JUILLET 2021
Vendredi 8 Octobre 2021
Petru Guelfucci, l'incomparable interprète de "Corsica", le titre universalement connu composé par Christophe Mac-Daniel, s'est éteint ce vendredi 8 octobre 2021 à Marseille des suites d'une longue maladie.
Petru Guelfucci avait 66 ans. C'était l'une des "voix" de la Corse d'aujourd'hui. Une voix qui a retenti jusqu'au Quebec. Une voix qui avait aussi séduit Gilbert Bécaud et dont les premiers accents avaient été appréciés au sein de Cantu U Populu Corsu qui perd aujourd'hui l'un de ses plus fidèles compagnons.
Sa carrière en solo avait rencontré le succès sans qu'il ait à forcer son talent outre mesure.
Gilbert Bécaud ne s'était pas trompé en affirmant : "il chante ses montagnes et son beau pays : il chante clair, il chante chaud. Je suis heureux d'avoir rencontre un homme vrai et un vrai talent". Pouvait-on lui rendre plus bel hommage ?
Aujourd'hui beaucoup de voix s'élèvent, à juste titre, pour saluer le talent de Petru Guelfucci.
Un talent qu'illustre son interprétation de "Corsica" qui a traversé les continents que nous vous invitons à découvrir ou à apprécier une fois encore dans cette vidéo : c'est le plus bel hommage à rendre à celui qui est parti et qui jusqu'au bout a su rester simple mais vrai et authentique à l'image de la région de l'île dont il était originaire : u bellu paese di Sermanu.
U famosu cantadori di Sermanu s’hè spentu stu vennari à 66 anni. Attori maiò di u Riacquistu è membru fundatori di u gruppu Canta u populu corsu, s’era ancu battutu pà fà ricunnosci a paghjella à u patrimoniu culturali di l’Unesco.
Publié le 08/10/2021
Una voci s’hè spenta. Tercanu di a canzona corsa, Petru Guelfucci hè mortu stu vennari, l'ottu d'uttrovi à l’età di 66 anni. Dapoi qualchì mesu, u cantadori sermanacciu si battia contr’à a malatia.
Era u babbu di a cumidianti Stella Guelfucci è di Petru Santu Guelfucci, chì canta cù i Chjami Aghjalesi.
À l’albori di Canta u populu corsu
Natu in una famidda di cantadori è di musicanti buzinchi, Petru Guelfucci avia cuminciatu à cantà in a so zittiddina. In paesi, quand’era ghjuvanettu, animaia dighjà i veghji cù l’anziani.
In a Corsica sana, a so voci putenti era diventata famosa dapoi a leva di u sittanta. In u 1973, avia participatu à a criazioni di u gruppu Canta u populu corsu cù Ghjuvan’Paulu Poletti, Natale Luciani, Ceccè Buteau è d’altri.
A so storia cù Canta si firmarà in l’annu 1981, dopu à u famosu cuncertu in Parighji à u Théâtre de la Ville.
« Corsica », tamantu successu
Qualchì annu dopu, st’agricultori buzincu cumencia una carriera à l’assolu. In u 1987, esci « Isula », u so primu dischettu cù u titulu « Isula idea » chì cunnosci un veru successu.
A vera cunsacrazioni avveni in u 1991, cù a canzona « Corsica », annant’à una musica cumposta da Christophe Mac-Daniel. U dischettu epunimu francarà i cunfini di l’isula sin’à u Canada : culandi, più di 100.000 esimplarii sarani vinduti à u Quebec.
A canzona “Corsica” sarà dinò assai ripresa in altrò, ancu in Grecia.
Cantu in paghjella
Petru Guelfucci hà cantatu dinò cù i gruppi Les nouvelles Polyphonies corses è Voce di Corsica. Vinti sei anni fà, sta furmazioni avia vintu una « Victoire de la musique ».
In a so longa carriera di cantadori, u Sermanacciu ùn s’hè mai firmatu di difenda a cultura corsa, è sopratuttu a paghjella. À u capu di l’associu « cantu in paghjella », s’hè battutu incù d’altri pà iscrivi a pulifunia nustrali à u patrimoniu culturali immateriali di l’Unesco in u 2009.
Una ricunniscenza eterna pà a paghjella. Un cantu tradiziunali chì Petru Guelfucci tinia caru. Cum’è a Corsica tinia caru a so voci miludiosa…
Maria-Serena Volpei-Aliotti le Jeudi 7 Octobre 2021
La première pierre de la future salle de spectacles de Calvi- Balagne a été symboliquement posée ce mercredi 6 octobre en présence de nombreux élus locaux et territoriaux. Le premier spectacle pourrait y avoir lieu fin 2023.
Ce mercredi 6 octobre la première pierre de la salle de spectacle Calvi-Balagne a été symboliquement posée par François-Marie Marchetti, président de la communauté de communes de Calvi-Balagne, le maire de Calvi, Ange Santini, le sous-préfet de Calvi, Florent Farge, la conseillère territoriale Frédérique Densari et Franck Léandri, directeur régional des affaires culturelles. " Vous l’avez compris, nous vivons aujourd’hui l’aboutissement d’une démarche qui aura demandé beaucoup d’efforts et d’investissements" a lancé François-Marie Marchetti, président de la communauté de communes de Calvi Balagna. "Cette journée représente un évènement notable à plus d’un titre. Notable pour la Communauté de Communes Calvi – Balagne, pour la microrégion à l’évidence, et pour notre région certainement" .
Un projet d’envergure, impulsé en 2009 par Ange Santini lors de sa mandature en tant que président du Conseil Exécutif de Corse, qui a pour objectif de diffuser la culture du spectacle vivant au plus grand nombre avec une programmation variée allant du théâtre contemporain, à la danse en passant par des projections cinématographiques. Située sur le terrain dit de l'Oasis cédé gratuitement par la ville de Calvi, la structure qui devrait ouvrir au plus tard dans deux ans pourra accueillir 300 places assises. "Elle ouvre de nouvelles perspectives car nous savons tous que les équipements structurants constituent des facteurs d’attractivité, tant sur le plan économique que social.[...]". a détaillé François-Marie Marchetti qui rappelle que le territoire Calvi-Balagne était considéré par le PADDUC comme un désert artistique en termes d’équipements et que "ce futur centre culturel était donc plus que nécessaire pour la Balagne qui rattrape ici son retard."
Un coût de 4 944 000 euros
Le coût de l'opération : 4 944 000 euros, elle est financée à hauteur de 2 500 000 euros par l’État et de 680 000 euros par la Collectivité de Corse.
" Ce projet était estimé à 4 720 0000 € H.T. Ce marché a été annulé en 2010 par le Tribunal administratif de Bastia. Un nouvel avis de concours a été lancé en 2013 et la CCCB ambitionnait alors de s’inscrire dans le cadre de la Scène Nationale. L’enveloppe financière était estimée à 6 500 000 € H.T." a précisé le président.
Le projet a été confié par le jury de concours à l’architecte Francis Soler, en 2014. Après deux appels d’offres infructueux pour dépassement du budget (10 207 322 € H.T et 8 348 491 € H.T), le Conseil Communautaire réunit en janvier 2017 a déclaré ce dossier sans suite. Aussitôt cette décision entérinée, la CCCB accompagnée du Cabinet Café Programmation a élaboré une nouvelle version de la salle de spectacles, beaucoup plus modeste. Un troisième concours de maître d’œuvre a ainsi été initié en 2018 et le Conseil Communautaire m’a habilité à signer le marché avec sa lauréate en 2019, Maria Godlewska. Le coût global de l’opération a été arrêté à 4 944 176 € H.T (comprenant les études et la maitrise d’œuvre).
Après une première partie de tournée estivale réussie, certains concerts sont déjà annulés pour le mois d’août. En cause, la recrudescence des cas de Covid-19, qui oblige les organisateurs à prendre ces décisions. Pour le plus grand regret des intermittents du spectacle.
Publié le 27/07/2021 - France3 Régions
L’été se déroulait plutôt très bien jusqu’à maintenant. Une tournée normale avec des concerts qui s’enchaînent un peu partout dans les villes de l’île. Mais la situation sanitaire et les mesures qui suivent inquiètent les musiciens, chanteurs et autres intermittents du spectacle. Certaines dates pour le mois d’août sont déjà annulées.
Ghjaseppu Mambrini est musicien. L’été, son agenda est chargé avec six concerts par semaine en moyenne. « Mais en l’espace de trois jours, dix de mes dates ont été annulées. C’est tout le mois d’août qui est en suspens », se désole-t-il. En cause, la situation sanitaire instable en Corse.
Le taux d’incidence explose en Haute-Corse ces derniers jours, atteignant 699 cas pour 100 000 habitants. Un chiffre qui oblige les autorités à prendre de nouvelles mesures. Les concerts peuvent avoir lieu, mais certains organisateurs, notamment des communes, préfèrent annuler ou décaler, au mieux, leurs concerts pour ne prendre aucun risque.
Des pertes financières impossibles à rattraper
« On perd tout dans ces cas-là. Un concert, ça ne se rattrape pas », souligne le musicien. « Dix annulations, c’est dix cachets en moins. On doit déclarer quarante-trois cachets pour avoir le statut d’intermittent, donc presque un quart annulé, c’est énorme. Personnellement, ça fait six ans que je travaille avec plein de groupes, on n’a jamais ce problème normalement. L’intermittence, ce n’est pas joyeux », ajoute-il.
L’annulation d’un concert, c’est la perte à peu près de 2 500€ pour son groupe A Pasqualina. La caisse des intermittents du spectacle prend en charge pour lui 150€ à chaque cachet annulé, dans la limite de dix. Mais 1 500€ n’est pas suffisant aux yeux de Ghjaseppu Mambrini.
L'envie de jouer bien plus importante
Au-delà de l’aspect financier, ces annulations sont un nouveau coup dur pour le moral. Depuis le premier confinement en mars 2020, son activité est sans cesse entrecoupée par des arrêts forcés. Retrouver le public était sa principale motivation cet été. « Il faut savoir que c’est pire que l’été dernier, car les concerts sont plus encadrés par les mesures liées au Covid-19. On a eu zéro date annulée en 2020 ».
Cet été, le musicien fait le tour de la Corse avec le groupe A Pasqualina, composé de huit musiciens et chanteurs dont six intermittents du spectacle. « On avait à cœur de se faire une petite tournée complète » pour dévoiler leur premier album, sorti l’année dernière.
Le début de l’été, Frédéric Nicolai l’a passé, lui, sur le continent. « Je débarque en Corse là », lance-t-il depuis le ferry. Après un mois et demi de concerts en région Provence-Alpes-Côte d'Azur notamment, il poursuit sa tournée sur l’île. Jusqu’à début septembre, une quinzaine de dates sont prévues pour son groupe Stonde Di Piacè.
« On est tributaires des mesures. Les mairies et ceux qui nous engagent sont très craintifs », constate Frédéric Nicolai. « J’ai zéro confiance, tout est possible » ajoute-t-il, en espérant que ses concerts se maintiennent. Août est très important, car « tout est concentré sur un mois ».
Le « pass sanitaire », un nouvel élément à gérer
La mise en place du « pass sanitaire » pour les événements de plus de 50 personnes concerne évidemment les concerts. Une mesure qui risque de décourager certains publics selon les groupes de musique. « Mais peut-être que les publics plus âgés, qui aiment le chant corse, seront rassurés », se veut optimiste Ghjaseppu Mambrini.
Le 11 août prochain, son concert à Bonifacio est pour l’instant maintenu. Une bonne nouvelle. Pour cette date, la vérification du « pass sanitaire » sera gérée par l’organisateur du concert. Mais le musicien craint de perdre du temps lors de prochains concerts. « Dans des églises par exemple, on a signé des chartes qui nous obligent à tout vérifier, à tout scanner. Quand on fait un concert, on a autre chose à penser : mettre les affiches, s’occuper de la caisse, mettre en place le matériel, espacer les gens. Cela rajoute un peu de pression » pour le musicien.
Une pression perceptible aussi à chaque coup de téléphone, l’annulation étant redoutée. Mais une pression qui disparaît pendant le concert, en harmonie avec son public.
01/07/2021
Par: Jean-François Pacelli
Publié le: 30 juin 2021 dans: Corse Matin
La première messe d'un nouveau prêtre a souvent lieu dans la paroisse où il a grandi. Pierre Bertoni n'a pas dérogé à la règle en présidant, ce dimanche matin, son tout premier office dans une église Sainte Marie-Majeure noire de monde. Un aboutissement, pour cet enfant de Calvi, six ans après avoir prononcé le vœu de se consacrer à Dieu.
Il n'y avait plus de places assises, sur les bancs de l'église, tant les paroissiens se sont déplacés nombreux à cet événement rare. La foule était notamment composée d'élus locaux, dont le maire, Ange Santini et celui de Cateri, Dominique Andreani. Aux côtés de l'abbé Ange-Michel Valery, les deux confréries de la ville, Saint Antoine Abbé et Saint Erasme, se sont aussi mobilisées pour l'occasion. Enfin, la présence des sœurs du couvent de Marcassu, ainsi que d'une quarantaine de séminaristes et prêtres d'Aix-en-Provence illustrait le caractère exceptionnel de cette messe.
Comme le veut la tradition, l'abbé Valery et les confrères de Calvi sont allés chercher Pierre Bertoni chez lui, dans sa maison natale du boulevard Wilson, pour l'accompagner jusqu'à l'église. Un moment solennel, mais aussi un geste symbolique envers ce quinquagénaire jadis tant impliqué dans la vie locale. Car le jeune prêtre a eu plusieurs vies avant de se consacrer à Dieu.
" Une vie marquée par votre famille, les prêtres qui ont semé le germe inattendu, une jeunesse étudiante, militante et cortenaise où le passionné que vous êtes a trouvé ses fondements, récapitule le père Xavier Manzano, vicaire général du diocèse de Marseille. Une passion pour l'île, sa langue, sa culture et son peuple, une passion pour vos élèves. Une passion pour le chant avec A Filetta. Une passion pour la culture avec vos amis du Svegliu Calvese. Une passion pour votre ville, une passion pour la confrérie Saint Antoine dont il n'a pas été facile de quitter l'habit. Malgré tout cela, il vous manquait encore quelque chose. "
Direction Sartè
Pierre Bertoni n'a pas manqué de rappeler aux paroissiens, pour l'anecdote, le matin de ce premier jour de juin 2015, lorsqu'il a confié ses intentions à l'abbé Valery, celle de devenir prêtre, à l'aube de la cinquantaine. En septembre de la même année, il entrait au séminaire Saint-Luc d'Aix-en-Provence pour six années d'études.
Le 27 juin 2020, Pierre Bertoni était ordonné diacre par l'évêque de Corse, Olivier de Germay, dans la cathédrale Saint Jean-Baptiste de Calvi. Ce dimanche, exactement un an après, le diacre est devenu prêtre en coprésidant une messe, dans la cathédrale d'Ajaccio, aux côtés du nouvel évêque de Corse, Monseigneur Bustillo.
Ses nouvelles fonctions de prêtre lui confèrent désormais le droit de donner le sacrement de réconciliation et de continuer à célébrer des baptêmes, des mariages, des obsèques et prêcher des homélies. Le père Bertoni officiera, à compter du 1er septembre prochain, au sein de l''unité paroissiale de Sartè où un poste d'administrateur lui a été confié.
En attendant son déménagement, l'abbé profite encore de la vie calvaise et des événements qui s'annoncent. Ce samedi, la paroisse de Calvi aura l'honneur de recevoir Monseigneur François-Xavier Bustillo à l'occasion de la confirmation des enfants. Une nouvelle fête se prépare.
Par: La rédaction
Publié le: 28 juin 2021 dans: Corse Matin
L'Église de Corse s'agrandit : le diacre Pierre Bertoni a été ordonné prêtre, ce dimanche, dans la cathédrale d'Ajacico par l'évêque de Corse Mgr François-Xavier Bustillo.
Né à Calvi en 1967, Pierre Bertoni, titulaire d'un Capes de langue et de culture corses a passé vingt années dans l'enseignement. Outre son engagement pour la promotion de la langue, il s'est beaucoup investi dans l'église en tant que confrère et prieur à Saint-Antoine-Abbé, la plus ancienne confrérie de Corse.
Il a également été membre du groupe A Filetta et élément moteur de l'association Svegliu Calvese. Il a suivi sa formation vers le sacerdoce à Aix-en-Provence puis à Bouc-Bel-Air et Tarascon.
30/05/2021
14/05/2021
Par: Ghjilormu Padovani
Publié le: 13 mai 2021 dans Corse Matin
Après le vote laborieux du pass sanitaire à l'Assemblée nationale, dans le cadre d'une sortie progressive de la crise, les festivals d'Ajaccio et sa région auront lieu cet été. Campà, Aiò, Jazz in Aiacciu et Sorru in Musica se préparent à ce qu'ils savent faire le mieux : rapprocher les gens
L'agonie culturelle est sur le point de prendre fin. Après un an sans spectacles ni festivals, à de très rares exceptions, la vie dans ce qu'elle a de plus créatif reprend enfin ses droits. Le projet de loi sur la sortie progressive de l'état d'urgence sanitaire, voté laborieusement dans la nuit de lundi à mardi, permet de poser les jalons d'un retour à une vie normale.
Sans se départir des précautions élémentaires, incarnées par le nouveau pass sanitaire imposé dans les festivals de plus de 1 000 spectateurs, chacun pourra espérer réécouter de la musique live cet été. Et tout commencera avec le Campà music festival, les 10, 11 et 12 juin au Casone.
Suivront Sorru in Musica autour de la musique classique et de son incroyable académie pour les enfants et les jeunes, le retour des grandes affiches d'Aiò festival et l'âme de Jazz in Aiacciu, toujours au Casone. Les jauges seront réduites. Les visages seront masqués. L'organisation est déjà un casse-tête. Mais quel bonheur d'apercevoir l'horizon.
Introduction avec Campà music festival
Il fallait être bien déterminé pour lancer un nouveau venu sur la scène insulaire. Initialement imaginé comme un feu d'artifice pour clôturer la saison culturelle de l'Espace Diamant, le Campà music festival s'est mué en ouverture festive de la programmation estivale. Initialement prévu les 4, 5 et 6 juin, l'événement a été décalé par la direction municipale de la culture aux 11, 12 et 13 juin seulement après la dernière allocution du président de la République, annonçant le report du couvre-feu à 23 heures à partir du 9 juin.
Une prise de risque qui a payé puisque les artistes programmés ont tous joué le jeu. Avec une jauge de 1 200 places sur la place d'Austerlitz mais un maximum prévu de 600 spectateurs assis, le Campà music festival ne soumettra pas son public au pass sanitaire. « Mais des masques, du gel et un dispositif d'accompagnement permettront que tout se passe bien », souligne Laurianne Giacobbi, directrice adjointe à la culture.
Cette idée « d'un moment festif, de partage et surtout de rassemblement », souligne-t-elle, sera rythmée par le groupe insulaire L'Alba, suivi de Louis Chedid et d'Electro Deluxe, avec des premières parties assurées par Jeanne Gabrielle et Shangri-la, pour un véritable travail d'équipe. L'Aghja, la société Key prod ainsi que Dominique Appietto et Prescilia Martinetti à la communication et au graphisme participent largement à la tenue de l'événement.
La billetterie sera en ligne dès aujourd'hui, 10 heures et physiquement à partir de mardi à l'Espace Diamant. Les tarifs allant de 12 à 40 €, avec un pass trois soirées à 75 € devraient contenter chacun. « C'est un pari, nous ne nous sommes pas laissés décourager », souligne Simone Guerrini. Pour une belle introduction musicale.
Sorru in Musica, encore et toujours
Avec un avenir bien plus incertain qu'aujourd'hui, il est l'unique festival de la région aiaccina à avoir été maintenu l'année dernière. Pilier pédagogique de la musique classique, le festival Sorru in Musica présidé par Bertrand Cervera se tiendra du 21 au 29 juillet prochain à Vicu et ses traditionnelles haltes dans les villages de la région.
Échappant lui aussi au pass sanitaire puisque ses concerts réunissent moins de 1 000 personnes, Sorru in Musica aborde une nouvelle édition avec plus de sérénité, paradoxalement.
« L'année dernière a été très compliquée », confie Bertrand Cervera. Le premier violon de l'Orchestre national de France avait souhaité, avec les chevilles ouvrières du festival, maintenir coûte que coûte l'événement. Une bouffée d'oxygène au sortir de la première vague qui avait fait tanguer le navire musical.
Alors cette année est abordée avec beaucoup de recul. Et de plaisir. Ne comptez pas sur Bertrand Cervera pour communiquer sur la distanciation sociale, les masques et le gel qui seront évidemment au programme. « Sorru in Musica est là pour jouer, vibrer, nous retrouver tous ensemble, il n'y a que ça qui compte », insiste le musicien.
Alors oui, après avoir subi de plein fouet la crise en 2020, il faudra encore davantage de bras afin d'organiser l'accueil du public dans des conditions forcément contraintes. Autre bouleversement cette année, le festival quitte le couvent Saint-François dans lequel il est né pour investir le cœur de Vicu, de l'hôtel U Paradisu à la cour du collège. À regret, il a fallu faire une croix sur les artistes Américains ou Japonais qui craignaient une quarantaine à leur retour dans leur pays.Mais l'accordéoniste Richard Galiano sera là, aux côtés de Robin Renucci et de tant d'autres pointures de la musique. Entre deux escapades à Rennu, Ota-Portu, ou à A Soccia, les jeunes pousses pourront toujours bénéficier de l'enseignement de l'académie en violon, piano, violoncelle, guitare, chorale, musique traditionnelle, flûte, clarinette ou langue et culture corse. Pour cela, les inscriptions s'effectuent sur le site internet du festival, sorru-in-musica.corsica.
L'âme de Jazz in Aiacciu
Marcel Guidicelli a souhaité être prudent. En repoussant le festival Jazz in Aiacciu à septembre, son président espère trouver une situation sanitaire encore plus apaisée.
Une décision encouragée également par le report au mois de septembre d'un autre festival de jazz célèbre, Jazz sous les pommiers à Coutances, dans la Manche. Depuis que le Lazaret, lieu mythique de l'événement, a été repris par la Ville d'Aiacciu, il n'est plus possible d'y organiser le festival.
« Une commission de sécurité stricte nous impose une jauge de 200 personnes, donc nous serons obligés de trouver un autre lieu », précise Marcel Guidicelli.
Pour cette année, du 23 au 25 septembre, c'est l'incontournable Casone qui accueillera les pointures auxquelles Marcel et son équipe ont habitué la ville. Pour ses 20 ans, le festival voulait casser sa tirelire avec la venue de Norah Jones. Mais l'organisation a dû reporter sa venue à l'année prochaine. On croise doigts.
Le pianiste Peter Cincotti et la batteuse Anne Paceo feront le voyage jusqu'à Aiacciu pour sublimer une édition forcément à part, pour laquelle 800 personnes pourront prendre place chaque soir.
01/05/2021
Le calendrier de sortie du confinement présenté par Emmanuel Macron prévoit une réouverture des lieux culturels le 19 mai. Pour les gros festivals et les concerts, ce sera le 30 juin. Sur l’île, les acteurs du monde culturel oscillent entre enthousiasme, pessimisme et prudence.
Publié le 30/04/2021
"C’est une bonne nouvelle, ça commençait à devenir long !". Depuis le cinéma Ellipse qu’il dirige à Ajaccio, Michel Simongiovanni a accueilli positivement l’annonce du déconfinement progressif qui débutera le 3 mai.
Le mercredi 19 mai, il pourra rouvrir ses salles fermées depuis fin octobre. "Avoir des perspectives de réouverture est une très bonne nouvelle, confie-t-il. Néanmoins, il y aura encore quelques contraintes et quelques conditions à respecter." Pour les cinémas, il faudra dans un premier temps ne pas dépasser une jauge de 35 % de spectateurs par salle et se passer des séances du soir.
Néanmoins, le décalage du couvre-feu à 21 heures va permettre de légèrement étendre la programmation. "On pourra maintenir la séance de 18h30, indique Michel Simongiovanni. On va adapter notre effectif et nos plannings à cette première phase-là. Sachant que si tout se passe bien, on devrait retrouver un fonctionnement quasi normal d’ici le 30 juin." Une date synonyme de levée totale du confinement, comme l’a annoncé Emmanuel Macron ce vendredi 30 avril.
Pour Michel Simongiovanni, la seule véritable inquiétude se situe au niveau d’un éventuel déconfinement territorial. Si les mesures détaillées par le chef de l’État sont nationales, ce dernier a en effet indiqué que "des freins d’urgence pourraient être actionnés dans les territoires où le virus circulerait trop". "Dans notre activité, explique le gérant de cinéma ajaccien, la régionalisation serait compliquée car on dépend d’un marché national dans lequel Paris représente une très grosse part. Dans le sens où il y a un couperet sur la région parisienne, est-ce que ça ne va pas amener une certaine frilosité chez les distributeurs de films qui craindraient de perdre Paris pour la réouverture ? C’est pour moi le seul petit point à éclaircir mais c’est encore un peu tôt. Je pense que d’ici la semaine prochaine, on aura un retour."
En plus des salles obscures, celles de spectacle et de théâtre ainsi que les monuments et les musées pourront de nouveau recevoir du public dès le 19 mai. Là encore, sous certaines conditions et avec des jauges limitées à 800 personnes en intérieur et 1.000 en extérieur.
Porto Latino en sursis
À partir du mercredi 9 juin, les lieux de culture pourront accueillir 5.000 visiteurs, avec présentation d’un pass sanitaire. Dans la foulée, le 30 juin, le pays devrait être totalement déconfiné.
Toujours soumis à la présentation d'un certificat sanitaire, le public pourra alors assister à des festivals et autres concerts susceptibles de rassembler plus de 1.000 personnes (en intérieur ou extérieur).
Cela n’empêche pas Tony Baldrichi, organisateur de Porto Latino, de s’interroger sur la tenue du festival musical initialement programmé du 5 au 8 août au pied de la citadelle de Saint-Florent : "Malgré les annonces qui donnent un petit peu d’oxygène, sur le principe de la situation sanitaire, la confiance est assez réduite dans le sens où il faut s’engager absolument maintenant pour organiser l’événement au mois d’août."
"Même si la vaccination s’accélère, je ne sais pas du tout ce que ça va pouvoir donner. Surtout si, d’ici là, on nous impose une configuration assise qui n’est pas forcément optimale en ce qui nous concerne sur le plan rentabilité et organisationnel. Ça nous met des contraintes supplémentaires pour un plaisir moindre. De plus, les artistes sont eux aussi un peu frileux ; certains annulent pas mal de dates de tournée car ce n’est pas rentable. Je ne sais pas si nos partenaires suivront. Il faut aussi savoir comment les pouvoirs publics se positionnent. Tout cela est encore un peu confus. Je ne sais pas si on ne va pas devoir annuler. On va réfléchir", ajoute-t-il. L'an passé, le festival n'avait déjà pas eu lieu.
L’organisation de concerts nécessite en effet une planification plusieurs mois en amont afin de valider la venue des chanteurs et musiciens pour mettre les billets en vente. Et pour Porto Latino, le temps presse. "Si, à la-mi-mai, on n’a pas contractualisé les artistes ainsi que nos prestataires techniques, on ne pourra pas faire le festival et on devra rembourser les billets déjà vendus. Malgré les annonces, je suis donc un peu pessimiste. L’encouragement financier n’est pas au beau fixe. On ne sait pas si on va être aidé ; ce n’est pas très clair."
"Ne pas oublier que le virus est encore là"
Ces questions-là, on ne se les pose pas forcément dans la vallée du Ghjunsani où l’association Aria organise chaque été depuis 23 ans les Rencontres Internationales de Théâtre en Corse. "Pour nous, ça ne change pas grand-chose, explique Marie-Paule Poveda, directrice de la structure. Notre problématique était moins du côté du public que vis-à-vis de nos stagiaires. L’an passé, on avait fait plus de spectacles et on n’avait pas maintenu les gros stages de réalisation. Cette année, on a fait le choix inverse : on a maintenu les rencontres internationales entre les écoles de théâtre."
La directrice de Rencontres Internationales de Théâtre précise : "Vingt-cinq jeunes vont venir de toute l’Europe avec pass sanitaire et tout le protocole à respecter. Comme nous avons continué à travailler pendant toute l’année, on va adapter le protocole. On maintient donc toutes nos manifestations prévues en juillet et en août mais en limitant de moitié le nombre de stagiaires. On continuera d’accueillir les compagnies de théâtre et on aura aussi des spectacles."
Ces rencontres théâtrales ont aussi l’avantage de se dérouler en plein air. Un atout non négligeable pour Marie-Laure Poveda : "On se doutait un peu que l’été venant, en étant en extérieur, ça rassurerait un peu tout le monde. À partir du moment où on respecte tous les gestes barrières et qu’on est en plein air, on réduit beaucoup de risques. On en avait déjà fait l’expérience l’an dernier : sur les 2.000 personnes accueillies pendant les rencontres, aucun cas de Covid n’avait été détecté. Néanmoins, il faut rester prudent et ne pas oublier que le virus est encore là. Il faut donc se montrer avant tout responsable, combatif et également créatif."
Si les professionnels du théâtre et du cinéma se montrent optimistes, ce n'est pas le cas des gérants de discothèque. Les boîtes de nuit, elles, resteront fermées même après le dernier point de passage du calendrier soumis par Emmanuel Macron. Aucune date n'a été précisée pour leur réouverture.
Alain Stromboni - France3 Régions
Par: La rédaction
Publié le: 19 avril 2021 dans Corse Matin
L'exposition événement de l'été au Musée de la Corse de Corte, organisée par la Collectivité de Corse, aura pour thème le séjour de Henri Matisse en Corse en 1898.
En six mois de présence, Matisse a peint cinquante-cinq tableaux, a découvert le Sud et la Méditerranée, une lumière inconnue et des couleurs - en particulier l'orange et le bleu.
Ces quelques mois marquent le basculement vers une peinture nouvelle qui s'avère révolutionnaire. Aucun artiste en 1898 n'a encore osé s'aventurer avec autant d'audace dans la liberté qu'il prend à renverser les règles classiques.
Cette période fondatrice de l'artiste est présentée pour la première fois en Corse avec de nombreuses œuvres rarement montrées au public.
La Collectivité de Corse a fait l'acquisition, le lundi 2 décembre 2019, du tableau La mer en Corse, le Scoud d'Henri Matisse (1869-1954), daté de 1898.
L'acquisition de cette œuvre, d'un grand intérêt artistique et symbolique pour la Corse, vient combler l'absence de cet artiste dans les collections publiques corses mais plus globalement, d'œuvres modernes.
Le projet de cette exposition est né dans la continuité de cette acquisition. L'exposition 1898, Matisse en Corse - un pays merveilleux sera présentée de juillet à novembre.
Les commissaires sont Dominique Szymusiak, conservatrice honoraire du Musée Matisse du Cateau-Cambrésis et Jacques Poncin, architecte DPLG honoraire, président de l'Association des amis de Matisse à Ajaccio, auteur de Matisse à Ajaccio, 1898, Lumière et couleurs révélées, Editions Alain Piazzola, 2018.
19/04/2021
Après un été 2020 sinistré, les organisateurs des festivals de l'été en Corse misaient beaucoup sur 2021. C'était compter sans le Covid, qui fait de la résistance. A l'approche de la saison, ils tentent de trouver des solutions, entre espoirs et frustration.
Publié le 17/04/2021 - Source : https://france3-regions.francetvinfo.fr/
Les billets pour Soprano et Vitaa/Slimane sont en vente, mais ça fait des mois qu'on n'en a pas vendu un. Tout le monde attend les prochaines annonces du gouvernement. Le public, et nous".
Michel Marti est à la tête de Key-Prod, une structure qui produit des spectacles à travers la Corse, et qui organise le Aiò Festival, à Ajaccio. Et, comme tout le monde, il vit avec le Covid, au quotidien, depuis un an.
L'été dernier, il avait dû renoncer, la mort dans l'âme, à la tenue du festival. Et s'était projeté dans l'avenir. Comme tout le monde, il pensait qu'en 2021, la pandémie serait derrière nous. Et que tout serait redevenu comme avant.
Raté.
Soprano est programmé le 29 juillet prochain au Casone. Et rien ne garantit qu'il pourra avoir lieu. "Le cadre donné par le ministère de la Culture n'est pas très précis. Il remonte à février, et autorise 5.000 personnes assises, masquées et distanciées. Au Casone, même si c'est le plus grand lieu de Corse, on met pas 5.000 personnes assises. Ce sera 2.500, max. A moi de voir si avec 2.500 billets vendus, on peut amortir la venue de Soprano. Ou de Vitaa et Slimane, le 2 août. Sans oublier qu'on ne pourra pas avoir de buvette, ni de restauration sur place..."
" Je ne peux pas organiser le concert à perte. Au minimum, je le ferai pour zéro."
Michel Marti, Aiò Festival
L'organisateur du Aiò Festival a fait une offre aux artistes. Une offre bien inférieure à celle prévue initialement. Mais il espère que ces derniers, au vu de la situation, accepteront de baisser leur cachet.
"Moi, c'est mon métier. Je fais ça toute l'année, pas deux ou trois soirs durant l'été. Je n'ai pas un boulot à côté, alors je ne peux pas le faire à perte. Au minimum, je le ferai pour zéro."
Michel Marti a déjà été contraint de repousser deux spectacles, ceux de Kendji et Messmer. Ils devaient se dérouler dans des salles, et la situation sanitaire ne leur laissait aucune chance.
[INFO REPORTS - KENDJI - MESSMER] La situation sanitaire nous interdisant toujours de proposer des spectacles en salle,...
Publiée par Key-Prod sur Mercredi 14 avril 2021
Mais il a bon espoir que les deux gros concerts du Casone puissent se tenir. Avec, même s'il décidait d'y aller, la même épée de Damoclès au-dessus de la tête : une quatrième vague, ou un nouveau variant, quelques jours avant le concert.
"Du côté de l'Etat, on nous a garanti que si la situation contraignait à des annulations de dernière minute, il y aurait des aides à la mesure de ces pertes. Mais ce ne sont que des paroles, rien n'est écrit..." Pour autant, Michel Marti n'est pas près de baisser les bras. "On n'est à l'abri de rien. Mais je suis un entrepreneur, et ça fait partie du jeu. Alors il faut que j'avance."
D'hésitations en reports
En avril 2021, le monde vit toujours au rythme des incertitudes liées aux variants, aux vaccins, et aux volte-faces des gouvernements. Et l'été qui arrive est casse-tête pour les organisateurs de concerts et de festivals. Certains, contrairement à Aiò Festival, ont déjà jeté l'éponge.
Le festival littéraire Romain Gary, qui devait se tenir en mai prochain, après une première annulation l'année dernière, a fait savoir qu'il reportait l'événement au mois de septembre. Sans grande conviction... "Nous le prévoyons les 10, 11, 12 et 13 septembre prochains, à moins que…encore…"
Difficile, alors que rien n'est sûr, de résister à la lassitude, à la frustration. Tony Baldrichi, de Porto Latino, est dans ce cas. "On n'a pas officiellement déclaré forfait, on se laisse un peu d'espoir. Mais si on fait quelque chose, ce ne sera pas le Porto Latino habituel. Assis, avec les artistes le moins festifs possibles... Si on le fait, c'est vraiment pour dire qu'on a fait quelque chose. Un acte de présence..."
" Je suis un peu frileux. Pas question qu'on perde de l'argent."
Tony Baldrichi, Porto Latino
L'organisateur du festival qui se tient, début août, sous la citadelle de Saint-Florent se donne encore quelques jours, pas plus, pour prendre sa décision : "Je suis un peu frileux parce qu'il n'est pas question qu'on perde de l'argent. On a des fonds propres qui nous permettent de démarrer 2022 dans de bonnes conditions. L'année dernière, on n'avait pas engagé de frais, on a évité le pire. Mais pas question que cette année, on risque notre trésorerie."
Des sponsors en moins
Du côté du festival du film de Lama, en revanche, on n'a pas hésité à confirmer la tenue de la 27ème édition, dès le mois de février dernier. L'année dernière, les organisateurs avaient été contraints d'annuler, mais en 2021, le festival aura bien lieu, du 31 juillet au 6 août.
" On a un avantage. Un film, ça se regarde assis."
Laurent Herin, Lama
"Nous on a un avantage, c'est qu'un film, ça se regarde assis. Alors les positions de Roselyne Bachelot, en février, nous ont rassuré", confie Laurent Herin, le coordinateur-programmateur. "On attend la validation du sous-préfet de Calvi, mais on est confiants".
Pas moyen pour autant de faire l'économie de mesures particulières. "On va réduire les jauges, à la Piscine on passera par exemple de 900 places à moins de 600... Il y aura les masques, le gel, et puis on a renforcé la sécurité. Habituellement elle se charge de la circulation, mais cette année, les agents seront sur site pour faire respecter les distances. Le public les écoutera plus que nous", souligne Laurent Hérin.
Pour autant, l'édition 2021 risque fort de ne pas s'apparenter à une sinécure. "Il faut trouver les films, et les équipes prêtes à venir en Corse, malgré les conditions sanitaires. On va miser sur les films corses, les films tournés ici, comme Mon Légionnaire, avec l'acteur Louis Garrel, qui avait été tourné à Saint-Florent il y a deux ans. On espère le programmer..."
Et puis, comme la totalité des autres festivals de l'été, il faudra faire face à la perte de certains mécènes malmenés par la crise sanitaire. "on a perdu nos deux gros sponsors, Air Corsica et Air France. Ca fait quinze billets de perdus. Il va falloir trouver des solutions. Mais on a l'habitude. Trouver des solutions, c'est ce qu'on doit faire depuis plus d'un an !" conclut Laurent Herin en souriant.
Sébastien Bonifay
13/04/2021
Par: Noël Kruslin
Publié le: 13 avril 2021 dans Corse Matin
Le petit abri de pierre est toujours niché sous le second sommet de l'île. Il a pourtant été construit en 1925, pour les besoins de la mission de Paul Helbronner. En réalisant la jonction géodésique Corse et Continent, le topographe-alpiniste a fait évoluer la cartographie française
Tellement nombreux qu'ils sont sûrement les éléments les plus banalisés de notre territoire, les murs de pierre ne sont plus, à nos yeux, que des amas de granite.
Ces terrasses qui ont fait autrefois la gloire d'un rural cultivé, ces pagliaghji et autres bergeries trop souvent vus aujourd'hui comme les vestiges d'une époque révolue.
Ces murs ont pourtant leur histoire, et celle-ci peut surprendre en réveillant parfois bien plus que le passé d'un site.
Au sommet du Rotondo, l'histoire va même au-delà de celle de la Corse.
La cabane de pierre sèche est toujours là, ancrée au massif pour étayer le récit. Loin des courses d'alpinisme épiques que l'on serait en droit d'attendre.
Quoique... Paul Helbronner avait beau être, à l'époque, une référence de la géodésie française, l'homme capable de décrypter toute la complexité des reliefs de la terre, il n'avait pas moins l'envergure d'un alpiniste reconnu, attiré par les sommets pour y accomplir sa mission scientifique.
Celle-ci l'avait conduit sur le toit de la Corse, au cœur de l'été 1925, pour y achever une œuvre qui lui tenait à cœur : la jonction géodésique de la Corse au Continent.
Si le patronyme Helbronner est aujourd'hui encore associé à la fameuse cabane, nombreux sont les montagnards chevronnés qui grimpent régulièrement jusqu'aux 2 625 mètres du second sommet de l'île en zappant une histoire il est vrai méconnue, mais racontée dans un ouvrage très récent. Dans L'île-montagne qu'il se plaît à dépeindre (voir Corse-Matin du mercredi 31 mars), Gilles Modica consacre justement un chapitre à « La cabane du Rotondo ».
L'alpiniste-écrivain isérois s'attache en premier lieu à contextualiser son édification. « Abri en pierre au toit de carton bitumé maintenu par des blocs, la cabane fut aménagée dix mètres sous le sommet pour les besoins d'un polytechnicien et de son ultime expédition topographique. Préparée pendant six mois, réalisée grâce à de nombreuses collaborations, cette campagne devait relier trigonométriquement la Corse au continent par des visées exécutées de nuit sur des repères lumineux dans la région de Nice (mont Chauve et Agel) et de Toulon (le Coudon, la Sauvette). »
Un siècle auparavant, Paul Helbronner, lui-même, avait heureusement couché sur le papier l'œuvre d'une vie : les douze tomes de sa Description géométrique détaillée des Alpes françaises, il consacre le neuvième volume à la Jonction géodésique directe de la Corse au continent français, Chaîne méridienne de Corse, Mesure de l'arc de méridien des Alpes françaises. Un volet insulaire écrit quatre ans après sa campagne estivale sur le terrain. Helbronner avait donné, dès le 6 août 1926, soit un an après, un avant-goût de son aventure dans le Bulletin de la Société astronomique de France.
Le géodésiste y évoque d'abord l'étendue de son travail au moment où il s'apprête à se rendre en Corse. Les 20 000 kilomètres carrés de triangulations détaillées dans les Alpes, 1 700 stations d'altitude occupées pendant 60 mois, 15 000 clichés, un millier de panoramas photographiques... Il avoue en même temps avoir été frappé par « l'infériorité de notre documentation topographique nationale vis-à-vis de celle qu'offraient les cartographies des États voisins », et sa volonté de s'atteler à son projet corse. D'autant plus volontiers que « le rattachement géodésique de l'île était envisagé depuis un siècle et demi, sans avoir reçu encore de solution directe satisfaisante. Ce qui ne pouvait que stimuler mon espoir de parachever, par une opération recherchée vainement depuis si longtemps, le grand tissu que je tramais depuis près d'un quart de siècle sur toute la plus grandiose région de notre splendide Patrie. »
Au Cintu, « l'une des plus grandes satisfactions scientifiques de ma vie »
Le Stellu, le Cintu et le Rotondo, tels furent les trois sommets choisis par Helbronner pour organiser ses missions d'observation. Pour ce faire, il bénéficia de l'assentiment de quelques ministères, et du soutien sur place des forces militaires, notamment les hommes du 173e régiment d'infanterie.
Ces derniers contribuèrent aux nécessaires reconnaissances, dès le mois de mai, ainsi qu'aux aménagements nécessaires à l'installation d'un matériel lourd et au transport de tout ce qu'exigeait cette mission appelée à s'accomplir sur plusieurs jours.
Paul Helbronner commença par le sommet du Rotondo qu'il gagna à la fin juillet, comme il le raconte. « Couchant le 30 juillet dans une des tentes marabout du camp intermédiaire du lac d'Oriente, je parvenais le lendemain, à 8 heures, à mon logis du Rotondo, accompagné du lieutenant Agostini qui tenait à me faire les honneurs de toutes les constructions qu'il avait dirigées. » Dès lors, dans son récit publié un an plus tard par la Société astronomique de France, le géodésiste s'attacha à décrire dans les moindres détails son aventure sur le toit de la Corse, décrivant l'environnement et le climat dans les moindres détails, partageant aussi son ressenti scientifique, fiable baromètre de l'avancée de ses travaux. Et des conditions d'observation qui ne furent pas immédiatement favorables.
« Malgré la clarté des nuits, ne fut perceptible vraiment pour des pointés précis, aucune lumière de Toulon... » Jusqu'au début de sa septième nuit au sommet. « J'obtenais parfaitement dans ma lunette, la visibilité, en une petite étoile rouge, de la lumière du Coudon que je prenais un plaisir extraordinaire à faire passer le long des six fils de mon micromètre oculaire. J'avais bien du mal à dompter les palpitations de mon cœur et les pensées enthousiastes de mon cerveau pour profiter de la petite lumière qui, transmise à plus de 271 kilomètres, fixait précisément la plus grande distance qui fût jamais entrée dans une opération géodésique. »
Après 14 jours au sommet du Rotondo, Helbronner est déjà certain de la réussite de sa mission, il rejoint le massif du Cintu, mais au sommet, les éléments vont se déchaîner.
Il y décrit « un véritable cyclone » qui sévit trois longues journées, au point de menacer sa vie et celles des hommes qui l'accompagnaient sur le point culminant de l'île. Mais là encore, l'apothéose suivit les vents contraires. « Commença bientôt une nuit inoubliable dans mon souvenir. Pendant huit heures consécutives, je ressentis l'une des plus grandes satisfactions scientifiques de ma vie. Mes cinq projecteurs lumineux, celui du Stello, dans l'île, et les quatre du continent : le Mont Agel à 198 km, le Mont Chauve à 206 km, la Sauvette à 236 km et le Coudon à 256 km, ne cessant pas de briller une seule minute d'un éclat intense. Je les pointais de 20 heures à 4 heures du matin, recueillant ainsi en cette nuit exceptionnelle, une trentaine de séries sur les cinq positions prévues. »
Paul Helbronner achèvera sa mission corse en septembre par de nouvelles observations depuis le Monte Stello, parachevant ainsi, à 54 ans, ce qui devint la jonction géodésique de la Corse au Continent. Un pan considérable de son œuvre sur l'ensemble alpin. Les photographies aériennes ont aujourd'hui rendu inutiles les difficiles ascensions autrefois indispensables à la topographie, mais une association créée en 2010 fait vivre la mémoire de l'illustre géodésiste, notamment sur un site internet qui démontre à quel point les travaux de celui qui mourut en 1938, à 67 ans, font toujours vivre l'activité scientifique. « Sa devise était : Perseverantia », écrit Gilles Modica pour conclure son chapitre dédié à la cabane du Rotondo.
07/04/2021
Une fouille archéologique réalisée sur la commune de l'Île-Rousse dans le cadre de projets immobiliers a mis à jour une nécropole datant de l'Antiquité. Constituée d'une quarantaine de sépultures, cette découverte exceptionnelle confirme l'occupation antique du territoire de la commune.
C'est une incroyable découverte, qui devrait permettre d'éclairer un peu plus l'histoire de l'Île-Rousse, et de la Corse : une nécropole antique, constituée d'une quarantaine de tombes a été mise au jour sur la commune de l'Île-Rousse, en Balagne.
Les fouilles, commanditées par la DRAC de Corse et menées par l'Institut National de Recherches Archéologiques Préventives, ont eu lieu dans le cadre des projets immobiliers Pagliaghju et domaine Zanardi, à proximité de l'église de l'Immaculée Conception.
Elles ont permis de mettre au jour une quarantaine de sépultures, datées d'entre les IIIe et VIe siècles de notre ère. D'une grande diversité architecturale, celles-ci sont creusées directement dans la roche.
Certaines d'entre-elles sont pourvues de contenants supplémentaires, tels que des amphores, utilisées comme réceptacles pour les défunts.
Ces amphores seraient principalement des productions africaines, utilisées pour transporter et préserver le vin, l'huile d'olive et la saumure acheminés en Corse en provenance de Carthage (actuelle Tunisie).
"Ce sont des sépultures relativement simples, sans dépôt, qui datent de l'époque du Bas-Empire et de l'arrivée de la chrétienté, explique Jean-Jacques Grizaud, le responsable des fouilles. Les corps sont emballés dans des linceuls, et enterrés dans des amphores ou sous des tuiles."
Les individus exhumés sont dans un état de conservation moyen, et le prélèvement des ossements requiert donc un soin particulier afin de ne pas les déteriorer. Une étude anthropologique menée en laboratoire devrait permettre d'obtenir plus d'informations sur les défunts, dont leur âge au décès.
L'Île-Rousse, une cité antique
Au printemps 2019, un diagnostic archéologique mené par l'Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (Inrap) avait permis de déterminer la présence d'une dizaine de ces sépultures.
Cette découverte vient confirmer l'occupation des lieux à l'époque de l'Antiquité, bien avant la fondation de la commune par Pasquale Paoli, au milieu du XVIIIème siècle.
Les indices archéologiques attestant d'une occupation antérieure étaient jusqu'à présent rares et fragmentaires.
"Une fois que les conclusions seront rendues, nous espèrons pouvoir récupérer une partie de ces sépultures, voires toutes pour pouvoir les exposer dans l'espace muséal qui est en train d'être réalisé à l'Île-Rousse, au sein du couvent des Filles de Marie", explique Alexandra Escobar-Santini, adjointe au maire de la commune en charge du patrimoine.
02/03/2021
11/02/2021
Portraits de femmes dans le célèbre magazine féminin de mode et de beauté. Avec des interviews de plusieurs membres des collectifs anti-mafia. Un reportage de Caroline Laurent-Simon, photos d'Édouard Elias.
02/02/2021
Ce samedi 30 janvier, près de 50 personnes se sont donné rendez-vous à la sous-préfecture de Calvi pour manifester contre la fermeture des lieux culturels. Munie de tambours et de sa bonne humeur, la foule défilait en musique dans l'espoir de réveiller le monde de la culture. Le cortège a longé le Boulevard Wilson pour terminer sa danse sur la Place Marchal où les participants répandaient le souvenir d'une ville animée.
Depuis le deuxième confinement, les salles de spectacles, cinémas, théâtres, musées n'ont accueilli aucun public et risquent de fermer progressivement. C'est ce que dénonce Laurent Billard, membre de Ventu Di Mare. Pour lui, la culture est l'élément fédérateur dans une société. Il aimerait que les élus locaux aient le pouvoir de décision sur leur territoire, car la crise sanitaire est vécue différemment d'une région à une autre.
Interview d'Orlando Forioso : Directeur artistique du théâtre Europa.
Interview de Laurent Billard : Organisateur / Membre de Ventu Di Mare.
Hier après-midi, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées devant la sous-préfecture de Calvi afin de manifester contre "certaines incohérences du gouvernement" concernant notamment la fermeture des salles de spectacle ainsi que des cinémas.
Depuis maintenant plusieurs semaines, de nombreuses manifestations s'organisent un peu partout sur le territoire insulaire afin de soutenir le monde du spectacle et celui de la culture qui vivent des moments difficiles en raison de la crise sanitaire. à Calvi, c'est devant la sous-préfecture qu'une cinquantaine de personnes a tenu à manifester en musique afin de dénoncer certaines mesures gouvernementales qu'elles jugent incompréhensibles.
Aux alentours de 14 heures, dans une ambiance plutôt conviviale, de nombreuses personnes brandissaient des pancartes sur lesquelles étaient inscrites : "La liberté n'est pas une faveur" ou encore "Tout ce qui dégrade la culture, raccourcit les chemins qui mènent à la servitude." Accompagnés de leur instrument de musique, les manifestants ont déambulé sur le boulevard Wilson sous le regard interloqué des commerçants.
"Avant d'expliquer les véritables raisons de ce rassemblement, j'aimerais avoir une pensée pour la famille d'Ange-Toussaint Susini qui est malheureusement décédé il y a quelques jours, explique Laurent Billard, organisateur de l'événement. Nous ne sommes pas là pour faire de grands discours mais avant tout pour être ensemble dans une ambiance chaleureuse en se souvenant que le spectacle et la culture restent essentiels dans notre vie quotidienne malgré les restrictions qu'ils subissent depuis plusieurs mois."
Une manifestation pacifique qui a, néanmoins, été encadrée par les forces de l'ordre afin que chacun respecte les règles à appliquer. La foule s'est ensuite dirigée sur la place Marchal où chacun a pu écouter la célèbre "batucada".
"Cette crise sanitaire a brisé des liens entre les différents citoyens, reprend Laurent Billard. Nous dénonçons aujourd'hui une incohérence totale de la part des politiques. Pourquoi fermer un cinéma tel que le Fogata qui pourrait accueillir du public en respectant les mesures sanitaires alors que la population s'entasse dans les grandes surfaces ou encore dans les transports en commun."
Alerter l'opinion publique
L'un des objectifs premiers de ces manifestants est avant tout d'éveiller les consciences et d'alerter les autorités locales sur leur situation.
"Il est important d'agir afin de nous faire entendre. La situation est catastrophique pour le monde culturel sur plusieurs niveaux. Il est avant tout économique. Certains intermittents du spectacle ne peuvent plus exercer leur activité professionnelle depuis des mois. les lieux culturels sont fermés et le lien social s'estompe au fil de la crise sanitaire. Aujourd'hui, le spectacle vivant ne se passe pas sur la toile mais bien au contact du public afin de partager, d'échanger des traditions, des cultures différentes. Nous manifestons pour montrer aux autorités l'importance et la nécessité du monde culturel. Nous souhaitons également alerter les élus locaux afin qu'ils fassent remonter notre demande."
Pour Laurent Billard, la solution serait donc de rouvrir les salles de cinéma, de théâtre ou encore de spectacle en fonction des différents territoires.
"Pour nous, la meilleure solution serait que les autorités locales puissent avoir en charge les différentes mesures sanitaires. Dans un territoire comme la Balagne, il est aujourd'hui inconcevable de fermer un cinéma ou un théâtre qui accueille au maximum 50 personnes." Rouvrir les lieux culturels tout en respectant les gestes barrières. "Il est essentiel de responsabiliser le citoyen en lui indiquant la marche à suivre. Nous pouvons imposer le port du masque, mettre du gel à l'entrée ou encore imposer la distanciation sociale."
Par: Nicolas Wallon
Publié le: 23 janvier 2021
C'est déjà le quatrième rassemblement organisé par les acteurs du monde culturel à Ajaccio depuis le début de la pandémie de Covid-19 et pour cette nouvelle manifestation ils ont créé un véritable événement.
Musiciens, chanteurs, comédiens, danseurs, poètes, peintres, ils étaient nombreux à manifester en se produisant ce samedi sur la place du Diamant.Le public lui, était fasciné, scotché devant les représentations. Certains immortalisaient même l'instant avec la caméra de leur mobile. Comme s'ils n'avaient plus vu de spectacle depuis presque un an. "Nous avons souhaité faire un rassemblement festif, explique Mario Sepulcre, artiste peintre sur la commune de Villanova. Nous voulions aussi recréer du lien avec le public qui en a tellement besoin."
Et à en voir la foule de plus en plus grandissante, mais toujours dans le respect des gestes barrières, l'analyse est juste et le pari gagné.
"Cette période va nous inciter à trouver des solutions pour réinvestir la rue et créer des rendez-vous réguliers avec le public, dans le respect des mesures sanitaires bien sûr."
Frustrés de ne plus pouvoir se produire devant un public, les artistes ont pu retrouver quelque temps le plaisir de jouer, de partager et d'être regardé ce samedi après-midi. "Cette manifestation peut paraître dérisoire mais je pense que symboliquement c'est un geste très positif et qui est porteur d'avenir" termine le peintre.
Par: S.P. Publié le: 06 janvier 2021
Les fortifications torréennes de Foce et de Tappa, ainsi que le château médiéval de Baricci intègrent le club des éléments de patrimoine bénéficiant d'une protection accrue, mais aussi d'un soutien permettant notamment d'améliorer leur valorisation
Trois nouveaux sites archéologiques corses ont décroché leur classement au titre des Monuments historiques. En l'occurrence, deux fortifications de l'âge du Bronze, celles de Tappa, à Porto-Vecchio, et de Foce, sur la commune d'Argiusta-Moriccio, auxquelles s'ajoutent les vestiges du château médiéval de Baricci, sur le territoire de Sartène.
Trois édifices présentant un intérêt patrimonial suffisamment remarquable pour que la commission nationale chargée de l'évaluation des dossiers* donne son feu vert.
Ces sites constituent des jalons dans l'histoire, parfois mouvementée, de l'île. Ainsi, les fortifications de Tappa et de Foce sont représentatives de la culture torréenne caractérisée par ces fameux monuments circulaires massifs que sont les « torre ».
« Cette culture, essentiellement représentée en Corse-du-Sud, présente des affinités architecturales avec la Sardaigne, et notamment les nuraghi, des tours plus élevées, mais aussi plus tardives », note la direction régionale des affaires culturelles (Drac) de Corse dans sa présentation des deux sites.
Ces ensembles architecturaux, souvent impressionnants, érigés entre 1800 et 1450 avant notre ère, ont fait l'objet de fouilles régulières depuis les années cinquante.
« Témoignage essentiel »
Avec ses épais murs de granite et son plan circulaire, la « torra » de Foce est caractéristique des vestiges monumentaux de cette période marquée par l'apport de la métallurgie, l'essor de l'agriculture, ainsi que le regroupement de l'habitat en villages.
Le tout dans un contexte culturel qui se manifestant notamment par l'érection des statues-menhirs. Outre sa « torra », le site de Tappa accueille d'ailleurs des « vestiges bien lisibles de fortifications et d'habitat qui constitue un témoignage essentiel du contexte dans lequel étaient édifiés ces édifices », souligne la Drac de Corse.
C'est dire si ces monuments, que l'on perçoit aujourd'hui comme isolés sur des promontoires envahis de maquis, étaient au centre d'activités humaines aussi intenses que variées il y a de cela trois millénaires et demi.
De son côté, le château médiéval de Baricci renvoie à la société seigneuriale, avec ses sites fortifiés bâtis en dehors des villages, sur des promontoires permettant de contrôler les routes et passages stratégiques, afin de protéger un territoire.
Construit dans les années 1380 par Arrigo di la Rocca, comte de Corse, la place forte de Baricci, propriété des seigneurs Cinarchesi, est détruite dans les premières années du XVIe siècle par l'Office de Saint-Georges, « après avoir été pendant plus d'un siècle le théâtre de luttes de pouvoir entre clans seigneuriaux locaux et contre le pouvoir génois », précise la Drac de Corse.
Si cet ensemble à vocation militaire a subi les outrages des hommes et du temps, les recherches effectuées ont permis de se rendre compte que la rudesse des lieux était compensée par un logis seigneurial présentant un relatif confort, à travers la présence d'une grande cheminée et de larges fenêtres orientées vers le sud.
Désormais classés au titre des Monuments historiques, ces trois sites bénéficient d'une protection accrue. Pour leurs propriétaires, ce nouveau statut correspond aussi à des moyens techniques supplémentaires et à un potentiel appui financier en lien avec de futurs projets, ayant notamment trait à la valorisation des sites concernés.
« L'état s'engage en permettant aux propriétaires de défiscaliser l'ensemble des frais liés aux travaux mais aussi à l'ouverture des sites, et en apportant un accompagnement scientifique et technique aux travaux menés », rappelle ainsi la Drac de Corse.
Des travaux qui sont par ailleurs éligibles aux aides de la Collectivité de Corse. Ce qui a tout lieu d'intéresser une commune comme celle d'Argiusta-Moriccio, qui porte un robuste projet de valorisation de la « torra » de Foce.
* C'est le 8 décembre dernier que la commission nationale du patrimoine et de l'architecture a étudié la proposition de classement des trois édifices, présentée par la direction régionale des affaires culturelles de Corse, à la suite de la demande de la commission régionale des sites coprésidée par le préfet de Corse et le président de l'exécutif territorial.
La Journée Mondiale de la Corse a été initiée le 9 janvier 2009 par le cinéaste Magà Ettori et l'association Corsica Diaspora dans le cadre du centenaire de la naissance de la résistante Danielle Casanova. Sa mission est d'assurer la promotion de la Corse et soutenir le développement des initiatives et des projets dans et à l’extérieur de l’île.
Avec Edmond Simeoni et Corsica Diaspora
Magà Ettori souhaitait que la Corse ait une présence importante dans ces événements. Il institua donc cette « Journée Mondiale de la Corse ». Avec Edmond Simeoni et Corsica Diaspora, Magà organisa une vingtaine de manifestations en même temps, dans toute la France et un peu partout dans le monde (Angleterre, Chine, Belgique, Tunisie, Porto-Rico, ...) sur le thème, « la Corse qui résiste, la Corse qui gagne ».
La radio France Bleu Frequenza Mora a également joué un rôle important dans cette première « Journée Mondiale de la Corse ». Les animateurs de la Radio ont tous été mobilisés, tout au long de la journée, pour adapter leurs émissions aux thèmes retenus, et ouvrir l’antenne à l’événement, en un tour du monde radiophonique. Ici, là-bas, et ailleurs sur les ondes et sur le web, les voix des animateurs de la radio insulaire, résonna tout au long de la journée. Magà Ettori invité de la rédaction, donnait le départ tandis que les animateurs de la station assuraient les liens, et faisaient vivre la manifestation, sans aucune rupture avec la grille habituelle. L’émission ‘’la compil d’Evelyne Adam’’ en direct de Bastia, en diffusion internationale a réuni plus de deux millions et demi d’auditeurs avec des intervenants de Papeete, de Bora Bora, d’Allemagne, de Belgique, et des Etats-Unis, et des Corses et amis de la Corse comme Yves Duteil, Philippe Risoli, Thomas Dutronc, Jean-Luc Reichman, Faudel, Roland Magdane, Alain Bougrain Dubourg, Pascal Olmeta, Marie José Nat, Henri Padovani.
La première « Journée Mondiale de la Corse » allait donc inscrire durablement la Corse dans une relation de bienveillance et d’ouverture au Monde et aux autres cultures.
Un débat animé par Jean-Marie Colombani
En 2021, nous célébrons la 15ème édition.
Décembre 2020
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