempre insieme; il commissariato di Vigàta è abitato dai personaggi che i lettori di Camilleri conoscono bene, sono i rapporti di Montalbano con i sottoposti che sono diversi: con Fazio il legame è ancora gerarchico, Augello è l’impenitente dongiovanni della prima ora, la sua insopprimibile brama di conquiste mette addirittura in pericolo, nel corso di una indagine, la vita di Montalbano; lucido, veloce è però il migliore compagno di strada del commissario; uno sbatacchiare di porte infine, segna l’entrata sulla scena di Catarella. Un’Italia in cui si muovono fatti e personaggi di quella stagione, dall’affare Sindona all’attentato a Giovanni Paolo II.

Andrea Camilleri
Morte in mare aperto e altre indagini del giovane Montalbano
Sellerio Editore Palermo (La memoria)
314 p.
Prezzo: 14,00€

In vendita dal 23 ottobre

"Sono otto le 'mosse' narrative che Camilleri si concede lungo le otto colonne e le otto traverse della sua geometrica scacchiera del racconto: tra i quattro lati del libro, e nell'ordine chiuso di un romanzo-matrioska che dentro di sé inclina, procedendo di racconto in racconto, di tensione in tensione, sull'asse unico dell'attività investigativa del commissariato di Vigàta. Più che racconti lunghi sono romanzi ristretti quelli che qui si spintonano a vicenda e concorrono al disegno unitario: uno compie un giro, l'altro ricomincia. L'andatura piacevolmente svagata e a punte d'arguzia è un effetto stilistico della restrizione e degli scorci. Fra gli aliti grassi del mare e il fresco odore salino, a Vigàta si conduce la solita vita fragorosa di ripicche e di rimbecchi; di passioni irritabili, di insofferenze e di strampalerie. La cameriera Adelina e Livia, la fidanzata 'straniera' di Montalbano, si annusano sempre da lontano. Catarella, devoto alle cerimonie più smaccate, indossa imperterrito il proprio corpo come una maschera cui aderiscono gesti e mimiche di dialettalità selvaticamente impetuosa e arruffata. Perdurano le moschetterie giornalistiche delle due contrapposte televisioni locali, abilmente strumentalizzate da Montalbano. Il medico legale, Pasquano, solo davanti a una guantiera di cannoli di ricotta è disposto a deporre acrimonie, ringhi, e "cabasisi". (Salvatore Silvano Nigro)

morte

Dans l'ordre de parution :

La targa

Vigata, 1940. Le soir du 11 juin, le lendemain de l'entrée en guerre de l'Italie, saluée par tout le pays, au cercle Fascio & Famiglia réapparaît à l'improviste, après cinq ans d'internement pour «diffamaion systématique du glorieux régime fasciste», Michele Ragusano. Evidemment, personne ne le salue et bientôt les insultes volent, jusqu'à ce que le vieux don Emanuele Persico prenne un coup...

targa  storie

Le vichinghe volanti e altre storie d'amore a Vigàta

Le storie raccolte in questo volume sono:
Il terremoto del ’38
Le somiglianze
L’asta
Le vichinghe volanti
I cacciatori
I fantasmi
In odore di santità
Il boccone del povero

Le thème dominant dans ce recueil, c'est l'amour, décliné dans toutes ses variantes. Dans ces histoires situées entre le début du XXe siècle et la fin de la seconde guerre mondiale, on rit et on pleure. Dans Le vichinghe volanti, quatre acrobates suédoises arrivent à Vigàta et tous les hommes veulent les conquérir. Que vuet la belle Matirda héroïne de In odore di santità? Un cas de conscience pour le père Lino. Il terremoto del ’38 fait trembler Vigàta, mais dans le Palazzo Falconis, resté intact, le décompte des habitantes n'est pas juste. Et d'abord, était-ce un vrai séisme ?

Et voici le dernier paru, "Certi momenti".

Le dernier livre de Camilleri n'est ni une enquête du commissaire Montalbano ni un recueil "normal" de nouvelles comme "Le vichinghe volanti e altre storie d’amore a Vigàta". Dans "Certi momenti" l'écrivain raconte les rencontres faites au cours de sa vie et évoque les personnages importants qui ont marqué sa jeunesse : Primo Levi, Carlo Emilio Gadda, D’Arrigo, Pier Paolo Pasolini...

certi

Et encore un Camilleri ! Disponible en Italie dès le 26 mai, c'est le 100e roman du maître de Vigàta. Un roman baignant dans l'actualité puisque les personnages habituels se retrouvent au milieu du drame des migrants.

«A un certo punto del gomitolo ristò sulo l’autro capo. Allura Montalbano si susì e accomenzò a secutare il filo. Il filo acchianava supra agli scalini e lui se li fici a uno a uno. Ora era arrivato nell’appartamento. Il filo proseguiva lungo tutto il corridoio e po’ girava scomparenno dintra alla porta della càmmara di letto di Elena. Ci trasì. Il filo finiva propio al centro del pavimento, pariva un signali tracciato con il gesso blu. Rinaldo era scomparuto».

A Vigàta les arrivées de migrants se succèdent et tout le village apporte son aide; en particulier la capitainerie et la police, mais aussi tous les volontaires. Dans cette ambiance Livia arrache une double promesse à Salvo : de participer à la fête pour les 25 ans de mariage d'un couple ami et de se faire confectionner pour l'occasion un nouveau costume. Et c'est ainsi que chez le tailleur le plus renommé de Vigàta le commissaire fait la connaissance d'Elena, couturière récemment arrivée et qui lui est immédiatement très sympathique. Mais pas le temps de faire plus ample connaissance. Chaque nuit il y a un débarquement, la police est débordée. Une nuit pendant que Montalban oest au port, Elena est retrouvée assassinée à coups de ciseaux. L’enquête ne satisfait pas Montalbano, qui cherche un indice ; à travers les tissus il cherche à dénouer les fils de la vie d'Elena pour arriver à la vérité. Et les trames des étoffes en cachent d'autres qui semblent venir du passé d'Elena et de lieux lointains. Autour du drame des migrants que raconte Camilleri en secouant nos consciences, quelques personnages extraordinaires : le médecin Osman et la sérieuse Meriam, venus aussi des côtes africaines , le vieux tailleur Nicola, le petit Lillo, tout un monde que Camilleri dessine avec cette charge d'humanité que l'on apprécie tant dans ses histoires.

altro

Bibliographie

1978: Il corso delle cose, Lalli
1980: Un filo di fumo, Garzanti
1984: La strage dimenticata, Sellerio "Quaderni della Biblioteca siciliana di storia e letteratura"
1992: La stagione della caccia, Sellerio "Quaderni della Biblioteca siciliana di storia e letteratura"
1993: La bolla di componenda, Sellerio "Quaderni della Biblioteca siciliana di storia e letteratura"
1994: La forma dell'acqua, Sellerio "La Memoria"
1995: Il gioco della mosca, Sellerio "Il divano"
1995: Il birraio di Preston, Sellerio "La Memoria"
1996: Il cane di terracotta, Sellerio "La Memoria"
1996: Il ladro di merendine, Sellerio "La Memoria"
1997: La voce del violino, Sellerio "La Memoria"
1998: La concessione El telefono, Sellerio "La Memoria"
1998: Un mese con Montalbano, Mondadori "Omnibus"
1999: La mossa del cavallo, Rizzoli "La Scala"
1999: Gli arancini di Montalbano, Mondadori "Scrittori italiani e stranieri"
2000: La gita a Tindari, Sellerio "La Memoria"
2000: La scomparsa di Patò, Mondadori "Scrittori italiani e stranieri"
2000: Biografia del figlio cambiato, Rizzoli "La Scala"
2000: Favole del tramonto, Edizioni dell'Altana "I quaderni"
2001: Racconti quotidiani, Libreria dell'Orso "Storia e letteratura"
2001: Gocce di Sicilia, Edizioni dell'Altana
2001: L'odore della notte, Sellerio "La Memoria"
2001: Il re di Girgenti, Sellerio "La Memoria"
2001: Le parole raccontate. Piccolo dizionario dei termini teatrali, Rizzoli "Piccola Biblioteca La Scala"
2002: La paura di Montalbano, Mondadori "Scrittori italiani e stranieri"
2002: Storie di Montalbano, Mondadori "I Meridiani"
2002: L'ombrello di Noe. Memorie e conversazioni sul teatro', Rizzoli "Piccola Biblioteca La Scala"
2002: La linea della palma. Saverio Lodato fa raccontare Andrea Camilleri, Rizzoli "BUR"
2002: Le inchieste del Commissario Collura, Libreria dell'Orso "Storia e letteratura"
2003: Il giro di boa, Sellerio "La Memoria"
2003: La presa di Macallè, Sellerio "La Memoria"
2003: Teatro, Arnaldo Lombardi "Gioielli discreti"
2004: Romanzi storici e civili, Mondadori "I Meridiani"
2004: La prima indagine di Montalbano, Mondadori "Scrittori italiani e stranieri"
2004: La pazienza del ragno, Sellerio "La Memoria"
2005: Privo di titolo, Sellerio "La Memoria"
2005: La luna di carta, Sellerio "La Memoria"
2005: Il medaglione, Mondadori "Piccola Biblioteca Oscar"
2006: La pensione Eva, Mondadori "Scrittori italiani e stranieri"
2006: La vampa d'agosto, Sellerio "La Memoria"
2006: Le ali della sfinge, Sellerio "La Memoria"
2007: Le pecore e il pastore, Sellerio "La Memoria"
2007: Il colore del sole, Mondadori "Scrittori italiani e stranieri"
2007: Maruzza Musumeci, Sellerio "La Memoria"
2008: Il tailleur grigio, Mondadori "Scrittori italiani e stranieri"
2008: L'età del dubbio, Sellerio "La Memoria"
2008: Il campo del vasaio, Sellerio "La Memoria"
2009: Il sonaglio, Sellerio "La Memoria"
2009: La danza del gabbiano, Sellerio "La Memoria"
2009: Un sabato, con gli amici, Mondadori "Scrittori italiani e stranieri"
2009: La rizzagliata, Sellerio "La Memoria"
2010: La caccia al tesoro, Sellerio "La Memoria"
2010: Il sorriso di Angelica, Sellerio "La Memoria"
2010: Il nipote del Negus, Sellerio "La Memoria"
2011: Il gioccho degli specchi, Sellerio "La Memoria"
2011: Gran Circo Taddei e altre storie di Vigàta, Sellerio "La Memoria"
2011: La setta degli angeli, Sellerio "La Memoria"
2012: Dentro il labirinto, Skira
2012: La Regina di Pomerania e altre storie di Vigàta, Sellerio "La Memoria"
2012: Una lama di luce, Sellerio "La Memoria"
2012: Una voce di notte, Sellerio "La Memoria"
2013: Il tuttomio, Mondadori, "Scrittori italiani e stranieri"
2013: La rivoluzione della luna, Sellerio "La Memoria"
2013: Un covo di vipere, Sellerio "La Memoria"
2013: La banda Sacco, Sellerio "La Memoria"
2013: I racconti di Nené
2014: Inseguendo un' ombra, Sellerio "La Memoria"
2014: La piramide di fango
2014: La creatura del desiderio
2014: Donne
2014: La relazione
2015: Il quadro delle meraviglie. Scritti per teatro, radio, musica, cinema, Sellerio
2015: Le vichinghe volanti e altre storie d'amore a Vigàta, Sellerio
2015: La targa, Rizzoli
2015: Certi momenti, Chiarelettere
2016: Noli me tangere, Mondadori
2016: Quanto vale un uomo, Skira "StorieSkira"
2016: L'altro capo del filo, Sellerio "La Memoria"
2016: La cappella di famiglia e altre storie di Vigàta, Sellerio "La Memoria"

forma  stagione  birraio

cane  ladro  filo 

gioco  voce  concessione 

corso  gita  odore 

re  giro  macale 

pazienza  ladro  luna 

vampa  ali  pecore 

pista  maruzza  vasaio 

vampa  letà  sonaglio 

danza  rizzagliata  nipote 

angelica  pista  gioco 

setta  regina  lama 

voce  voce  covo 

banda  ombra  fango
colore  tailleur  sabato  eva
medaglione  collura  figlio 

labirinto  donne  relazione 
petis 


Des chroniques, billets d'humeur écrits au fil de la plume pour Il Messaggero, La Stampa ou la Repubblica, traduits par Dominque Vittoz.

Dans la collection I Meridiani (Arnaldo Mondadori Editore) sont parus deux volumes :

romanzi

Romanzi storici e civili

Un filo di fumo,
La strage dimenticata
,
La stagione della caccia
,
La bolla di componenda
,
Il birraio di Preston
,
La concessione del telefono
,
La mossa del cavallo
,
Il re di Girgenti
,
La presa di Macallè.







storie

Storie di Montalbano

La forma dell'acqua,
Il cane di terracotta,
Il ladro di merendine,
La voce del violino,
La gita a Tindari,
L'odore della notte,
Racconti.











En français :


La forme de l'eau, Chien de faïence, Le voleur de goûter, La voix du violon, Un mois avec Montalbano, L'excursion à Tindari et La Démission de Montalbano ont été publiés chez Pocket/Fleuve Noir. 

La Concession du téléphone, La Saison de la chasse et Un filet de fumée dans Le Livre de Poche ;
L'Opéra de Vigata, Le Coup du cavalier, La Disparition de Judas
chez Métailié,
Le Jeu de la mouche 
chez Mille et une nuits,
Indulgences à la carte
et Un massacre oublié chez Le Promeneur

Les romans "historiques"

Notes de lecture de "Privo di titolo":

Ce sont ses propres souvenirs qui donnent à l'auteur le prétexte de ce livre. En 1941, il participe avec son père à la commémoration de " l'unique martyr fasciste de Sicile ". Ce qui frappe le jeune Camilleri, ce n'est pas la manifestation elle-même, mais l'image d'un homme, un peu à l'écart, qui pleure " secoué par des vagues de pleurs violents et désespérés ", qui restera figée dans sa mémoire. L'image de " l'assassin ".

Ce que nous conte Camilleri, c'est en fait l'histoire d'une mystification, qui a fait d'un jeune exalté fasciste, tué par ses propres camarades, un "martyr de la barbarie communiste ". En 1921, pendant la montée du fascisme, à Caltanisetta, trois jeunes fascistes tendent un piège à un jeune maçon socialiste. Blessé, celui-ci réussit à tirer deux fois en l'air. L'un des trois jeunes reste à terre blessé et mourra quelques jours plus tard.

A partir de ce moment se manifestent d'un côté la volonté de trouver un coupable idéal, de l'autre celle de faire toute la lumière sur l'événement. Le livre montre la transformation du mouvement fasciste en parti politique, la " marche sur Rome ", la nomination de Mussolini comme Premier ministre.

A travers des anecdotes pleines d'humour, comme celle relative à la ville fantôme de Mussolinia, ou bien à la visite de Mussolini en Sicile ou encore aux obséques du faux martyr, et des descriptions savoureuses de notables, de policiers et de gens du peuple, Camilleri réussit à nous donner un échantillon de l'atmosphère que l'on respirait à l'époque sur l'île.

Notes de l'éditeur français :

La Sicile à l'aube du fascisme. La nuit du 21 avril 1921, lors d'une échauffourée dans les ruelles de Caltanissetta, le jeune Lillino Grattuso, sympathisant fasciste, est tué d'une balle de revolver. Bientôt, les témoignages et les rapports «officiels» accusent Michele Lopardo, sympathisant communiste, de l'avoir assassiné. À mesure que s'étend la politique de l'huile de ricin, la victime devient peu à peu, à grand renfort de rhétorique et de propagande, le «seul et unique martyr fasciste de toute la Sicile». On assiste alors à l'édification d'une réalité virtuelle voulue par le régime et relayée à tous les niveaux de la société.

Toujours drôle et incisif, Andréa Camilleri démonte, derrière cette pantalonnade terriblement efficace, la mécanique de la mise en scène de la vérité : si un innocent est injustement poursuivi en justice, la victime, elle, sera spoliée de sa dignité de «simple mort privé de titre».

"Il colore del sole"

Se rendant de Rome à Syracuse pour assister à une pièce de théâtre, Camilleri est confronté à des évènements bizarres. Quelqu’un lui glisse dans la poche un papier avec un numéro de téléphone à appeler d’une cabine publique. Et il n’est pas possible de savoir à qui correspond ce numéro. L’auteur de romans policiers ne peut se soustraire à une série de mystères de plus en plus épais et inquiétants, qui le conduiront finalement dans un palais perdu dans la campagne sicilienne, où on lui montrera quelques curieux objets et un texte incroyable, écrit de la main du Caravage. Les notes brèves, sèches, désarticulées et visionnaires de ce journal constituent une sorte de roman noir sur la période vécue par le peintre entre Malte et la Sicile en été 1607.
Cette fois ce n’est plus l’écriture savoureuse qui a rendu Camilleri célèbre, mais de dissonantes et âpres notes baroques qui rendent compte de la personnalité torturée de l’artiste et des sources de sa peinture.

"La concessione del telefono"

« Pendant l’été 1995 », raconte Camilleri, « j’ai trouvé, dans de vieux papiers, un décret ministériel (reproduit dans le roman) pour la concession d’une ligne téléphonique privée. Le document sous-entendait un tel maquis de complications administratives plus ou moins délirantes que j’eus immédiatement envie d’en faire un roman. »

Filippo Genuardi, citoyen de Vigàta, envoie au préfet Vittorio Marascianno une demande de concession d’une ligne téléphonique. Marié à la fille d’un riche propriétaire, il vit d’expédients et des aides de son beau-père, remarié à une belle femme trop jeune pour lui. Filippo et sa belle-mère ont une liaison et le téléphone qui relierait les deux maisons favoriserait leurs rendez-vous clandestins. Mais la demande aurait dû être adressée non au préfet, mais aux PTT.. De cette erreur vont naître de nombreuses péripéties. Genuardi va s’adresser à un mafieux local, qui bien entendu demande un service en échange. Pendant ce temps le Préfet soupçonneux fait faire une enquête sur Filippo aux carabiniers, qui le soupçonnent de menées séditieuses. Et le mafieux croit avoir été  trahi par Filippo. Et tout se complique..
Un roman désopilant.

"La stagione della caccia" (La saison de la chasse)

Camilleri explique avoir tiré le sujet de ce roman d’une réponse enregistrée dans la fameuse Enquête sur la condition de la Sicile en 1876. A la question sur les crimes de sang dans le village, la réponse fut la suivante : « Non. A l’exception du pharmacien qui a tué sept personnes par amour... »

"Il birraio di Preston" (L'opéra de Vigata)

A lire Camilleri, on comprend que son plus grand plaisir littéraire en racontant des histoires de sa province sicilienne, à partir de faits réels, est de rapporter le dialogue vivant. Et c’est un plaisir qui se communique immédiatement au lecteur, par la particulière force comique de l’art de Camilleri.
Mais en même temps, il communique aussi la vérité de l’être sicilien. Ici le fait réel, relaté dans la célèbre "Enquête sur la condition de la Sicile en 1875-76", est la succession d’intrigues, de crimes et de tumulte consécutifs à l’entêtement incompréhensible du préfet de Caltanissetta, un toscan nommé Bortuzzi, à inaugurer le théâtre de Caltanissetta avec un opéra inconnu, Il birraio di Preston. Et le sens précis est peut-être le suivant : en Sicile rien ne sert d’attendre que l’histoire se répête pour avoir la farce. L’histoire, pour les siciliens, se présente tout de suite avec les aspects absurdes et violents de la farce.

"La mossa del cavallo"

L’histoire prend sa source dans les notes de Leopoldo Franchetti pour son enquête sur les conditions socio-économiques de la Sicile au XIXe siècle.

Giovanni Bovara, inspecteur-chef aux Moulins de Montelusa, "un sicilien qui parle génois", est témoin de l’assassinat d’un prêtre. Peu après avoir fait sa déposition, il est arrêté et accusé du meurtre. Ce renversement imprévu le contraint à un mouvement imprévu qui déplace l’adversaire et lui sauve la vie. Giovanni Bovara, d’origine sicilienne, a grandi à Gênes où il a appris l’italien et le dialecte gênois, sa langue maternelle qui lui revient dans les moments d’intense émotion. Accusé d’un crime qu’il n’a pas commis, il devra prouver son innocence et n’y parviendra qu’en récupérant son dialecte, le sicilien, et avec lui le mode de pensée de ses ancêtres.

La rivoluzione della luna

La rivoluzione della luna publié en 2013, s'appuie sur un épisode historique réel : pendant vingt-sept jours, en 1677, la Sicile fut gouvernée par une femme, Eleonara di Mora. A partir de quelques lignes d'un dictionnaire historique, Camilleri a inventé une histoire fondée sur sa conviction que les femmes sont capables d'exercer une action politique courageuse et populaire mais qu'elles en sont empêchées par la misogynie et les classes réactionnaires.

Trame

Le 16 avril 1677 le vice-roi de Sicile, Anielo de Guzmán y Carafa, marquis de Castel Roderigo, sur le point de mourir, nomme comme successeur son épouse Eleonora de Moura, femme intelligente et dotée de compétences politiques qu'elle utilisera pour améliorer le sort de Palerme, où la corruption et la misère provoquent de perpétuelles révoltes contre le gouvernement espagnol.

La marquise prendra des mesures telles que la diminution du prix du pain, la réduction des impôts pour les familles nombreuses, la nomination d'un magistrat chargé de contrôler le commerce, et plus particulièrement améliorera la condition des femmes en restaurant le conservatoire des "vierges en péril" et celui des prostituées "repenties", et en faisant doter par l'Etat les jeunes filles pauvres désireuses de se marier. Mesures considérées commes subversives par les milieux conservateuirs et l'Eglise qui réussirent, par des arguties juridiques, à faire rappeler en Espagne donna Eleonora dont le règne n'aura duré que 27 jours, comme la révolution de la lune...

La Banda Sacco

“La Banda Sacco” raconte l'histoire d'une injustice ordinaire dans le village de Raffadali au détriment d'une honnête famille de paysans à une époque où le système mafieux s'imposait comme unique vrai pouvoir.
Les frères Sacco voient les vexations infligées à leur père, faisant confiance ingénuement à la protection de la loi et éduqués dans la croyance en la valeur du travail, se voient contraints d'entrer dans la clandestinité pour ne pas se soumettre à la prévarication. Contre eux se rassemble une coalition de mafieux, de dirigeants locaux et de juges qui conduit à la défaite des faibles...

Inseguendo un' ombra

Un roman "historique", l'histoire (très inventée) de Samuel Ben Nissim Abul Farag, de Guglielmo Raimondo Moncada et de Flavio Mitridate. Il ne s'agit pas de trois personnes mais d'une seule !!
Caltabellotta, province d'Agrigente, 1465. Samuel Ben Nissim appartient à la communauté juive ; il a quinze ans et est cultivé. Son père Rabbi Nissim nourrit de grandes ambitions pour son fils. Mais le destin en décide autrement....

Montalbano

Le Commissaire Salvo Montalbano,de la Police d'Etat, est le héros d'une série de romans et de récits publiés par Andrea Camilleri qui se caractérisent par l'utilisation d'une langue italienne fortement contaminée par des éléments de dialecte sicilien et par le soin particulier apporté à la peinture de la société sicilienne.

L'action se déroule à Vigata, dans la province de Montelusa (deux noms de fantaisie qui correspondent en réalité respectivement à Porto Empedocle et Agrigente). Ses proches collaborateurs sont son adjoint Domenico Augello, ami qu'il nomme affectueusement du diminutif de Mimì, l'inspecteur Fazio, très efficace, l'agent Catarella, le standardiste simplet et sympathique.
Montalbano a une fiancée, Livia, qui vit à Boccadasse, quartier de Gênes.

Montalbano est un commissaire sui generis, d'une grande intelligence, qui déploie une réelle habileté pour dénouer les intrigues les plus compliquées et difficiles. Il sait se dépêtrer de la machine bureaucratique de l'appareil d'Etat, qu'il sert avec une grande loyauté. Il a quelques faiblesses, telles que son goût pour la bonne cuisine, son attachement quasi charnel à sa terre et sa conception très personnelle du respect de la loi.

Les recueils de nouvelles

  • Un mese con Montalbano (1998).
    • La lettera anonima.
    • L'arte della divinazione.
    • La sigla.
    • Par condicio.
    • Amore.
    • Una gigantessa dal sorriso gentile.
    • Un diario El '43.
    • L'odore El diavolo.
    • Il compagno di viaggio.
    • Trappola per gatti.
    • Miracoli di Trieste.
    • Icaro.
    • L'avvertimento
    • Being here...
    • Il patto.
    • Quello che conta Aulo Gellio.
    • Il vecchio ladro.
    • La veggente.
    • Guardie e ladri.
    • Tocco d'artista.
    • L'uomo che andava appresso ai funerali.
    • Una faccenda delicata.
    • Lo Yack.
    • I due filosofi e il tempo.
    • Cinquanta paia di scarpe chiodate.
    • Il topo assassinato.
    • Un angolo di paradiso.
    • Capodanno.
    • Lo scippatore.
    • Movente a doppio taglio.
  • Gli arancini di Montalbano (1999).
    • La prova generale.
    • La povira Maria Castellino.
    • Il gatto e il cardellino.
    • Sostiene Pessoa.
    • Un caso di omonimia.
    • Catarella risolve un caso.
    • Il gioco elle tre carte.
    • Pezzetti di spago assolutamente inutilizzabili.
    • Referendum popolare.
    • Montalbano si rifiuta.
    • Amore e Fratellanza.
    • Sequestro di persona.
    • Stiamo parlando di miliardi.
    • Come fece Alice.
    • Le revisione.
    • Una brava fimmina di casa.
    • "Salvo amato..." "Livia mia...".
    • La traduzione manzoniana.
    • Una mosca acchiappata al volo.
    • Gli arancini di Montalbano.
  • La paura di Montalbano (2152).
    • Giorno di febbre.
    • Ferito a morte.
    • Un cappello pieno di pioggia.
    • Il quarto segreto.
    • La paura di Montalbano.
    • Meglio lo scuro.
  • La prima indagine di Montalbano (2004).
    • Sette lunedì.
    • La prima indagine di Montalbano.
    • Ritorno alle origini.

Selon l'auteur, après La vampa d'agosto seront publiés deux autres aventures du commissaire, Il campo del vasaio et enfin Riccardino.

Les trames

Il ladro di merendine

Le commissaire Montalbano enquête sur la mort du comptable La Pecora, à laquelle il réusiit à relier la dispaarition d'une femme marocaine et de son fils, François, que le commissaire hébergera chez lui après la mort de sa mère.

La voce del violino

Michela Licalzi est trouvée nue et assassinée par étouffement. Principal suspect, un jeune homme qui éprouvait une passion morbide pour la jeune femme. Au centre de l'intrigue, un violon de collection.

La forma dell'acqua

Deux balayeurs découvrent dans sa voiture le cadavre de l'ingénieur Luparello. Principale suspecte, la suédoise Ingrid grâce à laquelle en fait Montalbano découvrira le véritable coupable.

Il cane di terracotta

Le commissaire reçoit les confessions d'un repenti (Tanu u Grecu) qui avoue avec caché des armes dans une grotte. On trouve dans la grotte, outre les armes, deux squelettes gardés par un gros chien de terre cuite. Montalbano enquête sur ce crime datant de cinquante ans.

La gita a Tindari

Un homme désespéré vient signaler au commissariat la disparition de ses parents. Ils ont été vus pour la dernière fois au cours d'un voyage organisé à Tindari. Pendant cette excursion ils ont eu un comportement étrange. Coïncidence ou non, un jeune mafieux a été assassiné à l'entrée de leur immeuble...

Gli arancini di Montalbano

Montalbano n'a pas très envie d'aller passer le réveillon à Paris avec sa fiancée Livia. Il fête finalement la fin d'année avec sa bonne Adelina et les deux fils de celle-ci évadés de prison...

Il senso del tatto

Montalbano enquête sur la mort de Enea Piccolomini, un aveugle à qui on a administré une dose mortelle de médicaments. Des vacances sur l'île de Levanza lui offriront l'opportunité d'approfondir ses recherches.

L'odore della notte

Le banquier Gargano a disparu et avec lui l'argent que de nombreux habitants de Vigàta lui avaient confié...

Il gatto e il cardellino

Trois vieilles dames sont agressées par un voleur à moto. Montalbano découvrira qu'il tire volontairement à côté pour tuer vraiment une femme riche...

Il giro di boa

Le commissaire est perturbé par les nouvelles provenant de Gênes ; il pense même à démissionner. Il assiste à l'arrivée d'une barque de clandestins parmi lesquels un enfant lui rappelle François. Quelques jours plus tard il découvre que cet enfant a été tué, et qu'il aurait pu lui éviter cette mort. Enfin il cherche l'identité d'un cadavre retrouvé par lui dans la mer devant sa maison...

La pazienza del ragno

Sur une route, on retrouve le scooter abandonné d'une jeune fille. Montalbano est aidé par le fiancé pour retrouver la jeune fille.

"Le ali della sfinge" (Les ailes du sphinx)

Ce n’est pas une bonne période pour Montalbano: disputes continuelles avec Livia, malentendus amplifiés par la distance, nervosité…

Pendant une de ces soirées de mélancolie il est appelé pour une urgence. On a trouvé dans une décharge le corps nu d’une jeune femme, le visage dévasté par un projectile. Ni papiers ni vêtements. Juste un petit tatouage sur l’épaule pourrait la faire identifier. L’enquete débute avec un Montalbano déprimé par tous ces meurtres. Mais bientôt il est amené à enquêter sur une étrange association censée sortir les jeunes immigrantes de l’Est de la prostitution. Plus il avance dans l’enquête, plus Montalbano doit se débattre avec l’évêque, le questeur, Livia…

Un roman un peu particulier, avec un Montalbano vieillissant et mélancolique, dans un monde de plus en plus inhumain.

"Un covo di vipere"

Publié fin 2013, ce nouveau Montalbano ne déroge pas aux précédents : une histoire un peu improbable, prétexte à des passages savoureux (avec le pm Tommaseo, le “signori e guistori” Bonetti-Alderighi, le légiste Pasquano dont le rêve serait de faire l'autopsie de Montalbano, les disputes avec Livia, l'aversion réciproque de celle-ci et d'Adelina...)

La langue d'Andrea Camilleri

Montalbano n'est pas seulement le personnage central des romans de Camilleri, c'est aussi le pivot de l'expression linguistique, dans la mesure où il s'adresse aux autres personnages soit seulement en dialecte (par exemple avec Adelina, sa bonne) ou en dialecte et en italien (avec Tano 'u grecu), ou dans une langue déformée (avec Catarella) jusqu'à s'exprimer en italien officiel.

Camilleri apporte beaucoup d'attention aux usages du dialecte ou des autres variétés de langue : Catarella appelle son langage "maccheronico taliano" (Il cane di terracotta); le questeur dit que la langue de Montalbano est un italien abâtardi, Livia ne veut pas qu'il parle sicilien.


En fait les variétés linguistiques utilisées par Camilleri sont au moins cinq, chacune ayant une fonction précise :

1. Dialecte sicilien local (celui de Porto Empedocle), utilisé:  

  1. dans le discours direct de certains personnages, par exemple, femmes du peuple, mafiosi.. Exemples :

  2. Perche non ti sei fatta viva in questi giorni? Ca pirchi`! Ca pirchi` a la signurina non ci piaci di vidirimi casa casa quannu ce` iddra. (Il cane di terracotta, p. 234).

  3. Madunuzza beddra! Pazzo nisci`! Losso du coddru si ruppe! (Il cane di terracotta, p. 215).

  4. Vedi se sono astutati tutti e due, accussi` ce ne andiamo. (Il cane di terracotta, p. 174).

  5. Peju de li delinquenti! Peju de li assassini ci hanno trattato quei figli di lorda buttana! E chi si credono dessiri? Strunzi!...Cosi di pazzi! Cosi di pazzi!. (Il cane di terracotta, p. 49)
  6. Ciccino, ma cu e` a chistura?. (Il cane, 112)

B. dans les proverbes ou formules magiques : Rapriti pipiti e chiuditi popiti (Il cane, p. 92)

Futtiri addritta e caminari na rina / portanu l'omu a la ruvina (Il cane, 143)

C. listes de synonymes:

vignarole, attuppateddri, vavaluci, scataddrizzi, crastuna (Il cane 129)

nirbusi, sconoscenti, sciarreri (Il cane 138)

arrinanzato, parvenu, semianalfabeta, mezza calzetta (Il cane 152)

aggrugnato, trubbolo (Il cane 158)

una sisiata, una pigliata pi fissa, un tiatro (Il cane 173)  

2. Varietés mixtes

Mélange de dialecte sicilien et d'italien : 

quand l'auteur exprime les pensées ou les actions de Montalbano :

i. [Montalbano] Dei morti se ne fotteva altamente, poteva dormirci 'nzemmula, fingere di spartirci il pane o di giocarci a tressette e briscola, non gli facevano nessuna impressione, ma quelli che stavano per morire invece gli provocavano la sudarella, le mani principiavano a tremargli, si sentiva agghiacciare tutto, un pirtuso gli si scavava dintra lo stomaco. (Il cane di terracotta, p. 75)

ii. Se ne stava lì, come affatato, a taliare la scena, scantato che un suo minimo gesto potesse svegliare dal sogno che stava vivendo (Il cane, p. 121)

iii. Riattaccò e esplose in un nitrito, altissimo, di gioia. Subito, nella cucina, si sentì un rumore di vetri infranti: per lo spavento, ad Adelina doveva essere caduto qualcosa di mano. Pigliò la rincorsa, saltò dalla veranda sulla rena, fece un primo cazzicatummolo, poi una ruota, un secondo capitombolo, una seconda ruota. Il terzo cazzicatummolo non gli arriniscì e crollò senza sciato sulla sabbia.

Adelina si precipitò verso di lui dalla veranda facendo voci...

(Il cane di terracotta, p. 215; v. anche 224, 215)

Ce mélange n'est sûrement pas celui que l'on peut entendre aujourd'hui en Sicile. Camilleri n'utilise pas l'italien régional de Sicile. "L'italianisation" se produit clairement par l'utilsation de morphèmes italiens sur des bases siciliennes choisies par l'auteur. 

Le -u final du sicilien est simplement changé en -o: 

il paro e il disparo ; cinco

Les termes dialectaux se réfèrent souvent aux plats régionaux : 

mostazzolo di vino cotto, pasta fredda con pomodoro, vasalico' e passaluna, olive nere, pasta ncasciata, tinnirume, petrafe' rnula, cinquantino... 

B. dans le discours direct de certains personnages (mafiosi, représentants de l'ordre):  

i. Eh no, duttureddru, non e' la stessa cosa, mi meraviglio di lei che sapi leggiri e scriviri, le parole non sono uguali. Io mi faccio arrestare, non mi costituisco. Si pigliassi la giacchetta che ne parliamo dintra, io intanto rapro la porta. (Il cane di terracotta, p. 20)

ii. (Lei non ci crede che io sono malato?.) Ci credo. Ma la minchiata che lei vuole farmi ammuccare e` che per essere curato lei ha necessita` di farsi arrestare.... (Il cane di terracotta, p. 22)

La base linguistique de tous les romans de Camilleri est l'italien. La greffe du sicilein sur cette base italienne est une opération venant d'en haut. On trouve des termes de dialecte (taliare pour guardare, spiare pour chiedere, travagliare pour lavorare, etc), mais la syntaxe reste italienne, à part la fréquente inversion de l'ordre des mots dans la phrase : Montalbano sono, et l'utilsation du passé simple : Che fu ?

Camilleri fait tout pour indiquer au lecteur attentif la signification des termes siciliens non directement compréhensibles.

3. L'utilisation du dialecte vs. l'utilisation de l'italien

L'italien est utilisé généralement dans les cas suivants : 
  • thèmes d'actualité et commentaires de l'auteur.
Due novembre, festa dei morti.
Festa ormai persa, cancellata dalla banalita` dei doni sotto lalbero di Natale, cosi` come facilmente adesso si cancellava la memoria dei morti. Gli unici, a non scordarseli, i morti, anzi a tenacemente tenerne acceso il ricordo, restavano i mafiosi, ma i doni che inviavano in loro memoria non erano certo trenini di latta o frutti di martorana. (Il cane di terracotta, p. 41).  
  • description des programmes de la RAI 

In televisione cerano un dibattito sulla mafia, uno sulla politica estera italiana, un terzo sulla situazione economica, una tavola rotonda sulle condizioni del manicomio di Montelusa, .... (Il cane di terracotta, p. 154)

  • presentation de personnages dont la fonction fondamentale dans l'intrigue ne doit pas être dévoilée au début :
Il preside Burgio era andato in pensione da una decina d'anni, ma tutti in paese continuavano a chiamarlo cosi` perche` per oltre un trentennio era stato preside della scuola d'avviamento commerciale di Vigata. (Il cane di terracotta, p. 105)

4. Le dialecte de Catarella

Catarella s'exprime dans un sabir "macaronique", qu'il appelle lui-même "taliano", mélange d'italien bureaucratique, d'italien populaire et de dialecte, ce qui crée quiproquos et situations comiques.

Voici un exemple qui ne manque pas de sel :

Dottori, lei putacaso mi saprebbi fare la nominata di un medico di quelli che sono specialisti ?

- Specialista di cosa, Catarè ?

Di malattia venerea.

Montalbano aveva spalancato la bocca per lo stupore.

- Tu?! Una malattia venerea? E quando te la pigliasti?.

- Io m'arricordo che questa malattia mi venne quando ero ancora nico, non avevo manco sei o sette anni.

- Ma che minchia mi vai contando, Catarè? Sei sicuro si tratta di una malattia venerea?

- Sicurissimo, dottori. Va e viene, va e viene. Venerea.

(Il cane di terracotta, p. 25-26)  

5. Autres dialectes

L'auteur utilise le gênois dans La mossa del cavallo: le dialecte si différent du sicilien, fait comprendre la difficulté du personnage principal né en Sicile, mais ayant vécu à Gênes, de comprendre la Sicile. Dans Il Birraio di Preston, le préfet est florentin et se distingue par l'élision des "c" durs. Le questeur est milanais, sa prononciation est influencée par le français ; enfin, le parler du révolutionnaire romain se caractérise par ses élisions de voyelle et la déformation de l'article il en er.

6. Anglicismes

Peu d'anglicismes (freezer), ce qui donne à penser que l'italien de Camilleri est proche de l'italien parlé, pauvre en anglicismes. 

Pour conclure

L'utilisation du dialecte assume plusieurs fonctions pour Camilleri : d'abord, identifier plus concrètement les lieux de l'intrigue. L'autre fonction est d'introduire du comique, de l'ironie. La caractéristique des Siciliens de faire du théatre, de jouer dans différents registres, est rendue par la variation linguistique.
L'intention de Camilleri est de divertir le lecteur tout en suscitant en lui la réflexion sur la réalité historique sicilienne, pleine de souffrances et d'injustices. Le dialecte est également utilisé dans les circonstances très dramatiques (la discussion entre Montalbano et la soeur de Gegé).

Le lecteur non sicilien éprouve à la lecture un sentiment de familière étrangeté, confronté à des tournures et de vocables inconnues de lui mais qu'il comprend grâce au contexte.

Camilleri sur le net :

Le Camilleri Fans Club : http://www.vigata.org/
Sur Facebook : https://www.facebook.com/groups/49043903806/

Umberto Eco

J’intègre enfin Umberto Eco à cette rubrique sur la littérature italienne. C’est pourtant depuis longtemps l’un de mes auteurs favoris, mais c’est un tel monument de la culture mondiale que c’est difficile de l’aborder en un court article.

Les romans

Le Nom de la rose

Sur les conseils d'un ami, je me suis lancé - d'abord, je l'avoue, avec quelque difficulté - dans Le Nom de La Rose, qui, passé les 100 premières pages, m'a passionné. Quelque temps plus tard, je me suis procuré la version originale en italien.

Le Nom de la rose est une histoire en sept chapitres, chiffre symbolique qui représente le nombre de jours et d'étapes de l'enquête ainsi que le nombre (approximatif !) de morts. Ce "polar médiéval" se situe en 1327, alors que la chrétienté est divisée entre l'autorité du pape Jean XXII et celle de l'Empereur Louis IV du Saint-Empire. L'ex-inquisiteur Guillaume de Baskerville se rend dans une abbaye bénédictine, située entre la Provence et la Ligurie, accompagné par son novice Adso qui est le narrateur. Dans un climat de conflit théologique entre les franciscains et l'autorité pontificale au sujet de la pauvreté du Christ – servant avant tout de façade au conflit politique entre le pape et l'empereur – l'ancien inquisiteur doit reprendre sa charge à la demande de l'abbé, à la suite de la mort suspecte d'un des moines. Rapidement, l'apparent suicide prend des allures de plus en plus inquiétantes. Lorsque l'inquisiteur dominicain Bernardo Gui se rend à l'abbaye à la demande du pape, et commence à se mêler à l'enquête, cela est loin d'arranger les choses.

Le Nom de la rose se présente à la fois comme mystère médiéval, pastiche du genre policier, exposé de la philosophie médiévale et de la réflexion morale. Au-delà de cette enquête, on peut retenir de ce roman le combat d'un homme contre l'obscurantisme, un plaidoyer pour la liberté et le savoir. En parallèle, l'auteur donne libre cours à de nombreuses réflexions sur cette époque, le rôle de l'église et des confréries, la peinture et l'art en général, l'objectivité scientifique contre la subjectivité de la foi religieuse.

Le Nom de la rose fait aussi quelques allusions à la sémiotique qui s'interroge sur le dégagement progressif de symboles à partir de signes, symboles qui à leur tour sont interprétés par la société et la structurent. Le roman révèle des pistes à décoder pour le lecteur mais, au fur et à mesure que le lecteur s'enfonce dans les significations plus profondes, la part de mystère devient secondaire.

Par ailleurs, Eco multiplie les références cachées à la littérature occidentale passée et actuelle. Par exemple, l'arrivée de son héros et ses fines déductions, dignes de Sherlock Holmes.

J'ai dévoré ensuite - en italien cette fois - Il Pendolo di Foucault.

Le Pendule de Foucault

Dans le Pendule, Umberto Eco entraîne son lecteur dans une folle aventure au cœur de l’histoire, à la recherche du légendaire secret des Templiers. Le livre débute par les déambulations du narrateur, Casaubon, par les salles du Conservatoire des Arts et Métiers, à Paris. Le but recherché : se laisser enfermer là pour y passer la nuit de la St-Jean et voir si, réellement le "Plan" existe. Ce "Plan", Casaubon en a entendu parler quelques années auparavant, du temps où il écrivait une thèse sur les Templiers et que sa connaissance du sujet avait retenu l’attention de deux habitués du bar qu’il fréquentait alors, dans l’Italie de 1968. Le commandant Ardenti qui lui avait dévoilé le Plan, ainsi qu'à ses amis Jacopo Belbo et Diotavelli, avait un jour mystérieusement disparu - avec le manuscrit qui évoquait le "Plan". Assassiné, probablement. Mais par qui ? ... Les trois amis tenteront de déchiffrer un étrange message qui pourrait indiquer l’endroit où se trouve le dernier refuge des chevaliers du Temple. Leurs tribulations remueront d’une façon inquiétante le passé ce qui leur occasionnera beaucoup de désagréments pour employer un euphémisme !

Un ouvrage bien différent du célébrissime "Nom de la Rose" et cependant tout aussi attachant pour peu que l’on accepte l’éternel jeu de cache-cache dans lequel nous entraîne Eco. Les apparentes digressions du début du livre n'apparaîtront plus comme telles à la fin.

"Le Pendule de Foucault" est un extraordinaire mélange de genres : intrigue mystérieuse, survol érudit des grands courants religieux et philosophiques, quête d’un impossible Graal qu’on ne peut, en fait, découvrir qu’en soi-même et au prix de bien des dépouillements. Le tout parcouru par la continuelle ironie d'Umberto Eco.

Comme le précédent, ce roman est riche en érudition et en références historiques. On peut s’y perdre mais on s'y retrouve toujours.

A côté des passages "culturels", le talent de conteur d'Eco donne sa pleine mesure quand par exemple il évoque l’enfance villageoise de Belbo. Les cent dernières pages sont palpitantes.

Après Le Pendule, j'ai lu chaque roman du maître, de préférence en italien.

L'île du jour d'avant

L’histoire d’un noble au XVIIe siècle naufragé sur la ligne de changement de date.

Baudolino

L’histoire d’un jeune paysan piémontais adopté par l’empereur Frédéric Ier Barberousse et ses aventures incroyables.

La Mystérieuse Flamme de la reine Loana

Ce roman, malgré ses illustrations en couleurs, est dominé par le brouilard. Yambo se réveille dans le brouillard, après un accident qui lui a fait perdre la mémoire. L’accompagnant dans la lente récupération de ses sens, sa femme le convainc de retourner dans sa maison de campagne où il a conservé les livres qu’il lisait quand il était enfant, ses cahiers d’écolier, ses disques....

Le Cimetière de Prague

L’histoire d’un voyageur affabulateur qui a contribué à la création des Protocoles des Sages de Sion.
Le récit se fonde en partie sur le journal tenu en 1897-98 par le « capitaine » Simonini, un faussaire italien réfugié à Paris. Troublé par d'étonnants trous de mémoire et, surtout, par l'intrusion, dans son appartement et dans son propre journal, d'un mystérieux alter-ego, l'abbé Dalla Piccola, Simonini mène une introspection afin de dissiper sa confusion. Il est ainsi amené à rédiger ses souvenirs, entrecoupés par les interventions de l'abbé et les tentatives de synthèse du narrateur.

Numero zero

En 1992, à Milan, un groupe de journalistes, cinq hommes et une jeune femme, sont embauchés pour créer un nouveau quotidien qu’on leur promet dédié à la recherche de la vérité, mais qui se révèle un pur instrument de calomnie et de chantage.
« L’ombre de Mussolini, donné pour mort, domine tous les événements italiens depuis 1945 » : est-ce là le délire d’un journaliste d’investigation paranoïaque ? Mais alors, pourquoi le retrouve-t-on assassiné un beau matin ?
Attentats, tentatives de coups d’Etat, empoisonnements, complots, stratégie de la manipulation, de la désinformation et de la tension : quand tout est vrai, où est le faux ?
Umberto Eco nous livre une critique ironique et plutôt désabusée de la presse, à travers une poignée de journalistes tocards qui ne fabriquent pas vraiment un journal mais un "numéro zero".
Eco entremêle des faits réels avec son intrigue pour construire un ensemble parfaitement cohérent.

Biographie

Né le 5 janvier 1932 à Alexandrie dans le Piémont (Italie), Umberto Eco est avant tout un grand érudit et homme de culture. Universitaire (titulaire de la chaire de sémiotique et directeur de l’École supérieure des sciences humaines à l’université de Bologne dont il est professeur émérite depuis 2008) reconnu pour ses nombreux essais universitaires sur la sémiotique, l’esthétique médiévale, la communication de masse, la linguistique et la philosophie, il est surtout connu du grand public pour ses œuvres romanesques.

Diplômé en philosophie en 1954 à l'université de Turin (avec une thèse sur Thomas d'Aquin), il s'intéresse dans un premier temps à la scolastique médiévale (Sviluppo dell'estetica medievale, 1959), puis à l'art d'avant-garde (L'Œuvre ouverte, 1962) et à la culture populaire contemporaine (Apocalittici e integrati,1964). Il rencontre un succès immédiat en Italie.
Devenu ensuite un pionnier des recherches en sémiotique (La Structure absente, 1968, Trattato di semiotica generale, 1975), il développe une théorie de la réception (Lector in fabula, The Limits of Interpretation, The role of the Reader) qui le place parmi les penseurs européens les plus importants de la fin du XXe siècle.
Son premier roman, Le Nom de la rose (1980) connaît un succès mondial avec 17 millions d'exemplaires vendus à ce jour et des traductions en vingt-six langues, malgré un contenu dense et ardu. Umberto Eco met en application dans ce « policier médiéval » ses concepts sémiologiques et ses théories du langage.
Son deuxième roman, Le Pendule de Foucault (1988) connaît également un énorme succès, quoique pour des raisons inverses : le public, guidé par Eco, part à la découverte de symboles énigmatiques ou prophétiques, à rebours de la dénonciation de l'ésotérisme qui est pourtant le propos de l'auteur, mais celui-ci démontre par la même occasion que le lecteur est libre de ses interprétations (théorie qu'Eco continue de développer dans ses œuvres théoriques sur la réception, Les Limites de l'interprétation en 1990). Le livre tourne d'ailleurs en ridicule l'interprétation à outrance des faits avérés ou légendaires de l'histoire, en tirant avec un égal succès des dimensions d'un simple kiosque à journaux le même genre d'informations de portée cosmique que certains se croient fondés à lire dans celles de la pyramide de Khéops.
Umberto Eco donne également des conférences sur ses théories de la narration en littérature, Six promenades dans les bois du roman et d'ailleurs (1996), sur la traduction, Experiences in translation (2000), et sur la littérature, De la littérature (2003).
Tout au long de sa carrière, il écrit régulièrement dans des quotidiens et des hebdomadaires des chroniques sur des sujets de l'heure, avec un souci de « débusquer du sens là où on serait porté à ne voir que des faits ».

Bibliographie

Romans

Tous les romans sont traduits par Jean-Noël Schifano.
Il nome della rosa (1980) – Traduction française Le Nom de la rose - Grasset, 1982 - (prix Strega, Prix Médicis étranger). Un roman policier médiéval dont a été tiré un film de Jean-Jacques Annaud, avec notamment Sean Connery et Christian Slater. Le roman a été augmenté de Postille al nome della rosa, Apostille au Nom de la Rose traduite par M. Bouzaher.

Il pendolo di Foucault
(1988) - Le Pendule de Foucault - Grasset, 1990

L'isola del giorno prima
(1994) - L'Île du jour d'avant (L'isola del giorno prima) - Grasset, 1996

Baudolino
(2000) - Baudolino - Grasset, 2002 - Prix Méditerranée Étranger 2002

La misteriosa fiamma della regina Loana (2004) - La Mystérieuse Flamme de la reine Loana - Grasset, 2005

Il cimitero di Praga
(2010) - Le Cimetière de Prague - éditions Grasset, 560 pages, 2011

Essais
Eco a écrit également de nombreux essais de philosophie, sémiotique, linguistique et esthétique. Parmi ceux-ci, citons :

· Opera aperta, Milano: Bompiani, 1962 - L'Œuvre ouverte (1965, seconde révision 1971) (Version originale révisée de Opera aperta, 1962 et incluant Le poetiche di Joyce, 1965)
· Diario minimo, Milano: Mondadori, 1963 (ed. modificata, 1975) - Pastiches et postiches (1996) (version augmentée de Diario minimo)
· La struttura assente, Milano: Bompiani, 1968 (ultima ed. modificata, 1980) - La Structure absente, introduction à la recherche sémiotique (1972)
· Trattato di semiotica generale, Milano: Bompiani, 1975 - La Production des signes (1992) (version partielle de A Theory of Semiotics, version augmentée anglaise de Trattato di semiotica generale, 1975)
· Il superuomo di massa, Roma: Cooperativa Scrittori, 1976 (ed. modificata, Milano: Bompiani, 1978) - De Superman au Surhomme (1993)
· Dalla periferia dell'impero, Milano: Bompiani, 1977
· Lector in fabula, Milano: Bompiani, 1979 - Lector in fabula ou la Coopération interprétative dans les textes narratifs (1985)
· Postille al nome della rosa (1983) (aggiunte all'ed. italiana tascabile di Il nome della rosa, Milano: Bompiani, 1984) - Apostille au Nom de la Rose
· La Guerre du faux (1985 ; 2158 pour la nouvelle édition chez Grasset) (tiré de Il costume di casa, 1973; Dalla periferia dell'impero, 1977 ; Sette anni di desiderio, 1983)
· Leggere i Promessi sposi (con Maria Corti), Milano, Bompiani, 1989
· I limiti dell'interpretazione, Milano: Bompiani, 1990 - Les Limites de l'interprétation (1992)
· Il secondo diario minimo, Milano: Bompiani, 1992 - Comment voyager avec un saumon, nouveaux pastiches et postiches (1998) (traduction partielle)
· La ricerca della lingua perfetta nella cultura europea, Bari: Laterza, 1993 - La Recherche de la langue parfaite dans la culture européenne (1993)
· Six Walks in the Fictional Woods, Cambridge: Harvard U.P., 1994 (tradotto come Sei passeggiate nei boschi narrativi, Milano: Bompiani) - Six promenades dans les bois du roman et d'ailleurs (1996)
· Kant e l'ornitorinco, Milano: Bompiani, 1997 - Kant et l'ornithorynque (1999)
· La bustina di Minerva, Milano: Bompiani, 2000
· Sulla letteratura, Milano: Bompiani, 2002 - De la littérature (2003)
· Dire quasi la stessa cosa. Esperienze di traduzione, Milano: Bompiani, 2003 - Dire presque la même chose, expériences de traduction (2007) - · Mouse or Rat?: Translation as Negociation, London: Weidenfeld & Nicholson, 2003
· Storia della bellezza, Milano: Bompiani, 2004 - Histoire de la beauté (2004)
· Storia della bruttezza, Milano: Bompiani, 2007 (a cura di) - de la laideur (2007)
· La quête d'une langue parfaite dans l'histoire de la culture européenne Leçon inaugurale au Collège de France (1992), CD audio, Ed. Le Livre Qui Parle, 2008.
· Il Medioevo. Barbari, Cristiani, Musulmani (a cura di), Milano: Encyclomedia Publishers, 2010
· Il Medioevo. Cattedrali, Cavalieri, Città (a cura di), Milano, Encyclomedia Publishers, 2011
· Il Medioevo. Castelli, Mercanti, Poeti (a cura di), Milano, Encyclomedia Publishers, 2011
· Il Medioevo. Esplorazioni, Commerci, Utopie (a cura di), Milano, Encyclomedia Publishers, 2011

Umberto Eco est décédé à l'âge de 84 ans, dans la nuit du 19 au 20 février. Il souffrait d'un cancer depuis plusieurs années.

« A Umberto Eco on donnait un mot et ce mot faisait aussitôt lever dans son esprit deux souvenirs, trois histoires et quatre réflexions. » (Bernard Pivot)

Luigi Natoli

I Beati Paoli (Le Bâtard de Palerme, La mort à Messine, Coriolano)

Editions Métailié. Traduction de Maruzza Loria et Serge Quadruppani

batard mort coriolano

Début du XVIIIe siècle. Raimondo de la Motta est un cadet de famille. Son frère, le duc meurt à la guerre. Pour obtenir le titre et la fortune qui l’accompagne, Raimondo décide de se débarrasser de son jeune neveu, héritier légitime, et de la mère de celui-ci. Sa tentative échoue, mais la duchesse et son fils sont obligés de quitter le palais et sont recueillis par une famille de basse extraction. La duchesse mourant peu après, l'orphelin sera élevé par cette famille. Douze ans plus tard, en septembre 1713, chevauchant son cheval étique, la rapière au côté, Blasco di Castiglione, jeune gentilhomme au grand coeur, fait son entrée à Palerme. En quête du secret de sa naissance, il va se trouver mêlé à une formidable histoire de vengeances et de trahison. Car dans l’ombre, les Beati Paoli sont bien décidés à rendre le titre au véritable duc.

Il rencontrera don Raimondo della Motta, qui n'a pas reculé devant le crime pour ceindre la couronne ducale, son épouse la belle Donna Gabriella, Violante, belle comme un songe de pureté, le mystérieux Coriolano della Foresta. Il découvrira une ville de palais arabes, d'églises espagnoles, de torteresses normandes, avec ses quartiers et ses catacombes où se réunit la secte des Beati Paoli.

Dès les premières pages de cette saga historique dans la lignée d'Alexandre Dumas, on est pris au piège et il devient rapidement très difficile de reposer le livre. Les personnages sont inoubliables : Don Blasco de Castiglione, le chevalier sans peur et sans reproche, Donna Gabriella,qui par amour ne reculera devant aucun crime, Matteo Lo Vecchio, sbire prêt à toutes les vilenies, Corilolano de la Floresta, sans oublier bien sur les mystérieux Beati Paoli. Dans les deux tomes suivants, on suivra l'histoire de ces familles pendant plus de cinquante ans avec Blasco et Coriolano et l'on découvrira de nouveaux personnages, le jeune Cesare Brancaleone, Giovanna Oxorio...

Les descriptions de la Sicile, de Palerme, de ses mystères et de son petit peuple sont tout simplement envoûtantes et nous transportent loin dans le temps et dans l’espace.

Bien sûr, la trilogie comporte quelques longueurs, les coups de théatre sont un peu trop attendus et les sentiments un peu trop caricaturaux, mais il passe dans ce livre un souffle épique qui ne laisse pas indifférent.

Giancarlo de Cataldo

Romanzo Criminale

romanzo
romanzo

poche


Publié en italien en collection Einaudi tascabili. Traduit en français par Serge Quadrupani et publié par les éditions Metailie ainsi qu'en poche (Points policier).

A 49 ans, Giancarlo DE CATALDO est juge auprès de la cour d'assises de Rome. Il a écrit des romans, des scénarios, des essais et des pièces de théâtre.

>A la fin des années 70 à Rome. une bande de petits voyous menée par trois personnalités plus fortes, décide de prendre le contrôle de Rome. La police est plus préoccupée par l’activisme d’extrême gauche que par les manœuvres des groupes mafieux. Le Libanais, le Froid, et leur bande de jeunes truands en profitent. Ils veulent conquérir la capitale et ne pas se contenter des restes. La rançon d’un enlèvement leur servira de mise de fonds pour l'achat d'un stock de drogue. Lentement, mais sûrement, ces voyous se font une place à Rome, contrôlant le marché de la drogue, maîtrisant les lieux de jeux clandestins. Ils s’associent avec un des gros importateurs de drogue pour participer à la distribution. Seuls le commissaire Scialoja et le procureur Borgia qui enquêtent sur l’enlèvement s’intéressent à eux. Tous les autres policiers d’Italie sont à la recherche de la cache des Brigades Rouges, celle où se trouve Aldo Moro. Quand son corps est retrouvé dans une voiture, les agissements du Froid et du Libanais passent encore plus, si possible, au second rang. Quelques années plus tard, l’extrême gauche anéantie, les gamins ont fait leur chemin, ont des contacts avec la classe politique, les services secrets, les mouvements d’extrême droite … Ils ont réussi, et sont devenus intouchables pour Scialoja. C’est le sommet, c’est aussi le début de la chute.

Sur une période de dix ans, on va voir mûrir ces hommes et femmes, faire des choix ou se laisser porter par les évènements.

Et on s'attache malgré tout à tous ces personnages, qui sont de vrais personnages lâches, cruels, héroïques, forts, faibles, généreux, envieux, pathétiques, impitoyables … en un mot, humains. .

Roman fleuve, roman noir, roman criminel : Cette époustouflante chronique du crime romain entre 1978 et 1992 n’est ni plus ni moins qu’une histoire de l’Italie dans cette période particulièrement trouble. Tout y est : les années de plomb, le rôle de l’état dans le pourrissement d’une situation, l’implication de l’extrême droite, manipulée par les services secrets, l’aide apportée par la pègre, en échange d’une bienveillante indulgence … Plus tard, les liens entre les politiques et le monde de la pègre, la corruption, la toute puissance de la mafia, les loges maçonniques …

Ce livre s'inspire de la véritable histoire d'une bande italienne, qui a sévi dans la capitale dans les années 80. Période d'agitation politique et criminelle, qui a vu ce pays frappé par le terrorisme rouge mais aussi le noir.
Les troubles liés aux attentats, l'instabilité des gouvernants, les intérêts politiques et financiers restent en filigrane de ce livre. Le très solide fond documentaire de ce livre, qui se déroule entre 1977 et 1992, est l'histoire authentique de la "bande de la Magliana" (d'après le nom d'un quartier de Rome), première organisation criminelle constituée en ces années-là sur le modèle de la mafia, et qui, pour la première fois dans l'histoire du milieu romain, a mis la capitale en coupe réglée. Les liens de cette bande avec l'Italie de tous les secrets sont avérés : loge P2, terrorisme noir, assassinat d'Aldo Moro, politiciens et policiers corrompus, services secrets... Toute l'histoire souterraine de l'Italie de ces années récentes défile ainsi sous nos yeux, sans que jamais De Cataldo renonce aux moyens de la littérature : il crée des personnages puissants et originaux, notamment de magnifiques figures de femme, il alterne les scènes de roman noir et les tableaux de moeurs, la bouffonnerie et la tragédie. L'évolution du commissaire dont l'histoire sert de fil à la saga prend des allures de tragédie amère lorsque, de jeune idéaliste, il va devenir à son tour un manipulateur du crime. Le destin du jeune juge d'instruction auquel il s'allie est tout aussi édifiant. Tout cela dans une langue qui utilise tousl les argots : l'argot romanesco du peuple romain et de sa malavita, ceux des alliés napolitains ou siciliens, aussi bien que la langue bureaucratique des manipulateurs de l'ombre...
Toute l'histoire souterraine de l'Italie de ces années récentes (loge P2, terrorisme noir assassinat d’Aldo Moro, politiciens et policiers corrompus, services secrets...) défile ainsi sous nos yeux, sans que jamais Giancarlo De Cataldo renonce aux moyens de ta littérature: avec une écriture jubilatoire il alterne les scènes de roman noir et les tableaux de mœurs, la bouffonnerie et le drame. Il crée des personnages forts et originaux, notamment de magnifiques figures de femme.

Ce roman épique d'une incroyable puissance a été unanimement salué par la presse italienne avant d'être adapté au cinéma par Michele Placido.

Il a reçu le Trophée 813 et le Prix du Polar européen du Point en 2006.


Italo Calvino

Italo Calvino est né à Cuba où son père Mario, d'origine ligure, travaille comme agronome, et sa mère Evelina Mameli (ou Eva), native de Sardaigne, est biologiste.

En 1925 il rentre en Italie alors mussolinienne. Il grandit à San Remo et reçoit une éducation laïque et antifasciste.

Lorsque la guerre éclate, il interrompt ses études d'agronomie ; en 1943, il rejoint les partisans des brigades Garibaldi et en 1945, il se retrouve à Turin où il collabore avec plusieurs journaux, s'inscrit au parti communiste et entreprend des études de lettres qu'il conclura brillamment par un mémoire de littérature anglaise sur Joseph Conrad. À cette période, il fait la connaissance de Cesare Pavese qui l'encourage à écrire.

En 1947, il publie son premier roman, Le Sentier des nids d'araignées, qui évoque son expérience de résistant. L'œuvre rencontre un certain succès. En 1949 paraît Le Corbeau vient le dernier. Ces deux œuvres naissent dans l'atmosphère néoréaliste mais sont empreintes, la première surtout, d'un style qui se rapproche de la fable. En 1952, sur les conseils de son éditeur, il abandonne sa manière néo-réaliste et se laisse aller à ses penchants pour le conte fantastique, à travers Le Vicomte pourfendu qui formera, avec Le Baron perché et Le Chevalier inexistant, la célèbre trilogie Nos ancêtres, vision allégorique de la condition humaine moderne. Entre 1950 et 1956, il entreprend la compilation et la traduction des Contes populaires italiens à partir de contes folkloriques du XIXe siècle.

Après l'invasion de la Hongrie en 1956, Calvino se détourne du parti communiste et, progressivement, de l'engagement politique.

Au début des années 60, dans deux articles : La mer de l'objectivité et Le défi au labyrinthe, il réfléchit à la situation littéraire internationale et tente de définir sa propre poétique dans un monde de plus en plus complexe et indéchiffrable.

Il publie en 1963 La Journée d'un scrutateur, puis en 1964 s'installe à Paris où il entrera en contact avec les membres de l'OuLiPo. Parallèlement, son intérêt pour les sciences naturelles et la sociologie ne cesse de croître. Celles-ci influeront sur son œuvre : Cosmicomics (1965) est un recueil de contes fantastico-scientifiques, qui illustrent une fois de plus son goût pour le fantastique.

En 1964, il se marie et a une fille l'année suivante.

Le Château des destins croisés (1969), Les Villes invisibles (1972), Si par une nuit d'hiver un voyageur (1979), appartiennent au « système combinatoire des récits et des destins humains », système à l'aide duquel Calvino – en s'appuyant sur un certain nombre d'éléments (les figures du tarot dans Le Château des destins croisés) – prétendait construire ces récits. Ce « systématisme » traduit l'influence de l'OuLiPo et le goût de ses membres pour toutes les formes d'écriture à contraintes.

Il meurt en 1985 d'une hémorragie cérébrale, alors qu'il préparait, pour l'université de Harvard les Leçons américaines, qui paraîtront après sa mort.

Calvino a toujours été attiré par la littérature populaire, l'univers de la fable, en particulier. Dans Le Vicomte pourfendu, il exploite la veine fantastique : le cadre est celui de la fable tandis que la narration se fait sur deux niveaux : le plus immédiatement perceptible, le récit fabuleux, mais aussi le niveau allégorique et symbolique qui est très riche (il développe notamment les thèmes du contraste entre réalité et illusion, idéologie et éthique, etc.). Mais la morale du roman est d’abord une invitation à la nuance, puisqu'il apparaît que la vérité absolue est une chimère.

Les deux autres romans de la trilogie Nos ancêtres obéissent au même principe de fonctionnement. Le héros du Baron perché est un alter ego de Calvino, désormais débarrassé de ses anciennes conceptions et qui ne voit plus la littérature comme porteuse d'un message politique. Le Chevalier inexistant, dernier de la trilogie, est un roman plus sombre, en revanche.

A côté de cette production « fabuleuse », Calvino continue à traiter dans ses œuvres de la réalité quotidienne.

A ce cycle appartient Marcovaldo, roman en deux parties. La première se rapporte davantage à la manière de la fable tandis que la seconde aborde des thèmes urbains sur un ton qui confine à l’absurde. La même année que ce dernier, paraît La Journée d’un scrutateur dans lequel Calvino raconte la journée électorale d’un militant communiste, scrutateur dans un asile faisant office de bureau de vote, qui est profondément troublé par son contact imprévu avec un monde parfaitement irrationnel.

Bibliographie

  • Le Sentier des nids d'araignées (Il Sentiero dei nidi di ragno) (1947)
  • Le Corbeau vient le dernier (Ultimo viene il corvo) (1949)
  • Le Vicomte pourfendu (Il visconte dimezzato) (1952)
  • Contes italiens (Fiabe italiane)
  • Le Baron perché (Il barone rampante) (1957)
  • Le Chevalier inexistant (Il cavaliere inesistente) (1959)
  • Marcovaldo ou les Saisons à la ville (Marcovaldo ovvero le Stagioni in città) (1963)
  • La Journée d'un scrutateur (La giornata di uno scrutatore) (1963)
  • Aventures (Gli amori difficili ) (1964)
  • Cosmicomics (Le cosmicomiche) (1965)
  • Temps zéro ( Ti con zero) (1968)
  • Le Château des destins croisés (Il castello dei destini incrociati) (1969)
  • Les Villes invisibles (Le città invisibili) (1972)
  • Si par une nuit d'hiver un voyageur (Se una notte d'inverno un viaggiatore) (1979)
  • Palomar (1983)
  • La Machine littérature (1984)
  • Collection de sable (Collezione di sabbia) (1984)
  • Leçons américaines (Lezioni americane. Sei proposte per il prossimo millennio) (1988)
  • Sous le soleil jaguar (Sotto il sole giaguaro) (1988)
  • La route de San Giovanni (La strada di san Giovanni) (1990)
  • Forêt-Racine Labyrinthe (1991) Pourquoi lire les classiques (Perché leggere i classici) (1991)
  • Ermite à Paris (Eremita a Parigi) (1994)

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Se per une notta d’inverno un viaggiatore (Si par une nuit d’hiver un voyageur) est un roman assez particulier. Une mise en abîme, un livre dans un livre. Dans ce récit qui relève tout autant de l'oeuvre littéraire que de l'exercice de style, il y a deux héros: le livre et le lecteur. Tout commence lorsqu'un lecteur (dont on ne connaît pas le nom) achète le dernier roman d'Italo Calvino, intitulé " Si par une nuit d'hiver un voyageur ". Il rentre chez lui et commence donc à le lire. Il est tout de suite intéressé par le roman, mais à la fin du premier chapitre, plus rien. Il découvre que son exemplaire comporte une erreur de brochage : le livre qui se trouve entre ses mains contient en fait le début d'un autre récit. Le lecteur retourne donc à la librairie pour avoir un exemplaire complet. En échange de son livre, il en reçoit un autre. Mais le scénario se répète….

Notre lecteur veut connaître la fin de la première histoire et va donc se lancer dans la quête du texte original, oscillant entre réel et irréel, allant de pays en pays et de livre en livre. Il explorera le royaume du rêve et de la littérature.
Dans la librairie il fait connaissance avec la Lectrice qui a le même problème que lui, et il apprend que le roman qu'il a commencé à lire n'est pas de Calvino ( !), mais que, par erreur, la couverture du livre de Calvino cachait le roman d'un auteur polonais inconnu. Le lecteur ne s'intéresse plus au roman de Calvino qu'il avait l'intention de lire, il veut continuer la lecture du livre polonais.

On lui donne un autre exemplaire, mais, une fois chez lui, le Lecteur découvre que, d'abord, ce n'est plus du tout le même roman, et que, ensuite, il comporte, lui aussi, une erreur : à partir du deuxième cahier, les pages ne sont imprimées que d'un côté, et, troisièmement, ce n'est pas un roman polonais, à en juger d'après les noms propres et les toponymes. Le Lecteur consulte un atlas géographique et voit que les toponymes mentionnés dans le roman se référent à une certaine Cimmérie, Etat apparu après la première guerre mondiale et disparu définitivement avec sa langue après la seconde guerre mondiale. Intrigué, le Lecteur fixe un rendez-vous avec la Lectrice pour rendre visite au professeur d'université, spécialiste de cette langue et littérature. Celui-ci, à peine les noms des personnages prononcés, reconnaît instantanément le plus grand chef-d'oeuvre de sa littérature et se met à le traduire à l'improviste d'après le manuscrit qu'il possède. Mais le Lecteur et la Lectrice se rendent tout de suite compte que c'est un autre roman : mis à part quelques noms et toponymes, tout y est différent. Nos deux lecteurs cherchent et, après la librairie et la bibliothèque, vont chez l'éditeur. L'histoire se complique encore. Chaque personnage du roman cherche une explication et chaque explication débouche sur une intrigue. Le Lecteur est de plus en plus impliqué dans l'action (jusqu'à devenir l'agent secret pendant un moment). Ensemble,lecteur et lectrice ne se limiteront pas à lire la fin de ce roman, ils l'écriront. Le livre se termine de façon assez " traditionnelle " : le Lecteur épouse la Lectrice et, avant de se coucher, ils terminent la lecture d'un nouveau roman d'Italo Calvino " Si par une nuit d'hiver un voyageur ".

Italo Calvino nous offre ici une exploration de tous les styles romanesques possibles. Il nous livre ainsi un brillant exercice de style et une réflexion sur l'authenticité de l'écrit, la falsification. L'auteur travestit son style et nous propose des lectures multiples, roman policier, roman politique, roman paysan, roman fantastique, roman érotique à la mode japonaise, roman sud-américain... Calvino explore aussi les rapports du lecteur au roman et de l'écrivain au lecteur. Le livre est-il le reflet de la pensée de l'auteur, ou n'existe-t-il que par l'interprétation qu'en fait son lecteur ? N'y a-t-il qu'une seule lecture possible ?

Ce roman est complexe, non seulement du point de vue de la structure, mais aussi par le nombre d'allusions, de références, d'épisodes travestis, de jeux de sens cachés, et par son contenu philosophique.

La narration est coupée à chaque fois " au moment le plus intéressant ", et non seulement " le Lecteur " (du livre) mais aussi le lecteur (vous et moi) doivent partir à la recherche de la suite. Le lecteur est ainsi  impliqué dans le jeu, incité à reconstruire la suite, c'est-à-dire, en fait, à traduire (notion très importante dans le roman) les onze livres du conditionnel à l'indicatif. Il est évident qu'à ce moment, chaque lecteur obtiendra ses onze livres, ainsi, le nombre général de lecture augmente à l'infini, ce qui rend le texte absolument non-linéaire.

Les onze histoires enchâssées traitent des sujets proches sur un matériau et dans une stylistique différents,  ce qui provoque une tentative de rassembler les onze histoires en un seul métarécit, de même que les douze titres (y compris celui du roman) arrivent à former un paragraphe cohérent.

Tous les onze sous-romans enchâssés imitent de façon manifeste (parfois parodient presque) tel ou tel style narratif : roman policier rétro, qui ressuscite l'Italie d'Amarcord avec des allusions à la Résistance ; roman d’ éducation sentimentale ", dont l'action se passe sur un arrière-plan ethnographique touffu du Nord de l'Europe ; roman psychologique " proustien " avec un arrière-plan policier ; une autre éducation sentimentale, mais dans un contexte révolutionnaire  roman policier contemporain international sur la mafia ; un autre roman policier, mais avec les motifs dominants de miroirs et de doubles " à la " Borges-Nabokov ; deux histoires d'amour étranges qui se déroulent dans les milieux académiques japonais et américain ; le journal intime de Sailas Flannety rempli de sujets non-réalisés et de réflexions sur la métaphysique de l'écriture ; une parodie sur un roman mythe latino-américain ; une anti-utopie fantasmagorique ; et enfin, simplement un conte sur Haroun-al-Rachid.

Tout le texte est parsemé de petites " accroches " pour les lecteurs attentifs. Ainsi l'auteur du sous-roman polonais s'appelle Tazio Bazakbal. Ce prénom rare fait-il référence au Tadzio " Une mort à Venise  Thomas Mann ?

De même, dans le chapitre X en Ircanie, on sent l'ombre de " Crime et Châtiment ", dont on trouve également le motif dans le passage sur l'auteur vieillissant de best-sellers, l'Irlandais Silas Flannery qui recopie dans son journal le début du roman de Dostoïevski...

Après avoir lu plus de la moitié du roman, le lecteur réel découvre que le livre qu'il est en train de lire est composé par un de ses personnages ! Alors que " l'auteur biologique " - l'écrivain célèbre Italo Calvino figure dans le roman en qualité de l'auteur d'un des sous-romans (on ne sait s'il existe ou s'il est inventé par le traducteur mythomane Marana), et il est traité de façon assez familière :

On est ici en face d'une situation unique dans la littérature mondiale : ce n'est pas un auteur omniscient extérieur au roman qui s'adresse au lecteur, ce n'est pas un auteur de mémoires, ce n'est pas " le héros lyrique " qui fait semblant d'ignorer l'activité de rédaction de son " double réel " ce n'est pas non plus le narrateur introduit exclusivement dans les intérêts du lecteur  comme docteur Watson), mais c'est un des personnages.

Et le " lecteur " auquel s'adresse Calvino qui n'est au début qu'un simple lecteur (n'importe qui peut s'identifier à lui), devient, au fur et à mesure, le Lecteur, impliqué dans l'action de façon de plus en plus active. On peut dire qu'il traverse, de façon imperceptible, les limites de la feuille imprimée pour entrer dans " l'espace virtuel " du texte.

Si par une nuit d'hiver un voyageur est un véritable chef-d'oeuvre, une invitation à l'aventure pour l'esprit et un des rares livres qui nous donne encore la possibilité de vivre avec passion notre récit.Ce texte captivant nous emprisonne entre ses pages. L'auteur nous parle de nous-mêmes, mais il ne se contente pas de nous raconter notre histoire, il nous la fait vivre. Et bien qu'enchaînés par le pouvoir de ce livre, nous nous sentons à tout moment libres de modifier le cours du récit.

Mario Soldati

Personnalité complexe et attachante, Mario Soldati occupe une place un peu particulière dans le paysage culturel italien. Ses aptitudes, son talent, l'ont à la fois engagé dans la carrière d'écrivain et dans celle de metteur en scène, réalisant ainsi en sa personne la synthèse chère aux exégètes du débat académique sur les rapports entre la littérature et le cinéma.
Écrivain, scénariste, metteur en scène, critique de cinéma, Soldati n'a jamais ressenti d'hiatus entre ses diverses activités : mieux même, l'homme a enrichi son activité d'écrivain de ses expériences cinématographiques et a puisé dans la littérature le sujet de ses films les meilleurs. » (Jean A. Gilli).

Mario Soldati débute dans le cinéma comme scénariste, notamment de Mario Camerini, puis réalise plusieurs films qui sont des chefs-d'œuvre d'intelligence dramatique et visuelle  : Piccolo mondo antico / Le Mariage de minuit (1944) et Malombra (1946) (tous deux d'après des romans d’Antonio Fogazzaro). Par la suite, hormis les adaptations réussies de Balzac (Eugénie Grandet, 1946) et de Moravia (La Provinciale / La Marchande d'amour, 1953), il dilapida son talent incontestable dans des productions commerciales indignes de sa sensibilité esthétique. Dans les années 60, il délaisse d'ailleurs le cinéma en faveur de la littérature, où s’épanouit son talent de conteur captivant, attiré par l’analyse de cas de conscience insolites.

america  cena  lettere

smeraldo  messa  architetto

amico   busta giacca

Bibliographie

  • America, primo amore, 1935, (Amérique, premier amour. Scènes de la vie américaine)
  • La verità sul caso Motta, 1941, (L’Affaire Motta) 
  • A cena col commendatore, 1950 (Le Festin du commandeur), nouvelles 
  • Il padre degli orfani, 1951, (Le Père des orphelins)
  • Le lettere da Capri, 1955, (Les Lettres de Capri)
  • La confessione, 1955 (La confession)
  • Il vero Silvestri, 1957, (Le Vrai Silvestre)
  • Le due città, 1964 (Les Deux villes),
  • La busta arancione, 1966 (L’Enveloppe orange)
  • I racconti del maresciallo, 1967 (Raconte carabinier)
  • L’attore, 1970 (Le Dernier rôle)
  • Lo smeraldo, 1974 (L’Émeraude)
  • La sposa americana, 1977 (L’Épouse américaine)
  • L’incendio, 1981 (L’incendie)
  • L’architetto, 1985 (L’Architecte)
  • El paseo de Gracia, 1987 (El paseo de Gracia)
  • La finestra, 1991 (La Fenêtre)
  • La giacca verde, 1993 (La Veste verte)

Gianrico Carofiglio

perfezioni occhi  

dubbio dubbi

Magistrat, sénateur, spécialiste de la lutte anti-mafia, Gianrico Carofiglio a su puiser l'inspiration dans son expérience professionnelle pour se forger une renommée en tant qu'auteur de polar. Malgré ses origines italiennes, c'est dans les pays anglo-saxons que l'écrivain accède à la notoriété. Traduites en treize langues, ses oeuvres parmi lesquelles 'Témoin involontaire' ou 'Les Yeux fermés', figurent régulièrement sur la liste  des best-sellers européens. Considéré comme l'un des chefs de file du 'legal thriller' à l'italienne, Gianrico Carofiglio a vu son succès prendre un nouvel essor grâce à des adaptations télévisées de ses oeuvres.

Il a inventé un personnage, Guido, ni détective ni flic, mais avocat, brillant, un peu blasé. Dans Témoin involontaire, Guido accepte de défendre un homme accusé du meurtre d'un enfant. Pas vraiment présumé innocent puisque tout le désigne comme coupable : son métier (vendeur de rue), la couleur de sa peau (il est noir). Carofiglio, en bon procureur de la République, s'interroge : faut-il avoir confiance dans la justice de son pays ?

Testimone inconsapevole

A trente-huit ans, Guido Guerrieri, avocat à Bari, ne sait plus où il en est : sa femme l'a quitté, ses amis lui paraissent superficiels et son métier l'ennuie. Il reçoit un jour la visite d'une jeune femme noire dont le compagnon, un vendeur ambulant nomme Abdou Thiam, a été arrêté pour le meurtre d'un petit garçon. Tout incrimine Abdou, en particulier le témoignage accablant d'un patron de bar. Comment défendre un homme condamné d'avance ?
Lorsque la visiteuse quitte son cabinet, Guido ne sait pas pourquoi il a accepté cette cause perdue.
Ce qu'il ne sait pas encore, c'est que cette affaire va radicalement changer sa vie.

Passionnante enquête qui se clôt par une mémorable joute au tribunal, ce premier roman frappe fort. Enquête policière, mais aussi déambulation existentielle, livre pudique, émouvant et drôle qui installe d'emblée Carofiglio - lui-même magistrat - comme un auteur important.

Ad occhi chiusi

Dans ce deuxième roman, on retrouve Guido chargé d'une impossible affaire : défendre une femme battue et contrainte de se cacher. Son ex n'est autre que le fils d'un magistrat véreux qui ­règne en maître sur la justice et la ­police de Bari. Les collègues de Guido l'évitent, mais lui relève le défi...

Gianrico Carofiglio raconte des violences extrêmes faites aux femmes, aux enfants, et percute avec une narration en douceur. C'est là son grand art. Il s'approche au plus près de la douleur, de l'injustice, sans voyeurisme, avec une sensibilité à faire frissonner les retors.

Ragionevoli dubbi

Depuis que Margherita, sa compagne, est partie pour les USA, Guido se rend au bureau en vélo. Paolo Paolicelli, ex membre des escadrons fascistes, surnommé Raybàn, en prison depuis un an et demi pour trafic de drogue, plaide innocent et décide de choisir Guerrieri pour défenseur.
Guerrieri a des comptes à régler avec Paolicelli, qui affirme avoir été piégé par son précédent avocat ... une affaire délicate et compliquée à la fois. Et quand Madame Kawabata entre dans le cabinet de l'avocat avec son dossier très épais ...

L'arte del dubbio

L'Arte del dubbio est un essai où l'auteur s'interroge sur une des problématiques majeures de son métier de juge : les notions de doute et de vérité, thèmes également traités dans son oeuvre romanesque.


Et la dernière parution :

Le perfezioni provvisorie (2010)

paris

Gianrico Carofiglio par Stefano Palombari

Gianrico Carofiglio est un auteur de polars qui n'a plus besoin d’être présenté. On le connaît aussi comme magistrat (ministère public) engagé dans la lutte contre la Mafia des Pouilles, et comme sénateur du Parti Démocrate (centre-gauche). Nous l'avons rencontré pour discuter avec lui, notamment de son dernier roman Les Raisons du doute, sorti en France le 3 mars dernier.

L'avocat Guido Guerrieri, personnage principal de vos polars, se présente comme étant de gauche. Vous êtes sénateur de la République... Une partie de cette expérience se retrouve certainement dans votre héros.

Ma participation à la politique est bien plus récente que la naissance de ce personnage. J'ai commencé à écrire mon premier roman avec Guerrieri, Testimone inconsapevole (Témoin involontaire) en 2000 et il est paru en 2002. J'ai été élu au sénat en 2008. Ceci étant, il me semble tout à fait naturel que l’on retrouve en lui des éléments communs à son auteur et pas seulement dans le domaine politique. Ses positions politiques ont une importance considérable, dans ce roman en particulier, car il est appelé à défendre un ancien adversaire. Un cogneur fasciste, dont il a été l'une des victimes et qui ne se souvient pas de lui. Ce qui le fait hésiter longtemps avant d'accepter.

Vous faites parte du groupe des magistrats écrivains. Mais parmi eux, vous êtes le seul à vous être présenté aux élections.

Les magistrats qui écrivent ne sont pas si nombreux . Mais ils sont plus visibles que les autres catégories d'écrivains car les juges sont aujourd'hui particulièrement exposés. On dit par exemple qu'il y a trop de magistrats au parlement italien. C'est totalement faux, ils représentent environ 1 % de l’ensemble des parlementaires. Ceci dit, on m'a proposé la candidature. Et j'ai accepté tout d'abord parce que je me reconnaissais dans le point de vue de ceux qui m'ont fait la proposition (le Parti Démocrate). Mais aussi par curiosité et pour me rendre utile. Il faut dire qu'en ce moment historique, la fonction des parlementaires est réduite au minimum.

Tous vos romans se passent à Bari. Quel est le rôle de cette ville dans vos histoires ?

Bari est le décor de mes romans mais pas uniquement. Elle est aussi une métaphore du personnage et de ses états d'âme et se présente comme un protagoniste à part entière puisqu’elle devient souvent une sorte d'interlocuteur silencieux de Guerrieri. Ce n'est pas une construction voulue mais s'il existe un élément de force dans ce contexte, il est certainement dû à ce caractère pluridimensionnel du lieu, qui n'est justement pas qu'un lieu.
Ce n'est pas une particularité de Bari. Tous les lieux peuvent avoir cette fonction. Cela dépend de la façon dont on les regarde et dont on les décrit. J'essaie toujours de trouver un point d'équilibre entre la description réaliste d'un lieu reconnaissable par ceux qui le connaissent et une dimension plus générale qui fait appel à l'imaginaire collectif métropolitain et qui transcende un endroit en particulier. Un lieu qui pourrait être dans n'importe quelle ville avec des problèmes et des caractéristiques similaires.

Est-ce que votre activité de juge vous a été utile pour la conception de certains personnages ?

Pas directement. En revanche il est indéniable que faire un travail comme le mien constitue un avantage considérable pour raconter des histoires. Pas uniquement ce genre d'histoires. Car on a accès à un réservoir illimité d'intrigues, d'événements. Mais je ne les utilise pas ainsi, tout faits, je m'en sers, disons, comme d'un carburant.

L'avocat Guerrieri est une sorte de anti-héros. Dès les premières pages du livre, il montre son côté malchanceux.

C'est peut-être cela qui le rend si populaire. Les lecteurs s'attachent à ce personnage plein de doutes, donc très humain. Mais ces revers ne concernent que sa vie privée car dans son métier il est très performant. C’est indéniablement un avocat à succès. Je voulais justement échapper au cliché de l'avocat sans le sou, qui n'a pas de clients, que tout le monde considère comme fini et qui obtient enfin l'affaire qui le relance. Guerrieri est, dès le début, un avocat brillant et reconnu en tant que tel. Et au fil des différents livres, il est de plus en plus considéré. Il n'a donc aucun rapport conflictuel avec sa profession.
Mais à la réussite sociale fait pendant un personnage qui, dans son for intérieur, est très tourmenté. Notamment à cause d'une vie sentimentale désastreuse. A mon avis c'est justement le contraste entre ces deux dimensions qui fait son succès. Mais en tout cas, ce n'est pas un perdant.

Il silenzio dell'onda

silenzio

Depuis des mois, le lundi et le jeudi, Roberto Marias traverse à pied le centre de Rome pour se rendre dans le cabinet d'un psychiatre. Il s'assoit devant le docteur et souvent reste en silence ; parfois les souvenirs refont surface en le faisant voyager dans le temps jusqu'à la période où lui et son père faisaient du surf sur les ondes de l'océan... Jusqu'aux années dangereuses de son travail d'agent secret incognito, pendant lesquelles il a connu le cynisme, la corruption et l'horreur, autour mais aussi au fond de soi. Fantôme de profession, il a appris à trahir, à disparaître sans laisser des traces, à tromper. Une vie qui l'a "rendu ivre" pour ensuite l'emporter. Mais les mots du médecin, les promenades dans cette Rome qui s'ouvre lentement à ses yeux et la rencontre avec Emma ...

Fruttero et Lucentini

punto   palio

Durant quarante-cinq ans, l'équipe que formèrent Fruttero et Lucentini se sera fait connaître dans de multiples domaines : journalisme, traduction, édition, littérature  et surtout  roman policier. 

Leur premier livre commun est un recueil de poèmes, L'idraulico non verrà, en 1971, mais c'est l'année suivante que Fruttero et Lucentini connaissent la gloire grâce à un roman policier, La Donna della domenica (La Femme du dimanche), à qui ils donneront une suite en 1979 avec A che punto è la notte. Parmi leurs autres best-sellers, on peut citer L'Amante senza fissa dimora (L'amant sans domicile fixe), où ils revisitent le mythe du Juif errant, et Il Palio delle contrade morte (Place de Sienne, côté ombre), thriller étroitement lié aux mystères du Palio de Sienne.

Pour chacun des livres écrits à quatre mains, romans ou essais, ils se répartissent les rôles : l'un rédige un premier jet, l'autre relit et s'occupe de la remise en forme du texte.

À partir de 1972, ils écrivent aussi pour La Stampa, le grand quotidien de Turin, où leur chronique intitulée L'Agenda di F & L offre un commentaire malicieux sur les événements de l'actualité et fournira la substance de leur célèbre « trilogie du crétin » : La Prédominance du crétin, La Sauvegarde du sourire et Le Retour du crétin. Les deux coéquipiers publient également de nombreux articles dans L'Espresso et dans Epoca, ce qui ne les empêche pas d'œuvrer en tant que traducteurs (par exemple, ils traduisent en italien le Dr Jekyll et Mr Hyde de R. L. Stevenson), d'adapter le roman La Pierre de lune de Wilkie Collins en 1972 pour la télévision, d'imaginer une fin au Mystère d'Edwin Drood de Dickens (sous le titre de L'Affaire D ou le Crime du faux vagabond), de publier des anthologies, de diriger des collections chez des éditeurs comme Einaudi et Mondadori, ou encore de présider aux destinées du magazine Il Mago et de la revue Urania, qu'ils ont dirigée de 1961 à 1986.

Leur premier succès de librairie, La Femme du dimanche, fut adapté au cinéma en 1975 par Luigi Comencini, avec Marcello Mastroianni dans le rôle du commissaire Santamaria. En 1994, Nanni Loy adapta leur roman A che punto è la notte (La Nuit du Grand Boss) pour la télévision.

Bibliographie

    *L'idraulico non verrà (1971)
    * La donna della domenica (1972)
    * A che punto è la notte (1979)
    * Ti trovo un po' pallida (1981)
    * La cosa in sé (1982)
    * Il palio delle contrade morte (1983)
    * La prevalenza del cretino (1985)
    * L'amante senza fissa dimora (1986)
    * Il colore del destino (1987)
    * La manutenzione del sorriso (1988)
    * La verità sul caso D. (1989)
    * Enigma in luogo di mare (1991)
    * Il quarto libro della fantascienza (1992)
    * Il ritorno del cretino (1992)
    * Incipit (1993)
    * Breve storia delle vacanze (1994)
    * La morte di Cicerone (1995)
    * Il significato dell'esistenza (1997)
    * Il nuovo libro dei nomi di battesimo (1998)
    * Nottambuli (2002)
    * Viaggio di nozze al Louvre (2002)
    * Il cretino in sintesi (2002)
    * I ferri del mestiere (2002)

Carlo Fruttero travaille comme traducteur pendant de nombreuses années avant de faire la connaissance de Franco Lucentini en 1953. Tous deux feront équipe à partir de 1957, jusqu'à la mort de Lucentini en 2002.

Depuis cette date, Carlo Fruttero continue de publier des romans.

En 2007, le prix Chiara a couronné l'ensemble de son œuvre. La même année, Carlo Fruttero a reçu le prix Campiello pour Donne informate sui fatti (Des femmes bien informées).

donne

Disparition d'une grande éditrice

03 aout 2010

Elle avait découvert Leonardo Sciascia et Andrea Camilleri. Elvira Giorgianni Sellerio, qui avait fondé avec son mari Enzo la maison d'édition italienne Sellerio et découvert les écrivains siciliens Leonardo Sciascia et Andrea Camilleri, est décédée lundi 2 aout a Palerme â l'age de 74 ans.

Fille d'un prefet et diplomée en droit, elle a commencé a travailler dans l'edition en 1960 et fonde dans une ruelle de Palerme, la via Siracusa, la maison Sellerio qui se specialisa tout de suite dans les polars.

C'est la petite collection bleu nuit a bas prix, appelee "Memoria", qui fit la gloire de la maison. Trois mille titres ont ete publies. En 1983, son mari, photographe, s'etait specialise dans les livres d'art et de photos, tandis qu'elle continuait a s'occuper des romans et des essais.

La chance de la Sellerio tient a quelques noms: celui de Leonardo Sciascia (1921-1989) qui assista des le debut les epoux Sellerio, publiant chez eux de nombreux titres, dont L'Affaire Moro en 1978 (en France il fut publie chez Grasset).

Et celui d'Andrea Camilleri, le dernier representant du polar siculo-italien avec les nombreuses aventures du commissaire Montalbano, paru pour la premiere fois en 1994 (en 1998 en France, chez Fleuve noir).

Chevalier de l'ordre du travail, Elvira Giorgianni Sellerio avait ete egalement membre du conseil d'administration de la television publique, la Rai.

Festa del libro

Les 5, 6 et 7 février 2010 à Paris
Espace d'animation des Blancs Manteaux
48, rue Vieille du Temple
75004 PARIS

festa

Plus qu’un salon du livre italien, c’est une véritable fête qui animera l’Espace des Blancs Manteaux au cœur du Marais les 5, 6 et 7 février prochains.

Dans un cadre chaleureux et festif se côtoient personnalités incontournables de la littérature italienne et jeunes auteurs, éditeurs grands et petits, lecteurs passionnés et autres amoureux de l’Italie.

Venez découvrir un vaste choix d’ouvrages en provenance directe de la Péninsule, participer à des ateliers sur le thème « Mémoire et futur », vous initier aux secrets de la gestuelle italienne, ou encore déguster un morceau de pecorino autour d’un bon verre de chianti.

Nous vous attendons nombreux pour célébrer ensemble la richesse et la diversité des cultures franco-italiennes.

Tous les renseignements sur le site :

http://www.lpsansfrontieres.it

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Fête du livre et des cultures italiennes

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Plus qu’un salon du livre italien, c’est une véritable fête qui anime chaque année l’Espace des Blancs Manteaux au cœur du Marais.

Dans un cadre chaleureux et festif se côtoient personnalités incontournables de la littérature italienne et jeunes auteurs, éditeurs grands et petits, lecteurs passionnés et autres amoureux de l’Italie.

Venez découvrir un vaste choix d’ouvrages en provenance directe de la Péninsule, participer à des ateliers sur le thème du voyage, vous initier aux secrets de la gestuelle italienne, ou encore déguster quelques tramezzini autour d’un bon verre de vermouth.

Nous vous attendons nombreux pour célébrer ensemble la richesse et la diversité des cultures franco-italiennes.

Espace d'animation des Blancs Manteaux
Adresse :
48, rue Vieille du Temple, 75004 Paris, France
Site web :
http://www.lpsansfrontieres.it


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